2007 completo - Associazione Augusta

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2007 completo - Associazione Augusta
Augusta
Sommaire
2007
LUCIENNE LANDI - UGO BUSSO
L’Association AUGUSTA fête ses quarante ans
2
MICHELE MUSSO
Sicchè ischt phieri gsinh gmischluts – Labili confini 6
GIANNI VALZ BLIN
Il collegamento pedonale tra Piedicavallo
(Val d’Andorno) e la Valle del Lys
attraverso il Colle della Vecchia
20
DONATELLA MARTINET
Il paesaggio di tutti
25
CLAUDINE REMACLE
L’abandon progressif du bois,
dans la construction des bâtiments
du Tiers de la montagne
30
LUCIANO BONETTI
Una giornata tra i Walser
37
UGO BUSSO
In d’oaltun dilli - Nel vecchio fienile
40
IVANO REBOULAZ
IIe moitié du XVIIe siècle.
L’évêque Bailly visite la Valleise
43
JOLANDA STÉVENIN
La Cappella di San Giuseppe del Preit
44
MARCO ANGSTER
D liebò chénn tin als tue was ti-mò-ne séege
I bravi bambini fanno quello che gli si dice
46
IMELDA RONCO
Joari hinner im kantunh
Tempi addietro nel villaggio
48
La photo de la quatrième de couverture,
«Perloz – Vallone del Crabun, estate 2003.
Liro Cretaz, mentre trasporta legna all’alpe Balmetta»
Foto di Gianni Secchi
(Archivio transire. Centro studi transumanza Lucia Pallavicini)
MONICA VALENTI
Facciamo un po’ titsch un po’ waltsch?
Analisi dei fenomeni di contatto
nella parlata walser di Formazza
49
Autres photos: Michele Musso, Guido Cavalli, Donatella Martinet,
Pierre Careggio, Claudine Remacle, Luciano Bonetti, Claudio Pavesi, Willy Monterin, Beppe Busso.
WILLY MONTERIN
Gressoney-La-Trinité:
osservatorio meteorologico di d’Ejola
52
Tous droits réservés pour ce qui concerne les articles
et les photos.
VITTORIO BALESTRONI
Al scarpi strenci d’la spusa
Le scarpe strette della sposa
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IN MEMORIAM
55
EDMOND TRENTA
“Issime” - Tratto da “Murmures de la Doire”
56
COMITÉ DE RÉDACTION
Président
Lucienne Faletto Landi
Directeur résponsable
Elena Landi
Membres
M. L’Abbé Ugo Busso
Michele Musso
Imelda Ronco
Rivista disponibile online
www.augustaissime.it
[email protected]
Photo de couverture
“Chroutun in d’schelbiti” - La raccolta del fieno selvativo.
Ouvrage de Giorgio Frachey, Issime.
Pour le quarantième anniversaire de fondation
de l’Association Augusta 1967-2007.
Riproduzione di Davide Camisasca.
Autorizzazione Tribunale di Aosta n° 18 del 22-05-2007
AUGUSTA: Rivista annuale di storia, lingua e cultura alpina
Proprietario ed editore: Associazione Augusta
Amministrazione e Redazione: loc. Capoluogo, 2 - 11020 - Issime (Ao)
Stampa: Tipografia Valdostana, C.so P. Lorenzo, 5 - 11100 Aosta
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A U G U S T A
L’Association AUGUSTA
fête ses quarante ans
Les Présidents:
Lucienne Landi (1969-1982) • Ugo Busso (1982-2007)
Association AUGUSTA a été fondée à Issime dimanche le 30 juillet 1967 à l’occasion du deuxième congrès international de l’A.I.D.L.C.M. (Association Internationale pour la protection des langues
et cultures menacées).
Les participants avaient tous reçu une lettre par laquelle
le Comité organisateur en expliquait la nécessité. Les communes de montagne ayant été quasi totalement abandonnées par la jeunesse, il ne suffisait plus de restaurer des
fresques, de faire de la recherche dialectale ou de coudre
des costumes pour leur redonner un peu de vie: c’est sur
le plan économique que devait s’engager une bataille sérieuse.
Dès la fin de la deuxième guerre mondiale la jeunesse,
n’ayant pas trouvé sur place le moyen de gagner sa vie, est
partie vers les centres industriels de la plaine et c’est là
L’
que se sont installées les nouvelles familles.
Il faut donner du travail sur place aux autochtones, il faut
que les jeunes puissent gagner de l’argent et se marier
chez eux, il faut attirer sur les lieux les industries qui peuvent s’y adapter, il faut savoir gérer directement les possibilités de tourisme Tels étaient les buts fixés au depart par
le Comité organisateur.
Cette fameuse journée du 30 juillet a débuté avec la Messe en français célébrée par l’abbé Marcel Lavoyer, curé de
la paroisse, à 8 heures du matin, suivie par une messe en
allemand célébrée à 9 heures par l’abbé Daniel Christillin,
natif d’Issime et curé de la paroisse de Gressoney-SaintJean, suivie à 10h30 par la grand-messe chantée en italien.
Pour la première fois le dialecte est entré à l’église car c’est
dans le dialecte d’Issime que le sermon a été prononcé.
Parmi les autorités présentes à la réception qui a fait suite
sont à citer l’Assesseur à l’Instruction Publique M. César
Dujany, le Président de l’Union Valdôtaine, M. Séverin Caveri, MM. René Willien et Pierre Vietti,
défenseurs du franco-provençal, puis M. Gysling,
professeur à l’Université de Zürich, M.Naert, professeur à l’Université de Turku en Finlande et
Président de l’A.I.D.L.C.M., M. Guy Héraud, de
l’Université de Strasbourg, M. Paul Dami de Genève, M. Batista i Roca, professeur à Cambridge,
M. le prof. Humblet, représentant des Wallons, le
prof. Gustavo Buratti et l’architecte Gianni Valz
Blin de Biella, l’architecte Michel Galloy, de Paris, ainsi que bien des représentants des différentes minorités linguistiques d’Italie, des Sud Tyroliens aux Albanais de Calabre, car les premiers
statuts pensaient d’englober toutes les populations ayant siège au pied des Alpes et même plus
bas. A’ Issime accueillaient toutes ces personnalités le Syndic M. Edmond Trenta et son secrétaire M. Sabino Consol.
Le travail de l’Association avait débuté de suite:
avec l’appui financier de la baronne Von Oetinger
de Saas-Fee Un terrain avait été acheté et les premiers fondements pour la construction d’une bâMme Lucienne Faletto Landi
à un séminaire à Gressoney-Saint-Jean
avec M. Augusto Christille de l’Association
Augusta et M. Albert Linty (de Gressoney)
du Centre Culturel Walser de Gressoney
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A U G U S T A
tisse dans laquelle aurait du trouver place un laboratoire
pour la fabrication de montres, succursale d’une maison
de Sallanches (en Haute-Savoie), mais le Lys n’a pas été
d’accord et un jour, clamant sa colère…il a tout emporté!
Plus tard, pendant quelques années, un laboratoire a surgi au chef-lieu près duquel des filles ont travaillé et fabriqué des pantalons pour l’industriel Bresso de Biella.
Le premier Président de l’Association fut M. Mario Goyet,
remplacé, l’année d’après, par René Willien puis, aux elections de 1969, avec la présentation de la Revue AUGUSTA,
c’est moi qui en pris la charge que j’ai gardée pendant 13
ans la cédant ensuite à l’abbé Ugo Busso.
Dès 1970 était né le groupe folklorique d’Eischemera dont
les danses avaient été dirigées par le maestro Ciocchetti
du Teatro Regio de Turin. Pendant quelques temps il avait
compté au nombre des groupes plus remarquables de la
Vallée, puis, faute de nouveaux adeptes il a disparu. (Il y a
là une de mes plus grandes deceptions!).
Pour faire connaître nos intentions, en 1969, parut le premier numéro de la Revue AUGUSTA, mais de son histoire nous parlerons dans deux ans.
Maintenant, pour continuer à tracer l’histoire de l’Association j’aurais aimé m’appuyer à des documents. Malheureusement, à cause des différents déménagements les
archives ont quasi totalement disparu! Il aurait été intéressant de parler du plan d’aménagement du vallon de
Saint-Grat rédigé par l’architecte Galloy, mais il ne m’a pas
été possible de le retrouver tout comme l’acte d’achat du
terrain offert par la baronne Von Oetinger et toute la correspondance avec Melle Grittle Scaler de Gressoney qui
a écrit nombre de poésies en dialecte de Gressoney et en
piémontais ainsi que des articles pour la revue dont elle
aimait me parler avant leur publication.
Pendant ma présidence j’ai cherché à tenir des rapports
avec les autorités régionales et avec les personnalités engagées dans la sauvegarde des langues menacées, mais,
ne vivant pas à Issime et ne possédant du dialecte qu’une
connaissance passive, il ne m’a pas été donné d’organiser,
comme l’a fait M. l’abbé Busso, les veillées à thème si importantes pour la mémoire des faits et pour la conservation du dialecte.
Pendant cette période j’ai tout de même pu me réjouir de
l’ètude comparée des dialectes d’Issime et de Gressoney
réalisée, à l’époque, par le jeune Peter Zürrer, actuellement
professeur à Zürich et grand ami de l’Augusta, de la grammaire de l’issimien réalisée par M. Renato Perinetto et du
grand travail de M. Albert Linty qui a étudié les verbes, en
a cité les exemples, a jeté les bases pour la transcription
du dialecte jusqu’alors quasi uniquement transmis à l’oral,
Je me souviens des Journées dédiées au franco-provençal
à Saint-Nicolas pendant lesquelles, ne pouvant trouver place dans la salle où l’on discutait du patois, Albert Linty,
Alys Barell et moi, nous étions attablés sur la terrasse
(avec manteaux et écharpes) autour du professeur Corrado Grassi: qui cherchait à résoudre les problèmes de
transcription qui lui étaient présentés.
C’est en septembre 1970 qu’a eu lieu le premier séminaire walser à Gressoney qui a vu un grand nombre de présences et la première représentation officielle du groupe
folklorique d’Eischemera.
Parmi les Gressonards, à citer pour leur activité et leurs
bons rapports avec les Issimiens, Melles Alys Barell et
Gritle Scaler et MM Bruno Favre de Gressoney-la-Trinité, Conrad Scaler, Heinrich Welf et Willy Monterin et le
prof. Clément Alliod alors syndic de Gressoney-St-Jean.
Quelques différences d’opinion entre les Gressonards et
les Issimiens (dans le cadre du Centre Walser) sont dues
au fait que les Issimiens constituent le groupe plus méridional en Europe, dépositaire des trois cultures: allemande, française et italienne ce qui leur permet de passer sans
effort du dialecte local au piémontais, au patois, au français et à l’italien, contrairement aux Gressonards qui tendent à conserver leur titsch dans l’enclave d’une culture
possiblement germanique.
Celà n’a pas empêchè des rapports amiables pour la réalisation des dictionnaires, du chansonnier walser et des
livres à propos de l’alimentation.
Quand on me demande quelle langue l’on parlait chez moi
à Issime j’ai quelques difficultés à répondre car c’était la
langue du dernier qui était entré à la maison: patois, si
c’était quelqu’un de Gaby ou de Fontainemore, piémontais
s’il venait de plus bas (de Carema ou des alentours d’Ivrée)
français s’il venait des alentours d’Aoste, le dialecte local
avec les autochtones, l’italien étant reservé à quelques estivants et aux Carabiniers.
Je passe maintenant la parole à M. l’abbé Busso, Président
actuel, qui, soutenu par un Conseil de Direction très actif
et motivé, est engagé à poursuivre ce travail culturel en faveur de la communauté Walser. C’est encore à lui que je
confie la tâche de compléter dans cet article la mémoire
historique des initiatives et des problèmes que l’Association a envisagés au cours des 25 dernières années.
‫ﱭﱮ‬
A Madame Landi qui m’a précédé et qui vient de tracer les
premiers pas de notre Association nous sommes redevables d’une grande reconnaissance car elle en a soutenu
les premiers pas avec passion et compétence et a continué
à offrir sa collaboration par la présidence du comité de rédaction de la revue AUGUSTA l’enrichissant chaque fois
de ses plus tendres souvenirs issimiens.
Il s’agit de notre revue annuelle qui, ayant vu le jour en
1969, comme nous l’avons déjà dit, frise désormais la quarantaine et a paru régulièrement chaque année avec des
textes en français, en italien, en titsch, en töitschu voire
même en patois valdôtain et en piémontais.
En fait, la rédaction de la revue, avec l’esprit qui l’a toujours animée héberge et soutient un ample pluralisme culturel. Y trouvent place des études et des observations d’ex-
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A U G U S T A
perts linguistes au niveau universitaire, des recherches
soignées pour des thèses de licence universitaires ainsi
que des témoignages oraux des autochtones fournissant
continuellement des récits, des poésies, des anecdotes,
des expressions et des termes qui risqueraient de tomber
en désuétude, recueillis au cours des rencontres organisées, ou des interwiews toujours soigneusement enregistrés ce à quoi il faut ajouter une documentation photographique précieuse et inédite.
Chaque année, la distribution de la revue à tous les
membres de l’association est un événement attendu qui
contribue à faire de l’assemblée annuelle un rendez-vous
communautaire toujours très fréquenté.
Sous le patronage de l’Assessorat régional à l’Instruction
Publique est né, en 1982, à Gressoney-Saint-Jean le Walser KulturZentrum (Centre Culturel Walser) auquel notre
association a adhéré dès ses débuts et dont notre Président appartient de droit au comité de direction. C’est donc
par le biais d’une constante collaboration avec le Centre
qu’ont vu le jour nombre de publications fruit de recherches prolongées et soignées, pour le töitschu par
notre association ou par la contribution directe de particuliers issimiens. En 1991 a vu le jour le Chansonnier de
Gressoney et d’Issime, en 1995 Orizzonti di poesia et
en 1998 les deux volumes ayant trait à la Culture de l’alimentation. Dans le courant de l’année présente verra le
jour le recueil des proverbes et des dictons locaux.
En 2003, au cours d’un walseroabe à Issime fut présenté et
distribué le livre Albert Linty: a vröin z’nöit vargesse
«un ami à ne pas oublier» dans le vingtième anniversaire
de la mort de cet homme qui fut chercheur passionné et
défenseur du töitschu d’Issime.
Tous les trois ans l’Association Augusta a participé aux
Walsertreffen (rencontres internationales walser) et a organisé annuellement des voyages et des visites à des localités de culture et de langue allemande.
L’enracinement de l’association Augusta à Issime a fait en
sorte que ses activités se soient surtout développées en
faveur du langage et de la culture walser à Issime et à
Gressoney tandis qu’auprès d’autres communautés walser sur le versant italien du Mont-Rose ont vu le jour
quelques associations avec les mêmes buts. L’étendue de
notre activité est restée limitée au Val d’Aoste notamment
parce que notre association compte au nombre des associations culturelles reconnues officiellement par l’Administration régionale et bénéficiant de ses allocations.
Le travail le plus prestigieux et engageant a été celui pour
la préparation du Vocabulaire. Depuis longtemps l’on sentait l’exigence de fixer un système de codification écrite
du titsch de Gressoney et du töitschu d’Issime où le dialecte était exclusivement parlé et possédait des termes archaïques bien antérieurs à ceux de la langue allemande
actuelle, contrairement à ce qui se passait à Gressoney où
la connaissance de l’allemand écrit de la part d’une bonne
partie de la population ètait répandue au moins jusqu’à la
Issime. Une rencontre chez Albert Linty a Tontinel.
