8pages septembre.qxp

Transcription

8pages septembre.qxp
“Ignorance est mère de tous les maux”
De bas en haut à gauche : F. Nicolle, R. Lepeu, C. Guillaumie, J.-F. Ropert, G. Bonhomme et L. Bouyrie.
De bas en haut à droite : C. Laignier, H. Ropert, R. Bouyrie, J. Statibene, R. Dédamme et L. Mardelay. (voir encadré page 11)
“Il n’y a pas de hasards, il n’y a que des rendez-vous” P. Eluard
FORTIFIONS
LA PROTECTION
SOCIALE
Au dîner de la Presse de la
Fête de l'Humanité, pendant
que le SGLCE, largement rassemblé au stand de Gentilly,
gueuletonnait dans une
ambiance solidaire et fraternelle, je soupais à côté du
directeur de la rédaction
d'Alternatives économiques.
Au cours de notre discussion,
mon voisin lâcha : “ Sarkozy est un néokeynésien”. L'aplomb avec lequel il me “divulgua” cette
info, conjugué à la notoriété de l'éditorialiste, me
fit vaciller sur mes certitudes. Incrédule, je m'évertuais poliment à disséquer son erreur… et pourtant
Philippe FRÉMAUX n'avait peut-être pas tout à
fait tort.
Les 17 et 18 septembre, l'ami de BUSH lui donnait
pour partie raison.
SARKOZY s'appliqua dans ses deux allocutions à
démontrer la nécessité de l'intervention publique
face à l'inefficacité des marchés pour désagréger
notre système de protection sociale solidaire, atomiser le service public et liquider les fonctionnaires.
Avec “SARKO keynésien”, c'est “la fin du laisserfaire”. l'état pourvoira aux insuffisances de la
“main invisible” et se chargera de la besogne :
l'Etat providence au secours des marchés, des
assurances et de la finance.
Le petit “Napoléon” (Napoléon III) du XXIe siècle
affiche clairement les prétentions libérales, celles
d'instituer les conditions d'une flexibilité des salariés et de l'emploi.
Une Sécurité sociale “destinée à garantir les travailleurs et leur famille contre les risques de toute
nature susceptibles de réduire ou de supprimer la
capacité de gain et de couvrir les charges de maternité et de famille”, une protection sociale qui
contribue avec les services publics à la régulation
du système économique est un véritable affront,
une insulte à la doctrine libérale, doctrine dont
l'idéologie mène, comme le soulignait Michel
MULLER au dernier CEN de la Filpac, “à l'individualisme, au corporatisme, au communautarisme.”
Mme PARISOT peut sourire, le président de la
République tient le cap du patronat et des institutions européennes. Les réformes sur les régimes
spéciaux, les restrictions pressenties pour le financement des retraites et de la santé acceptent d'emblée la loi des marchés.
Des issues de progrès
La politique de limitation des dépenses n'a pour
seul but que de justifier une montée de la capitalisation dans le domaine des retraites et de favoriser
l'arrivée d'assurances privées dans le système de
santé et une protection sociale à trois étages : une
protection minimale assise sur la solidarité nationale, un système assurantiel financé par des cotisations et des formules privées pour ceux en ayant
les moyens.
Pourtant, à la régression sociale programmée, il
existe des issues de progrès. Certes, des réformes
sont incontournables, mais sur la base du développement de la solidarité, de l'universalité et de l'efficacité des dépenses sociales.
Qu'est-ce qui fait que nous ne pourrions pas avoir
les moyens de dépenser davantage pour la santé,
l'emploi, les enfants et la sécurité des vieux jours ?
Cela suppose de remettre en question les dispositions des lois BALLADUR (1993) et FILLON
(2003) pour les retraites, de rétablir l'égalité d'accès aux soins en proposant une réforme alternative
Rabelais
à la loi DOUSTE-BLAZY (2004).
Concernant l'emploi, la légalisation du “travail au
noir”au nom du “travailler plus pour gagner plus”,
les exonérations de cotisations, véritable trappe à
bas salaires, creusent le déficit de la Sécurité
sociale.
L'accroissement du nombre des travailleurs pauvres et de la précarité, associé à la politique de
réduction de l'indemnisation du chômage, la
remise en cause des minima sociaux exercent une
contrainte ne favorisant pas un retour à un emploi
de qualité et à une formation choisie.
Face à cette politique de l'emploi aussi injuste
qu'inefficace, il est urgent de mettre en place un
système de sécurité d'emploi et de formation, sur
le plan national comme sur le plan européen.
Avoir les moyens de dépenser davantage implique
un développement des recettes basé sur un financement centré sur l'entreprise, lieu de création des
richesses.
Une modulation du taux de cotisations en fonction
du ratio masse salariale / valeur ajoutée inciterait à
l'emploi stable, à l'augmentation des salaires et par
conséquent, serait source de recettes supplémentaires pour la protection sociale.
D'ores et déjà, tout en proposant à la discussion
une véritable réforme de l'assiette des cotisations
patronales, un certain nombre de mesures peuvent
être prises comme l'arrêt de la politique d'exonération de cotisations. Il serait juste, aussi, que l'état
régularise ses dettes anvers la Sécurité sociale.
Dernier point, les revenus financiers des entreprises qui échappent à tout prélèvement social et s'accroissent, contre l'emploi et la croissance réelle,
doivent être mis à contribution. Il en est de même
des revenus financiers des banques et des institutions financières. Cela représente plus de 80 milliards qui ne vont ni à l'emploi, ni à la croissance.
Bien évidemment, ces réformes ambitieuses impliquent une énorme mobilisation et une lutte des forces populaires contre les dogmes de l'économie
libérale, fondée sur la domination des marchés.
C'est vital, car le développement de la protection
sociale est attaché au développement d'existence
du peuple, des peuples.
SOMMAIRE
L’édito de Jean-François Ropert
Le Grand Dossier
Brèves
P1
P2 à 9
P10 et 11
Le billet de Gilbert
Octobre 2007/N°4
P12
Le Grand Dossier
ENTRETIEN CROISÉ
Notre dernier “grand dossier”
laissait la parole aux
“Jeunes”, ils exprimaient
leurs premières sensations à
la suite de leur entrée en
presse. Certains d'entre eux
découvraient le monde du travail….
La feuille de paie, le statut salarié,
et quel statut… Le stage d'accueil
qu'ils ont suivi à Blanqui, leur a permis de faire leurs premiers pas dans le
syndicalisme du Livre CGT. Ils ont alors
découvert notre histoire, faite de luttes,
de propositions, de rapports de force, de
négociations. Nul doute qu'ils sauront en
tirer tout les enseignements pour leur
avenir, et donc celui du syndicalisme.
Aujourd'hui nous ouvrons nos colonnes à
quatre secrétaires de notre catégorie,. À
Paris ou en Province, ils vivent depuis
plusieurs années une retraite bien méritée, comme on dit, mais tous restent
attentifs à l’évolution de leur profession,
de leur syndicat. R. Bouyrie, R. Lepeu,
H. Ropert, et C. Guillaumie se sont rarement exprimés depuis leur départ.
Secrétaires clicheurs et photograveurs,
ils ont participé avec bien d'autres à la
définition de notre statut, mais aussi à la
construction et à la place de la CGT dans
notre profession
Lorsque nous leur avons proposé cet
“entretien croisé”, ils ont été particulièrement intéressés et emballés de participer
au débat qui traverse nos organisations.
Ils l'ont fait en toute honnêteté et franchise, avec la ferme volonté
de faire vivre la mémoire de ce syndicalisme bien particulier, ce syndicalisme du
Livre, mais surtout avec l'immense espoir
de voir la CGT se développer dans les
métiers de l'information et de la communication.
Jacques Salat
Les réponses de C. Guillaumie et R. Lepeu
ont été faites par écrit, celles de R. Bouyrie
et H. Ropert retranscrites d’un entretien oral.
