Comment passer de La donnée CLient à L
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Comment passer de La donnée CLient à L
Paris, 2 février 2012 Technologie, accélérateur de croissance Comment passer de la donnée client à l’intelligence relationnelle ? CONFÉRENCES Jusqu’où la technologie peut-elle renforcer la connaissance du client ? Comment faire de l’intelligence relationnelle un accélérateur de conquête et de fidélisation ? L’âge de la relation client de haute précision Avec ce deuxième rendez-vous organisé par Capgemini et Les Échos, la réflexion autour des opportunités offertes aux entreprises par les nouvelles technologies continue. Après avoir abordé l’innovation dans les usages comme source de nouveaux business models, c’est à l’intelligence client d’être au cœur des échanges. L’omniprésence d’Internet a profondément impacté la relation entre l’entreprise et ses clients. Il n’est plus nécessaire de chercher où sont les clients : ces derniers laissent désormais une grande quantité de traces numériques. Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? Nous voici projetés dans l’âge de relation client de haute précision. ■ Capgemini Découvrez les opportunités technologiques qui vont doper votre business en 2012 Les technologies de l’information et l’innovation sont avant tout au service de la croissance et de la compétitivité. Capgemini apporte une vision globale pour mieux comprendre les évolutions et aider les entreprises à repenser leur système d’information, pour qu’il réponde plus efficacement à leurs enjeux Business. Fort de 120 000 collaborateurs et présent dans 40 pays, Capgemini est l’un des leaders mondiaux du conseil, des services informatiques et de l’infogérance. www.fr.capgemini.com En savoir + Découvrez notre e-mag participatif « Technologie : accélérateur de croissance » http://technologies.lesechos.fr « Nous avons constaté que certains de nos clients étaient aussi bien informés que nos équipes. » Christian Herzog « Nous allons proposer des promotions personnalisées, voire du cross selling en temps réel. » Stéphane Bout Jusqu’où la technologie peut-elle renforcer la connaissance client ? Stéphane BOUT, Directeur des Systèmes d’Information, GROUPE CASINO Christian HERZOG, Directeur Marketing, AIR FRANCE KLM Olivier LE GALLO, Directeur des Services Clients, GROUPE CANAL + Jérôme SIMÉON, Directeur Grands Comptes, CAPGEMINI Les programmes de fidélisation sont le moyen le plus expérimenté pour mieux connaître ses clients. Dans le groupe Casino, ils existent depuis 1901. Depuis les timbres à collecter, la notion de relation client y a beaucoup évolué : « Nous adoptons une stratégie de commerce de précision, explique Stéphane Bout, Directeur des Systèmes d’Informations de l’enseigne stéphanoise. Il s’agit d’une véritable « Le consommateur rupture par rapport à l’approche devient exigeant : du commerce de masse ». Cette évolution a été rendue possible il a compris qu’on est par la transformation des sysdans un monde de tèmes d’informations. « Historiquement structurés autour des recommandation et produits, ils devaient assurer de personnalisation. » l’approvisionnement au bon Olivier Le Gallo moment et au bon endroit […] Ils se sont ouverts aux consommateurs pour répondre de manière personnalisée à leurs besoins ». Exemple : dans un magasin pilote de Montpellier, Casino teste une application destinée à être géné- ralisée d’ici un an à l’ensemble de ses hypermarchés. « Le client peut accéder à une liste des courses numériques depuis le site Web mais aussi depuis son smartphone. Il peut ajouter des produits en scannant directement leur code-barres à la maison. Cette liste peut être transformée en achat en ligne ou bien être pilotée par le système de self-scanning présent en magasin. » Pour rendre possible cette continuité d’expérience, le référentiel produit a été enrichi par des informations pertinentes pour les clients, tels les ingrédients ou des éléments multimédia. En croisant le référentiel de centaines de milliers de produits avec les profils des clients, d’autres innovations seront possibles, d’ici 2013 : « Nous allons proposer des promotions personnalisées, voire du cross selling en temps réel. » Cette profusion de données est aussi précieuse que volatile. Il faut l’exploiter très vite. Quand les clients adhèrent