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AT H È N E S 2 0 0 4
Rivière d’or pour Estanguet
PHRASE
I J’étais comme
en transe,
j’avais
l’impression
de flotter.
Je suis si
heureux.
Quand j’ai
touché le mur,
je me suis
retourné et j’ai
vu que c’était
moi le
vainqueurJ
A l’issue d’une finale à rebondissements, le Palois a conservé hier son titre olympique en canoë monoplace.
Mais pas plus que la première, cette nouvelle médaille d’or « ne changera pas grand-chose » à sa vie.
Premier Français à conserver son
titre olympique de canoë monoplace (C1) lors des Jeux
d’Athènes, Tony Estanguet, issu
d’une famille de célèbres céistes,
est un perfectionniste qui sait rester lucide en parlant de son exploit.
Initialement deuxième de la finale,
disputée hier sur la rivière artificielle d’eau vive salée du centre
olympique de canoë-kayak, Estanguet a obtenu l’or après une pénalité de deux secondes infligée au
vainqueur, le Slovaque Michal
Martinak, rétrogradé sur la
deuxième marche du podium.
Martinak se pliait à contre-cœur à
la décision des juges : « C’est le
sport et je dois accepter la décision
du jury. Mais je ne me souviens pas
d’avoir touché une porte, je vais regarder la vidéo ».
Du Néerlandais Pieter
van den Hoogenband,
champion olympique
du 100 m libre
ZAPPING
Un combat
avec la rivière
AFP
Pieter Van den Hoogenband, roi
du 100 m nage libre.
G VDH ROI DU 100 M
Le Néerlandais Pieter Van den
Hoogenband a conservé son titre
du 100 m nage libre en s’imposant en finale (48’’17) devant le
Sud-Africain Roland Schoeman
(48’’23) et l’Australien Ian Thorpe
(48’’56). Pour la première fois de
l’histoire des Jeux de l’ère moderne, aucun Américain n’était en
finale du 100 m. Chez les dames,
la sensation est venue de l’Australienne Jodie Henry, qui a battu le
record du monde du 100 m nage
libre (53’’52) en demi-finale. 4e
temps des demi-finales, la
Française Malia Metella s’est qualifiée pour la finale du 100 m, de
même que Simon Dufour (200 m
dos). Le relais féminin du 4x200 m
nl a en revanche été éliminé.
G WUILLÈME ÉLIMINÉE
PAR LA MEILLEURE
Adeline Wuillème, seule engagée
française hier dans l’épreuve de
fleuret dames, a été battue en
quart de finale 15-8 par l’Italienne
Valentina Vezzali, qui a conservé
son titre olympique hier à Athènes.
La Rémoise, qui a dû courir après
le score, est tombée dans le piège
de la favorite, redoutable sur le
plan défensif grâce à sa concentration et sa lecture du jeu adverse. « Au-delà de ses deux larges
victoires (contre la Bélarusse Vita
Siltchenko et l’Italienne Margherita Granbassi), l’important est la
manière dont elle les avait
construites », a remarqué le DTN
Philippe Omnès, champion olympique de fleuret en 1992.
G DEMONTFAUCON COULE
À SON TOUR
Dans une équipe de France en
plein naufrage, Frédéric Demontfaucon, dans la catégorie des
moins de 90 kg de l’épreuve de
judo, s’est noyé comme ses coéquipiers avant lui, hier à Athènes.
Battu d’abord par le Géorgien
Zurab Zviadauri, futur vainqueur
du tournoi olympique, Demontfaucon a été surclassé par le Russe
Khasanbi Taov lors des repêchages.
G 10 000 M : GEBRESELASSIE
SERA AU DÉPART
L’Ethiopien Haile Gebreselassie,
double champion olympique du
10 000 m, a affirmé hier qu’il allait
prendre le départ du 10 000 m
demain, en dépit d’un problème
de tendon d’Achille.
G SIX HALTÉROPHILES
POSITIFS
Un responsable de la Fédération
internationale d’haltérophilie a annoncé tard hier soir que l’IWF allait
révéler le nom de six athlètes
contrôlés positifs avant leur
voyage vers Athènes.
