traiteur LS
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Dossier alimentaire 53 P. 53 P. 54 P. 55 P. 57 MARCHÉ EXPERT PLATS CUISINÉS SURGELÉS Le dynamisme du rayon traiteur libre-service. Francis Brichet, directeur d’Atout Merchandising. Le frais s’emballe pour l’individuel. Réveiller les ventes en GMS. Après le choc de l’ESB, les plats cuisinés cherchent de nouvelles pistes de développement. Le dynamisme du rayon traiteur libre-service (LS) fait pâlir les univers grandfroid et appertisé. Le rayon traiteur aux petits oignons urgelés, frais ou appertisés, les plats cuisinés exercent leurs talents dans trois univers distincts. « Pas question de comparer l’attractivité de chacune des technologies, prévient Christophe Misrachi, directeur marketing en charge du pôle cuisine quotidienne chez Marie Saint-Hubert (Uniq). Le consommateur joue volontiers les mixités d’achats entre elles et le choix de l’une ou l’autre dépend essentiellement de l’occasion de consommation. » Si les rayons ne semblent guère se cannibaliser entre eux, force est de constater que leurs poids et leurs performances sont loin d’être identiques. L’appertisé, le plus lourd et le plus ancien, souffre de l’effritement de ses volumes malgré une course effrénée à la valorisation. Les ventes au rayon traiteur LS, elles, ont le vent en poupe, en volume et en valeur, notamment sur les plats individuels, unique format développé par les ténors tels Fleury-Michon et Marie (groupe Uniq), lesquels tirent le marché par des stratégies d’innovations soutenues. Et les performances du traiteur sont telles qu’elles inspirent les autres technologies. S PHOTOS © P.H. VÉRANT PLATS CUISINÉS 52 CONSOMMATION > LE MARCHÉ DES PLATS CUISINÉS L’appertisé dans la course à la valorisation Les plats cuisinés surgelés, principale dépense des ménages Plats Nombre d'actes cuisinés d'achat par ménage acheteur Taux de pénétration (%) 8,9 appertisés 8,5 surgelés frais Dépenses par ménage acheteur (euros) 85,4 28,3 84,3 28,3 7 71,8 39,5 7,3 72,4 40,7 5,1 5 52 49,6 2000 2001 22,1 23,1 Source : Sécodip Panel consommateurs (année 2001) Points de Vente - 16 septembre 2002 - N° 893 www.pointsdevente.com Baisse des volumes et accroissement du chiffre d’affaires caractérisent les ventes de plats cuisinés au rayon épicerie. « La baisse de l’activité promotionnelle, notamment en supermarchés, le développement du marché par la création de nouveaux produits et de petits formats expliquent ces tendances », résume Florence Guillon, directrice marketing de Raynal et Roquelaure (groupe Cofigéo). De plus, le marché a été très bousculé par les crises alimentaires. En particulier les recettes italiennes à base de viande bovine qui ont vu leur niveau de vente reculer dangereusement. Pour Buitoni, marque de Nestlé leader du segment, la revalorisation est passée par une politique de sélection rigoureuse de la viande en termes d’origine et de www.pointsdevente.com +13% c’est l’évolution en valeur des ventes de plats cuisinés individuels au rayon traiteur libre-service. choix des morceaux (100 % muscle). D’où une hausse sensible des matières premières et des prix de vente consommateur qui se traduit par une progression mécanique du marché en valeur, creusant l’écart avec les volumes. Panzani (William Saurin) s’est également attaché à revaloriser ses raviolis avec Saveur à l’ancienne, une recette pur bœuf cuisiné à l’huile d’olive et au basilic, destinée à rassurer les enfants et les parents. Parmi les initiatives recensées pour doper les ventes de recettes dites sensibles, Raynal et Roquelaure cuisine désormais son bœuf bourguignon aux carottes Liséré Or à partir de viande de race Aubrac. Cette stratégie a permis aux volumes de décoller dans un contexte toujours dans le rouge. Après le succès rencontré au rayon traiteur