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0123 décryptages DÉBATS Jeudi 12 janvier 2012 23 Quelle politique étrangère la gauche et la droite vont-elles choisir? Des clivages persistants entre les atlantistes et les gaullo-mitterrandistes Pascal Boniface Directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) S ous la Ve République le clivage sur la politique étrangère française ne relève pas de la distinction entre droite et gauche. Encore en vigueur à l’origine du régime, cette distinction s’est effacée au profit d’une autre, plus fondamentale. Il s’est cristallisé dans l’opposition entre les tenants d’une ligne gaullo-mitterrandiste et les partisans de l’atlantisme, et/ou de l’occidentalisme. Les tenants de la ligne gaullo-mitterrandiste pensent que la France ne peut se résumer à son statut de pays occidental, qu’elle a un rôle spécifique à jouer avec les pays « du Sud » hier, « émergents » aujourd’hui, et qu’il est bien dans son intérêt de jouer ce rôle. Ils sont persuadés que cela n’est possible que si la France maintient une ligne indépendante et qu’elle ne fait pas partie d’un système d’alliance figé. La France doit être en phase avec l’intérêt général et favoriser le multilatéralisme et la multipolarité. Les atlantistes et autres occidentalistes croient que la France se définit avant tout par son appartenance à une famille politique, que son devoir principal est d’être solidaire de cette famille et de son leader. Une menace supérieure mettant en danger la France (hier l’URSS, aujourd’hui l’islamisme ou la montée en puissance de la Chine ou d’autres pays émergents…) nous conduit à devoir accepter de nous mettre dans les pas du leadership occidental. Après l’implosion de l’Union soviétique et la disparition du bloc communiste, la ligne de division s’est reformée, les atlantistes se regroupant partiellement sous la dénomination d’« occidentalistes ». Selon les partisans de cette thèse, le monde occidental serait menacé par la dictature russe qui, dans leur esprit, ne se dif- férencie guère de l’Union soviétique, par la suprématie chinoise ou par la montée en puissance de l’islam. Certains parlent de « fascislamisme ». Ils étaient également en faveur de l’ingérence, les Occidentaux étant à leurs yeux censés apporter le progrès aux peuples du Sud. Subrepticement, la thèse de la supériorité de la civilisation occidentale (plus Nicolas Sarkozy, farouchement occidentaliste avant son élection, a atténué ce positionnement moderne, plus démocratique, plus ouverte, plus tolérante) s’impose, fût-ce au nom de bons sentiments, avec parfois la tentation d’exporter ces avantages pour en faire bénéficier les autres, fût-ce en les leur imposant. Ellerefonde les réflexes colonialistes, pétris de bonne conscience pour Deux ans après, refonder Haïti Une diaspora maintenue à l’écart Jean-Daniel Rainhorn Collège d’études internationales à la Maison des sciences de l’homme L e tremblement de terre de janvier 2010, qui a détruit une partie de Port-au-Prince et de plusieurs villes voisines, a fait, en quelques dizaines de secondes, plus de 200 000 victimes, un nombre incalculable de blessés et plus d’un million de sans-abri. Une tragédie de plus pour un pays qui, depuis la chute des Duvalier, en 1986, après vingt-neuf années d’une dictature brutale, connaît une instabilité politique majeure en partie responsable d’une crise sociale et économique importante, du délitement de l’Etat et d’une accélération de la migration vers d’autres pays de la région. Au moment où, malgré de nombreux retards, les infrastructures et les logements commencent à se reconstruire, force est de constater que ce séisme a mis en évidence trois données fondamentales : les inégalités de la société haïtienne, la situation de tutelle dans laquelle est le pays vis-à-vis des institutions de l’aide internationale et la complexité des liens que le pays entretient avec son importante diaspora. L’expérience partagée d’une tragédie qui dépasse l’imagination a changé la société haïtienne. La violence du traumatisme individuel ou collectif et les formes de solidarité qui se sont ensuivies ont favorisé la remise en cause de la hiérarchie traditionnelle des liens sociaux. Le séisme a rebattu les cartes en obligeant à repenser lesrègles du« vivre ensemble ». Pour beaucoup, reconstruction rime avant tout avec refondation. A ce titre, la question de l’Etat est devenue centrale. De bas en haut de l’échelle sociale existe une forte demande d’un Etat capable de répondre aux besoins essentiels de la population. Sa refondation sur des principes d’impartialité et de décentralisation est perçue comme indispensable. De même, dans les débats au sein de la société civile, la question sociale apparaît souvent plus fondamentale que la reconstruction des bâtiments publics. Ce qui est facile à comprendre quand on sait que deux tiers de la population haïtienne vit sous le seuil de pauvreté. C’est ce qu’a bien perçu le nouveau président, Michel Martelly, lorsqu’il a déclaré la semaine dernière que le palais présidentiel serait reconstruit, mais que « la priorité, c’est la population et les sinistrés qui vivent dans les camps». Un messagequi reflète bien laréalité haïtienne au moment où les enjeux ont pour noms réinsertion des victimes du séisme, insécurité alimentaire, accès à incarnent le maintien d’une ligne gaullomitterrandiste au sein de l’UMP, où les occidentalistes sont désormais majoritaires. Jean-François Copé est clairement sur cette ligne, Nicolas Sarkozy, farouchement occidentaliste avant son élection, a atténué ce positionnement. Le microcosme médiato-intellectuel est majoritairement sur la ligne occidentaliste. Les Français sur la ligne gaullo-mitterrandiste. Il sera intéressant de voir si François Hollande fait un choix clair et fait sortir le PS de ses ambiguïtés et si Nicolas Sarkozy tranche entre les deux lignes ou continue le courant alterné qu’il a suivi depuis son élection. p ¶ Pascal Boniface est coauteur avec Hubert Védrine de l’« Atlas de la France » (Armand Colin, 128 pages, 19,50 ¤) Iran, le scénario d’une guerre possible L’escalade a atteint un point critique l’eaupotable et santé (plus de 500000 personnes ont été infectées par l’épidémie de choléra – qui a fait plus de 7 000 morts). Un message qui devrait être entendu par l’aide internationale au moment où un grand nombre d’organisations humanitaires sont en train de quitter le pays. Or, pour une majorité des institutions de l’aide internationale actives en Haïti, la reconstructionsemble se résumer à un slogan : « Building back better » (« reconstruire en mieux »), lancé par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et à une structure, la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (CIRH), coprésidée par Bill Clinton et l’ex-premier ministre haïtien Jean-Max Bellerive, et qui s’est vu attribuer des prérogatives qui sont du ressort de l’Etat national pour gérer les fonds de la reconstruction. Empêtrée dans ses jeux d’influence, la rigidité de ses règles bureaucratiques et son absence de vision à long terme, l’aide internationale a du mal à concevoir son rôle en dehors d’une assistance humanitaire et de François Géré Directeur de l’Institut français d’analyse stratégique D Deux tiers de la population haïtienne vit sous le seuil de pauvreté la reconstruction physique des bâtiments. Elle n’a pas conscience que ses pratiques sont l’un des obstacles à la refondation de l’Etat. Il est enfin frappant de voir combien la diasporaqui contribue par sesenvois réguliers d’argent à l’économie nationale est maintenue à l’écart de la reconstruction. En Haïti, le mot diaspora est chargé de stéréotypes négatifs. Les émigrés haïtiens sont parfois perçus négativement par ceux qui sont restés au pays. Ils représentent pourtant des potentialités considérables, qui ne sont ni utilisées par les autorités locales ni favorisées par l’aide internationale lorsqu’elle recrute du personnel d’assistance technique. Dans l’intérêt du pays, la reconstruction devrait conduire à une « réconciliation » entre le pays et ses communautés émigrées. Finalement, la réussite du processus de reconstruction en cours repose sur la capacité des Haïtiens à formuler et à mettre en œuvre un nouveau contrat social. Il est clair qu’ils ont pour cela besoin de croire en eux-mêmes et en l’avenir de leur pays. Mais il faut également que se créent de nouveauxtypes de liens avec une communauté internationale qui a trop souvent d’Haïti l’image d’un pays « maudit », violent, instable, incapable de s’en sortir et destiné pour longtemps à être dépendant de l’aide internationale. Il est enfin nécessaire que le réservoir de compétences que représentent les Haïtiens vivant à l’étranger puisse trouver sa place dans l’élaboration d’un nouveau projet national. C’est à ces conditions qu’Haïti pourrait se réapproprier une souveraineté et des capacités de développement qu’il a en partie perdues. p masquer les appétits de la puissance. Le clivage ne se situe pas entre droite et gauche, entre les deux principales formations considérées comme favorites pour figurer au second tour de l’élection présidentielle. L’UMP et le Parti socialiste sont traversés par cette nouvelle ligne de partage. Au sein de chacune de ces deux formations cohabitent atlantistes, occidentalistes et gaullo-mitterrandistes. Les atlantistes et occidentalistes, peu nombreux au PS avant 2002, s’y sont épanouis après le retrait de Lionel Jospin de la vie politique, en l’absence d’un leadership incontesté. La base militante et électorale du PS est clairement gaullomitterrandiste, la direction est plus partagée. Les Verts et le PCF ne sont pas atlantistes et encore moins occidentalistes mais leur refus de la puissance les éloigne du gaullo-mitterrandisme. François Bayrou, pourtant héritier d’une famille politique atlantiste, est proche de la ligne gaullomitterrandiste. A l’inverse, Alain Juppé ou François Fillon (et de son vivant, Philippe Séguin) ¶ Sur Lemonde.fr, un collectif d’ONG humanitaires, dont Acted, Action contre la faim, Médecins du monde, Entrepreneurs du monde, Oxfam, Care, Cesvi, Save the Children, Mercy Corps, World Vision, Plan, ou l’organisation de l’acteur Sean Penn J/P Haitian Relief Organization : « Tenons les engagements pris en faveur d’Haïti ». epuis septembre 2011, la tension entre Téhéran et Washington s’aggrave. Le dernier épisode en date est la menace iranienne du blocus du détroit d’Ormuz en cas de sanctionssur sesexportations énergétiques. Or la libre circulation des flux énergétiques a toujours constitué pour Washington un casus belli. L’escalade des sanctions glisse vers une guerre, évoquée depuis six ans. Faisant la part de l’amplification médiatiquevoulue de part et d’autre, mesurons quels gains peuvent espérer les acteurs et quels risques de pertes leur feraient contrepoids. En Iran, il paraît avantageux de surenchérir dans la lutte entre les factions et les clans tant religieux que laïques (le Guide suprême, Ali Khamenei, le président Mahmoud Ahmadinejad et son beau-frère, Esfandiar Rahim Mashaïe, la puissante famille d’Ali Larijani, président du Majlis, le Parlement) qui se disputent le pouvoir dans la perspective des élections législatives et de la présidentielle de 2013. Les pasdarans (gardiens de la révolution) jouentaussileurprestigeetleurcrédibilité de maîtres de la haute technologie militaire. Ce serait l’occasion de renforcer une unité nationale entamée en plaçant au second plan le mécontentement général à l’égard d’une mauvaise gestion économique qui, aggravéeparlessanctions,renddifficiles les conditions de vie. Enfin, un affrontement direct permettrait de rompre l’isolement diplomatique régional dû à la crainte de l’arme nucléaire et à la dynamique des changements de pouvoir dans le monde arabe qui favorise le sunnisme. Se présenter comme le seul Etat qui ose défier la suprématie américaine se révélera payant. Aux Etats-Unis, le président Barack Obama est sous la pression desrépublicainsmaisaussidenombreux parlementaires démocrates soucieux de la protection d’Israël. Il est temps pour l’administration américaine de faire preuve de fermeté au-delà des mots, même si l’optiondel’endiguementasapréférence. Il lui faut aussi rassurer les alliés régionauxetdonnerplusdeconsistance à cette stratégie d’endiguement, mise en œuvre depuis deux ans, fondée sur le redéploiement des troupes d’Irak et d’Afghanistan verslapéninsulearabique,ladéfense antimissiles et, plus discrètement, la garantie nucléaire. Enfin, calmer les impatiences belliqueuses du gouvernement israélien. Embrasement régional Au regard de ces incitations, quels sont les risques? Washington doit envisager une flambée des prix énergétiques qui aggraverait la crise économique, non sans répercussions sur la croissance des Etats émergents. Il faudra surmonter une forte opposition liée à l’inquiétude des pays importateurs (Japon, Inde, Chine) et celle des Etats riverains exportateurs. Autre risque, la radicalisation des gouvernements arabes islamiques modérés nouvellement élus. Faut-il envisager un embrasement régional ? Ce terme souvent utilisé