IS12 - 1000292792
Ce rebondissement, le Palois âgé
de 26 ans, l’a « accepté avec beaucoup de bonheur. A l’arrivée, j’étais
satisfait après avoir livré un combat
sans merci avec la rivière ».
« Mon objectif était de faire deux
manches sans faute. J’ai senti plusieurs fois que j’étais limite »,
avoue-t-il. « C’est un perfectionniste », selon le chef d’équipe Antoine Goetschy, satisfait de « l’intelligence » avec laquelle le
meilleur pagayeur français a géré
sa course. « Il a envie de comprendre. Il analyse et a une grande
capacité de contrôle », explique-til.
Issu d’une famille de pagayeurs,
son père et son frère Aldric ayant
été en équipe de France et son
autre frère Patrice médaillé de
bronze en 1996 à Atlanta, Tony Estanguet a le sens des valeurs familiales.
Professeur de sport à l’INSEP, ce
sportif de haut niveau a aussi un
grand respect de ses adversaires.
Pratiquant une activité de plein air,
il a également un grand respect de
la nature et de la rivière. « Il y a
quatre ans, raconte-t-il, c’était un
rêve de gamin qui s’est réalisé. Une
aventure assez extraordinaire. Mais
cela n’a pas changé ma vie. Finan-
Tony Estanguet
a profité d’une
erreur du
Slovaque
Michal
Martinak pour
conserver son
or olympique,
hier à Athènes.
AFP
cièrement, j’ai pu préparer sereinement Athènes. Je pense que cette
deuxième médaille ne changera
pas non plus grand-chose à ma
vie ».
Après les JO 2000, Tony Estanguet
s’éloigne de la rivière pour se
consacrer à l’enseignement. Une
semaine avant les championnats
du monde 2002, il se casse un poignet. Eliminé en demi-finales, il a
toutefois le bonheur de voir son
frère, Patrice, monter sur le podium (3e). À force de ténacité, il
devient vice-champion du monde
2003 derrière Martinak. Mais le
Palois défait le même Slovaque en
finale de la Coupe du monde pour
s’approprier le trophée mondial.
En toute simplicité, car Tony Estanguet n’est pas motivé par la reconnaissance extérieure. « Je suis
là pour me réjouir », dit-il. H
Dickens, la Schilikoise privée de bronze
AFP
Native de Schiltigheim, Peggy Dickens a écopé
d’une pénalité fatale.
Le même règlement qui a fait le bonheur de Tony
Estanguet, hier, a valu une amère désillusion à sa
compatriote Peggy Dickens. La native de Schiltigheim a finalement terminé au pied du podium,
cédant sa médaille de bronze à la Britannique
Helen Reeves. La Tricolore a écopé de six secondes de pénalité et rétrogradait à la 4e place du
classement final.
La médaille d’or a été remportée par la Slovaque
Elena Kaliska, qui obtenait ainsi la première médaille olympique de sa carrière.
Déjà en tête à l’issue de la demi-finale, Kaliska, 32
ans, a devancé de 4’’59 l’Américaine Rebecca Giddens, médaille d’argent. Il ne restait à Peggy Dickens que ses larmes, qui se perdaient dans les
flots de l’unique site de compétition d’eau vive
salée du monde, alimenté par pipeline depuis la
Méditerranée toute proche.
POIDS
TENNIS
Olympie a retrouvé ses athlètes
Bel exploit pour Mary Pierce
Un jour nouveau s’est levé hier sur
le sanctuaire d’Olympie (Péloponnèse), site originel des Jeux
auxquels il a donné son nom, qui
est sorti de l’oubli avec les
épreuves de poids des JO
d’Athènes plus de 1600 ans après
avoir accueilli pour la dernière fois
une compétition.
Mary Pierce, 28e mondiale, a réalisé l’exploit du jour en éliminant la
tenante du titre américaine Venus
Williams, 6-4, 6-4, rejoignant ainsi
Amélie Mauresmo en quarts de finale du tournoi de tennis. Mauresmo (N.2) a poursuivi sa balade
dans le tournoi en disposant d’une
autre Américaine Chanda Rubin
(6-3, 6-0). Victoire facile qu’elle n’a
pas pu célébrer en raison d’une
crise d’urticaire qui l’a contrainte à
renoncer au double avec Pierce.
