FAQ sur la consultation en cours
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FAQ sur la consultation en cours
Roissy, le 27 novembre 2014 AF 141127224 Tous pilotes F.A.Q SUR LA CONSULTATION EN COURS Les réponses du Bureau SNPL AF ALPA à vos questions Pourquoi Le SNPL présente-t-il cet accord à consultation alors que ses instances seront renouvelées fin novembre ? Cela fait plus de 2 ans que le SNPL AF ALPA négocie avec la direction le développement de Transavia. Ces négociations ont abouti à deux solutions temporaires successives : la mise à disposition dans le cadre de TF15 et le secteur loisir A320. Une solution pérenne aurait dû être trouvée bien plus tôt, mais nous avons fait face au dogmatisme de cette direction au sujet du contrat « commun ». Nous sommes aujourd’hui au bout d’un processus alternant combats et discussions, dans le contexte économique et politique difficile que tout le monde connait. Il est important maintenant que les pilotes s’expriment et fassent valoir leurs convictions sur la conduite à tenir en fonction de la situation complexe interne et externe à l’entreprise. Ce qui est certain, c’est que pour que Transavia France soit opérationnelle à l’été 2015, il faut démarrer les opérations de déploiement avant fin 2014. Plutôt que de transmettre un dossier aussi compliqué et technique à la prochaine équipe du SNPL, il est plus sain pour la profession de clore le dossier et de s’en remettre à la décision collégiale des pilotes. Le prochain Conseil aura tous les éléments en main (y compris l’avis de l’ensemble des pilotes d’Air France) pour agir. Quels sont les (+) et quels sont les (-) ? Si nous résumons basiquement : cet accord permet de maintenir l'emploi au sein d'Air France et donc d'éviter la mise en concurrence des pilotes entre eux, le contrat et les conditions TOF étant maîtrisés par les syndicats pilotes représentatifs d’Air France. Il sécurise également le fait que les avions de plus de 110 sièges hors Transavia, seront tous pilotés par des pilotes AF sous contrat AF, quelle que soit la marque utilisée (HOP !, etc.) En volume : il est préférable que l'activité soit faite par des pilotes AF plutôt que par des pilotes easyJet. En qualité : le développement se fait en France donc avec des contrats Français, et avec les interlocuteurs syndicaux Air France pour gérer l’avenir du contrat de détaché chez Transavia France. Il offre bien sûr des perspectives de carrière nouvelles pour les pilotes d’Air France sur moyen et courtcourrier, un secteur qui reste en attrition sous sa forme traditionnelle partout en Europe et où seul le segment LCC se développe. Le gros moins reste bien sûr les conditions d’emploi et de rémunération, différentes de celles d’Air France, qui s'appliqueront aux pilotes détachés : ce sont les règles actuelles de Transavia. Dernier point négatif : la direction a refusé de garantir le volume d’activité AF MC en moyens propres, même si le développement de Transavia reste fortement cloisonné par l’accord (interdiction de toucher CDG, etc.) Concrètement, comment cela se passe t-il ? Gréement des places CDB : les pilotes d’Air France feront un acte de carrière pour passer CDB chez Transavia France. Ils gardent leur contrat Air France. Ils signent également, avec la direction de SNPL AF ALPA Le Dôme – Bât 5 – 5, rue de la Haye - CS 19955 - 95733 ROISSY CDG CEDEX Tél. : 01.49.89.24.31/22 - Fax : 01.49.89.24.39 - Email : [email protected] Transavia France, un contrat de détaché chez Transavia France qui fixe les conditions d’utilisation, de rémunération et de congés pour la période de détachement. Gréement des places OPL : Jusqu’au 31 mai 2016, les places sont proposées en priorité aux OPL d’Air France, avec une prime de 35 k€ par an sur 2 ans. Comme pour les CDB, les OPL restent sous contrat Air France et signent avec la direction de Transavia France, un contrat de détaché chez Transavia France, qui fixe les conditions d’utilisation, de rémunération et de congés. Dans le cas d’embauches, les pilotes signent un contrat avec Air France, puis immédiatement un contrat de détaché avec Transavia France, qui inclut les conditions d’emploi et de rémunération ainsi que les règles de congés. In fine, tous les pilotes exerçant chez Transavia France sont sous contrat Air France et sous contrat de détaché chez Transavia France (exception faite des pilotes « historiques » de Transavia France). Lorsqu’un OPL AF relativement jeune passe CDB TO et qu’il revient ensuite à AF, il y aura des inversions de séniorité. Le passage CDB en détachement chez TO, comme le retour à Air France sont des actes de carrière. Tous ces actes de carrière son gréés uniquement par la LCP AF selon les règles en vigueur. Il n’y a donc aucune inversion de séniorité possible. Le retour de droit sur A320 chez Air France au bout de 4 ans ne concerne que les OPL embauchés puis détachés chez TO ; ce droit n’existe pas pour les CDB. Un CDB en détachement chez TO peut-il revenir OPL AF ? Rien ne l’interdit selon la convention PNT