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0123
décryptages DÉBATS
Mercredi 11 janvier 2012
L e « régime Dukan »
est une imposture !
Aux médecins de réagir
Racisme au stade par Serguei
Collectif
Groupe de réflexion sur
l’obésité et le surpoids (GROS)
L
Le partage du travail n’est plus tabou à droite
Il est urgent d’employer plus pour chômer moins
Philippe Bas
Sénateur de la Manche (UMP),
ancien ministre
et secrétaire général de l’Elysée
D
epuis 2007, date à laquelle
il avait atteint son plus bas
niveau depuis un quart de
siècle, le chômage a augmenté de 25 %. Il frappe par
priorité les jeunes (un sur
cinq), les adultes sans qualification (deux
sur cinq) et les travailleurs âgés (trois sur
cinq). Or, jamais la situation démographique n’a été plus favorable à l’emploi : il n’y
a chaque année que 50 000 personnes
supplémentaires sur le marché du travail,
contre 200 000 en moyenne entre 1999 et
2007 ! Sans le secours de la démographie,
c’est donc plus d’un million de chômeurs
supplémentaires que nous aurions eus au
lieu de 600 000 ! C’est dire la gravité de la
situation.
La politique de l’emploi doit être repensée sans dogmatisme ni tabou. En organisant un sommet social au moment où
s’amorce le grand débat national de 2012, le
chef de l’Etat a pris l’initiative d’en débattre
aveclespartenairessociaux.Aulieudecritiquer cette initiative, les candidats déclarés
àl’électionprésidentielledevraients’eninspirer car les réponses à la nouvelle crise de
l’emploi viendront autant des partenaires
sociaux que de l’Etat.
Le partage du travail ne doit plus être un
tabou idéologique. Parce que les socialistes
ontfait l’immensebêtisedes35heuresobligatoires, il faudrait aujourd’hui, pour des
motifs purement idéologiques, s’interdire
toute gestion raisonnée du temps de travail. Quand le président de la République, à
plusieurs reprises, s’engage pour l’amélioration du chômage partiel, c’est pourtant
bien le partage du travail qu’il organise en
le préférant aux licenciements. Continuons dans cette voie. Mieux vaut un bon
accord de partage du travail que des licenciements! Sachons y encourager les partenaires sociaux par de fortes incitations.
Par ailleurs, il est paradoxal que le volume des heures supplémentaires augmente fortement en 2011 tandis que le chômage s’accroît : les entreprises paient ainsi
une partie des salaires à compte d’Etat. Si
les entreprises revenues à meilleure fortune continuent alors à être incitées à faire
systématiquementdesheuressupplémentaires, pourquoi embaucheraient-elles ?
Ne nous accrochons pas à un dispositif certes populaire, mais qui se retournera
contre l’emploi. La politique de l’emploi
n’est pas affaire de théories. Les Français
sont parfaitement à même de le compren-
dre. Au-delà des mesures limitées prises
cet automne, qui vont dans le bon sens, un
moratoire sur le régime d’exonération des
heures supplémentaires permettrait
d’ajouter plus de 2 milliards d’euros par an
pour une nouvelle politique de l’emploi.
Dans le même esprit, avec une partie
des moyens ainsi dégagés, sachons encourager le travail à temps partiel choisi. Dans
bien des cas, le choix actuel n’est pas entre
le temps partiel et l’emploi à temps plein,
mais entre le temps partiel et le chômage.
Le coût du travail doit être diminué
sans perte de pouvoir d’achat. Le système
actuel de cotisations patronales est à la
fois antiéconomique et antisocial : il frappe les entreprises de main-d’œuvre plus
que les entreprises hautement capitalistiques ; il épargne les importations mais
pénalise les exportations ; il décourage le
travail manuel et l’emploi des travailleurs
non qualifiés. Si l’on définit de manière
négociée les mesures d’accompagnement
nécessaires, le basculement progressif des
cotisations patronales sur la TVA peut se
faire sans atteindre le pouvoir d’achat des
ménages, grâce à la baisse des coûts de production, à l’augmentation de la masse salariale et à la sagesse des prix. Il ne s’agit pas
d’augmenter les prélèvements obligatoires, mais de les déplacer pour favoriser
l’emploi et le commerce extérieur. Il serait
fautif de différer une réforme aussi manifestement favorable à l’emploi.
Les travailleurs sans qualification doivent être mieux soutenus. Il ne faut pas
attendre du RSA plus qu’il ne peut donner: c’est un instrumentclassique de redistribution, pas un instrument d’insertion.
C’est une erreur de croire que les allocataires sont plus heureuxde leur sort en ne travaillant pas. Le principal obstacle au
retour à l’emploi n’est pas l’insuffisance
du gain apporté par l’activité, c’est la
concurrence pour l’embauche avec des
demandeurs d’emploi mieux qualifiés et
plus opérationnels.
Les vraies causes du chômage de longue durée sont connues : absence d’emplois adaptés à un public peu qualifié,
manque de formation, problèmes personnels, de logement, de transport et de santé,
insuffisance d’accompagnement des personnes qui reprennent un emploi…
Il vaut mieux financer une politique
ambitieuse d’aide au retour à l’emploi que
distribuersans limitation de durée un supplément de revenu aux allocataires et aux
travailleurs pauvres. Le complément de
RSA devrait être réservé à la seule période
de reprise d’activité, et les économies ainsi
réalisées réinjectées dans l’accompagnement. Notre but n’est pas la redistribution
mais l’emploi.
Une nouvelle mesure du travail doit
émerger. Dans le monde de l’économie
numérique et du développement durable,
21
la référence à la seule durée du travail
perd de sa pertinence. Il faut inventer de
nouveaux modèles qui ne reposeront
plus exclusivement sur la durée du travail, dans le respect des durées maximales
prévues par l’Union européenne. Interrogeons-nous donc sérieusement sur la création d’un système alternatif à celui de la
durée légale qui respecterait les droits fondamentaux des salariés tout en étant
mieux adapté à un travail individualisé à
haute valeur ajoutée.
De nombreux secteurs d’activité peinent à recruter alors que notre taux de chômage est parmi les plus élevés d’Europe.
C’estlecasparexemple des métiers debouche, de l’hôtellerie et de la restauration, des
transports routiers, du bâtiment, des travaux publics. D’autres secteurs affichent
des besoins de main-d’œuvre très importants pour les années à venir. Ainsi, la seule
prise en charge des personnes dépendantes rendra nécessaires 40 000 recrutements par an au cours des cinq prochaines
années! Enfin,des pénuries d’ingénieurset
de techniciens apparaissent, phénomène
d’autant plus préoccupant que la croissance et les emplois de demain reposeront
essentiellement sur l’innovation technologique. Les emplois en pénurie devraient
bénéficier d’un traitement différencié :
haussedesbourses d’enseignement,prime
e docteur Pierre Dukan,
fort de ses best-sellers,
considère que le niveau
de ses ventes tient lieu
de preuve scientifique
de l’efficacité et de l’innocuité de ses méthodes amaigrissantes. Aussi enjoint-il, dans une
vaste campagne en direction des
médecins, de prescrire à tout-va le
« régime Dukan ».
Les études scientifiques démontrant l’inefficacité sur le moyen et
le long terme des diètes protéinées ? Les études montrant les
effets délétères des régimes amaigrissants,qui engendrentou aggravent les troubles du comportement alimentaire, qui entraînent
dépression et perte de l’estime de
soi ? Le rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de 2010,
qui fait une synthèse de l’état des
connaissances en ce qui concerne
l’efficacité et la dangerosité des
régimes amaigrissants ? Ce ne sont
là que les avis d’esprits chagrins,
qui n’auraient rien compris au
« régime Dukan ».
Silence assourdissant
La méthode Dukan est assurément un succès. Un succès sur le
plan des ventes de livres, un succès
médiatique. Mais cela ne nous
paraît pas suffire pour la valider
scientifiquement et permettre à
son auteur de recruter des adeptes
au sein du monde médical. Il nous
semble donc que c’est peu demander d’exiger des autorités médicales qu’elles ne cautionnent pas de
telles méthodes. Or, leur silence
assourdissant ne constitue-t-il pas
une forme d’approbation ?
Le problème, avec les régimes
amaigrissants, se situe dans l’hiatus entre les résultats à court ter-
me et ceux à moyen et à long terme. Une perte de poids rapide ne
signifie pas que la méthode soit
recommandable aux personnes
en difficulté avec leur poids et leur
comportement alimentaire. Car,
en tant que médecins, ce qui doit
nous préoccuper au premier chef,
c’est l’évolution du poids et sa stabilité sur le long terme.
Les connaissances en matière
de génétique et d’épigénétique de
l’obésité, de régulation de la masse
grasse et de contrôle du comportement alimentaire ont considérablement avancé ces dernières
décennies. On sait que les mécanismes neurophysiologiques de
contrôle de la prise alimentaire
sont ainsi faits que les pertes de
poids brutales sont ensuite compensées par des frénésies alimentaires, des boulimies, incontrôlables dans l’immense majorité de
cas, et qui conduisent à reprendre
le poids perdu, souvent avec un
supplément.
L’obésité est plus que jamais
assimilée à la laideur et à une
carence de la volonté. Ceux qui
sont gros le sont par leur faute et
deviennent de mauvais citoyens,
des délinquants alimentaires et
des laissés-pour-compte. Ajoutons à cela la nécessité impérative
d’apparaître belle, beau, jeune,
tout de suite, la préférence donnée
au court terme, et nous obtenons
le franc succès de la méthode
Dukan.
En tant que médecins et professionnels de santé, nous demandons que le corps médical, par l’intermédiaire des instances qui le
représentent, prenne une position
claire face aux bonimenteurs. Car
qui ne dit mot consent. p
¶
Le GROS est présidée par
le docteur Bernard
Waysfeld. Gérard
Apfeldorfer et
Jean-Philippe Zermati en
sont présidents d’honneur
CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX
«Unmoratoiresurlesexonérations
desheuressupplémentaires
permettraitdedégagerplusde
2milliardsd’eurosparanpourune
nouvellepolitiquedel’emploi»
àl’apprentissage, contrat de travailamélioré,priorité d’accèsàla formation,amélioration de l’indemnisation des chômeurs qui
se reconvertissent dans ces métiers…
La priorité au revenu doit se transformer en priorité à l’emploi, le sophistiqué
« travailler plus pour gagner plus » en un
basique « employer plus pour chômer
moins ». Ces propositions ne sont qu’un
apport à la réflexion et au dialogue. Une
politique de l’emploi pour sortie de crise
ne trouvera sa pleine efficacité que négociée avec les partenaires sociaux. C’est
d’ailleurs ce qu’a prévu la loi de
février 2007 : le dialogue social d’abord ! p
¶
Le sommet social du 18 janvier
Nicolas Sarkozy recevra les partenaires sociaux,
à l’Elysée, le mercredi 18 janvier, pour un
sommet sur l’emploi. Au menu : le chômage
partiel, la formation des chômeurs,
la « TVA sociale », les accords d’entreprise
associant temps de travail et salaires
La richesse détourne-t-elle de Dieu ? Quels rapports
les croyants de toutes confessions entretiennent-ils
avec l’argent ? Qu’en disent les textes sacrés ?
Enquête sur les prescriptions d’hier et les pratiques
d’aujourd’hui.
Dossier : ce que nous dit la science sur les états modifiés
de conscience. Quels effets ont-ils sur le cerveau ?
Trois clés pour comprendre Kierkegaard.
culture
22
ppp excellent
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Mercredi 11 janvier 2012
ppv à voir
pvv pourquoi pas
vvv à éviter
Derrière le FBI, Clint Eastwood cible l’Amérique
La personnalité de J.Edgar Hoover, fondateur de l’agence fédérale, est, à l’image de son pays, un labyrinthe de névroses
J. Edgar
D
ppp
ans un monde parfait, on
remonterait le temps. On
alpaguerait un spectateur
à la sortie de Dirty Harry, en 1972,
et on lui dirait : « Dans quarante
ans, Clint Eastwood réalisera un
film sur un couple homosexuel.
Ah oui, l’un des deux amoureux
sera J. Edgar Hoover. Mais si, vous
savez bien, le patron du FBI. »
Même en 2011, J. Edgar déconcerte. Plus encore que Invictus ou
Au-delà, les deux derniers films
d’Eastwood, qu’on n’attendait
pas non plus de ce réalisateur que
le temps rend de plus en plus
imprévisible. Mais contrairement à ses prédécesseurs, J. Edgar
est une réussite, un film tourmenté et fascinant surgi des replis les
plus ténébreux de l’histoire et de
la psyché américaines.
Mettant pour la première fois
à contribution Leonardo DiCaprio, Clint Eastwood permet à
l’ex-passager du Titanic de prouver qu’il n’est pas l’homme d’un
seul metteur en scène (Scorsese,
en l’occurrence). On pourra
s’amuser, plus tard, à comparer
les portraits d’Howard Hughes et
d’Hoover qu’a composés DiCaprio, histoire de déterminer les
apports respectifs de l’acteur et
des cinéastes. En attendant, il
faut se plonger dans l’étrange destin de J. Edgar Hoover.
Le film commence par un plan
de la façade de l’immeuble du FBI
à Washington. Une voix monocorde qui scande son discours avec
une application impressionnante explique que le SCLC est une
organisation contrôlée par les
communistes. La Southern Christian Leadership Conference était
une association confessionnelle
dont le dirigeant le plus éminent
était Martin Luther King. La voix
off ment, délire. Voilà qui est établi dès le premier plan. Plus tard,
Clint Eastwood nous égarera délibérément dans les méandres de la
mémoire d’Hoover, mais, à l’entrée de ce labyrinthe, cette tirade
Leonardo DiCaprio a été vieilli de manière spectaculaire pour incarner le vieux Hoover sur le déclin qui dicte ses Mémoires. WARNER BROS
est comme un panneau qui proclame « Attention, mensonge ! »
J. Edgar est construit en allersretours entre la fin de la vie d’Hoover, de 1962 (époque de son
affrontement avec les frères Kennedy) à sa mort, en 1972, sous la
présidence de Richard Nixon. Leonardo DiCaprio est vieilli de
manière spectaculaire – il ressemble vraiment au vieil Hoover, il a
pris ce physique de petit bouledogue dont on n’imagine qu’à
grand-peine qu’il a pu séduire.
Hoover dicte ses Mémoires à une
succession de jeunes et beaux
agents du FBI et ces dictées
déclenchent des retours en arrière qui illustrent le souvenir que
veut laisser le vieil homme.
On gagnera sans doute à réviser quelques épisodes de l’histoire américaine avant d’aller voir
un film souvent allusif : la grande
panique rouge qui saisit les EtatsUnis au lendemain de la révolution russe et les « raids Palmer »
menés par l’attorney général du
même nom aux sièges des organisations révolutionnaires ; l’enlèvement du bébé de Charles Lindbergh ; la création du FBI.
Clint Eastwood et le scénariste
Dustin Lance Black jouent avec
les faits, établis ou non, pour dresser la carte d’état-major de la
mémoire d’un homme au soir de
sa vie, dans laquelle se tressent
vérités et mensonges. Le vieux
cinéaste et le jeune scénariste
font chatoyer les souvenirs, les
assemblent et les disjoignent jusqu’au vertige. Ce pourrait être un
exercice de style futile si J. Edgar
n’était pas aussi profondément
ancré dans l’histoire et – surtout –
dans le cinéma.
