Evolution et topologie des réseaux biologiques
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Evolution et topologie des réseaux biologiques
Evolution et topologie des réseaux biologiques Kirill Evlampiev, Marco Cosentino-Lagomarsino, Hervé Isambert RNA dynamics and Biomolecular Systems Lab, CNRS UMR168, Institut Curie, Paris. Le séquencage de génomes complets ces dix dernières années a clairement établi que les organismes vivants possèdent finalement assez peu de gènes, qui plus est souvent homologues entre eux au sein d’un même génome et très largement conservés d’une espèce à l’autre. Un génome contient ainsi typiquement quelques milliers à quelques dixaines de milliers de gènes, tous batis à partir de quelques centaines à quelques milliers de familles de domaines protéiques. Ceci est d’abord la marque du rôle des processus de duplication-divergence des gènes dans l’émergence et l’évolution des espèces, Fig.1. C’est ensuite la nécessité d’aborder la question de la diversité des espèces et de leur fonctionnement cellulaire non pas en terme de gènes indépendants mais plutôt en terme de combinatoire de l’expression de ces gènes. L’introduction de réseaux biologiques moléculaires permet d’étudier certains aspects de ces interdépendances souvent complexes entre partenaires moléculaires au cœur du fonctionnement cellulaire (ex réseaux d’interaction protéine-protéine, réseaux de transcription génétique, réseaux de transduction du signal). Nous discuterons, en particulier, comment les mécanismes de duplication-divergence à toutes échelles génomiques (des gènes individuels aux génomes entiers, Fig1) et les asymétries et brisures de symétrie résultantes ont contribué à façonner la topologie et la conservation des grands réseaux biologiques. X. laevis Carp −2,500 / 4,000 ?? chordates animals x2 x2 tetrapods 28,000 x2 x2 vertebrates 52,000 1,200,000 x2 flowering 275,000 x2 x2 x2 other 55,000 x2 x2 x2 bony fish 24,000 330,000 mammals 5,500 birds 10,000 reptiles 8,000 x2 B. napus Paramecium others (protists) 30,000 −1,000 choanoflagellates −500 fungi 100,000 −450 viruses bacteria >10,000,000 ?? archea −350 P. trichocarpa A. thaliana plants −300 Tetraodon x2 amphibia 6,000 −250 x2 dinosaurs x2 −150 H. sapiens T. barrerae X. tropicalis tunicates 500 −20 −30 Ciona dinosaurs, Nadis N. viridulus jellyfish, mollusca, spiders, crabs, insects, 900,000 K. lactis S. cerevisiae MYA x2 eukaryotes ∗ Figure 1: Duplications de génomes entiers (”×2”) au cours de l’évolution des eucaryotes. 1