frais, les présentations individuelles connaissent de nouveaux développements au rayon épicerie. Telle est la piste suivie par Paul et Louise, Covi ayant détecté que les plats cuisinés individuels au rayon épicerie, segment “fourre-tout”, souffrent d’une mauvaise identification due à la multiplication des conditionnements et des grammages. En 2002, l’entreprise a pris la ferme résolution de segmenter les formats individuels entre l’offre en barquettes micro-ondables et celle en sachets saveur. Surtout, Paul et Louise profite de son entrée dans le segment individuel pour organiser un véritable espace au rayon épicerie et proposer un balisage et une signalétique à ses couleurs. Chez William Saurin, les Sachets Saveur s’étendent aux portions individuelles qui se dotent de deux recettes supplémentaires (paella et couscous royal). Recettes individuelles mais conditionnées en boîte métal chez Spanghero qui propose une gamme de neuf plats positionnés terroir. « Gare à ne pas s’éloigner des fondements de l’appertisé, notamment de sa valeur économique, car le consommateur ne nous suivrait peutêtre pas », prévient Jean-Marc Spanghero. ••• N° 893 - 16 septembre 2002 - Points de Vente 54 CONSOMMATION Plats cuisinés Dossier alimentaire 55 > L’EXPERT POINTS DE VENTE Plats cuisinés frais Francis Brichet Le frais s’emballe pour l’individuel Directeur d’Atout Merchandising Régionaux, exotiques, ethniques, classiques ou encore signés, les plats cuisinés du rayon frais ne semblent plus être à la recherche d'une légitimité. La variété des produits et le travail médiatique des marques assurent à cette famille (ou plutôt à ces sous-familles) une croissance très enviable, année après année. Pour autant, le rayon traiteur doit continuer à se structurer, afin de pérenniser son développement et les plats cuisinés n'échappent pas à la règle. qu'elle évolue “toute seule”. Au contraire, il faut participer au développement en multipliant et en favorisant les actes d'achats. LES CONSEILS • Un positionnement réfléchi au sein du rayon ••• Trouver le bon équilibre entre la qualité et le prix de vente consommateur n’est pas facile, dans un rayon où la préoccupation économique est historique. Tandis que les uns misent sur la diversification de l’offre par des emballages modernes, les autres capitalisent sur l’esprit frais. La Belle Chaurienne, leader du cassoulet supérieur, a ainsi mis au frais en cassolette de terre cuite pour deux personnes sa recette de Castelnaudary. Un transfert qui a dépassé les objectifs de départ. Par ailleurs, la société teste les mono-portions de cassoulet frais chez Monoprix, Auchan et Carrefour. Les échecs existent aussi. Ainsi Spanghero qui a testé chez Monoprix et dans certains Leclerc et Intermarché la gamme Minute Vapeur. « Malgré la supériorité de la cuisson au dernier moment préservant le goût et les atouts nutritionnels, décision a été prise d’arrêter la gamme », déplore Jean-Marc Spanghero, qui reste convaincu du bien-fondé du concept. A condition de repenser le positionnement en termes de choix de rayon, le traiteur frais étant idéal malgré son handicap relatif à proposer des produits à DLC autour de vingtet-un jours, alors que Spanghero défend une DLC courte, plus adaptée en quatrième gamme. Peut-être que Minute Vapeur, présentée au Sial 2000, était un tantinet Sylvie Monzie avant-gardiste. ■ > LES PLATS CUISINÉS EN GRANDES SURFACES L’appertisé, le plus ancien et toujours le plus lourd Niveau de chiffre d'affaires (M€) appertisés (1) 562 surgelés (2) 424,43 frais (3) déshydratés (4) Total 322,4 23,5 Evolution Tonnage Evolution (%) (Tonnes) (%) –2,2 +11 –8,9 1 332,33 M€ 172 000 +5 76 700 32 400 2 365 283 465 tonnes Sources : (1) fabricants selon ACNielsen en cumul annuel mobile au 05/05/2002 (hypers + supermarchés) (2) IRI-Sécodip en cumul