Poclain Hydraulics

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Poclain Hydraulics
Poclain Hydraulics
Historique
Ferme de la famille Bataille à Plessis Belleville sur le lieu- dit « Poque à lin » (une mare pour
faire rouir le lin).
Le fondateur de la société est Georges Bataille. Dans les années 40, il crée une remorque à 3
roues, avec châssis triangulaire, pour améliorer l’angle de braquage et l’équilibre (une 4ème
roue crée toujours des contraintes et exige un châssis plus lourd).
Pierre Bataille fabrique, en 1950, une pelle sur un tracteur avec prise de force et moteur
hydraulique.
Son frère Claude dessine, en 1958, une pelle mais sans tracteur. Elle a 4 roues pour avoir
assez de force pour aller creuser loin. Sa spécificité est la haute pression qui permet de
diminuer les sections donc le poids et rend la pelle plus mobile. Ce fut un pari osé mais gagné
car la production augmentera de 30% par an durant 15 ans !
Mai 1968 : création de l’usine de Verberie : fabrication de vérins, pompes, valves, joints
tournants, moteurs hydrauliques …
1973 : crise pétrolière : la production continue, mais les ventes diminuent et les stocks
augmentent …
1975 : les difficultés arrivent... et le groupe Case Teneco (US) prend le contrôle de Poclain.
Aujourd’hui ce groupe s’appelle Case New Holland.
1984 : nouveau saut technologique. Création d’un moteur aussi puissant, mais plus petit et
moins lourd.
13 aout 1985 : la 3eme génération Bataille vend ses dernières parts de Poclain et rachète la
division hydraulique. C’est encore un pari audacieux… Poclain Hydraulics (P-H) se recentre
sur ce nouveau moteur qu’elle peut vendre désormais sur tous les marchés (et plus
uniquement à Poclain). Ce petit moteur peut être placé sur beaucoup de machines (dans les
roues des camions, sur les tracteurs d’avion, sur les compacteurs …)
La société crée des filiales commerciales : USA 1978 ; RU 1980 ; Allemagne 1982 ; Italie ;
Pays Bas 1986 ; Japon 1992 ; Espagne 1996 ; Tchéquie ; Chine 1997 ; Scandinavie 2004 ;
Brésil 2008…
Aujourd’hui P-H se diversifie à nouveau : fabrication de pompes, valves … et matériel
électronique.
L’avenir
Mettre l’hydraulique sur les camions : notamment chez Man, sur les roues avant.
Au début, le moteur hydraulique était installé uniquement sur les camions de chantier.
Désormais il est aussi installé sur des camions ordinaires, dans les régions montagneuses,
pour franchir des obstacles ; avantages par rapport au camion 4/ 4 : moteur certes plus lent,
mais moins lourd et plus petit ce qui diminue la hauteur du camion et la prise au vent ; en
conséquence la consommation d’essence baisse d’à peu près 10% et le chauffeur n’a plus à «
grimper » jusqu’à la cabine.
Pour tenir face à la concurrence, l’entreprise investit dans l’innovation. Elle entretient de
solides relations avec ses clients et possède un bon savoir faire.
On note aujourd’hui 3 pôles mondiaux de compétitivité dans ce domaine :
- L’Europe avec La France, L’Italie et L’Allemagne (leader technologique avec une
réputation de sérieux en mécanique).
- Le Japon et la
Corée (80% du marché mondial des pelles hydrauliques avec Hyundai,
Daewoo, Sumitomo, Kawasaki...)
- Les U S A (dont la technologie est dépassée selon notre interlocuteur).
L’entreprise
Aujourd’hui la structure de la société est toujours familiale avec Laurent Bataille (3ème
génération). Elle n’est pas cotée en bourse, ce qui ne l’oblige pas à publier ses résultats.
Elle compte 500 employés dont la plus grande partie travaille dans la R § D et les essais (6%
du CA !) 6O commerciaux à l’internationale. L’entreprise embauche des personnes ayant de
solides notions d’anglais, minimum Bac Pro, BTS, mais surtout des ingénieurs. Elle pratique
la formation par alternance pour les post BTS et ingénieurs. Beaucoup d’anciens étudiants de
l’UTC y sont embauchés.
P-H installe une culture d’entreprise : séminaires d’intégration pour les nouveaux employés ;
beaucoup de réunions mondiales par cœur de métier. Elle veut fidéliser ses employés.
A Verberie se trouve le siège social, le bureau d’études, les labos d’expérimentations et on y
fabrique les gros moteurs. Ils sont fabriqués à la demande du client, en petites séries. Les
pièces sont d’abord usinées, puis le moteur est assemblé ; tout ceci sans robot. Chaque
moteur est testé dans une piscine : on insuffle de l’air comprimé pour voir s’il y a des fuites
.On est frappé par la propreté de l’usine car le moteur hydraulique est très sensible à la
pollution.
Les petits moteurs ont été délocalisés en Tchéquie, puis en Inde. P-H ne fabrique pas en
Chine car la qualité peut varier et la bureaucratie est lourde et opaque.
P-H est une P M E mais avec les problèmes d’une multinationale.
Article rédigé à partir des notes de Maguy Dambrin et d’Annick Lecoyer.