par Téhéran paraît excessif : ni au Liban (Hezbollah), ni en Irak (armée du Mahdi de Moqtada Al-Sadr), ni à Gaza, et moins encore en Afghanistan, il n’y aurait d’engagement armé automatique en soutien de l’Iran. Par-delà les déclarations enflammées, chacun pèsera son intérêt local. Lerisqueterroriste,en revanche, augmentera.Enfin,une actionmilitaire, fût-elle limitée, fournirait à Téhéran un prétexte pour faire jouer la clause de retrait du traité sur la non-prolifération des armes nucléaires au nom de ses intérêts suprêmes. Le risque pour l’Iran serait de se retrouver en situation d’Etat paria comme la Corée du Nord, ce que Téhéran a pris garde d’éviter. En outre, le régime pourrait essuyer une défaite, eu égard à un rapport de forces conventionnelles favorable aux Etats-Unis. Cette humiliation bouleverserait la donne politique intérieure. Deux options se dégagent: s’en tenir à un affrontement verbal ; faire une démonstration militaire limitée et confuse permettant à chacun de s’attribuer le beau rôle. Ce dernier scénario peut-il contribuer à résoudre la crise nucléaire en favorisant une reprise du dialogue, chacun ayant sauvé la face? Telfutlecasen1987.L’Iranfaisait alors face à l’Irak. Il n’existait pas de programme nucléaire iranien. Une escalade incontrôlée conduirait à une campagne aérienne contre les sites nucléaires et les missiles. Le potentiel iranien en serait amoindri sans être éradiqué. La situation incite donc à la prudence.LaFrance, nonsansambiguïté, met en garde contre «les risques d’une attaque préventive » porteuse d’une crise dont « elle ne veut à aucun prix ». Après dix ans de vaines négociations, l’épreuve de vérité approche. Mais quelle vérité? p Sur France Info “A la une du monde” du lundi au vendredi à 21h25 avec 24 0123 décryptages ANALYSES Jeudi 12 janvier 2012 Bataille mondiale sur les normes A u-delà de la polémique franco-turque depuis l’adoption, le 22 décembre 2011 par l’Assembléenationale de laloi pénalisant la négation des génocides reconnus par la loi, deux points sont passés entre les mailles du filet des commentaires sur ce qu’on a coutume d’appeler, en France, les « lois mémorielles ». Premier point, ce vote des députés a ouvert un nouvel épisode dans la bataille des normes internationales entre les puissances occidentales et les puissances émergentes. Depuis le XVIIe siècle, de même que l’Occident a imposé son modèle westphalien à l’ensemble du monde, les Occidentaux ont diffusé à l’échelle internationale les valeurs qui allaient avec. Autantle monde extra-occidental s’est reconnu dans le modèle importé de l’Etat souverain, autant ses populations ont eu du mal à cohabiter avecles valeurs, normes et autres règles édictées par les Européens. L’universalité des droits de l’hommeau nom de son égalité et de sa dignité. La criminalisation des auteurs d’un génocide au nom de la protection de l’humanité. L’intervention au nom de la liberté et de la sécurité des populations civiles. Depuis la fin de la bipolarité et la poussée de mondialisation jusqu’au dépassement du paradigme westphalien, les Etats émergents sont entrés en rébellion contre les normes et les valeurs internationales que leurs populations appréhendent plus comme une ingérence occidentale dans leur mode de vie que comme une expression universelle du vivre-ensemble. Ainsi chaque puissance émergente défend sa propre conception des droits de l’homme, d’un génocide, de l’interventionnisme ou plutôt du non-interventionnisme, comme on le voit dans les dossiers libyen, syrien et iranien, au nom du retour au principe de souveraineté absolue. La polémique franco-turque reflète cette bataille des normes. D’un côté, la France transpose dans son droit une directive européenne sur la pénalisation de la négation des génocides. Considéré comme une pratique incompatible avec les normes européennes, le négation- Analyse par Gaïdz Minassian Lemonde.fr nisme conteste par nature le concept de génocide fondé lui-même sur des valeurs inspirées par les Occidentaux. Ainsi la France tient-elle à ce que cette règle internationale soit respectée dans son espace normatif. De son côté, la Turquie conteste la réalité du génocide arménien, invalidant par la même occasion les normes internationales dont elle se prévaut. Derrièrecette contestation, la diplomatie turque va jusqu’à évoquer l’existence de « génocides » à Gaza, dans le Xinjiang ou encore pendant la guerre d’Algérie, comme s’il existait une autredéfinition du concept de génocide que celle de la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide. Pour la Turquie, les chemins de la puissance passent aussi par l’ambition d’imposer sa propre conception de l’histoire globale Et contrairement à ce que l’on peut croire, le négationnisme d’Etat est loin de se limiter à la Turquie. Il prolifère. L’Iran de Mahmoud Ahmadinejad et le Soudan d’Omar Al-Bachir s’en inspirent pour contester respectivement l’existence de la Shoah et du génocide au Darfour. Outre la formation de cet axe négationniste, le différend franco-turc renvoie à un deuxième point : la rivalité entre histoire nationale et Histoire globale, autre facette du clivage Occidentémergents. La mondialisation a déconcentré les histoires nationales et permis leur confrontation épistémologique sans domination mais à parts égales. Pendant des siècles, l’Européen, assimilé à l’Occidental, a tenu la plume du livre de l’histoire du monde. Désormais, les pays émergents, dont la puissance rivalise avec les Occidentaux, tiennent au nom d’une solidarité entre humiliés à lutter contre la domination euro-américaine en revendiquant une autre fabrique de l’Histoire fondée sur la grandeur d’un âge impérial révolu mais sublimé, présent, mais revisité. L’affaire du génocide arménien est au cœur de cette réflexion. La Turquie d’aujourd’hui se remémore la puissance ottomane mais tout en rappelant qu’il faut reconnaître les victimes turques des années 1912-1918 au même titre que la tragédie arménienne, comme si la responsabilité de ces pertes incombait à l’Arménie, alors que les Arméniens étaient des sujets ottomans et qu’il n’existait pas d’Etat arménien avant la chute de l’Empire ottoman en 1918. Pour la Turquie, les chemins de la puissance passent aussi par l’ambition d’imposer sa propre conception de l’histoire globale, c’est-à-dire par la confrontation de ses propres thèses, qu’elle ne vit pas comme négationnistes, avec les thèses scientifiquement admises en Occident de l’existence du génocide de 1915. Cette poussée d’histoire globale rime avec la contestation des normes. Ne pas comprendre cette complémentarité entre relations internationales et sciences sociales, c’est ne pas saisir la rupture systémique de l’architecture du monde dont les plans de rénovation échappent de plus en plus aux Occidentaux voués à légiférer pour sauvegarder l’édifice des normes universelles. Ne pas voir ce basculement du monde et ne limiter ces lois qu’au label de « lois mémorielles », c’est restreindre le champ de l’histoire à un sanctuaire national. C’est aussi utiliser une formule erronée à propos de réels enjeux internationaux. C’est surtout ne pas comprendre qu’au XXIe siècle, celui de la mondialisation, cette expression n’a aucun sens. La bataille ne fait que commencer. p [email protected] Q u’ont-ils tous à faire de la publicité pour les lunettes ? Ils vieillissent! Après le cri de Johnny Hallyday pour Optic 2000, voici Alain Delon qui s’autoparodie pour vanter les montures du fabricant Krys. «Avant, il était Alain Delon», dit le slogan. C’est vrai, quelques semaines auparavant, sur les mêmes panneaux publicitaires, c’était déjà Alain Delon. Mais jeune, beau et bronzé. Sa photo vintage de séducteur, tiré du film La Piscine, illustrait la publicité du parfum Eau sauvage. Quarante-troisans séparent ces deux photos. Il avait 33 ans au côté de Romy Schneider dans le film de Jacques Deray, il en a aujourd’hui 76. «C’est le même?», s’interrogent, stupéfaits, les jeunes générations. «Oui, c’est le même homme», confirment les anciens. Ce choc du temps qui passe, par campagnes publicitaires interposées, donne un sacré coup de vieux. Alain Delon, cela fait trente ans que ses capacités cognitives, et pas seulement visuelles ou physiques, diminuent! Eh oui, le début de l’année a commencé par une mauvaise nouvelle : le déclin cognitif commence dès 45 ans. C’est l’Inserm qui l’affirme à l’issue d’une vaste étude médicale menée depuis dix ans sur une cohorte de plus de 7000 personnes et publiée dans le British Medical Journal. Tests de mémoire, de raisonnement, d’expression orale: tout a été passé au crible et rien n’y fait. Ce n’est pas à partir de 60 ans – comme on le croyait jusqu’à présent –, mais Q Vous pouvez faire un don et bénéficier d’une déduction d’impôt égale à 66% du montant versé, dans la limite de 20% du revenu imposable. - par chèque à l’ordre de Presse et Pluralisme / SEM / opération LSF à envoyer accompagné du coupon ci-dessous à : Presse et Pluralisme - TSA 32649 - 91764 Palaiseau Cedex euros au profit exclusif de la SEM Je libelle mon chèque à l’ordre de : Presse et Pluralisme / SEM / opération LSF Je précise mes coordonnées (afin que Presse et Pluralisme puisse émettre le reçu fiscal qui me permettra de bénéficier de la réduction d’impôt l’année suivant mon versement) bien à partir de 45-49ans que le déclin débute. Au regard de l’augmentation de l’espérance de vie, cela revient à décliner dès le milieu de sa vie. C’est long ! Bon, tout cela n’est qu’une moyenne. Et il suffit de voir un Clint Eastwood (81 ans) pour se rassurer. Néanmoins, on comprend mieux désormais pourquoi la notion de senior dans l’entreprise débute dès 45 ans! Encore une étude qui n’aidera pas au maintien dans l’emploi ou à l’embauche de « vieux» seniors. Positiver Tout s’émousse avec le temps, tout… sauf le sexe, affirme une autre étude publiée dans The American Journal of Medicine. Enfin une bonne nouvelle! Jane Fonda en « une» de Paris Match ne croit pas si bien dire en lançant : « A 74ans, j’aime faire l’amour». L’étude américaine précise que c’est le plaisir sexuel qui augmente et pas forcément le désir. Tout cela rejoint les conseils de certains neuropsychiatres. Pour préserver sa santé cognitive, il faut savoir rechercher les moments agréables et éviter, autant que possible, le stress. Bref, avoir une vision positive de la vie et savoir en profiter. Première étape: les bisous. Les scientifiques l’affirment, s’embrasser est bon pour l’humeur et la santé. Alors, pour cette nouvelle année, claquons-nous la bise et souhaitons-nous une longue vie de déclin ! p [email protected] ue se passe-t-il quand un scientifique en poste dans la région parisiennedécide de se réorienter professionnellement et de se mettre à « écrire » ? Pour l’auteur-narrateur de ce petit récit, le premier geste aura consisté à se documenter sur le milieu littéraire sur le mode de l’observation participante. Le voilà donc en stage dans une grande maison d’édition de Saint-Germain-desPrés aisément reconnaissable, s’initiant au métier d’éditeur tout en rédigeant son « journal », entouré de compagnons bien plus jeunes que lui, souvent portés, eux, par le jeu des relations à cette place enviée et précaire qu’ils cherchent à perpétuer en décrochant un improbable CDD. Petits bonheurs de l’édition de Bruno Migdal Ed. de la Différence, 142 p., 10,15 ¤ Ce petit ouvrage dévoile ainsi drôlement l’envers de ce petit théâtre dans un style volontairement naïf. Sans acrimonie mais sans excès d’indulgence non plus, ce « Huron » moderne décrit le quotidien de cette profession qui fait encore parfois rêver, malgré Internet, iPad, Google books, etc. Il excelle à en montrer les traits poussiéreux mais aussi attachants. Au bas de l’échelle qu’il ne quittera pas, pour l’équivalent d’un euro de l’heure ditil,il se retrouve quelques mois aux premières loges, modeste réceptacle du déferlement à jet continu des fameux manuscrits qui parviennent par la poste et dont la lecture, suivie de notes la plupart du temps négatives, représente la base du travail. Notre stagiaire coincé dans un bureau exigu arrive avec une austère vision de la littérature, une culture de l’éditeur exigeante, sans concession. Or cette conception un peu gourmée de l’authenticité littéraire (« tout n’est que rabâchage depuis L’Iliade ») va être rudement mise à l’épreuve dans ce cadre « mondain », où les écrivains à part entière croisent les animateurs d’émissionstélévisées, les journalistes, les ministres « à la carrière en yo-yo », les intellectuels en vue, etc. Son art consiste à savoir décrire non pas seulement les ridicules mais les mille et un gestes aussi concrets que chargés de sens qui font le quotidien d’une « grande maison ». « Les auteurs, sous contrat surtout, adorent venir fouiner [au magasin] », « Amoureux dit-il. « Ils aiment constater la réalité ponde la littérature », dérable de leur œuvre, la quantifier en Bruno Migdal, palettes, la voir se multiplier en un kaléidosné à Saint-Cloud cope et comprimer pour un temps la en 1958, a décidé à concurrence. » Penser à travers les choses 42 ans d’entamer reste plus