Place du frottiscytologique à l`adolescence
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Place du frottiscytologique à l`adolescence
mise au point Place du frottis cytologique à l’adolescence La publication en 2006 de nouvelles directives pour la prise en charge des frottis de dépistage du cancer du col de l’utérus nous a incités à mettre à jour nos protocoles internes au Centre hospitalier universitaire vaudois que nous présentons dans cet article. Une spécificité nouvelle de ces directives est l’établissement de prises en charge spécifiques pour les patientes adolescentes chez qui le portage virus du papillome humain (VPH) et l’incidence d’anomalies cytologiques sont élevés avec une évolution spontanément favorable dans la grande majorité des cas. Il s’agit de ne pas surtraiter les dysplasies chez ces patientes afin d’éviter des complications à long terme. L’accent est mis sur la première consultation gynécologique auprès d’une adolescente où l’écoute et l’information ciblée constituent la base à un bon suivi de la jeune patiente. Rev Med Suisse 2009 ; 5 : 2078-84 M.Jacot- Guillarmod P. Hohlfeld S.-C. Renteria Role of the PAP smear in adolescence The publication of the 2006 directives concerning the management of PAP smears has incited us to update our internal protocols at the CHUV, which are described in this article. A new addition to these directives is the specific management of adolescent PAP smears, who present both a high HPV carriage rate and increased incidence of cytological ab normalities with a favorable outcome in most cases. Our goal is to avoid over-treating dysplasias in this type of patient in order to avoid long-term complications. Emphasis is placed on the first gynecological consultation where a listening ear and clear and targeted information remain essential in the proper management of a young patient. introduction La vaccination contre le cancer du col de l’utérus fait partie du plan de vaccination suisse. Afin d’assurer la cohérence des différentes mesures de prévention, il est indispensable de tenir compte des nouvelles recommandations en vigueur en matière de dépistage et de suivi d’anomalies cytologiques chez les adolescentes. Les protocoles de prise en charge des frottis de dépistage du cancer du col et du suivi colposcopique du Département de gynécologie-obstétrique (DGOG) du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) sont détaillés dans le présent article. Les patientes adolescentes sont définies par leur âge jusqu’à 20 ans. évolution Les critères de prise en charge utilisés ne répondant plus aux exigences, l’American Society of Colposcopy and Cervical Pathology (ASCCP) avec 29 sociétés professionnelles internationales et multidisciplinaires ont entrepris, dès 2005, la révision des directives Béthesda 2001. De nouvelles recommandations 2006 Consensus Guidelines ont ainsi été établies.1-3 Ces nouvelles directives présentent un intérêt majeur car elles prennent en considération les populations particulières que sont les patientes ménopausées, les patientes enceintes ainsi que les adolescentes.4 Bouleversant de manière importante les habitudes de dépistage chez les ado lescentes, ces nouvelles recommandations n’ont que progressivement trouvé leur reflet dans la pratique clinique. Différentes publications récentes ont remis l’accent sur l’intérêt d’une nouvelle approche.5 pourquoi établir des directives spécifiques à l’adolescence ? Le même résultat cytologique comprend un risque de dysplasie sévère ou de cancer différent selon la population de patientes concernée. L’objectif principal 2078 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 21 octobre 2009 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 21 octobre 2009 0 de ces directives spécifiques est d’éviter le surtraitement parmi les patientes adolescentes.6 Les virus de la famille VPH (virus du papillome humain) apparaissent comme des marqueurs de l’activité sexuelle. En effet, la prévalence de l’infection VPH est élevée dans cette population avec un pic d’incidence maximal situé avant l’âge de 25 ans. La prévalence de l’infection VPH entre 14 et 19 ans est de l’ordre de 40 à 60%, entre 25 et 30 ans elle est de l’ordre de 25%, puis