Depuis longtemps, Clint Eastwood est fasciné par la construction des mythes, peut-être parce
qu’il a puissamment contribué à
mettre à bas celui de la conquête
de l’Ouest, au temps des westerns
de Sergio Leone. Après La Mémoi-
re de nos pères, qui revenait sur
l’icône des marines à Iwo Jima,
J. Edgar dissèque une légende plus
noire et va en chercher les racines
dans l’intimité de son sujet.
Hoover est un carriériste, un
homme livré à une peur qu’il
veut faire partager à ses conci-
Hoover est
un carriériste,
un homme livré
à une peur qu’il veut
faire partager
à ses concitoyens
toyens. Les racines de cette peur
se trouvent dans la petite maison
de Washington où il vit avec sa
formidable maman (Judi Dench).
C’est pour elle qu’il a surmonté
son bégaiement, c’est pour elle
qu’il nie farouchement son
homosexualité, c’est pour elle
qu’il veut gravir les échelons de la
bureaucratie fédérale. Quand
l’échelle s’avère trop courte, il en
construit une autre et invente le
FBI, recourant à toutes les armes
en usage à Hollywood aujourd’hui : la publicité, la presse de
célébrités, les produits dérivés
(on trouvait de petits badges du
FBI dans les paquets de céréales).
Cette légende permet aussi à
Clint Eastwood (né en 1930) de
mettre en scène une fois encore
(après L’Echange) le temps de son
enfance. Il n’y met aucune nostalgie, questionnant chacun des articles de foi de l’idéologie américaine de l’époque. Et le premier d’entre eux était la valeur suprême de
la famille. Edgar J. Hoover a partagé pendant plus de quarante ans
la vie de Clyde Tolson (Armie
Hammer, qui incarnait à lui seul
les jumeaux Winkelvoss dans
The Social Network). Depuis des
décennies, on spécule sur la nature du lien qui les unissait. La
réponse qu’apportent Eastwood
et Dustin Lance Black est nuancée, terriblement triste. L’amour
explicite que porte Tolson à Hoover reste sans effet sur le patron
du FBI, obsédé par sa gloire publique, incapable de prendre le
moindre risque.
Entre les séquences qui montrent les souvenirs frelatés d’Hoover, tournées dans des couleurs
désaturées, comme une version
désenchantée des mythes hollywoodiens, et les avancées dans
la vie intime d’Hoover, photographiées avec encore moins de
lumière que le chef opérateur
Tom Stern n’en avait mise dans
les tunnels d’Iwo Jima, se dessine
l’image incertaine et fascinante
d’un homme qui voulut être
grand et ne fut que terrible. p
Thomas Sotinel
Film américain de Clint Eastwood,
avec Leonardo DiCaprio, Naomi Watts,
Armie Hammer, Judi Dench (2 h 17).
Dustin Lance Black: «Je vois en Hoover
la part obscure d’Harvey Milk»
Les soldes du Bon Marché,
un rituel et toujours une surprise.
-
01/12
Mercredi 11
janvier dès 8
h
Ouverture ju
squ’à 2 1 h
du mercredi
11
au samedi 14
janvier
Entretien
Ce 7décembre 2011, le scénariste
de J.Edgar, Dustin Lance Black,
pousse un grand soupir de soulagement. 8, sa pièce de théâtre consacrée à la proposition8, va connaître sa première à Los Angeles, avec
George Clooney dans le rôle principal. La « proposition8 » désigne
l’amendement à la Constitution de
l’Etat de Californie définissant le
mariage comme étant l’union
entre un homme et une femme.
La lutte pour l’abrogation de
cet amendement est un des combats en faveur des droits civiques
qui inspirent le travail de ce jeune
scénariste. Dans Harvey Milk,
pour lequel il avait reçu en 2009
l’Oscar du meilleur scénario, il
voyait dans la figure du premier
superviseur gay de la ville de San
Francisco une figure des droits
des homosexuels. Il fait de l’ancien patron du FBI, J. Edgar Hoover, le négatif d’Harvey Milk : un
homosexuel refoulé, symbole
d’un ordre souterrain hostile à
tout combat pour la différence.
Une des choses les plus frappantes dans les biographies consacrées à Hoover est la place réduite accordée à sa sexualité. Comment avez-vous réintroduit cet
élément dans votre scénario ?
Soldes sur www.lebonmarche.com
J’ai rencontré un nombre
important d’anciens collaborateurs d’Hoover. Ils restaient discrets sur sa vie privée, m’assuraient qu’il n’en avait aucune, bottaient en touche, et me le décri-
vaient comme une bête de travail.
Si j’avais rencontré ces mêmes personnes il y a vingt ans, elles
m’auraient toutes assuré qu’Hoover était hétérosexuel, j’en suis certain. D’autres choses m’ont frappé, comme les lettres qu’envoyait
Hoover à son numéro 2 au FBI, Clyde Tolson. Il lui signifiait son estime et sa gratitude, mais ce sont en
même temps des lettres étonnamment amoureuses. Il y a encore les
photos de Tolson prises par Hoover. Elles dévoilent une troublante
intimité physique. Il y a un langage des gestes qui ne trompe pas.
Il y a la scène où la mère de Hoover dit à son fils : « Je mourrai si je
savais que tu étais une jonquille», signifiant par là qu’il pourrait être homosexuel. Quelle crédibilité accorder à cette scène ?
J’ai rencontré à Washington
beaucoup d’homosexuels d’environ 80-90 ans, anciens membres
de la Navy, du ministère de la
défense ou de la CIA. A travers eux,
j’ai pu me faire une idée précise de
ce qu’était un homosexuel dans
les années 1960, avant les émeutes de Stonewall. Quels étaient les
codes? Comment pouvait-on aborder son identité sexuelle ? Il était
impensable d’aborder ce sujet,
sauf avec votre compagnon.
Quant à l’anecdote relative à Hoover, elle est authentique, je la tiens
d’un de ses camarades d’école,
Martin Pincus. Et la mère d’Hoover, comme n’importe quelle
mère dans les années 1910, ne pouvait que condamner les pulsions
homosexuelles de son fils.
Une autre scène prête à polémique, celle où Leonardo DiCaprio
revêt la robe de sa mère.
Un seul témoin a mentionné le
goût d’Hoover pour les habits
féminins, il s’agit d’une femme
peu crédible. Mais cette attirance
pour les parures féminines fait partie de sa mythologie. Le spectateur
l’attendait, il fallait la lui donner.
Sur la sexualité d’Hoover,
Eastwood, lui, se contente de
mettre un point d’interrogation.
Cela a été difficile d’accepter
son option, même si le choix d’en
rester à l’allusion fonctionne à merveille. J’aurais préféré que les choses soient explicites. Il était impensable d’affirmer son homosexualité à l’époque, c’était se condamner
à mort professionnellement.
Votre scénario marque une réelle empathie pour Hoover.
Je sais, et cela m’effraie. Hoover
est un individu qui a révolutionné les méthodes policières, avec
l’introduction des empreintes
digitales, par exemple. C’est assez
remarquable, son éthique du service public est devenue une obsession de l’ordre, ciblant, entre
autres, le mouvement des droits
civiques. Je ne peux m’empêcher
de voir en Hoover la part obscure
d’Harvey Milk. Ce dernier est sorti
du placard pour engager un combat pour les libertés. Hoover a
refoulé son homosexualité pour,
au final, devenir un monstre. p
Propos recueillis par
Samuel Blumenfeld
0123
cinéma
Mercredi 11 janvier 2012
ppp excellent
ppv à voir
pvv pourquoi pas
23
vvv à éviter
HPG, sa vie, son sexe, sa dévoration
Une plongée dans l’univers de l’ acteur porno, à travers le montage de milliers d’heures de rushes
Trop critique, la Maison du
cinéma est dissoute en Iran
Il n’y a pas de rapport
sexuel
ppv
L
e site Internet de la Maison
du cinéma en Iran est encore accessible (www.khanehcinema.ir), mais, d’après nos
informations, les portes du bâtiment, situé dans un quartier
populaire de Téhéran, sont bel et
bien « plombées ». Mardi 3 janvier
2012, la Maison du cinéma a été
dissoute sur ordre du ministre de
la culture et de l’orientation islamique, Mohammad Hosseini.
Trop indépendante, trop critique
à l’égard du pouvoir, aux yeux du
ministre de la culture, proche de
Mahmoud Ahmadinejad. Pour
l’instant, rien ne semble pouvoir
infléchir sa décision. Pas même la
lettre de protestation que lui ont
adressée six réalisateurs plutôt
proches du gouvernement, parmi lesquels Madjid Madjidi.
D
ans l’hypothèse où l’on
prendrait ce film en cours
de route, Il n’y a pas de rapport sexuel se donnerait à voir comme un making of de films X d’HPG.
Un montage de séquences tournées dans le studio de ce personnage hors norme, hardeur professionnel, réalisateur, cadreur et producteur de films porno, qui s’illustrerégulièrement par ailleurs comme auteur de films indépendants
« classiques » (HPG, mon vit mes
œuvres, On ne devrait pas exister…), prisés des festivals et de la critique cinéma.
La matière en soi est passionnante. Mais elle est loin de résumer ce film, qui échappe à toutes
les catégories existantes, né de la
rencontre entre HPG et le vidéaste
Raphaël Siboni. Le producteur
Thierry Lounas les a mis en relation quand il a découvert que le
premier accumulait depuis des
années des milliers d’heures de
rushes de making of. Laissant tourner plusieurs heures par jour, à différents endroits de son studio, une
caméra posée sur un trépied, HPG
avait recréé là son propre petit loft,
sans bien savoir à quoi pourraient
servir les images. Siboni a tout
visionné et en a tiré un film.
La première question que pose
ce film est donc celle de l’identité
del’auteur. Signé Siboni, il n’existerait pas sans la folle volonté d’archivage d’HPG, sans sa personnalité dévorante d’orchestrateur
mégalomane des corps et des images. Et, pourtant, celui-là dit ne pas
assumer le film. En même temps,
il accepte d’en faire la promotion…
La grande réussite du projet
tient à cette manière qu’il a de
brouiller les repères, à tous les
niveaux. Le mélange des genres
inhabituel que fabrique l’industrie du X, où le sexe, l’argent et le
pouvoir se mélangent ouvertement, met à mal, pendant une heure et demie, les certitudes et les
modes de représentation du spectateur. Il n’y a pas de rapport sexuel
n’est pas un making of de film
porno, c’est une œuvreconceptuelle troublante, qui ouvre chez le
spectateurdes abîmes de questionnement – sur la sexualité (à l’heure
HPG dit ne pas assumer le film de Raphaël Siboni et, en même temps, en assure la promotion. DR
d’Internet accessoirement), sur les
mystères du désir et du plaisir, de
la domination et de l’aliénation,
sur le rapport à soi, à l’autre, la part
qu’y prend l’image… Le fait que
Siboni vienne de l’art contemporain et non du cinéma, qu’il se soit
largement illustré par une pratique collaborative (avec l’artiste
Fabien Giraud notamment), n’y
est sans doute pas pour rien.
Que montre ce film ? Des hardeurs en action. Rien d’érotique
toutefois, rien de véritablement
excitant. Le cinéma en général est
affaire d’angle de vue, et ce film où
l’on voit HPG tourner dans toutes
les positions possibles – à genoux,
debout, allongé sur le dos sous une
table – le montre admirablement.
Reculez la caméra d’un mètre, et
au lieu de l’acte sexuel suggéré par
le gros plan de visage gémissant
qu’HPG est en train de filmer, vous
verrez un acteur nu balancer le rocking-chair sur lequel est allongée
sa partenaire et lui claquer les cuisses pour simuler le bruit des chairs
qui s’entrechoquent.
Le porno est un secteur professionnel, les acteurs en sontles techniciens. Ils sont tous introduits, ici,
par un plan de face, présentant
leur carte d’identité et leur carte
Vitale (floutés, pour protéger
l’identité de ces personnages qui
portent tous des pseudos). C’est un
boulot, et comme pour n’importe
quel boulot, il y a des jours où on a
moins envie d’y aller, il y a des collègues qu’on apprécie et d’autres
moins. Certains vous excitent,
avec les autres il faut simuler.
C’est un travail, mais un travail
quimet encrise la notion detravail.
Le mélange qui s’opère dans le studio, notamment, entre professionnels et non-professionnels participe au brouillage des frontières. De
plus en plus d’amateurs, on le voit,
participent pour leur propre plaisir
Acteur X est un
travail, mais un travail
qui met en crise
la notion de travail
à des tournages de films porno. On
voit ainsi des jeunes femmes étrangères au milieu venir passer une
après-midi pour réaliser un de
leurs fantasmes devant la caméra
d’HPG. L’une d’elles est tellement
secouée par le plaisir qu’elle en a
tiré qu’elle finit en pleurs, comme
touchée par la grâce. En bon patron
de PME, HPG profite de cette manne formidable que sont ces perfor-
meuses amatrices, comme il profite de tout ce qui vient à lui. On peut
y voir du cynisme, ou simplement
une stratégie de survie. De la part
de ce trublion qui revendique
volontiers ses origines prolétaires,
cette manière de faire feu de tout
bois relève aussi d’un pragmatisme subversif, parfaitement enphase avec son époque.
Le film met constamment en
jeu un nuancier de contradictions
déroutant, sans jamais asséner de
jugement. Une même scène pourra être appréciée pour son aspect
comique (HPG qui filme nu, sans
un poil sur le caillou ni ailleurs,
prêt à sauter dans l’arène, est un
des corps burlesques les plus délirants du cinéma français contemporain), ou rejetée pour sa cruauté
déprimante. « La chair est triste,
hélas ! » Jamais la phrase de Mallarmé n’a paru si à propos que dans
les premières scènes de ce film.
Dans les dernières, la pétulante
Ana et le couple d’acteurs gays
tout harnachés qui se préparent à
tourner donnent l’impression, au
contraire, qu’elle n’a jamais été si
ludique. Alors, quoi ? p
Tour de vis supplémentaire
C’est dire si la nouvelle a
secoué la profession… « En Iran, la
Maison du cinéma était un peu la
maison de l’espoir. Sa dissolution
est une mise au ban de toute la profession. Elle a été créée il y a dixhuit ans pour donner de l’air aux
cinéastes. Tous en faisaient partie.
Ils pouvaient exercer un recours
lorque leur scénario était refusé.
Ou se défendre contre un producteur… C’était un peu comme les
prud’hommes en France », explique le cinéaste iranien Nader
T.Homayoun, qui vit à Paris.
C’était aussi un lieu de résistance. Forte de ses 5 500 membres, la
Maison du cinéma s’était mobilisée lors de l’arrestation, en
mars2010, de Jafar Panahi – Lion
d’or à la Mostra de Venise en
2000, avec Le Cercle – et de
Mohammad Rasoulof. «C’est encore la Maison du cinéma qui avait
plaidé la cause de Rasoulof auprès
du ministère lorsque celui-ci, sor-
tant de prison, avait voulu tourner
son film Au revoir, présenté à Cannes en mai 2011 », ajoute-t-il.