annuel mobile au 05/2002 (hypers + supers), y compris poissons surgelés (3) fabricants selon ACNielsen en cumul annuel mobile au 05/05/2002 (hypers + supermarchés) (4) IRI-Sécodip en cumul annuel mobile à fin avril 2002 (hypers + supermarchés) Points de Vente - 16 septembre 2002 - N° 893 près la distinction entre formats individuels et familiaux, les premiers prenant le leadership loin devant les seconds, les ventes de plats cuisinés frais au rayon LS prennent un nouveau virage. Dans un contexte positif, les performances affichant une progression appuyée en cumul à début mai 2002 : 17 % en valeur et 13 % en volume, contre 9 % en volume et 13 % en valeur en cumul annuel mobile. « La bascule opérée par Marie sur les barquettes nomades n’a pas déstabilisé le segment des repas structurés dont les volumes restent stables », se rassure-t-on au marketing de FleuryMichon. Le leader des ventes de plats cuisinés individuels (31 % en volume et 33 % en valeur, cumul annuel mobile juin 2002, ACNielsen) met en exergue une nouvelle segmentation, distinguant les repas structurés et les repas nomades, selon la circonstance de consommation. Cette première clé d’entrée est accompagnée de bénéfices tels que le plaisir, la santé, la quotidienneté ou encore la diversité par rapport au quotidien. Sans oublier l’émergence de la pause-repas, à laquelle Fleury-Michon a répondu par les Assiettes Gourmandes qui monteront en puissance avec une campagne télévisée en octobre. Aussi, la nouvelle orientation du marché se traduit par une multipli- A LE PIÈGE • Ne pas s'occuper de cette famille sous prétexte Tandis que les uns misent sur la diversification de l’offre, les autres capitalisent sur l’esprit frais. Plats cuisinés Le sachet sous-vide constitue le cœur du marché des plats cuisinés mono-portions. Sous l’impulsion des marques, de nouveaux conditionnements diversifient l’offre, ouvrant la voie à une nouvelle segmentation selon les occasions de consommation. –3 –3,1 +6 –11,7 traiteur. Les plats cuisinés sont une famille d'achats d'impulsion. Il est donc primordial de la positionner dans une zone chaude par rapport au sens de circulation, afin de faciliter le repérage par le client et ainsi susciter l'achat non prémédité. Cela est d'autant plus intéressant que le panier moyen des plats cuisinés est plutôt élevé. • Importance de la segmentation et de la signalétique. Afin de faciliter le repérage des différentes familles ou marques, une théâtralisation “gastronomique” de l'offre (PLV, fond de gondole…) sera un atout pour émoustiller les papilles et donc les envies d'achat. • Implantation par marque ou par recette. Comme pour beaucoup de familles, cela dépend souvent de la vision des clés d'entrée et d'organisation. Dans une organisation verticale par type, à savoir par recette ou base alimentaire, plats à base de pâtes, de viande, de volaille, de poisson, de légumes ou encore exotiques, il faudra opérer une présentation attractive des marques en horizontalité, tant les packagings et codes couleur sont différents d'un industriel à l'autre. A défaut, le rayon manquera de visuel et de séduction. Au contraire, dans une organisation verticale par marque, le merchandising de séduction pourra être optimisé en invitant le client soit à la découverte de produits de marques différentes, soit à la fidélisation à une marque. Dans ce cas, gare à la rupture. Une sous-segmentation horizontale par type pourra être intéressante. • Faciliter le repérage entre plats cuisinés individuels et familiaux. • Créer un pôle “découvertes et nouveautés” ou encore “plats de saison” afin de faire vivre le fond de rayon. www.pointsdevente.com cation des emballages et des présentations. Capitalisant sur la gamme économique destinée à une consommation nomade, les barquettes micro-ondables de