Réponse aux diverses attaques de la CFDT, CGC, CFTC et

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Réponse aux diverses attaques de la CFDT, CGC, CFTC et
Roissy, le 19 novembre 2014
AF 141119219
Tous Pilotes
Réponse aux diverses attaques de la
CFDT, CGC, CFTC et UNSA Aérien
Depuis quelques temps, nous assistons à un concert d’attaques de la part de certaines organisations
syndicales (CFDT, CGC, CFTC, UNSA Aérien) envers les pilotes. L’occasion est trop belle pour une
direction qui cherche à faire oublier sa responsabilité dans les mauvais résultats de l’entreprise ; voilà
que des syndicats sol prennent désormais le relais de la com’ d’Air France pour désigner leurs propres
collègues à la vindicte populaire. On peut s’interroger sur ce qui motive ce genre de comportements
mais une chose est certaine : ce conflit historique permet d’échapper (pour le moment) à Transavia
Europe et à la délocalisation d’un pan d’activité dont ils font également partie, ce qu’ils semblent avoir
rapidement oublié…
Après les attaques des confédérés, voilà maintenant que l’UNSA Aérien diffame ouvertement le SNPL
AF ALPA. L’UNSA, dont la puissante section PNC a pourtant soutenu notre mouvement de grève, est
aujourd’hui contredite par la voix de son bureau central qui va même jusqu’à exhumer un conflit des
années 80 sur l’équipage à 2... Dans des raccourcis fumeux, les pilotes passent pour avoir toujours été
responsables des maux de cette compagnie.
À n'en pas douter, ces comportements sont guidés par des raisons purement électoralistes. A l’aube des
élections professionnelles du printemps, l’enjeu est fort : il s’agit là de représentativité, de moyens
syndicaux, bref le nerf de la guerre... Le moment est donc tout choisi pour voir s’épanouir la plus basse
politique et fleurir des communiqués de presse hallucinants dans lesquels des syndicats conspuent leurs
collègues. Comme celui de la CFE-CGC (http://www.cfecgc.org/actualite/tout/communique-de-pressede-la-cfe-cgc-d-rsquo-air-france/) désignant les pilotes au « prix Goncourt du ridicule ». Pourquoi se
priver lorsqu’on peut profiter d’une caisse de résonance médiatique toujours friande de « clashs » ?
Le SNPL ne cèdera pas à cette pression et continuera à défendre les emplois et les conditions de travail
en combattant les thèses ultra-libérales qui règnent dans le Transport Aérien européen (condamnation
de Ryanair au pénal), parce que c’est son rôle comme cela devrait être celui de toute organisation
syndicale. C’est ce que font ALTER et la CGT, certes à leur manière, mais sans jamais se départir d’une
certaine déontologie. Nous demandons le même respect de nos confrères, pour ne pas dire
« camarades », des autres organisations syndicales de salariés d’Air France.
En temps de crise sociale, on préfère à la révolte lorgner dans l’assiette du voisin. Comportement
courant et souvent téléguidé par nos dirigeants qui appliquent à la lettre les préceptes enseignés dans
leurs écoles. Lorsque cela vient de syndicats, il y a lieu de s’inquiéter. Aujourd’hui, l’UNSA accuse le
SNPL de ne pas avoir réalisé la « copie Transform 2015 », alors qu’elle n’en est pas elle-même
signataire... Culotté ! Il est certes plus facile de s’appuyer sur des départs non contraints dans le cadre
d’un PDV confortable pour justifier les efforts du personnel alors que seuls ceux qui partent endossent
un risque. En réalité, les efforts pour chacun, sur le terrain, ne se mesurent pas en SKO ou recette
unitaire mais en contraintes sur leur temps de travail, en blocage de salaire, économies sur la formation
et abandon de trois jours de congés. Evidemment, cela n’est pas suffisant et cela ne le sera jamais car
on trouvera toujours une étude RH compilant plusieurs benchmarks réalisés à des périodes différentes
par divers consultants. Etudes qui nous feront toujours porter sans sourciller le fardeau de la
compétitivité française, auquel s’ajoute celui des taxes propres au transport aérien. Sur ce dernier sujet,
c’est bien le SNPL F ALPA qui ce printemps, suite à la levée du préavis de grève, a emmené un collectif
intersyndical faire pression sur le gouvernement pour qu’un état des lieux sérieux soit enfin réalisé :
le « rapport Le Roux ». Quelques mois plus tôt, de Juniac et Gagey n’avaient même pas osé évoquer le
sujet lors de leurs auditions devant l’Assemblée ou le Sénat. Comme quoi les syndicats rassemblés
devant une cause commune n’agissent pas en vain.