De droite à gauche: M. le prof. Peter Zürrer - Renato Perinetto
Mme Ramat - Mme Albertine Fresc - Mme Perinetto Albert Linty - Sabino Consol - M. l’abbé Ugo Busso
fin du XIXe siècle. Comme il l’a déjà été dit, à commencer
ce travail, guidés par Corrado Grassi, professeur de linguistique à l’université de Turin, furent Albert Linty, Lucienne Landi et Alys Barell. Ensuite le travail d’assemblage fut coordonné à Gressoney par le Centre Culturel et à
Issime par l’Association Augusta avec l’active collaboration d’Albert Linty.
Cette intense activité linguistique attira l’attention d’un linguiste de Turin, Renato Perinetto et du prof. Peter Zürrer
qui offrit un support qualifié à la réalisation du vocabulaire.
En 1981, Renato Perinetto publia la première grammaire
du töitschu d’Issime et au cours de ces mêmes années Peter Zürrer soigna deux monographies sur Gressoney jusqu’à la plus récente et ample monographie sur les dialectes
walser valdôtains Sprachinseldialekte Walserdeuitsch
in Aostatal dont la traduction en italien est en cours de
réalisation.
C’est en 1988 que l’Association Augusta et le Centre Culturel Walser réussirent à publier en deux volumes le Vocabulaire avec la traduction de l’italien au titsch et au töitschu. Dix ans plus tard, en 1998, c’est la version inverse:
de l’italien au titsch et au töitschu qui a vu le jour. Actuellement l’on pense déjà à une nouvelle édition revue et mise
à jour.
Très remarquable a été aussi la réalisation des archives
sonores où tous les mots du vocabulaire sont recueillis
avec leur exacte prononciation et leur emploi.
A côté de cet engagement pour la sauvegarde et la promotion du langage local et des expressions les plus intéressantes de la culture walser, l’Association Augusta n’a
pas oublié son inspiration initiale qui était celle de soutenir la culture locale par des initiatives sociales et économiques en vue de sauvegarder les ressources environnementales et les possibilités de travail pour la population locale, la jeunesse notamment.
Cette tendance a rendu notre association particulièrement
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A U G U S T A
attentive à deux choix effectués par les administrations locales: celle de la R.S.A.; et celle pour le développement du
vallon de Saint-Grat quoique avec des résultats peu satisfaisants que nos allons illustrer.
Par délibération du 16 février 2003 l’Administration Régionale décidait d’acquérir le bâtiment de l’Hôtel Mont
Néry appartenant à M. De Coll tout en accueillant favorablement la proposition de la 2e Commission du Conseil Régional de destiner ledit complexe à une Résidence Sanitaire Assistée (R.S.A.) pour personnes âgées non autosuffisantes ou nécessitant d’une longue convalescence.
Le projet avorta par l’initiative de l’administration communale de l’époque qui proposait, après trois ans, la réalisation d’une «Beauty Farm». Cette proposition n’était pas
partagée par notre association qui, par lettre adressée au
Syndic et à l’Assessorat régional à la Santé le 10 mai 1996,
soutenait l’opportunité d’une R.S.A. mettant en évidence
les avantages qu’en auraient tiré les personnes âgées de
la zone, l’accueil de la main d’œuvre locale et la vitalité du
village. Malheureusement la chose n’a pas abouti dans la
bonne direction et la Région a revendu le bâtiment à des
particuliers qui en ont réalisé des appartements.
Le 22 avril de cette même année le Comité de direction de
l’association accueillait favorablement la proposition de
l’administration régionale de réaliser un Parc naturel dans
les vallons de Saint-Grat et de Bourrines avec d’évidents
avantages pour l’agriculture, pour l’économie du village et
pour le tourisme tant sur le plan culturel, humain et social
que sur celui d’un équilibre de tutelle écologique assurée
en amont du territoire d’Issime. Malheureusement même
ce projet régional a sombré à cause de certaines résistances locales et il a été réalisé avec un grand succès et
d’énormes avantages à Champdepraz dans le vallon du
Mont Avic.
Par lettre du19 janvier 2004 l’Administration communale
d’Issime demandait enfin à notre association d’évaluer un
«Projet préliminaire de développement du vallon de SaintGrat» tendant à remplacer celui du Parc. Peu de jours
après, le 2 février, le Comité de direction de l’association
formulait sa réponse en envoyant au Syndic un document
par lequel il exprimait son adhésion et sa satisfaction pour
les objectifs considérés par le Syndic «primaires pour la
récupération et la sauvegarde d’un site unique cause de
fierté pour toute la communauté issimienne». Par la même
occasion l’on mettait toutefois en évidence les difficultés
d’intervention dans un milieu aux profondes racines historiques. Il y existe, en fait, des aires d’un intérêt naturaliste marqué et d’autres culturellement fort intéressantes
par le témoignage qu’elles fournissent de la colonisation
walser locale.
Le vallon est en effet un «paysage patrimoine» témoignant
d’un ancien et bon rapport entre les activités humaines et
la nature (activités de pâturage, de prés fauchés et cultivés, de fontaines, de murs de pierre qui soutiennent et enclavent les terrains cultivés, les chemins muletiers, les en-
clos pour retirer le bétail, les pierres qui bordent les sentiers, les murgères et les édifices religieux. Le vallon peut
devenir un véritable «Laboratoire culturel du paysage de
la pierre et du bois».
Toutefois, considéré les coûts de l’œuvre, la nécessité de
recherches multidisciplinares et la complexité et la délicatesse des travaux à effectuer nous pensions qu’il eût été
indispensable de rédiger une loi régionale ad hoc. Nous
continuons de considérer cette loi indispensable pour la
protection du patrimoine dans le but d’éviter des interventions inopportunes et des modes de travail peu soignés. Voilà une grande préoccupation qui nous tourmente surtout maintenant où nous pouvons nous sentir seuls
à combattre pour la défense de ce patrimoine qui nous est
commun.
Entre temps notre Association a été admise en 2004 au financement du programme Interreg IIIA Italie-Suisse pour
le projet nommé «Paysage culturel rural alpin walser».
Il a ainsi été possible de réaliser d’importants relevés des
constructions sous roche des alpages de Stein et de Bétti
dans le vallon de Saint-Grat choisi comme aire pilote pour
un véritable «laboratoire culturel du paysage de la Pierre
et du Bois». Une prochaine publication fournira une ample
documentation de ce travail.
Dorénavant notre Association bénéficiera d’un digne siège récupéré par d’importants travaux de restauration de
quelques pièces de l’ancienne maison paroissiale zar oaltun Köiru obtenues en commodat gratuit de l’Institut diocésain pour le Soutènement du clergé et que nous avons
inauguré aujourd’hui.en célèbrant le 40e anniversaire.
Jusqu’à ce jour nous nous étions rencontrés et avions travaillé en plusieurs sièges provisoires, d’abord chez Melle
Maria Mosca (dès les débuts membre dévoué et actif de
l’association et serviable chaperon de la jeunesse du groupe folklorique dans ses déplacements), puis dans le bâtiment de l’ècole enfantine et, dernièrement dans deux locaux de l’ancienne «Ginhsch ketschu» (Maison Vallaise)
restaurés ces dernières années et gentiment accordés par
l’Administration communale.
Pour conclure, l’association AUGUSTA a quarante ans et
semble jouir d’une bonne santé. Souhaitons-lui longue vie
et encore de beaux succès dans l’harmonie avec ses
proches voisins et tendant toujours à la sauvegarde et à
l’épanouissement du particularisme local.
Mais citons encore un de nos anciens proverbes «D’speis
wackst nöit im napf» - la nourriture ne naît pas dans le
bol. En fait, notre association qui fête ses quarante ans serait un bol vide si elle ne pouvait jouir de la collaboration
constante et qualifiée de tant de personnes d’Issime, de
Gressoney et d’ailleurs, simples témoins locaux ou
illustres professeurs universitaires que nous remercions
de tout cœur et à qui nous demandons de continuer à
poursuivre avec nous la défense et la promotion du patrimoine linguistique, environnemental et culturel de notre
communauté walser.
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A U G U S T A
“Sicchè ischt phieri
1
gsinh gmischluts”
Labili confini
MICHELE MUSSO
ome in tutta Europa, anche nelle Alpi i secoli XI,
XII e XIII sono caratterizzati da incremento demografico e produttivo. Fu importante, per la
colonizzazione rurale e per l’antropizzazione delle alte Alpi verso nuovi spazi economici, l’opera
dei monasteri, dei vescovi conte e delle signorie feudali, i
quali concentrarono i loro interessi verso quelle vallate alpine fondamentali nella politica degli scambi economici.
La lunga età medievale comportò una nuova organizzazione delle scelte insediative e del parcellare fondiario, nonché sistemi colturali, produttivi e sociali nuovi rispetto al
mondo antico. In questa linea va letta l’estesa colonizzazione e la bonifica della montagna, nello specifico per il
gruppo del Monte Rosa e delle regioni intorno al San Got-
C
tardo, con quel popolamento di genti oggi definite walser.
Con una strategia di colonizzazione rurale, fino allora mai
praticata, coloni di stirpe alemanna – i Walser – portarono in alta quota la civiltà “montana”, oltre i 1500 metri e
fino ai 2.200 metri la coltivazione della segale. Questa grande migrazione colonica che interessò le “terre alte” fece
delle Alpi non più un cuneo divisorio, non più un baluardo di frontiera fra la regione del “nord Europa” e quella
“mediterranea”, ma un luogo d’incontro di genti diverse,
culture diverse e pratiche diverse di civiltà, che intrecciandosi diedero inizio ad un nuovo assetto politico sociale dei diversi popoli d’Europa, anche aprendo nuove vie di
valico e quindi nuovi sistemi di viabilità e comunicazione.
I Walser, anche favoriti dal miglioramento climatico del
I Beerga (mayens) del Vallone di San Grato. Sullo sfondo da sn., z’Siahuare (Bec des allemands o Corno dei laghi) 2747 m.,
Mühnuvurku (Colle del Dondeuil) 2388 m. d’accesso alla Val d’Ayas, Becca Torché 3016 m. e Vlu 3032 m.
1
‘Sicchè era mescolato dappertutto’. Tratto da una registrazione con Lina Busso (*1913 †2005).
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A U G U S T A
periodo, individuarono ed aprirono i più alti valichi e la più
ampia rete di sentieri di alta quota (come il passo del San
Teodulo che mette in comunicazione il Vallese svizzero e
la Val d’Aosta); misero in atto anche una strategia di colonizzazione con molteplici unità, ora sparse – sul modello dell’Hof – ora di gruppo, le quali si distribuirono “tagliando in verticale” il pendio per ottenere unità coloniche
di varia terra e bosco su vari livelli. Questo processo di colonizzazione delle montagne alte segnò in modo tuttora riconoscibile l’assetto dei borghi, dei villaggi, delle mulattiere e il paesaggio antropizzato.
L’opera di colonizzazione partì dalla conca del Goms (nel Vallese), dove tribù di stirpe alemanna si erano stabilite una prima volta dall’Oberland bernese tra il IX e XI sec., da qui a
poco a poco si diffuse nelle vallate alpine settentrionali, dove
si svilupparono tecniche di pratiche ambientali, soprattutto
ai fini del dissodamento, irrigazione e protezione dei terreni
più scoscesi. Tra il XII e il XIII sec., in un duplice cammino
ma nella stessa direzione, i Walser si portarono a colonizzare le testate delle valli del versante meridionale delle Alpi: attraverso il passo del Gries, la Val Formazza e quindi Bosco
Gurin nel Canton Ticino, Agaro, Salecchio, Ausone; attraverso il passo del Monte Moro, Macugnaga; attraverso il passo del Teodulo, l’alta Val d’Ayas, l’alta Valle del Lys e molte
altre colonie sparse in Valsesia, Alagna, la Valdobbia, Rima e
Rimella, Campello Monti in alta Val Strona (una piccola valle incuneata tra la Valsesia e Ossola) e infine Ornavasso, nella bassa Ossola sulla via che dal Sempione porta a Milano, il
più meridionale stanziamento walser.
LE COMUNITÀ WALSER IN ITALIA
Le comunità walser della Valle d’Aosta (Issime e Gressoney) e del Piemonte (Alagna, Macugnaga, Rimella e Formazza), ancora vitali dal punto di vista linguistico – pur
condividendo la stessa epoca d’insediamento, la fase pionieristica di “adattamento” nella nuova “nicchia” ambien-
tale, e per lo meno in origine lo stesso modello economico e sociale – hanno avuto sviluppi sociolinguistici e linguistici differenti, vuoi anche per il contatto secolare con
altra gente, con altra cultura, per vicinanza geografica e
per nuove vie commerciali intraprese. Queste comunità
rappresentano quel “laboratorio di fabbricazioni molteplici” ben espresso da alcune teorie antropologiche e sociolinguistiche: se consideriamo, infatti, l’etnicità come emergenza di natura storica (Cole/Wolf 1974) e non come elemento costitutivo, principale e integrante della cultura di
una data formazione sociale, la storia socio-economica e
sociolinguistica di ciascuna comunità diventa pregnante
per una comprensione del presente e per un’analisi di un
qualsiasi aspetto della cultura.
Il retaggio linguistico differenziatosi nelle varie versioni
dialettali proprie dei differenti insediamenti, pur riconducendosi ad un unico ceppo linguistico radicato nell’alemannico alpino, è caratterizzato da un lato da tratti conservativi per l’isolamento avvenuto, e al tempo stesso, da
fenomeni innovativi e altamente divergenti dovuti, fra l’altro, oltre al contatto con il tedesco letterario soprattutto
per alcune comunità (Gressoney, Macugnaga e Formazza), al contatto con altre parlate (galloitaliche e galloromanze), dialetti come il piemontese, il lombardo occidentale, il francoprovenzale nelle sue varianti, il francese e in
ultimo l’italiano.
Nel quadro d’insieme dei movimenti migratori e d’insediamento di popoli nell’arco alpino, è importante evidenziare l’aspetto multi-etnico, multi-linguistico e multi-culturale che ha portato la regione delle Alpi ad avere in sé
molteplici occupazioni “a macchia” di differenti unità etnoculturali entro stessi territori. I nuovi nuclei insediativi nelle terre montane furono caratterizzati da stretti vincoli ambientali, geografici e politici entro i quali si radicò un nuovo sistema comunitario incentrato su unità agrarie ai diversi livelli di quota, come il già citato Hof.
Il Colle
di Loo,
salendo
verso il
passo del
Maccagno:
le porte
per la
Valsesia.
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A U G U S T A
Uscita al pascolo al mayen del Léjunh – Lion,
Vallone di Tourrison, 4 giugno 2005.
d’Issime, come vedremo più avanti. Per secoli e quasi fino ad oggi, il “comune rurale”, prima sotto il signore feudale, con il sistema “dell’affitto ereditario” e poi, dalla
metà del XVIII secolo, con il riscatto delle
terre ai coloni, è stato un sistema unitario
chiuso, fondamento delle comunità contadine montane.
Il luogo per l’abitato doveva essere messo a disposizione
dei coloni insieme alla terra coltivabile necessaria per il
loro sostentamento. Una delle chiavi di lettura dei fenomeni insediativi è, infatti, certamente da ricercarsi nello
stretto legame tra colono e signore feudale e nelle suddivisioni territoriali tra i vari feudatari che si contesero anche territori relativamente piccoli. I feudi di proprietà personale dei signori che avevano la giurisdizione sul proprio
territorio in epoca antica non si devono immaginare molto grandi, i territori apparivano frammentati. In conformità
a tale frammentazione che deve dunque essere posto il
problema reale delle zone d’insediamento e delle successive comunità costituitesi.