Fleury-Michon accueilleront trois nouvelles recettes en octobre (pommes de terre savoyardes, poulet au curry et purée de carottes, saumon aux brocolis). L’entreprise projette d’accentuer leur praticité en intégrant une fourchette à l’emballage, dès que les contraintes techniques liées à ces “petits plus” seront levées. Fleury-Michon capitalise aussi sur le développement de l’axe “vaisselle” dont les cassolettes en grès émaillé blanches des gratins Joël Robuchon et les cassolettes en terre cuite constituent les grandes manifestations. Elles permettent à l’occasion d’ôter la connotation industrielle qui colle aux sachets sous vide. Cet axe est également celui exploité par Agis qui, au lieu de lancer une énième recette avec Bernard Loiseau, a choisi d’initier des légumes cuisinés en barquettes de terre cuite recouvertes d’un film operculé pelable. Les prochains développements de l’entreprise avignonnaise devraient accentuer cette tendance, « les recettes de légumes cuisinés Bernard Loiseau étant très qualitatives et économiquement plus accessibles que les plats cuisinés », > PLATS CUISINÉS AU RAYON TRAITEUR LIBRE-SERVICE Les emballages individuels au cœur du menu (%) (Evolution) Part de marché Part de marché Volume Valeur (+9) (+13) Plats cuisinés 68 82 individuels (+1) (+5) 32 18 familiaux Total 32 400 tonnes (+6) Source : IRI-Sécodip en cumul annuel mobile au 05-05-02 (hypers + supermarchés) www.pointsdevente.com Total 322,4 M€ (+11) reconnaît Béatrice Fillinger, responsable du marketing. Légumes cuisinés et gratins constituent également le fer de lance de Jean Stalaven Traiteur qui, fort de son récent succès au rayon LS, vient de lancer un gratin du berger au chèvre SaintMaure, une recette pour deux personnes conditionnée dans une barquette carton micro-ondable. Un emballage adapté aux recettes Face à Fleury-Michon, ardent défenseur de la cuisson en sachet sous-vide mais qui reconnaît la nécessaire diversification des contenants pour accompagner la croissance du marché, Marie réussit son plan de relance “100 % barquette”, qu’elle a pris soin de doper de promotions et de communication musclées. « Le taux de pénétration des plats cuisinés en barquettes a progressé de 120 % depuis octobre dernier », relève Béatrice Marin, responsable du merchandising enseignes. N’en déplaise à ses détracteurs, la barquette micro-ondable fait son chemin sur le marché, et l’emballage s’adapte même aux recettes. Ainsi, la fricadelle de poulet sauce tomate et purée est exceptionnellement conditionnée dans une barquette compartimentée, afin de séparer la viande et l’accompagnement, tests visuels et goûts étant prioritaires dans les choix de la marque, qui prévoit de nouveaux développements dans les semaines à venir. Les barquettes micro-ondables font également des adeptes chez les distributeurs. Ainsi, Système U vient de réviser l’identité visuelle de la gamme Le Savoir des Saveurs (sept références) afin de mettre en avant le partenariat avec Antoine Westermann, chef alsacien appartenant au club des vingt-et-un meilleurs cuisiniers de France. ••• N° 893 - 16 septembre 2002 - Points de Vente 56 CONSOMMATION Plats cuisinés Dossier alimentaire 57 FleuryMichon à la soupe ifficile de rassasier l’appétit féroce de Fleury-Michon au rayon traiteur LS ! Parmi ses dernières initiatives, le leader des ventes de plats cuisinés individuels prépare une nouvelle gamme de soupes fraîches en format individuel. Fort de son expérience, le Vendéen utilisera le fameux shaker de ses salades pour emballer ses soupes. Emballage et couvercle hébergeront des croûtons, une sauce à base de crème, une cuiller et une serviette en papier. Des solutions-repas supplémentaires à installer entre les salades et les entrées chaudes de type feuilletés. « Tandis que les personnes âgées et les familles