qu’utile, même dans des lieux des études de où l’esprit est censé souffler. lettres qui l’ont La force de ce « journal de stage », c’est conduit à effectuer aussi de ne jamais plonger dans l’amertuun stage dans me face aux poignées de mains qui se reful’édition, matière sent ou restent obstinément molles de sa première quand tel ou tel éditeur croise l’inconnu publication qu’est l’auteur ; face au refus poli et stéréotypé de son propre manuscrit qu’il reçoit d’un de ses maîtres de stage, « Trépignol » – refus qui ressemble à s’y méprendre aux dizaines de ceux qu’il a dû lui-même rédiger. A 40 ans, a-t-on déjà « un âge défraîchi » pour commencer une carrière ? « On aime miser sur l’étincelante jeunesse », pense pouvoir conclure Bruno Migdal. « Courage ! ! ! » était le dernier mot de la lettre de Trépignol. Lui ne semble pas avoir perdu celui d’écrire. p ¶ Nicolas Weill Prénom Adresse Code postal Delon donne le bourdon! L’édition derrière le miroir Presse et Pluralisme (association loi 1901 favorisant le pluralisme de la presse), la SEM et la Société des lecteurs du Monde se mobilisent pour la liberté de la presse et l’accès à l’information grâce à « Lecteurs sans frontières », qui finance des abonnements au Monde pour des lecteurs dans des pays en difficulté. Ces abonnements sont destinés à des personnes ainsi qu’à des associations ou institutions engagées partout dans le monde dans des actions citoyennes pour le développement économique et social, pour la défense des droits de l’homme, pour la liberté de l’information ou encore la diffusion de la lecture et l’enseignement du français. Faute de moyens financiers ou en raison d’obstacles politiques, ces personnes ne pourraient, sans vous, avoir accès à une information libre qui nourrisse leur réflexion et leur donne une ouverture irremplaçable sur le monde. Nom par Sandrine Blanchard Livre du jour AGIR POUR LA LIBERTE DE LA PRESSE SOUTENEZ LECTEURS SANS FRONTIERES Je fais un don de Vie moderne | Chronique Ville Rectificatifs&précisions Courriel Téléphone Coupon à compléter et à retourner, accompagné de votre chèque, exclusivement à : Presse et Pluralisme, TSA 32649, 91764 Palaiseau Cedex Brigitte Girardin Contrairement à ce que nous avons écrit dans un article sur Dominique de Villepin, « Les fidèles de Villepin croient à sa démarche “un peu extraterrestre” mais “originale” » (Le Monde du 10 janvier), Brigitte Girardin ne dirigera pas la campagne de l’ex-premier ministre et n’exercera aucune fonction officielle dans son équipe de campagne. Hadopi Pierre Joxe a été nommé par Raymond Forni au Conseil constitutionnel et non par François Mitterrand, contrairement à ce que nous avons écrit (Le Monde du 6 janvier) à propos de la nomination de Didier Mathus au collège de l’Hadopi. culture 0123 Jeudi 12 janvier 2012 25 Qu’est-ce qui ne va plus à la Comédie-Française? Mécontents des salaires et d’un système qu’ils jugent archaïque, les syndicats déclarent la «grève illimitée» Théâtre C ’était une première attendue. Elle n’aura pas lieu, en raison d’un mouvement de grève lié à des revendications salariales. Mercredi 11 janvier, la Comédie-Française devait présenter une nouvelle production de La Trilogie de la villégiature, qui s’annonçait comme un événement, à plus d’un titre. La pièce de Carlo Goldoni n’a pas été jouée par la troupe depuis lamise en scène historiquede Giorgio Strehler, en 1979. La nouvelle production, qui a été confiée à Alain Françon, devait marquer l’histoire de la Comédie-Française d’une pierre blanche. Elle avait été choisie pour inaugurer le« Théâtre éphémère»,cette salle en bois de 700 places érigée dans les jardins du Palais-Royal, et destinée à accueillir la troupe de Molière pendant la durée des travaux(un an)qui vont êtreeffectués Salle Richelieu. La Maison de Molière n’aime rien moins que de voir ses dissensions étalées sur la place publique La grève annoncée n’est pas une surprise. Elle s’inscrit dans la poursuite d’un mouvement qui a commencé fin 2011. Entre le 27 et le 31 décembre, déjà, cinq représentations avaient été perturbées. Le 6 janvier, un préavis de grève illimitée a été déposé, à compter du jeudi 11, et à l’initiative de trois syndicats de la Comédie-Française : la Synptac-CGT, la Snapac-CFDT et la SADPCF-UNSA. Ces syndicats font valoir qu’ils n’ont obtenu aucune réponse satisfaisante à leurs demandes de négociations sur les grilles des salaires, dont l’ouverture était prévue par un accord de mai 2008. A cela, la direction de la Comédie-Française répond qu’« une vacance de DRH a retardé le processus, qui sera mis en place début 2012 ». Dansquelles conditions?C’est la question qui se pose aujourd’hui. La situation est tendue à la Comédie-Française. Muriel Mayette, l’administratrice générale, le reconnaît dans un communiqué du mardi 10 janvier, où elle fait état de « grandes agitations sociales », et La grève a lieu au moment où, en raison de travaux dans la Salle Richelieu, le Français s’installe, mercredi 11 janvier et pour un an, dans ce « Théâtre éphémère », salle en bois érigée dans les jardins du Palais-Royal. « La Trilogie de la villégiature », de Goldoni, qui devait l’inaugurer, a été remplacée par « Le Malade imaginaire » de Molière. MARC CHAUMEIL/POUR « LE MONDE » prend fait et cause pour la troupe d’acteurs : « Il serait suicidaire de remettre en question leur légitimité en arguant d’un partage qui ne seraitpaséquitable.»MurielMayette fait ainsi référence à une question qui se pose d’une manière récurrente à la Comédie-Française, et d’une manière cruciale en cas de conflits sur les salaires : celle de la rémunération des sociétaires. Un acteur est engagé à la Comédie-Française par l’administrateur général, avec le statut de pensionnaire. Au bout d’un an, il peut être nommé sociétaire, sur proposition du comité. Tant qu’il est pensionnaire, il touche un salaire, et des « feux » (l’argent pour se chauffer, à l’origine) chaque fois qu’il joue. Quand il devient sociétaire, il touche en plus des « parts », soit une part des recettes liées à la billetterie, aux tournées et aux diffusions des pièces. Cette tradition, dont le principe remonte à la fondation collective de la Comédie-Française, en 1680, est fixée par un décret qui précise que 76,5 % des parts des recettes reviennent aux sociétaires, 16,5 % aux membres du personnel, pensionnaires compris, et 7 % à un fonds de réserve. C’est cet écart qui est aujourd’hui contesté par le Synptac-CGT : «Nous sommes héritiers d’un système plusieurs fois centenaire, qui était juste et nécessaire à une époque où il a permis à une troupe permanente de vivre de son métier, mais qui, dans le contexte actuel, n’est socialement plus tenable », déclare le syndicat, dans un communiqué en date du 6 janvier. Le syndicat appuie sa revendication sur le fait que les sociétaires sont seulement 37, alors qu’il y a 360 employés à la Comédie-Française : 200 pour la technique, 160 pour l’administration, auxquels s’ajoutent les 21 pensionnaires. Pour donner une idée de ce que représentent les 76,5 % versés aux 37 sociétaires, on peut se référer aux salaires mensuels moyens bruts, fournis par la direction de la Comédie-Française. En 2011, ils étaient de 2 000 euros (pour les femmes) et 2 200 euros (pour les hommes) pour le personnel technique et administratif, hors cadres et hors primes ; 4 000 euros pour les pensionnaires (avec les feux) ; et 7 200 euros pour les sociétaires (avec les feux et les parts). Les syndicats ne considèrent pas que ces 7 200 euros soient en soi usurpés. « Les comédiens tra- vaillent beaucoup, et leurs salaires sont faibles par rapport à ceux des acteurs de cinéma ou des footballeurs, déclare-t-on à l’intersyndicale. Mais, sans l’ensemble du personnel, ils ne pourraient pas jouer. » A cet argument, Muriel Mayette oppose une réponse nette et claire : « Les soixante acteurs sont les garants de notre place à tous, ils sont les seuls capables de faire le lever de rideau, quoi qu’il arrive. Leur rémunération reste bien raisonnable en regard de leur talent, de leur emploi du temps, car, je vous le rappelle, nous levons le rideau plus de huit cents fois au cours d’une saison. » Alors, comment trouver un compromis ? La solution passe par la discussion et la diplomatie si particulière à l’exercice du pouvoir dans la Maison de Molière, qui se présente volontiers comme une « famille » et n’aime rien moins que de voir ses dissensions étalées sur la place publique. « Nous n’avons pas envie d’aller au conflit avec les sociétaires, affirme-t-on au SADPCF-UNSA (syndicat autonome des personnels de la Comédie-Française). Il faut arriver à mettre en place un calendrier de négociations avec la direction. » «On voudrait que cette grève reste propre », déclare la Snapac-CFDT. Quant à Muriel Mayette, elle a décidé de remplacer la création de La Trilogie de la villégiature par la reprise du Malade imaginaire : «Nousassureronsainsi avecla troupe et le personnel non gréviste notre mission de service public. » Et ainsi, c’est… Molière qui fera l’ouverture du Théâtre Ephémère. p Brigitte Salino Denis Podalydès: «On crée un fantasme d’inégalité et d’aristocratie» Entretien cles, nos métiers sont extrêmement différents. Il est très difficile de comptabiliser le temps de travail d’un acteur. Prenons un exemple : je vais jouer Ce que j’appelle oubli, de Laurent Mauvignier, au Studio-Théâtre, pendant dix jours, en avril. C’est un petit spectacle, sans budget, pour lequel je toucherai 100 euros de feux par représentation. J’ai mis un temps fou à apprendre ce texte : deux heures tous les matins, pendant plusieurs mois. Ces heures-là ne sont pas comptées dans le temps de travail. Pourtant, elles en font partie. Engagé à la Comédie-Française en 2000, Denis Podalydès est devenu le 505e sociétaire de la troupe en 2007. Acteur et metteur en scène, star de la « maison », dont il maîtrise parfaitement les rouages, il mène par ailleurs une belle carrière au cinéma et à la télévision. Il donne son point de vue sur la question des « parts » et le statut particulier des sociétaires. Que pensez-vous du mouvement de grève motivé par des revendications salariales ? Je le comprends tout à fait. Il y a à la Comédie-Française des gens qui ne s’en sortent pas financièrement. Il est normal et légitime qu’ils demandent une augmentation de salaire, ou une prime. Mais je ne suis pas d’accord avec le fait de lier ces revendications à la répartition des parts, qui ont été ouvertes, à hauteur de 16,5 %, aux pensionnaires et au personnel, dans les années 1990, sous le mandat de Jean-Pierre Miquel. Jusqu’alors, les parts étaient entièrement réservées aux sociétaires, qui ont approuvé la nouvelle distribution. Evidemment, aujourd’hui, si l’on s’en tient uniquement au fait Considérez-vous que 7 000 euros par mois, ce soit beaucoup ? Pour l’acteur et metteur en scène, le partage des recettes représente « le prix de l’excellence ». C. MORIN/IP3 que 37 sociétaires se partagent 76,5 % des recettes, la situation à l’intérieur de la « maison » semble tout à fait injuste. Elle pousse à se dire: ce sont des salauds, ils se partagent tout et les autres crèvent de faim à la porte. On donne ainsi l’impression de vivre sous l’Ancien Régime, et on crée un fantasme d’inégalité et d’aristocratie qui repose sur une mauvaise appréciation de la réalité. Pourquoi ? Contrairement à ce que certains peuvent penser, les partages ne sont pas un anachronisme. Hérités de l’histoire de la troupe, ils représentent le système de rétribution des sociétaires, qui ne sont d’ailleurs pas considérés comme des salariés. C’est toute la question, délicate, qui fonde la société des comédiens-français. On ne peut pas traiter la question des partages d’une manière uniquement quantitative, parce qu’elle est avant tout qualitative: le partage a un poids symbolique. Il représente le prix de l’excellence de la troupe, et l’excellence est un principe qui guide la marche de la Comédie-Française, dans tous les domaines. Ce que ne voient pas certains, c’est ce que, si nous travaillons tous à la bonne tenue des specta- Tous les sociétaires ne les ont pas. Les partages dépendent de « douzièmes », qui sont distribués chaque fin d’année par le comité d’administration, constitué de l’administrateur général, du doyen de la troupe et de sociétaires. Ce sont donc les sociétaires qui se jugent entre eux, comme ils se cooptent entre eux, et qui décident des parts attribuées à chacun. Il faut savoir que, au cours des trente dernières années, le montant des partages a considérablement diminué. Dans les années 1970, un sociétaire pouvait s’acheter un appartement dans le premier arrondissement de Paris. Pas seulement parce que l’immobilier était moins cher, mais parce que les partages représentaient un véritable trésor. