Grève des chirurgiens: "Marisol Touraine nous montre du doigt"

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Grève des chirurgiens: "Marisol Touraine nous montre du doigt"
 BFMTV.com
06 janvier 2015
Grève des chirurgiens: "Marisol Touraine nous montre du doigt"
Les chirurgiens des cliniques privées ont rejoint le mouvement de grogne des médecins contre le projet
de loi santé de Marisol Touraine. Ils craignent de perdre leur liberté d'exercice et de se voir imposer les
méthodes de soins par les mutuelles.
Les chirurgiens rejoignent le mouvement des médecins, qui sont encore appelés ce mardi par les
syndicats MG France (généralistes) et SML (libéraux) à fermer leurs cabinets et à faire la grève de la
carte vitale. 400 praticiens du secteur privés ont manifesté lundi à Lyon pour dénoncer le projet de loi
Santé défendu par Marisol Touraine, la ministre de la Santé.
Les chirurgiens ont très mal pris la déclaration de Marisol Touraine du 12 décembre dernier sur France
Info, concernant les cliniques privées. "Ce que demandent certains du côté des cliniques, c'est d'avoir le
beurre et l'argent du beurre", avait déclaré la ministre de la Santé. "Ce que je veux moi, c'est que les
patients, lorsqu'ils poussent la porte d'un établissement de santé, connaissent les conditions dans
lesquelles ils vont être soignés. Si c'est le service public hospitalier, ils savent qu'il n'y aura pas de
dépassements d'honoraires, s'ils poussent la porte d'une clinique, ils savent qu'ils doivent discuter avec
les médecins, pour savoir à quelles conditions ils doivent être soignés".
"Ça m'emmerde de demander des compléments d'honoraires, mais…"
Nicolas Gibert, chirurgien de la main à Villeurbanne, se sent insulté par ces propos de Marisol Touraine,
et il a un message à lui faire passer. "Elle nous montre du doigt ! Je pense être un des exemples de
médecins qui ont fait ce métier par vocation. Je serais bien resté à l'hôpital public, ça m'emmerde de
demander des compléments d'honoraires, mais je n'ai pas pu le faire à l'hôpital puisque l'hôpital ne me
donne pas les moyens de traiter les patients comme je l'entends. Je suis conscient que je fais partie des
couches privilégiées de la société mais ça me mets dans tous mes états qu'on puisse me dire que je
suis un frein à l'accès aux soins des Français. Donc voilà, c'est encore ces nantis de médecins qui sont
dans la rue. Mais nous ça nous rend malades de faire trinquer les patients".
"Les mutuelles décideront des médecins et chirurgiens"
Merci de ne pas diffuser ce PDF. Reproduction réalisée avec l'autorisation du CFC.
Que craignent les chirurgiens ? "Avec les contraintes qui vont augmenter avec cette nouvelle loi, on
n'aura plus la liberté de soigner les patients comme on le souhaite, avec le matériel que l'on veut",
explique sur RMC Pascal Rastoucher, chirurgien qui a manifesté à Lyon et qui a peur de perdre sa
liberté en matière de soins et de prix avec ce projet de loi. "Les mutuelles pourront dire aux patients
'vous avez tel problème, vous allez chez tel médecin avec tel type de matériel'. Donc nous allons perdre
notre libre choix, ce qui fait la qualité de notre secteur privé, c’est-à-dire pouvoir faire les bons choix pour
les patients et les soigner comme on a appris, et ne pas avoir une structure qui nous dit 'c'est comme ça
qu'il faut soigner cette pathologie'".
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Écrit par Philippe Gril avec Gwenaël Windrestin
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