Le congrès du SGLCE
vient de s'achever avec
la volonté de créer un
véritable syndicat de la
communication et de l'information, alors que le
Syndicat des imprimeries (des imprimeurs… ?)
et Info'com (ex-CSTP)
ont vu le jour récemment. Que pensez-vous
de la création de ces
deux syndicats ? Vont-ils, selon vous, dans le sens de l'intérêt des salariés ?
René Lepeu :
Je pense sans tabou ni contrainte que l'orientation du SGLCE allant
dans la perspective de la création d'un syndicat de l’information et de la
communication est la seule voie menant à l'unité de l'ensemble des salariés de cette profession.
Et, malheureusement, ce n'est pas la satellisation des différentes sections professionnelles qui peut créer ce rassemblement indispensable à
l'avenir. Que peuvent attendre ou espérer les salariés de ces secteurs
face à des sections professionnelles (ou syndicales) agissant sans orientation ou direction commune ? Cela ne peut conduire qu'à une aggravation de l'incompréhension, voire, à court terme, à une division exacerbée.
René Bouyrie :
Nous, nous sommes pour un syndicat de l’information et de la communication avec toutes les composantes de la profession.
Cependant, les typos (la CSTP) ont créé “Info.com” sous prétexte qu'ils
s'imbriquaient avec les journalistes dans les rédactions, qu'ils représentaient les forces principales, en voulant rallier tout ce qui était en rédaction dans leur syndicat “info.com”. Toutefois, je ne comprends pas (ou
trop), pourquoi les rotativistes ont créé un syndicat des imprimeurs ? À
mon avis, ils n'ont pas d’arguments valables à ce jour. Ils étaient au
SGLCE où il n'y a pas eu de modifications fondamentales; c'est donc
bien une divergence de fond. Le fait de créer un nouveau syndicat n'était
pas nécessaire et ne va pas, bien sûr, dans le bon sens pour la défense
des intérêts des travailleurs.
Mais il faut se rappeler que, lorsque j'étais secrétaire fédéral chargé de
la presse, j'étais souvent en opposition avec le secrétaire rotativiste de
l'époque. Les rotativistes rencontraient très souvent les imprimeurs de
René Lepeu : né en 1935
Responsabilités :
- secrétaire “clicheurs - photograveurs” de 1967 à 1990.
- Président et créateur de l'AFPPI
de 1974 à 1990
- Président de la caisse Gutenberg de 1977 à 1990
- secrétaire du SGL de 1980 à 1990
- membre du CEN et du bureau fédéral de 1980 à 1990
- candidat du Parti communiste aux élections législatives dans le
2ème arr. de Paris en 1967
- secrétaire clicheur de 1970 à 1975
- permanent au comité central du Parti communiste de 1975 à 1979.
- revient en presse en 1979
- rédacteur en chef de l'Imprimerie française puis créateur (avec
Jacques Vermeersch) de l' Impac de 1982 à 1994.
René Bouyrie : né en 1935
- délégué clicheur 10 ans à Issy-les-Moulinaux ( SPI société de
presse industrielle)
- secrétaire clicheur en 1975
- secrétaire fédéral de 1982 à 1990 (responsable presse)
- départ en préretraite à 55 ans en 1990
- responsable de la publication “Présence”, journal de la fédération
LSR de 1993 à 2000
Christian Guillaumie : né en 1946
- entre en presse en 1969
- délégué du personnel à “France Soir” (rue Réaumur) en 1972
- délégué syndical à “France Soir” en 1974
- secrétaire de la section photogravure en 1989, secrétaire du
SGLCE et membre du bureau fédéral.
- secrétaire presse en 1998
- président de l'AFPPI en 1991
- président de la caisse de retraite Gutenberg en 1992
- vice-président de la caisse Bellini-Gutenberg en 2002
- vice-président fondateur du groupe Audiens de 2002 à 2005
- président fondateur de Médiagraf de 1998 à 2002
- deux mandats d'administrateur CGT à l'ARCO (4 ans)
Hervé Ropert : né en 1932
- secrétaire du GIA (groupe inter ateliers) à l'imprimerie Richelieu
("L'Aurore", "Paris-Turf" etc.) de 1960 à 1967 (les postes de délégués
syndicaux ne furent créés qu'après 1968).
2
province, avec lesquels ils avaient l'intention de mettre sur pied un syndicat
national des imprimeurs. Bien sûr, la fédération, à l'époque, était en opposition
totale à ce projet. Mais le terrain était
balisé pour la direction syndicale suivante
des rotativistes, qui voulaient à tout prix
prendre leur indépendance en négociant
à part avec le patronat de la presse.
Aujourd'hui, je pense que ce nouveau
Syndicat des imprimeurs a aussi pour but
d'absorber les autres catégories qui évoluent autour de la rotative.
Mais cette division, comme toute division, ne va jamais dans le sens des intérêts des salariés, jamais. D'autant que
cette situation déchire certains travailleurs, qui se demandent dans quel syndicat ils se retrouvent. Et au moment de
défendre les intérêts, c'est bien l'unité de
l'ensemble qui fait que tu te trouves être
le plus fort.
Hervé Ropert :
C'est une démarche logique qui a commencé il y a plusieurs années et qui aboutit aujourd'hui avec le Syndicat des imprimeries comme à la modification du sigle
CSTPen Info.com. Au moment des élections dans les entreprises, en prépresse
comme dans les imprimeries, et c'est terrible, ces nouvelles structures condui-
sent à une lutte fratricide entre adhérents
de la CGT.
Christian Guillaumie :
Si l'idée n'est pas nouvelle, elle est pourtant toujours davantage d'actualité au fur
et à mesure que fondent les années et
les forces.
La question aujourd'hui est de savoir si
l'édification d'une organisation syndicale
puissante et démocratique représentative d'un univers qui s'est démesurément
étendu et dont les contenus professionnels ont subi des mutations majeures permettant aux salariés de réunir leur forces
pour être en mesure de peser réellement
sur les exigences des groupes de communication, se fera avec les ouvriers du
livre et donc avec la CGT.
Vouloir se limiter à des syndicats de
métier, de secteur, de catégories ou
d'entreprise, même s'il est indispensable que ces spécificités aient à l'intérieur
de cette organisation des structures
appropriées leur conférant les moyens
d'une activité efficace, au plus près des
salariés qui en relèvent, ne peut conduire
qu'à l'impuissance, à la division, et donc
à la disparition.
Une organisation fourre-tout, ultra centralisée et pyramidale, dans laquelle les
seuls interlocuteurs sont au sommet de
l'organigramme, rayonnent sur tout le territoire et même au-delà, ne peut amener
qu'à la même impasse.
Une organisation efficace, réactive et
en phase avec la réalité du terrain doit
avant tout s'appuyer sur l'existant, pour
dépasser l'immobilisme et ne pas sombrer dans la fuite en avant. La meilleure
organisation n'est rien si la volonté de ses
dirigeants est ailleurs que dans la prise
en compte de la défense de l'intérêt de
tous ainsi que dans l'indéfectible attachement au fonctionnement le plus démocratique et au respect des hommes.
S'il s'agit d'une idée de simple bon sens,
qu'aucun argument sérieux ne saurait
contredire, sa mise en pratique est d'une
autre difficulté. Elle touche inévitablement
à des intérêts divers, à des conceptions
de défense corporatiste, etc, qui, au
regard des conséquences de l'affaiblissement syndical qu'engendre cette
impuissance à concrétiser cette organisation unitaire, ne pèsent rien.
Les deux catégories qui se sont structurées en syndicat : les rotativistes et les
typos, ont toujours combattu cet objectif, pensant conserver une sorte de leader Ship historique que leur permettait
une coordination comme le CILP(Comité
intersyndical du Livre parisien). Rester
l'interlocuteur privilégié du patronat de la
3
Le Grand Dossier
ENTRETIEN CROISÉ
Presse, et à ce titre, mettre en place une
structuration syndicale en phase avec la
stratégie patronale : séparer structurellement et statutairement le secteur des
imprimeries des sites éditoriaux, soustraiter la maintenance et l'entretien et se
dégager des NMPP en délocalisant le
traitement et en liquidant ses salariés.