Exilé à Paris, le musicien et
compositeur iranien Abbas
Bakhtiari suit l’évolution des événements. Les tensions entre le
monde du cinéma, considéré comme « un parti politique en contact
avec l’étranger », et le pouvoir
n’ont cessé de monter depuis la
réélection de Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009, dit-il. « Il y a
un mois, sur une chaîne télévisée,
le ministre de la culture a dit que,
désormais, aucun cinéaste ne pourrait envoyer un film dans un festival étranger sans l’autorisation du
gouvernement», témoigne-t-il. La
dissolution de la Maison du cinéma marque un tour de vis supplémentaire. Vingt-quatre syndicats
de la Maison du cinéma – qui en
compte vingt-neuf au total – ont
réagi en soulignant que le gouvernement iranien était perdant
dans cette affaire. La Maison du
cinéma n’est pas un bâtiment,
écrivent-ils en substance, elle est
en chacun de nous. Une façon de
dire que rien ne pourra empêcher
les cinéastes de tourner. « Le cinéma en Iran ne sera jamais mort,
54millions d’Iraniens ont un téléphone portable… », poursuit
Abbas Bakhtiari, fondateur du centre culturel Pouya, dans le
10e arrondissement de Paris.
Mais le geste le plus symbolique revient au réalisateur iranien
Bahman Farmanara : il vient de
rendre toutes les récompenses
qu’il avait reçues durant sa carrière au festival de cinéma iranien
géré par l’Etat, le FAJR. En échange, on lui a donné un reçu. Des
appels à boycotter ce festival, qui
a lieu chaque année au mois de
février, commencent à circuler. p
Clarisse Fabre
Au temps des jeunes
Japonaises en fleur
Le film a beau être le fruit des studios Ghibli,
Goro Miyazaki n’a pas le génie de son père
Isabelle Regnier
Film français de Raphaël Siboni. Avec
HPG, Phil Holliday (1 h 18).
Un singe sur la planète des hommes
L’histoire de Nim –objet d’étude, d’amour et d’abandon– en dit long sur notre espèce
Le Projet Nim
N
pvv
oussommesen1973. Le professeur Herbert Terrace,
psychologue à la Columbia
University de New York lance le
projet Nim, du nom du chimpanzé
qui fait l’objet de cette expérience
sur le long terme. Celle-ci consiste
à confier l’animal à une famille
humaine pour expérimenter ses
capacités à acquérir le langage.
Quatre ans plus tard, le projet est
abandonné sur un fiasco relativement cuisant. Que s’est-il passé
entre-temps et qu’est-il advenu de
Nim ensuite ? C’est ce que nous
apprend le documentaire de James
Marsh, en s’inspirant du livre d’Elizabeth Hess, Nim Chimpsky, the
Chimp Who Would Be Human.
L’histoire est édifiante et pourrait bien s’apparenter à un mélodrame. Alternant images d’archives, entretiens avec les principaux
protagonistes de cette aventure et
scènes reconstituées, le réalisateur se lance dans un récit riche en
rebondissements. L’animal, séparé à l’âge de 2 semaines d’une mère
vivant en captivité, est d’abord
confié à Stephanie Lafarge, une
ex-étudiante du professeur Terrace, qui devient sa « mère adoptive ». Le lien fusionnel qui s’instaure entre elle et l’animal entrave
toutefois la pédagogie du projet.
Bob Ingersoll, un étudiant qui se prend d’amitié pour Nim . DR
Herbert Terrace, qui est autorisé à
disposer d’une propriété appartenant à l’université, confie alors
Nim à Laura-Ann Petitto, une
jeune fille de 18 ans qui devient en
1975 sa deuxième mère adoptive,
tandis que Joyce Butler est chargée
d’enseigner la langue des signes à
l’animal.
Procès rétrospectif
Quand Laura-Ann, effrayée par
l’aventure, se retire, Joyce prend le
relais. Quelques avanies plus tard,
avouant sa déception, Herbert Terrace met fin à l’expérience en 1977.
C’est alors que le véritable calvaire
commence pour ce singe relativement choyé qui, parvenu à l’âge
adulte, a toujours vécu parmi les
humains.Restituéà l’Institutd’étude sur les primates de l’Oklahoma,
il doit y faire l’apprentissage de ses
congénèreset delacage,etsurmonter l’abandon de sa famille humaine. Bob Ingersoll, un étudiant qui
travailleà l’institut, se prend toutefois d’amitié pour lui, mais ne saura empêcher la vente de Nim à un
laboratoire scientifique qui se livre
sur lui à des tests de vaccination.
Arraché à ce purgatoire grâce à
l’intervention d’un avocat, Nim
termine ses jours au Texas, dans le
ranch d’un ami des animaux où
son ami Bob, le seul qui lui soit resté fidèle, réussit à lui adjoindre
deux compagnons. Le film se termine sur cette image relativement
apaisée, tandis que la voix narrative nous demande si le singe pourra jamais pardonner aux hommes
le mal qu’ils lui ont fait. Faute de
répondre à cette question, on peut
argumenter le sentiment d’embarras et d’intérêt suscité par ce film.
L’embarras tient à sa manière
de dramatiser le récit et d’instruire
une sorte de procès rétrospectif,
écologiquement correct. L’intérêt
provient de la folie humaine dont
le film témoigne à son corps défendant, au point de frôler le comique.
Stephanie Lafarge adopte le chimpanzé sans demander l’avis de sa
famille,lui faitfumerdu shit,déclare que sa relation avec lui rendait
incompatible celle qu’elle avait
avec son époux. Le professeur Terrace, sous le couvert de l’expérience, entretient des relations assez
troubles avec les mères adoptives.
Et jusqu’à ce pauvre Nim, dont le
contact avec l’humanité semble lui
avoir davantage appris à mordre
qu’à parler. Un Werner Herzog
aurait signé là-dessus quelque chose de grandiose. p
Jacques Mandelbaum
Documentaire américain de James
Marsh (1 h 39).
L’adaptation d’un « shojo manga », genre destiné à un public
féminin de moins de 15 ans. WARNER BROS
La Colline aux
coquelicots
C
pvv
haque matin, Umi hisse des
pavillons au mât de son jardin qui domine la baie de
Yokohama. Nous sommes en 1963,
son père a disparu en mer et elle
maintient ainsi son souvenir.
L’amoureux de cette adolescente,
Jun, vit, lui, avec un père adoptif
peu communicatif. On s’intéresse
à ces filiations, parce que ce dessin
animé sorti des studios Ghibli est
l’œuvre de Goro Miyazaki, fils de
Hayao. Mais l’aurait-on remarqué
sans ça ? La Colline aux coquelicots
estadapté d’un shojo manga (destiné à un public féminin de moins
de 15 ans), genre auquel il emprunte une mièvrerie certaine. Les
amoursd’Umi et Jun seront contrariées par des révélations successives sur leur généalogie et l’autre fil
narratif – la rénovation d’un foyer
lycéen menacé par les autorités
scolaires – est convenu, pour rester poli.
Pourtant, l’histoire a intéressé
Hayao Miyazaki, qui en a tiré un
scénario avant de le confier à son
fils. Contrairement au parti pris
spectaculaire des Contes de Terremer, son premier long-métrage,
Goro Miyazaki a choisi cette fois la
minutie de la reconstitution historique. Plus que les tribulations des
jeunes personnages sans consistance, c’est ce luxe de détails qui
permet à La Colline aux coquelicots de passer l’écran.
On est à la veille des Jeux olympiques de Tokyo de 1964, le Japon
finit de rentrer dans le concert des
nations, la société de consommation recouvre peu à peu les us et
rituelsde l’ère impériale. Il ne manque pas un enjoliveur aux vieilles
Toyota, les bâtiments flambant
neufs du Japon reconstruit surgissent au milieu de l’habitat traditionnel. On retrouve les décors des
derniers films d’Ozu, habités de
jolies figures presque fantomatiques. p
T. S.
Film d’animation japonais de Goro
Miyazaki (1 h 31).
24
0123
cinéma
Mercredi 11 janvier 2012
ppp excellent
ppv à voir
Spielberg, la master class américaine
nRetrouvez l’intégralité
de la critique sur Lemonde.fr
pppexcellent
U
n J. Edgar
Film américain de Clint Eastwood
(2 h 17).
Il n’y a pas
de rapport sexuel
Film français de Raphaël Siboni
(1 h 18).
pvvpourquoi pas
Le Projet Nim
Documentaire britannique
de James Marsh (1 h 33).
La Colline aux coquelicots
Film d’animation japonais
de Goro Miyazaki (1 h 31).
la première guerre mondiale.
Spielberg a fait appel au meilleur
« horse whisperer » (homme qui
murmure à l’oreille des chevaux),
d’Hollywood, Bobby Lovegren,
qui a obtenu des performances
fantastiques de la dizaine d’animaux qui tiennent le rôle de Joey,
le cheval de guerre.
Truffaut
Puisqu’il était sur la scène
d’une institution sur les bancs de
laquelle François Truffaut avait
usé ses fonds de pantalon, Spielberg s’est souvenu de sa rencontre avec le réalisateur de L’Enfant
sauvage qui accepta à sa grande
surprise de jouer dans Rencontres
du troisième type. Le cinéaste
américain se souvient avoir trouvé le titre en anglais du film,
Small Change.
Le public a eu à peine le temps
de poser trois questions et puis
Steven Spielberg s’en est retourné, peut-être à Lincoln, un film
qu’il est en train de monter avec
le logiciel Avid, après être resté
fidèle au montage analogique jusqu’à Indiana Jones et le crâne de
cristal. Mais l’homme qui a fait de
Tintin une créature de pixels a
promis qu’il continuerait toujours à tourner en 35 mm. p
T. S.
Cycle Steven Spielberg, Cinémathèque
française, 54, rue de Bercy, Paris 12e.
Jusqu’au 3 mars. Cinematheque.fr
Margaret Thatcher
déplace toujours
les foules britanniques
Pour son premier week-end d’exploitation au Royaume-Uni, du 6
au 8 janvier, La Dame de fer, la biographie filmée dans laquelle Meryl
Streep incarne la première ministre Margaret Thatcher, a rapporté
2,1 millions de livres (2,54 millions
d’euros) de recettes, soit trois fois
plus que The Queen, de Stephen
Frears, sorti en 2006. Le premier
ministre, David Cameron, a, pour
sa part, regretté que le film montre
Margaret Thatcher en proie à la
démence sénile. La Dame de fer, qui
doit sortir en France le 15février, a
pour réalisatrice Phyllida Lloyd,
l’auteur de Mamma Mia ! Le film.
« Melancholia »,
meilleur film de 2011 pour
les critiques américains
L’HISTOIRE LES A SÉPARÉS LA MUSIQUE LES A RÉUNIS
Melancholia, du réalisateur danois
Lars von Trier, a été désigné samedi 7 janvier meilleur film de l’année 2011 par la société nationale
des critiques de films américains
(NSFC). Les récompenses de la
NSFC, qui est constituée de cinquante-huit critiques travaillant
pour les grands journaux américains, donnent des indications
pour les Oscars, attribués le dernier dimanche de février.
Une séparation, du réalisateur iranien Asghar Farhadi, Ours d’or à
Berlin, a été salué comme le
meilleur film étranger de l’année
écoulée. The Artist, de Michel Hazanavicius, bien placé dans la course
aux Oscars, n’a pas été retenu.
– (Reuters.)
Lisbeth Salander
s’installe à Hollywood
UN FILM DE SAFINEZ BOUSBIA
Avec les musiciens de l’orchestre El Gusto
Malgré des résultats inférieurs
aux attentes de Sony Pictures, le
studio hollywoodien a annoncé la
mise en chantier de la suite des tribulations de Lisbeth Salander, l’héroïne de Millenium. Aux EtatsUnis, le film de David Fincher adapté du roman de Stig Larsson a rapporté 77 millions de dollars
(60,2 millions d’euros). Il doit sortir en France le 18 janvier. Selon le
site Deadline Hollywood, Sony
attend 200 millions de dollars de
recettes mondiales contre les 300
initialement escomptés.
Film français de Jacques Richard
(1 h 17).
Sur un scénario coécrit par feu
Roland Topor, voici une farce noire qui voit, sur fond de meurtres
en série, l’orpheline du titre tomber amoureuse d’un magicien qui
devrait logiquement la sauver des
bras d’un juge pervers. Satire provinciale et truculence égrillarde
sont au rendez-vous, sans atteindre la grâce du maître du genre,
Jean-Pierre Mocky. p J. M.
n Dix jours en or
n Dans la tourmente
Steven Spielberg conseille David Kross sur le tournage de « Cheval de guerre ». DAVID APPLEBY/DREAMWORKS II
est une charge virulente contre les
grands médias, globalement accusés de connivence idéologique avec
un pouvoir lui-même inféodé à l’ordre capitaliste. Non dépourvu de
fondements, le film n’échappe pas
aux principaux défauts du genre:
le raccourci et la facilité. p J. M.
n L’Orpheline avec en
plus un bras en moins
ppvà voir
berg a déroulé le catalogue des
films « terriens » du maître du
western (Qu’elle était verte ma vallée, Les Raisins de la colère,
Tobacco Road). Plus tard, la
conversation est revenue sur
Ford qui, contrairement à Spielberg, n’était pas maître de son
œuvre, puisqu’il n’avait pas le
droit au final cut, le contrôle du
montage définitif : « Ford montait son film en tournant, il ne faisait pas de prises de couverture, il
avait le final cut de fait » a fait
remarquer le réalisateur d’ET.
Il a été aussi question de chevaux, puisque Cheval de guerre
raconte l’histoire de l’un d’eux,
des champs du Devon au no
man’s land de la Somme, pendant
vvv à éviter
Les films de la semaine
Nous avons assisté à la «Leçon de cinéma» que le cinéaste a donnée à la Cinémathèque française
ne rangée de berlines noires devant la Cinémathèque française donnait au
parc de Bercy des airs de Croisette, lundi 9 janvier. A l’intérieur du
bâtiment, Steven Spielberg, l’un
des seuls cinéastes capable de faire jeu égal avec Angelina Jolie sur
le terrain de l’enthousiasme
public et de l’hystérie médiatique
donnait une master class. Il a parlé pendant un peu plus d’une heure de son film qui venait d’être
projeté, Cheval de guerre (sortie
en France le 22 février), de celui
qu’il est en train de monter, Lincoln, de François Truffaut et de
John Ford.
Il fut sûrement une époque où
le terme de master class avait
quelque chose à voir avec l’enseignement. Il ne s’agit plus aujourd’hui que d’écouter avec respect
et enthousiasme un artiste parler
de son travail. Le président de la
Cinémathèque, Costa-Gavras
– qui, avec son directeur, Serge
Toubiana, faisait office de maître
des cérémonies –, a endossé résolument le rôle de l’ingénu : « Je
vais poser une question un peu
technique, car il y a sûrement de
futurs cinéastes dans le public :
comment dirigez-vous les
acteurs ? » Spielberg a répondu de
bonne grâce (tout est dans le casting et dans l’écoute) et a fait preuve tout au long de l’échange d’une
alacrité intellectuelle et d’une
culture cinéphile éblouissantes.
Lorsque Serge Toubiana a fait
remarquer la parenté entre le
début de Cheval de guerre (qui
commence sur une ferme anglaise, au début du XXe siècle) et certains films de John Ford, Spiel-
pvv pourquoi pas
Film français de Christophe
Ruggia (1 h 45).