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas : il y a deux fois plus de personnel, et les coûts de production des spectacles n’ont cessé d’augmenter. Personnellement, je suis à douze-douzièmes. Mes partages me permettent de payer les impôts quand j’ai fait du cinéma l’année précédente. Je sais que je suis archiprivilégié : célibataire, sans enfants, je vis très correctement. Mais ce n’est pas le cas de certains de mes amis sociétaires, chargés de famille, et avec moins de douzièmes. Je ne dis pas qu’ils vivent pauvrement, mais ils ne roulent pas sur l’or. Quand je vois les salaires en dehors de la Comédie-Française, quand je vois ce que je suis payé au cinéma, 7 000 euros, c’est très inférieur à ce que gagnent beaucoup d’autres comédiens, et aux cachets que je pourrais revendiquer en jouant ailleurs, même dans le théâtre public, d’ailleurs. p Propos recueillis par B.S. 26 0123 culture Jeudi 12 janvier 2012 ViktoriaMullova,bellecomme unvioloneneauxlibres Elle a tour à tour faussé compagnie au KGB, déserté l’orthodoxie pour le baroque, visité le jazz et les Bee Gees. Le Louvre lui donne carte blanche Londres Envoyée spéciale B oire un thé vert dans une pâtisserie française à Londres, au 37 Brushfield Street par un matin pluvieux, n’a rien d’exceptionnel. Sauf si la personne qui vous a donné rendez-vous n’est autre que la violoniste russe Viktoria Mullova. Cinquantedeux ans juvéniles (sans maquillageni «retouche»), longue silhouette de danseuse à la Pina Bausch, ciré rouge, jean, bottes texanes cloutées : impossible de croire que Vika, comme l’appellent ses amis, a eu trois enfants (avec le chef d’orchestre Claudio Abbado, le violoniste Alan Brind et son actuel mari, le violoncelliste Matthew Barley), et autant de carrières. « On a d’abord été amies avant de devenir partenaires, souligne la pianiste française Katia Labèque, qui a enregistré avec elle en 2005 un disque intitulé Récital. On a tout de suite aimé rire, faire les boutiques et trouver les meilleurs endroits où manger. » Cet épicurisme joyeux tranche avec l’austérité acétique que dégage sur scène celle que les Anglo-Saxons ont surnommée « Ice Queen ». Et Katia Labèque de sourire : « Vika est la violoniste la plus sûre que je connaisse. C’est aussi celle qui répète le moins. » Mullova, grande prêtresse de la prestigieuse école de violon soviétique,a fait ses classes d’enfantprodige dès l’âge de 4 ans. « C’était un apprentissage très dur, confie-t-elle. Nous habitions à Zhukovsky, dans la banlieue de Moscou. Il fallait se lever très tôt, faire deux heures de violon puis deux heures de trajet pour aller à l’école. Même chose au retour le soir. Pas de vacances, pas de jeux. Aujourd’hui encore, j’ai du mal à faire la grasse matinée et quand je me réveille, ma première préoccupation, c’est dresser la liste de ce que je dois faire. » A 23 ans, lauréate des concours Wieniawski (1976), Sibelius ( 1980), et surtout du prestigieux Tchaïkovski de Moscou en 1982, Viktoria Mullova est armée pour la carrière royale de ses professeurs Volodar Bronin (lui-même élève de David Oïstrakh) et Leonid Kogan. Mais Mullova est une rétive qui écoute les Bee Gees dans le dortoir du Conservatoire de Moscou. Son succès la propulse à l’étranger dès 1983 ? Elle en profite illico pour fausser compagnie au KGB et passe à l’Ouest lors d’une tournée en Finlande. « Avec mon petit ami, le chef d’orchestre Vakhtang Jordania, nous préparions notre fuite depuis un an. C’est un journaliste finlandais qui a organisé le voyage en voiture pour nous emmener de l’autre côté de la frontière, en Suède. » Après un week-end dans une chambre d’hôtel sous un faux nom, les amoureux se présentent à l’ambassadeaméricaine de Stockholm dès l’ouverture, le 4 juillet «Je n’ai jamais aimé Moscou. Je n’y ai aucune attache. Pendant vingt ans, je n’ai pas eu la nostalgie de mon pays» 1983. Deux jours plus tard, ils sont à Washington, visas en poche. En Union soviétique, Mullova est rayée des listes. Plus tard, elle prendra la nationalité autrichienne. « C’est d’ailleurs comme violoniste autrichienne qu’elle sera annoncée lorsqu’elle reviendra jouer pour la première fois à Moscou trente ans plus tard, raconte Katia Labèque, mais tout le monde pleurait. » Ce retour obligé par la maladie de son père, Viktoria Mullova l’a fait en renouant avec ce qu’elle appelle aujourd’hui la « vraie Russie », sa famille paternelle de Sibérie qu’elle ne connaissait pas. Elle est allée à Irkoutsk, a découvert le lac Baïkal, la taïga. « Pendant vingt ans,je n’ai pas eu la moindrenostalgie de mon pays. J’étais même embarrassée par mes origines, par ces nouveaux riches vulgaires, purs produits de l’Union soviétique. Aujourd’hui, mes enfants parlent un peu le russe. » Son second passage à l’Ouest – musical cette fois –,Viktoria Mullovalefera endécouvrantla musique baroqueet les « baroqueux». « Je ne comprenais pas pourquoi cela ne marchait pas bien avec Bach, que je jouedepuis toujours.Et puis j’ai ren- 12 janvier > 13 février 2012 Suresnes cités danse ©photo André Jouanjan. Licence n°1-1018335 20e édition 12 > 15 janvier Soirée anniversaire 20 > 24 janvier 1ère partie Sylvain Groud 27 > 29 janvier 2e partie Kader Attou Sébastien Lefrançois Mourad Merzouki José Montalvo Blanca Li Robyn Orlin Angelin Preljocaj Farid Berki Monica Casadei 2 > 5 février Cités danse variations Jérémie Bélingard Sylvain Groud Abou Lagraa Laura Scozzi Pierre Rigal contré le bassoniste Marco Postinghel, à qui j’ai fait écouter mon premier enregistrement de trois des Sonates et Partitas. Il a paru horrifié. J’ai plus appris en quelques heures avec lui qu’au cours de toutes mes années d’études. » Depuis, Viktoria Mullova a retiré cet enregistrement de sa discographie et poursuivi son initiation avec d’autres musiciens italiens : le claveciniste Ottavio Dantone, puis le chef d’orchestre Giovanni Antonini et son ensemble Il Giardino Armonico : c’est avec eux qu’elle a enregistré les concertos pour violon de Vivaldi. En 2009, elle créé l’événement et met tout le monde d’accord en osant enfin les fameuses Sonates et Partitas sur violon baroque, qu’elle autoproduit pour le petit label Onyx Classics. « On sait qu’on est dans le vrai parce que soudain tout coule de source. On peut alors aller dans la musique avec liberté. » Avec ses trois archets, ses deux violons – le Stradivarius « Julius Falk » de 1723, acheté chez Sotheby’s, et le Guadagnini de 1750 , Mullova l’intrépide, capable de remises en cause fulgurantes, a prouvé qu’on peut sortir du dressage à la russe. « Je n’ai pas de plan de carrière mais fonctionne au coup de cœur et à l’instinct », dit-elle. C’est ainsi qu’elle a inclus dans sa Carte blanche à l’Auditorium du Louvre (« Viktoria Mullova et ses amis »), son premier concert avec le claveciniste Nicolau de Figueiredo, rencontré il y a quelques mois à la Royal Academy of Music de Londres. « On jouait ce qui nous tombait sous la main, du Bach, du Vivaldi. Avec le sentiment partagé d’une évidence, s’enthousiasme le Brésilien. Soudain, au milieu de la répétition, elle a appelé son agent pour dire qu’elle changeait de pro- L’austérité que dégage l’artiste lui a valu d’être surnommée « Ice Queen » par les Anglo-Saxons. MAX PUCCIARIELLO gramme et qu’il y aurait quelqu’un de plus ! » Pour autant, Viktoria Mullova n’a pas renié ses fondamentaux. C’est dans le Concerto pour violon de Brahms, qui scella au disque (Philips) son amour de jeunesse avec le sexagénaire Claudio Abbado, alors patron de la Philharmonie de Berlin, qu’on l’entendra Salle Pleyel – cette fois avec l’Orchestrede Paris sous ladirection de Paavo Järvi. Le chef estonien, qui l’a accompagnée pour la première fois dans le Concerto de Beethoven à New York, en 2004, n’a pas assez de superlatifs pour louer l’une des musiciennes les plus absolues qu’il ait jamais rencontrées. « Elle a prendre des risques. » En attendant, elle pose en jupe bleue de Gipsy sur la pochette de son nouveau double CD, The Peasant Girl (Onyx Classics), qui rapproche la musique hongroise de Bartok et Kodaly avec celle des Gitans. p Marie-Aude Roux Viktoria Mullova, Du 9 au 20 janvier à l’Auditorium du Louvre, Pyramide du Louvre, Paris 1er. Tél. : 01-40-20-55-55. De 5 ¤ à 30 ¤. Les 25 et 26 janvier à la Salle Pleyel, Paris 8e. A 20 heures. Tél. : 01-42-56-13-13. De 10 ¤ à 85 ¤. Le 27 janvier au Grand Théâtre de Provence à Aix-en-Provence (Bouches-duRhône). A 20 h 30. Tél. : 08-20-13-20-13. De 10 ¤ à 50 ¤. Un seul de ses coups d’archet recèle tant de richesses C’EST AVEC ses compères de l’ensemble milanais Il Giardino Armonico que Viktoria Mullova a inauguré le premier des cinq concerts de sa Carte blanche à l’Auditorium du Louvre, avec un programme s’étendant de Haendel à JeanMarie Leclair en passant par Bach, Vivaldi et le rare mais pâlichon Michele Mascitti. Aux Italiens, l’expressif et dansant Concerto grosso en ré mineur op. 6 n˚10 d’ Haendel, qu’ils interprètent avec la morgue théâtrale qui a fait leur succès dans le Vivaldi Album de Cecilia Bartoli paru en 1999 chez Decca. Viktoria Mullova arbore une tenue à la Marco Polo, courte tunique damassée vieil or et rouge. Elle joue son Guadagnini de 1750 monté avec des cordes en boyau Barbirello, accordé au diapason « baroque » de 415 herz, plus bas que le 440 hz, qui légifère le la unique des musiciens depuis la conférence de Londres en 1953. Le célèbre Concerto pour violon en mi majeur BWV 1042 de Bach est sans esbroufe, modulé avec goût dans l’Adagio, tandis que l’Allegro assai final témoigne d’une parfaite maîtrise dans la finesse d’articulation. Les Giardino Armonico termineront cette première partie avec la vivaldienne « Tempesta di mare » dans la version pour flûte en fa majeur RV433. Le chef d’orchestre Giovanni Antonini, qui a troqué la baguette pour l’instrument du faune se plaira à mimer le déchaînement maritime. Ses déhanchés, sauts et gambades détonnent avec l’élégante sobriété de Mullova, qui reprend la main dès la seconde partie, avec l’étonnant et génial Concerto en sol mineur op. 10 n˚6 de Jean-Marie Leclair, une musique baroque certes, mais qui flirte avec l’esprit du classicisme, voire la virtuosité des grands concertos romantiques. Impressionnante Mullova, dont un seul coup d’archet recèle tant de richesses, de l’imperceptible frottement atomique à la stridulation grandiose. Petite pause : les Giardino Armonico dans le conventionnel Concerto en la majeur op. 7 n˚4 de Mascitti. Avant le fameux Concerto «Grosso Mogul » en ré majeur RV 208 de Vivaldi, joué pour la première fois à l’Auditorium du Louvre. Viktoria Mullova y fera – y compris dans le rapsodique « Grave» central qu’accompagne un clavecin devenu cymbalum – la démonstration d’une supériorité absolue, que ce soit d’intonation, de sonorité, de musicalité. p 10 > 12 février Cités danse connexions #2 Sandra Sainte Rose Simhamed Benhalima Mehdi Ouachek 9 > 13 février Rencontres Hip Hop Les champions du monde Cie Pockemon Crew Cie Wanted Posse 03 . 01 ▶ 12 . 02 . 12 4 > 6 février Cités danse connexions #1 Richard III n’aura pas lieu John Degois Céline Lefèvre Amala Dianor Sébastien Ramirez et Hyun-Jung Wang ou Scènes de la vie de Meyerhold 01 46 97 98 10 gardé de l’école russe une exigence stylistique et une excellence technique qui transforment en or toutes les musiques qu’elle touche. » Viktoria Mullova n’a pas assez desuperlatifs, elle,pour rendre grâceà sonvioloncelliste de mari, Matthew Barley, qui lui a donné la clé des champs d’une libertémusicale dont témoigne l’album Through the Looking Glass. S’y mêlent les musiques d’Alanis Morissette, Youssou N’Dour, Miles Davis, les Beatles, les Bee Gees… Elle espère même s’affranchir un jour de l’interditqui pèse encore pourelle, élevée dans le respect de la partition, sur l’improvisation. « Depuis quelque temps, j’essaye d’apprendre à www.suresnes-cites-danse.com Navettes au départ de Paris et parking gratuits Tragédie dramatiquement drôle de Matéi Visniec mise en scène de David Sztulman Réservation ▼ 01 45 88 62 22 ○ www.theatre13.com Pour en finir avec Schubert – lundi 16 janvier Tais-toi et Brahms – mardi 20 mars Le cas Ravel – vendredi 13 avril Bach to the future – lundi 4 juin before dès 19 h 30 01 40 28 28 40 | chatelet-theatre.com M.