Flux des informations
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Flux des informations
Les maladies causées par l’environnement construit. NOUS NE PERCEVONS PAS L’ENVIRONNEMENT DIRECTEMENT, MAIS A TRAVERS UNE « FENÊTRE » : CELLE DU LANGAGE ET DES MOYENS D’INFORMATION QUE NOUS UTILISONS. Hier, le médecin pouvait accéder à la cause professionnelle d’une affection par le nom du métier (la « maladie de l’égoutier », la silicose du mineur, l’asthme du boulanger, etc.). « Liceat quoque interrogationem hanc adiicere, et quam artem exerceat » Aujourd’hui, la multiplicité des technologies, la polyvalence des opérateurs, la sous-traitance généralisée, les progrès même de la prévention, font que le lieu et son contexte spécifique sont devenus déterminants. Maçon ? Maçon effectuant la réfection des rigoles de coulée de fonte au pied du haut-fourneau de Fos. Les catégories du langage utilisé dans les mémoires disponibles sur le Web restent pourtant le métier ou l’agent nocif : hypothèses et risques avérés sont alors placés au même niveau. L’information est simultanément surabondante, insuffisante et contradictoire. Le langage du généraliste, qui connaît la personne dans sa globalité et sa quotidienneté, présente des éléments utilisables pour « extraire » de la tête de la personne ce qui est utile au diagnostic étiologique. Après l’interrogatoire, si le généraliste ne peut pas exclure la présence d’une exposition environnementale, milieu de travail en premier : 1 - Il remet le « questionnaire » au patient. 2 - Il déclenche le parcours du soupçon à la connaissance du risque par l’ouverture d’une mini-fiche « agile et nerveuse ». Premier niveau d’indices de risque : - Travailleur immigré (si oui, pays d’origine et année d’entrée en France). - Sous-traitance, intérim (oui / non). - Maintenance d’installations industrielles (oui / non). - Chantiers de construction (oui / non). - Travaux en espaces confinés (habituel / fréquent / occasionnel). - Existence d’une attestation d’exposition (oui / non). - Mots-clés (termes ou locutions qui « connotent » le patient). Ces « mots-clés » suffisent au médecin pour engager la recherche de cas analogue dans la galerie de tous les cas réels du territoire réel : Exemple : « maçon » / « haut-fourneau » / « rigoles » / … Un thésaurus de 17 000 termes « du terroir » La personne répond au questionnaire, seule ou aidée (par des syndicalistes, des militants d’associations, avec supervision du pôle SIC) : Deuxième niveau d’indices de risque : - Liste récapitulative de ses risques PAR. - Liste datée de ses périmètres de travail (ateliers, installations, chantiers). - Description des postes de travail « à risque majeur ». - Notes éventuelles sur les autres travailleurs au même poste de travail. 1) Le médecin, dans sa consultation, a identifié les lésions d’un point de vue physiopathologique. 2) Il reçoit le questionnaire rempli et peut donc confronter les deux sources d’information : • DIAGNOSTIC PHYSIOPATHOLOGIQUE LISTE SÉLECTIVE DES POSTES DE TRAVAIL LISTE PONDÉRÉE DES RISQUES PAR RISQUES DE lésions aux fonctions vitales fondamentales • DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE Les 5 questions qui structurent la recherche des arguments d’imputabilité de la maladie aux facteurs de risque : 1) La maladie est-elle susceptible d'avoir une origine environnementale ? 2) Quels risques PAR (nuisances) sont susceptibles de la provoquer ? 3) Ces facteurs de risque sont-ils présents dans les postes de travail du sujet ? 4) La maladie peut-elle être imputée à des facteurs non professionnels, d'importance notable ? 5) Connaît-on des cas analogues (directement ou par la bibliographie) ? Si on ne peut pas exclure avec certitude la cause environnementale de la maladie, le cas est déclaré à l’Assurance Maladie (troisième niveau) : Diagnostic physiopathologique et Postes de travail ayant exposé la agent causal. personne à l’agent causal. Les postes de travail en cause sont eux aussi « déclarés » ; au CHSCT. Il en résulte une fiche, précisant si le poste de travail a disparu, s’il est déjà assaini ou s’il doit être considéré comme encore nocif : Le « cadastre » doit permettre à tous d’accéder aux données afin que chacun puisse les vérifier, les commenter, les enrichir : Résultats : une représentation du « risque avéré » qui diverge nettement avec celle qui résulte des statistiques de l’Assurance Maladie … 804 cas "en ligne", 126 personnes atteintes de cancers 143 126 37 Lésions Lésions 215 CANCERS RESPIRATOIRE RESPIRATOIRE AMIANTE AUDITIVE 267 LOCOMOTRICE 275 AUTRES Quant aux « périmètres » qui les causent. Quant au nombre et à la part relative des affections … Le flux des informations, pour construire une mémoire interactive, dynamique, des cas réels et des postes de travail réels … FICHE du PATIENT (Médecin Généraliste) « QUESTIONNAIRE » (Sujet-CHSCT) FICHE du POSTE EXPERTISES (Spécialistes) (Cartographe-CHSCT) Un système ergonomique, centré d’un point de vue fonctionnel sur le médecin généraliste, afin que la collectivité puisse vérifier les effets réels, sur la santé des hommes, des actions d’assainissement du milieu. « Dans ses débuts, l’ergonomie était sollicitée pour améliorer les conditions de travail. Aujourd’hui, on lui demande surtout de contribuer à la conception de systèmes performants et sûrs. Ce qu’ils ne seront que s’ils sont adaptés aux caractéristiques et limites des opérateurs, bien entendu, mais aussi, nécessairement, si ces opérateurs pourront y être intelligemment actifs ». (Maurice de Montmollin, « l’ergonomie »).