Commencé sur le mode social,
Dans la tourmente vire bientôt
au thriller politique, après que
les deux héros (interprétés par
Clovis Cornillac et Yvan Attal)
ont décidé de vider le coffre-fort
de leur entreprise. Ce passage
acrobatique d’un genre à l’autre
ne comblera ni les amateurs de
Ressources humaines ni les fans
de Quantum of Solace. p T. S.
n El Gusto
Documentaire irlandais de Safinez
Bousbia (1 h 28).
La réalisatrice a cherché et trouvé
les survivants de l’âge d’or du
chaabi (musique populaire d’Alger, qui faisait danser les musulmans et les juifs). Elle a ensuite
recueilli leurs souvenirs et provoqué la formation de l’orchestre El
Gusto dont elle a capté les premiers concerts. La forme du film
n’est pas tout à fait à la hauteur
de cette histoire souvent tragique. p T. S.
n Intruders
Film espagnol de Juan Carlos
Fresnadillo (1 h 41).
Ce film continental promène un
fantôme terrifiant d’Espagne à
Londres. Clive Owen est censé être
un ex-petit garçon espagnol, poursuivi par un spectre dont on ne
sait s’il est surgi de son imagination ou s’il menace vraiment sa
famille. Ce thème délicat est traité
avec les outils les plus spectaculaires du cinéma de genre. p T. S.
n Les Nouveaux
Chiens de garde
Documentaire français de Gilles
Balbastre et Yannick Kergoat
(1 h 44).
Inspiré du livre éponyme de Serge
Halimi paru en 1997, ce documentaire signé par deux journalistes
Film français de Nicolas Brossette
(1 h 35).
Commercial peu amène, Marc
Bajau (Dubosc) parcourt malgré
lui la France pour rendre un petit
garçon à son supposé père. Crispé
sur son désir de bien faire, ce
road-movie sentimental additionne guitares, chansons à texte, sourires entre deux larmes et communion des exclus. Claude Rich,
en vieux déboussolé, est un régal
exaspérant. Dubosc, si concentré
qu’il en perd tout naturel, finit
par y gagner une authenticité
paradoxale : la seule vraie découverte – mais pas des moindres –
de ces Dix jours en or. p
Noémie Luciani
n Parlez-moi de vous
Film français de Pierre Pinaud
(1 h 29).
Melina (Karine Viard) est une célèbre animatrice de radio, qui
recueille sur une tranche nocturne les confessions intimes de ses
auditeurs. Mais cette femme, hautaine et solitaire, souffre aussi,
secrètement, d’une blessure intime, que le film révèle : venue d’un
milieu modeste, elle a été abandonnée par sa mère. Entre mélo et
humour discret, elle se met en
quête de ses origines. Un parcours
auquel le film s’attache de manière bien appliquée. p J. M.
vvvon peut éviter
n The Darkest Hour
Film américain de Chris Gorak
(1 h 29).
Quatre jeunes Américains survivent à une attaque extraterrestre
dans une boîte de nuit moscovite. C’est tellement idiot qu’on se
demande si l’on n’est pas face à
une parodie. Jusqu’à ce que la
question cesse d’être intéressante. p J.-F. R.
Les meilleures entrées en France
Nombre de
semaines
d’exploitation
Nombre
d’entrées (1)
Nombre
d’écrans
Evolution
par rapport
à la semaine
précédente
Total
depuis
la sortie
Intouchables
10
539 174
810
– 45%
17 427 366
MI : Protocole fantôme
4
219 952
616
– 47%
2 095 585
Le Pacte
1
213 178
266
_
213 178
Une vie meilleure
1
208 470
223
_
208 470
Alvin
et les Chipmunks 3
3
192 501
602
– 68%
1 689 815
Hollywoo
5
151 692
483
– 48%
2 108 435
La Délicatesse
3
121 060
359
– 33%
574 697
Une nuit
1
113 395
166
_
113 395
Hugo Cabret
4
111 604
663
– 59%
1 124 040
Le Chat Potté
6
104 516
671
– 74%
3 615 939
Source : Ecran Total
(1) Période du 5 au 8 janvier inclus
Pour le chroniqueur de ce « box-office », le capital de sympathie
d’Intouchables s’est éventé. On ne peut décemment aimer un film qui,
occupant la première place du tableau depuis maintenant dix semaines, vous transforme en galérien du commentaire. Du moins, cette
semaine, y a-t-il une information inédite : avec le score de 17 427 366
entrées, Intouchables vient de dégommer le film qui occupait la troisième marche du podium de la meilleure fréquentation de tous les
temps : La Grande Vadrouille (17 270 162). Avalera-t-il tout cru le
deuxième (Bienvenue chez les Ch’tis : 20 480 376), avant de faire chavirer le premier (Titanic : 20 757 887) ? En attendant, la vie du cinéma
continue et permet au film de Cédric Kahn, Une vie meilleure, de décrocher la meilleure moyenne de spectateurs par copie (935), suivi par
Take Shelter (801).
0123
disparitions
Mercredi 11 janvier 2012
Dessinateur du saugrenu et de la folie douce
Résistant, gaulliste
intraitable
Ronald Searle
Pierre Lefranc
R
ésistant, proche du général de Gaulle à l’Elysée, assureur, préfet, président de la Sofirad… Pierre Lefranc
eut mille vies au service d’une seule cause : le gaullisme. D’une fidélité intraitable,
il défendait la « vraie » croix de Lorraine
contre ceux qui en prenaient à leur aise
avec l’héritage, de Georges Pompidou à Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy.
Mort le samedi 7 janvier à l’hôpital du
Val-de-Grâce, à l’approche de ses 90 ans,
Pierre Lefranc était né à Paris le 23 janvier
1922. Il a 18 ans lorsqu’il participe, le
11 novembre 1940, à une manifestation
antinazie aux abords de l’Arc de triomphe.
Poursuivi par des soldats de la Wehrmacht, blessé à la jambe, il est incarcéré à
la Santé puis à Fresnes.
N
é le3 mars 1920,à Cambridge (Angleterre), Ronald
William Fordham Searle
est mort le 30 décembre
2011, à Draguignan (Var). Il
était issu d’une famille
ouvrière de Cambridge que rien ne signalait, à quelques détails près : son père
livrait des bagages ; sa mère lisait l’avenir
dans le thé;ses cousines faisaientfemmesserpents au music-hall ; l’oncle Sid était
peintre – en bâtiment dans la semaine, de
natures mortes le dimanche. On ignore si
cela déclencha sa vocation, mais toujours
est-il que la main de Ronald Searle se lance
sur le coup des 5 ans : « Toutes les possibilités que pouvaient me donner une simple
plume, un simple crayon, exercèrent sur
moi une sorte de fascination qui tourna
vite à l’obsession. Personne ne s’intéressait
particulièrement à mes dessins, personne
ne semblaitchoqué parleur caractère spontanément grotesque. Tout cela paraissait
bien naturel pour un garçon qui se servait
de sa main gauche… »
Car la main de ce gaucher ne courait pas
sur la feuille, elle dansait. Il faut entendre
Desclozeaux (dessinateur au Monde, fon-
3 mars 1920 Naissance à Cambridge
(Angleterre)
1939 Soldat dans le génie militaire
1946 Publication de ses dessins de
guerre
1973 Rétrospective à la Bibliothèque
nationale, à Paris
30 décembre 2011 Mort à Draguignan
(Var)
dateur de l’Association des amis de
Ronald Searle) évoquer avec enchantement ses entrechats, sa vitesse, l’exactitude du détail et l’allégresse des taches comme voulues. Searle fascine les dessinateurs. Cemélange de grâce et de méchanceté, ces fiançailles du quotidien avec la folie
douce, ce discret dérèglement des sens et
de la raison dont l’idée semble précédée
par le trait, ont de quoi en effet. A 15 ans, il
publie dans le quotidien de Cambridge. Et
ne se sépare de sa barbiche qu’en s’engageant dans le génie militaire en 1939.
Pendant la guerre, prisonnier des Japonais, Searle noircit des feuilles qu’il roule
dans des bambous. Autour, ses codétenus
25
Ci-dessus : Ronald Searle en 1999. LOUIS
MONIER/RUE DES ARCHIVES Ci-contre : son dernier
dessin, sa carte de vœux 2012, était
dédié à sa compagne, Monica, disparue
en 2011. RONALD SEARLE
tombent du choléra, de la malaria, etc., lui
dessine le camp, la chambrée, les décharnés. Le jour, comme les copains, il
construit le pont de la rivière Kwai (air
connu). Trois cents de ses dessins, déposés
au Musée de la guerre, serviront à la documentation du film de David Lean. Certains
sont publiés en 1946, dans le livre de Russell Braddon, The Naked Island. D’autres, à
Paris, aux éditions Montbrun. Très vite, on
le réclame partout : Holiday, Punch, The
New Yorker, dont il devient la star, Life
Magazine pour qui il couvre la conférence
de Genève, plus tard, Le Monde.
Pourquoi les dessinateurs dessinent-ils
des chats ? Parce qu’ils les aiment. Ceux de
Searle ne réussissent pas forcément dans
la vie (Chat détective camouflé en tapis).
Les cochons s’en tirent mieux (Déjeuner
sur l’herbe). Mais que faire de l’éléphant
qui considère tristement les tronçons de
sa trompe ? Et de cet escargot coincé sur
un pic qu’il vient d’escalader? La rétrospective montée à la Bibliothèque nationale en
1973 permet de suivre toutes ses pistes : la
satire, la prémonition, la caricature, le
déroutant, le dégoûtant, le comique pur,
le bizarre, le saugrenu, le joli, avant de finir
comme le type qui se noie dans les motifs
tarabiscotés du tapis.
Motifs qui ne sont pas loin d’arabesques, d’arcs-en-ciel dans le goût de l’esthétique hippie, même s’il ne fumait que des
Montecristo. Comme les jambages de ses
F, quand il dédicace un livre « affectueuse-
23 janvier 1922 Naissance à Paris
Août 1944 Parachuté dans l’Indre
1959-1963 Auprès du général
de Gaulle à Matignon puis à l’Elysée
7 janvier 2012 Mort à Paris
ment » à ses amis. Et sa signature tient du
miracle graphique. Les dessinateurs de sa
garde rapprochée – Pancho, Puig Rosado,
Kerleroux, Bonnot, Page-Rolo et Desclozeaux – lui servent de haie moqueuse à la
remise de sa Légion d’honneur (2007). Ce
dont ils parlent, c’est sa voix, ce regard très
doux, son accent, et les lunettes carrées.
Après avoir séjourné à Paris (1961-1975),
Ronald Searle et sa compagne, Monica, disparue le 25 juillet 2011, s’étaient installés à
Tourtour, dans le Var.
Ses dessins d’animation sont peu
connus. Son générique du film Those
Magnificent Men In Their Flying Machines
(Ces merveilleux fous volants dans leurs
drôles de machines) devrait être au Lou-
vre ! Sa série la plus connue en Angleterre,
The Terror of St Trinian’s College, texte de
Timothy Shy (à partir de 1952), n’est pas traduite. Il se trouverait aujourd’hui une
demi-douzaine de ligues de vertu et presque tous les politiques pour interdire
illico le sadisme ricanant de ces chipies en
jupon.
Puisqu’on ne se lasse jamais de traquer
– l’œdipe est inlassable – des références,
des modèles, chez Ronald Searle comme
chez les autres, on parle de Grosz, de Picasso… Entrons désormais dans ce temps où il
faudra tenir Ronald Searle pour ce qu’il
est : un fondateur, un bienfaiteur de l’imaginaire, un gaucher magnifique. p
Libéré par miracle, il passe en zone libre
et rejoint le mouvement de résistance
Combat. Il fréquente brièvement l’Ecole
des cadres d’Uriage, en Isère, où il fait la
connaissance d’Hubert Beuve-Méry, futur
fondateur du Monde, puis décide de rallier
Londres en passant par l’Espagne où il est
emprisonné quelques mois avant de parvenir, via le Maroc, à gagner l’Angleterre.
En août 1944, lieutenant, il est parachuté
dans l’Indre pour prêter main-forte aux
maquisards qui harcèlent les troupes allemandes remontant vers le nord. Il terminera la guerre au sein de la 1re armée française de De Lattre. Démobilisé, il devient
chargé de mission au ministère de l’économie puis rejoint le monde des assurances.
Parmi les premiers adhérents au Rassemblement du peuple français (RPF),
créé par de Gaulle en 1947, il en devient
secrétaire national aux jeunes et aux étudiants. De 1947 à 1951, il est conseiller
municipal de Brive-la-Gaillarde (Corrèze).
Aux côtés du Général de 1952 à 1958 lors de
sa « traversée du désert », il devient son
chef de cabinet à Matignon (1958-1959)
puis le suit à l’Elysée comme chargé de
mission (1959) et conseiller technique
(1961-1963). Après avoir été deux ans préfet de l’Indre, Pierre Lefranc est nommé en
1965 PDG de la Sofirad, la société qui gère
Francis Marmande
Photojournaliste et portraitiste de Marylin Monroe
Eve Arnold
E
n dix ans de collaboration avec
Marilyn Monroe, Eve Arnold a su
saisir la star au naturel, signant
des portraits qui ont marqué la
mémoire collective. Mais l’Américaine fut aussi l’une des rares
femmes photojournalistes dans les années
Naissance 21 avril 1912 Naissance
à Philadelphie
1960 Tournage de « Misfits »
1979 Reportage en Chine communiste
4 janvier 2012 Mort à Londres
1950: première membre féminine de l’agenceMagnum,elleasuiviavecpassionlesimmigrants et les défenseurs des droits civiques, a
faitle portrait d’hommes politiques ou mené
de longs reportages en Chine communiste et
dansl’AfriqueduSuddel’apartheid.Laphotographe est morte à Londres le 4janvier, quelques mois avant son centième anniversaire.
Fille d’un rabbin russe installé à Philadelphie, Eve Arnold se destine à devenir médecin, jusqu’à ce que son petit ami lui offre un
appareil photo bon marché. Une révélation.
En1948,elles’inscritàlaNewSchoolfor Social
Research de New York, où elle apprend le
métier auprès d’Alexey Brodovitch, célèbre
directeur artistique du Harper’s Bazaar. Ce
dernier apprécie son audace : lorsqu’elle lui
montreun sujet mode inattendu sur Harlem,
il l’encourage à approfondir. Cela devient un
reportage au long cours qui lui vaudra sa premièrepublicationen1951,danslePicturePost,
Avec Marilyn Monroe sur le tournage de « Misfits », en 1960. EVE ARNOLD/MAGNUM/AP
en Grande-Bretagne.Elle couvriraensuite des
terrains variés, avec une prédilection pour les
sujetssociauxetlapolitique.En1951,ellecommence à travailler à l’agence Magnum. Elle
n’hésite pas à suivre la montée de Nation of
Islam, même si sa présence lui vaut quelques
crachats. On lui doit un portrait frappant de
MalcolmX en1961, deprofil,le chapeau fieret
la chevalière ornée du croissant de l’islam.