-A. R. 0123 culture Jeudi 12 janvier 2012 Mobilisation au Maroc pour L7a9d Arts Le rappeur emprisonné serait victime, selon ses soutiens, de ses prises de position contre le roi Rap Malgré une assignation en référé, Artprice maintient son ouverture de ventes en ligne Mercredi 18 janvier, la société Artprice, spécialiste des données et des analyses de ventes aux enchères, va à son tour proposer des objets à la vente, sur Internet. Les abonnés de la base de données – 1,3 millions répartis dans 90 pays, selon Artprice – peuvent proposer des œuvres et fixer une mise à prix. Les enchères sont anonymes, seuls sont signalés le montant et le pays d’origine. Artprice insiste sur la sécurisation de sa plate-forme, y compris en ce qui concerne l’origine des objets, puisque la société est en liaison avec Interpol, ce qui exclut a priori les œuvres volées. A ce jour, près de 3 000 œuvres ont été enregistrées pour une mise à prix totale de 567 millions d’euros. Une fois la vente conclue, la société perçoit de 5 % à 9 % au titre de courtier. C’est ce mélange de courtage et d’enchères qui a ému le Conseil des ventes volontaire aux enchères publiques, l’autorité française de ce marché. Sa présidente, Catherine Chadelat, qui fait de la défense des consommateurs sa priorité, s’inquiète d’un risque de confusion sur la nature exacte du service proposé et a donc engagé une action en référé devant le tribunal de grande instance (TGI). Un dialogue est cependant engagé entre les deux parties, et la société Artprice maintient son calendrier. p Harry Bellet (avec AFP) C ela devrait être le dernier épisode«d’unfeuilletoninterminable », comme le qualifie son comité de soutien. Mouad Belghouate, de son nom d’artiste L7a9d, comparaissait une sixième fois, mardi 10 janvier, devant le tribunaldeCasablanca,auMarocpour «coups et blessures avec préméditation». L’audience aura duré plus de douze heures, se terminant mercredi à 6 heures du matin. Le rappeur de 24 ans est incarcéré depuis le 9septembre pour avoir participé à une rixe en bas de chez lui, dans le quartier d’Al Wifak. Magasinier dans une société de câblage, L7a9d est rappeur : il ne commercialise pas ses disques, mais enregistre des vidéos sur Youtube et grave des CD pour son entourage. Dans ses textes, El Haqed (« l’enragé» enarabe,sonnomécritenlettres romaines, les chiffres 7 et 9 remplaçant respectivement le H et le Q) n’y va pas avec le dos de la cuillère. Contrairement à d’autres rappeurs marocains, Bigg, M-Snoop ou H-Kayne, L7a9d ne soutientpas lapolitique monarchique. Au contraire, il participe au Mouvement du 20 février (M20) qui, dans la foulée des révoltes en Tunisie et en Egypte, demandait la fin de « la tyrannie ». Dans ses textes,ilréclame«sesdroitstout desuite », préfère « vive le peuple » à « vive le roi » et précise que dans la Constitution marocaine « le roi est mentionné soixante et une fois, et le peuple qu’une seule fois ». En juillet dernier, le M20 et L7a9d obtenaient en partie gain de cause puisque l’article de la Consti- 27 Feu vert de la Fondation Guggenheim à la construction d’un musée à Helsinki Mouad Belghouate, alias L7a9d, lors d’un sit-in du Mouvement du 20 février, en mars 2011, à Casablanca. DR tution garantissant la sacralité du roia étémodifié et remplacé par «le respect dû au roi ». Le 9 septembre, ce n’est pas un rappeur concurrent qui vient réclamer des comptes à L7a9d, mais un membre de l’alliance des jeunes royalistes, Mohamed Dali. Celui-ci dit avoir été attaqué par les proches de Mouad, et avoir reçu du rappeur un coup sur la nuque. Lors des audiences, il assure avoir perdu connaissance et ne s’être réveillé que le lendemain. Mais le procès-verbal de la police démontre qu’il a déposé une plainte le soir même de son agression. Ce n’est pas la seule incohérence. Il a obtenu un arrêt de travail de quarante-cinq jours ; or, trente jours après la rixe, il était photographié (le9octobre)entraindeparticiperà unemanifestationcontrelejournal Akhbar Al Yaoum, selon le comité de soutien de Mouad. Liberté provisoire refusée « Ce procès dépasse l’entendement, confie la réalisatrice Maria Karim, qui mène le comité de soutien. On veut faire payer à Mouad sa liberté, sa clarté et sa détermination. » Depuis son arrestation, ses avocats ont demandé en vain sa mise en liberté provisoire. Elle lui a étérefuséemalgrélesgaranties:pas de passeport, un travail et un domicile fixe. Pour Karim Tazi, industriel dans le textile, directeur de la ban- El Gusto célèbre le chaâbi, musique de paix et de mélange née dans les ruelles d’Alger Concerts au Grand Rex à l’occasion de la sortie du film consacré au groupe que alimentaire au Maroc et mécène des musiques urbaines, le traitement imposé à L7a9d est un messageenvoyé à ceux qui voudront critiquer le roi à l’avenir, quitte à utiliser la justice: «Voilà, un jeune rappeur qui tient des propos irrévérencieux enverslechefdel’Etatetquiestcoffré pour une simple rixe, résume-t-il. Le pouvoir nous dit: “Ne vous trompez pas, nous sommes dans un rapport de force et rien d’autre. Et dans celuici, nous vous envoyons un message clair. Nous ne rigolerons pas avec la ligne rouge que constitue la personnalité du roi.” » Le juge rendra sa décision jeudi 12 janvier, à midi. p Stéphanie Binet La Fondation, qui administre les musées Guggenheim, a donné son feu vert à la construction d’un musée à Helsinki, ont annoncé les autorités de la ville, mardi 10 janvier. La Fondation a remis au conseil municipal une étude sur sa conception du musée, qui devrait coûter 140 millions d’euros et viendrait s’ajouter à ceux existant à New York, Bilbao, Berlin et Venise et à celui d’Abou Dhabi, en construction. Le conseil municipal doit encore donner son accord, mais le maire de la capitale finlandaise, Jussi Pajunen, a estimé qu’un musée Guggenheim « renforcerait la position d’Helsinki comme capitale culturelle nordique ». – (AFP.) Starmania Effervescence à New York à l’annonce de la naissance du bébé de Beyoncé et Jay-Z New York était en pleine effervescence mardi 10 janvier après l’annonce de la naissance du bébé de l’un des couples les plus glamour de la ville, celui de la chanteuse de R’n’B Beyoncé et du rappeur Jay-Z. Touristes, fans, curieux, camions-régies de télévision : la foule affluait devant le Lenox Hill Hospital, situé dans l’est de Manhattan, pour tenter d’apercevoir la petite Ivy Blue Carter, née samedi 7 janvier, ainsi que ses célèbres parents. Pour l’heureux événement, Jay-Z, de son vrai nom Shawn Carter, a sorti une nouvelle chanson, intitulée Glory, qui laisse entendre en fond sonore les premiers pleurs de sa fille. Le couple a toutefois soulevé la controverse en louant tout le quatrième étage de l’hôpital pour 1,3 million de dollars, malgré les protestations des autres patients et du personnel médical en colère. – (AFP.) Le salon des Masters/MS SAMEDI 28 JANVIER 2012-10H30 À 18H30 PALAIS BRONGNIART BOURSE DE PARIS - MÉTRO BOURSE andalou, avec le musicien algérien Taoufik Bastanji. El Gusto pousse le bouchon plus loin, offrant en début de concert un duo entre le rabbin Philippe Darmon et le muezzin Mohamed Touzene. MauriceEl-Medioni,leplusornemental des pianistes francarabes, est à gauche, Paul Sultan (piano) à droite. Au centre, Robert Castel (le filsde Lili Labassi, l’un des piliers du chaâbi)auchantetauviolon,Liamine Haimoun à la mandole, Mohamed Ferkioui, qui serre son accordéon « comme une femme », Mabrouk Hamaï, habile joueur de kanoun, Lucien Cherki, brodeur de guitare…Vingt-septartistes entout. Le groupe El Gusto a été fondé par des vétérans du chaâbi en 2007. DR Musiques du monde M ardi 10 janvier, le Grand RexàParisdonnele tonde laréconciliation, cinquante ans après l’indépendance de l’Algérie, qui marqua le triomphe de l’anticolonialismemaisaussil’amère séparation d’avec la terre mère pour la plupart des juifs d’Algérie. Réuni en 2007 par Safinez Bousbia, El Gusto est un groupe formé par des vétérans de la chanson populaire algéroise, le chaâbi, ceux de là-bas, et ceux d’ici, juifs et musulmans. Le propos, venant d’une jeune Irlandaise née à Alger, avide de reconstituer ses racines, est militant.Pour des musiciens âgés(deux sont morts depuis le début de l’aventure)ayantperduàjamaisl’eldorado d’une Algérie multiraciale, méditerranéenne et festive, il ne l’est pas moins. Après un concert donné à Marseille(l’arrivéedesbateauxdel’exil) en 2007, puis un autre au Palais omnisportsdeParis-Bercy, El Gusto est revenu pour deux soirs au Grand Rex fêter la sortie en salle d’undocumentairedeSafinezBousbia et celle d’un disque. Chaude ambiance, youyous et battements de mains: la vie et le sens de la fête terrassent la nostalgie sans la tuer. En 1999, Enrico Macias, juif de Constantine, avait tenté de ressouder les cultures en donnant un concertdemalouf,répertoirearabo- Corpus de poésie Au Rex, les plaies se pansent à l’ombredeLiliBonicheoudeReinette l’Oranaise, mais aussi avec la chanson Ya Rayah («Le voyageur») de Dahmane El-Harrachi (19261980), star absolue du chaâbi de l’émigrationou cellesd’El-Anka.«Si on commençait à dégager la chaux qu’il y a sur tous les murs de la kasbah, chaque grain réciterait un poème d’El-Anka, tellement [sa musique] est incrustée dans le sang », dit un musicien d’El Gusto dans le film dont le début est projeté en introduction du concert. Hadj Mohamed El-Anka (1907- 1978) fut uncompositeurprolixeetleprofesseur ou le collègue de quelques-uns de ces musiciens. Il a structuré cette musique née de la longue cohabitation des juifs et des arabes, corpus de poésie dansante inventé au fond des ruelles de la Casbah. Le chaâbi a accompagnélavied’uneAlgériedissipée, où se croisaient voyous et filles du port ; dockers, artisans et fumeurs de haschisch. p TOUT SAVOIR SUR LES MASTERS ET LES MASTÈRES SPÉCIALISÉS Etudiants bac + 3/4/5, jeunes diplômés des grandes écoles et universités : découvrez plus de 3 000 programmes dispensés par les universités et les grandes écoles Pour vous aider à choisir : de nombreuses conférences thématiques animées par les journalistes du Monde. Un iPad 2 à gagner ! ENTRÉE GRATUITE. Inscrivez-vous vite ! www.salondesmasters.com Samedi 28 janvier de 10 h 30 > 18 h 30 Véronique Mortaigne El Gusto, 1 CD Quidam/Remark Music. Un film de Safinez Bousbia. Prochain concert ; samedi 14 janvier à Bruxelles (Bozar). ORGANISÉ PAR 0123 28 & vous 0123 Jeudi 12 janvier 2012 Le tour du monde en… 115 jours Dernier grand liner de la Cunard, parti du Havre le 6 janvier pour une croisière de 115 jours autour du globe, le QueenElizabeth aurait pu croiser le maxi-trimaran de Loïck Peyron, qui a bouclé, le 7 janvier, un tour du monde en 45 jours. Mais à chacun sa route. Le voilier a pointé vers Brest tandis que le Cunarder, du nom de la compagnie, a rejoint Southampton, son port d’attache (Grande-Bretagne). Il y a embarqué ses passagers et a commencé le 10janvier, avec 2 000 voyageurs à son bord, son deuxième tour du monde. Direction New York, les Antilles, le canal de Panama et San Francisco, porte d’accès aux îles Hawaï et Samoa avant de rejoindre la NouvelleZélande et l’Australie. Puis cap vers l’Asie et la péninsule Arabique avant la mer Rouge, le canal de Suez et la Méditerranée. Arrivée à Southampton le 27 avril et débarquement au Havre le 1er mai. Dans les soutes du navire, plus d’un million de sachets de thé, 26 tonnes de café, 15 tonnes de céréales, 6 tonnes de saumon fumé et plus de 350 000 bouteilles de vin et de champagne. p Martine Picouët (PHOTOS CUNARD LINE) Cunard-france.fr Chicago, entre gratte-ciel et terre Embarquement pour un circuit architectural dans la «ville du vent» où vécut Frank Lloyd Wright Chicago Envoyé spécial A Chicago, à quelques dizaines de mètres du siège du ChicagoTribuneet duMichigan Avenue Bridge, sur une place généralement vouée à des expositions urbaines, est installée depuis juillet 2011 une statue de Marilyn Monroe de huit mètres de haut. La star y est représentée dans sa célèbre pose du film Sept ans de réflexion (The Seven Years Itch), sa robe soulevée par le souffle d’une grille d’aération. L’artiste Seward Johnson a-t-il voulu, avec cette œuvre baptisée Forever Marilyn, faire un clin d’œil à la célèbre Windy City, la ville du vent ? Lui seul le sait. Il reste quelques mois pour la voir de près, car, après le printemps, la star tirera sa révérence. Mais on ne va pas à Chicago pour Marilyn. Car la ville du vent est aussi celle des gratte-ciel et de l’architecture. Cela tombe bien : à quelques dizaines de mètres du Michigan Avenue Bridge, il suffit d’emprunter l’escalier qui mène au quai pour embarquer sur la ChicagoRiver pour un circuitarchitectural mémorable. A commencer par le Wrigley Building, siège de la célèbre marque de chewing-gum, construit dans les années 1920. Le bâtiment possède deux particularités : recouvert de terre cuite, ce qui lui donne un aspect brillant, il a été le premier à disposer de l’air conditionné. Quant à Wrigley, qui se souvient qu’à l’origine le fabricant de gomme à mâcher mondialement connu produisait du… savon ? Ce n’est que pour en vendre davantage qu’il eut l’idée de glisser des chewing-gums dans chaque paquet. Apparaissent ensuite, toujours rive gauche,la tourTrump qui abrite à la fois un hôtel et des apparte- ments résidentiels, faisant d’elle le plus haut gratte-ciel d’habitation du monde (415 mètres, 96 étages). Puis les deux tours jumelles de Marina City. Dessinées au début des années 1960 par l’architecte Bertrand Goldberg, elles mesurent 179 mètres de haut pour 61 étages. Un effet créé par des balcons semicirculaires les fait ressembler à deux épis de maïs géants, clin d’œil à la céréale du Middle West. Les étages les plus bas sont des parkings. Ces tours qui offrent théâtres, salles de sport, piscines, magasins, restaurants, auraient été construitespour éviter que les classes moyennes ne désertent le centre-ville de Chicago. Le bateau passe ensuite devant le Merchandise Mart, plus connu sous le nom du Mart. Ce building art déco construit au début des années 1930 a longtemps détenu un record mondial : il n’était pas le plus haut, mais le plus grand avec ses 375 000 m2 de plancher. La visite se poursuit, empruntant un bras de rivière vers le nord jusqu’à la zone industrielle où l’on aperçoit les nouveaux locaux du Chicago Tribune. Demi-tour vers le bras sud pour admirer le siège de Boeing, avant de revenir au point de départ, non sans avoir admiré l’ancienne et imposante poste de Chicago à l’architecture très stalinienne, désaffectée depuis près de vingt ans, et la Willis Tower, ex-Sears, qui domine la ville du haut de ses 442 mètres et qui n’est plus aujourd’hui que le plus grand building des Etats-Unis. On dépas- Radisson Blu Le Metropolitan Hotel, Paris Eiffel Cédez. à un week-end de soldes, ou à deux en amoureux, avec Radisson Blu Hotels. Aix-Les-Bains, Biarritz, Cannes, Les Arcs, Lyon, Marseille, Nice, Paris, Disneyland® Paris,Toulouse Tarifs selon disponibilité valables jusqu’au 29/02/2012. Tarif indiqué : Radisson Blu Hotel, Paris Charles de Gaulle Airport. Y aller Paris-Chicago, vol direct opéré conjointement par Delta et Air France, environ 510 euros. Y loger Radisson Blu Aqua Hotel, 221 North Colombus Drive. A partir de 120 euros la nuit avec accès internet gratuit. Restaurant et bar à l’hôtel. radissonblu.com/aquahotel-chicago. Y manger Berghoff Restaurant, 17 West Adams Street. berghoffgroup.com. III Forks , 333 East Benton place. 