aux services pertinents Un vrai défi aussi pour Olivier Le Gallo, Directeur des Services Clients chez Canal+. Il a une longue expérience dans le data mining : « Le consommateur devient exigeant : il a compris qu’on est dans un monde de recommandation et de personnalisation. » À une époque, la chaîne payante ne connaissait que le nom et l’adresse d’un abonné et, pour en savoir davantage, il fallait investir dans des enquêtes coûteuses, pas toujours fiables. « On le sait, tout le monde déclare regarder des documentaires alors que les données d’audience montrent un autre tableau. » La connaissance client vit sa révolution numérique permettant la mise en place rapide, de solutions capables de dire « qui est vraiment le client ». À l’entreprise d’utiliser cette connaissance pour lui présenter la bonne offre au bon moment. « Nous proposons Eurêka aux téléspectateurs, un guide intelligent qui sélectionne les programmes Canal+ et Canalsat susceptibles de l’intéresser, construit à partir de l’historique de ses usages. » Utilisé par 80 % des abonnés, le service vise à valoriser l’offre de la chaîne et à fidéliser ses abonnés. « Dès lors que le service est pertinent, les clients le demandent. » Prochaines étapes, développer l’accessibilité cross-canal des services et offres personnalisées : « Ce ne sont pas les services informatiques qui imposent la technologie, c’est le client qui souhaite une expérience avec de plus en plus d’autonomie et de reconnaissance. » Quand la technologie fait des clients… intelligents Le système de gestion de la relation client d’Air France KLM intègre les profils de ses 20 millions de voyageurs « Une meilleure connaissance des consommateurs permet de mieux répondre à leurs besoins et d’être plus concurrentiel. » Khaled El Shaarany « Il est crucial d’avoir en tête l’univers et les enjeux de la marque pour garder une cohérence et éviter des actions fragmentées. » Jérôme Siméon Comment faire de l’intelligence relationnelle un accélérateur de conquête et de fidélisation ? Khaled EL SHAARANY, Directeur Marketing Stratégique, AXA Matthieu JOLLY, Business Development Director, LASER Olivier MATHIOT, Co-fondateur, Directeur Marketing et Communication, PRICEMINISTER Patrick BEMMERT, Directeur Service Line Innovation et Technologies, CAPGEMINI fréquents, ainsi que le registre des réservations et les bases de données opérationnelles. Air France KLM, avec son service « Connect » mis en place depuis l’année dernière, peut informer de façon proactive en temps réel les passagers d’éventuels aléas tout au long de leur voyage. « Nous avons eu une surprise, avoue Christian Herzog, Directeur Marketing, nous avons constaté en phase de lancement que certains de nos clients étaient aussi bien informés que nos équipes ! » Les clients ont été à l’origine de la bascule numérique de la politique de promotion du groupe. « 90 % des contacts commerciaux se font sur internet, via un ordinateur ou un smartphone. » Des messages de plus en plus ciblés sont envoyés par mails aux clients : « Quasiment la moitié sont cliqués, ce qui montre qu’ils sont pertinents. » Le prochain objectif sera de proposer à chacun une offre commerciale encore plus personnalisée. Un enjeu qui dépasse le simple défi technologique. « La technologie est la condition nécessaire mais pas suffisante pour que ces projets marchent, souligne Jérôme Siméon, Directeur Grands Comptes chez Capgemini. Il est crucial d’avoir en tête l’univers et les enjeux de la marque pour garder une cohérence et éviter des actions fragmentées. » Et d’évoquer la nécessité d’une « plateforme technologique complexe » afin de pouvoir offrir personnalisation, conseils en ligne, lien avec les réseaux sociaux, tout en prenant en compte les spécificités de l’entreprise. Jérôme Siméon avertit : « Car nous passons d’une logique de positionnement à une logique de mouvement, avec des produits dont la durée de vie est de plus en plus courte. » ■ Certains groupes pratiquent l’intelligence relationnelle depuis longtemps. D’autres la découvrent à leur rythme. C’est le cas du groupe Axa qui, pourtant à la pointe dans la gestion des données, n’avait pas encore croisé ses bases de contacts : « Nous n’avons pas un univers de clients mais une séquence de produits, reconnaît Khaled El Shaarany, Directeur Marketing Stratégique du