Elle signe aussi de nombreux sujets sur les
femmes, dont un reportage remarqué sur les
cinq premières minutes de vie d’un enfant
pour le magazine Life, en 1959. «Il y a, disaitelle, des thèmes qui reviennent dans mon travail. J’ai été pauvre et j’ai voulu photographier
lapauvreté;j’aiperduunenfantetj’étaisobsédéeparlanaissance;jem’intéressaisàlapolitique et je voulais savoir comment elle affectait
nos vies ; je suis une femme et je voulais en
savoirplussur les femmes.»Mais c’estsontravail sur les acteurs d’Hollywood qui reste
dans les mémoires. Un reportage terrible,
paru en 1959 dans le magazine Life, montre
Joan Crawford luttant contre le temps et les
chairs flasques à coups de recourbe-cils et de
glaçons sur le visage. Avec Marilyn Monroe,
son sujet le plus célèbre, Eve Arnold va travailler près de dix ans, livrant des milliers de
portraits et plusieurs livres. « Quand nous
nous sommes rencontrées, a dit la photographeàlaBBC,nousétionsdeuxjeunesdébutantes. Elle était une starlette et n’avait pas encore
sa place dans la hiérarchie d’Hollywood. Je
commençaiscommephotographe.Aucunede
nous deux ne maîtrisait son métier, et cela a
créé un lien entre nous.»
Ses images se distinguent par leur approche naturelle, peu sophistiquée : on voit
Marylin se coiffer, jouer avec un chien, dormirsouslesoleil.En1960,alorsqu’elletourne
son dernier film – Misfits –, plusieurs photographes sont appelés à couvrir l’événement,
mais ce sont les images lumineuses d’Eve
Arnold qui font sensation: elle isole l’actrice
sous le soleil cru du désert, seule en train de
répéter ou de dormir entre deux prises. Mais
elle fait aussi ressortir les nombreuses tensions de ce tournage difficile, entre un Clark
Gable épuisé et les crises conjugales du couple Arthur Miller-Marilyn Monroe.
En 1961, Eve Arnold s’était installée à Londres. Entre ses reportages dans le monde arabe ou en Chine communiste, elle a aussi réalisé des portraits de Margaret Thatcher, où la
Dame de fer a l’air particulièrement coincée.
«Margaret Thatcher détestait les photographes, a justifié la photographe à la BBC. Et elle
n’aimait pas beaucoup les femmes.» p
les participations de l’Etat dans les radios
dites « périphériques » (Radio Monte-Carlo, Europe n˚ 1, Sud Radio…), dont de Gaulle
tolère mal l’indépendance. Arrivé pour
reprendre les choses en main, le nouveau
PDG met de l’eau dans son vin, mais fera
quand même interdire, fin mai 1968, les
radios-téléphones utilisés par les reporters qu’il accuse d’être des « multiplicateurs ».
Fondateur des Comités pour la défense
de la République (CDR), Pierre Lefranc est
l’un des organisateurs de la manifestation
gaulliste du 30 juin 1968 sur les ChampsElysées. De Gaulle disparu, il cofonde, en
1971, l’Institut Charles-de-Gaulle dont il
sera secrétaire général et vice-président
(1984-1992). Le divorce est rapidement
consommé avec Georges Pompidou, qui
lui retire en 1973 la présidence de la Sofirad.Plusque jamais habité parune « certaine idée de la France », Pierre Lefranc s’insurge contre l’entrée de la Grande-Bretagne dans le marché commun, refusée par
de Gaulle, puis par les abandons de souveraineté provoqués par la construction
européenne, et soutient Jean-Pierre Chevènement à la présidentielle de 2002. En
2008, il fait partie des signataires d’un
appel,publié dansl’hebdomadaire Marianne, pour une « vigilance républicaine ». p
Claire Guillot
Bertrand Le Gendre
En 1979. ROGER-VIOLLET
26
& vous
0123
Mercredi 11 janvier 2012
Des œufs si précieux
L’une des vedettes du film Intouchables n’est autre
qu’un œuf, façon œufs impériaux de Fabergé :
Driss (Omar Sy) le subtilise à son futur employeur,
Philippe (François Cluzet), un riche aristocrate paraplégique, avant de le lui rendre, en signe de leur
amitié complice. Ces objets d’art, combinaison
d’émail et de pierres fines, ont été inventés par le
joaillier russe Pierre-Karl Fabergé à l’intention
d’Alexandre III et de Nicolas II de Russie, qui les
offraient à leurs épouses respectives. Aujourd’hui,
l’œuf de Fabergé, toujours en pierres et métaux précieux, souvent incrusté de diamants, a une autre
allure. Ajouré, coloré, moins chargé qu’autrefois,
de 6 à 7 cm en haute joaillerie et de 2 à 3 cm en fine
joaillerie, il se porte en pendentif (photo de gauche) et se vend dorénavant sur Internet. De leur
côté, en porcelaine de Limoges peinte à la main, Les
Cocotes, signées du designer José Levy, ne se
contentent pas de faire de l’œil (photo de droite).
Ces objets ouvragés par l’Atelier Le Tallec sont de
ravissantes boîtes à secrets (12 cm sur 9 cm, à partir
de 145 euros pièce). p Véronique Lorelle (PHOTOS DR)
Faberge.com ; Atelierletallec.com
Les injections anti-rides sur la sellette
Les produits de comblement sont mal contrôlés. Plusieurs d’entre eux ont été suspendus
Santé
L’Institut des rencontres de la forme parcourt
la France pour inciter les gens à se dépenser
L
es produits de comblement
de rides seront-ils le prochain
scandale après celui des prothèses mammaires de la société
Poly Implant Prothèse (PIP) ?
C’était en tout cas la « une » du quotidien The Times mardi 3 janvier.
Plus de cent soixante produits de
comblement de rides sont vendus
en Grande-Bretagne, sans contrôle
approfondi, affirme le quotidien.
Qu’en est-il en France ? Pas
moinsde 3 millions de seringues de
produit de comblement ont été
vendues entre 2003 et 2008. Un
marché en progression. Plus de
centdixproduitssontcommercialisés en France, par plus de vingtcinqfabricants.Atitredecomparaison, la Food and Drug Administration (FDA), chargée de la sécurité
des médicaments aux Etats-Unis,
n’a autorisé que quatre à cinq produits.
Outre les demandes classiques
(rides du lion, sillons nasogéniens,
pattes d’oie, cordes du cou), la
demande porte aussi sur le traitement des cernes, le décolleté, le dos
des mains, etc. Les techniques d’injection varient. Ce sont des gels
injectés dans la peau, quasiment
tous à base d’acide hyaluronique.
Contrairementàlatoxinebotulique, encore appelée botox, qui est
un médicament, les produits injectables en comblement des rides
sontdesdispositifsmédicaux,comme les implants mammaires. A ce
titre, ils ne sont donc pas soumis à
uneautorisationdemisesurlemarché, mais sont sous l’autorité d’une
directive européenne de 1993,
revue en 2007. Ils doivent porter
un marquage CE (Communauté
européenne). « Ce qui apporte un
label de qualité des produits, mais
pas obligatoirement de sécurité des
patients », souligne le docteur
Xavier Deau, vice-président du
conseil national de l’ordre des
Calculez votre
«quotient forme»
Santé
C
médecins. Une nouvelle directive
est en préparation.
« Tous ces produits ne sont pas
sans risque. Ils n’ont pas tous été
contrôlés », affirme le docteur
Deau, qui lance un cri d’alarme. En
effet, l’introduction dans la peau
d’un corps étranger peut provoquer des réactions cutanées immédiates (rougeur, hématome, œdème), retardées (allergie, pigmentation), ou, plus rarement, des granulomes (tumeurs de nature inflammatoire) ou des nodules peuvent
apparaître des mois, voire des
années après l’injection. Des effets
indésirables graves touchent
entre 0,1 % et 1 % des patientes,
selon l’Agence française de sécuri-
té sanitaire des produits de santé
(Afssaps).
L’Afssaps déconseille fortement
les produits non résorbables – il en
reste deux autorisés en France,
Redexis et Aquamid – et s’inquiète
du grand nomadisme des patients.
Les effets indésirables
graves touchent
entre 0,1 et 1 %
des patientes
Le risque est celui de l’engrenage
de la piqûre. Il est fortement
conseillé de garder l’historique des
produits injectés.
« Les données cliniques relatives
aux produits injectables de comblement des rides utilisés chez l’homme ne sont pas suffisantes pour
garantir la sécurité d’utilisation du
produit, notamment à cause d’effectifs insuffisants pour les études,
et de durée d’apparition tardive de
certains effets secondaires graves
tel que le granulome », alerte l’Afssaps sur son site. L’agence devrait
rendre dans les prochains jours les
conclusions d’une inspection
menée en 2009 et 2010 auprès
d’une dizaine de fabricants, qui a
abouti à la suspension de plusieurs produits (liste sur le site de
l’Afssaps).
Autre interrogation : « Un si
grand nombre de produits laisse à
penser que certains praticiens peuventprivilégier tel outelproduit par
intérêt financier, et leur utilisation
donne sans aucun doute lieu à des
conflitsd’intérêts.Cen’estpasacceptable. Il faut être transparent et dire
quel type de praticien peut réaliser
tel acte, et utiliser tel type de produit», affirme le docteur Deau.
« Une cellule de vigilance a été
créée en 2010 à la Société française
dechirurgieplastiquereconstructrice et esthétique et est en permanence en rapport avec l’Afssaps afin de
faire remonter les problèmes »,
explique le docteur Jean-Luc Roffé,
chirurgien, membre de cette société savante.
Le sujet fait débat et sera au centre du congrès de l’Imcas (International Master Course on Aging
Skin), rendez-vous mondial de la
médecineesthétique, le 27 janvier à
Paris, avec la publication d’une étudesurlescomplicationsdesinjectables et leur prévention. « L’Imcas
recommande que les produits injectables soient mis sur le marché avec
une autorisation proche de celle de
la FDA », plaide le docteur Benjamin Ascher, chirurgien plasticien.
Pour beaucoup, c’est l’ensemble
de la médecine esthétique qu’il
fautclarifier.«Iln’yapasderéférentiel, pas de protocole, pas d’environnement clair et sécurisé », constate
le docteur Deau.
Les pouvoirs publics tentent de
mettre de l’ordre dans cette profession. La loi Hôpital, patients, santé
et territoires de juillet 2009, dans
son article 61, tend à encadrer les
pratiques « à visée esthétique ».
Mais, plus de deux ans et demi plus
tard, le décret n’a pas encore paru. Il
devrait être publié en 2012, déclare-t-on au ministère de la santé.
Nicolas Thévenet,chef du département surveillance du marché des
dispositifs médicaux à l’Afssaps,
insiste : « Nous souhaitons un renforcement de la réglementation
européenne sur les dispositifs médicaux, notamment sur les produits à
visée esthétique, et sommes très
attentifs aux nouvelles substances.» p
Pascale Santi
n Sur le Web
Afssaps.fr
ourir le plus vite possible
sur une distance de
30 mètres, faire des pompes… Endurance, vitesse, coordination, souplesse : tout est mesuré.
Lancés lundi 9 janvier par l’Institut des rencontres de la forme
(IRFO), des tests, appelés « diagnoform», permettent à chacun d’évaluer sa forme physique.
Le but de l’IRFO : inciter les gens
à bouger. Une initiative qui fait
suite au rapport « Retrouver sa
liberté de mouvement », de JeanFrançois Toussaint, directeur de
l’Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport
(Irmes), remis fin 2008 au ministère de la santé. Un bémol : s’il existe
de nombreuses initiatives locales,
il n’y a guère de politique globale.
L’IRFO se veut l’interface entre les
scientifiques et les acteurs de terrain.
L’association, qui fonctionne
déjà dans le nord de la France,
veut œuvrer sur tout le territoire.
Adaptés à chaque âge, les tests
sont faits individuellement lors
d’événements sportifs, de rencontres de la forme dans les écoles, les
entreprises, les municipalités, les
prisons… Quelque 60 000 personnes ont déjà été évaluées. Plusieurs initiatives sont lancées :
100 000 collégiens et lycéens de
Rhône-Alpes devraient en bénéficier, 500 000 collégiens sur une
période de cinq ans en Alsace.
A l’issue du test, le « quotient de
forme » est établi. Un point de
départ nécessaire pour commencer ou reprendre une activité physique. A chaque fois, « les résultats
sont présentés de façon positive,
les points forts sont mis en avant,
l’idée étant de ne pas culpabiliser les gens », souligne Thibault
Deschamps, secrétaire général de
l’IRFO. Parfois, des conseils simples sont donnés : marcher au lieu
de prendre sa voiture, utiliser un
podomètre, prendre l’escalier, sortir à la station de métro précédente, faire de la natation…
A ce test peuvent s’ajouter des
questions sur l’alimentation, afin
d’établir un profil alimentaire, et
sur le bien-être. Des données épidémiologiques, sur l’environnement de la personne, sont aussi
collectées. Bricoler et faire le
ménage sont ainsi des activités
comptabilisées. Les tests sont
ensuite traités de façon anonyme
par l’observatoire de la forme.
Autre piste : créer des « chemins de la forme » dans les collectivités, aménager les escaliers, imaginer des espaces conviviaux qui
permettent de bouger et de se
détendre.
L’idée est née il y a dix ans d’un
constat jugé préoccupant : les performances physiques de la population reculent, et ce depuis les
années 1970. De plus, adultes et
Les performances
physiques de la
population reculent,
et ce depuis
les années1970
adolescents ne bougent pas suffisamment. Plus d’un jeune sur
deux n’utilise pas un mode de
transport actif (marche, vélo ou
rollers) pour se rendre à l’école et
ne suit pas les recommandations
internationales, qui préconisent
l’équivalent d’une heure d’activité physique chaque jour. Pourtant, une activité physique de
deux à deux heures et demie par
semaine, d’intensité modérée à
élevée, permet une diminution
significative du risque de mortalité et de certaines pathologies, martèle M. Toussaint.
L’Inserm indiquait en 2007 que
« la pratique régulière d’activités
physiques d’intensité modérée
contribue au bien-être subjectif et
à la qualité de vie globale ».
Bien que conscients de l’intérêt
de bouger plus pour leur santé, les
Français n’ont jamais été aussi
sédentaires. p
P. Sa
n Sur le Web
Irfo.fr
Education Une nuit pour s’orienter
Le centre d’orientation de la chambre de commerce et d’industrie de
Paris (CCIP) organise la sixième nuit de l’orientation, le samedi 21 janvier, à Paris. Seront proposés un speed-dating des métiers (près de
50 professions sont représentées), des conférences et ateliers thématiques, des tests de personnalité individuels, des conseils prodigués par
des spécialistes ainsi que des stands d’information.
CCIP. Bourse du commerce, 2, rue de Viarmes, Paris 1er.
Santé Les Britanniques invités à rester sobres deux
jours par semaine
Les Britanniques devraient s’abstenir de boire de l’alcool au moins deux
jours par semaine, afin de préserver leur santé, préconise une commission parlementaire dans un rapport publié lundi 9 janvier. Les recommandations actuelles se fondent sur le nombre d’unités d’alcool qu’il
est possible de consommer sans risque majeur pour la santé, mais les
consommateurs peinent parfois à évaluer le nombre d’unités contenues dans leur pinte de bière ou leur verre de vin. – (Reuters.)
0123
27
carnet
Mercredi 11 janvier 2012
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René Blum,
son époux,
Bernard et Ningnong Blum,
Françoise Blum,
Béatrice et Christian Bouma,
ses enfants,
Emilie, Stéphane, Samantha, Matthieu
et Louis,
ses petits-enfants,
ont la tristesse de faire part du décès de
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, née BERNARD,
survenu le mercredi 4 janvier 2012.
