Que recouvre la science politique?

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Que recouvre la science politique?
Que recouvre la science politique?
Quatre grands champs
• La théorie politique : histoire des idées politique, pensée
politique…
• La science politique interne ou sociologie politique : L’État dans
ses dimensions internes – institutions, régimes, systèmes
politiques, partis, processus électoraux…
• La science administrative et l’étude des politiques publiques
• Les relations internationales : la paix et la guerre (relations entre
États) et la Global Governance.
Les rapports avec les autres disciplines
La question de l’objet, de la question
et de la méthode.
- 1. Sous l’angle de l’objet, des intersections avec le Droit
public, la politique économique, l’histoire politique, la
philosophie politique, …
- 2. Sous l’angle de la méthode, des intersections avec
l’économie, la statistique, l’anthropologie, la sociologie, la
psychologie…
- 3. Une configuration originale : Objet, question, méthode
. Coopération et conflictualité.
Aspects méthodologiques
. D’une approche littéraire/descriptive et/ou normative à une
approche scientifique
. Une discipline de sciences humaines et sociales : différences avec
les sciences à laboratoire (expérimentation et vérification) mais
l’accroissement très important de la formalisation surtout à l’aide
de méthodes quantitatives.
. De nombreuses « écoles de pensée »
. Une grande ligne de partage : le déterminisme social vs
l’individualisme méthodologique
1.
Le principe de neutralité axiologique : un objectif
d’« élucidation »
Une perspective contestée
« Les philosophes n'ont fait qu'interpréter le monde de
différentes manières, ce qui importe, c'est de le transformer »,
Karl Marx
« Décrire les choses comme elles sont, de manière non
critique, revient à les approuver » New caucus of Political
Science
« L’essor du nouvel ordre économique mondial, les politiques
qui l’orientent et ses conséquences pour les populations,
commandent de nouvelles analyses pour comprendre et
agir », Éditions du Croquant.
2.
La séparation de la morale et de la politique
3.
La science politique n’est pas l’étude de l’air du temps
ou la science de l’actualité
4.
L’importance de l’extrême rigueur dans l'utilisation des
mots et des concepts en science politique : l’importance
de la définition, de la rigueur dans l’utilisation des mots
et de la précision
5.
Le danger du « sens commun »
6.
Dépasser les apparences et la pointe de l’iceberg et
prendre le temps
7.
Éviter les pièges de l'anachronisme
Adopter une démarche scientifique
1. Tenter d’isoler la ou les variable(s) indépendante(s), celle(s)
qui explique(nt) les ‘régularités’.
2. Utiliser une méthodologie adaptée
- approche quantitative ou qualitative ;
- approche hypothético-déductive ou inductive
…
3. Bien veiller au statut des sources (matériau primaire ou
secondaire, publications scientifiques ou non,…)
4. Les spécificités de la méthode scientifique dans les sciences
humaines et sociales:
- non reproductible en laboratoire même si cela évolue,
- l’impact de la présence du chercheur sur les résultats.
Quand un objet est-il du ressort de la science politique?
La perspective de la « politisation » :
- Toutes les formes d’action ou de réaction des pouvoirs
politiques et publics face à une problématique.
. Les actions et réactions peuvent être visibles ou
invisibles.
. Le silence ou l’indifférence sont aussi des réactions.
Chapitre 2
Les pouvoirs politiques
Le pouvoir politique
- Il existe différentes formes et niveaux de pouvoir: il n’y a pas que
des pouvoirs politiques.
- Il y a de nombreuses relations de pouvoir dans la société:
- Dans la famille,
- A l’école,
- Dans la vie professionnelle,
- Dans les organisations de la société civile,
- Dans le monde animal,
- Dans le milieu professionnel,
- Dans le sport,
- …
Les trois angles d’approche du pouvoir
1. Perspective institutionnaliste : quelle(s) institution(s)
incarne(nt) le pouvoir :
–
–
–
–
jury de délibération,
les parents,
le gouvernement, le parlement, les Cours et tribunaux
l’assemblée des actionnaires, le conseil d’administration, le
CEO…
2. Perspective substantialiste : qu’est-ce qui marque les
attributs du pouvoir ?
–
–
–
–
le pouvoir de l’argent,
le pouvoir de l’information,
le pouvoir de la situation,
le pouvoir de la force physique ou militaire
3. Perspective interactionniste : les différentes relations
de pouvoir. Elles peuvent être multiples et s’appuyer sur des
ressorts différents :
- pouvoir d’injonction (ordre, commandement,…) et
- pouvoir d’influence (affect,…) ou pouvoir fondé sur la
contrainte ou sur la légitimité.
Pourquoi y a-t-il ou faut-il des pouvoirs politiques ?
Pour réguler et résoudre les conflits
1.
Les conflits dans la société
– La violence de genre - une femme sur cinq est victime
d’un (d’une tentative de) viol - ou familiale – première
cause de décès pour les femmes de 16 à 49 ans,
– Les contradictions entre fractions de la société civile
(riches/pauvres; patrons/employés; croyants/non
croyants; conflits linguistiques; conflits ethniques;
conflits de religion, de générations…),
– Les rapports conflictuels entre gouvernants et
gouvernés,
2.
Les conflits de la société avec son environnement
extérieur
₋ La menace extérieure (invasions, guerre, épidémie,
‘terrorisme’, boycott…)
L’Etat comme forme contemporaine
du pouvoir politique
Qu’est-ce que l’Etat?
1.
L’apport de Georges Burdeau (1905-1988) :
L’Etat une forme d'organisation politique pensée en miroir
d’une forme d’organisation politique dite naturelle ou ad hoc
Le caractère pensé procède des besoins et marque un
processus d’institutionnalisation :
le pouvoir politique devient une entité abstraite, une
institution, dont l’existence est indépendante de celui qui
l’incarne à un moment donné : le « roi est mort, vive le roi ».
Quels sont les besoins ? Pourquoi assistonsnous à cette institutionnalisation du pouvoir ?
Par nécessité
1. L’unification des marchés nécessite une centralisation
accrue : règles uniques dans la production et l’échange de
biens et de marchandises sur un territoire donné.
2. L’Etat est édifié contre les inconvénients des pouvoirs
individualisés multiples : l’insécurité.
Le contrat social vise à la sécurité : la perspective de
Hobbes.
« La seule façon d'ériger un tel pouvoir commun, apte à
défendre les gens de l'attaque des étrangers, et des torts
qu'ils pourraient se faire les uns aux autres, et ainsi à les
protéger de telle sorte que par leur industrie et par les
productions de la terre, ils puissent se nourrir et vivre
satisfaits, c'est de confier tout leur pouvoir et toute leur
force à un seul homme, ou à une seule assemblée, qui puisse
réduire toutes leurs volontés, par la règle de la majorité, en
une seule volonté ».
Hobbes (1588-1679)