Cette stratégie de scission a été menée
par le secrétariat rotativiste dans les
années 1990. A cette époque, pour eux,
les typos étaient les indésirables : une
espèce condamnée ; les catégories de
maintenance : des parasites; le labeur :
des fantômes; la FILPAC : l'ennemi.
Toutes les tentatives de constitution d'un
syndicat unifié engagées par le SGL, puis
le SGLCE ont échoué non pas parce que
les rotos défendaient une position
contraire (ils n'avaient pas réussi à créer
un syndicat autonome, la FILPAC et la
Confédération s'étaient fermement opposées à l'opération de division) mais bien
parce que les Typos, hypocritement ont
toujours cherché et fabriqué des prétextes pour rejeter toute avancée dans ce
sens. Au jeu du courtisé, des alliances
circonstancielles et de l'affrontement
direct avec les journalistes, ils pensaient
peut-être jouer la montre afin de convaincre le patronat d'une autre solution que
leur disparition. La création d'Info'com
est la suite logique de cette vision.
Pourtant la nécessité vitale de créer un
nouveau syndicat de l’information et de
la Communication, afin que les sensibilités et les intérêts professionnels soient
bien pris en compte, que sa mission première soit de créer les conditions du rassemblement des salariés de chaque secteur, en rapprochant aux meilleures
conditions statuts et conditions de travail,
de redessiner les contours et les contenus professionnels afin que chacun s'y
retrouve, ne faisait aucun doute et ne
s'opposait surtout pas à une organisation représentative de l'ensemble, bien
au contraire.
4
La nouvelle version de scission, pour
affligeante qu'elle soit, ne peut étonner.
Seul l'inqualifiable soutien fédéral à cette
action de division suicidaire, qui creuse
un peu plus le fossé d'incompréhension
avec le SNJ /CGT et qui a permis la
constitution de ces deux syndicats, scandalise.
La saga de l’élection présidentielle illustre parfaitement l'énorme contradiction
de la société d'aujourd'hui. D'une part,
un immense désarroi devant une société
qui se délite et qui abandonne ses fondements, dont la seule perspective est
de survivre au détriment de l'autre, d'autre part, ce sauve-qui-peut général parfaitement mis en pratique par les élites
politiques, où peu importent les principes
si je sauve ma
peau, voire si j'acquiers quelques
rondelles de pouvoir et quelques
subsides, bien sûr.
On peut craindre,
hélas, que la tragédie que constituent
les derniers événements syndicaux,
qui semblent trouver une terre d'accueil particulièrement fertile à
Montreuil, ne ressemble beaucoup
à cela.
Bien évidement, les militants de l'unité
syndicale n'inverseront pas seuls une
tendance lourde qui s'est enracinée dans
tous les rouages de la société française
libéralisée. Néanmoins, leur responsabilité est grande, ainsi que le travail d'ailleurs, parce que s'il est un lieu, un levier
capable de freiner cette dérive générale,
de faire naître de nouvelles espérances,
de résister au démantèlement programmé des droits sociaux, c'est bien le
monde du travail rassemblé derrière une
organisation unitaire, solidaire, réaliste,
mais résolument ancrée dans ses valeurs
par une conscience sociale et politique
des intérêts et des idées qu'elle doit défendre et de l'enjeu de société qui en découle.
À chacun sa pierre.
Dans quelques jours, le
congrès de la FILPAC se tient
sur fond de crise et de divisions.
Pouvez-vous nous rappeler
dans quel but fut créée la
FILPAC en 1986 ? Quel rôle y ont
joué les photograveurs ? Avec
quels objectifs ? Qu'attendezvous de ce congrès ? Que pensez-vous de l'évolution politi-
que de la FILPAC ?
Vous avez activement collaboré
au journal fédéral (L'Imprimerie
française puis Impac), quelle en
était la ligne éditoriale ? Cette
dernière est-elle toujours respectée aujourd'hui ?
René Lepeu :
La création de la FILPAC en 1986 est
la concrétisation de l'union de deux secteurs professionnels complémentaires,
d'un côté, la Fédération du livre, de l'autre la Fédération du papier-carton. Les
grands groupes financiers d'alors étaient
présents tant dans les imprimeries que
dans la fabrication du papier; on y retrouvait certaines similitudes.
En plus, rassembler deux fédérations
qui voyaient leurs effectifs en baisse, suite
aux restructurations permanentes, devenait inéluctable.
Les discussions sur le rapprochement
ont été très longues mais se sont réalisées dans la clarté et la transparence en
1986.
Au niveau fédéral, dès le début des
années 1980, le SGL, quelque peu éloigné de la FFTL, s'en est rapproché.
En presse parisienne, nous sortions du
conflit du “Parisien libéré”. Cela nous avait
conforté dans l'idée que face à une telle
provocation, notre lutte avait pris un
caractère national et que nous avions pu
compter sur nos camarades de province.
Jacques Piot, alors secrétaire général de
la fédération, a beaucoup œuvré à ce
rapprochement.
En ce qui concerne le congrès prochain
de la FILPAC de novembre 2007, la fédération ne peut sortir de ce congrès, et ceci
pour quatre années, dans une situation
conflictuelle, avec peut-être un sentiment
de victoire pour certains et d'injustice pour
d'autres. Il faut, lors de ses travaux, qu'elle
concilie, qu'elle fédère et qu'elle unisse :
c'est son rôle et son devoir ! Et ce n'est
pas, à mon avis, en assistant ou en aidant
à la naissance de satellites syndicaux
qu'elle s'y retrouvera. On dit d'ailleurs
que “les hirondelles ne font pas le printemps” !
Je conclurai en ce qui me concerne,
cette partie de la question, sur deux
mots : mon engagement à la fédération
des années 1980 relevait d'une démarche fraternelle et unitaire et elle le reste;
car personne - comme dirait Henri
Krasuki - non, personne, ne peut gommer l'histoire !
Le rôle des photograveurs : En 1982,
notre camarade René Bouyrie, alors
secrétaire de la section “photogravure”,
prenait place dans un premier temps au
bureau fédéral, devenant dans la foulée
le représentant national du secteur presse
comme permanent.
Je faisais alors mon entrée au bureau
national. La fédé ayant besoin d'un véritable outil de communication national,
nous fûmes alors contactés, et Hervé
Ropert, aidé en cela par les photograveurs de Paris-Print, prit ses fonctions à
la fédération pour devenir, comme on le
sait, le rédacteur en chef d’“Impac” (à
l'époque “l'Imprimerie française”-ndlr).
Dans le même temps, il fallait répondre
aux attaques fusant de tous côtés. Commencé en 1982, le grand conflit “Les
Dépêches de Dijon”, (appelées par la
suite “La Bourgogne républicaine” pendant un an -ndlr), mené par la fédé, et
pris en charge par le secteur fédéral
presse, fut dirigé par René Bouyrie. À sa
demande, l'ensemble des salariés de la
presse parisienne s'est engagé auprès
de “La Dépêche” et les photograveurs y
ont pris toute leur place. Mais René en
parlerait mieux que moi puisqu'il en fut le
principal animateur.
Le conflit de la Chapelle Darblay, qui a
débuté en 1983, dans lequel pour la première fois se retrouvaient les deux composantes de la future fédération, ne fut
pas le moindre auquel il a fallu faire face.
Là encore, pour les salariés de la presse
parisienne et bien entendu les photograveurs, ce fut un grand et beau combat.
La manifestation de Toulouse en 1986
reste gravée dans ma mémoire : notre
camarade Jean-Pierre Combébiac,
alors secrétaire régional, était poursuivi
par la justice toulousaine “pour action
syndicale” bien entendu ! Il reçut alors
l'appui des travailleurs parisiens lors
de cette grande manifestation organisée dans la ville de Toulouse qui restera dans les mémoires.
Il ne faut pas oublier qu’en 1997 R.
Bouyrie a eu un genou éclaté quand
les CRS ont été chargés de “nettoyer”
le palais de justice du Mans, alors
occupé par les salariés de KimberlayClark. Le lendemain toute la presse
quotidienne était en grève ce qui fit dire
à Jean Miot (président du SPP) : “M.