Les obsèques ont eu lieu le lundi
9 janvier, au cimetière de Neuilly-surSeine (Hauts-de-Seine).
Cet avis tient lieu de faire-part.
François Bouley,
son époux,
Aymeric, Laure, Emmanuel,
ses enfants,
Olivier et Emmanuelle Boret,
son frère et sa belle-sœur,
Ses neveux et nièces,
Sa famille
Et ses amis,
Claude BORET,
épouse BOULEY,
HEC 77, ENSPTT,
en sa cinquante-sixième année.
La célébration a eu lieu en l’église
Saint-Etienne, à Issy-les-Moulineaux,
le lundi 9 janvier 2012.
« Nul ne connaît ni le jour ni l’heure»
« Dieu accueille les justes
auprès de Lui. »
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/ 0 12 12 12
AU CARNET DU «MONDE»
Naissances
Shahrazad CHIDA
et Giuliano VASCOTTO
ont l’immen e joie d’annoncer la nai ance
de leur fille,
Alba, Nur, Perle,
le 7 décembre 2011, à Paris.
Famille Bouley,
35, rue Robespierre,
92130 Issy-les-Moulineaux.
Famille Boret,
23 bis, rue Jacques Boyceau,
78000 Versailles.
Catherine Coffin,
son épouse,
Sophie et Denis,
Julie et Benjamin,
ses filles et ses gendres,
Ses frères,
Sa famille
Et ses amis,
Son frère Iskander se réjouit avec eux.
ont la douleur de faire part du décès de
Lisa LAONET et Michel PLAZANET
ont la joie d’annoncer la naissance de
André-Guy COFFIN,
survenu le 7 janvier 2012, à Paris,
à l’âge de cinquante-six ans.
Fleur,
La cérémonie religieuse sera célébrée
le jeudi 12 janvier, à 10 heures, en l’église
Sainte-Marguerite, Paris 11e.
le 17 décembre 2011, à Paris.
[email protected]
Pacs
Guyancourt (Yvelines). Nîmes (Gard).
Ni fleurs ni couronnes.
8, rue Jaucourt,
75012 Paris.
Ce 10 janvier 2012,
Martine Dupont,
Maxime et Anselme,
Catherine DURAS
et Malik BROURI
ont la douleur de faire part du décès de
ont scellé leurs deux années d’union
par un pacs.
Gilles DUPONT,
survenu le 4 janvier 2012,
à l’âge de cinquante-sept ans.
[email protected]
Décès
Pierre Malifaud,
son époux,
Emmanuel, Jean, Marianne,
ses enfants,
Ses petits-enfants,
ont vu s’éteindre
Andrée,
le mardi 3 janvier 2012,
à l’âge de quatre-vingt-douze ans.
Une messe a été célébrée le samedi
7 janvier, à 10 heures, au couvent
des Dominicains, 20, rue des Tanneries,
Paris 13e.
M. et Mme Pierre Blondel,
son frère et sa belle-sœur,
Sœur Monique Blondel,
sa sœur,
Mme Jacques Blondel,
sa belle-sœur,
Les familles François et Blondel,
Ses filleuls,
Ses amis de Tunisie,
ont la tristesse de faire part du rappel
à Dieu dans sa quatre-vingt-neuvième
année de
Anne-Marie BLONDEL,
chevalier dans l’ordre national du Mérite,
chevalier
dans l’ordre des Palmes académiques.
La messe de funérailles aura lieu
le jeudi 12 janvier 2012, à 10 heures,
en la chapelle des Petites-Sœurs
de l’Assomption, 57, rue Violet, Paris 15e.
Un étranger qui avait choisi la France,
celle des droits de l’Homme.
Un étranger qui avait choisi Paris,
la Seine, une île.
7, rue des Dames,
75017 Paris.
Christine Garrett,
Olivier et Suki Dutard,
Patrice et Catherine Dutard,
Béatrice et Jean-Marc Durkowski,
ses enfants,
Quentin et Elodie,
Samantha et Jean Noël,
Sidonie et Mathieu, Félicie et Agni,
Chloé, Marie-Eve, Pierre-Valérie
et Géraldine, Mathilde, Arthur, Louise,
Zacharie, Saï et Nola,
ses petits-enfants et arrière-petits-enfants
ont la tristesse de faire part du décès de
Suzanne DUTARD,
née SAVARZEIX,
survenu le 7 janvier 2012,
à l’âge de quatre-vingt-dix ans
Zette s’est éteinte paisiblement munie
des sacrements de l’église et a rejoint
son époux,
La cérémonie religieuse sera célébrée
le vendredi 13 janvier, à 10 h 30, en l’église
Saint-Jacques, 167, boulevard Bineau,
Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine).
L’inhumation aura lieu au cimetière
du Montparnasse dans la sépulture
de famille.
Robert GENSBURGER,
s’en est allé paisiblement un matin
de décembre.
Il sera inhumé, entouré de sa famille
et de ses amis, au cimetière de Lèves
(Chartres), le jeudi 12 janvier 2012,
à 11 heures.
Marion Brière-Fieschi,
sa fille,
André Fieschi,
son frère,
ont la tristesse de faire part du décès de
Luce FIESCHI,
survenu à Paris, le 9 janvier 2012.
La cérémonie religieuse aura lieu
le mercredi 11 janvier, à 14 h 30, en l’église
Saint-Sulpice, Paris 6e.
Françoise et Ken Moore,
Solange Garnier,
ses enfants,
Géraldine Bouchot
et Jean-Claude Ngniah,
Charlotte Moore,
Pascale Bouchot,
Dominique Bouchot,
ses petits-enfants,
Théophile et Mathis,
ses arrière-petits-fils
Ainsi que toute la famille,
ont la tristesse de faire part du décès de
Mme Suzanne GARNIER,
survenu à Vaucresson, le 7 janvier 2012,
à l’âge de quatre-vingt-onze ans.
La cérémonie religieuse sera célébrée
le jeudi 12 janvier, à 10 h 30, en l’église
Saint-Louis de Garches.
L’inhumation aura lieu à Blois,
dans l’intimité.
23, rue des Jardins,
92420 Vaucresson.
Elizabeth Altschull,
sa femme,
Guillaume, André, Jennifer et Victor,
ses enfants,
Mireille Gaudu,
sa mère,
Sophie Gaudu et Frédéric Macaux,
Agnès Gaudu,
ses sœurs et beau-frère,
Sylvain et Carolina, Alice, Lou,
Gaspard, Martin et Jérôme,
ses neveux et nièces,
Suzanne Gaudu,
sa tante,
Marie-Christine Vila
et Stéphane Caudan,
leurs enfants, Aurèle, Lol et Bérenger,
ses cousins,
Diana Johnstone,
sa belle-mère,
ont la profonde tristesse d’annoncer
la mort de
François GAUDU,
professeur de droit privé
à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne,
survenue le 3 janvier 2012,
à l’âge de cinquante-huit ans.
Les obsèques ont eu lieu dans l’intimité,
le samedi 7 janvier, à Courcerault,
dans l’Orne.
Un hommage organisé par l’université
Paris I sera annoncé ultérieurement.
Le président de l’université
Paris 1 Panthéon-Sorbonne,
La directrice de l’école de Droit
de la Sorbonne,
Le directeur de l’UFR d’études
juridiques générales,
Le directeur de l’UFR de droit
des affaires,
Les enseignants,
Le personnel administratif,
Les étudiants,
ont la tristesse de faire part du décès,
le 3 janvier 2012, du
professeur François GAUDU,
président de l’Association française
de droit du travail et de la sécurité sociale.
Ils expriment à sa famille leurs
sentiments de condoléances.
François Gaudu jouait un rôle important
à l’université Paris 1 à laquelle il
appartenait depuis 1996. Membre du
conseil d’administration sans interruption
depuis 1997, président de la commission
des statuts, directeur de l’UFR d’études
juridiques générales de 2002 à 2008,
il consacrait beaucoup de son énergie,
au-delà de ses activités d’enseignements et
de recherche à la conduite de l’université.
Il a été l’un des principaux acteurs de la
création de l’école de Droit de la Sorbonne
qui conservera son souvenir.
L’Association française
de droit du travail
et de la sécurité sociale
a la tristesse d’annoncer le décès de son
président,
M. François GAUDU,
Patrice Dutard,
17, rue Péclet,
75015 Paris.
ont l’immense tristesse de faire part
du décès de
retraité de l’Ecole spéciale d’architecture.
Jacques DUTARD,
décédé le 8 mai 2000.
Jacqueline Gensburger,
son épouse,
Samuel et Benjamin,
ses enfants,
Jack EGLE
Mme Denise BLUM,
ont la profonde douleur de faire part
du décès brutal, le 19 décembre 2011,
en République Dominicaine, de
Mon mari.
Mon amour.
Mon amant.
professeur à l’université
Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Sa famille,
Ses proches,
ont la profonde tristesse de faire part
du décès de
Claude GUÉBIN,
survenu le 31 décembre 2011,
à l’âge de soixante-sept ans.
Ses obsèques ont eu lieu dans l’intimité
familiale.
[email protected]
Sylvie Lefranc, née Lemoine,
son épouse,
François et Daisy Lefranc,
Céline et Laurent Perreaux,
ses enfants,
Juliette, Sixtine et Garance,
ses petites-filles,
Mitsou et Serge Maffert,
sa sœur et son beau-frère,
Evelyne Anselmo,
sa belle-sœur,
Ses neveux et ses nièces,
ont la grande tristesse de faire part
du décès, survenu le 7 janvier 2012, de
Condoléances
Le Syndicat national de la librairie
et de la presse
a la tristesse d’annoncer le décès de
Alain RENAULT,
président du SNLP,
survenu le 25 décembre 2011,
à l’âge de soixante-quatre ans.
Après avoir été libraire, il entama
une carrière de kiosquier en 1979. Ensuite,
il intégra le bureau syndical du SNLP
et en devint le président.
Elizabeth Rohatyn,
co-fondatrice et co-présidente de FRAME
(French Regional American Museum
Exchange),
Marie-Christine Labourdette,
directrice des musées de France
et co-présidente de FRAME,
La direction
et l’administration de FRAME,
Les directeurs et conservateurs
des vingt-six musées membres
de l’association FRAME,
présentent leurs sincères condoléances
à la famille et aux proches de
Il a mené ses combats syndicaux avec la
même ardeur qu’il a combattu sa maladie.
M. John Edward
BUCHANAN, Jr.
Le journal Le Monde s’associe
à la tristesse de sa famille et lui présente
ses sincères condoléances.
directeur des Fine Arts Museums of San
Francisco (2006-2011) et du Portland
Art Museum (1994-2005) et acteur
exemplaire de la coopération culturelle
entre les musées français et américains
du réseau FRAME.
Claire, Anne, Pierre, Loïc, Gilles,
Elisabeth, Jean, Françoise, Jérôme,
ses enfants,
Ses petits-enfants,
Ses arrière-petits-enfants,
Toute la famille
Et ses amis,
ont la très grande tristesse de faire part
du décès de
M. Roger RIFFIER,
Anniversaire de décès
Il nous a quittés le 8 janvier 2002
pour un monde qu’on dit meilleur.
Il était un fils aimant et son absence
serait insupportable sans l’amour de sa
sœur, Sophie et de ses enfants, Louis,
Gabriel, Violette et Raphaël.
Souvenez-vous aujourd’hui de
Alain Jacques DUPOUX,
survenu à l’âge de quatre-vingt-dix-sept ans.
Il repose désormais au cimetière
de Pleurtuit (Ille-et-Vilaine), aux côtés
de son épouse,
Tahiti 1964-Paris 2002,
ancien élève du Celsa à Paris
et de Watford à Londres.
A. et J. Dupoux,
BP. 71,
78490 Montfort l’Amaury.
Cécile.
Souvenir
Pierre LEFRANC,
ancien Français Libre,
fondateur et président d’honneur,
de la Fondation Charles de Gaulle,
préfet honoraire,
colonel honoraire,
grand croix de la Légion d’honneur,
grand croix de l’ordre national du Mérite,
croix de guerre,
médaille de la Résistance.
Les obsèques auront lieu dans la plus
stricte intimité familiale.
Ni fleurs ni couronnes.
16, villa du Roule,
92200 Neuilly-sur-Seine.
Jacques Godfrain,
le président,
Le conseil d’administration,
Les membres de la convention
Et le personnel
de la Fondation Charles de Gaulle,
ont la grande tristesse de faire part
du décès de
Pierre LEFRANC,
ancien chef de cabinet
du général de Gaulle,
fondateur et président d’honneur
de l’Institut et de la Fondation
Charles de Gaulle,
grand croix de la Légion d’honneur,
grand croix de l’ordre national du Mérite,
croix de guerre 1939-1945,
médaille de la Résistance.
Un hommage pourra lui être rendu
au siège de la Fondation Charles de Gaulle
où un registre sera ouvert le mercredi
11 janvier 2012, de 13 heures à 16 heures,
5, rue de Solférino, Paris 7e.
Le président Godfrain prononcera
une courte allocution à 14 heures.
Grâce à ses efforts et à son courage,
grâce aussi à tous ceux qui l’ont entouré,
sa vie jusqu’aux derniers instants fut une
vie digne et belle.
Andrée-Paule Serre,
son épouse,
Dominique Courtois,
Bruno Serre,
Philippe et Pascale Serre,
Catherine Serre et Jean-Paul Malek,
Anne Serre et Isabelle de Vincenzi,
Chantal Serre et Marc Le Coz,
ses enfants, issus de son premier mariage
avec Anne-Marie Boichut,
décédée le 10 avril 1988
et leurs conjoints,
Bastien, Cécile, Marie, Baptiste,
Marion, Quentin, Nathan, Julia,
Matthieu, Mathilde,
ses petits-enfants,
Calixte,
son arrière-petite-fille,
ont la tristesse de faire part du décès de
Henri SERRE,
25, rue des Quatre Chênes,
91430 Igny.
font part du retour à Dieu du
père Henri SPRINGER sj,
décédé à Francheville le 3 janvier 2012,
dans sa quatre-vingt-sixième année et la
cinquante-neuvième de sa vie religieuse.
7, rue Beudant,
75017 Paris.
Nicole Bourgeois,
Danièle Boulay,
Dominique Gille,
ses filles
et leurs conjoints,
Monique
et ses parents.
Ni fleurs ni couronnes.
Les dons peuvent être versés au Secours
Catholique et au CCFD.
17, chemin des Ardennes,
68100 Mulhouse.
Sa famille
Et ses amis,
se souviennent.
Hommage
L’Institut des sciences humaines
et sociales du CNRS
souhaite rendre hommage à
Elisabeth ALLÈS,
directrice de recherche au CNRS
et directrice du Centre d’études
sur la Chine moderne et contemporaine,
équipe rattachée à l’unité mixte
de recherche Chine, Corée, Japon
(EHESS/CNRS/université Paris Diderot),
spécialiste reconnue de l’anthropologie
de l’islam en Chine,
décédée le 1er janvier 2012.
Communications diverses
L’argent
5 courtes conférences,
le vendredi 13 janvier 2012, à 18 h 30,
Redéfinir la richesse,
art & argent, argent de poche,
argent virtuel, cerveau/argent.
Entrée libre
Université Paris7 - salle Buffon,
13, rue Hélène Brion, Paris 13e.