groupe. Dans notre métier on juge la rentabilité contrat par ■ ■ ■ « Un mail coûte 30 fois moins cher qu’un courrier ; même mal conçu, il fait augmenter le chiffre d’affaires ! » Olivier Mathiot « Je dois pouvoir retrouver le ciblage ultra-précis de ma communication push [sur Internet] dans mon magasin. » Matthieu Jolly ■ ■ ■ contrat. » Le client est désormais confronté à des entreprises qui le prennent en compte dans sa globalité. Le monde de l’assurance est appelé à revoir sa relation client : « Une meilleure connaissance des consommateurs permet de mieux répondre à leurs besoins et d’être plus concurrentiel. » Certains groupes l’ont déjà compris. « Farmers, aux ÉtatsUnis, a adopté une gestion des événements permettant d’accéder depuis tous les postes à l’historique de chaque client », rappelle Patrick Bemmert, Directeur Service Line Innovation et Technologies chez Capgemini. Une révolution copernicienne pas facile à aborder en période de crise sans une forte volonté politique à tous les niveaux. Dans le groupe Axa, la réflexion avance, notamment au sein de la partie du réseau de distribution directement contrôlée par le groupe : « Certains secteurs – l’assurance auto ou logement – gèrent plus d’informations sur les clients », souligne Khaled Et Shaarany. Pourtant, le chemin est encore long. À peine un client français sur trois se renseigne sur un contrat d’assurance via Internet. e-commerce et magasins : nouvelle époque Un tableau à l’opposé du contexte dans lequel évolue Olivier Mathiot cofondateur du site d’e-commerce Priceminister. Pure player racheté en 2011 par le groupe japonais Rakuten, Priceminister n’a que des contacts virtuels avec sa clientèle. « Pour nous, le client c’est un ID et une adresse mail ». Ce qui pose des problèmes, car un ordinateur ou une boîte mail peuvent être utilisés par plusieurs usagers et une personne peut avoir plusieurs adresses. « La relation client est devenue une source de stress et de pollution sous forme de spam », reconnaît celui qui est aussi Directeur Marketing et Communication du site. « Mais un mail coûte 30 fois moins cher qu’un courrier ; même mal conçu, il fait augmenter le chiffre d’affaires ! » Les excès ont exaspéré les consommateurs : moins d’un message sur dix envoyés par Priceminister est ouvert. « Nous mettons en place des règles automatiques pour croiser profils client et référentiels produits afin de multiplier par cinq la pertinence de nos offres. » Il est également question d’ouvrir une nouvelle ère pour l’e-commerce : « Nous nous sommes différenciés par notre vaste offre d’articles et des prix bas… au détriment du service ». Le constat est là : « 95 % de nos visiteurs n’achètent pas. Il faut donc travailler sur l’environnement offert par le site pour qu’ils soient incités à revenir plus souvent. » L’e-commerce essaie-t-il de recréer l’expérience des points de vente ? Ces derniers sont mis à l’épreuve par les innovations dans la relation client. « La question est de savoir si le magasin n’est pas en décalage par rapport au ciblage push qu’on fait sur internet […] Je dois pouvoir retrouver le ciblage ultra-précis de ma communication push dans mon magasin […] Certains ont remis en question leur organisation » explique Matthieu Jolly, Business Development Director chez Laser. Il reconnaît que « des acteurs comme Tesco ont beaucoup influencé « Les directions la fidélisation et gardent de l‘avance. » métiers et la direction Organisent-ils le mainformatique doivent gasin autour du travailler ensemble. consommateur ? On observe plutôt une La rapidité et la vitesse tendance à créer donnent un avantage d’autres magasins, spécifiques, à l’instar compétitif. » des superettes de Patrick Bemmert proximité. « C’est parce qu’il n’y a pas toujours une solide stratégie de distribution et une bonne connaissance du client », analyse Patrick Bemmert avant d’affirmer : « La vraie révolution est le rapprochement inéluctable entre les directions métiers et la direction informatique qui doivent travailler ensemble sur des approches agiles. On est dans des cycles courts, la rapidité et la vitesse sont des facteurs essentiels. » ■ 37, rue de Bellefond, 75009 Paris www.futuringpress.com 01 48 78 02 17 Coordination : Patrick Busquet Rédaction : Andrea Paracchini Conception graphique et réalisation : Rampazzo & Associés