elle diminue à 10% chez les femmes âgées de plus de 30 ans. La durée moyenne d’une infection à VPH est comprise entre sept et dix mois. Septante à 93% des infections deviennent indétectables dans les trois ans qui suivent l’infection. Or, c’est la persistance de l’infection à VPH qui est une condition requise pour le développement d’un cancer du col utérin. En conclusion, le portage de virus VPH est très élevé parmi les adolescentes tandis que le développement d’une dysplasie sévère est exceptionnel dans cette même population. quand débuter le dépistage du cancer du col ? Selon les recommandations internationales, il est con seillé de débuter le dépistage par frottis PAP (frottis cytologique du col utérin selon Papanicolaou) trois ans après le début de l’activité sexuelle ou à partir de l’âge de 21 ans. Le dépistage est poursuivi annuellement puis, après trois frottis annuels consécutifs normaux, il est espacé à un prélèvement tous les deux à trois ans. Pour information, le remboursement du frottis cytologique en Suisse est réglementé selon l’article 12b de l’OPAS (Ordonnance sur les prestations de l’assurance de soins) comme suit : remboursement de deux frottis annuels consé cutifs puis, en l’absence de toute pathologie, remboursement tous les trois ans. premier contrôle gynécologique : un pap à tout prix ? Il est utile de s’interroger sur le rôle que joue la première consultation gynécologique auprès d’une patiente adolescente. Cette première prise de contact est une excellente opportunité d’offrir un espace d’information et de prévention adapté à la jeune patiente. Elle doit permettre l’établissement d’un lien entre le praticien et l’adolescente. La patiente doit se sentir entendue et en confiance, paramètres indispensables à un bon suivi gynécologique tout au long de sa vie de femme.7 L’examen gynécologique et le frottis de dépistage n’ont souvent pas leur place lors de la première consultation gynécologique. Pour rappel, un frottis n’est pas indispensable à la prescription d’un contraceptif hormonal. L’American College of Obstetricians and Gynaecologists (ACOG), dans sa publication d’avril 2009 Adolescent Gynecology, a établi un certain nombre de recommandations dont celle-ci : «L’examen gynécologique ne fait pas partie du contrôle annuel de routine auprès des jeunes filles âgées entre treize et dix-huit ans à moins qu’il ne soit médicalement indiqué. Il doit être pratiqué lorsqu’il est susceptible 0 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 21 octobre 2009 de fournir des informations concernant une aménorrhée, un saignement anormal, une vaginite, des douleurs abdominales, une masse pelvienne ou toute autre condition». Il est à souligner que le terme «contrôle annuel de routine» est antinomique dans le cadre d’une consultation chez l’adolescente qui doit être taillée sur mesure et adaptée aux besoins du moment et aux conditions de vie qui évoluent bien plus rapidement que chez l’adulte. attitudes en cas de frottis cytologique anormal Les réflexions suivantes se rapportent exclusivement aux patientes de moins de vingt ans. Les abréviations des diagnostics cytologiques sont définies dans le tableau 1. Lésions ASCUS-L-SIL Il s’agit de la grande majorité des lésions touchant les adolescentes. Elles représentent en effet plus de 80% des lésions cytologiques à cet âge. Les lésions de type ASCUS présentent dans 60% des cas une régression spontanée dans les six mois qui suivent le diagnostic. Les lésions de type L-SIL présentent une régression spontanée à 60-70% dans les douze mois et à 85-94% dans les trois ans. Seules 2 à 3% des lésions L-SIL progressent vers une lésion H-SIL au-delà de trois ans. Le nouveau protocole (figure 1) encourage un espacement des frottis de contrôle. En cas de dysplasie de bas grade (ASCUS ou L-SIL), il est recommandé de répéter un frottis cytologique après douze mois. Si ce deuxième frottis révèle une dysplasie de haut grade (H-SIL), une évaluation colposcopique est indiquée. Par contre, si le deuxième frottis ne présente pas de dysplasie de haut grade, il est répété à un nouvel intervalle de douze mois. Si ce nouveau frottis de contrôle est sans particularité, on poursuit les dépistages de routine tandis