Preme qui rilevare che si attuarono in tal modo pratiche
sociali e ambientali sagacemente attente alla conservazione di queste “unità rurali”: su questo s’incentrò la strategia nell’esercizio dell’attività rurale, non tanto in chiave
di opposizione “geo-etnica”, così come dimostra il caso
2
LABILI CONFINI
Il paese di Issime, posto a metà della valle
del Lys – la più orientale delle valli valdostane a confine con il Piemonte – ad una
quota di 1000 metri, già stabilmente abitato da una popolazione romanza sin dal X
sec., ha avuto un modello iniziale d’insediamento della popolazione alemanna a
“mosaico”, con stretti rapporti con la popolazione francoprovenzale circostante
(Bodo, Musso, 1994), e una convivenza
con quest’ultima che dura tutt’oggi.
Il paese si estendeva dall’Orrido di Guillemore, a confine con il comune di Fontainemore, fino alla zona chiamata Schilèri
(Pont Trenta), a confine con il territorio di
Gressoney-Saint-Jean; questo fino al 1952
quando fu istituito il comune di Gaby, un
tempo villaggio di Issime.
Questa “Unità rurale”2, confinava a ovest
con la Val d’Ayas, con la quale è messo in
comunicazione attraverso i colli del Dondeuil, di Chasten e di Frudiere e ad est con
il Piemonte. I colli, del Lupo (nel vallone di
Tourrison), della Grande e Piccola Mologna (nel vallone di Niel), e della Vecchia (gli ultimi tre,
oggi nel territorio di Gaby), mettevano in comunicazione
il territorio di Issime con il Biellese e precisamente con la
Val d’Andorno (Piedicavallo e Rosazza), e attraverso il Colle di Lazoney (sempre nel vallone di Niel), quindi il passo
del Maccagno e il Colle di Loo, con la Valsesia.
Un sistema complesso, quello viario, che si snoda nei diversi periodi storici in modo differente. Persistenze notevoli sono i punti d’attraversamento, i valichi che, con il modificarsi degli assetti politico-istituzionali ed economici
possono essere stati privilegiati o abbandonati.
La fitta rete di sentieri che attraversava il territorio d’Issime, era funzionale all’attività della pastorizia e all’attività
di transito delle merci che sostenevano l’economia del paese. Era costituita, da una griglia di percorsi complessa, interna al territorio, d’accesso ai diversi nuclei insediativi e
agli spazi per l’attività agricolo-pastorale e, da due direttrici viarie dirette all’esterno, funzionali agli scambi com-
‘Unità rurale’ costituita, da abitazioni permanenti, prati da sfalcio e campi di fondovalle (piano), da abitazioni temporanee,
prati da sfalcio e campi di mezza montagna (i cosidetti mayens / beerga, fino alla prima metà del XIX secolo ancora abitati
tutto l’anno), dalla fascia degli alpeggi tramalj / alpi e dei boschi per il legname da costruzione, dai prati di monte incolti
myir / schelbiti, dalle consorterie per la raccolta di erba selvatica o del legname (da ardere e da costruzione), e non ultima
dalla risorsa di legna e erba selvatica offerta dai beni comunali.
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A U G U S T A
merciali, culturali e anche legati all’attività della pastorizia: una con direzione est-ovest, andava dalle valli piemontesi di Biella e della Valsesia a quelle valdostane, con
le mulattiere di valico attraverso i colli sopra citati, e l’altra con direzione nord-sud lungo la Valle del Lys, comunicante con Pont-Saint-Martin, bassa Valle d’Aosta, e con
il Piemonte, Ivrea ed il Canavese.
Il territorio era diviso dal punto di vista amministrativo,
fino al 1763, in tre parti ‘Tiers d’Issime’, con i rispettivi sindaci, ‘Le Tiers dessoubz soit du Plan, le Tiers de la Montagne e le Tiers dessus’, rispettivamente corrispondenti agli
attuali, fondovalle d’Issime (compreso il Vallone di Tourrison) sede oggi del capoluogo, Valloni di San Grato e di
Bourinnes (valloni laterali d’Issime) e comune di Gaby.
Dal punto di vista etnico le due popolazioni, quella tedesca e quella franco-provenzale, erano variamente distribuite all’interno del territorio. Antiche zone d’insediamento walser erano il Vallone di San Grato e di Bourinnes,
il villaggio di Niel (si trova ad una quota di 1535 metri,
oggi all’interno del territorio del comune di Gaby, fino al
principio del XX secolo era ancora tedescofono, fu quindi
abbandonato agli inizi degli anni ’60 del novecento), e i villaggi del piano, da lou Gòaby a Pontrenta, che si trovano
a nord oltre il torrente di Niel alla confluenza con il Lys,
oggi compresi nel comune di Gaby.
Ad una reale povertà e frammentazione dei terreni agricoli, si accompagnavano ad Issime, così come in molte vallate alpine, i proventi dell’allevamento e dell’agricoltura
con il procacciamento di redditi supplementari attraverso
l’emigrazione e l’affitto di molti alpeggi. Assistiamo così,
da una parte ad una massiccia emigrazione temporanea e
stagionale, fin dal XVII secolo come documentato, di uomini, di entrambi i gruppi etnici, nel Ducato d’Aosta, in Savoia, nel Delfinato, e nella Svizzera romanza (Remacle,
2006, p.39), in qualità di muratori e scalpellini e di donne
impegnate, nel paese, nell’attività agricola, e dall’altra alla
presenza, nel periodo estivo, di gente proveniente dalla
Bassa Valle, dal vicino Canavese e di pastori di pecore dal
Biellese che affittavano parte degli alpeggi.
La produzione casearia portò ad un intenso scambio di
prodotti, quali burro e formaggio (tome), verso il Piemonte (Biellese e Canavese), in cambio di zucchero, sale,
riso, mais e pasta.
Prima della costruzione della strada, che percorresse verticalmente in tutta la sua lunghezza la valle del Lys, il mercato del burro e del formaggio seguiva le vie da secoli vitali che mettevano orizzontalmente in comunicazione valli parallele attraverso i passi. A fine stagione la produzione
di tome degli alpeggi era portata, a dorso di mulo, al di là
di quei valichi che collegavano la Valle del Lys con il Biellese. Lì, appena oltrepassata la cima, s’incontravano i commercianti biellesi pronti a pesare la merce e a ritirarla.
Questa specializzazione nella produzione e commercio di
specifici prodotti caseari è tale che è consuetudine riconoscere che i produttori erano gli issimesi, e i commercianti dei prodotti caseari erano quelli di ‘Gaby’ e di Niel,
oltre ai mercanti del Biellese; specializzazione che ha finito con il connotare, nel corso del XX secolo, l’identità dei
due gruppi, trovando espressione in un detto in patois di
Gaby: ‘Tsei dou Gòaby tchètoun tout, tsei d’Eseima vèndoun
tout’ – Quei di Gaby acquistan tutto, quei d’Issime vendon
tutto. Connotazione da ricondurre, probabilmente, alla di-
versa disponibilità delle risorse agro-pastorali. Dalla seconda meta del XIX secolo, infatti, alcuni abitanti di Gaby
e di Niel acquistarono alpeggi nei valloni laterali d’Issime,
in quello di Bourinnes ma anche nel Vallone di San Grato, nello stesso tempo un sempre maggior coinvolgimento degli issimesi nella “pratica dell’alpe” cominciò, in effetti, a realizzarsi nel momento in cui l’emigrazione stagionale declinò e poi rapidamente si arrestò. In precedenza, quando l’emigrazione estiva era massiccia si può
essere pressoché certi che i mestieri dell’edilizia abbiano
posto precocemente in posizione subalterna le attività pastorali. L’emigrazione stagionale, pur sopravvivendo con
sufficiente vigoria fino al 1936, quando il regime fascista
bloccherà definitivamente l’uscita verso l’estero, anche ad
Issime, come in innumerevoli altre località alpine, cominciò a manifestare segni di declino subito dopo la fine della prima guerra mondiale, tramutandosi sempre più frequentemente in emigrazione permanente. Si attuò così
una riduzione della pratica dell’affitto dell’alpe e, dunque,
una contrazione della presenza di forestieri negli alpeggi
del territorio issimese andando verso un progressivo coinvolgimento della popolazione nelle attività pastorali. Per
arrivare, quindi, alla storia recente, quando gli issimesi abbandonano, nei primi anni ’70 del secolo scorso, la produzione di chiesch-formaggio e si orientano a quella di fontina, attuando così un doppio spostamento di confine, non
più rivolti alla produzione di toma ma di fontina, non più
verso il Piemonte ma verso la “comunità valdostana”.
Va segnalato, infine, l’intenso flusso verso Issime, fin dal
XVII e fino alla prima metà del XIX secolo, come nel resto
della Valle del Lys e della Valle d’Aosta in genere, di maestri intagliatori provenienti dalla Valsesia che portarono il
barocco in Valle. Questi ultimi realizzarono grandiosi altari lignei, intagliati e riccamente scolpiti e decorati, come
ne è prova il magnifico altare maggiore della parrocchiale di Issime e di altri presenti nelle numerose cappelle disperse sul territorio delle due parrocchie di Issime-SaintMichel (Gaby) e Issime-Saint-Jacques (Issime).
SITUAZIONE LINGUISTICA
Non si può dunque prescindere da quanto si è appena
esposto per approcciare uno studio di analisi linguistica,
sociolinguistica e anche di eventuale progetto di tutela delle comunità in questione. Sono comunità caratterizzate da
repertori linguistici complessi, spesso da repertori “sovraccarichi” (Berruto 1993, p.7), tri- o plurilingue, con tratti sociolinguistici che le differenziano l’una dell’altra; con
una variegata gamma che, partendo dal caso di Formazza, per dare un esempio - comunità caratterizzata da una
diglossia o meglio dilalia italiano/dialetto walser-titsch porta al caso di Issime dove sembra particolarmente appropriata l’etichetta di “minoranza linguistica di secondo
ordine”, con la quale si intende una piccola minoranza all’interno di una minoranza linguistica più ampia (Francescato, Solari, 1994, p.43).
Formazza, trovandosi in una posizione privilegiata per gli
scambi commerciali fra nord e sud delle Alpi attraverso il
passo del Gries, ha sempre mantenuto stretti contatti con
la madre patria (Valle del Goms), ma con la decadenza nell’uso del passo e con la creazione del nuovo Stato unitario,
l’italiano diventa non solo la lingua usata dal governo e nei
testi formali ma passa progressivamente ad essere usata
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A U G U S T A
Un vecchio piéllje.
anche in ambiente informale (come d’altronde in Italia accade nella gran parte dei casi regionali).
Molto diverso il caso di Issime, minoranza walser inserita nella minoranza francoprovenzale valdostana, dove è effettivamente esteso ad un’ampia fascia della popolazione
l’uso del francese, italiano, piemontese, francoprovenzale
(varietà del paese di Gaby) e dialetto walser-töitschu (Dal
Negro, 2002, p.35), vera “isola linguistica” dunque, dove i
contatti con il paese d’orgine sono sempre stati molto scarsi e la competenza del tedesco letterario nulla3.
Una storia di contatto molto antica che dura da almeno
otto secoli, simile ad un’altra comunità walser piemontese, quella di Rimella in Valsesia; differenza fondamentale
con l’attigua comunità walser di Gressoney alla testata della valle del Lys, separata da Issime, fino al 1952 come si è
detto, da un confine amministrativo, non geografico. Oggi
il comune di Gaby si trova fra le due comunità. A Gressoney il contatto con il mondo germanofono non è mai venuto a mancare, per lo meno fino al primo quarto del XX
sec. I gressonari sono conosciuti per aver intrapreso intensi scambi commerciali con la vicina Svizzera e la Germania, tanto da essersi accollati l’appellativo di krämer
mercanti.
A Gressoney, pur ritrovando fenomeni del bilinguismo valdostano italiano-francese, non è presente il francoprovenzale, oggi come un tempo (Zürrer, 1999). Il titsch di Gressoney appare così lontano dal töitschu di Issime tanto che
nelle funzioni comunicative fra le due comunità è usato il
piemontese o l’italiano.
3
GLI ETNOTESTI
Traspare immediatamente dalla lettura delle interviste sotto riportate la non corrispondenza fra l’attuale confine amministrativo dei comuni d’Issime e di Gaby e la reale distribuzione dei due gruppi etnici, quello alemanno e quello franco-provenzale. Improvvisamente, nel 1952, i due
gruppi si trovano ad avere un confine segnato. Demarcazione che, nella realtà della vita contadina di allora, ancora molto attiva, non trovava corrispondenza. Con la legge
Regionale n.1 del 31-3-1952, la frazione di Gaby si è costituita in comune autonomo. È interessante leggere ciò che
scrisse, in quell’occasione, Mons. Stévenin (originario di
Gaby): “[...] Notre Conseil s’est démontré, en cela, conséquent avec lui-méme, avec ses principes de décentralisation
et de respect des groupes ethniques et linguistiques. En effet, l’histoire avait uni deux populations d’origine et
de langue différentes” (Bérard 1997, p.136).
Il confine etnico-linguistico, oggi stabilito in Issime / Gaby
per semplificazione, in realtà apre, nell’immaginario di chi
lo segnala e di chi proviene da Issime o/e da Gaby, ben altri confini difficilmente definibili. Confini che nel corso dei
secoli si sono spostati, e che delineano quel mosaico linguistico di cui oggi i gabesi e gli issimesi sono gli eredi.
Di qui l’imbarazzo e la difficoltà di Lina nel definire ‘quelli al di là del confine’, che sfocia nell’espressione ‘mistilingue’ “Sicchè ischt phieri gsinh gmischluts“ o nella difficoltà di Maria a stabilire di dove fosse originario il padre
“van Éischeme ischt krat gsinh méin pappa” (d’Issime c’era solo mio padre) e poco oltre “worom méin pappa ischt
Il gruppo francoprovenzale (di Gaby) utilizza il patois, il piemontese e l’italiano. Il töitschu è parlato da quelli, che pur vivendo a Gaby, sono originari del gruppo tedesco. Nell’interagire fra i due gruppi, la lingua usata è il patois nella varietà di
Gaby, soprattutto da persone di mezza età ed anziane, fra i più giovani, il piemontese e l’italiano.
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gsinh van in z’Uberlann” (perché mio padre era di Gaby),
fino ad arrivare ad un mutamento di codice linguistico van
/ des (töitschu / francese) per specificare “…d’andrun
goavunu ischt gsinh van Stévenin, auch des Stévenin eis
deeru van in z’Uberlann” (l’altra baita era degli Stévenin,
anche degli Stévenin uno di quelli di Gaby).
Gli etnotesti sotto riportati definiscono questioni complesse quali identità, territorio, lavoro, organizzazione sociale, scambi commerciali, emigrazione, e non ultima lingua e uso linguistico.
Per concludere possiamo affermare che, in questo complesso quadro economico, sociale e linguistico venuto a delinearsi all’interno del territorio d’Issime, la capacità di sapersi integrare e la qualità dinamica di esprimersi in diversi
idiomi, sono stati d’estrema importanza per la sopravvivenza culturale e fisica di queste due comunità d’antica stirpe.
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Issime-Pra inferiore, intervista del 19 febbraio 2000
a Maria Stévenin Vitorsch ved. Linty (*1917)
Maria Stévenin Vitorsch ved. Linty (*1917),
19 febbraio 2000.
Vir ol vünv vörti, war hen gvoarit. Beit lugi! um voan a war
hen gvoarit hei im Ronh. Wiss nöit ol di wissischt woa z’ischt?