3forks.com. A faire Chicago Architecture Foundation, 224 South Michigan. architecture.org. Les bateaux Chicago’s First Lady. cruisechicago.com . « Forever Marilyn », statue de huit mètres de haut réalisée par l’artiste Seward Johnson, est exposée jusqu’à l’été sur Pioneer Court. CHARLES REX ARBOGAST/AFP se l’embarcadère avant de revenir sur nos pas pour faire une halte au bas de la très belle Aqua Tower, immeuble à la fois résidentiel et commercial qui abrite notamment le tout nouvel hôtel Radisson Blu de Chicago. Une tour dont le guide précise qu’elle est « la plus haute jamais construite par une femme architecte, Jeanne Gang ». Mais l’architecture à Chicago ne rime pas qu’avec gratte-ciel ou immeubles industriels. Alors qu’une fraction de ses collègues cherchait à réaliser des immeubles toujours plus hauts, un architecte travaillait, lui, sur des maisons individuelles dénommées lesprairie houses, les maisons de la prai- rie, qui n’ont rien à voir avec celle des Ingalls de la série télévisée à succès… Ces maisons, ce sont celles de Frank Lloyd Wright, l’architecte le plus admiré des Etats-Unis, mort en 1959. Pour les voir, il faut aller à Oak Park, à une quinzaine de kilomètres du Loop – un quartier des affaires du centre de Chicago ainsi dénommé car il est délimité par l’Union Loop, la boucle aérienne du métro – soit en métro (une douzaine de stations) avec arrêt à Oak Park ou Harlem Avenue. En taxi, compter une quarantaine de dollars (environ 32 euros) en fonction du trafic. Lorsque l’on arrive dans cette banlieue plutôt huppée, désormais classée quartier historique, le contraste est saisissant : on ne regarde plus en l’air mais devant soi. Première halte obligée, la maison et le studio de Frank Lloyd Wright au 951 Chicago Avenue. Ensuite, il suffit de se laisser porter par ses pas pour découvrir la trentaine de maisons et de bâtiments sortis de l’imagination de Wright. Des maisons basses, longues, posées sur des jardins sans clôture, toutes en opposition avec la verticalité desimmeubles. Ne ratezpas le Unity Temple, au 875 Lake Street, à une vingtaine de minutes à pied de la maison de Wright. Ce temple, premièreconstruction de Wright réali- Lire « Le goût de Chicago », Mercure de France, 126 p., 6,60 euros. sée en béton entre 1905 et 1908, est considéré comme l’une des créations majeures de l’architecte. En profiter aussi pour aller voir la maison natale et le musée Ernest Hemingway (379 N Oak Park Ave). En retournant vers le centre-ville, un crochet s’impose vers le campus de l’université, à Hyde Park, pour admirer la célèbre Robie House construite par Wright en 1910 pour Frederick C. Robie. C’est, de l’avis des spécialistes, la plus aboutie des prairie houses avec son garage pour trois voitures, son système d’alarme et son aspirateur intégré. p François Bostnavaron La plongée sous-marine se féminise Grâce à de nouveaux matériaux, combinaisons et palmes s’allègent et s’assouplissent à partir de €110 Loisirs L petit-déjeuner inclus 00800 3333 3333 radissonblu.fr Carnet de route Lorsque l’on arrive à Oak Park, banlieue huppée, le contraste est saisissant: on ne regarde plus en l’air mais devant soi * Les hôtels qui aiment dire oui Tourisme * es femmes sont de plus en plus nombreuses à plonger. Sur les 300 000 plongeurs, dont 150 000 licenciés en France, environ 30 % sont des femmes. « Soit deux à trois fois plus qu’il y a quinze ans, confie Hélène de Tayrac, fondatrice du Salon de la plongée dont l’édition 2012 a lieu du 13 au 16 janvier à Paris. On est loin de l’image militaire qui a longtemps été associée à ce sport considéré comme difficile, fatigant et réservé aux hommes. « La plongée est née avec les trois “mousquemers” : le commandant Cousteau, le commandant Taillez et l’ingénieur Dumas, rap- pelle Jean-Luc Diainville, directeur général d’Aqua Lung, distributeur de matériel de plongée. C’était vraiment une affaire de militaires et c’est l’invention, en 1943, du détendeur à la demande, qui a démocratisé cette activité. On est passé de la plongée “machiste” à la plongée loisir. » Cette évolution s’est accompagnée d’une forte percée de l’apnée (plongée sans bouteille) en particulier chez les femmes. « La plongée est devenue une activité de pleine nature qui se pratique en tribu et se prête bien à la mixité, souligne Jean-Louis Blanchard, président de la Fédération française d’études et de sports sous-marins. Nous sommes dans le loisir, sans compétition. C’est une activité qui ne fait pas appel à la force physique. Il n’y a pas d’effort musculaire intense. » Le travail est ailleurs : sur le contrôle de la ventilation, les variations thermiques, des compétences qui ne sont pas spécifiques aux hommes. Mieux épouser le visage L’équipement a été revu pour être plus confortable et léger. La coupe a été étudiée pour correspondre à la morphologie féminine. Le néoprène a permis de gagner en souplesse. Et chaque modèle existe désormais pour homme et femme. Les palmes, les masques et les embouts de déten- deur ont évolué. Les premières en jouant avec les réglages de dureté pour donner une plus grande souplesse à la voilure ; les masques et les embouts adoptant une forme plus étroite pour mieux épouser le visage et la bouche. Enfin, les équipements sont désormais plus légers. Les brassières pèsent de 2 à 3 kg contre 4 à 5 kg il y a dix ou quinze ans. « Mais impossible de faire des miracles sur les bouteilles en acier », souligne M. Dianville. p Martine Picouët Salon de la plongée, du 13 au 16 janvier, au Parc des expositions, porte de Versailles, à Paris. Salon-de-la-plongee.com. 0123 carnet Jeudi 12 janvier 2012 ! "# $! % &% ' )!!!* !! !!* !* +,!- . // /42!! . // Naissance Lisa LAONET et Michel PLAZANET ont la joie d’annoncer la naissance de Fleur, née SAVARZEIX, survenu le 7 janvier 2012, à l’âge de quatre-vingt dix ans Zette s’est éteinte paisiblement munie des sacrements de l’église et a rejoint son époux Jacques DUTARD, décédé le 8 mai 2000. La cérémonie religieuse sera célébrée le vendredi 13 janvier, à 10 h 30, en l’église Saint-Jacques, 167, boulevard Bineau, Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Patrice Dutard, 17, rue Péclet, 75015 Paris. Mon mari. Mon amour. Mon amant. [email protected] ont la profonde tristesse de faire part du décès de Claude GUÉBIN, survenu le 31 décembre 2011, à l’âge de soixante-sept ans. Ses obsèques ont eu lieu dans l’intimité familiale. [email protected] Sa famille, Ses proches Et tous ceux qui l’ont aimé, Jacques LEROUX, chirurgien-dentiste et critique musical, survenu brutalement à l’âge de soixante et un ans. Un hommage lui sera rendu dans l’intimité le vendredi 13 janvier 2012, au crématorium de Champigny-surMarne. Famille Leroux-Bernaudin, 20, rue de Coulmiers, 94130 Nogent-sur-Marne. [email protected] Décès On nous prie d’annoncer le décès de s’en est allé paisiblement un matin de décembre. Dominique, Isabelle, Antoine, Claire, Christine et Laure, ses enfants et leurs familles, font part du décès de survenu le 6 janvier 2012. Mme Maryvonne FERON, Colette Baurès, sa fille. née GUILLEMOT, survenu le 8 janvier 2012, à l’âge de quatre-vingt-trois ans. 17, rue du 24 Février, 32000 Auch. M. et Mme Pierre Blondel, son frère et sa belle-sœur, Sœur Monique Blondel, sa sœur, Mme Jacques Blondel, sa belle-sœur, Les familles François et Blondel, Ses filleuls, Ses amis de Tunisie, ont la tristesse de faire part du rappel à Dieu dans sa quatre-vingt-neuvième année de Les obsèques ont eu lieu ce mercredi 11 janvier, en l’église de Morières-lesAvignon. Dominique Feron, 9, rue des Sarcelles, 34750 Villeneuve-ls-Maguelone. Jacqueline Gensburger, son épouse, Samuel et Benjamin, ses enfants, Anne-Marie BLONDEL, ont l’immense tristesse de faire part du décès de chevalier dans l’ordre national du Mérite, chevalier dans l’ordre des Palmes académiques. Robert GENSBURGER, retraité de l’Ecole spéciale d’architecture. La messe de funérailles aura lieu le jeudi 12 janvier 2012, à 10 heures, en la chapelle des Petites-Sœurs de l’Assomption, 57, rue Violet, Paris 15e. Il sera inhumé, entouré de sa famille et de ses amis, au cimetière de Lèves (Chartres), le jeudi 12 janvier 2012, à 11 heures. ont la tristesse d’annoncer le décès de survenu le 7 janvier 2012, dans sa quatre-vingt-troisième année. Les obsèques auront lieu le vendredi 13 janvier, à 10 heures, au temple protestant de Nancy. Claire, Anne, Pierre, Loïc, Gilles, Elisabeth, Jean, Françoise, Jérôme, ses enfants, Ses petits-enfants, Ses arrière-petits-enfants, Toute la famille Et ses amis, M. Roger RIFFIER, Il repose désormais au cimetière de Pleurtuit (Ille-et-Vilaine), aux côtés de son épouse, ont la douleur de faire part du décès de M. Jean NÉGRA, L’inhumation se fera dans l’intimité familiale. Cet avis tient lieu de faire-part. « Père, Me veux que là où Me suis, ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi. » Jean 11:25. Jean-François et Françoise Notin, Claire et Jean-Pierre Christine et Pierre Bailly, Frédéric, Claude et Nicolas Tourjansky, Véronique et Jean-François Boyer, Antonin et Baptiste, Benoit et Christine Notin, Julie et Nicolas, ses enfants et petits-enfants, ont la tristesse de faire part du décès, le 6 janvier 2012, dans sa quatre-vingt-dixième année, de M. Pierre NOTIN. Grâce à ses efforts et à son courage, grâce aussi à tous ceux qui l’ont entouré, sa vie jusqu’aux derniers instants fut une vie digne et belle. Rémi Dreyfus, son mari, Maryse Lacaze, Françoise Tillard, ses filles, L’office religieux a été célébrée le 6 janvier, en la cathédrale Saint-Cécile d’Albi. L’inhumation a eu lieu le 7 janvier au cimetière de Tamaris à Alès (Gard). Claire, Bernard et Maria, Pierre, ses enfants, Hubert, Louise, Emma et Léonie, ses petits-enfants, Son frère, ses belles-sœurs, et beaux-frères, Sa famille Et ses amis. Elle a rejoint son époux Jean VAYSSADE. « j’ai combattu le bon combat, M’ai achevé la course, M’ai gardé la foi. » II, Thimothée, IV v.7. Conférence La Fédération de Paris de la LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) organise une conférence-débat avec Mme Laurence Parisot, présidente du MEDEF « Un piège bleu Marine » (Calmann-Levy) le mercredi 19 janvier 2012, à 19 h 30, à la Maison du Barreau, 2, rue de Harlay, Paris 1er (métro : Pont-Neuf). Communications diverses Patricia Gavignet, Paul Lacaze, Jean Rossier, Nicolas Devers-Dreyfus, Sylvie et Thomas Devers, ses beaux-enfants, Cécile, Benjamin, Vincent, Séverine, Sébastien, Anne, Colin, Julien, Louis, ses petits-enfants, Tom, Jeanne, Julia, Olivia, Félix, Yushan, ses arrière-petits-enfants, ont la tristesse de faire part du décès le 7 janvier 2012 de Janine TILLARD, Monique et ses parents. Les obsèques auront lieu le vendredi 13 janvier, à 15 heures, au cimetière du Montparnasse, Paris14e. 17, chemin des Ardennes, 68100 Mulhouse. Est entrée dans la paix du Seigneur le mardi 3 janvier 2012, à Albi à l’âge de quatre-vingt-cinq ans. Entrée libre. Inscription par e-mail : [email protected] née HOLODENKO, officier de la Légion d’honneur, ancien membre du Conseil économique et social, présidente-fondatrice de la « Mémoire courte ». Les dons peuvent être versés au Secours Catholique et au CCFD. née ROUSSET. sur son ouvrage (écrit avec Mme Rose Lapresle) Cécile. La messe d’accompagnement a été célébrée le mercredi 11 janvier, en l’église Notre-Dame-du-PerpétuelSecours, couvent de Riedisheim, avant l’inhumation, à 15 heures, à Labergement-Sainte-Marie (Doubs) où reposent son épouse, Ni fleurs ni couronnes. Marguerite VAYSSADE, ont la très grande tristesse de faire part du décès de Saint-Cyr-sur-Loire. Claudine et Philippe Rozier, Jean-Pierre et Sylvie Négra, ses enfants, Emilie, Clémentine, Elisa, Lily, Jocelyn, ses petits-enfants, Albi. Saint-Germain-en-Laye. Alès. Strasbourg. M. Claude PROUVÉ, survenu à l’âge de quatre-vingt-dix-sept ans. M. Jean-Louis-Henri BAURÈS, ancien de la Brigade Alsace-Lorraine, médaille militaire 1945, croix de guerre, croix du combattant volontaire 1939-1945, Nicolas et Veronica Prouvé, Fanny Prouvé et Hervé Capdevielle, Céline Motte-Prouvé, ses enfants, Ses neuf petits-enfants, Ses quatre sœurs, ses beaux-frères et belles-sœurs Et toute sa famille, Jean-Yves Chauvière, son associé, 49, avenue Marceau, 92400, Courbevoie. survenu le 6 janvier 2012. Jack EGLE Suzanne DUTARD, Un étranger qui avait choisi la France, celle des droits de l’Homme. Un étranger qui avait choisi Paris, la Seine, une île. le 17 décembre 2011, à Paris. ont la tristesse de faire part du décès de L’inhumation aura lieu au cimetière du Montparnasse dans la sépulture de famille. AU CARNET DU «MONDE» Quentin et Elodie, Samantha et Jean Noël, Sidonie et Mathieu, Félicie et Agni, Chloé, Marie-Eve, Pierre-Valérie et Géraldine, Mathilde, Arthur, Louise, Zacharie, Saï et Nola, ses petits-enfants et arrière-petits-enfants Sa famille, Ses proches, ont la douleur de faire part du décès de ( 012!