qu’une évaluation colposcopique doit être effectuée si une atypie cytologique persiste. Tableau 1. Définitions des abréviations ASCUS Atypical squamous cells of undetermined significance (atypies des cellules malpighiennes de signification indéterminée) L-SIL Low-grade squamous intraepithelial lesion (dysplasie de bas grade) H-SIL High-grade squamous intraepithelial lesion (dysplasie de haut grade) AGC Atypical glandular cells (cellules glandulaires atypiques) CIN1 Low-grade cervical intraepithelial neoplasia (dysplasie de bas grade) CIN2/CIN3 High-grade cervical intraepithelial neoplasia (dysplasie de haut grade) LEEP Loop electrosurgical excision procedure (conisation à l’anse diathermique) Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 21 octobre 2009 2079 Lésions H-SIL Chez les patientes adultes de plus de vingt ans, la conisation permet d’identifier 84 à 97% de lésions CIN2 au minimum tandis qu’un examen colposcopique seul n’identifie que 53 à 60% de ces mêmes lésions. Ce constat impose une conisation d’emblée dans ce collectif. Une régression spontanée de ces lésions, même CIN2, est toutefois possible et ceci est particulièrement vrai chez l’adolescente. Les données épidémiologiques relatives aux jeunes fil les montrent que 40 à 60% des lésions CIN2 régressent spontanément dans les douze mois suivant le diagnostic. Une attitude expectative est donc justifiée pour les adolescentes. En présence d’une lésion CIN3 chez une patiente de moins de vingt ans, on observe une régression spontanée à douze mois de 10 à 15%. Par conséquent, il est impératif de ne pas effectuer de conisation d’emblée chez une jeune patiente présentant une dysplasie de haut grade (H-SIL). Le protocole prévoit pour ces patientes une évaluation colposcopique avec biopsie. 1. Lésions H-SIL : CIN2/CIN3 négatif. En cas d’absence de lésion CIN2/CIN3 à la biopsie, une attitude expectative est indiquée avec un suivi colposcopique et cytologique tous les six mois pendant deux ans (figure 2). Les décisions ad hoc seront dictées par les anomalies cytologiques et/ou his tologiques diagnostiquées dans cet intervalle de deux ans : ASCUS ou L-SIL PAP à 12 mois l H-SIL M H-SIL PAP à 12 mois Négatif M ASCUS Colposcopie/biopsie Dépistage de routine Figure 1. Protocole ASCUS ou L-SIL ASCUS : atypical squamous cells of undetermined significance (atypies des cellules malpighiennes de signification indéterminée) ; L-SIL : low-grade squamous intraepithelial lesion (dysplasie de bas grade) ; H-SIL : high-grade squamous intraepithelial lesion (dysplasie de haut grade) ; PAP : frottis cyto logique du col utérin selon Papanicolaou. H-SIL Colposcopie/biopsie CIN2, 3 Résultat négatif Observation colposcopie et cytologie tous les 6 mois pendant 2 ans Résultat positif 2 PAP consécutifs négatifs et pas d’anomalie colposcopique Autre anomalie cytologique H-SIL persiste 2 ans sans CIN2, 3 Anomalie colposcopique haut grade ou H-SIL persiste 12 mois Dépistage de routine Cf. prise en charge ad hoc LEEP Biopsie CIN2, 3 Cf. figure 3 Figure 2. Protocole H-SIL H-SIL : high-grade squamous intraepithelial lesion (dysplasie de haut grade) ; PAP : frottis cytologique du col utérin selon Papanicolaou ; CIN2/CIN3 : high-grade cervical intraepithelial neoplasia (dysplasie de haut grade) ; LEEP : loop electrosurgical excision procedure (conisation à l’anse diathermique). 2080 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 21 octobre 2009 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 21 octobre 2009 0 • Dépistage de routine : absence d’anomalie cytologique et colposcopique pendant ces deux ans (figure 2). • Cytologie/colposcopie : anomalies cytologiques autres que H-SIL (figure 1). • LEEP : H-SIL persistant pendant deux ans sans CIN2/ CIN3 (figure 3). • Biopsie : anomalie colposcopique de haut grade ou H-SIL persistant pendant douze mois (figure 2). 