Bouyrie, vous avez le genou le plus
cher de France”.
La question qui se pose (aujourd'hui)
est : dans quel esprit et pour quels
objectifs ? : tout simplement pour aider
à une grande Fédération réunissant
tous les salariés de nos professions,
sans exclusive, dans le respect de chacun et surtout dans l'esprit fédérateur.
Il faut donc qu'au prochain congrès
fédéral que les mots conciliation, fédérateur et unité prennent toute leur place.
René Bouyrie :
En 1986, ce fut le congrès de Bombasnnes qui a concrétisé la fusion entre deux
catégories de travailleurs : les travailleurs
du papier-carton et les travailleurs du
Livre qui militaient déjà dans une Union
du papier et du livre (UTLP), avec des
objectifs communs, dont Oswald Calvetti
était le président et Jacques Piot, le viceprésident.
Hervé Ropert :
Après le congrès de fusion du papier et
du Livre à Bonbannes en 1986, tout se
modifie au congrès fédéral de Giens en
1990.
Avant 1990, subissant peut être certaines pressions, Jacques Piot (secrétaire
général de la FILPAC), alors que tous les
responsables syndicaux partent à 60 ans,
décide de reprendre un mandat. La section photogravure du SGLsoutenait (avec
la section départ-imprimerie et celle des
NMPP) la candidature de Michel Muller
au poste de secrétaire général, qui a d'ailleurs été élu. Et il connaît très bien ceux
qui le soutiennent, alors qu'à l'époque, la
CSTP ne soutient pas sa candidature.
D'ailleurs, pour remercier la section photogravure et ceux qui l'on soutenu, M. Muller invite tous les responsables syndicaux
avec leurs épouses chez lui en Alsace
pour une fête qui reste encore dans les
mémoires. Dans son discours, il remercie
publiquement la section photogravure et
tous ceux qui l'on aidé. Alors, il serait bien
quand même de ne pas oublier tout ça !
Et je ne comprends donc pas
aujourd'hui son attitude envers la section
photogravure.
Et à mon avis, les positions actuelles
de la fédération n'ont rien à voir avec un
quelconque objectif d'efficacité syndicale
mais en priorité la recherche de solutions
pour résoudre les problèmes financiers
qui sont très graves à la Fédération.
René Bouyrie :
Il existe automatiquement un important
décalage entre ce que j'ai connu à mon
époque et aujourd'hui. Cependant je ressens manifestement mais de loin par rapport à ceux qui sont sur le terrain,- le manque de prise en charge de la Fédération
sur tous les problèmes qu'il y a en province. Chacun fait la grève dans son coin,
mais franchement, ce qui me choque,
c'est qu'il n'y a pas de grandes mobilisations orchestrées par la FILPAC. On a
l'impression que tout va bien et la solidarité et la lutte sont le plus souvent exclues
des discours que l’on entend. Cela m’ammène à penser avec un peu de nostalgie aux délégations SNPQR et SQD
conduites le plus souvent par notre
regretté camarade André Charvey..
Hervé Ropert :
Je sais bien que le syndicat n'est pas
un parti politique ; mais alors, maintenant,
il n'y a aucune prise de position politique
sur quoi que ce soit. Ce n'est pas parce
que la Confédération prend ses distances qu'on n'a pas le droit de regretter que
notre Fédération ne se prononce pas sur
de grands événements politiques dont
les conséquences sont très graves pour
tous les salariés de ce pays, que ce soit,
par exemple, pour les élections présidentielles ou sur le traité de Constitution européenne.
Maintenant, en ce qui concerne “Impac”
que je reçois toujours, donc que je lis,
c’est avec un pincement au cœur. C'est
incroyable, ce recul par rapport aux prises de position qu'il y avait dans “Impac”,
sur le terrain, près des gens… Maintenant on n’énonce que de très grandes
théories à longueur de pages… Michel
Muller n'écrit plus les éditos - même
quand c'est signé, ce n'est pas son stylealors que jadis les secrétaires fédéraux
les écrivaient chacun leur tour. Maintenant, est-ce une impression, mais tout
semble écrit par une seule personne ?
De plus, il y a des articles dont je me
demande quel est l’intérêt et que je ne
comprend pas en particulier celui sur la
photogravure, qu'on dirait écrit par un
patron du labeur : cet article enterre la
5
Le Grand Dossier
ENTRETIEN CROISÉ
chambre typo
(Info.com)
et
conseille à la photogravure de les
suivre. Il faudrait
leur répondre
comme dans la
chanson de Brassens : “Je suis
Roger Bureau, ancien
encore jeune, je
secrétaire photograveur et
vis encore, mon
du SGLCE
vieux Corneille, et
je t'emmerde en
attendant”… Les comptes-rendus du
CEN, eux aussi, me laissent perplexe…
Christian Guillaumie
Celui qui possédait les moyens de fabrication de la presse en détenait le pouvoir. Ce constat avéré était encore d'actualité dans les années 1980. Le groupe
de R. Hersant en était la preuve vivante.
L'écrit ne pouvait se passer de papier,
et le conflit des papeteries Chapelle Darblay (commencé en 1983) avait mis en
évidence l'enjeu du contrôle du papier de
presse. La volonté des patrons de presse
de se dégager du système égalitaire de
la coopérative des papiers de presse,
tariat fédéral avec Jacques Piot.
L'union du support et de la fabrication /distribution renforçait les deux
secteurs et la FILPAC fut créée en 1986
sur cette base bicéphale. Jacques Piot
en devint le premier secrétaire général
en 1986 et Michel Muller lui succéda en
1990. La FILPAC dut affronter dès sa
mise en place la deuxième attaque du
même ordre : le démantèlement des
NMPP. Cette attaque commença par
l'éviction du secrétaire de la section et
entraîna un affaiblissement durable de
celle-ci puis ouvrit la voie à une offensive
patronale ininterrompue.
Le développement du papier domestique, l'appropriation des papeterie Françaises par les groupes étrangers et l'absence de liens et de proximité entre les
salariés des deux industries ne permirent pas de transformer cette fusion en
dynamique commune, chacun s'occupant de ses propres problèmes, souvent
peu compréhensibles pour les autres. La
gestion fédérale de cette phase a abouti
vingt ans après à un constat d'échec.
Mais la question principale n'est pas là.
Si le contenant industriel (papier,fabrication, distribution) présentait un intérêt
majeur pour les patrons de presse, très
XVe congrès du SGLCE, en octobre 2007
pour introduire le marché concurrentiel,
avait bien évidemment pour objectif d'entrer dans l'ère des grandes concentrations et de la construction de groupes de
communication dominants que n'autorisait pas le système de péréquation de
1944, qui assurait l'égalité des coûts de
fabrication et de distribution aux éditeurs.
La fusion des deux fédérations du livre
et du papier, à laquelle ont fortement
contribué les photograveurs, répondait
donc bien à un impératif stratégique capital. René Bouyrie faisait partie du secré-
6
rapidement, avec l'apparition des nouvelles technologies et procédures de réalisation et de fabrication, les groupes de
communication se fondèrent sur le
contenu (les titres, les agences, les régies
de pub), les nouveaux supports écrits,
électroniques, la télé et les réseaux de
diffusion ( téléphonie, Internet, chaînes
TV, radios, etc.) en s'appuyant toujours
plus sur l'image. En 1986, cette question
était déjà posée. La FILPAC aurait dû,
sur la lancée de la fusion avec le papier,
poursuivre le processus avec les fédé-
rations et syndicats qui entraient dans le
champ de la communication, à commencer par le contenu rédactionnel, qui constituait l'enjeu principal et combien démontré aujourd'hui, pour lequel les ouvriers
du prépresse et la CGT étaient devenus,
pour le patronat entre autres, parfaitement indésirables, donc destinés à disparaître. Il ne s'agit pas d'absoudre les
journalistes, dont le corporatisme légendaire n'a rien à
envier
aux
ouvriers du livre,
mais l'absence
totale d'écoute,
de stratégie et
d'initiatives de la
fédération
a
conduit à la situation conflictuelle
entre les ouvriers Julien Guérin, ancien
du livre et les jour- secrétaire clicheur et premier secrétaire de la
nalistes que cha- Gutenberg
cun connaît, et
pour la plus
grande satisfaction du patronat. Les
congrès se succédèrent sans jamais
accorder l'intérêt que méritait cette question, et donc sans jamais dégager de stratégie d'union, qui aurait du éviter cette
guerre fratricide avec le SNJ/CGT, la désolante situation d'aujourd'hui, et ouvrir de
réelles perspectives pour tous.