D’iesta. Té war séin gsin kannhen im Pioanu, té van in Pioanu im Galm – Wissischt woa ischt dan Galm? – Ecco ouf, doa
bei kredsu, kra uab Sen Kroasch Gumbu. Un té z’Trusi, un
té darnoa van im Trusi séwer gcheen amingier im Pioanu,
Septembre. Un té darnoa séwer gcheen im unner Ronh, as
poar toaga, héi in d’iesta, un té séwer gcheen amum in Proa.
Sicchè war hen gvoarit vünv vörti. Un van im Galm gcheen
in Trusi, das … dou pischt nji passrut – wir hemmu gseit
d’Léitru, ischt in d’schürfu, dsch’hen kheen gmachut, wiss
nöit .. wi staffla, wi staffla. In dar iesti, wa binni nöit gsinh
gwantz, d’iesti joari henni kheen a vuacht z’passrun ingier
Quattro o cinque volte ci spostavamo da un alpeggio all’altro.
Aspetta! In principio ci portavamo al Ron. Non so se sai dove
sia? La prima. Poi andavamo a Pioanu, poi da Pioanu al Galm
– Sai dov’è il Galm? – Ecco su, là vicino alla cresta, proprio sopra il Vallone di San Grato. E poi a Trusi, e poi da Trusi scendevamo di nuovo a Pioanu, in settembre. E poi scendevamo nuovamente al Ron di sotto, un po’ di giorni, qui nella prima, e quindi scendevamo di nuovo al Pra.
Sicchè ci spostavamo cinque volte. E per scendere dal Galm a Trusi, che .. tu non sei mai passato .. quel posto lo chiamavamo Léitru [Scala], era nel dirupo, avevano fatto, non so .. come gradini,
come gradini. All’inizio, ma non ero abituata, i primi anni avevo
paura a passare giù di lì. Poi mi sono abituata, passavo con i ca-
Alpeggio di Stoavla – Vallone di Niel, settembre 2006.
La raccolta del cacio ‘ballu’
prima di pressarlo nell’apposita forma ‘vettru’.
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doa. Darnoa binni gsinh gwantz, bin passrut mit da léddunu,
wa in dar iesti da stuck doa hennemer mussun tun ambri
d’léddini. Hén gvrücht, bin … hen villje noch gvrücht cheen
ingier liers, d’iestu vörti. Un té darnoa wénn henni dén kiat
dan brouch un té binni gcheen mit da léddunu, wa z’iest joar
henni franh mussu tun z’wandlu ambri d’léddini, das henni
gvrücht. Aswi wértewer gvallen van doa, wértewer kannhe
lljéivru ambri in an gruass luch vollz truasni, wértewer gsinh aweck. Inveci d’chü, inveci d’chü, d’chü hewer gmachut
dan gruassen tor, kannhe ambri villje nöit franh unz in d’Pioanu, pì o meno halbe weg van in d’Pioanu, un té séwer griffen ouf tur déi truasnara, ischt gsinh a weg vür goan ouf.
Nunh ischt etwa khés dinh mé! Nunh ischt allz vollz bauma.
Doa’scht doa an züafter das giat alli d’Gumbu. A voart séwer
kannhen ouf, wiss nöit vünv ol secksch alpara, nuan héi sua,
oan déi van in Valniro. Ischt noch gsinh dröi in Valniro. Wissischt woa ischt Valniro? Doa sén noch kannhen ouf dröi,
dröi alpara, un d’andru séwer gsinh seckschi sicher. Beiti!
Ecco, wir . zwei in d’Pioanu, wir un Rubert [Jaccond] van
Uberlann, das wérti gsinh an küssinh van méin mamma, an
iesten küssinh van méin mamma. Un té darnoa ischt gsinh
.. doa di zwei im Ronh. Im Ronh ischt gsinh, séntsch kannhen in d’Mühnu, zwei van in z’Uberlann amum, nöit van Éischeme, das dsch’hen kheen d’alpi ouf doa … (Interv. Da
noame?) Beiti! Da noame, eis ischt gsinh lou Djoaljou un
z’andra … ja dschi hen mu [pronunciato ‘tschammu’] gseit
lou Djoaljou, wa ischt dén gsinh an ubernoame das, wiss nöit
ol z’séji gsinh Tousco ol … un héi, d’andrun téil ischt gsinh,
d’andrun goavunu ischt gsinh van Stévenin, auch des Stévenin eis deeru van in z’Uberlann, génh van in z’Uberlann. Inveci déja woa ischt kannhe Filip a voart, Stuale, ischt gsinh
an alpu d’hübschta van in d’gumbu, ischt gsinh gruassi,
gruassi das het troage mia chü, déja doa ischt gsinh virzg
chü, jia virzg chü alle summer. Sicchè zwei in d’Pioanu, zwei
in d’Mühnu, un das doa ischt vünvi un té ischt noch gsinh
Tschachtulljustein, seckschi; a voart wénn ich bin kannhen
ich, ischt noch gsinh z’sielig Beniamino, Beniamino Linty,
wa ischt nöit gsinh dschéina, is het dscha züeft mit …. Filip
het dscha auch züeft mit eis van in z’Uberlann, va lou Ritchou, eis das ischt gsinh ambri tur le cassine ambri van Eebri. Van Éischeme ischt krat gsinh méin pappa, das méin
pappa het dscha érbit. Worom a voart ischt gsinh la commune, z’Éischeme – Uberlann, ischt gsinh allz zseeme, un
darwil héi disch gumbu ischt pi o meno alli van d’uberlénnara, alli van d’uberlénnara. Un méin pappa het dscha auch
érbit van dschéin pappa, worom méin pappa ischt gsinh van
in z’Uberlann, méin oalten pappa, il nònno [piem.], dar oalt
Vitor, un té darnoa hets amum gleit noame Vitor dam su, un
té méin bruder ischt amum gsinh Vitor. Un té darnoa – beit
woa séwer gsinh? – … ja darnoa ischt gsinh déi secksch alpara doa in d’gumbu un war hen ellji toan z’selb weerch, was
willt ischt gsinh z’voaren allz, da mennedsche van eir goavunu zar andra, chaque voart das mu het .. wénn war hen
kheen glljéivrut d’weidu in an uart, war hewer mussun goan
in d’andra …. Da chiesch hewer génh brunnhen ingier in
d’Pioanu, van im Galm, un van in Trusni. génh brunnhen ingier ich un gcheen soalze, all toaga, dar wil das bin gsinh
kannhe ich an tag jia un dan andre na, nöit soalze, un troan
ingier da chiesch, zwia chiedscha, un gcheen soalzen un reddusurun ellji déi das sén gsinh doa in d’kruatu, wissischt?
D’kruatu ischt gsinh in d’Pioanu un té darnoa z’Sen Michiel
– ischt gsinh an gut kruatu mit vuati, mit d’vuati das dschi
richi, ma in principio in quel pezzo dovevo posare il carico. Avevo
paura, avevo quasi ancora paura a scendere vuota, le prime volte. E poi dopo quando presi l’abitudine scendevo con il carico, ma
il primo anno dovevo posare il carico, avevo paura. Se in qualche
caso fossimo caduti da là, saremmo finiti giù in un grosso buco pieno di ontani (nani), saremmo morti. Invece le vacche, invece le
vacche, con le vacche facevamo il giro largo, andati giù quasi non
proprio fino a Pioanu, più o meno a metà strada da Pioanu, e poi
tagliavamo fuori per quegli ontani, c’era una strada per andar su.
Ora non c’è più niente! Ora è tutto pieno d’alberi.
Là [oggi] c’è un affittuario che ha tutto il Vallone. Un tempo andavamo su, non so se cinque o sei alpigiani, solo qui così senza
calcolare quelli di Valniro. C’erano ancora tre a Valniro. Sai dov’è
Valniro? Là andavano ancora su in tre, tre alpigiani, e gli altri
eravamo in sei sicuramente. Aspetta! Ecco, noi . due a Pioanu,
noi e Robert Jaccond di Gaby, che sarebbe stato un cugino di mia
madre, un cugino primo. E poi c’era .. là quei due al Ron. Al Ron
c’era, andavano alla Müna, due di Gaby, non di Issime, che avevano gli alpeggi su di lì .. (Interv. Il nome?) Aspetta! Il nome, uno
era Djoaljou [‘Giovannino’, diminutivo in töitschu uscente in –llj]
e l’altro .. sì gli dicevano Djoaljou [il cui alpeggio era così costituito: Wéschpenécku, Mühnu, Meerwi e Boalmalundja], ma
era un soprannome [originario di Niel], non so se fosse Tousco o
.. e qui, l’altra parte, l’altra baita era degli Stévenin, anche degli
Stévenin uno di quelli di Gaby, sempre di Gaby [alpeggio così costituito: Ronh di sopra, Mühnu e Meerwi]. Invece quello (l’alpeggio) dove andava un tempo Filippo [Consol], Stuale [alpeggio così costituito: Muntuschüz, Stuale, Goaventschi e Piannhi],
era l’alpeggio più bello del Vallone, era grande, grande da caricare molte vacche, quello era da quaranta vacche, sì quaranta vacche tutta l’estate. Sicchè due a Pioanu, due alla Müna, e quelli
erano cinque e poi ancora a Tschachtulljustein [alpeggio così costituito: Tschachtulljustein, Beauregard e Chléckh], sei; un tempo quando andavo io, c’era anche Beniamino buon anima, Beniamino Linty [z’Nottrisch], ma non era suo, lo affittava da [dai
discendenti di Luis Joseph Linty Munnuku] … Filippo lo affittava anche da uno di Gaby, dal Ritchou [fam. Fresc], uno che era
giù per le cascine, giù per Ivrea. D’Issime c’era solo mio padre,
mio padre l’ha ereditato [l’alpeggio]. Perché un tempo c’era il Comune, Issime – Gaby, era tutto insieme, mentre qui in questo vallone erano più o meno tutti di Gaby, tutti di Gaby. Mio padre l’ha
ereditato da suo padre, perché mio padre era di Gaby, mio nonno, il nonno, il vecchio Vittorio, e poi dopo ha di nuovo messo il
nome Vittorio al figlio, e poi mio fratello era di nuovo Vittorio. E
poi dopo – aspetta dove siam rimasti? – … sì dopo, c’erano quei
sei alpigiani là nel vallone e noi tutti facevamo lo stesso lavoro,
cosa vuoi si doveva trasportare tutto, tutto il menage da una casera all’altra, tutte le volte che si aveva .. quando finivamo il pascolo in un posto, dovevamo andare in un altro … Il formaggio lo
portavamo sempre giù a Pioanu, dal Galm, e da Trusi . lo portavo sempre giù io e salarlo tutti i giorni, nel periodo in cui andavo io salavo un giorno si ed uno no, quando non salavo portavo il formaggio, due formaggi, e venire a salare e sistemare [curare] i formaggi che erano nella cantina, sai? La cantina era a
Pioanu e poi a San Michele – c’era una buona cantina con le volte a botte, con le volte che facevano una volta [in pietra] – e poi
a San Michele quando venivamo a Pioanu … un po’ le mie sorelle e un po’ io, e si veniva a prendere per portare giù qui al Pra,
giù qui al Pra di sotto, tutto il formaggio prodotto durante l’estate, tutto il formaggio che avevamo fatto, di tutta la campagna estiva. Poi veniva il commerciante a portarci un po’ di soldi, veniva
a comprare e dopo non so dove li portavano, venivano sempre dei
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A U G U S T A
Alpeggio di Woart – Vallone di San Grato, agosto 2005.
La preparazione del panetto di burro.
hen gmachut a voart, ischt gsinh an gut chiasch kruatu – un
té darnoa Sen Michiel wénn séwer gcheen in d’Pioanu .. as
söiri méin wettin un ich, un doa sua, séntsch gcheen gia un
troagen ingier in d’kruatu héi im Proa, ingier héi im Undren
Proa, alli da chiesch van alli d’kampunju, alli da chiesch das
war hen gmachut, alli d’kampunju. Darnoa ischt dén gcheen
dar chriemer n’ündsch brinnhen as poar solda, is gcheen
chaufen un darnoa wiss nöit woa dsch’hen dschu troa, ischt
génh gcheen chriemara phieri tur ellji d’alpara, leesen da
chiesch un troan ambri tur d’stéddini, wider varchaufe, wissischt?
Lebtaga! … Wiss nöit wi séwer noch héi, un a voart un annuvör tu noch génh wuss, déi das sén gsinh vür a mich
noch wuss noch, déi doa hentsch noch astenturut z’esse,
njanka anner den schlömmilch un burru [dal patois ‚borra‘] un as söiri ziggere, hentsch nöit gsia. Wir hen noch
génh brunnhen uger un kesse .. milch na na, milch séwer
gsinh avoari, d’milch wénn mu geit z’alpu: “Se d’beive ël
lait, d’beive tut ël fait” [proverbio piemontese]. War hen
trunghen schlömmilch un burru wir auch, un te mogoara
zam ümmis hewer gmachut etwas anner, darmit! Wa a napfutu burru un dri puluntu ischt génh gsinh! Wéilu d’mamma het gschikht ouf, a voart zar wuchu wénn séwer gcheen
ingier brinnhen dan anghe. Dan anghe hewer brunnhe héi
dar mammu, un té darnoa d’mamma het dschu distriburut
is, in d’üerter woa dsch’hemmus ghoeischut, la! Dasch sén
gcheen gia, das ischt kannhen awek wuchu um wuchu.
Wéilu bin gcheen ich, un wèilu ischt gcheen a ma das war
hen kheen ouf chnecht mit ündschen andre. Dou heschtsis nöit pniat, ankwe ischt gsinh tsei de Kundi, ischt gsinh
van i Njil, wa is het dschich génh pheebe héi [im uabren
Proa].
Ischt gsinh kra Filip das het kheen dar üaschil, dür in Stuale. Das doa het kheen dar üaschil, Filippo un Luigina. Wénn
dschi sén kannhe Stuale, dschiendri, dschiendri hen dscha
züeft, ischt nöit gsinh ürriun d’alpi, dschi hen dscha züeft,
wi Benjamin, allz eis. A söiri zéit henni gsian das hets kheen
an üaschil. Nunh .. si wénn hets dscha kheebe chonn der
nöit seen! Kwe ich bin kannhe z’kampunju unz das hennimich gmannut, un té darnoa binni gmannut, henni lljéivrut
noa . anza mi sollun mannun as joar va vür. Un té darnoa Vitor, doa sua, het kheeben, nöit gvunnen a chnecht, wissischt?
Ischt gsinh an quarante huit, un z’het nöit gvunnen da
chnecht, doa subitt wénn war hen sollun kheen trassurun
[dal francese ‘tracer’ tracciare, fissare] z’ielugu, ich un méin
ma .. un doa sua, un té darnoa hen gseit ‘lugi, töischewer
date, tüwes dén z’joar, tüwes dén mia an zéit, nunh höir
mann dé nöit loan méin bruder einigs, oan da chnecht’. Binni kannhe ouf amum ich, un henni gloa varlljieren le mariage vür as joar. Forcé ischt nöit gsinh, darwil hewer muan tun
wi war hen wélljen.
Ouf toa z’alpu, wa war hen génh khenn vünv un zwénzg, pì
o meno, vünv un zwénzg, acht un zwénzg [chü]. Allu ündschu séntsch nöit gsinh, war herru génh kiat z’züaft, worom
in dar iesti wénn war hen voagen a z’goa, noa dam chrig. Vitor isch gsinh chrigschma, wissischt? Un sua hewadscha
kheen varzüeft disch alpu, wissischt? Un té dscha kheen
amum asì das Vitor ischt gsinh gcheeme en quarante trois,
commercianti in giro fra tutti gli alpigiani, a raccogliere il formaggio e portarlo giù per le città, per rivendere, sai?