Informations : 01 44 32 28 84,
www.paris-montagne.org/qsec
Voyages culturels juifs 2012 :
Birobidjan, Ukraine, Pays Baltes,
Sri Lanka, Portugal, Alsace,
Pologne, Louisiane.
Association : www.valiske.com
[email protected]
Tél. : 03 88 97 86 02.
Conférence
La Fédération de Paris de la LICRA
(Ligue internationale contre le racisme
et l’antisémitisme)
organise une conférence-débat
Laurence, Romain, Gaëlle, Natacha,
Emmanuel, Maria,
ses petits-enfants
et leurs conjoints,
M. Pierre NOTIN.
La messe d’accompagnement
est célébrée ce mercredi 11 janvier,
à 9 h 30, en l’église Notre-Dame-duPerpétuel-Secours , couvent de Riedisheim,
avant l’inhumation, à 15 heures,
à Labergement-Sainte-Marie (Doubs)
où reposent son épouse,
nous quittait prématurément.
Ni fleurs ni couronnes.
Ni fleurs ni couronnes mais des dons
à la Fondation Charles de Gaulle.
ont la tristesse de faire part du décès,
le 6 janvier 2012,
dans sa quatre-vingt-dixième année, de
architecte,
La cérémonie religieuse sera célébrée
le mercredi 11 janvier, à 15 h 30,
en l’église de Saint-Pierre, à Igny.
Le père provincial
de la Compagnie de Jésus
Et sa communauté,
Jean-François et Françoise Notin,
Claire et Jean-Pierre
Christine et Pierre Bailly,
Frédéric,
Claude et Nicolas Tourjansky,
Véronique et Jean-François Boyer,
Antonin et Baptiste,
Benoit et Christine Notin,
Julie et Nicolas,
ses enfants et petits-enfants,
André DEVALLET,
survenu le 7 janvier 2012,
à l’âge de quatre-vingt-sept ans.
Les obsèques auront lieu dans la plus
stricte intimité familiale.
« Père, je veux que là où je suis,
ceux que tu m’as donnés
soient aussi avec moi »
Jean 11:25.
Il y a vingt ans, le 7 janvier 1992,
Pauline, Camille, Eloïse, Anton,
Titouan, Anaïs, Timothée, Gabriel,
Agathe,
ses arrière-petits-enfants,
ont la tristesse de faire part du décès de
Adrienne VILLAUME,
née MALATIRÉ,
survenu le 3 janvier 2012, à Marseille,
dans sa quatre-vingt-dix-huitième année.
D. Gille,
8, avenue de la Corse,
13007 Marseille.
[email protected]
avec
Mme Laurence Parisot,
présidente du MEDEF
sur son ouvrage
(écrit avec Mme Rose Lapresle)
« Un piège bleu Marine »
(Calmann-Levy)
le mercredi 19 janvier 2012, à 19 h 30,
à la Maison du Barreau,
2, rue de Harlay, Paris 1er
(métro : Pont-Neuf).
Entrée libre.
Inscription par e-mail :
[email protected]
Assemblée générale
L’ANCEF informe ses adhérents
de la tenue de son Assemblée Générale
le 12 janvier 2012, à 14 heures,
au CRDP Grenoble (Isère).
28
météo & jeux
< -10°
-5 à 0°
-10 à -5°
0 à 5°
5 à 10°
Mercredi 11 janvier
Grisailles et douceur
25 km/h
10 km/h
Châlonsen-champagne
6 8
PARIS
Caen
7
6 9
9
6 8
Metz
7 9
5 8
7
9
2
1
5
98
5 10
D
Limoges
3 7
1 10
5
99
3
1 10
Montpellier
Séville
Grenoble
0 9
8 10
11
6 9
7
2
3
D
Tripoli
Tripoli
Beyrouth
Jérusalem
Le Caire
Thalweg
7
8
8
1
7
2 9
4 14
Amsterdam
Athènes
Barcelone
Belgrade
Berlin
Berne
Bruxelles
Bucarest
Budapest
Copenhague
Dublin
Edimbourg
Helsinki
Istanbul
Kiev
La Valette
Lisbonne
Ljubljana
Londres
Luxembourg
Madrid
Moscou
Nicosie
Oslo
Prague
Reykjavik
éclaircies
faiblepluie
largementdégagé
cielcouvert
cielcouvert
brouillard
souventdégagé
beautemps
souventdégagé
éclaircies
trèsnuageux
éclaircies
pluieetneige
faiblepluie
souventdégagé
largementdégagé
souventdégagé
beautemps
éclaircies
éclaircies
largementdégagé
trèsnuageux
averseslocales
souventdégagé
éclaircies
neigesoutenue
8
5
9
0
5
-2
7
-2
0
6
9
8
0
6
-2
13
7
0
8
5
-1
-6
11
1
0
1
Riga
Rome
Sofia
Stockholm
Tallin
Tirana
Varsovie
Vienne
Vilnius
Zagreb
9
8
14
2
7
4
10
5
4
7
11
10
1
7
0
13
14
8
11
7
13
-4
15
6
4
2
aversessporadiques
beautemps
éclaircies
aversessporadiques
aversesmodérées
beautemps
cielcouvert
largementdégagé
faibleneige
beautemps
Dans le monde
1 4
4 12
-6 0
2 4
2 2
2 10
2 4
2 6
-4 3
-1 6
Alger
8 15
beautemps
Amman
2 10
largementdégagé
Bangkok
23 31
souventdégagé
Beyrouth
16 17
risqueorageux
Brasilia
17 21
averseslocales
Buenos Aires risqueorageux
23 28
Dakar
22 26
beautemps
Djakarta
26 30
averseslocales
Dubai
20 25
beautemps
Hongkong cielcouvert
15 16
Jérusalem averseslocales
4 8
Kinshasa
averseslocales
24 31
Le Caire
largementdégagé
8 16
Mexico
beautemps
6 22
Montréal
souventdégagé
-12 -10
Nairobi
souventdégagé
16 26
New Delhi
New York
Pékin
Pretoria
Rabat
Rio de Janeiro
Séoul
Singapour
Sydney
Téhéran
Tokyo
Tunis
Washington
Wellington
beautemps
souventdégagé
beautemps
risqueorageux
largementdégagé
risqueorageux
beautemps
averseslocales
souventdégagé
beautemps
souventdégagé
largementdégagé
aversesmodérées
souventdégagé
Cayenne
Fort-de-Fr.
Nouméa
Papeete
Pte-à-Pitre
St-Denis
averseslocales
souventdégagé
souventdégagé
risqueorageux
largementdégagé
risqueorageux
Outremer
8 16
0 6
-10 -2
19 27
7 18
23 29
-7 -4
24 27
20 24
4 10
3 10
12 16
1 8
16 19
24
25
22
26
23
27
29
28
26
29
27
29
Météorologue en direct
au 0899 700 703
1,34 € l’appel + 0,34 € la minute
7 jours/7 de 6h30-18h
Dimanche
8
10
2
6
0
4
Ile-de-France
7
8
0
5
-2
6
Nord-Est
4
7
0
4
0
6
Sud-Ouest
3
5
0
7
0
8
4
11
3
9
0
10
Sud-Est
3 14
Lever 20h12
Coucher 09h30
Lever 08h41
Coucher 17h13
Aujourd’hui
Jeudi
Les conditions météo n'évolueront
7
pas beaucoup. La grisaille sera très
présente sur une large moitié Nord
de la France, donnant même
4
quelques gouttes ou crachins parfois
des côtes de la Manche aux frontières
du Nord-Est. Les brouillards seront
aussi plus tenaces dans le grand
2
Sud-Ouest. Les régions
méditerranéennes et les montagnes
profiteront en revanche du soleil.
Nord-Ouest
Rabat
Dépression
1025
Front froid
Occlusion
Ajaccio
15 km/h
Températures à l’aube 1 22 l’après-midi
Jours suivants
Vendredi Samedi
D
En Europe
7 10
Tunis
Tunis
-10 degrés le froid arrive enfin sur Montréal
Perpignan
Saint Paulin
Coeff. de marée 88/90
Anticyclone
Front chaud
7 14
6 14
Ankara
015
Athènes 1
Alger
Nice
Marseille
7 12
-1 6
Istanbul
1025
Lisbonne
Lisbonne
A
Toulouse
Bucarest
Sofia
Rome
Madrid
8
0 5
Biarritz
Odessa
Zagreb
Belgrade
Milan
Barcelone
Barcelone
Lyon
05
10
Bordeaux
1030
-6 6
Budapest
Berne
1035
Chamonix
Kiev
Munich Vienne
A
7
Clermont-Ferrand
35 km/h
Bruxelles
Paris
1 6
Dijon
Poitiers
Londres
Besançon
7 9
Moscou
Copenhague
Minsk
Amsterdam Berlin
Varsovie
Prague
1030
Dublin
D
St-Pétersbourg
Riga
1025
Edimbourg
7
Sur les étals d’Internet, il est des vêtements et accessoires qui n’ont pas
Helsinki
Oslo
Stockholm
1035
6 8
Nantes
15 km/h
A
Orléans
As de pique
1015
1020
D
En vente cette semaine
N° 14
ALFRED DELLER
Contre-ténor
PURCELL-BACH-COUPERIN
pignon sur rue. Feraient-ils fuir le chaland si l’on venait à les exhiber
derrière la vitrine de quelque enseigne ? Ma souris fureteuse s’impatiente, curieuse de fouiner dans ces rayons atypiques.
De la tête aux pieds. Les oreilles d’abord. Pourquoi irais-je couvrir ma
tête de ce bonnet ocre, bien que tricoté main ? Voyez ces deux cuisses de
dinde de part et d’autre. Le ridicule ne tue pas mais le mauvais goût a
des limites (tinyurl.com/8656ahs) ! Plus discret, ce Hipstörmössan, un
bonnet venu du froid suédois qui ne recouvre que la partie supérieure
de l’oreille et elle seule (tinyurl.com/7h46hzv). Et autour du cou ? Un
foulard bleu azur dit intelligent. Sous les 18 ˚C, des motifs de flocons de
neige apparaissent sur son tissu thermochromatique. Et, une fois que
les flocons apparaissent, dois-je prendre mes jambes à mon cou, si tant
est que je sois encore dehors par un tel froid (tinyurl.com/7p8fagv) ?
Tiens, une cravate taillée dans du torchon pour « tâcher d’être élégant »
(tinyurl.com/ccfhh43) ! Que se mettre sur le dos ? Ce tee-shirt « torse
anatomique » pour « montrer sa beauté intérieure » ? Déballer ses poumons, son foie, sa rate et ses intestins risque de me valoir des regards
nauséeux (tinyurl.com/cjhgvuj). Irai-je jusqu’à enfiler cette robe hamburger en tricot, avec sa tranche de fromage tombant sur la hanche ? A
croquer, dites-vous (tinyurl.com/24jy8m) ? Et ce sweat « Zombie
attack », sanguinolant et écharpé à souhait ! (tinyurl.com/37prct4). Oh !
des tongs-claviers. Idéales pour avoir une sacrée touche !
(tinyurl.com/bwxx6bk). Faut-il vraiment l’assortir à cette pochette en
touches de clavier recyclées (tinyurl.com/yealh4k) ?
Me voilà dans un accoutrement à coucher dehors. Qu’à cela ne tienne ! J’ai les cache-oreilles anti-insectes (tinyurl.com/8x6vfb9) et même
un sac de couchage-pizza et sa garniture de coussins-champignons et
brocolis (tinyurl.com/842dw5w). Vous ne risquez pas de me rater ! p
Courriels
Présidentielle Tout et son contraire
Au nombre des multiples retournements de veste de notre président
non candidat, un intervenant de « Là-bas si j’y suis » sur France Inter du
lundi 2 janvier rappelait une des déclarations de début de mandat, dans
laquelle Nicolas Sarkozy prononçait une vibrante apologie du crédit
hypothécaire. Se fondant sur l’exemple les Etats-Unis, il ne tarissait
alors pas d’éloges sur un système qui a connu le sort que l’on sait, provoquant la faillite de millions de ménages américains et débouchant sur
la crise des « subprimes »… Il est vrai que la logique économique, qui
impose des salaires toujours moins élevés, oblige à un recours excessif
au crédit pour soutenir la demande, avec les brillants résultats que l’on
observe… Aujourd’hui, avec la même conviction, Nicolas Sarkozy nous
assure de sa détermination à lutter contre les excès de la financiarisation de l’économie et leurs effets pervers sur les politiques publiques,
sans que nous ayons pu, d’ailleurs, constater le début d’une décision
dans ce sens. Gérard Cassan, Toulouse
Les soirées télé
Les jeux
Mots croisés n˚12-009
Sudoku n˚12-009
Solution du n˚12-008
Mardi 10 janvier
TF 1
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2
Mercredi 11 janvier 2012
C’est tout Net! Marlène Duretz
> 35°
1000
1005
Strasbourg
Rennes
30 à 35°
985
995
1010
1010
25 à 30°
D 975
11.01.2012 12h TU
www.meteonews.fr
7 9
Brest
20 à 25°
Reykjavik
Amiens
Rouen
15 à 20°
En Europe
5
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10 à 15°
A
Lille
Cherbourg
0123
écrans
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1
I
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9
III
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V
4
VI
9
VII
1
VIII
Verticalement
1. Impossible de mieux faire.
2. Obstacle sur le parcours. Plaisir
oriental. 3. Chez les Grecs. Vaut de
l’or. 4. Passes l’écluse. Gonflé avant
la traite. 5. Patronne du jour. Met
de côté. 6. Est passé de Dada au
surréalisme. Jamais prévisible.
7. Sans levain et bien garni pour
être croqué. Sur la rive. Sorties de
la Sorbonne. 8.Pour aller droit
devant. 9. Enlever le plus gros.
10. Somme de peu d’importance.
Douillettement garni. 11. Fait
tache au soleil. Rage comme
avant. 12. Bouchées comme de
vieilles canalisations.
Philippe Dupuis
Solution du n° 12 - 008
9
5
3
6
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2
5
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1
2
4
3
Moyen
Complétez toute la
grille avec des chiffres
allant de 1 à 9.
Chaque chiffre ne doit
être utilisé qu’une
seule fois par ligne,
par colonne et par
carré de neuf cases.
Horizontalement
Verticalement
I. Purificateur. II. Enumérés. Tri.
III. Pitbull. Tags. IV. IV. Usât. Emet.
V. Nèpe. Nègre. VI. Ire. Od. Arrau.
VII. Escopette. Mr. VIII. Ria. Et.
Vin. IX. Etrave. Elise.
X. Séismographe.
1. Pépinières. 2. Université. 3. Rut.
Pécari. 4. Imbue. As. 5. Feus.
OPCVM. 6. Irlande. EO. 7. Celte. Té.
8. As. Gatter. 9. Terre. La.
10. Etamer. VIP. 11. Urge. Amish.
12. Ristournée.
20.50 Les Experts : Manhattan.
Série. La Couleur de l’argent (S8, ép. 2, inédit) U.
Latitude meurtrière. Une femme peut en cacher
une autre (S6, 3 et 4/23) U. Avec Gary Sinise.
23.15 Voisins : vont-ils se mettre
d’accord ? Magazine (100 min).
Résultats du tirage du lundi 9 janvier.
15, 25, 26, 32, 34 ; numéro chance : 4.