Fut-ce de l'inconséquence ? En tout cas
pas de l'ignorance, car au même titre
qu'ils ont activement contribué à la création de la FILPAC, les photograveurs ont
constamment mis en évidence, à tous
les échelons, l'urgence de répondre à
cette question et jalonné leur parcours
d'exemples d'approches communes
avec les secteurs rédactionnels dans
nombre d'entreprises. Il est vrai qu'à l'époque, pour certains, la classe ouvrière était
en voie d'extinction, et la disparition des
typos que seuls soutenaient les photograveurs, faisait partie du cours normal
de l'histoire.
Il est difficile d'espérer du prochain
congrès de la FILPAC une évolution allant
dans le sens de cette unification tant se
sont verrouillées les positions et l'attitude
de ses dirigeants qui de toutes façons
n'ambitionnent pas une quelconque
relève susceptible de réorienter la politique fédérale.
Le congrès du SGLCE devra de nouveau porter haut et fort cet objectif et être
en mesure d'en convaincre le plus grand
nombre, en s'appuyant sur les expériences et les avancées qui ont pu être
concrétisées.
L'Impac, créé par Hervé Ropert à la
naissance de la FILPAC, devait être l'outil d'expression et d'échange de cette
quête unificatrice. Il est hélas devenu
aujourd'hui l'organe de propagande et la
voix de son maître. Les photograveurs,
qui contribuaient activement à son comité
de rédaction depuis l'origine du journal,
ont préféré démissionner plutôt que de
cautionner pareil changement de cap.
C'est tout dire !
En 1990, le comité de groupe
SOCPRESSE voyait le jour. Quels
en étaient les objectifs ?
René Lepeu :
En ce qui concerne la création du comité
de groupe de la SOCPRESSE, dans
lequel la fédération et plus particulièrement René Bouyrie se sont investis, relevait d'une victoire syndicale nouvelle :
pouvoir rassembler l'ensemble des éléments d'un groupe national tel le groupe
Hersant de l'époque et pouvoir y consulter des informations d'ordre économique
et social, mais aussi et surtout de pouvoir se rencontrer avec l'ensemble des
acteurs de toute une profession.
René Bouyrie (contribution
écrite) :
Commencée le 29 juin 1983, la longue
bataille politique pour la mise en place
d'un comité de groupe Hersant a abouti
le 23 février 1990 par la signature d'un
protocole entre la CGT et la SOCPRESSE, société dominante du groupe.
La FILPAC CGT, largement représentée
(18 élus sur 30), et les CE demandeurs
se félicitaient à l'époque de ce résultat
obtenu de haute lutte et à l'arraché grâce
à une mobilisation sans faille émaillée
par de nombreuses actions allant de l'entreprise jusqu'aux arrêts de travail coordonnés dans les nombreuses entreprises concernées.
Le groupe était constitué de 33 sociétés déterminées par le jugement du tribunal de grande instance de Paris en
date du 25 avril 1989. L'accord prévoyait
un budget, un local équipé, un crédit
d'heures pour les délégués et la prise en
charge d'un expert comptable à l'année.
Ainsi enfin, les représentants des salariés du groupe auront accès aux comptes et informations financières relatifs à
l'ensemble du groupe et disposeront d'un
outil supplémentaire d'analyse sur la stratégie du groupe.
Ce n'est pas tant la loi du
28 octobre 1982 sur la
mise en place du comité
de groupe mais bien la
nécessité de se doter d'un
outil supplémentaire de
travail apportant des informations sur l'activité économique, la situation financière politique de l'emploi,
l'évolution de structures,
les perspectives économiques et sociales pour l'avenir.
Il reçoit également communication des comptes
consolidés et à défaut les comptes
annuels de toutes les sociétés du groupe.
Il faut se souvenir qu'entre les années
1985 et 1990, Robert Hersant (nommé
le papivore) et propriétaire du Figaro,
étend son empire de presse en rachetant nombre de revues et quotidiens dans
la France entière.
Les conséquences sont que de nombreux journaux sont rachetés avec leurs
personnels éditoriaux, employés et
ouvriers du Livre.
Les entreprises sont concentrées avec
ce que cela entraîne de licenciements et
de fermetures. La liberté de la presse est
fortement malmenée par celui qui sert le
pouvoir en place à la solde du grand capital (le groupe Hersant ne possède pas
moins de six députés de droite à l'Assemblée nationale).
Voici de nombreuses raisons qui ont
motivé la création du comité du groupe
Hersant. Certes, le contexte économique et politique n'était pas le même qu'aujourd'hui. Les batailles revendicatives
étaient à l'ordre du jour et le mot “lutte”
était dans toutes les bouches.
Pour autant, a-t-on mis à profit l'outil que
nous avions mis en place par la lutte ?
C'est une réflexion.
La disparition de deux secrétaires fédéraux élus au congrès de Giens (C. Lelièvre et D. Céran) avec Michel Muller n’a
pas arrangé les choses.
Aujourd'hui, à une grande échelle, les
quelques grands groupes de presse, et
d'une façon tout à fait banalisée, se partagent alternativement le gâteau de la
presse nationale et régionale, se moquant
parfaitement des grandes analyses et
dissertations sur le pluralisme de la
presse.
Que pensez-vous de l'évolution
des caisses paritaires ? (Mutuelle,
prévoyance, retraite regroupées
dans le groupe AUDIENS)
René Lepeu :
L'évolution des caisses paritaires était
prévisible, la baisse des effectifs en particulier en rendait certaines fragiles.
Dans les années 1989-1990, la caisse
des cadres nous a contactés au même
titre que la caisse du labeur, faisant suite
à l'orientation gouvernementale pour un
rapprochement de gestion de nos caisses, tendant à créer des caisses de branches professionnelles. Il faut dire qu'à
l'époque la caisse Gutenberg, avec son
fond social et la prévoyance, détenait pas
mal de réserves financières, ce qui ne
laissait personne indifférent.
Ce rapprochement et l'ensemble de la
gestion des caisses s'imposait, et il a été
réalisé. À ceux qui pouvaient penser que
cela nous apporterait une garantie définitive, il faut rappeler que rien ni personne
n'est jamais à l'abri (d'un mauvais coup).
Il faut que, dans ces organismes, nous
gardions notre place, notre personnalité,
et que nous restions vigilants à toute évolution. La concentration est plus souvent
source de convoitise que de bonté. Christian Guillaumie, qui a participé à toute
cette restructuration, peut en parler mieux
que moi.
Christian Guillaumie
Le tout est de savoir si nous voulons
conserver des régimes de garanties collectives en matière de santé et de retraite,
ou comme nous y invite le libéralisme
ambiant, laisser à chacun le soin de trouver l'hypothétique couverture qui lui siérait le mieux.
L'institution n'est qu'un outil. Faute d'un
réel engagement paritaire, qui ne peut
7
Le Grand Dossier
ENTRETIEN CROISÉ
être obtenu et maintenu que par un
authentique rapport de force, une volonté
accrue de l'organisation syndicale et une
action soutenue des militants qui y siègent, la gestion et le contrôle échapperont aux salariés pour tomber dans les
mains de gestionnaires professionnels
qui iront naturellement vers des concepts
assuranciels.
Elle ne peut assumer sa vocation de
solidarité que si les revendications en
matière de couverture sociale et de
retraite sont constamment actualisées,
formulées et traduites en accords paritaires.