La vita! … non so come facciamo ad essere ancora qui, una
volta e ancora prima sempre ancora peggio, quelli prima di
me stavano ancora peggio, quelli là stentavano ancora a mangiare, nient’altro che latticello e brossa [latticino ottenuto dal
siero] e un po’ di ricotta non vedevano. Noi ne portavamo ancora su e mangiato .. il latte no, no, per il latte eravamo avari, il latte quando si andava in alpeggio: “Se beni il latte, bevi
tutto ciò che puoi ricavarne”. Bevevamo latticello e brossa anche noi, magari per pranzo preparavamo qualche cosa d’altro,
insieme! Ma una scodella piena di brossa e dentro polenta c’era sempre! Ogni tanto la mamma mandava su, una volta la
settimana, quando venivamo giù a portare il burro. Il burro
lo portavamo qui alla mamma, e poi ci pensava lei a venderlo, nei posti dove glielo chiedevano, la! Lo veniva a prendere,
andava via una volta la settimana. Ogni tanto venivo io, e ogni
tanto veniva un uomo che avevamo come garzone. Tu non l’hai
conosciuto, perché era uno di quelli di Giocondo [famiglia di
Gaby], era di Niel, ma ha sempre vissuto qui al Pra superiore.
C’era solo Filippo che aveva l’asino, di là a Stuale. Lui aveva l’asino, Filippo e Luigina. Quando andavano a Stuale, loro, loro
affittavano, non era loro l’alpeggio, lo affittavano, come Beniamino, pure lui. Per un po’ di tempo ho visto che aveva l’asino.
Ora .. da quando l’abbiano preso non saprei dirti! Perché io sono
andata a fare la stagione fino a che mi son sposata, e poi mi sono
sposata, ho smesso dopo .. comunque avrei dovuto sposarmi un
anno prima. E poi Vittorio, là così, non aveva trovato un garzone, sai? Era nel 1948 e non trovava un garzone, là subito quando avremmo dovuto fissare il matrimonio, io e mio marito .. e
poi ho detto “guarda, cambiamo la data, lo facciamo l’anno prossimo, lo facciamo prima, ora non posso lasciare mio fratello solo”.
Sono andata di nuovo su io, e ho lasciato perdere il matrimonio
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das Vitor ischt gsinh – méin bruder – ischt gsinh im chrig.
Wa z’het muan askappurun du, en quarante trois ischt gsinh in Grecia, wissischt? Un du, ievun das het voagen a la
storia di partigia-n das ischt kannhe vürsich unz en quarante
cinq. Wiss das war hennüntsch mussun khoalten ouf tur
d’alpi mit stérji, séwer kannhe ouf mit déju das war hen
gvunnhe – chü – ündschu déju das war hen kheen héi, achtu, zienu, war hen kheen kheeben wir da winter. Un tanto
war hen mussun gian z’züeft, war herru nöit kheeben mia.
Wénn ischt gsinh méin pappa, z’herru génh kheen as
zwénzgi dschéiru, z’het nöit gruasch kiat doa .. zar milch,
wissischt? Van endri. Inveci darnoa wénn dar pappa het
nümmi muan goa, darnoa hewer mussun pheeben nuan
déju das war hen muan pheebe wir da winter mit z’hoei das
war hen widerzuahen. Nöit wi nunh dasch lécken i dréiszg,
virzg chü im goade un chaufen z’hoei. A voart ischt gsinh
‘Chi ch-a compra ël fen, sa l’è nen pouvr òm lo ven’
[proverbio piemontese], wi ‘Se d’beive ël lait, d’beive tut ël
fait’ Un goan z’alpu un goan tringien d’milch ischt gsinh ..
doa ischt gsinh génh la quantité machut la quantité vür
muan machun da chiesch génh gruassur, un balli anghe
gruassur. Ischt war tétti tringien ellji d’milch, geit a schiddschutu [lett. ‘una secchiata’ cioè un secchio pieno di latte,
dal piem. ‘sigili-n’. In töitschu il secchio è ‘schüselinh’ che
diventerebbe ‘schüsulurutu’], a schiddschutu geit aschuan
in d’goavunu, inveci z’goan ambri tur d’vollu.
Irendri sédder guarten in an gut hirtu, méini chinn, ellji déi
das sén dabberi van déis poarsch, sédder guarten in an gut
seisunh, nöit déja wi t wir, wir hen ru gsia .. nunh das séwer
oalti, das war wérti wol, nunh arrivurut l’ooura [patois di
Gaby] ‘Z’goan dürr hüten z’enkarasch hénnji!!’
per un anno. Forzato non era, potevamo fare come volevamo.
Su in alpeggio, avevamo venticinque, più o meno, venticinque,
vent’otto vacche. Non erano tutte nostre, ne prendevamo sempre
in affitto, perché all’inizio quando abbiamo iniziato ad andare,
dopo la guerra. Vittorio era in guerra, sai? E così avevamo affittato l’alpeggio, sai? E poi l’avevamo di nuovo preso dal momento
in cui Vittorio era tornato nel 1943, che Vittorio – mio fratello –
era in guerra. Ma ha potuto scappare, nel ’43 era in Grecia, sai?
Prima che iniziasse la storia dei partigiani che è andata avanti
fino al ’45. So che abbiam dovuto per forza nasconderci su per gli
alpeggi, siamo andati su con quelle che abbiam trovato – vacche
– le nostre quelle che avevamo qui, otto, dieci, che avevamo noi
in inverno. Un tanto ne dovevamo prendere in affitto, non ne avevamo abbastanza. Quando c’era mio padre, lui ne aveva una ventina delle sue, non ne prendeva tante là .. da latte, sai? Di altri.
Invece quando il papa non ha più potuto andare, dopo dovevamo
tenere solo quelle che potevamo tenere in inverno con il fieno che
ritiravamo. Non come oggi che mettono in stalla trenta, quaranta vacche e compran fieno. Una volta si diceva: “Chi acquista fieno, se non è povero lo diventa”. Come “Se bevi il latte, bevi tutto
ciò che puoi ricavarne”. Andare in alpeggio e bere tutto il latte era
.. è sempre la quantità che fa la quantità per fare formaggi sempre più grossi, e pani di burro più grossi. È che, se avessimo bevuto tutto il latte, ci vorrebbe una secchiata, una secchiata va già
nella casera [per uso alimentare], invece di filtrarlo nel colino [di
lavorarlo]. Voialtri siete nati in un bel periodo, miei ragazzi, tutti quelli che sono per lì dei tuoi pari [della vostra generazione],
siete nati in una bella stagione, non di quelli come noi, ne abbiamo viste .. ora che siamo vecchi, che staremmo bene, ora arriva
l’ora di morire!! [lett. Andare a pascolare le galline del parroco,
cioè andare in cimitero accanto al giardino del parroco].
Issime-Pra, intervista del 28 agosto 2000
a Maria Stévenin Vitorsch ved. Linty (*1917)
Maria Stévenin Vitorsch ved. Linty (*1917),
28 agosto 2000.
Méin oalten atte ischt gsinh van in z’Uberlann, un d’oaltu
mamma ischt van Eischeme, ischt gsinh héi van im Proa.
Stévenin ischt gsinh dar pappa, la nonna ischt gsinh des Chamonal. Mamma ischt Stévenin auch wi méin pappa, Stévenin
van in z’Uberlann, Dschannetsch. Méin mamma ischt gsinh
a wetta mit doa mamma van Michel, doa Edoardo.
D’alpu ischt gsinh aschua van méin van méin oalten pappa. Ich wiss nöit ol z’is heji .. ischt gsinh aschuan una roba
paterna, wissischt! Ischt gsinh aschuan d’oaltu, un d’ketschu, gmachut a schian ketschu in z’Uberlann.
Méin pappa ischt gsinh la déscendance, dschéin pappa,
aschuan méin oalten atte, ischt gsinh aschuan doa .. Vitor van
z’Uberlann. Un té hedder kheen a su, hets amun gleit das
méin pappa hetti kheisse amun Vitor.
Eer het dschi gwéibut das s’het kheen sekschuvöfzg joar un
het kheen zwia wetti das .. zwienu sén gsinh gmannutu un
zwianu sén nöit gsinh gmannutu. Dsch’hen génh gweerhut
middim un dschi pheebe middim. Un darnoa ischt mu gcheen
a wénghjen eina di^scher wettu. Maréji is het kheisse wi t ich,
darnoa hets mer gleit noame Maria Elisabetta, wi t ich.
Un té darnoa, doa sua, wénn ischt gstuarben d’andra, darnoa
hets dschi déssidurut, wénn z’het nuami kheen eina hets
gseit: “Wi tun ich vüren fümmili zam hous mit zwia wetti” wissischt wol! d’fümmili goan nöit génh d’ackuart, noch wuss
dén manna. “Darwil das d’bischt” – dschi zuahe vürsich sua
das hetti njanka dschi gwéibut wénn z’wierti nöit kapputurut,
“Mio nonno era di Gaby e mia nonna era di Issime, era di qua
del Pra. Stévenin era il papà, la nonna era della famiglia Chamonal. Anche la mia mamma era una Stévenin come mio padre, Stévenin di Gaby.
Mia mamma era una sorella con la, la mamma di Michele, là
Edoardo.
L’alpeggio [nel Vallone di Bourinnes] era forse di mio nonno.
Non so se fosse dalla parte paterna, sai? Era già dei vecchi, e
la casa, fatta una bella casa a Gaby.
Vittorio, mio papà era della discendenza, suo papà, già mio
nonno, era già là .. Vittorio di Gaby. E poi ha avuto un figlio,
gli ha di nuovo messo che mio papà si chiamava di nuovo Vittorio.
Lui si è sposato che aveva 56 anni ed aveva due sorelle che .
due erano sposate e due non lo erano.
Hanno sempre lavorato e vissuto con lui. E poi è mancata una
di queste sorelle. Maria si chiamava, come me, poi mi ha messo il nome Maria Elisabetta, come me.
E poi quando, la così, è morta l’altra, poi ha deciso. Quando
ne aveva solo più una ha detto: “Come faccio a portare a casa
donne con due sorelle”. Sai bene? Le donne non vanno d’accordo. Mentre era successo, se non fosse capitato non si sarebbe nemmeno sposato, che fossero morte .Perché una era sempre andata in alpeggio con lui e l’altra rimaneva qui nel piano con gli operai e i falciatori che venivano ad aiutare a lavorare gli appezzamenti, e così.
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A U G U S T A
D’robbu,
i prodotti
dell’alpe:
dan anghe
(il burro),
d’burru
(‘brossa’ in patois,
latticino ricavato
dal siero),
z’zigermal
(la ricotta)
un da chiesch
(il formaggio).
das wiarti gstuarben ..
Ankwe eina ischt génh kannhen z’alpu middim un d’andra
ischt blljibbe héi mit weermana un miedara dasch dasch sén
gcheeme sühje weerch, widerzin z’gut, doa sua.
Un té darnoa hets toa wi ischt parturut ouf un kannhe
sühjen eina z’Uberlann. Ischt gsinh noch küsana second,
wissischt! Un tè is kannhe vriegen dam pappa, wissischt les
mariages a voart! Sén gsinh gmachiti mia de la parentéla,
nöit per amore, un té darnoa ischt kannhe vriegen dam pappa, dschéim pappa das wieri gsinh an küsinh second, un té
darnoa hets mu gseit: “Nunh hetti intension z’mi wéibun,
Adolfi”, het kheissen Adolfi, “Téttischt mer geen di töchter
vür brout”. Un té d’mamma het nöit gwiss sovvil wi seen das
jia ischt gsinh darwil z’chrigsch, d’junhjanha sén ellji gsinh
im chrig, ischt gsinh en diciaset was willischt, ischt gsinh
krat le moment vam gruasse chrig, un té was willischt doa
tu, un té darnoa d’oaltu, … ischt déi séin hibbiri manna vür
machun a schiene lebtag, wi d’hescht gmachut héi zam
huos, nuan troan awek vleisch va héi u van doa. Dschiendri
hen gmachut d’metzkara. Un süscht giescht dén déi va hibbiri hescht dén z’goan peelun d’schurfi mi ar sichju, wénn
d’giescht dén déi va héi; amanka diz héi ol giescht, wi seen
nöit um blaggurun das mein pappa ischt gsih réich wa di
dinhi van a voart is gsinh réich. Worum het kheen ketschi
phieri, z’het kheen ketschi z’Uberlann, z’het kheen ketschi
héi. Dsch’hen khen eina im Duarf, déja ischt gsinh auch van
d’oaltu mamma. Sicché allz zseeme is gsinh allz z’hous, war
hen noch kheen ellji as schienz stuckhji van eim z’telljen unner sibni. Sicché z’het gseit: “Mit dem machischt nöit hunnher geischt gien deeru va héi ol süscht deeru das goan en
France, doa sua mussuntsch gian da sakh am rück un goan
sühje weerch en France ol en Suisse um leebe, pruavischt
wi z’ischt da lebtag. Amanka doa hescht z’essen un tringie
un apattirischt nöit”.
Un tè darnoa hescht dschi déssidurut un z’het kielugut, mein
mamma zwénzg joar un eer sekschuvöfzg, sicché müssiri!
um malgré das ischt noch gsinh guts z’lecken ouf an gruass
fammullju z’het noch astampurut ouf achti, eis ischt gstuarben zan nöin moanede un sibni séwér bljibbe.
E poi ha fatto che partire su e andare a cercare una a Gaby.
Era ancora una cugina di secondo grado. E poi è andato a
chiedere al padre, sai, i matrimoni una volta! Erano combinati dai parenti, non per amore. E poi è andato a chiedere al
padre, suo papà che era un cugino in seconda, e poi gli ha detto: “Ora avrei intenzione di sposarmi, Adolfo. Mi daresti tua
figlia per moglie?.”
E poi la mamma non ha tanto saputo che dire, era durante la guerra, i giovani erano tutti in guerra, era nel ’17,
cosa vuoi! Era proprio il periodo della Grande Guerra. E
poi cosa vuoi fare, e poi i vecchi dicevano di prendere uomini per qui per fare una bella vita. Come faceva qui a
casa, ancora a portare via carne per qui o per là. Loro facevano i macellai. Oppure giusto andare in giro per qui a
falciare per i burroni con un falcetto. Non per pavoneggiarmi che mio papà era ricco, per le cose di una volta era
ricco. Perché aveva case in giro, aveva case a Gaby, aveva
case qui, una era al Capoluogo, quella era dalla parte di
mia nonna. Sicchè tutto insieme era un bel numero, ne abbiamo ancora avuto [in eredità] tutti un bel pezzo a testa
da dividere in sette. Si è detta “Con quello non fai la fame,
andare a prendere un uomo di quelli di qui o giusto di quelli che vanno in Francia, quelli devono prendere il sacco in
spalla e andare a cercare lavoro in Francia o in Svizzera
per vivere, provi cos’è la vita. Almeno tu hai da bere e da
mangiare e non patisci”.
E poi han deciso di sposarsi, mia mamma vent’anni e lui cinquantasei, sicchè pensa! E malgrado questo sono stati in grado di mettere su una grande famiglia, ne han fatti otto, uno è
morto a nove mesi e sette sono vissuti.
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A U G U S T A
Issime-Duarf, intervista del 2 settembre 2000
a Lina Busso Héntsche (*1913 †2005)
Lina Busso (*1913 †2005)
L: War sén gsinh in d’ Bech ischt gsinh Hantschloeisch u wir
Goyetsch
I: In d’ Bech, woa zan Bennikoadu?
L: zam Bennikoadu, na in d’ Bech, un te dé hewer gricht zseeme.
I: ah, auch im beerg?
