L`élève handicapé : un enfant en développement

Transcription

L`élève handicapé : un enfant en développement
L’ÉLÈVE HANDICAPÉ :
UN ENFANT EN DÉVELOPPEMENT
EDUCATRICE SPECIALISE EN SESSD
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Ses missions :
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Auprès de l’enfant : l’accompagner dans la découverte de ses potentialités, de ses difficultés et dans
l’apprentissage à vivre avec sa différence.
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Auprès de la famille : Etre à son écoute, se situer comme médiateur entre elle et son environnement.
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Auprès des interlocuteurs extérieurs (enseignants, AVS, personnel de crèche, de centre de loisirs) :
accompagner leurs réflexions et leurs recherches de réponses adaptées face à l’enfant en situation de handicap.
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Ses modes d’intervention :
En individuel : les éducateurs se déplacent sur les lieux de vie de l’enfant : domicile, école, centre de loisirs en
fonction des besoins et des demandes de chaque enfant.
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En groupe : il peut s’agir de groupes hebdomadaires, mensuels, au sein des locaux du Sessd ou à l’école.
Des sorties et des séjours sont aussi organisés pendant les vacances scolaires.
PSYCHOLOGUE AU SESSD
Accompagnement de l’enfant en individuel ou en groupe
 Ecoute de la famille autour de leurs questions, envies, souffrance….
 Groupe de paroles pour les parents
 Groupe fratrie
 Bilan sur les possibilités d’apprentissages, pour aider aux adaptations
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DÉVELOPPEMENT : COGNITIF, SOCIAL, AFFECTIF
Pourquoi il dit ça
? Pourquoi il fait
ça ?
DÉVELOPPEMENT : QUELQUES ELEMENTS
La période du non des parents. L’enfant veut tout, tout de suite (12-18 mois)
 La période du non des enfants (18-24 mois)
 « moi, moi… je veux, toute seule ! » (2ans et demi-3ans) jeux de faire semblant
 Imaginaire et cauchemars (3ans et demi-4ans) ; pose beaucoup de questions
 4 ans : différencie mieux le matin, l’après-midi et le soir. S’amuse avec les gros
mots. Comprend un interdit quand on lui explique
 5-6 ans : groupe de jeux souvent unisexués
 6-7ans : début de jugement sur l’estime de soi
 8-9 ans : grande sensibilité à sa propre apparence et sensibilité au jugement
 10-11 ans : dénonce la tricherie, le mensonge
 12-14 ans : poussée de croissance ; s’interroge sur le bien fondé des règles
 15-16 ans : débordements émotionnels et goût du risque des ados ; pairs+++
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DÉVELOPPEMENT : COGNITIF, SOCIAL, AFFECTIF
Rythme très variable
 Les développements de chaque domaine ont des répercussions sur les autres
domaines
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Exemple : Un enfant avec une grande hypotonicité
Si déplacements limités = moins d’exploration = moins construction connaissances
 Difficulté à utiliser muscles de la bouche, nécessaire à articulation

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Difficulté à s’exprimer
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Compliqué développer réseau social riche
 Image de soi dévalorisée (ne pas être capable, ne pas avoir…)
LE DÉVELOPPEMENT PSYCHIQUE ET COGNITIF
C’est quoi
la sécurité ?

La base de sécurité

Vous êtes la personne qui limitera cette insécurité
LE DÉVELOPPEMENT PSYCHIQUE ET COGNITIF

La base de sécurité = accélérateur de développement


Sensation sécurité : disponible pour les apprentissages
Vous êtes la personne qui limitera cette insécurité
Relation à la juste distance, claire dans le cadre et cohérente dans les actions
 Une inclusion s’accompagne par des explications sur le fonctionnement
 Rassurer ce n’est pas dire oui à tout, pas surprotéger ; mais reformuler consigne,
redonner les règles communes…
 Exercices adaptés = pas trop éloignées des compétences de l’enfant

