l`état et la société

L'ÉTAT ET LA SOCIÉTÉ
Introduction
Premières définitions et distinctions :
Société : ensemble d'individus qui partagent
des règles, une culture et qui interagissent
sens de groupe, communauté
État : ce qui garantit et fait les règles,
l’autorité politique souveraine.
deviendra une personne juridique à laquelle est
soumis la société.
Ne pas confondre :
- La société et le peuple
- L'État et le gouvernement
- L'État et la nation
Peut-il y avoir une société sans État ? Bien sûr !
Durant toute la préhistoire
Les peuples isolés
1er partie :
l'homme est-il un être
naturellement sociable ?
1. Oui pour Aristote
Constat : les hommes se regroupent :
famille
village
cité
C'est dans leur nature
puissance
(la nature d'un être c'est ce à quoi il tend)
« L'homme est un animal politique »
Besoin des autres pour ses besoins.
D'abord la femme, l'esclave
Après le foyer, le village, puis la cité
vers l'autonomie et le bonheur
La communauté se donne une forme
Société / État
matière / forme
Forme droite ou déviée (royauté ou tyrannie)
2. Pas pour Hobbes (1588 - 1679)
Homo homini lupus
et
Bellum omnium contra omnes
Solution : le Léviathan (l'État)
Pacte volontaire et réfléchi pour transférer sa
souveraineté.
L'État a le monopole de la violence
Pourquoi et comment Aristote et Hobbes en
arrivent à des positions aussi opposées ?
Quelle thèse vous convainc le plus ?
But : analyser et comprendre une argumentation
Correction :
implicite
explicite
Aristote
Hobbes
Observation
État de nature fictif
Homme « dépendant »
(incomplet)
Homme autosuffisant
(complet)
Part du groupe
Part de l'individu
L'État est une csq
de la société
L'État est condition
de la société
3. Rousseau
Discours sur l'origine de l'inégalité : la société
Du Contrat social : l'État
Rappel : la propriété fonde la société (et l'inégalité)
Comment organiser au mieux la société ?
Comment concilier la liberté et le pouvoir ?
(du peuple) (du souverain)
Le droit du plus fort ? Un oxymore
morale
≠
nécessité
Recherche d'un pouvoir légitime
Solution : refuser l'opposition (le dualisme)
Le contrat social : association double et
réciproque
Avec le CS un souverain légitime est instauré
(l'État / le peuple)
Il exprime et s'exprime par la volonté générale
≠ addition des volontés particulières
(vision anglo-saxonne)
Bien commun
(bonheur de chacun)
Possession (force)
Instinct
droit de propriété (loi)
raison
liberté morale
Grande difficulté : définir l'intérêt commun...
L'intérêt commun peut-il s'opposer à l'intérêt
particulier ?
L'intérêt commun est-il celui de la majorité ?
Comment être objectif ?
(avoir le point de vue général)
2ème partie :
Que peut-on attendre de l'État ?
1. Beaucoup pour Hobbes et Rousseau
●
La sécurité
●
La propriété
●
La liberté
●
Le bien commun
●
Le bonheur ?
●
Du travail ?
2. Le minimum pour les libéraux
« N’attendre de l’État que deux choses : liberté, sécurité.
Et bien voir que l’on ne saurait, au risque de les perdre
toutes deux, en demander une troisième » Frédéric
Bastiat
« À la tête d’un gouvernement, c’est déjà faire beaucoup
de bien que ne pas faire de mal » Jean-Baptiste Say
Méfiance envers l'État dont le rôle doit être très
limité.
3. Mais l'État fait toujours plus...
Les critiques de l'État
a) Anarchistes
« L'État ne poursuit jamais qu'un but : limiter,
enchaîner, assujettir l'individu. » Max Stirner
Le lyrisme de Proudhon...
« Être gouverné c'est être gardé à vue, inspecté,
espionné, dirigé, légiféré, réglementé, parqué,
endoctriné, prêché, contrôlé, estimé, apprécié, censuré,
commandé, par des êtres qui n'ont ni titre ni la science,
ni la vertu...
» Être gouverné, c'est être, à chaque opération, à
chaque transaction, à chaque mouvement, noté,
enregistré, recensé, tarifé, timbré, toisé, coté, cotisé,
patenté, licencié, autorisé, apostillé, admonesté,
empêché, réformé, redressé, corrigé. C'est, sous
prétexte d'utilité publique, et au nom de l'intérêt général,
être mis à contribution, exercé, rançonné, exploité,
monopolisé, concusionné, pressuré, mystifié, volé ; puis,
à la moindre résistance, au premier mot de plainte,
réprimé, amendé, vilipendé, vexé, traqué, houspillé,
assommé, désarmé, garrotté, emprisonné, fusillé,
mitraillé, jugé, condamné, déporté, sacrifié, vendu, trahi,
et pour comble, joué, berné, outragé, déshonoré. Voilà le
gouvernement, voilà sa justice, voilà sa morale !
» Et qu'il y a parmi nous des démocrates qui prétendent
que le gouvernement a du bon ; des socialistes qui
soutiennent, au nom de la liberté, de l'égalité et de la
fraternité, cette ignominie ; des prolétaires qui posent
leur candidature à la présidence la République !
Hypocrisie ! »
b) Marxiste
L'État n'est pas neutre ou au-dessus de la société
un instrument au service de la bourgeoisie
L'État moderne = État bourgeois
Les droits de l'État moderne = droits du bourgeois
« Le droit de propriété est donc le droit de jouir de sa
fortune et d'en disposer « à son gré », sans se soucier des
autres hommes, indépendamment de la société ; c'est le
droit de l'égoïsme. » Marx
Liberté, égalité, propriété, sécurité
C'est formel ! c'est une illusion !
Que pour le bourgeois
c) Nietzsche
« État, ainsi se nomme le plus froid de tous les monstres
froids. Et c'est avec froideur aussi qu'il ment ; et suinte de
sa bouche ce mensonge : " Moi, l'État, je suis le
peuple." »
Pour résumer ces critiques :
- L'État n'est pas ce qu'il prétend être
Il est au service de : un groupe, une classe,
une communauté, etc.
Ces critiques de l'État sont-elles toujours valables
selon vous ?
4. Deux réponses du XXème siècle
a) L'État totalitaire
« tout dans l'État, rien contre l'État, rien en
dehors de l'État, » Mussolini
Caractéristiques : parti unique, chef unique,
culte de la personnalité, propagande,
contrôle de l'économie, contrôle de la
population, terreur.
Hypertrophie de l'État et du politique
b) L'État-providence
3 formes :
- Modèle bismarckien (1880)
Stimulé par la critique (socialiste et démocrate)
Système d'assurance sociale
Cotisation
prestation
- Modèle beveridgien (1945)
Stimulé par la guerre
Système de prestations
uniformes financées par
l'impôt
- Modèle français (1945)
Système double
Protection sociale et justice sociale
Conclusion :
Quel avenir pour l'Étatprovidence ?
- Attaqué depuis les années 1970-80 par un retour
du libéralisme (Tatcher, Reagan)
- Montée de l'individualisme
« La société est composée
de deux grandes classes :
ceux qui ont plus de dîners
que d'appétit et ceux qui ont
plus
d'appétit
que
de
dîners. »
Nicolas de Chamfort
Ceux qui ont des problèmes d'argent et
ceux qui ont des problèmes d'impôt