AF en vigueur. Mais la direction d’Air France a toujours refusé, le passage de CDB à OPL pouvant être assimilé, selon elle, à une sanction (le cas s’est déjà présenté pour des CDB A320 qui souhaitaient repasser OPL LC : le droit devra être dit tôt ou tard sur ce point). Si un pilote part CDB chez TO et que finalement, cela ne lui plaît pas, il est coincé chez TO jusqu’à son prochain acte de carrière : Le retour vers Air France se fait selon la LCP Air France et selon les règles en vigueur. Partir CDB en détachement chez TO, c’est faire un choix, comme le choix d’un avion LC : certains choisissent de partir tout de suite sur A330/A340, d’autres font le choix d’attendre un peu et d’aller directement sur B777. Si in fine le pilote ne se « plaît pas » sur son avion LC, il doit attendre le prochain acte de carrière possible pour en changer. Il en est de même pour le détachement CDB chez Transavia. Si je suis détaché chez TO, où serais-je positionné sur la grille de salaire ? L’ancienneté Air France est intégralement reprise pour l’entrée sur la grille de salaire. Par exemple, un OPL AF qui serait promu CDB sur 737 avec une ancienneté de 13 ans sera positionné dans la grille de rémunération CDB TO avec son ancienneté de 13 ans et non pas en bas de la grille. S’agit il d’une B-Scale pour les OPL à l’embauche ? Une B-Scale consisterait à embaucher des OPL sur A320 chez Air France avec une grille de salaire inférieure. C’est un décalage dans les grilles de rémunération. Dans ce projet, il s’agit de conditions de rémunération différentes sur une partie de l’activité du Groupe Air France. De la même manière, quand les embauches ont repris en 1984, un OPL à l’embauche pouvait être affecté, sans volontariat possible, indifféremment sur B727 (PEQ3) ou sur B737 (PEQ 2) ou sur F27 (postale de nuit) dont les règles de rémunération et les conditions de travail étaient différentes. Dans notre communication du 25 novembre, nous vous avons donné un éclairage sur la rémunération, notamment celle des OPL, et le fait que leurs rémunérations divergeaient fortement à partir de la 4ème année. Nous avons répondu à ce problème en obtenant une possibilité de passage OPL 320 au bout de 3 ans en fonction des besoins, mais surtout le passage de droit OPL 320 au bout de 4 ans. L’accord proposé aujourd’hui n’a donc rien d’une B-Scale. Il pose plutôt la question de savoir si nous, pilotes, souhaitons intégrer dans nos carrières de pilotes AF un passage possible dans une filiale avec des conditions de travail différentes. Sommes nous certains que les niveaux de rémunération annoncés par la direction chez Transavia resteront les mêmes ? La rémunération n’est que la conséquence d’une activité et d’un dimensionnement. C’est vrai à Air France comme à Transavia. Le volume d’activité de Transavia va évoluer. Le réseau va s’étoffer et changer, la saisonnalité devrait néanmoins diminuer légèrement. Il est très difficile de se projeter sur cette nouvelle activité et la seule chose qui soit garantie, comme à Air France d’ailleurs, c’est le MGA ou SMMG. Cependant, le modèle économique de Transavia est basé notamment sur une forte productivité des pilotes, donc pour une activité donnée, un effectif calibré au minimum. Dans ce projet d’accord, les syndicats signataires ont un droit de regard sur le dimensionnement de l’effectif Transavia. Si les OPL TO passent de droit sur A320 à partir de 4 ans, cela va-t-il aggraver le sureffectif OPL A320 et donc pénaliser les OPL AF ? Pour ceux qui se posent la question de la création par ce biais d'un sureffectif sur A320, il y a trois éléments de réponse : Le sureffectif structurel chez les OPL MC est normal car il anticipe les besoins à venir sur longcourrier et les départs en retraite ; Le nombre d’OPL sur B737 pouvant passer sur A320 sera à terme d’environ 50 OPL par an (mais quasi nul d’ici 2018 et plus faible en moyenne d’ici 2022) sur environ 600 OPL 320 ; Dans trois ans, les OPL embauchés cet hiver chez Transavia auront la possibilité de postuler sur 320. S’il n’y avait alors aucune place disponible, cela en dirait long sur l’état de la compagnie ; il n’y aurait eu ni départ en retraite (ou alors en nombre très insuffisant), ni croissance et, dans ce cas, nous aurions tous collectivement perdu, du dernier embauché au dernier retraité. Si les pilotes d’Air France, via leurs syndicats, maîtrisent les conditions de détachement chez Transavia France, pourquoi ne pas faire un contrat unique ? Puisqu’il s’agit d’un détachement, pourquoi signer un contrat avec Transavia France ? Contrairement aux propos de la direction, il est tout à fait possible d’inclure dans la convention Air France des conditions de travail et de rémunération différentes pour les pilotes en détachement chez Transavia France pour être en cohérence avec le modèle économique de Transavia. L’obstination de cette direction à refuser le contrat unique n’a qu’une seule justification : la contagion. Elle est incapable d’expliquer aux autres catégories de personnel que