2. H-SIL : CIN2/CIN3 positif. Si l’analyse histologique de la biopsie révèle des lésions de type CIN2/CIN3, la prise en charge sera déterminée par le schéma décisionnel ad hoc (figure 3). AGC • Colposcopie (y compris CEC) • VPH-HR • DC (si patiente L 35 ans ou FR positif CA endomètre) CIN ou néoplasie glandulaire Lésion AGC Négatif Le présent protocole définit une prise en charge concer nant toute patiente avec diagnostic d’AGC sans distinction d’âge (figure 4). Il s’agit d’un diagnostic cytologique rare touchant 0,2 à 0,4% de l’ensemble des résultats cytologiques anormaux. Par conséquent, les patientes adolescentes sont prises en charge de la même façon que les patientes de plus de vingt ans. PAP et VPH-HR : M à 6 mois si VPH+ M à 12 mois si VPH- apport de l’histologie pour le suivi des patientes avec frottis pathologique Les figures 3 et 5 illustrent la prise en charge en fonction du résultat histologique obtenu lors de biopsies. En cas de lésion CIN1, un frottis PAP de contrôle est effectué CIN2, 3 m 20 ans Cf. prise en charge ad hoc ASC ou VPH-HR Positif Négatif Colposcopie Dépistage de routine Figure 4. Protocole AGC Colposcopie/ biopsie Satisfaisante Non satisfaisante Colposcopie + PAP tous les 6 mois pendant 2 ans LEEP PAP deux fois négatif et colposcopie normale Péjoration colposcopie ou PAP haut grade ou persistance pendant 1 an Dépistage de routine Répéter biopsie CIN2, 3 persiste 2 ans ou CIN3 LEEP Figure 3. Protocole CIN2/CIN3 PAP : frottis cytologique du col utérin selon Papanicolaou ; CIN2/CIN3 : high-grade cervical intraepithelial neoplasia (dysplasie de haut grade) ; LEEP : loop electrosurgical excision procedure (conisation à l’anse diathermique). 2082 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 21 octobre 2009 Positif AGC : atypical glandular cells (cellules glandulaires atypiques) ; VPH-HR : high-risk human papilloma virus (virus papillome humain à haut risque) ; CEC : curetage endocervical ; DC : dilatation et curetage ; PAP : frottis cytologique du col utérin selon Papanicolaou ; CIN : néoplasie cervicale intra-épithéliale ; ASC : atypical squamous cells (atypies des cellules malpi ghiennes) ; FR positif CA endomètre : facteur de risque positif pour cancer de l’endomètre. à douze mois qui, en l’absence de dysplasie haut grade, est répété à douze mois. On pratique un examen colposcopique si un des frottis révèle une dysplasie de haut grade ou si le deuxième frottis de contrôle montre la persistance d’une anomalie cytologique quelle qu’elle soit. Concernant le protocole des lésions CIN2/CIN3, il est indiqué de pratiquer un examen colposcopique dont la qualité est déterminante pour poser l’indication à une éventuelle conisation. Un examen colposcopique satisfaisant est un examen qui permet une bonne analyse de la zone de jonction. quand pratiquer une conisation chez l’adolescente ? Il existe trois situations où l’indication à une conisation chez l’adolescente est retenue. Elle est indiquée en cas de persistance de dysplasie de haut grade (H-SIL) pendant deux ans, lors de lésion histologique CIN2/CIN3 à la biopsie associée à un examen colposcopique insatisfaisant ou en cas de persistance de lésions CIN2/CIN3 aux biopsies Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 21 octobre 2009 0 jour le statut vaccinal global des jeunes patientes (hépatite B, ROR, varicelle). Les recommandations préconisent de poursuivre le dépistage par frottis chez les patientes vaccinées de la même façon que chez les patientes non vaccinées. Il est probable que le suivi de ces patientes subisse des modifications dans les années à venir mais l’état actuel des connaissances incite à un suivi rigoureux de ces adolescentes. CIN1 chez une patiente m 20 ans PAP à 12 mois H-SIL l PAP à 12 mois M M ASCUS Colposcopie Négatif Dépistage de routine Figure 5. Protocole CIN1 CIN1 : low-grade cervical intraepithelial neoplasia (dysplasie de bas gra de) ; PAP : frottis cytologique du col utérin selon Papanicolaou ; H-SIL : high-grade squamous intraepithelial lesion (dysplasie de haut grade) ; ASCUS : atypical squamous cells of undetermined significance (atypies des cellules malpighiennes de signification indéterminée). répétées sur deux ans en présence d’examens colposcopiques satisfaisants. devoirs du gynécologue face à l’adolescente Les rôles du gynécologue face à la patiente adolescente sont multiples. Avant tout, nous avons un devoir d’informa tion qu’il s’agisse d’éducation sexuelle, de maladies sexuel lement transmissibles ou de contraception. Eviter une gros sesse non désirée doit rester une de nos