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SNPL AF ALPA
Le Dôme – Bât 5 – 5, rue de la Haye - CS 19955 - 95733 ROISSY CDG CEDEX
Tél. : 01.49.89.24.31/22 - Fax : 01.49.89.24.39 - Email : [email protected]
Concrètement, les pilotes pendant cette période 2012-2015 ont dû modifier complètement leurs
méthodes de travail au cockpit, s’approprier en quelques mois un nouveau référentiel de travail,
raccourcir de moitié les temps de qualification de type avion, retrouver un haut niveau de sécurité
nécessaire à la survie d’Air France après des épisodes dramatiques avec leur part de contribution dans
la douleur, réformer leur caisse de retraite PN et accepter aussi des PDV. S’investir tous les jours pour
améliorer la ponctualité, voire rattraper les retards sur des rotations densifiées au maximum, limiter les
emports carburant, économiser cette énergie devenue chère dans chaque phase du vol et faire ainsi
économiser 100M€ qui ne sont pourtant pas portés à leur crédit dans Transform, avoir un taux
d’absentéisme quasi nul, mettre en œuvre l’avion pendant les épisodes neigeux, venteux et orageux
inhabituels, assurer la continuité de la ligne malgré les événements géopolitiques, environnementaux et
sanitaires, sont autant d’efforts quotidiens pour ces salariés. Efforts souvent non quantifiables, donc
inexistants, dans la communication de nos dirigeants qui ne s’adresse in fine qu’aux marchés financiers.
Pendant ce temps, notre profession accuse 15 % de chômeurs au-dessus de la moyenne nationale et
paie une seconde fois les PDV PN en puisant dans les réserves de sa caisse de retraite, la CRPN.
Alors, Mesdames, Messieurs de la CFDT, CGC, UNSA sol et consorts,
Non, les « princes de l’air » ne sont pas « exempts d’efforts ». Et ils ont réalisé bien plus que les 9 % sur
les 20 % de Transform que vous leur attribuez. Car cela ne se résume pas au maintien d’un renfort sur
des vols de plus de 15h d’amplitude (13h30 de vol) de nuit.
Non, il ne s’agit pas pour le SNPL F ALPA de faire payer les jours de grève mais d’utiliser au mieux,
comme la Direction le fait, les contraintes de la « loi Diard », que vous avez d'ailleurs oublié de
combattre aux côtés de la CGT et nous-mêmes en 2013 et qui affaiblit l’ultime droit pour les salariés de
se faire entendre.
Non, les syndicalistes du SNPL AF ALPA n’ont pas soigneusement évité de se déclarer grévistes. Il
serait tout autant diffamatoire de dire que chez vous les dirigeants du syndicat ne font pas grève,
puisqu’ils y sont employés à temps plein.
Non Mesdames, Messieurs de l’UNSA sol et consorts, « se battre pour l’équité des catégories » n’est
pas une vertu quand la délocalisation menace les emplois, par contre équilibrer le rapport de force social
est souvent salvateur et toujours indispensable dans notre société.
Non ce n’est pas le SNPL AF ALPA (60 % d’adhérents) qui permet, à des fins électoralistes, à nos
directions de faire accepter aux salariés « de se faire tondre ». C’est vous, dans vos bureaux
confortables, loin de la production et de la pression temporelle ou hiérarchique qui le permettez sans
réagir. Pourtant, vous avez tant de véhémence lorsqu’il s’agit de négocier vos moyens syndicaux, ou
des rallonges de 10 M€ pour le renflouement d’un CCE qui profite si peu aux salariés, le tout avec un
taux relativement faible (10 %) d’adhérents.
Nous prétendons modestement que tant qu’il y aura des pilotes sous contrat Air France dans nos avions
(l’outil de travail dont vous parlez) et parce qu’ils aiment et font bien leur métier, Air France survivra pour
le bien de l’ensemble du personnel attaché à cette entreprise. C’est ça la véritable garantie de l’emploi
qui ne saurait être liée à aucun plan Transform, Perform, Réform… Sans quoi nous subirons tous le
syndrome de la marine marchande française : un pavillon de complaisance irlandais, un capitaine de
navire norvégien avec du personnel de service et de sécurité thaïlandais et des manutentionnaires
pakistanais ou philippins… « Sans cynisme » aucun, nous n’en sommes plus très loin.
Le Bureau SNPL AF ALPA
PS : nous nous devions de réagir publiquement dans l’entreprise pour exprimer le ressenti de pilotes jugés
« irresponsables » qui se sentent à juste titre insultés par les propos de prétendus syndicalistes « écœurés ».
En effet pour la sécurité des vols, il serait tout aussi dangereux et irresponsable de laisser les pilotes répondre
individuellement à ces provocations que de les voir se retenir de le faire dans l’exercice de leur métier par conscience
professionnelle.