L: Jia wa nöit machu léteréi, richten zseeme sua, ischt wi machun léteréi wa nuan zweier pouru, nöit dröier pouru, neh! Wénn
^
mogoara dröier pouru! Wénn
ischt dröier pouru macht dschi
war sén gsinh zam Preite ischt gsinh mit z’ Nottrisch.
I: ah
L: Wénn nümmi ischt gsinh la léteréi hewer gricht zseeme
I: ah auch zam Preite!
L: Boh jia, wa nöit léteréi, ischt nöit gsinh la léteréi
I: ja, nöit léteréi, gmachut chiesch zseeme
L: Ja, ecco! Chiedschun zseeme, nunh richti ich un te zu chiedschich, un te zu chiedschischt dou, un das das het mia milch
gmachut dén a voart mia
I: ah hen antschtanne, dou hescht dröi littrini milch
L: ja
I: sua weerchi dröi toaga, na dröi voart, na?
L: Na, nöit dröi toaga, ich hen dröi littrini milch, un dou hescht
sekschi
I: ja
L: chiedschischt zwurru, ich chiedschun a voart
I: ah, antschtanne…
L: kwen dou hescht mia milch
I: A la fin vüvvil chiedscha?
L: A la fin, a la fin ischt z’ wissu was d’lljöit richten, ich das man
der nöit asplickurun vüvvil chiesch seji a la fin
I: Ah
L: Dou wénn d’hescht vill milch machischt a chiesch zam tag, a
lljicke ol an gruasse, wa mascht nöit see vüvvil chiedscha machischt, höit machischt mogoara zwia un muare machischt vür
dich, machischt nöit vür varchaufe, génh mascht nöit varchaufen da chiesch, allz, neh! Mussischt essen dou auch, nöit …
I: Ja, nöit um varchaufe!
L: Chacun varchauft mu ne selber, mogoara dou varchaufischt
ar fammullju, chiesch un anghe, ich varchaufen ar anner fammullju, ischt nöit das séji z’lécken in commercio; ischt gsinh was
d’ hescht gmachut van alpu. Wénn ischt gsinh la latteria doa ambri, das ischt gsinh la latteria gruassi, dé doa hentsch
^
wi ischt gsinh déi gruassu chiedscha, dé doa ischt
gchiedschut
gsinh wi du Stoffultsch, z’merteil ischt gsinh Stoffultsch.
I: dar Früttir [soprannome di Giuseppe Consol che per molti
anni fece il casaro nella latteria del paese]
L: ja, dar Früttir ischt gsinh um machun da chiesch
I: da winter
L: Ja, da summer is kannhen z’alpu un da winter is kannhe machun da chiesch doa sua. Ja, un im summer z’alpu. Z’alpu chacun mach mu ne, das ischt wi nunh, z’alpu richtentsch nöit zsee^
hen nöit la comodité z’richten zseeme, kwen
me, kwen dschi
dsch’hen gnug, chacun het gnug vür im, un wénn z’nöit het vill
so machuts vür lljütschil, wénn d’hescht vill machischt mia, wa
das ischt allz, wa nöit dasch tüji richten zseeme, wissischt?
I: im beerg jia!
L: im beerg jia, im beerg wénn mu ischt gsinh dambor vür
d’Winnacht, magoara acht, virzen toaga, a moanut, hentsch
gricht zseeme
I: hen antschtanne. Im Bech dou hescht gmachut chiesch mit…
Lina: Noi eravamo a Bech, c’erano i Ronco e noi Goyet
I.: A Bech o a Benecade?
L: A Benecade, no a Bech, e poi colavamo [il latte] insieme
I: ah! Anche nei mayen [maggenghi]?
L: si ma non fare latteria, colare il latte insieme [mescolare insieme], è come fare latteria ma solo in due, non tre, neh! Se eri in
tre, si faceva anche in tre! Quando eravamo a Preit si faceva con
i Linty
I: ah!
L: quando non c’era più la latteria mettevamo il latte insieme
I: ah anche a Preit!
L: ma si certo, ma non latteria, non c’era la latteria
I: sì, non latteria, fatto formaggio insieme
L: sì ecco! Facevamo il formaggio insieme, ora colo io e faccio formaggio, e poi fai tu il formaggio, e quello che ha più latte lo fa una
volta in più
I: ho capito, tu hai tre litri di latte
L: sì
I: così lavori tre giorni, no tre volte, no?
L: no, non tre giorni, io ho tre litri di latte, e tu ne hai sei
I: sì
L: tu lo lavori due volte, io una
I: capito!
L: perché tu hai più latte
I: alla fine quanti formaggi?
L: alla fine, alla fine e da sapere quanto la gente coli, io non posso spiegartelo quanti formaggi ci siano alla fine
I: ah!
L: Quando hai tanto latte fai un formaggio al giorno, o piccolo o
grande, ma non puoi dire quanti formaggi fai, oggi magari ne fai
due e domani ne fai per te, non lo fai per vendere, sempre non puoi
vendere il formaggio, tutto, neh! Devi anche tu mangiare, non …
I: sì, non per vendere
L: ciascuno se lo vende da solo, magari tu vendi formaggio e burro ad una famiglia, io ne vendo ad un’altra, non è che fosse da
mettere in commercio; era ciò che producevi in alpeggio [che andava in commercio]. Quando c’era la latteria laggiù, che c’era la
grossa latteria [era la latteria detta di z’Endrusteg che raccoglieva il latte di molti allevatori], allora lì si facevano quei grossi formaggi, allora lì c’era Giuseppe Consol, in genere c’era lui
I: il Casaro
L: sì, il Casaro faceva i formaggi
I: d’inverno
L: sì, in estate andava in alpeggio, e in inverno produceva formaggi lì così. Sì, e in estate in alpeggio. In alpeggio ciascuno si lavora il latte da se, come accade oggi, in alpeggio non colano insieme il latte, non han la comodità di colarlo insieme, perché ne
hanno abbastanza, ciascuno ne ha abbastanza per se, e se non ne
ha tanto ne farà poco, se ne hai tanto ne farai di più, questo è tutto, ma non che lo mettano insieme, sai?
I: nei mayen sì!
L: nei mayen sì, nei mayen quando si era lassù prima di Natale,
magari otto, quattordici giorni, un mese, si colava insieme
I: Ho capito. A Bech facevi il formaggio con ..?
L: c’erano i Ronco, erano là così vicino a noi e colavamo insieme,
noi eravamo solamente noialtri due, due contadini, non eravamo
di più, gli altri erano più in là non portavano il latte in qua qui
così, quelli lì colavano in là, se c’era qualcuno di là facevano latteria in là, colavano insieme, e altrimenti ciascuno faceva il suo,
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A U G U S T A
L: ischt gsinh Hantschloeisch, sén gsinh doa sua béi nündsch
un hewer gricht zseeme, war sén nuan gsinh wirendri zwei, zweier pouru, war sén nöit gsinh mia, d’endri sén gsinh aschua verrur, hentsch nöit brunnhen d’milch dangher héi sua, déi doa hen
gricht doa dürr, wénn ischt gsinh antwier doa dürr hentsch gmachut léteréi doa dürr, hentsch gricht zseeme, un süscht chacun
^
dou richtischt déin milch un machischt
het gmachut dschein,
déin anghe un déin chiesch, un wénn di hescht vill hescht njanka manhal z’machun la léteréi, sua um see.
I: ah ja
L: ischt gsinh um machun z’dinh mia … das da chiesch un dan
anghe blljéibi mia freski, wénn dou machischt all toaga, au lieu
loan doa sua d’milch un d’néidlu dröi vir toaga bars sua, d’ néidlu ischt schwachur, wénn dsch’blljéibt doa sua.
I: ah ja per forza.
L: ja, wénn loascht zu an tag d’néidlu … anvece wénn dou
rürischt im tag blljéibtsch süssur
I: ah ja
L: un te dé hescht toan das doa vür machun z’dinh as söiri
fresks, as söiri béssur
^
dasch hen gmachut
I: Un col commerce van z’alpu, d’chiedscha
da summer
L: den doa hentsch varchauft da négozianhe, sén gcheen d’négozianha, sén gchee chaufe, d’hérbscht hentsch nen brunnhen
ingier, un te zu dar négosian
I: brunnhen ingier wénn, a la fin dar seisunh?
L: Z’Sen Michiel, jia, ischt nuan gsinh d’létschtu joari das du
hentscht kannhen ouf allz gia, z’Sen Michiel hentsch kheen
awek allz, da chiesch un dan anghe, déi van hibbiri vill ischt
gsinh d’uberlénnara un d’njilara un tè hentsch troan dür ennuzu, passurut il Mologna dürr, hentsch troagen dürr doa
^
I: un héi in Türrudschu?
^
L: van in Türrudschu villuru hen auch troagen etwas dürr, un
süscht bella ischt gsinh auch van dar Pischu, hentsch troan dürr
za l’Urupa
I: ah, auch van dar Pischu?
^
gumbu
L: ja, chacun van in dschéin
^
I: Ah dschéin gumbu, nöit d’pischera cheen héi chaufen…
L: na, chacun, séntsch kannhen dürr ennuzu, doa séntsch passrut dürr … wi heist aschua?
I: Colle del Lupo.
^
passrun woa mu ischt passrut un
L: Colle del Lupo? Na, dschi
goan za l’Urupa, süscht wénn dsch’sén gsinh ouf in d’Krecht
séntsch kannhen dürr wa ich wiss nöit wi z’heissi dürr doa ennuzu. Mat tell sinh, bsinnimich das doa sua hentsch anza troan
ouf van d’undrun alpi, hentsch troagen ouf un d’endri sén gcheemen gia, di^schi va héi hen troan unz z’groat, un d’endri sén
gcheemen dangher gia, séntsch gsinh d’akuart sua, neh! Wissischt?
I: un Stoffultsch?
L: un z’Stoffultsch bischt kannhe … wénn d’hescht kheeben, dé
bischt kannhe z’Stoffultsch, dé hescht troan z’Stoffultsch, hescht
nöit troage wéitur
I: ma Stoffultsch hen gchauft, varchauft chiesch van Éischeme?
L: ah ben Stoffultsch hen gchauft chiesch un hentsch varchauft
un … an bitz hentsch troan awek un an bitz hentsch varchauft héi,
un le commerce ischt as dinh, as söiri héi as söiri doa, wissischt?
I: Wa dou bsint dich wir séin déi van dar Tschoaku un ..?
L: na, ich bsinnimi nöit, ich bsinnimich van di^schen oalte héi
^
un déi doa nöit, bsinnivan dar pappa un van Jean un Dschone
mi noch, wa nöit mia neh! Van déi doa bsinnimich, ischt wol gsinh deeru van Éischeme, déi das hen gmachut la léteréi za Roll-
Il pranzo: polenta, latte, burro, ‘brossa’,
salame e pancetta, tutti prodotti della casa.
Vino, e i pomodori gli ultimi arrivati.
coli il tuo latte e fai il tuo burro e il tuo formaggio, e se ne hai tanto non hai neanche bisogno di fare latteria, così per dire
I: Ah sì!
L: era per farlo più … che il formaggio e il burro rimane più fresco, se lo fai tutti i giorni, invece di lasciare lì così il latte e la panna tre quattro giorni non lavorati, la panna è più cattiva se rimane lì così
I: ah sì per forza
L: sì, se lasci lì la panna un giorno .. invece se fai il burro nello
stesso giorno rimane più fresco
I: ah sì
L: e poi fai quello per avere il prodotto più fresco, migliore
I: e quel commercio dell’alpeggio, i formaggi che facevano in estate
L: quello lo si vendeva ai negozianti, venivano i negozianti, venivano a comprare, in autunno lo si portava giù, e poi il negoziante
I: portare giù quando, alla fine della stagione?
L: a San Michele, sì, erano solo gli ultimi anni che andavano su
a prendere tutto, a San Michele avevano via tutto, il formaggio e
il burro, di quelli di qui tanti erano di Gaby e di Niel e allora portavano di là dall’altra, passati oltre il passo della Mologna, portavano di là [in Val d’Andorno, nel Biellese]
I: e qui nel vallone di Tourrison? [vallone laterale di Issime che
confina con il Biellese attraverso il Colle del Lupo]
L: da Tourrison molti portavano anche qualcosa di là, o altrimenti
— 17 —
A U G U S T A
L’alpe Wanh alla cima del Vallone di San Grato, sullo sfondo
z’Siahuare (Bec des allemands).
ju, sua um see, zu das ischt nuan gsinh da winter, sua um goddurun z’dinh ellji zseeme, sua machischt z’dinh, wénn d’richtischt ellji zseeme z’dinh blljéibit gruassur, un chacun giet
^
robbu das het z’gia.
dschéin
^
hen kheen anghe d’avanz, hentsch nen troan ambri
Wénn dsch’
z’Stoffultsch, un süscht hentsch varchauft deene das ne hen
ghoeischut. Wélle voart ischt a fammullju das hoeischt der dir,
so varchaufischt deenen doa, un süscht treischt dam négosian,
wi d’willischt, nöit das di mussischt troan allz dam négosian neh!
I: ja ja! Wénn hentsch varchauft chiesch dan bieleisere?
L: bén, wa dé hentsch varchauft dan bieleisere .. d’bieleisera sén
mogoara gcheen gia héi sua im lann z’Sen Michiel
I: un dé hentsch kiet solda, ol réis un meelu?
L: ah ben! Wi d’hescht kheebe manhal, réis u meelu, das ischt
gsinh mia Stoffultsch das hen kummursurut sua, déi das sén
gcheen van wéitur hen nöit sövvil kummursurut sua, hen mia
^
bzallt
kiat awek d’ robbu un dscha
I: ah ah! Worom d’uberlénnara un d’njilara hen gmachut commerce.
L: worom, worom, um gwinnen as poar sold doa, hentsch nöit
muan parturu va héi un goan dürr, wiss nöit wi heissi doa hindarna... mascht nöit goan dürr um khés dinh, mussischt wol et^
nöit um nöit, neh!
was gwinne, weerhidschi
I: worom d‘éischemera hen nöit gmachut commerce?
L: d’éischemera sén grech nöit gsinh guti vür sövvil
I: ah!
L: das musst auch sinh il carater z’lljöitjisch, dou hescht in z’h^
héi sua,
opt z’troan dürr déin robbu, un ich varchaufen dscha
^
^
hen dscha nöit manhal z’troan dürr wénn ich dscha vinnen z’v^
sén kannhe chaufen d’robarchaufe héi, wa déi doa wénn dsch’
^
bu va héi u van doa un dscha troan dürr, etwas hentsch mussun
gwinne, hentsch nöit mua weerhun um nöit, neh! Antschteischt
mich?
c’erano anche quelli di Fontainemore, portavano di là ad Oropa
I: ah, anche da Fontainemore?
L: sì, ciascuno dal suo vallone
I: Ah suo vallone, non che quelli di Fontainemore vengono qui a
comprare
L: no, ciascuno, andavano di là dall’altra, passavano di là …
come si chiama già?
I: Colle del Lupo
L: Colle del Lupo? No, passano dove si passa per andare ad Oropa, altrimenti se erano su al Crest [nel vallone di Tourrison] andavano di là, ma non so come si chiama di là dall’altra [intende
la Valle d’Andorno, e precisamente Rosazza]. Più facilmente, mi
ricordo che lì così portavano perfino su dagli alpeggi di sotto, portavano su e gli altri venivano a prendere, questi di qui portavano
fino alla cima [al Colle del Lupo], e gli altri venivano in qua a
prendere, erano d’accordo così, neh! Sai?
I: e i Consol? [Consol Jacques (*1858†1922) fu il primo ad Issime ad avviare un commercio di prodotti caseari e di bestiame]
L: e dai Consol si andava .. quando avevi .. allora andavi dai Consol, allora portavi dai Consol, non portavi altrove
I: ma i Consol compravano, vendevano formaggio d’Issime?