Depuis 393, année où l’Empereur
Théodose 1er, converti au christianisme, avait décidé d’abolir les
jeux antiques qu’il dénonçait
comme rite païen, jamais plus les
pins, cyprès ou oliviers millénaires
qui surplombent le stade n’y
avaient vu d’athlètes.
La première, l’Américaine Kristin
Heaston a réveillé les dieux
d’Olympie. Mais l’histoire de ce
lieu sacré, niché au creux d’un vallon enserré entre deux cours d’eau
et découvert grâce aux écrits de
l’historien Pausanias (IIe siècle
après J.C.), en a été bouleversée.
Heaston a été la première à briser
la tradition antique, qui voulait que
seuls les hommes — les hommes
libres d’ascendance grecque —
puissent participer aux Jeux.
Les femmes n’avaient pas ce droit.
Et les femmes mariées n’étaient
pas même autorisées à être spectatrices, étant punies de la peine
de mort si elles s’y risquaient.
Seules les hétaïres, des dames de
compagnie, étaient présentes lors
des banquets en l’honneur des
vainqueurs, célébrés ensuite dans
leurs vers par les poètes.
« C’est si excitant de faire partie de
l’histoire. Qui sait si une autre
femme reviendra ici, ou si une autre
compétition y aura lieu ? », a remarqué l’Américaine quelques minutes après avoir quitté le stade
antique, long de 192,27 m, soit
600 fois le pied d’Héraclès, selon
la légende.
Une petite partie de ce quadrilatère, près du tunnel qui autrefois
menait au temple de Zeus, avait
été transformée en deux zones de
lancers. La foule, arrivée tardivement, a pris place sur les talus
alentours, dans une posture bien
sage. Loin de l’effervescence que
l’on imaginait régner pour applaudir aux exploits de Koroïbos, premier « olympionike » (champion
olympique) en 776 avant J.-C. H
A 29 ans, Pierce a réussi un match
comme aux beaux jours de ses
triomphes en Australie (1995) et à
Roland-Garros (2000). « La clé du
match fut certainement le fait que
j’ai bien retourné, estimait la
Française. Cette victoire est le fruit
de la persévérance et de la patience. J’ai confiance en moi. Je
suis sur la bonne voie même si je
sais que j’ai encore des progrès à
faire ». Cela a été un mercredi noir
pour les Américains qui perdaient
aussi Andy Roddick (N.2), tombé
en deux manches (6-4, 6-4) sous
les coups du frappeur chilien Fernando Gonzalez.
Sébastien Grosjean (N.8) a
conservé l’espoir de succéder à Di
Pasquale sur le podium olympique, en ayant raison de l’Espagnol Feliciano Lopez (6-7 (4/7), 64, 6-0). Le double composé de
Michaël Llodra et Fabrice Santoro
a en revanche fait ses adieux,
battu en quarts de finale par la
paire croate formée de Mario
Ancic et Ivan Ljubicic (4-6, 6-3, 97). De son côté, la paire DechyTestud s’est qualifiée pour les
quarts en battant les têtes de série
numéro 1, les Russes Svetlana
Kuznetsova
et
Elena
Likhovtseva H
AVIRON
L’Ukrainien
Yuriy Bilonog
et la Russe
Irina
Korzhanenko
ont été sacrés
champions
olympiques du
lancer de
poids, plus de
1600 ans
après la
dernière
compétition
dans le
majestueux
sanctuaire
d’Olympie.
AFP
Médailles bleues en vue
Les champions du monde en
titre Adrien Hardy et Sébastien
Vieilledent se sont qualifiés hier
pour la finale du deux de
couple des Jeux d’Athènes et
ne sont plus qu’à 2000 m du
bonheur : une médaille olympique. Le huit français (Ripoll,
Gallet, Macquet, Peudecoeur,
Mortelette, Perrot, Bernard,
Cadot, barrée par Lattaignant)
aura également sa chance de
médaille puisqu’il s’est classé 2e
de sa course de repêchage
derrière le bateau néerlandais
et participera à la finale dimanche. En revanche, chez les
dames la déception est de mise
puisque les deux bateaux en
repêchages hier ont terminé
dernier de leur course et qu’il
n’y a plus d’embarcation féminine française en lice dans ces
Jeux.