Si nous sommes convaincus que le système de garanties collectives et de solidarité demeure la meilleure réponse,
AUDIENS constitue un bon outil pourvu
que, au bout de l'outil, nous soyons en
capacité d'agir tant sur le patronat que
dans l'institution pour pérenniser et valoriser ces droits et garanties, pour consolider et développer AUDIENS en lui préservant son identité à caractère
professionnel et paritaire. Sinon la coquille
sera vidée de son contenu et l'autoroute
de l'individualisation de la couverture
chère au MEDEF sera ouverte.
La tâche est énorme et implique un
engagement sans précédent de la profession, des responsables syndicaux,
des militants et des salariés afin que ce
qui s'est construit ne soit pas détourné
au profit de solutions assurancielles
basées avant tout sur l'attrait financier du
très juteux marché de la santé et de la
retraite. La bonne volonté des militants
engagés dans ces organismes ne suffit
pas. C'est le poids de toute l'organisation
syndicale, d'un réel rapport de force
affirmé, d'une présence active accrue,
qui peut permettre de peser sur le cours
des choses.
Il a fallu près de cinq ans pour bâtir
AUDIENS et faire en sorte que nos caisses paritaires trop petites pour survivre
aux dispositions arrêtées par les organismes de tutelle ne disparaissent par
8
absorption et puissent constituer
la base d'une construction d'avenir.
Ce qui a été fait est certes perfectible, mais en créant AUDIENS,
nous avons réalisé une institution
unique en son genre. Par la fusion
des diverses caisses de la presse,
de l'audiovisuel et du spectacle,
nous avons préservé leur caractère professionnel et paritaire,
conservé la majorité et les responsabilités premières à la CGT. En
créant la première structure unifiée
du monde de la communication
nous nous sommes donné un
sérieux point d'appui propice au rapprochement et à l'unification syndicale des
salariés de la communication. Ce lieu
d'échange et de partage doit être mis à
profit pour établir le dialogue et les passerelles entre les différents secteurs et
se diriger vers la construction d'une
grande fédération de l’information et de
la communication.
Une partie des photograveurs
ont “basculé” dans la convention
collective des journalistes dans
les sièges éditoriaux, l'autre dans
les imprimeries. Ces photograveurs sont devenus " techniciens
de préparation ". Que pensez-vous
de cette évolution vers de nouvelles qualifications ?
René Lepeu :
En ce qui concerne les photograveurs
basculant dans la convention des journalistes, il faut s'en féliciter. Car, avions-nous,
dans la situation actuelle, d'autres choix ?
Je ne le crois, pas et je reste fidèle à ce
que je disais plus haut : ce n'est pas en
éparpillant nos petits que nous deviendrons grands. Il en va de même pour les
photograveurs relevant des imprimeries :
je pense que l'évolution est bonne et que
leurs qualifications sont sauvegardées.
Hervé Ropert :
Personnellement, je pense que la photogravure, c'est un corps vivant ! Et qu'on
aille vers de nouvelles qualifications, ça
ne sera jamais fini. Dans la section photogravure, il y a quelque chose qui me
plaît, c'est que depuis que je suis dans
le métier (1954), les clicheurs puis les
photograveurs ont tout le temps cherché
à évoluer avec les techniques.
René Bouyrie :
On ne peut être que d'accord ; c'est une
adaptation inéluctable à l'évolution des
nouvelles technologies qui sont appa-
rues sur la chaîne de fabrication d'un journal. Et on pense que l'on évoluera encore,
au fur et à mesure que les technologies
évolueront, on évoluera avec elles quelle
que soit leur appellation si l'on continue
comme on l'a fait jusqu'à présent.
Ne me disait-on pas en 1951, quand je
suis rentré à l’école Estienne, que la clicherie était terminée et que c’était une
erreur d’apprendre un tel métier !
Hervé Ropert :
Je voudrais faire une précision qui me
semble fondamentale : les secrétaires
de la section (clicheurs puis photograveurs) de Julien Guérin (secrétaire de
1947 à 1963) à Jean-François (Ropert)
aujourd'hui sont toujours d'accord -quand
ils se rencontrent- sur les orientations de
la politique syndicale de la section, malgré la mutation professionnelle que l'on
a connue, de clicheur à photograveur. Il
n'y a pas une seule autre section où on
peut citer cet exemple, où il y a eu un tel
passage de témoin. Et je trouve cela
formidable.
Christian Guillaumie :
Cette évolution était de toute façon
inexorable. La capacité de s'adapter aux
nouveaux contextes n'a jamais effrayé
les photograveurs, bien au contraire. Ils
l'ont bien souvent anticipé pour en maîtriser la conduite et défendre au mieux
leurs intérêts. Pareille mutation impliquait
pour se donner les meilleures chances,
que tous les intéressés soient partie prenante de sa réalisation, d'avoir établi les
bases et les principes du futur cadre syndical dans lequel pouvaient démocratiquement être pris en compte les intérêts
de chacun, afin de se donner les moyens
d'un nouveau et puissant rapport de force.
Aujourd'hui la question de le faire ou non
ne se pose plus, les photograveurs ne
pouvaient rester sur le bord de la route, et
il faut saluer le courage du secrétariat de
l'avoir fait. Le bras de fer avec les journalistes ne peut servir que le patronat. Il s'agit
au contraire, de prendre les initiatives susceptibles de générer confiance et compréhension. Rien n'est jamais perdu si l'on
ne quitte pas l'objectif collectif et unitaire
des yeux. La double appartenance au
SNJ/ CGT et les points marqués par nos
camarades dans les entreprises ne peuvent qu'encourager. Même si la tâche est
ardue, il ne faudra pas perdre de vue que
les photograveurs travaillant dans les imprimeries demeurent un point d'appui majeur
et un lien solide.
Vous vous exprimez aujourd'hui
dans le quatrième numéro de la
publication “Photograveurs”. Le
lisez-vous, répond-il à vos attentes, que souhaiteriez-vous voir
améliorer ?
René Lepeu :
La publication “Photograveurs” est une
initiative heureuse (ceci n'étant pas de
circonstance !). Heureuse, car elle permet
une information relativement permanente
de sa section d'origine, à laquelle
nous restons tous très attachés. Je cite
Henri Krasuki : “Un peu de corporatisme
ne fait pas de mal, mais pas trop quand
même” !
Quand on est retraité et retiré de la vie
syndicale, et c'est mon cas, toute information concernant notre profession ou notre
catégorie, nous replonge dans notre
passé, et cela fait du bien, surtout lorsque
la nouvelle est bonne. Peut être, concernant ce 12 pages, sans que cela puisse
nuire à l'information recherchée, une petite
brève sur la situation de nos effectifs, les
départs en préretraite et les autres aussi
(car malheureusement ils existent aussi).
Nous restons nostalgiques et curieux.
Nous avons tous à un moment travaillé,
milité, manifesté ensemble, et ces nouvelles, bonnes ou moins bonnes, nous
permettent “de rêver de notre passé”.
Hervé Ropert :
Personnellement, je trouve que c'est
une excellente initiative. Et dans le précédent numéro, j'ai particulièrement apprécié les entretiens avec les jeunes, et franchement, ça m'a fait du bien. Parce qu'ils
ont répondu ce qu'ils pensaient, sans langue de bois, et je crois que c'est vraiment
une note d'espoir de voir qu'on peut encore
s'entretenir avec des jeunes en photogravure, avec d'autres idées, d'autres points
de vue, c'est normal, alors que beaucoup
nous avaient enterré, c'est la vie qui continue avec une grande lueur d'espoir.
René Bouyrie :
Moi je voudrais apporter un avis au
niveau de la présentation : il faut aérer
beaucoup plus la mise en page; faire des
encadrés et ne pas hésiter à couper les
textes qui sont trop longs, même ceux
(surtout ?) des secrétaires… Sinon, cela
devient rapidement difficile à lire et risque d’en décourager certains. Ce serait
dommage !
Christian Guillaumie :
ILest bien, même s'il ne faut pas en faire
une règle absolue, de pouvoir en toute
liberté, du fait de la situation complexe
que traverse la section et de la dissémination des photograveurs dans les entreprises, apporter les
informations et expliquer les positions par
un bulletin périodique. Il ne peut se
substituer, dans
cette période troublée, à la nécessité
de pouvoir exprimer
son point de vue
dans les différentes
publications syndicales ni aux indispensables tenues de
réunions et d'assemblées.