L: ah ben i Consol compravano formaggio e lo vendevano e .. un
po’ portavano via e un po’ vendevano qui, e il commercio è un affare un po’ qui un po’ là, sai?
I: ma tu ricordi chi sono quelli del vecchio Consol e ..?
L: no, non ricordo, ricordo di quel vecchio, del papà e di Giovanni ed Eugenio e degli altri là no, ricordo ancora ma non di più,
neh! Di quelli lì ricordo, erano ben di quelli di Issime, di quelli che
hanno fatto la latteria a Rollie [una latteria solo per quelli del villaggio di Rollie e dintorni], così per dire, poi quello era solo d’inverno per usufruire della cosa tutti insieme, così fai il prodotto, se
coli tutto insieme ottieni più prodotto caseario, e ciascuno prende
il suo prodotto che ha da prendere.
Quando avevano del burro in avanzo, lo portavano giù dai Consol, o altrimenti lo vendevano a quelli che glielo chiedevano. Qualche volta c’è una famiglia che ti chiede a te, così lo vendi a quella
lì, o altrimenti lo porti ai negozianti, come vuoi, non che comunque devi portare tutto ai negozianti, non che devi portare tutto ai
negozianti, neh!
I: sì sì! Quando si vendeva formaggio ai biellesi?
L: bene, ma si vendeva ai biellesi .. i biellesi forse venivano qui
così nel paese a San Michele
I: e allora prendevano soldi, o riso o farina?
L: ah bene! A seconda di cosa avevi bisogno, riso o farina, quello
erano piuttosto i Consol che commerciavano così, quelli che venivano da più lontano non han commerciato molto in questo modo,
piuttosto prendevano via la roba e pagavano
I: ah ah! Perché quelli di Gaby e di Niel commerciavano?
L: perché, perché, per guadagnare un po’ di soldi, là! Non potevano partire da qui per andare in là, non so come si chiama là
dietro .. non puoi andare in là per niente, devi ben guadagnare
qualcosa, non si lavora per niente, neh!
I: perché gli issimesi non commerciavano?
L: gli issimesi probabilmente per quel tanto non erano capaci
I: ah!
L: stà al carattere della persona, tu hai l’idea di commerciare il
tuo prodotto di là, e io lo vendo qui così, non ho bisogno di portarlo
di là se trovo a venderlo qui, ma quelli lì quando compravano i
prodotti di qui e di là e portarli di là, qualcosa han dovuto guadagnare, non potevano lavorare per niente, neh! Mi capisci?
I: sì, sì ..sì
L: perché tu, quando vai, metti che vai a Bourinnes, vai a pren-
— 18 —
A U G U S T A
I: ja ja ja ah
L: ankwen dou, wénn di geischt, lécks di gannhischt in d’Burrunun Gumbu, dou geischt gien d’robbu van doa sua un di
^
dürr z’Pickuvoal, geischt nöit gian d’léddi chiestreischt dscha
ch un anghe vam doa um goan dürr, zoanun am rück, um nöit,
mussischt wol gwinnen etwas
I: ah ben
^
L: ah ben dé bischt d’ackuart, asküsseremer. Worom dschiendri
sén gsinh mogoara mia interessoa [patois di Gaby], hen gwunne
sua, invece das van Éischeme hen toan anner, sén grech lljibur kannhe chroutun dén machun den lebtag doa! Chacun tut was z’wilt,
ich goan geere chroutu, un doa nöit, ischt kra glljéich, sua goani
chroutu um machun z’hoei, varchaufich, un dou geischt nöit.
I: wa dan alpuchiesch, d’njilara un d’ uberlénnara hen gchauft?
L: na .. auch van alpu, wa das doa ischt gsinh nunh dernièrement, sua um see, a voart njanka. Ankwe a voart chaqui alper
^
chiesch z’Sen Michiel, un té zu hets
het brunnhen ingier dschein
nen dé varchauft wénn z’dé het mua. Vill vérti hentsch noch
kheen i mérze da chiesch van alpu dasch nöit hen mua varchaufe, ankwe génh is nöit gsinh tellz das d’robbu geiter wi d’willischt dou, neh! Höir geits wol, z’joar geits magoara nöit sua wol,
un té tuscht auch grech lugun um gwinnen grech zwia sold mia,
méttischt mogoara lugun an andre négosian un té magoara blljéibts der doa. Dou wénn di geischt zam négosian, bit der as
sövvil, un té dou di dunghischt mogoara gia mia geischt lugun
an andre. Wénn z’andra nöit de ne giat, wi tuscht, ischt nöit vill
tellz goan amum biten dem doa, antschteischt dich ol antschteischt dich nöit? Müssiri eh! Doa nunh brinnhendsch nen ingier
^
^
dürr, d’funtini, tüntsch dschu
nummi soalzen
un trientsch dschu
z’alpu, neh! Machuntsch ellji funtunu, sicchè brinnhentsch ellji,
^
dürr in Issinji.
chaqui virzen toaga trientsch dscha
Ankweegen dabbiri müssiri d’alpara das sén gsinh, bén! Nunh
^
hen dan troppe gruassi, wa wénn
machuntsch mia ankwen dschi
di zelljischt sur le total, wissi dé nöit ol z’nöit séji gsinh béssur a
voart dé nunh. A voart sén gsinh villuru alpara, wa in proporsion ischt grech nöit gsinh, bén das das ischt kannhen z’alpu, zianu vüafzunu hets kheebe. Nunh sén vunvi d’alpara
I: wa seemer, d’alpara sén auch van Uberlann, na? Ouf in Sen
Kroasch gumbu un Burrun gumbu!
L: jia, un Burrunun Gumbu auch, sén ru phieri un in
^
auch, sén uberlénnara auch
Türrudschu
I: ah jia sén Amédésch
L: Amédésch, D^schannetsch … Sicchè ischt phieri gsinh
gmischluts!
I: z’iesta das het gmachut funtunu?
L: ischt gsinh an uberlénner, déi dsch’Ruate déi Davinhsch, ischt
kannhen z’alpu doa in d’Höi^scher woa ischt gsinh kannhe
Felice
I: da noame ischt?
L: Prasch
I: ah Praz
L: déi doa sén kannhen z’alpu auch dür in Dondeuil, ennut d’Vurku, dür a Dondeuil d’séitu wider Tschallanh. Kwen in d’ Höischer ischt kannhen an bruder, un doa sén kannhen d’endri
I: un déi doa hen gmachut funtunu, wénn?
L: ah ich man der nümmi seen d’joari, zéll, das doa ischt gsinh
ievu séji kannhen z’alpu Felice, aschuan as poar halb ... wa du
^
einigi das hen gmachut funtunu,
ischt nuan gsinh dschiendri
d’endri hen ellji gmachut chiesch, un nunh machuntsch ellji funtunu, z’dinh het töischut a rasunh gwinnendsch mia z’machu funtunu. Wiss nöit wi z’séji, as söiri dan anghe vinnendsch nümmi
vill z’varchaufe, dan anghe ischt barren gift!
dere dei prodotti caseari da lì e porti in là a Piedicavallo, non vai
a prendere un carico di formaggio e burro da lì per andare in là,
portarlo sulla schiena, per niente, devi ben guadagnare qualcosa
I: ah bene!
L: ah ben sei d’accordo, scusami. Perché magari loro erano più interessati, han guadagnato così, invece quelli d’Issime facevano altro, piuttosto andavano preferibilmente a falciare che non a fare
quella vita lì! Ciascuno fa cosa vuole, io vado volentieri a falciare su per i monti, e lì no, è uguale, così vado a falciare e far fieno,
vendo, e invece tu non vai!
[Questa specializzazione nella produzione / commercio di specifici prodotti caseari ‘burro e formaggio’, che ha finito con il connotare l’identità della gente di Issime e Gaby, trova espressione in un
detto popolare in patois ‘di Gaby’: ‘Tsei dou Gòaby tchètoun tout,
tsei d’Eséima vèndoun tout’ – Quei di Gaby acquistan tutto, quei
d’Issime vendon tutto].
I: ma il formaggio d’alpeggio quelli di Niel e di Gaby lo compravano?
L: no .. anche dall’alpeggio, ma questo solo ultimamente, così per
dire, un tempo no. In quanto un tempo ciascun alpigiano portava giù il suo formaggio a San Michele, e poi lo vendeva quando
poteva. Spesso avevano ancora a marzo il formaggio d’alpeggio
che non erano riusciti a vendere, spesso non era facile vendere i
prodotti come avresti voluto, neh! Quest’anno va bene, l’anno prossimo magari non va così bene, e poi cerchi anche di guadagnare
forse due soldi, potresti magari rivolgerti ad un altro negoziante e
poi magari rimani lì. Quando vai da un negoziante, lui te ne ordina un tanto, e poi tu pensi di prendere di più [soldi] e ti rivolgi
ad un altro negoziante. Quando l’altro non te lo prende, come fai,
non è così facile andare di nuovo a chiedere di prenderlo, capisci!
Pensa eh! Là ora la portano giù e le trasportano in là, le fontine,
non le salano più in alpeggio, neh! Fan tutti fontina, sicchè portano giù tutti, ogni quattordici giorni la portano in là per Issogne.
Perché pensa bene agli alpigiani che c’erano per lì! Ora ne fanno
di più [di formaggio / fontina] perché han grosse mandrie, ma se
conti sul totale, non so mica se non era meglio una volta che ora.
Un tempo c’erano molti alpigiani ma in proporzione non c’è n’erano tante [di vacche], quello andava in alpeggio, già bene ne aveva dieci quindici. Ora sono in cinque gli alpigiani
I: ma dimmi, gli alpigiani erano anche di Gaby, no? Su per il Vallone di San Grato e di Bourinnes!
L: sì, e anche a Bourinnes, c’è ne sono anche a Tourrison, ci sono
anche di Gaby
I: ah sì ci sono gli Stévenin Amédésch
L: gli Stévenin, Amédesch e Djanet … Sicchè era mescolato
dappertutto!
I: il primo che ha fatto fontina?
L: era uno di Gaby, quelli del Rosso quelli dei Davin, andava in
alpeggio a Höischer dove andava Felice [Busso, fratello di Lina]
I: il nome era?
L: Pra
I: ah i Pra
L: quelli lì andavano in alpeggio anche a Dondeuil, dall’altra parte del Colle del Dondeuil, dal lato verso Challand, perché a Höischer andava un fratello, e là sono andati gli altri
I: e quelli lì facevano fontina, quando?
L: non ti so più dire gli anni, conta, che lì era prima che Felice
andasse in alpeggio, già un paio .. ma allora erano solo loro soli
che facevano fontina, tutti gli altri facevano formaggio, e ora fan
tutti fontina, la cosa è cambiata si vede che guadagnano di più a
fare fontina. Non so come sia, un po’ il burro non riescono più a
venderlo, il burro è solo veleno!
— 19 —
A U G U S T A
Il collegamento pedonale tra Piedicavallo
(Val d’Andorno) e la Valle del Lys
attraverso il Colle della Vecchia
GIANNI VALZ BLIN
FEDERICO ROSAZZA PISTOLET, figlio del notaio e grande impresario Vitale e di Anna Maria Mosca Belrosa, nacque a Rosazza il 4 marzo 1813 nella casa paterna, in cui morì 86 anni dopo, il 25 settembre 1899. Iniziati gli studi nella Valle del Cervo, li completò a Genova, dove la famiglia si era trasferita, al
collegio reale dei Padri Somaschi e poi all’università; si laureò in legge nel luglio del 1835.
Fu compagno di scuola e di ideali di Giuseppe Mazzini, dei fratelli Ruffini e di tanti altri patrioti liguri che
costituirono il primo nucleo della Giovane Italia, alla quale lo stesso Federico diede un contributo e un’adesione convinta.
Mortegli prematuramente la moglie e l’unica figlia, a partire dal 1870, stimolato dal loro ricordo, e intenzionato a migliorare le condizioni di vita dei suoi conterranei e le qualità ambientali del territorio valligiano, per un trentennio realizzò grandiose opere pubbliche e aiutò i bisognosi e le istituzioni.
Di carattere schivo e riservato ottenne, per le sue riconosciute benemerenze, un consenso e un apprezzamento unanimi dai contemporanei, tanto da meritarsi, nel 1892, la nomina a Senatore del Regno.
Fu un precursore della cultura dell’ambiente, inteso come risorsa capace di creare benessere, alla condizione di salvaguardarne i caratteri senza stravolgerli con un utilizzo improprio.
Con i tracciati montani di collegamento tra l’Alto Cervo e le valli limitrofe, che realizzò, suggerì visuali e
punti di osservazione aperti su particolarità paesaggistiche e spunti di natura di rara bellezza, valorizzando il lavoro delle capaci maestranze locali, costituite non solo da muratori e scalpellini abilissimi, ma
anche da tante donne portatrici, che con la loro fatica ebbero un ruolo non secondario in quelle imprese.
uando il comune di Sagliano Micca, in attuazione alla deliberazione del Consiglio comunale del 2 marzo 1873, approvata dalla Deputazione provinciale di Novara con decreto
del 19 luglio, bandì un’asta pubblica per la
vendita delle sue proprietà montane, comprese nel territorio geografico dell’Alto Cervo, Federico Rosazza Pistolet affidò incarico a un suo cugino di secondo grado e
uomo di fiducia, l’abile tecnico Pietro Vittorio Gilardi
Magnan (1823-1875), di concorrere in sua vece.
La gara, indetta con il sistema della candela vergine, per
le nove del mattino di lunedì 29 dicembre dello stesso
anno, prevedeva l’incanto di quattro alpeggi: la Vecchia
(allora denominata “Veggia”) di circa 112 ettari, comprensiva di due cascinali e del lago, al prezzo base di 5.000
lire; l’Irogna di circa 269 ettari, al prezzo di 9.000 lire; la
Gragliasca (qui indicata “Grigliasca”) di circa 55 ettari, al
prezzo di 1.800 lire; una porzione della Bianca, ancora indivisa con le comunità di Selve e Callabiana, di complessivi 77 ettari, dei quali solo una sesta parte appartenente
Q
1
2
a Sagliano, al prezzo di 400 lire. Non comprese nella valutazione vi erano inoltre altri 15 ettari alla Vecchia e altri
76 ad Irogna, in contestazione con il comune di Piedicavallo1.
Il bando firmato dal sindaco Giovan Maria Ramasco e dal
segretario comunale geometra Antonio Boffa evidenziava le condizioni della vendita, da farsi a corpo indipendentemente dalle effettive superfici dei siti, le modalità
dei pagamenti, l’obbligatorietà del versamento del decimo dell’importo per l’ammissione alla gara, l’entità minima dei rilanci nelle offerte, che non dovevano essere inferiori alle dieci lire, e infine la possibilità di incrementare l’importo della prima aggiudicazione del ventesimo, da
farsi entro il 15 gennaio del 18742.
Lo stesso Boffa, per determinare la base d’asta, aveva anche peritato i quattro siti, i cui confini con le limitrofe comunità di Piedicavallo, Cacciorna (l’attuale Andorno Micca), Fontanamora e Issime erano stati dettagliatamente
descritti in un processo verbale del novembre 1807 redatto in contraddittorio tra i rappresentanti di questi pae-
(Nelle note che seguono, il Fondo Federico Rosazza della Fondazione Famiglia Piacenza di Pollone è indicato con le lettere
FFP.FF.). FFP.FF., serie lavori, mazzo 15, fascicolo 1
Archivio comunale di Sagliano Micca.
