Séance 4 LA1 - LYCEE ET CFA JEANNE D`ARC

Seance 4 : LA 1 Une fausse exposition
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Objectifs : Repérer comment Genet détourne les conventions d'une scène d'exposition. Savoir
analyser les marques d'énonciation au théâtre et savoir en interpréter les effets de sens. Savoir
analyser le rôle des didascalies. Savoir analyser les procédés du théâtre dans le théâtre.
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Support : Jean Genet Les Bonnes, du début jusqu'à « Je désire que Madame soit belle »
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Questions préparatoires :
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1) Analyser les relations entre les deux personnages en scène. (relevés et explications). Que
reproche Madame à Claire.
2) Quels sont les indices montrant qu'il s'agit d'un jeux de rôle ?
3) A l'examen du lexique employé (champs lexicaux, niveaux de langue, connotations) quelle
est la fonction de ce jeu de rôle ? Quelles vision du monde nous donne-t-il ?
I) Un relation de type patronne/domestique
a) Situation d'énonciation :
Temps et lieu (« chambre de Madame » « Le soir », la fonction sociale de l'une des domestiques)
Vouvoiement, apostrophes marquant la différence de classe. --
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b) Rapport d'autorité fortement marqué :
Verbes à l'impératif, monopole de la parole pour la patronne. --
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c) Reproches et humiliation
Laisse libre cours à sa colère, accuse sa bonne de mensonge pour des motifs qui n'ont rien à voir
avec le service (« séduire le laitier … ne mens pas »). Elle cherche à l'humilier par tous les moyens
en multipliant les attaques personnelles ciblées sur l'affectif (« le laitier »), le physique (« vous êtes
hideuse ») et la sexualité (« séduite » « grosse »)
L'accusation de grossesse (où la patronne emploie une expression familière conforme à la bassesse
qu'elle prête à son interlocutrice) est grave puisqu'elle pourrait conduire à un renvoi. --
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d) Le portrait de la domestique
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Image particulièrement vile de celle qui la sert en lui attribuant plusieurs péchés capitaux : luxure
« séduire »; envie « convoitez »; paresse « surtout ne te presse pas », « vite ».
humiliation par la posture physique de soumission « penchez-vous davantage » et la didascalie « à
genoux et très humble » --
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Le plus curieux est que la domestique semble éprouver de la satisfaction ds cette soumission
absolue « je désire que Madame soit belle »
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2) Le théâtre dans le théâtre
Le lecteur : remarque que les noms des personnages ne correspondent pas à la façon dont ils sont
nommés = subterfuge vite dévoilé.
Le spectateur : - passage du tutoiement au vouvoiement. « je t'ai dit souvent « « quand
comprendras-tu »
- didascalie initiale : costumes qui attend sur une chaise. + Claire « en combinaison » et « dos à la
coiffeuse » semble attendre son costume et accessoires (bijoux) pour jouer un rôle. Elles
composent leur personnage : « Solange change soudain d'attitude et sort humblement » Claire
semble s'imprégner de la situation via les objets « respire les fleurs … arrange son visage ». Se
prépare à jouer un rôle tragique « son geste - le bras tendu – le ton seront d'un tragique exaspéré ».
=> dès lors on comprend que les première répliques de Claire sont celles d'un metteur en scène
tyrannique cherchant la perfection du jeu. Caire et Solange entrent dans un jeu ambigu et
dangereux.
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3) Une vision manichéenne
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a) opposition entre le luxe et la pauvreté / l'univers de Madame et celui des bonnes.----!
b) lexique péjoratif qui s'attache aux bonnes : (champ lexical de la souillure) Univers de la cuisine
qui s'oppose à la chambre : trivial/sacré, impur/pureté. La maîtresse est servie telle une déesse par
celle qui se prosterne à ses pieds, chargée de tous les défauts (« hideuse ») ---
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c) fonction du jeu de rôle
créé un malaise chez le lecteur/spectateur, d'autant que l'identité de celle qui le profère est incertaine
: sont-ce les propos de Madame sur les domestiques ou celles d'une domestique à l'encontre de tous
ceux de sa condition (cf première réplique entre les deux personnages) La fonction du jeu de rôle
est peut-être dès lors le moyen pour Solange et Claire de déverser la violence qu'elles éprouvent
envers elles-mêmes : jeu pervers qui pose des valeurs pour mieux les détourner , création d'une
nouvelle identité monstrueuse « tu es hideuse ma belle » que Claire/Madame adresse à Solange/
Claire