Les photograveurs actifs, préretraités et
retraités ont éminemment besoin d'une
information spécifique de leur catégorie,
non pas pour se vautrer dans on ne sait
quel corporatisme, mais parce que personne d'autre ne le fera à leur place.
Des jeunes photograveurs ont
intégré notre section ces dernières années. Dans le contexte
actuel difficile, quel message
voudriez-vous leur faire passer ?
René Lepeu :
Le message à faire passer aux jeunes
est simple et difficile à la fois. Car entre le
message reçu et la situation sur le terrain,
il y a un tri à faire. Ce que je peux leur dire,
c'est qu'ils ont intégré un beau métier, une
belle section ; un métier riche de son histoire ; une section riche de ses engagements syndicaux. Un métier dont les luttes, les victoires, ont permis l'obtention de
statuts non négligeables. Une histoire qu'il
ne faut pas laisser tronquer. Des engagements qu'il ne faut pas abandonner, des
statuts qu'il faut protéger et améliorer.
Il faut journellement abonder dans la
recherche de l'unité, sans abandonner
sa personnalité : au syndicat comme
dans sa section, chacun compte pour
un ! Il faut participer à la vie syndicale
pour soi, pour les autres. Malgré ce qui
peut paraître comme difficile
aujourd'hui à comprendre de notre
mouvement syndical, il est du devoir
de chacun de prendre sa place dans
ce débat d'avenir.
Au cours de sa longue histoire, notre
mouvement, que ce soit nos syndicats,
notre fédé, ont rencontré chacun des
difficultés. Il les a à chaque fois surmontées. C'est ce que je vous souhaite
: la vie est trop belle quand on y participe pour la laisser se détériorer.
René Bouyrie :
Le message que l'on pourrait faire passer aux jeunes (et moins jeunes) qui sont
rentrés depuis ces dernières années, c’est
qu’il faut qu'ils se prennent en charge, et
qu'ils continuent la lutte de ceux qui se sont
battus pour les faire rentrer dans le métier
avec les statuts que l’on connaît.
Hervé Ropert :
Qu'ils ne s'endorment pas sur leurs
lauriers ; c'est tellement facile, on
gagne pas mal sa croûte, donc on
ne bouge pas; mais c'est à eux de
prendre le relais, car aussi rapidement on trouve un bon boulot, aussi
rapidement on peut le perdre. Cette
lutte (la défense de leur emploi et de
leurs statuts) doit se faire avec la
participation du plus grand nombre,
personne ne peut et ne doit rester
en dehors, car c'est bien les intérêts
de tous qui sont défendus.
Christian Guillaumie :
Je ne crois pas avoir connu de périodes autres que difficiles durant les nombreuses décennies passées dans la
presse parisienne. La nature des difficultés change, pas leur âpreté. De plus,
notre profession n'a pas l'exclusivité de
ces difficultés, elle subit au même titre
que toutes, les conséquences de la politique libérale appliquée et amplifiée au
fil des années. Son avantage est qu'elle
en est parfaitement consciente et à
même de se battre et de défendre les
intérêts de ses salariés.
Elle a aussi les qualités de son histoire,
de ses acquis et de ses statuts, d'une
organisation syndicale CGTencore puissante et d'un esprit de solidarité présent.
Dans la France d'aujourd'hui, c'est une
chance inestimable pour un jeune d'entrer dans cette profession, c'est une responsabilité également, car il lui incombera de porter à son tour la part du
flambeau qui lui revient, s'il veut que l'histoire continue de s'écrire.
9
BREVES
La Tribune/Les Echos
La vente de la Tribune est toujours programmée, elle dépend
du rachat par LVMH des Echos.
Le Groupe Person est en négociation privilégiée avec B.
Arnault. Les organisations syndicales ( principalement journalistes) ne souhaitent pas voir
LVMH devenir l'actionnaire principal des Echos.
Le Monde Paris
J.-Marie Colombani débarqué du
directoire, c'est P. Jeantet qui est
élu par ses pairs à la tête du
groupe Le Monde , et E.Fottorino
à la tête du journal. Leur première
mesure, se séparer des journaux
du Sud, vendus par Lagardère à
P. Hersant.
Les premiers stages longs(trois
mois) d'iconographe débutent
pour les “anciens” photograveurs.
France-Soir
Nouveau système éditorial, et
accélération de l'automatisation.
Développement de F-Soir Net.
Rachat de l'imprimerie de la
Sémif de Dassault, en partenariat avec le célèbre Caron.
France-Soir quitterait CIPP…
à suivre.
CIPP
B.Riccobono l'incontournable
opérateur a pour projet une
imprimerie “Spéciale gratuits”
notamment Métro, qui souhaite
toujours s'épanouir en France.
Un accord est signé par le
SGLCE avec 1 poste de
technicien préparation.
Roissy-Print
Une négociation est engagée
pour l'ouverture d'une nouvelle
imprimerie (IDN). L'éditeur du
Figaro sera actionnaire avec un
partenaire Italien.
La réunion du 7 octobre entre
l’organisation syndicale et l’actionnaire Seregni n’a pas permis
de connaître le plan de charge
de la future imprimerie, pas plus
que l’ensemble des matériels
qui y sont prévus.
A Roissy comme ailleurs,modernisation est souvent associé à
productivité et à sureffectif.
Les élus du personnel veillent.
Spéciale dernière
Emissions de radio, de télé,
livre… la crise de la presse passionne de nouveau, mais
comme toujours ce ne sont pas
les véritables causes qui sont
mises en lumière, s’il y a crise
c'est encore la faute,
à la CGT et aux avantages des
salariés. Pourtant le pouvoir de
la presse et des médias intéresse, les grands patrons, ils
s'arrachent les presses quotidiennes nationales et régionales. L'argent existe…, mais ils
quémandent des subventions
pour moderniser les entreprises
et des fonds spéciaux. Seuls
objectifs réduire les coûts et
casser les statuts.
Rumeur
Malgré les recommandations
présidentielles sur le travail des
seniors, les patrons de presse
rêvent d'un nouveau plan social
financé par l'État. Réalité : Le
président du SPP a repris sa
tournée des ministères pour
dégoter des fonds spéciaux permettant de nouveaux départs
anticipés.
Week-End
W-E décentralise sa rédaction
en rejoignant les Editions en
direct à Aix en Provence dès
décembre 2007. De nombreux
salariés de Week-End refusent
de suivre le titre, leur emploi est
menacé. L'impression de WeekEnd reste pour le moment à
CIPP.
XVe Congrès du SGLCE
M. Muller (donc la Filpac) renonce au dernier moment à sa venue à
la maison du Livre à Blanqui et décide de ne pas participer aux travaux de notre congrès. Pour lui il est “inconcevable” d'être considéré
comme un simple congressiste. À quelques semaines du congrès de
Lille, le futur candidat au poste de secrétaire général se prive ainsi
de l'écoute des délégués du plus grand syndicat de la fédération.
N'y a-t'il pas pire sourd que celui qui ne veut entendre ?
La centaine de délégués réunis à Blanqui, ont débattu pendant
deux jours de la situation de la profession. Ils ont réaffirmé la
nécessité d'un syndicalisme fort, combatif et unitaire. Seul ce syndicalisme CGT de propositions et de lutte permettra aux salariés de
l'information et de la communication de se retrouver et de s'unir.
Ensemble, ils construiront et porteront leurs revendications et se
défendront face aux mauvais coups qui s'annoncent .
Pour le VIe congrès de leur fédération (Filpac) les délégués ont
demandé à leurs représentants de porter ce mandat clair lors des
débats à Lille. Ils ont refusé de donner quitus à la direction fédérale
sortante et proposé douze militants
de leur syndicat au comité exécutif national.
Et vous la Fédé vous la voyez comment?