* !* ! !!* !! 12!* 3 ! . // Christine Garrett, Olivier et Suki Dutard, Patrice et Catherine Dutard, Béatrice et Jean-Marc Durkowski, ses enfants, 29 Cet avis tient lieu de faire-part. 33, rue Lhomond, 75005 Paris. L’argent 5 courtes conférences, le vendredi 13 janvier 2012, à 18 h 30, Redéfinir la richesse, art & argent, argent de poche, argent virtuel, cerveau/argent. Entrée libre Université Paris7-salle Buffon, 13, rue Hélène Brion 13e, Informations : 01 44 32 28 84, www.paris-montagne.org/qsec Voyages culturels juifs 2012 : Birobidjan, Ukraine, Pays Baltes, Sri Lanka, Portugal, Alsace, Pologne, Louisiane. Association : www.valiske.com [email protected] Tél. : 03 88 97 86 02. Merci aux lecteurs de « ENVOÛTEMENTS PRÉCAIRES » le roman mis en feuilleton au cours de l’année 2011 est disponible gratuitement en 2012 sur le site www.envoutements-precaires.fr jusqu’à l’option d’un éditeur. ! " #$' *8 :;< = > ?@J "' < ;: ; '8 < ;: ; ; < : 5 6 30 météo & jeux < -10° -5 à 0° -10 à -5° 0 à 5° 5 à 10° Jeudi 12 janvier Calme et assez doux 10 à 15° 1020 40 km/h 9 12 20 km/h T4 9 4 10 PARIS 965 6 10 975 5 11 5 11 5 12 Orléans 3 10 Nantes 1 7 1 10 Besançon Odessa Barcelone Barcelone 4 12 Nice Marseille 7 12 6 13 5 11 Aujourd’hui La grisaille restera de mise sur la moitié nord, donnant toujours une ou deux gouttes ainsi qu'un peu de crachin près des frontières du nord jusqu'à la Normandie dans l'après-midi. La moitié sud connaîtra au contraire des conditions souvent ensoleillées en dehors de brouillards localement tenaces dans les vallées. Une certaine douceur persistera sur le quart nord-ouest. Jours suivants Samedi Ajaccio 20 km/h Lever 08h41 Coucher 17h15 Sainte Tatiana Coeff. de marée 91/90 Anticyclone D 4 14 Lever 21h27 Coucher 09h55 Vendredi 7 1 8 8 5 8 7 10 2 0 A Rabat Dépression Front chaud Front froid Occlusion Thalweg En Europe Températures à l’aube 1 22 l’après-midi Istanbul Athènes D Tripoli Tripoli Beyrouth Jérusalem Le Caire Brésil Encore de fortes pluies orageuses à redouter Perpignan 6 12 Bucarest Sofia Alger A Montpellier A Rome Tunis Tunis -2 10 -1 11 Zagreb Belgrade Ankara Séville Grenoble Toulouse Budapest Berne Madrid -1 10 Biarritz Kiev Lisbonne Lisbonne Bordeaux 10 km/h Moscou Munich Vienne Milan -7 7 Lyon 1015 -1 9 St-Pétersbourg Bruxelles A 1010Chamonix 0 9 0 9 Helsinki 985 990Riga Copenhague 995 1000 1005 Minsk 1010 Amsterdam Berlin Varsovie 1015 Prague Paris 0 5 Clermont-Ferrand Limoges Dublin Londres -1 6 -1 8 20 km/h 1030 0 7 Dijon 1005 Poitiers Edimbourg Strasbourg D Oslo Stockholm Metz 985 990 995 1000 Rennes E-millésimes 980 1025 6 6 0 10 1 7 0 6 6 14 Amsterdam Athènes Barcelone Belgrade Berlin Berne Bruxelles Bucarest Budapest Copenhague Dublin Edimbourg Helsinki Istanbul Kiev La Valette Lisbonne Ljubljana Londres Luxembourg Madrid Moscou Nicosie Oslo Prague Reykjavik averseséparses assezensoleillé assezensoleillé enpartieensoleillé averseséparses nuagesbas averseséparses assezensoleillé enpartieensoleillé averseséparses enpartieensoleillé averseséparses aversesdeneige enpartieensoleillé giboulées beautemps éclaircies beautemps enpartieensoleillé averseséparses beautemps giboulées enpartieensoleillé enpartieensoleillé nuageux éclaircies 8 6 9 1 8 -2 7 -1 1 7 9 7 -1 6 0 10 7 0 7 4 -1 -3 9 5 3 0 9 9 15 5 9 4 10 6 4 7 12 10 1 7 3 13 14 8 13 5 11 0 15 6 8 1 Riga Rome Sofia Stockholm Tallin Tirana Varsovie Vienne Vilnius Zagreb aversesmodérées beautemps éclaircies aversesmodérées pluieetneige beautemps faiblepluie assezensoleillé pluiemodérée beautemps Dans le monde 2 4 4 13 -7 2 2 4 1 3 2 12 4 6 1 7 1 4 0 8 Alger 8 beautemps Amman 1 beautemps Bangkok enpartieensoleillé 24 Beyrouth éclairciespuisorageux12 Brasilia éclairciespuisorageux17 Buenos Aires assezensoleillé 15 Dakar 21 assezensoleillé Djakarta 26 averseséparses Dubai 19 beautemps Hongkong éclaircies 13 Jérusalem enpartieensoleillé 4 Kinshasa éclaircies 23 Le Caire beautemps 8 Mexico assezensoleillé 7 Montréal neigefréquente -9 Nairobi enpartieensoleillé 14 16 10 30 14 24 26 26 30 26 16 9 29 15 23 -3 25 New Delhi New York Pékin Pretoria Rabat Rio de Janeiro Séoul Singapour Sydney Téhéran Tokyo Tunis Washington Wellington beautemps 8 16 aversesmodérées 9 12 beautemps -9 2 ensoleillépuisorageux 17 29 enpartieensoleillé 9 17 ensoleillépuisorageux 22 30 éclaircies -9 1 averseséparses 25 31 beautemps 15 20 enpartieensoleillé 6 10 assezensoleillé -2 5 assezensoleillé 10 15 averseséparses 9 16 assezensoleillé 17 20 Cayenne Fort-de-Fr. Nouméa Papeete Pte-à-Pitre St-Denis ensoleillépuisorageux 24 assezensoleillé 25 enpartieensoleillé 24 ensoleillépuisorageux 26 beautemps 22 ensoleillépuisorageux 27 Outremer 29 28 27 28 28 31 Météorologue en direct au 0899 700 703 1,34 € l’appel + 0,34 € la minute 7 jours/7 de 6h30-18h Dimanche Lundi DEVENEZ INCOLLABLE SUR L’ACTUALITÉ Nord-Ouest 1 6 -3 3 -2 4 Ile-de-France 2 4 0 4 -1 4 Nord-Est -3 4 -3 4 -3 2 Sud-Ouest -1 6 1 6 -2 6 Sud-Est 1 9 -1 9 0 10 Dossiers&Documents www.lemonde.fr/dosdoc pour mettre en perspective l’actualité et comprendre le monde qui nous entoure Janvier 2012 - 2,95 € 1996. «Un peu plus tard sur mon ch’min, j’ai rencontré la nostalgie, la fiancée des bons souvenirs qu’on éclaire à la bougie. » Se pourrait-il que Grand Corps malade ait lui aussi croisé sur Twitter le chemin du mot-clé #JeTwittEn96? Tout est parti d’un aparté entre@LeCritiqueur et@Bill_BocquGates. « J’essayais d’me mettre à la place d’un mec qui tweette en 1996», écrivait ce dernier. Et le premier de lui lancer un «Viens, on fait un hashtag genre #JeTwittEn96 ». Il n’en fallait pas plus pour que cette initiative prenne son essor, reprise par des dizaines de « suiveurs » qui continuent de se prêter au jeu. «Jacquet garde Dugarry pour la Coupe du monde? On ne sera jamais champions du monde », écrit l’un. L’avenir ne saurait l’appuyer. Mais ce sont les tweets technophiles qui prennent le dessus avec des « Je cherche une cabine téléphonique, on vient de me laisser un message sur mon bipeur », «Encore un écran bleu. Bon, je réinstalle Windows. Où j’ai mis les disquettes de mes drivers? », «D’après la rumeur, France Télécom devrait annoncer les tarifs de la Mobicarte le 12janvier! J’ai hâte! », ou encore, «Youpi! J’ai accès à Compuserve avec mon modem Kortex 14.4 ». Des tweets qui font sourire à la lumière du chemin parcouru. 1997. Le site Once Upon, projet des artistes Olia Lialina et Dragan Espenschied, s’inscrit dans une démarche inverse. S’il faut attendre 2004 pour Facebook, 2005 pour YouTube et même 2011 pour voir Google +faire leurs premiers pas sur Internet, Once Upon se plaît aux anachronismes. Ils plongent ces trois mastodontes à la sauce préhistorique du Web, avec force visuels et technologies de quinze ans d’âge, poussant même jusqu’à adapter leurs créations au navigateur Netscape 4.03 sous Windows 95. Google +n’est pas très engageant dans son costume rétro (gplus.1x-upon. com); YouTube me livre, pour la énième fois, son Dancing Baby, l’une des premières vidéos virales (youtube.1x-upon.com). Et autant vous le dire, je ne ferai pas le mur pour celui de ce Facebook vintage (facebook.1x-upon. com/~jenny55166/) ! En avant, toute! p Courriels Justice Pour l’honneur et la dignité Sans doute vous souvenez-vous, emportés par Jack London au cœur de L’Appel de la forêt, lorsque, pour gagner son pari, « Thornton s’agenouilla près de Buck [son chien], lui saisit la tête à deux mains, pressant sa joue contre la sienne, et, tout bas, lui murmura : fais cela pour moi, Buck, pour l’amour de moi!… » Il est ainsi de sublimes éclats de lecture qui s’emparent de vous, provoquant un jaillissement de larmes impossible à retenir. De cette pépite du Grand Nord, on retrouve la précieuse matière dans la chute marquante de l’article « Le fichage ADN “fourre-tout” au cœur du procès d’un ex-salarié de Continental » (Le Monde du 6 janvier) consacré au procès de Xavier Mathieu. L’honneur, la dignité et l’amour y sont en effet sublimés, à travers ses paroles qu’on se plaît à reprendre : «J’ai un patrimoine génétique. Il m’a été donné par amour par mes parents, il a été transmis par amour à mes trois enfants. J’ai un petit-fils aujourd’hui. Jamais je ne donnerai mon ADN autrement que par amour.» François Roos, Souffelweyersheim (Bas-Rhin) Les soirées télé Les jeux Mots croisés n˚11-010 Sudoku n˚11-010 Solution du n˚11-009 Mercredi 11 janvier TF 1 1 2 Jeudi 12 janvier 2012 C’est tout Net! Marlène Duretz > 35° D 970 Châlonsen-champagne Rouen 30 à 35° www.meteonews.fr 980 Amiens Caen 25 à 30° Reykjavik 4 10 Brest 20 à 25° 12.01.2012 12h TU Lille Cherbourg 15 à 20° En Europe 1020 1030 1025 8 11 0123 écrans 3 4 5 6 7 8 9 10 1 1 12 5 I 1 II III 2 IV 1 8 VII 4 3 9 3 VI VIII 7 4 6 V 2 5 1 4 7 5 6 1 8 3 2 8 6 1 5 7 2 4 3 9 9 4 7 8 6 3 2 1 5 5 3 2 9 1 4 8 7 6 3 9 8 6 5 7 1 4 2 7 1 5 4 2 8 6 9 3 6 2 4 1 3 9 7 5 8 2 7 9 3 8 1 5 6 4 4 8 6 7 9 5 3 2 1 1 5 3 2 4 6 9 8 7 Difficile Complétez toute la grille avec des chiffres allant de 1 à 9. Chaque chiffre ne doit être utilisé qu’une seule fois par ligne, par colonne et par carré de neuf cases. Téléfilm. Fabrice Cazeneuve. Avec Barbara Schulz, Jean-Pierre Lorit, Emma Lycia Gomez (Fr., 2008). 22.10 Secrets de famille. Avec Marcel Rufo, Juliette Allais, Nadine Grafeille. 23.45 Journal, Météo. 0.05 Dakar 2012 - Bivouac. Magazine. 0.30 Des mots de minuit. Spécial Dakar en Argentine. Magazine (30 min). Euro Millions Horizontalement Verticalement I. Reçoit beaucoup plus de coups qu’il n’en redonne. II. Pour de grands noirs. Division au sommet. III. Bien plein. Plongez dedans sans danger. IV. Parfumé par les étoiles. Manifesta par-derrière. Une des plus belles Citroën. V. Protection du globe. Cours du Nord. Soin peu soigné. VI. Se penche sur les dieux de l’Olympe. VII. Ouverture des comptes. A l’entrée d’Istanbul, à la sortie de Paris. Personnel. VIII. N’a vraiment pas bonne mine. Sans problème. IX. Comte de Paris devenu roi de France. Fera un grand ménage. X. Modèles. 1. Envoyée spéciale, pas toujours bien accueillie. 2. Grand papillon. Personnel. 3. Comme une cane en pleine discussion. 4. En cabane. Mesurait le rayonnement. 5. Cicatrice sur la graine. Piégée. 6. Fait froid à London. Que l’on retrouvera à chaque tour. 7. Donnai belle allure aux perles. Pour les amateurs de bains remuants. 8. Réservé aux proches. Précède la personne au palais. 9. Ortolans. Sur la rive. 10. Se jette dans le Rhin. Deux points. Sur la table. 11. Ballades en Germanie. A point. 12. Feras du propre. Philippe Dupuis Solution du n° 12 - 009 Horizontalement Verticalement I. Pousse-pousse. II. Expatrié. Ion. III. Ressentiment. IV. Fris. Salés. V. Lest. Luter. VI. Chose. Relent. VII. Tan. Paire. Dr. VIII. Il. Pal. Ernée. IX. Ovaires. Ive. X. Nauséabondes. 1. Perfection. 2. Oxer. Halva. 3. Upsilon. Au. 4. Sasses. Pis. 5. Ste. Sépare. 6. Ernst. Aléa. 7. Pita. Ri. Sb. 8. Œillère. 9. Meuler. 10. Sieste. Nid. 11. Son. Endêve. 12. Entartrées. Résultats du tirage du mardi 10 janvier. 4, 9, 10, 30, 40, 2 e et 9 e Rapports : 5 numéros et e e : pas de gagnant ; 5 numéros et e : 350 739,30 ¤ ; 5 numéros : 70 147,80 ¤ ; 4 numéros et e e : 3 653,50 ¤ ; 4 numéros et e : 158,50 ¤ ; 4 numéros : 93,40 ¤ ; 3 numéros et e e : 48 ¤ ; 3 numéros et e : 10,80 ¤ ; 3 numéros : 10,50 ¤ ; 2 numéros et e e : 15,90 ¤ ; 2 numéros et e : 7,10 ¤. 2 numéros : 4 ¤ ; 1 numéro et e e : 8,90 ¤. Les résultats du Loto sont publiés dans nos éditions datées dimanche-lundi, mardi, mercredi et vendredi. Tous les jours Mots croisés et sudoku. Coupe de la Ligue (quarts de finale) : Lyon - Lille. En direct de Lyon. 22.40 Tous les buts. 23.10 et 1.35 Météo, Soir 3. 23.45 Doc 24. Documentaire. 0.35 Couleurs outremers. Magazine. Gendarmes de Camopi... (30 min). Abonnements : par téléphone : de France 32-89 (0,34¤ TTC/min) ; de l’étranger : (33) 1-76-26-32-89. Sur Internet : www.lemonde.fr/abojournal/ Tarif 1 an : France métropolitaine : 394 ¤ Internet : site d’information: www.lemonde.fr finances : http://finance.lemonde.fr Emploi : www.talents.fr/ Immobilier: http ://immo.lemonde.fr Documentation : http ://archives.lemonde.fr Collection : Le Monde sur CD-ROM : CEDROM-SNI 01-44-82-66-40 Le Monde sur microfilms : 03-88-04-28-60 Série. Les Larmes du jaguar. L’Inconnu de Prague. Seules dans la nuit (saison 2, ép. 1 à 3, inédit) U. 23.30 New York unité spéciale. Série. Vivre l’enfer ; La Vérité sous silence (saison 6, 5/23 ; saison 10, 17/22, 100 min) V. FRANCE 2 20.35 Des paroles et des actes. Invité : Jean-Luc Mélenchon. 