avec enfants représentent la cible historique des soupes, les femmes pourraient bien être les principales intéressées par ces préparations qualitatives et pratiques », explique-t-on au service marketing. D’autant que « les préoccupations de diététique et d’équilibre nutritionnel des femmes sont en grande partie réglées par les apports en légumes », ajoute le chef de produit. Avec cette offre, Fleury-Michon ambitionne d’apporter à ce segment peu exploité la notoriété de sa marque et son savoir-faire de cuisinier. En outre, afin de contrer les reproches adressés aux soupes industrielles, la gamme associera des recettes classiques et d’autres plus originales, telles qu’une soupe de carottes et une soupe de pois cassés. Disponibles le 1er novembre, les Soupes à ma Façon seront accompagnées d’offres d’essais et de bons de réductions à valoir sur les salades et les plats cuisinés. Plats cuisinés surgelés Réveiller les ventes en GMS A l’instar de l’ensemble des produits surgelés élaborés, les ventes de plats cuisinés souffrent. Les opérateurs capitalisent sur des stratégies de valorisation des recettes pour conquérir de nouveaux consommateurs. D Huit cent mille foyers acheteurs de plats cuisinés individuels ont été recrutés en 2001, élevant le taux de pénétration de 35,9 % en 2000 à 38,8 % en 2001. ••• Par ailleurs, la barquette a été retenue pour signer à marque U six références de plats cuisinés individuels, déclinant des recettes phares (hachis Parmentier, couscous, paella, lasagnes bolognaises, etc.). « Pas question de jouer les metoo », scande-t-on au marketing de Jean Routhiau. Spécialisée dans la sous-traitance de produits élaborés de volaille et la MDD, l’entreprise vendéenne met un pied dans l’univers des plats cuisinés individuels avec un concept adopté par les supermarchés parisiens de Monoprix. Constatant que la viande constitue la première clé d’entrée dans le choix d’une recette et que l’accompagnement est subi, Jean Routhiau a choisi de les commercialiser séparément pour que le consommateur puisse faire son choix. La gamme Sidélis compte quatre références de volaille en sauce et quatre de légumes cuisinés, soit seize combinaisons possibles. Les sachets sous-vide sont dotés d’un côté cranté avec une prise fourchette, afin de faciliter leur sortie du bain-marie et leur ouverture. De petites astuces qui pourront réconcilier les réfractaires au sachet ! Reste à expliquer le concept, assez complexe, au consommateur. Ce que l’entreprise ne manque pas de faire, en proposant PLV, stop-rayons et animations-dégustations. ■ Sylvie Monzie > PLATS CUISINÉS APPERTISÉS La course à la valeur ajoutée ! (Evolution) Part de marché (%) Part de marché Volume Valeur (–4) (+3,6) Plats cuisinés 56,4 64,6 français 17,4 italiens 26,2 (–2,3) Total 172 000 tonnes (–1,5) exotiques (–3) 17,8 17,6 (+4,6) Total (+9,8) 562 M€ (+5) Source : ACNielsen en cumul annuel mobile au 5 mai 2002 (hypers + supermarchés) Points de Vente - 16 septembre 2002 - N° 893 www.pointsdevente.com e constat tombe, tel un couperet. Avec une part de marché valeur de 62 % en érosion de 4 %, les GMS “plombent” les ventes de plats cuisinés surgelés, tandis que hard-discount et freezer-center progressent de façon spectaculaire, respectivement de 34 et 26 % (IRI-Sécodip, 2001). Les raisons ? Les efforts qualitatifs des enseignes spécialisées, comme Picard, et les prix pratiqués par les hard-discounters. « Si les GMS perdent du terrain, cela ne signifie en aucun cas une désaffection pour les plats cuisinés surgelés », commente Suzanne Manet, directrice du marketing Nestlé Grand Froid (NGF). Chiffres à l’appui. Ceux d’IRI-Sécodip prouvent en effet que dans cet univers les plats cuisinés tirent le mieux leur épingle du jeu. Avec un nombre d’actes d’achats, un taux de pénétration et des dépenses