principales préoccupations. Un devoir d’information également concernant des notions d’anatomie et de physiologie qui permettent souvent une réassurance de la jeune patiente. Tout examen que nous jugeons nécessaire doit être expliqué. La jeune patiente a besoin de comprendre. C’est cette compréhension qui va permettre une gestion correcte de la contraception ainsi qu’une bonne compliance au dépistage et au suivi comme déjà évoqué plus haut. Ce qui se joue en consultation gynécologique à l’adolescence est donc capital. conclusion risques du surtraitement Comme évoqué plus haut, le principal intérêt de directives ciblées sur la population adolescente est d’éviter le surtraitement. En effet, une prise en charge trop interventionniste peut entraîner des répercussions néfastes tant obstétricales que psychologiques. Une méta-analyse portant sur 27 études, et publiée dans le Lancet en 2006, ainsi qu’une analyse plus récente, publiée dans le British Medical Journal en 2008 et portant sur dix-neuf études, lancent un appel à limiter les gestes invasifs chirurgicaux lors de dysplasies du col utérin sans indication reconnue.8,9 Quant aux répercussions psychologiques d’un suivi ou d’un traitement excessif, elles ne sont pas à sous-estimer, d’autant plus qu’il s’agit de lésions régressant spontanément dans la majorité des cas. Plusieurs études publiées dans la littérature témoignent des effets délétères de l’angoisse liée au diagnostic d’un frottis anormal ou liée à la mise en place d’un suivi intensif.10-12 qu’en est-il de la place du vaccin contre le vph ? La vaccination s’effectue auprès des jeunes filles entre onze et quatorze ans avec une vaccination de rattrapage jusqu’à dix-neuf ans. Pour les patientes âgées de plus de vingt ans, l’indication à la vaccination dépend d’une évaluation individuelle. Il importe de rappeler ici que l’indication au vaccin doit être posée indépendamment du statut VPH et de possibles rapports sexuels antérieurs. Cette vaccination donne par ailleurs l’opportunité de mettre à 0 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 21 octobre 2009 La consultation gynécologique avec l’adolescente est l’oc casion d’aborder de nombreuses questions parmi lesquel les figure le dépistage du cancer du col. Il n’est cependant pas toujours indiqué de pratiquer un frottis cytologique dès la première consultation. Plusieurs auteurs estiment qu’une attitude trop intrusive de la part du médecin avec examen gynécologique complet lors de la première consultation a de graves implications, comme par exemple la survenue de grossesses non désirées avec leurs conséquences, chez ces jeunes filles dès lors découragées à solliciter de l’aide en cas de difficulté.13 Cette première consultation est un temps d’écoute et d’information où le défi souvent est d’entendre la vraie demande qui peut se cacher derrière un motif de consultation et que les Anglo-saxons appellent l’agenda caché (hidden agenda). Les examens cytologiques et colposcopiques superflus sont à proscrire. Il faut savoir prendre le temps d’observer et ne pas se précipiter sur des options thérapeutiques invasives dont les conséquences peuvent être nuisibles. Adresse Drs Martine Jacot-Guillarmod et Saira-Christine Renteria Pr Patrick Hohlfeld Département de gynécologie-obstétrique CHUV, 1011 Lausanne [email protected] [email protected] [email protected] Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 21 octobre 2009 2083 Bibliographie 1 Wright TC, Massad LS, Dunton CJ, et al. 2006 consensus guidelines for the management of women with abnormal cervical cancer screening tests. Am J Obstet Gynecol 2007;197:346-55. 2 Wright TC, Massad LS, Dunton CJ, et al. 2006 consensus guidelines for the management of women with cervical intraepithelial neoplasia or adenocarcinoma in situ. Am J Obstet Gynecol 2007;197:340-5. 3 * Cox JT. History of the use of HPV testing in cervical screening and in the management of abnormal cervical screening results. J Clin Virol 2009;45:3-12. 4 Kahn J, Hillard P. Cervical cytology screening and management of abnormal cytology in adolescent girls. J Pediatr Adolesc Gynecol 2003;16:167-71. 5 ** Sanfilippo JS, Lara-Torre E. 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