22.20 Avant-premières. Invités : Michel Legrand, Natalie Dessay, Elie Semoun, Mathilde Seigner, Alain Duhamel... (100 min). FRANCE 3 Film Clint Eastwood. Avec Clint Eastwood, Meryl Streep, Annie Corley (Etats-Unis, 1995). 22.55 Soir 3. 23.25 Lettres d’Iwo Jima pp Film Clint Eastwood. Avec Ken Watanabe, Kazunari Ninomiya (EU, 2006, 139 min) V. CANAL + 20.55 Body of Proof. CANAL + 20.55 Libre échange Film Serge Gisquière. Avec Carole Bouquet, Julie Depardieu, Philippe Magnan (Fr., 2010) U. 22.05 Joseph et la fille Film Xavier de Choudens. Avec Jacques Dutronc, Hafsia Herzi, Aurélien Recoing (Fr., 2010) U. 23.30 Elle s’appelait Sarah p Film Gilles Paquet-Brenner. Avec Kristin Scott Thomas (France, 2010, 110 min). ARTE Rédaction : 80, boulevard Auguste-Blanqui,75707 Paris Cedex 13 Tél. : 01-57-28-20-00 ; télex : 202806F ; télécopieur : 01-57-28-21-21 Courrier des lecteurs : par télécopie : 01-57-28-21-74 ; Par courrier électronique : [email protected] Médiateur : [email protected] 20.50 Interpol. 20.35 Sur la route de Madison ppp FRANCE 3 20.35 Football. X TF 1 FRANCE 2 20.35 Seule. Réalisé par Yan Georget IX 20.50 Grey’s Anatomy. Série. En milieu hostile. Comme des grands U. En immersion U (saison 7, 4 à 6/22, inédit). 23.10 Nikita. Série. La Femme à abattre. Réminiscences (S1, 3 et 4/22, inédit, 95 min) U. Jeudi 12 janvier 20.35 Un cœur simple p Film Marion Laine. Avec Sandrine Bonnaire, Marina Foïs, Pascal Elbé (France, 2007). 22.15 Boris Vian, la vie jazz. Documentaire. Philippe Kohly (France, 2009). 23.15 La Double Vie de Daniel Shore p Film Michael Dreher. Avec Nikolai Kinski, Katharina Schüttler (All., 2009, v.o., 105 min). Série (saison 1, 11 à 13/13, inédit) U. 23.00 The Big C. Série. Révélation divine (S1, 10/13, inédit) U. 23.25 Raising Hope. Série (S1, 19 à 22/22). 0.50 Victor p Film Thomas Gilou. Avec Pierre Richard, Lambert Wilson (France, 2009, 95 min) U. ARTE 20.35 Les Tudor. Série. Jeanne, reine d’Angleterre. Le Pardon royal (S3, 1 et 2/8, inédit). Avec Jonathan Rhys Meyers. 22.15 Grossesses sous surveillance. Le Diagnostic prénatal. Documentaire (2011). 23.10 Les Gars et les Filles. Armand 15 ans l’été. Documentaire. 0.10 L’Homme-Chat. Téléfilm. Wolfgang Panzer (coprod., 2010, 85 min). M6 20.50 Criminal Minds : M6 20.50 Les Années 1980 : le retour. Invités : Bonnie Tyler, Desireless, Julie Pietri... 23.20 Les Années 1990 : le retour. Avec Ophélie Winter, Ménélik, Native... (140 min). Suspect Behavior. Série. La Poupée. L’Ange de la mort. Les Trois Petits Singes U (saison 1, 1 à 3/13, inédit) V. 23.20 Les Nouveaux Visages de la prostitution. Filles à louer pour hommes riches (100 min) V. 0123 0123 Jeudi 12 janvier 2012 Tebow, missionnaire du ballon Lettre des Etats–Unis Corine Lesnes A vec janvier est revenue la saison des playoffs, les éliminatoires du championnat de football américain, qui culmineront avec le Superbowl, le 5 février. Le football a eu une année un peu difficile en 2011, avec une grève des joueurs et un débat longtemps occulté sur les risques pour la santé. La multiplication des traumatismes crâniens a fait l’objet d’auditions au Congrès, à la suite de quoi 125anciens joueurs ont intenté des procès contre la Ligue et les fabricants de casques. Mais le football a aussi donné à l’Amérique son nouveau héros. Tim Tebow, le quarterback de l’équipe de Denver, les Broncos. Le « Justin Bieber du football », comme l’a écrit le Wall Street Journal. Un joueur à part, même dans le Colorado, qui a déjà eu son heure de gloire avec John Elway, le joueur qui catapultait le ballon à une telle allure qu’il fracassait les mains de l’adversaire. Le gaucher Tim Tebow (prononcez Thibaut, à la française – ce serait d’ailleurs l’origine de son nom), 1,91 m, 107 kg, est le phénomène de l’année. Pas seulement pour ses passes imprévisibles, mais pour la relation spéciale qu’il entretient avec Dieu. Evangélique, Tim Tebow affiche sa foi au milieu du stade. Devant 40 000spectateurs et 45 millions de téléspectateurs, harnaché comme un gladiateur, cerné par les pom-pom girls, Tim Tebow met un genou à terre, et prie, tête baissée, façon Penseur, de Rodin, même si ce n’est pas son menton qui repose sur sa main, mais son front. La scène ne dure que quelques dizaines de secondes, mais comme il lui arrive aussi de faire des miracles – toujours in extremis, dans le dernier quart d’heure –, elle a pris une dimension mythique. La pose a désormais un nom : le tebowing et elle est copiée de toutes parts. Un site (Tebowing.com) collecte les photos. Partout, on s’agenouille. Un signe d’appartenance au culte de Tebow. Dans un pays qui a de nouveau envie d’y croire, Tim Tebow redonne confiance. Les miracles existent. Au diable le déclin, la sortie de crise est à portée de main. Timothee Tebow, lui-même, revient de loin. Son père était missionnaire baptiste aux Philippines. Sa mère a eu une violente maladie quand elle était enceinte et les médecins lui avaient conseillé de ne pas prendre le risque de garder l’enfant. Elle ne les a pas écoutés. Tim a grandi avec le récit de sa naissance miraculeuse et la hantise de ne pas finir en force. Sa famille est le portrait-robot des évangéliques, adepte de l’école à la maison, et farouchement pro-life. Avec sa mère, Tim a tourné une publicité antiavortement, qui a été diffusée avant le Superbowl 2010 (il la regarde tendrement de ses yeux bleus : « Thank you, Mom »). Quand il jouait avec les Gators, l’équipe de l’université de Floride, il avait l’habitude d’inscrire un verset de la Bible (Jean 3, 16) sur ses eye black, les ombres noires que se peignent les joueurs sur les joues pour éviter les reflets. Depuis, la référence « Jean 3:16 » a suscité 94 millions de recherche sur Google. Tous ses tweets se terminent par « GB » pour God bless (« Dieu vous bénisse »). Cela tombe bien, ce sont aussi les initiales de « Go Broncos ! » Tebow est devenu un modèle pour les parents. Pendant les conférences de presse d’après-match, son bonnet de snowboard enfoncé sur la tête, il ne manque jamais de dire qu’il est allé visiter le matin même les enfants malades dont s’occupe sa fondation humanitaire, et que « c’est plus important » qu’un événement sportif. Il prêche régulièrement dans les prisons. Il pense que « Jésus lui a donné une plate-forme » pour propager son message. « Le football n’est qu’un moyen, dit-il. Pas une fin. » A un journaliste qui lui deman- Evangélique, le quaterback affiche sa foi au milieu du stade. Devant 40000spectateurs et 45millions de téléspectateurs, il met un genou en terre, et prie, tête baissée dait s’il avait déjà eu des relations sexuelles, il a répondu non. La presse a été tellement embarrassée qu’il l’a renvoyée à sa difficulté à faire un héros d’un sportif qui s’agenouille sur la pelouse du stade et pratique l’abstinence. « J’étais prêt pour la question. Pas vous. » En décembre, Tim Tebow a traversé une mauvaise passe (si l’on ose dire) et certains n’ont pas manqué de se moquer. Jésus est même apparu dans l’émission satirique « Saturday Night Live » (en short sous sa robe de bure) pour demander à Tim de « prier un peu moins et de s’entraîner davantage »… Autant dire que le quarterback était attendu au tournant, dimanche 8 janvier, alors que les Broncos essayaient de se qualifier contre un adversaire plus que coriace, les Steelers de Pittsburgh. Tebow a fait merveille à la passe, et même marqué lui-même, mais les deux équipes étaient à égalité à la fin du match. Le miracle a eu lieu onze secondes après le début des prolongations, quand le quarterback a lancé son coéquipier Demaryius Thomas sur un parcours de 80 yards (1yard = 0,91 m). Touchdown. C’était gagné. Tebow s’est agenouillé en humble serviteur « pour remercier [son] Sauveur et [son] Seigneur ». Dans le public, les pancartes se sont levées : « We believe » (« nous croyons »). Twitter a crépité de plus de 9000 messages à la seconde. Believe ou le Yes we can de 2012. A la fin de la partie, quand la Ligue a publié les statistiques, même les agnostiques ont été épatés. Le score total de Tebow était de 316. Et il avait réussi en moyenne 31,6 yards par passe. Comme le verset biblique, oui. Jean 3, 16. Encore une coïncidence à tomber à genoux… p [email protected] C’est tout vu ! | Chronique télé par Isabelle Talès De l’or dans le gaz O n connaissait le Monopoly grâce auquel chacun peut s’offrir la rue de la Paix sur un coup de dés. On a assisté, mardi 10 janvier, à d’autres parties qui se jouent sur le boulevard des dictatures ou sur le chemin de la mondialisation. Sur Arte, c’est le journaliste autrichien Martin Leidenfrost qui nous invite à parcourir avec lui les cases de ce qu’il appelle « Le grand Monopoly du gaz ». C’est chez lui, devant une cuisinière – à gaz, évidemment–, qu’il définit les enjeux du jeu européen: les besoins sont à l’Ouest, les réserves sont à l’Est. Pour diversifier son approvisionnement, aujourd’hui quasi monopolisé par la Russie, l’Union européenne a lancé le projet « Nabucco», un gazoduc qui doit la relier aux gisements du Transcaucase et d’Asie centrale. Problème : ne risque-t-elle pas, ce faisant, de renforcer certaines dictatures? Quand Martin Leidenfrost pose la question à l’ancien chef de la diplomatie allemande, Joschka Fischer, il s’entend répondre: « Je ne peux tout de même pas changer la répartition des ressources naturelles.» Mais un journaliste qui a affiché sur les murs de son salon les photos du «tsar » Poutine serrant la main de l’ex-chancelier Schröder et celle du Cavaliere Berlusconi pour sceller des alliances à propos d’autres gazoducs ne peut pas se satisfaire de ça. Martin Leidenfrost nous emmène donc partout où ça sent le gaz. Azerbaïdjan, Russie, Turquie… Il ne nous cache rien, ni ses difficultés professionnelles – il se fait raccrocher au nez à Bakou –, ni ses souvenirs personnels – «J’ai failli épouser une femme russe », soupire-t-il à Moscou. Il n’hésite pas à se déguiser en Playmobil, casque et combinaison, pour visiter des sites où d’autres Playmobil se montrent à peine aimables. Il cuisi- ne – au gaz, toujours – ministres de l’énergie et magnats de l’or bleu dans des bureaux avec vue panoramique sur des villes en chantier dont il ressort toujours un peu enfumé mais jamais dupe. Il a une autre tactique pour faire jaillir la vérité, telle une torchère dans la toundra sibérienne : le soir, il traîne dans les bars à bière qui jouxtent les usines à gaz. A Bakou, les ouvriers tentent de le rassurer : «On aimerait faire partie de… comment ça s’appelle, là? – L’Union européenne? – Oui, c’est ça… » Au terme de l’enquête, Leidenfrost s’en remet à la carte «Chance»: l’Europe aura choisi la bonne stratégie… ou pas. Un peu comme on tente un double-six aux dés. Autre Monopoly : celui de l’agriculture. Dans «A l’Est, main basse En Europe, côté énergie, les besoins sont à l’Ouest, les réserves à l’Est sur les terres», diffusé sur France 5, Agnieszka Ziarek a suivi des agriculteurs alsaciens qui exploitent des parcelles en Roumanie. Encore sympathiques quand ils parcourent leurs propres champs juchés sur des tracteurs rutilants, ils le sont beaucoup moins devant ces paysans roulant en carriole à cheval qui n’avaient plus d’autre solution que de louer leurs lopins à plus riches qu’eux. Paysanne roumaine: « Mon terrain sera semé cette année, et vous ne m’avez même pas prévenue! » Agriculteur français: «Ça fait quinze ans qu’ils n’ont pas cultivé leur terre, et maintenant ils voudraient faire leur petite révolution !» Allez-vous plaindre, après ça, que le Qatar confisque notre football ! On finit toujours par trouver plus fort que soi, au Monopoly. p A ne pas manquer sur 0123.fr Dossier Dix ans de Guantanamo A l’occasion du dixième anniversaire de l’ouverture de la prison américaine, Le Monde.fr vous propose un dossier sur ce lieu de non-droit : témoignages vidéo de deux anciens détenus, innocentés depuis, infographie sur les effectifs de la prison au fil des années, synthèse sur les raisons qui ont empêché Obama de fermer ce bagne et sur les illégalités qui ont été commises par les Américains depuis cette première ouverture. http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2012/01/10/pourquoi-guantanamo-n-est-toujours-pas-ferme_1627286_3222.html pTirage du Monde daté mercredi 11 janvier 2012 : 323 355 exemplaires. 123 TION C E L É S E N IS, U NDE. O O M M E U U D Q S A CH ICLE te de l’actualité T R A S R U E lè dien L L I E cture comp s parus dans le quoti M le re S e n u E avait D ffre icle te qui vous de » vous o eilleurs art quê l du « Mon tion des m mot, trouver l’en re , e é Le mensue dent, avec une sélec s re… En un o li p e re d te ré tê ju à é z c vous étie un article illustré. du mois pré nts. Relire e que vous fortement s e t ly e m a t lé n n p a a p g e u s lé tt ou ses r dans ce agazine é ous plonge » dans un m e d n o M « échappé, v du suel le meilleur r/abolemen .f e vous offrir d n o m e w.l w ONNER : w S AB POUR VOU 31