LE DÉVELOPPEMENT PSYCHIQUE ET COGNITIF

L’enfant recherche une base de sécurité
Est-ce que …. ?
…..
L’ANNONCE DU HANDICAP
L’annonce du handicap = bouleversement émotionnel
 Différentes phases existent chez les parents, ceci nous aide à comprendre :
 Mouvements de colère des familles :
 PAS de réels reproches à l’école, à l’AESH, aux partenaires de soins…
 Réaction à leur propre situation
 Désengagement transitoires de certains parents

REPRÉSENTATIONS DU HANDICAP
REPRÉSENTATIONS DU HANDICAP
CONFRONTATION AU HANDICAP
Pourquoi quand on est prêt à tenter la rencontre, cette confrontation au
handicap reste-t-elle parfois difficile ?
 Normalité et déviance
 Souffrance et l’empathie
 Sentiment désagréable d’étrangeté, de malaise. On a du mal à dire « je me
sens mal quand je vois cette personne parce que…. » « et si c’était moi ? »
 Difficulté à entrer en RELATION avec une personne handicapée. Relation
=échange= considère que l’autre a quelque-chose à m’apporter.
 Vraie relation = s’occupe d’une personne et pas juste d’un corps
 considérer les enfants en situation de handicap = enfants en développement,
avec des besoins ordinaires et des besoins spécifiques.

NOS REPRÉSENTATIONS DU HANDICAP
On classe automatiquement les gens que l’on rencontre, pour nous permettre
de savoir comment interagir en fonction de la personne que l’on a en face.
 Se base sur le visible et on déduit tout un tas de caractéristiques, souvent
erronées
 Tendance à attribuer toute une série d’incapacités.
 diminution des capacités motrices (ou visuelles ou auditives) = diminution des
capacités intellectuelles.
 Ex : difficulté d’élocution = prendre le temps de l’écouter et de discuter pour
se rendre compte que pas déficiente et interagir de façon adaptée avec elle.
 Nombreux à être dans position de tolérance face à la différence, à être ouvert
d’esprit
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LA RELATION D’AIDE DANS LES APPRENTISSAGES
Soutenir l’élève dans la compréhension et dans l’application des consignes.
 Les interventions sont définies en concertation avec l’enseignant
 Apprentissages stables = favoriser construction de liens et donc de sens
 Aménagement de la tâche : supports visuels, manipulation, répétition …
 Entre une demande faite à l’enfant et la réponse = parfois plusieurs minutes
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
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Respectons ce temps et ne répondons pas à la place de l’enfant
Donner du sens à ce qu’il apprend
J’y arriverai jamais,
c’est trop dur…
Ne t'inquiète pas
nous allons
regarder ensemble
et le faire pas à
pas.
L’AIDE POUR LA MEMORISATION
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Varier les situations de mémorisation, les contextes
 ‰
Illustrer les éléments à mémoriser: créer une image visuelle associée ‰
 Répéter les situations d’apprentissage: chercher l’automatisation
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L’AIDE POUR LA MEMORISATION
Le secret
Sur le chemin près du bois
J'ai trouvé tout un trésor
Une coquille de noix
Une sauterelle en or
Un arc-en-ciel qu'était mort
MIEUX CONNAÎTRE POUR MIEUX AIDER
La personnalité de l’enfant
 Observer ses aptitudes, ses limites et besoins

Que sait-il
faire ?
MIEUX CONNAÎTRE POUR MIEUX AIDER
La personnalité de l’enfant
 Observer ses aptitudes, ses limites et besoins

Proposer une présence EFFICACE et DISCRETE, justement mesurée
 Manque d’expériences :