moyennes par ménage en hausse en 2001 par rapport à 2000. Ces performances s’expliquent par le besoin croissant de solutions-repas et les atouts du grand-froid en termes de stockage et de facilité d’usage des recettes. Dans ce contexte, les opérateurs s’attellent donc à revaloriser l’offre destinée aux GMS, pour donner un nouveau souffle au marché. Nestlé Grand Froid, le leader (26,2 % en volume et 29,7 % en L valeur, cumul annuel mobile mai 2002), est passé à l’offensive fin 2001. D’abord avec Sveltesse et sept recettes de plats cuisinés individuels à 4 % de matières grasses. Les résultats dépassent les objectifs de départ, la gamme prenant le leadership des portions individuelles, avec une part de marché volume de 38,5 % (+ 7 %), devant Weight Watchers (37,5 %). Recettes qualitatives Deuxième offensive avec Maggi via la gamme Cuisine méditerranéenne revisitée qui décline des recettes à l’huile d’olive (sachets et boîtes). En outre, la marque Saveurs du Monde empruntée au rayon ambiant s’ouvre à des références pour deux, conditionnées en boîtes avec deux sachets, l’un pour la viande et les légumes, l’autre pour les féculents. Par ailleurs, Maggi Saveurs du Littoral fédère les poissons cuisinés pour deux, avec des emballages attractifs, des recettes nouvelles ou optimisées. Enfin, les dernières offensives sont baptisées “d’Hier et d’Aujourd’hui” (recettes classiques) et “Irresistibol” (recettes individuelles). De son côté, Marie (groupe Uniq) capitalise sur le développement des variétés et sur l’amélioration qualitative des recettes familiales, cœur > PLATS CUISINÉS SURGELÉS Seules les boîtes individuelles progressent Part de marché Volume (%) 60 Boîtes Familiales dont : 45 16 Viandes 2 personnes Individuelles www.pointsdevente.com +5,2 40 Total 76 000 tonnes 17 –9,5 40 13 Total –11,3 +11,3 34 +1,2 (–3,1) –5 +0,9 –11,2 8 Sachets Source : IRI-Sécodip en cumul annuel mobile au 05-05-02 (hypers + supermarchés) 66 30 –0,9 –12 31 Poisson 2 personnes Part de marché Valeur (%) –5,8 424,43 M€ +11,3 (–2,2) de marché. « Les efforts réalisés sur le hachis Parmentier ont rapidement porté leurs fruits, cette recette n’ayant guère été pénalisée par la hausse de 15 % du prix », souligne Christophe Misrachi, directeur marketing du pôle cuisine quotidienne. En revanche, si la banalisation nuit à la croissance, la valorisation conserve ses limites. Pour preuve, l’abandon de la gamme Paul Bocuse, empruntée au rayon frais et adaptée en septembre dernier au rayon grand froid. Motif : un positionnement prix mal adapté. Derrière ces poids-lourds et dans ce contexte d’atomisation d’une l’offre dominée par les MDD (39 % en volume et 32 % en valeur), Iglo (Cogesal-Unilever) dresse un bilan positif de la gamme L’Envie d’Envie initiée en septembre 2001 et dont l’objectif est de valoriser le marché avec une offre premium. « Les émincés de poulet aux cèpes s’inscrivent à la deuxième place du Top ten des plats cuisinés surgelés en hypermarchés et la gamme bénéficie d’un taux de réachat de 30 % », se félicite Catherine Taret, en charge de la marque. Malgré une part de marché encore faible (4 %), ces performances autorisent Iglo à nourrir de nouvelles ambitions en optimisant les recettes. Ainsi, sauté de bœuf à la thaïlandaise et filets de colin crème de basilic remplaceront les tagliatelles à l’italienne et les filets de colin au pesto. La gamme accueillera également un suprême de poulet aux pointes d’asperges. Notons par ailleurs l’initiative de Française de Gastronomie qui teste chez Cora et dans les magasins Leclerc affiliés à la Scarmor une gamme de plats cuisinés et cassolettes individuelles à base de produits de la mer signée Maréval, en communiquant sur les atouts nutritionnels de ces Sylvie Monzie ingrédients. ■ N° 893 - 16 septembre 2002 - Points de Vente