Rapports :
5 bons numéros et numéro chance : pas de gagnant ;
5 bons numéros : pas de gagnant ;
4 bons numéros : 2 071,30 ¤ ;
3 bons numéros : 14,00 ¤ ;
2 bons numéros : 6,00 ¤.
Numéro chance : grilles à 2 ¤ remboursées.
Joker : 7 536 474.
Les résultats du Loto sont publiés dans nos éditions
datées dimanche-lundi, mardi, mercredi et vendredi.
Tous les jours Mots croisés et sudoku.
Rédaction : 80, boulevard Auguste-Blanqui,75707 Paris Cedex 13
Tél. : 01-57-28-20-00 ; télex : 202806F ;
télécopieur : 01-57-28-21-21
Courrier des lecteurs : par télécopie : 01-57-28-21-74 ;
Par courrier électronique : [email protected]
Médiateur : [email protected]
Abonnements : par téléphone : de France 32-89
(0,34¤ TTC/min) ; de l’étranger : (33) 1-76-26-32-89.
Sur Internet : www.lemonde.fr/abojournal/
Tarif 1 an : France métropolitaine : 394 ¤
Internet : site d’information: www.lemonde.fr
finances : http://finance.lemonde.fr
Emploi : www.talents.fr/ Immobilier: http ://immo.lemonde.fr
Documentation : http ://archives.lemonde.fr
Collection : Le Monde sur CD-ROM : CEDROM-SNI 01-44-82-66-40
Le Monde sur microfilms : 03-88-04-28-60
TF 1
20.50 Grey’s Anatomy.
Série. En milieu hostile. Comme des grands U.
En immersion U (saison 7, 4 à 6/22, inédit).
23.10 Nikita. Série. La Femme à abattre.
Réminiscences (S1, 3 et 4/22, inédit, 95 min) U.
FRANCE 2
FRANCE 2
20.35 Klaus Barbie, criminel nazi.
Documentaire (France, 2011) U.
22.30 Infrarouge - La Traque
des nazis. Documentaire. Isabelle Clarke V.
0.10 Journal, Météo.
0.30 Dakar 2012 - Bivouac.
0.55 Infrarouge - Intouchables,
la véritable histoire : A la vie, à la mort.
Documentaire (50 min).
20.35 Seule.
Téléfilm. Fabrice Cazeneuve. Avec Barbara Schulz,
Jean-Pierre Lorit, Emma Lycia Gomez (Fr., 2008).
22.10 Secrets de famille.
Avec Marcel Rufo, Juliette Allais, Nadine Grafeille.
23.45 Journal, Météo.
0.05 Dakar 2012 - Bivouac. Magazine.
0.30 Des mots de minuit.
Spécial Dakar en Argentine. Magazine (30 min).
FRANCE 3
FRANCE 3
20.35 Famille d’accueil.
Loto
X
I. Roule sans polluer. II. A quitté
l’Hexagone pour se mettre au
travail. A perdu sa neutralité.
III. Amer retour sur le passé.
IV. Plonge dans l’huile. Bien
relevés. V. Lâché pour prendre de
la hauteur. Bien fermer avant de
mettre au four. VI. Objet inanimé.
Persiste désagréablement.
VII. Ecorce en poudre. Petit
ensemble bien coordonné. En
droit et en devoir. VIII. Personnel.
Met le fondement à mal. En
Mayenne. IX. Producteurs
d’hormones. Ses fleurs jaunes ont
un parfum de résine.
X. Particulièrement désagréables.
3
3
2
Réalisé par Yan Georget
IX
Horizontalement
4
7
IV
5
4
Mercredi 11 janvier
Série. Le Cadet de mes soucis. Vue sur Internet
(S10, ép. 1 et 2, inédit). Avec Virginie Lemoine.
22.25 et 2.40 Soir 3.
22.50 Ce soir (ou jamais !).
0.55 Au cœur de l’urgence.
Les Sauveteurs de Marseille (52 min).
20.35 Football.
Coupe de la Ligue (quarts de finale) : Lyon - Lille.
En direct de Lyon. 22.40 Tous les buts.
23.10 et 1.35 Météo, Soir 3.
23.45 Doc 24. Documentaire.
0.35 Couleurs outremers.
Magazine. Gendarmes de Camopi... (30 min).
CANAL +
CANAL +
20.55 La Permission de minuit p
Film Delphine Gleize. Avec Vincent Lindon,
Quentin Challal, Emmanuelle Devos (Fr., 2011).
22.45 Tahrir 2011. Documentaire (2011).
0.15 The Reader
Film Stephen Daldry. Avec Kate Winslet, Ralph
Fiennes, David Kross (EU - All., 2008, 120 min) U.
20.55 Libre échange
Film Serge Gisquière. Avec Carole Bouquet,
Julie Depardieu, Philippe Magnan (Fr., 2010) U.
22.05 Joseph et la fille
Film Xavier de Choudens. Avec Jacques Dutronc,
Hafsia Herzi, Aurélien Recoing (Fr., 2010) U.
23.30 Elle s’appelait Sarah p
Film Gilles Paquet-Brenner. Avec Kristin Scott
Thomas (France, 2010, 110 min).
ARTE
20.39 Thema - Le Grand Monopoly
du gaz. Le Grand Monopoly du gaz.
Documentaire (coprod., 2011). 22.10 Débat.
22.40 Le Dessous des cartes.
22.50 I Love Democracy. La Tunisie.
0.15 Auschwitz,
premiers témoignages. Documentaire.
1.35 Yourope.
Dettes : Qui paiera les factures ? (30 min).
M6
ARTE
20.35 Un cœur simple p
Film Marion Laine. Avec Sandrine Bonnaire,
Marina Foïs, Pascal Elbé (France, 2007).
22.15 Boris Vian, la vie jazz.
Documentaire. Philippe Kohly (France, 2009).
23.15 La Double Vie de Daniel Shore p
Film Michael Dreher. Avec Nikolai Kinski,
Katharina Schüttler (All., 2009, v.o., 105 min).
M6
20.50 Cauchemar en cuisine.
20.50 Les Années 1980 : le retour.
Port-Grimaud. Sète. Télé-réalité (2011).
0.15 Un dîner presque parfait.
Jeu. Spécial jumeaux à Montélimar (170 min).
Invités : Bonnie Tyler, Desireless, Julie Pietri...
23.20 Les Années 1990 : le retour.
Avec Ophélie Winter, Ménélik, Native... (140 min).
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Mercredi 11 janvier 2012
Ode à la finance
d’avant la crise
Lettre de la City
Marc Roche
V
oici le temps de la réhabilitation
des grands banquiers tombés de
leur piédestal bien avant la crise
financière de 2008. D’un côté, la banque
Barings, mise en faillite en 1995 en raison
des malversations du « trader fou » Nick
Leeson. De l’autre, Edmond Safra, fondateur de la Republic National Bank, mort à
Monaco, en 1999, dans un incendie d’origine criminelle.
David Brennan, PDG de la firme britannique de gestion de portefeuilles pour
compte de tiers Baring Asset Management (BAM), n’a jamais accepté la disparition de la vénérable banque Barings, dont
la chute était prémonitoire du cyclone
qui allait emporter la planète financière.
Basé à l’époque à Hongkong, ce gestionnaire de fonds a visiblement été traumatisé
par l’effondrement de la plus ancienne
banque d’affaires londonienne, fondée en
1762. Les paris insensés de Nick Leeson, trader chez Barings Securities à Singapour,
avaient détruit l’établissement, qui s’était
épanoui à l’ombre de l’Empire et comptait la reine parmi ses clients. BAM est le
seul survivant de la débâcle. En 2005, ING,
l’acquéreur de ce qui restait à prendre, a
vendu ce joyau de la Couronne à une compagnie d’assurance-vie américaine.
Rétablir à tout prix la grandeur passée :
c’est la mission quasi divine que s’est donné David Brennan. En l’honneur du
250e anniversaire, début janvier, de la création de ce fleuron par John et Francis
Baring, le PDG de BAM a publié un
curieux communiqué : « Peu d’institutions peuvent se flatter d’avoir atteint un
tel âge… Cet anniversaire met en exergue
le rôle prééminent de Barings comme fournisseur de crédits à travers l’histoire.»
Mal lui en a pris. La chute de la Barings
symbolisait la quête éperdue des profits
par la spéculation. Par le biais des produits dérivés, les transactions des traders
en Asie sur les marchés émergents produisaient deux tiers des profits de l’institution. Nick Leeson n’aurait pu commettre
ses irrégularités à une telle échelle sans la
négligence et la cupidité de ses supérieurs, peu soucieux de surveiller les activités du trader mégalomane.
Absence de contrôles internes, incompétence et ineptie à tous les étages, ego
surdimensionnés… on retrouve les
mêmes ingrédients treize ans plus tard
dans la crise des crédits à risque subprimes ou dans la tourmente de la dette
souveraine.
Cette ode à une enseigne sulfureuse estelle vraiment nécessaire dans le climat
actuel de la finance ? Devant pareil manque de sensibilité, la City est dans ses
petits souliers. «En essayant de ressusciter
la réputation entachée de Barings, David
Brennan est totalement en porte-à-faux
face à l’hostilité actuelle de l’opinion à
l’égard des banquiers. Ce triomphalisme
maladroit survient au plus mauvais
moment », déclare un observateur de la
première place financière mondiale.
A l’instar de David Brennan, le philosophe Bernard-Henri Lévy n’a pas fait preuve du meilleur jugement en rendant un
hommage appuyé au célèbre banquier
dans les affaires tel que le décrit « BHL ».
Dans la banque privée à l’ancienne dont il
était le symbole, on ne posait jamais de
questions sur l’origine des fonds déposés
ou sur l’identité du client. Grâce à son
entregent, les détenteurs d’avoirs pouvaient faire travailler leur argent dans les
paradis fiscaux. Le style informel, les
comptes numérotés ou les sociétés fictives destinées à brouiller les pistes constituaient le mode opératoire de ce financier
timide à la voix fluette. A l’exemple de ses
confrères, il transgressait constamment,
non sans talent, les lignes jaunes.
C’était la dolce vita… Le banquier prodigue plaçait les fonds tous azimuts. Il était
à l’aise dans cet univers feutré de la gestion de patrimoine, plein de connivences,
de cooptations, de complicités et souvent
de haines. A l’époque, le croisé de l’économie de l’ombre faisait ses choux gras de la
faiblesse des régulateurs, de la quasiinexistence des déontologues, de l’absence de textes interdisant le blanchiment.
En 1988, Edmond Safra avait participé au
raid de Georges Pébereau contre la Société
générale aux côtés de Samir Traboulsi. La
Commission des opérations en Bourse
l’avait toutefois exonéré de tout blâme.
En septembre 1999, atteint de la maladie de Parkinson, Edmond Safra avait vendu son groupe au géant britannique
HSBC. Le nom Republic National Bank
avait été immédiatement enlevé de l’enseigne. L’appellation gênait. p
Edmond Safra. « L’histoire de la finance
range ce citoyen du monde… au nombre
des grands banquiers d’avant l’époque des
agences de notation, de l’argent fou et de
la spéculation reine », écrit-il dans son
bloc-notes du Point intitulé « Salut à
Edmond Safra ».
La chute de la Barings
symbolisait la quête
éperdue des profits
par la spéculation.
Nick Leeson n’aurait pu
commettre
ses irrégularités à une telle
échelle sans la négligence
et la cupidité
de ses supérieurs
Ce panégyrique fait rêver eu égard à la
carrière professionnelle de l’intéressé. Né
en Syrie, réfugié au Brésil où il fonde un
empire financier, Edmond Safra était un
banquier privé, permanent sourire aux
lèvres et poignée de main assurée. Ce professionnel d’une grande discrétion avait
créé la Republic National Bank, établissement destiné aux grosses fortunes, essentiellement d’Amérique latine, du monde
arabe comme de la diaspora juive, à la
recherche d’un havre de paix.
Edmond Safra n’a jamais été le saint
[email protected]
C’est tout vu ! | Chronique télé
par Isabelle Talès
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Debout, les twittos
de la Terre!
l’ombre – « Je pourrais avoir des
problèmes pour travailler », justifie celui qui cache son visage.
Puis le commentaire devient carrément soupçonneux : « Nous
découvrons que l’ONG est financée à 75 % par les fonds publics
américains. » Et c’est comme ça
qu’on se retrouve entre deux bannières étoilées dans le bureau des
adjoints d’Hillary Clinton chargés de la « diplomatie digitale »
des Etats-Unis, comme s’ils
étaient à la tête d’une internationale de blogueurs qui bloguent,
de twittos qui tweetent, de facebookés qui ont beaucoup d’amis.
La revendication de
la liberté s’apprend.
En cette matière, les
professeurs les plus
réputés sont serbes
par prélèvement
automatique
les quotidiens du week-end
Bahreïn était-il trop loin d’Internet ou trop près du pétrole ?
Toujours est-il que la révolution
y fut écrasée en 2011 sans que
bronche la diplomatie digitale ou
autre. Le document de May Ying
Welsh qui concluait l’émission,
« Bahreïn, le printemps assassiné », a montré les images crues
d’une répression sans merci. Et si
Internet a pu être l’allié des révoltés à Tunis ou au Caire, la télévision a joué à Manama un rôle
d’auxiliaire d’injustice en diffusant des confessions extorquées
et les vociférations de speakers
déchaînés : « Les yeux de la sécurité sont grands ouverts. La justice
ne laissera aucun répit à ceux qui
sont tapis dans l’ombre. »
Vive la révolution.com, vive la
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ci-contre Dans la limite des stocks disponibles. Expédition sous 3 semaines à réception de votre règlement.
* A Paris et certaines grandes villes.
A
quoi tiennent les révolutions ? Leur déclenchement, leur réussite, leur
propagation ? Peut-être à un message de 140 signes, un simple
tweet, un gazouillis annonçant le
printemps, en somme. C’est en
tout cas ce que veulent croire les
« nouveaux révolutionnaires de la
démocratie » qu’on a rencontrés,
lundi 9 janvier sur Canal+, dans
le magazine « Spécial investigation » consacré aux révolutions
arabes, un an après.
L’enquête de Marie-Laure Gendre et Sofia Amara nous emmène
aux Etats-Unis, en Egypte, au
Cameroun, en Chine. Mais pas
dans les rues ni sur les places où
les peuples s’indignent. Non,
dans des salles de cours ou dans
les bureaux du département
d’Etat américain. Sachez que la
revendication de la liberté, cela
s’apprend, et qu’en cette matière
les professeurs les plus réputés
sont serbes. Après avoir fait tomber Milosevic puis tenu le haut
du pavé dans des révolutions de
toutes couleurs et de toutes
essences (orange en Ukraine, des
roses en Géorgie, des tulipes au
Kirghizistan), ils ont fondé une
ONG qui enseigne dans le monde
entier la « lutte non violente en
50 points », l’art du slogan –
« Court, direct, visuel, il doit aller
droit au cœur » –, l’utilisation des
réseaux sociaux et les techniques de contournement de la
cybercensure.
Les auteures du reportage sont
comme nous: elles semblent hésiter à les trouver tout à fait sympathiques. Peut-être parce qu’ils se
donnent des airs fatigués de VRP
– « Envoyez-moi un e-mail, je suis
toujours entre deux avions… » –
ou mystérieux d’hommes de
Week-end
Carrément vous.
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voilà en deux mots
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