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Ralentit le développement des désirs de faire seul (autonomie physique et psychique)
 Aider l’enfant à devenir un SUJET à part entière (avoir la capacité et la motivation à exercer un
contrôle sur les objets, exercer une influence sur les autres, se contrôler et agir sur son propre
corps)
 Intérioriser les aides reçues « tu as vu, tu avais besoin de moi pour cela, et maintenant que tu
peux le faire seul, tu n’as plus besoin de mon aide »
LA RELATION D’AIDE ET L’AUTONOMIE
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Hugo participe à la kermesse de l’école. Il souffre d’importantes difficultés à mastiquer et
déglutir la nourriture. Hugo refuse les gâteaux proposés à la fête par son AVS. Celle-ci en
informe la mère. « c’est bête, il sait que les gâteaux Savane, il peut en manger ».
L’AVS retourne voir Hugo pour lui expliquer que maman valide les gâteaux Savane.
Il peut alors s’autoriser car la dangerosité a été levée par la personne de référence, la
mère.
LA RELATION D’AIDE ET L’AUTONOMIE
Favoriser la mise en confiance de l’élève avec son environnement
 La relation à l’autre est déformée par la nécessité d’assistance
 La dépendance entraîne des frustrations
 Aider autant que possible l’enfant à être acteur
 Verbaliser les déplacements afin que l’élève puisse se repérer seul et
s’approprier les espaces
 L’enfant se construit dans un cadre particulier, où les adultes fixent des
interdits et des permissions accessibles à ses capacités.
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Non je ne t’aide
pas Jules, là tu
es capable de
faire seul.
RESPECT DU CORPS ET DE SON INTIMITE
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En classe, pour sa concentration, veiller à ce que son dos soit soutenu, et que
ses pieds soient posés.
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Le change
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Le passage aux toilettes
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La cantine
Camille, je
vais t’enlever
ton tee-shirt
d’accord?
Je vais t’aider à
manger ta purée
car tout seul c’est
un peu difficile.
Je respecte ton
intimité, je veille
à ta sécurité.
ACCOMPAGNER L’ELEVE DANS DES MOMENTS
INTIMES
Passage aux toilettes : aspects matériels, manutentions, et intimité
 Dans l’approche de l’intime, il faut expliquer les gestes, décrire les actions
 Même à un bébé, il est possible de décrire ce qui se passe ( les gestes que l’on
fait quand on le lave, quand on lui donne à manger…)
 Etre en face de l’enfant pour bien vous voir tous les deux, et rechercher
l’accord de l’enfant
 La parole met un espace de pudeur. Cet accompagnement verbal agit comme
un espace d’autorisation et de protection
 Avant de toucher un élève, son AVS peut lui dire ou lui demander :
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– « Je vais te prendre le bras, es-tu prêt? »
 – « Je vais passer ton pull, tends les bras s’il te plait. »
 – « Est-ce que je suis trop proche de toi? »

ACCOMPAGNER L’ELEVE AU MOMENT DES REPAS

deux grands objectifs :
– encourager toute tentative ou possibilité de prise d’autonomie de la part de l’élève
accompagné
 – associer un ou plusieurs de ses camarades à ce moment prévu pour être convivial.

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Etre à l’écoute de l’enfant
Je coupe ta
viande et je te
laisse discuter
avec tes copines
Besoin de temps pour mâcher et avaler
 Envie d’échanger avec ses camarades entre quelques cuillères
 Quantité propre à chacun

LA RELATION D’AIDE ET L’AUTONOMIE
AIDE À LA SOCIALISATION
AIDE À LA SOCIALISATION
Présence discrète pour mettre en confiance
 Repérer les situations qui sont susceptibles de créer des blocages, des obstacles à
la relation.
 Favoriser la prise de parole de l’enfant.
 Inciter l’enfant à réaliser des activités avec d’autres enfants, en proposant des
moyens adaptés.
 Valoriser les activités effectuées avec d’autres élèves.
 Favoriser les échanges directs, collectifs entre l’élève et ses pairs, ainsi qu’avec les
adultes.

Mise en situation
?
Tom est heureux, il joue dans la cour avec ses camarades.
Que peux faire son AVS ?
N’hésitez pas à vous rapprocher des professionnels pour
vous éclairer sur une situation.