10
BREVES
Invité
Odette Linès, présidente de
l’amicale de Châteaubriant a été
invité au congrès du SGLCE. A
cette occasion, Marc Norguez lui
a remis 5 expositions itinérantes
réalisées par J. Vermeersch
avec le concours des photograveurs. Ces cinq expositions de
16 tableaux permettront à l’amicale de faire vivre l'histoire de la
Résistance et de l’Occupation
dans les écoles.
“L’Equipe”
C’est dans l’unité que les organisations syndicales du journal
“L’Equipe”, se battent contre la précarité. la direction de L’Equipe utilise pigistes et contrats à durée
déterminée et refuse toute titularisation. Les salariés du journal ont
vivement réagi pour imposer l’embauche des salariés précaires.
Le Monde Ivry
Des essais sur de nouveaux
procédés de fabrication
(sécheurs à ozone) se déroulent
actuellement en collaboration
avec les fournisseurs de matériel. Ils visent à l’amélioration de
la qualité, notamment couleur,
en vue de décrocher de nouveaux marchés publicitaires, ce
qui aux dires de la direction,
permettrait l’équilibre de cette
imprimerie.
“Figaro”
Médiagraf dévelloppe son champ
Ensemble !
d’intervention en formant les iconos et les reporters du titre
Hommage
à Guy Môquet
Une déléguation d’ouvriers du
Livre du SGLCE se rendra à
Châteaubriant pour rendre hommage, à Guy Môquet et à ses
vingt-six compagnons morts
pour la liberté.
Journal Off./Sacijo
Un nouveau préfet a été nommé à
la direction des Journaux Officiels
qui se veut être le démarcheur au
près des ministères afin d’obtenir
de la charge de travail. Mais Il réfute
l’idée d’un pôle public des publications officielles.
Offprint
sera en ligne fin octobre avec
un très grand nombre de nouveautés. Tous à vos agendas !
Mobilisation
Le ton est donné. Cris d’alarme,
coups de gueule, les journalistes
en appellent au citoyen. Le droit à
l’information, c’est l’enjeu. Réunis
le 4 octobre, les syndicats de
journalistes ont tenu à le clamer
haut et fort.
Secours populaire
Les chiffres de la pauvreté
sont alarmants
Donnez
au
Comité
du
Livre
La dernière entrevue avec Francis
Morel (directeur du groupe Le
Figaro) n’a pas permis de lever l’inquiétude sur l’avenir de l’imprimerie.
Comité de groupe
Le Figaro
Le périmètre du comité de groupe
Figaro est maintenat définit par la
direction (Roissy-print, Off-Print,
Publi-Print, Le Figaro et l’AGPI). La
CGT devrait avoir quatre élus.
Médiagraf
Le catalogue 2008 de Médiagraf
Le traditionnel repas des
photograveurs à la Fête
de l’Humanité nous a
permis cette année de
faire vivre la démarche
de notre section : “rassembler, unir, lutter”. A
cette occasion, Marc
Norguez (secrétaire
général du Livre) a rappelé l’importance de ce
genre de rendez-vous
fraternel, qui a permis
cette année de rassembler l’ensemble des composantes du SGLCE. C’est
plus de 130 camarades
qui ont dîné au stand de
Gentilly. On pouvait se
féliciter de la présence de
nombreux camarades de
l’imprimerie J.D.C.
Cinq générations
Il y a des traditions que l'on
aime à voir perdurer. C'est le
cas de celle qui permet chaque année de réunir les
secrétaires de notre catégorie et les directeurs de
l'école (Afppi Médiagraf).
C'est bien sûr autour d'une
bonne table que l'on se
retrouve (voir photo en Une).
Cette année, Roger Bureau,
Julien Guérin , Guy Theil
n'étaient pas au rendez-vous,
malheureux de ne pouvoir
participer à ce moment fort
de fraternité, de respect,
d'écoute et d'échange.
Si la catégorie a toujours les
premières faveurs de nos
discussions, rapidement
l'école, le syndicat, la
Fédération, la politique…
tous les sujets y passent.
Le repas s'éternise toujours,
a chacun une anecdote, un
conseil, une photo… véritable repas de famille, la différence d'âge (Roger et Julien
profitent de leur retraite
depuis plus de trente ans)
est vite gommée dès que le
débat s'anime. Passage de
témoin, message d'espoir
réconfortant pour tous, surtout pour les jeunes,c'est
aussi cela la CGT.
11
LE BILLET DE GILBERT
C'est déjà
la rentrée…
Les éléments se sont déchaînés sur notre pays. Après ce printemps calamiteux et ses vagues
bleues successives, l'été qui
s'achève, lui aussi a été pourri. Pour
ceux qui ont encore la chance de partir
en vacances, le soleil fut rarement au
rendez-vous. L'anticyclone n'a pas
bougé malgré nos chers prévisionnistes,
les vacanciers de juillet comme ceux du
mois d'août ont déserté sous les trombes d'eau glacées, les plages, les campings où ils ont l'habitude de s'entasser.
Tout le monde n'a pas cette chance
d'être invité chez les " Bolloré " ou chez
les “Cromback et les Agostinelli” il suffit
de choisir ses amis.
Alors faute de bons amis possédant
un yacht ou un ranch californien, c'est
sous le parapluie qu'ils se détendaient.
Certains prétendent même que ces
intempéries ont eu des conséquences
salutaires pour l'activité culturelle de
nos concitoyens.
Malgré le prix des places, les visites
de musées, de zoo, les lieux ou les
spectacles historiques, les séances de
cinéma ou de cirques ont rarement
connu un tel engouement, merci
madame Météo. Attention à nos portemonnaies. À ce rythme, nos budgets
familiaux explosent rapidement, et tout
cela se termine vite sous la toile de
tente à inventer des jeux de société.
Une augmentation du pouvoir d'achat
serait la bienvenue, il va falloir aller la
chercher.
Pour tout dire mes vacances furent
pour partie normandes, et pas trop arrosées..., à deux pas du château de
Guillaume le Conquérant et non loin des
plages du Débarquement, au cœur de
la Suisse normande.
Entre deux petites éclaircies rien de
plus facile pour occuper mes petitsenfants… Quel plaisir de puiser dans
ce patrimoine culturel en s'amusant !
Pas besoin de manettes électroniques
pour ce jeu,
une feuille de
papier et un
stylo suffisent. On y a
tous joué sur
les bancs de
l'école :
Nous
recherchons,
un verbe du
premier groupe
en 8 lettres, la
première et la
dernière lettre
est un R. La
définition du
petit Larousse
:ne pas céder
sous l'action
d'une force ,
lutter contre ce
qui est dangereux. Lettre
après lettre,
le verbe
Résister s'affiche, très
facile
ensuite de
vérifier
Les
paroles de Lucie
Aubrac, Résister doit toujours se
conjuguer au présent :
Je résiste
Nous résistons
Tu résistes
Vous résistez
Il ou elle résiste
Ils ou elles résistent
Dès maintenant il y a de bonnes raisons de le faire car si la pluie s'est arrêtée ,en ce début septembre, l'horizon
social semble lui s'obscurcir vitesse
grand V. Plus aucune hésitation il va falloir se bouger. Vivement l'été prochain !
Dessin Ph. Escoffier (Infographe à l’Equipe)
Ps (Oups !) : Le petit agité de la
“Lanterne” décrète la lecture dans
chaque école, collège, lycée ou vestiaire… de la dernière lettre de Guy
Moquet. Gageons que nos enfants
tirerons un bon enseignement et
feront bon usage des dernières pensées de ce jeune résistant, qui a
sacrifié sa vie pour que nous vivions
dans un monde meilleur. Certain qu'a
son image, ils et elles se révolteront
face aux inégalités et injustices
J'ai confiance…
J’entends déjà “le cri du peuple”
Ah ça ira! ça ira! ça ira!…
DIRECTION DE LA CATÉGORIE :
Jean-François ROPERT
Gilbert BONHOMME
Pascal LEBÈGUE (trésorier)
COMMISSION IMPRESSION :
Laurent BOUYRIE
COMMISSION S.ÉDITORIAUX :
Laurent MARDELAY