les pilotes gardent uniquement leur contrat Air France, tout en adoptant les conditions de Transavia. Elle préfère donc créer un système plus complexe de contrat de détaché, succédané médiatiquement acceptable pour elle… En quoi le schéma proposé évite la mise en concurrence des groupes de pilotes ? Le principal risque à laisser des conditions d’emploi différentes sur les plus de 110 sièges au sein du Groupe Air France est celui de la mise en concurrence des groupes de pilotes. Une manière de réduire ce risque est d’avoir la maîtrise des contrats de travail concernés. En d’autres termes, ce sont les mêmes organisations syndicales qui doivent pouvoir négocier les conditions de travail de l’ensemble des pilotes Air France, détachés chez Transavia ou non, et tous les avions de plus de 110 sièges seront pilotés, in fine, par des pilotes Air France. Voter OUI c’est garder un volume d’emploi au sein d’Air France en dégradant les conditions ; voter NON c’est rester ferme sur les conditions de travail de tout pilote AF détaché ou non. C’est un résumé un peu simpliste. Le marché aérien européen n'est pas infini. Les parts de marché perdues sont très difficiles à reprendre. A partir de ce constat, il faudrait préserver absolument l’emploi quitte à avoir des conditions un peu différentes. Sauf que, tant qu'il y aura des compagnies comme Ryanair, la direction cherchera toujours à baisser les conditions des pilotes. Faut-il donc privilégier les conditions quitte à perdre des parts de marché, donc de l’emploi ? A quel moment faisons-nous la balance entre « emploi français » au sein d’Air France vs « conditions Air France » pures ? C’est finalement un peu la question de cette consultation. Accepter en 2007 Transavia France avec des pilotes non Air France nous a conduit dans la situation de mise en concurrence actuelle. Il faut donc rétablir un groupe de pilotes soudé. A ce stade, il est essentiel pour l’avenir de faire bloc en regroupant tous les pilotes ensemble. La question des conditions d’emploi est fondamentale, elle aura plus de chance d’évoluer si l’entreprise garde ses parts de marché et si les pilotes forment un bloc soudé, capable de se mobiliser lorsque la croissance reviendra en Europe. Quels sont les risques à ne pas signer d’accord avec la direction sur le développement de TO ? Nous ne sommes pas partisans de la théorie du pire et refusons le catastrophisme, mais il eut été logique que les farouches partisans du NON déroulent ce qu’ils envisagent de faire en cas de refus de l’accord, comme nous le ferions dans nos cockpits en cas de remise de gaz. Ce n’est pas le cas. Pour le Bureau du SNPL, tous les scenarii sont possibles du « statu quo » à 14 avions qui signerait l’arrêt de mort de Transavia, au « développement d’une nouvelle filiale de Transavia directement attachée à la holding AF/KL » en passant par « l’abandon sans bruit et petit à petit de l’activité du point à point déficitaire à easyJet ou Vueling ». Le plus probable étant, selon nous, la mise en œuvre d’un projet parallèle qui viserait à éviter les charges et la fiscalité françaises, au détriment de l’emploi français et donc de la CRPN. Si les pilotes refusent Transavia France, il s’agira pour la direction d’un bon prétexte pour exhumer le projet Transavia Europe. La reprise du conflit sera alors probable. Au-delà des beaux discours, ce conflit aura permis de révéler la réalité des intentions : la direction d’Air France et surtout d’Air France/KLM n’hésitera pas à tenter de passer en force ou à contourner les accords via des structures différentes. Incapable de réformer suffisamment Air France pour rivaliser avec la concurrence low-cost, elle fait le choix de développer Transavia. Incapable d’obtenir un allègement des taxes, il aura fallu une initiative du SNPL pour que le gouvernement réagisse. Chaque direction ne fait que passer, alors que nous serons là bien après son passage... Ne pas trouver d’accord c’est entrer dans son jeu : ce serait alors à cause des pilotes d’Air France que la direction ne peut pas réformer l’entreprise... Notre devoir est de sécuriser l’emploi au sein d’Air France, en attendant d’explorer d’autres voies possibles, innovantes, peut-être plus tard… Dialoguer, ce n’est pas mettre devant le fait accompli, a fortiori dans les médias. Notre population va sûrement devoir mener de nouvelles batailles face à cette direction d'Air France et d'Air France/KLM, si elle continue à s’avérer incapable de construire l'avenir avec les pilotes. Mais ne soyons pas une excuse à son incapacité à réformer Air France. Lorsqu’il s’agit de notre avenir, le choix du vote ne peut donc pas se limiter à un vote sur l’émotion et au seul impact sur la crédibilité d’Alexandre de Juniac. Le Bureau SNPL AF ALPA Pour mémoire, vous avez reçu sur votre boite mail Air France le matériel de vote nécessaire (site de vote, identifiant, mot de passe...). La consultation sera clôturée le mercredi 3 décembre au matin (09h00 locales Paris). VOTEZ ET FAITES VOTER AVANT LE 3 DÉCEMBRE.