— 20 —
A U G U S T A
Rosazza
si e quelli di Sagliano Micca,
per iniziativa del “maire” di
quest’ultima località a seguito
delle istruzioni date il 9 marzo
di quell’anno (3° dell’Impero
francese) dal ministero della Finanze e da una successiva circolare del 31 marzo emanata
dal Prefetto del dipartimento
della Sesia3.
Pietro Vittorio Gilardi Magnan,
seguendo le indicazioni di Federico Rosazza, versò la cauzione per il solo alpeggio della
Vecchia ed il 29 dicembre, di
prima mattina, scese a Sagliano, dove nell’aula consiliare
erano convenute parecchie persone interessate all’incanto sia
della Vecchia che della Bianca;
quest’ultima, dopo una serie di
rilanci, fu aggiudicata per 440
lire a persone di Sagliano, che
ebbero la meglio sull’incaricato
di Pietro Rosazza Marlero, da
alcuni anni affittuario di quei
pascoli. Mentre per gli alpeggi
della Gragliasca e dell’Irogna
non furono presentate offerte,
per quello della Vecchia la gara
fu vivacizzata da più gruppi di
contendenti, tra cui dodici abitanti di Piedicavallo, alcuni saglianesi (che parevano interessati solo a far salire l’offerta per
conto dell’Amministrazione appaltante) e lo stesso Gilardi Magnan.
Dalle 5.000 lire previste dal bando si salì a 5.100 e infine
l’alpe fu aggiudicata per 5.420 lire a Peraldo Ferra di Piedicavallo, che rappresentava anche gli undici conterranei.
Il giorno 14 gennaio, per non scoprire anzitempo le proprie intenzioni, Pietro Vittorio Gilardi Magnan inviò la cognata Catterina, moglie di un suo fratello emigrato negli
Stati Uniti e non conosciuta a Sagliano, a versare il ventesimo d’aumento sull’importo della prima offerta, come
previsto dal bando. Altrettanto fece il Rosazza Marlero per
l’alpeggio della Bianca.
La gara fu così riaperta ed il nuovo incanto fu fissato per
il 9 febbraio. Quel giorno Pietro Vittorio Gilardi Magnan,
che nel frattempo aveva ultimato il progetto del cimitero
di Rosazza e del ponte monumentale a tre arcate e aveva
avuto da Federico l’indicazione di concorrere con offerte
3
4
in aumento fino all’importo di 7.000 lire, si aggiudicò l’alpeggio della Vecchia per 5.701 lire. Appena uscito dal Municipio, spedì dalle poste di Sagliano un essenziale scritto
alla residenza di Federico, dimorante in Piazza Carlo Felice a Torino: “Ill.mo signor cugino. In fretta gli dico che
la montagna della Vecchia è sua. Aperto l’incanto a 5.691
ed io ho coperto con 5.701. Giovedì venturo vengo a firmare l’atto”4.
Il 25 marzo del 1874 il notaio Francesco Vialardi formalizzava la vendita a favore di Federico Rosazza il quale,
compresi gli oneri del rogito, aveva speso complessivamente 6.302 lire, per acquisire l’intera montagna, dove di
lì a pochi anni avrebbe realizzato una comoda mulattiera
di collegamento con la Valle del Lys.
Dall’agosto di quell’anno (1874) frequenti furono le gite al
lago compiute da Federico, sempre accompagnato da Giu-
FFP.FF., serie lavori, mazzo 15, fascicolo 1
FFP.FF., serie carteggio, mazzo 41, fascicolo 5
— 21 —
A U G U S T A
seppe Maffei e dalla portatrice Maria Norza, incaricata del
trasporto con il “scistun” dei viveri e dei capi di vestiario
di ricambio; a partire dal 1875 fece demolire e ricostruire
dalle capaci maestranze di Rosazza le stalle e il cascinale.
Giovanni Rosazza Cilin e Battista Mosca Riatel (Pellegrinet) coordinarono i lavori e numerose giornaliere trasportarono da Piedicavallo ingenti quantità di materiali: travature in castagno selvatico per i tetti e i solai, oltre a serramenti, inferriate e lose (lastre di pietra) per le coperture; di queste ultime, estratte nelle cave dei “Casit”, lungo
il percorso, al bivio per l’alpeggio della Cunetta, ne saranno acquistate 62 tese, pagate 3,50 lire a tesa, che saranno
posate da Battista Zorio Prachinet e Pietro Zorio Maulein.
Intanto fin dal novembre 1874 la sezione biellese del Club
Alpino Italiano aveva preso in esame la possibilità di collegare la Valle del Cervo con quelle del Lys e del Sesia; fu
anche nominata una commissione di esperti per dare concretezza all’idea e avviata una sottoscrizione per finanziare gli studi di fattibilità, alla quale anche Federico aderì
con un contributo di 500 lire.
All’assemblea dell’Associazione, riunitasi il 23 dicembre
1875, il geometra Gioacchino Amosso, che era stato coadiuvato dall’ingegner Maglioli, consegnò una dettagliata
relazione nella quale evidenziava le notevoli difficoltà a
realizzare una mulattiera collegante contemporaneamente le tre valli attraverso i colli della Mologna Grande (2.364
metri) e di Lazoney (2.335 metri), posti a quota troppo elevata e interessati da un lungo periodo di innevamento.
Esclusa la possibilità di congiungere con un unico trac-
ciato Piedicavallo a Gressoney e Alagna, rimaneva la soluzione di collegare le prime due località o attraverso il
Colle della Vecchia (2.187 metri) o attraverso quello della
Mologna Piccola (2.205 metri), meno disagevoli, e di percorrenza più breve dei primi; le condizioni morfologiche
del suolo, la favorevole esposizione dei versanti e l’esistenza di un centro abitato, come Niel, posto sul percorso
portarono il tecnico biellese a suggerire il transito attraverso il secondo valico, che fu così preferito5.
Federico Rosazza fino all’ultimo sostenne con forza il collegamento attraverso il lago e, nella speranza che questo
fosse scelto, dichiarò la sua disponibilità ad intervenire
per la realizzazione con consistenti contributi economici;
amareggiato per la decisione presa, nell’agosto del 1876
diede avvio ai lavori della nuova mulattiera, a partire dalle baite della Vecchia, sia verso il colle che verso Piedicavallo, con diverse squadre di operai di questa località e di
Rosazza coadiuvati da molte donne portatrici.
A seconda delle difficoltà degli scavi e delle caratteristiche dei muri di sostegno e di controripa della mulattiera
(larga mediamente 1,50 metri), furono stabiliti i prezzi dei
cottimi (da 1,40 a 3 lire al metro lineare di percorso) e i
costi a giornata di dieci ore, variabili dalle 3 lire degli operai specializzati alle 1,25 delle portatrici.
Furono stipulati contratti sia con la squadra capeggiata da
Battista Zorio Prachinet e Pietro Zorio per l’attraversamento del rio della Vecchia ai cascinali dell’alpeggio inferiore, sia con quelle di Giovanni Jon e Battista Janutolo
(per 119 metri di percorso a monte del promontorio sul
Piedicavallo, a Issime chiamato Pickuvoal.
5
FFP.FF., serie lavori, mazzo 15, fascicolo 2
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A U G U S T A
lago) e di Giovanni Rosazza Buro (per 500 metri di sentiero lungo il lago stesso).
I lavori proseguirono fino al 28 novembre di quell’anno
sotto la direzione di Battista Mosca Riatel, mentre i pagamenti furono sempre effettuati per conto di Federico da
Giovanni Rosazza Cilin, suo incaricato.
Tra le molte donne portatrici di quel periodo ricorrono frequentemente i nomi di Martina Rosazza Prin, Petronilla
Rosazza Manuel, Maria e Augusta Peraldo, Luigia Rosazza Buro, Vittoria Mosca, Anna Mosca Riatel, Vittoria Rosazza Sanfin, Maddalena Rosazza Minghet, Antonia Peraldo Dan, Marianna Rosazza Battore, Angela e Maria Gilardi, Emma Rosazza Buro e Cristina Rosazza Bertina; molte
di queste erano mogli, sorelle o figlie di operai impegnati
nei lavori, che del trasporto a dorso con gerle di pesanti carichi avevano fatto la loro principale professione.
Dopo il lungo innevamento invernale, nel maggio del 1877
riprese l’intervento a partire da Rosei verso i Casit; Battista Janutolo e Giovanni Zorio Prachinet realizzarono un
primo tratto di 1.042,90 metri, cui seguirono 763,60 metri
eseguiti da Giovanni Rosazza Buro e altri 144,20 da Giovanni Zorio Maulein.
Nel corso dell’anno furono affidati nuovi lotti nel versante
biellese, oltre che agli stessi appaltatori, anche a Pietro Zorio, Pietro Ottino e Giovanni Peraldo Morbe, e pagate indennità per i terreni occupati, che vennero misurati e valutati dal geometra Giovanni Janutolo di Piedicavallo; fu infine affrontato il tratto più impegnativo del percorso: la profonda incisione del valico, che consentì di ridurre la pendenza
nel tratto più elevato e di rendere più agevole la comunicazione tra i due versanti, dando continuità alla mulattiera.
Per l’occasione furono anche assunti 13 provetti minatori
di Pralungo, i cui nomi, con quelli dei 6 operai di Piedicavallo, dei 2 di Montesinaro, di altri di Andorno, Sassaia,
Favaro, Mongrando e di altri 8 di Rosazza (tra cui 4 donne), accompagnano quelli di Federico Rosazza, di Giuseppe Maffei e di Giovanni Rosazza Cilin nella iscrizione
incisa da Battista Rosazza Bertina su una grande roccia
sotto al colle, nel versante di Issime, con la figura delle
due valligiane che si scambiano un saluto augurale nelle
loro parlate locali; vengono qui ricordati, oltre l’anno dell’intervento (1877), l’ideatore e gli esecutori di quell’imponente operazione, che consentì di migliorare il collegamento tra le due vallate, da secoli unite da intensi rapporti commerciali e da forti legami comunitari.
Un’altra originale iscrizione rupestre raffigurante la Vecchia e l’orso della leggenda fu realizzata nei pressi del
lago, nel settembre di quell’anno, dallo stesso Battista Rosazza Bertina, coadiuvato da Angelo Gilardi Giambrav e
da Luigi Rosazza Totagrande, che per 11 giornate di lavoro furono retribuiti con 34,15 lire; nell’anno successivo, il
primo di questi validissimi scalpellini scolpirà il viso femminile della fontana antistante ai cascinali, su bozzetto di
Giuseppe Maffei6.
Anche sul versante valdostano, che venne avviato nell’a-
6
7
gosto 1877, furono assegnati cottimi a Giovanni Rosazza
Buro, Costantino Rosazza Gianin, Giovanni Zorio, Giovanni Janutolo Gianot, Giulio Jon Tomà, Battista Zorio Prachinet e Pietro Zorio Maulein.
Nell’ottobre di quell’anno lo scoppio di una mina e il violento rimbalzo di detriti e roccia frantumata causarono
preoccupanti lesioni agli occhi dello scalpellino Pietro Ottino di Piedicavallo, che fu curato a spese di Federico Rosazza dal dottor Costantino Gaia anche su consulto chirurgico del collega Giovanni Margary di Sagliano Micca.
Fu questo l’unico incidente serio verificatosi in quei tre
anni di faticoso e impegnativo lavoro.
Fin dal febbraio del 1876 Federico aveva cercato di coinvolgere l’Amministrazione di Issime nella sua impresa,
non tanto per ottenere contributi economici, quanto per
transitare sui terreni di quel versante con il consenso dei
proprietari. Il giorno 26 inviò una lettera al sindaco d’Issime, geometra Jean Baptiste Consol Stoffultsch7, nella quale fatta una cronistoria della scelta operata dalla sezione
biellese del Club Alpino Italiano, che aveva privilegiato il
collegamento al territorio valdostano attraverso il valico
della Mologna Piccola, si diceva disponibile, anche a seguito di sollecitazioni ricevute da abitanti della valle del
Lys, a completare la mulattiera dal Colle della Vecchia a
Issime (Gaby); chiedeva inoltre un pronunciamento di
quel Consiglio comunale sulla validità della sua proposta.
Consol rispose con una nota dell’8 di marzo evidenziando
come gli abitanti di quella parrocchia fossero più favorevoli ad un transito attraverso il valico scelto da Federico,
piuttosto che da quello della Mologna Piccola; si diceva
inoltre molto dispiaciuto di non poter in alcun modo concorrere alle spese, sia per i lavori sia per l’acquisizione dei
siti. Purtroppo, il Comune da lui amministrato “di sua natura poverissimo” era totalmente impegnato a contribuire
alla costruzione della carreggiabile da Pont-Saint-Martin
a Gressoney e della strada ferrata Ivrea-Aosta; per tali motivi concludeva “sono dolentissimo di non poter prendere
impegno alcuno in ordine alla costruzione di una mulattiera pel valico della Vecchia”.
Ancora il 25 settembre 1877 Federico Rosazza invitava il
sindaco di Issime a far segare alcuni alberi dei boschi comunali posti lungo il percorso e, il 5 novembre dello stesso
anno, chiedeva di essere autorizzato a posare due targhe in
pietra, l’una all’incrocio del nuovo tracciato con la strada veicolare per Gressoney e l’altra al ponte di Issime, indicanti
le direzioni per Andorno e Piedicavallo. Il 14 novembre riceveva dal sindaco di Gressoney-Saint-Jean una nota in lingua francese, recante cordiali espressioni di stima e di plauso per la realizzazione del collegamento tra le due vallate.
Negli ultimi giorni di novembre del 1877 la mulattiera era
interamente percorribile e utilizzata da molti escursionisti; alcune opere furono ancora eseguire nel 1878 per
sgombrare la mulattiera da piccoli smottamenti e da massi trascinati dalle valanghe nel corso dell’inverno, oltre che
per ripristinare i sentieri verso la località “Valier” e la bor-
FFP.FF., serie carteggio, mazzo 41, fascicolo 6
Ricordato ancora oggi ad Issime col nome di dar Dschan Batistu (*1821†1902) il quale fu sindaco d’Issime e fabbriciere, figlio di Cristoforo capostipite di tutti i Consol.
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A U G U S T A
Colle della Vecchia.
Le due donne,
della Valle del Lys e della
Val d’Andorno, si salutano
nelle due rispettive lingue.
Iscrizione incisa da Battista
Rosazza Bertina nel 1888.
(g.c. Guido Cavalli)
gata di Niel. Fu inoltre ampliato e trasformato il cascinale
in rifugio, con la creazione di una saletta al piano terreno
e di una camera al primo piano, i cui costi furono contabilizzati in 3.668,15 lire.
Nel settembre del 1878 i fratelli geometri Celestino e Severino Rosazza Prin, con un impegno di 9 giornate di lavoro ciascuno, rilevarono e disegnarono il profilo longitudinale del percorso, che Federico fece stampare nel 1881
e distribuire alle maggiori istituzioni piemontesi. Per l’omaggio ricevette ringraziamenti dalla sezione torinese del
C.A.I., da Domenico Vallino, segretario di quella biellese,
dal prefetto della provincia di Novara, Pissavini, dal presidente di quel Consiglio provinciale, commendator Sella,
dal sindaco di San Paolo Cervo, Giovanni Peraldo, dal marchese Carlo Compans de Brichanteau, deputato di Verrès,
che già l’anno precedente, nella sua qualità di consigliere
provinciale di Torino, aveva proposto al presidente di quell’Amministrazione, Cesare Bertea, un ordine del giorno
di plauso nei confronti del Rosazza, poi approvato dall’assemblea, per la realizzazione della nuova mulattiera.
Per tutto il tracciato, il benefattore rosazzese spese 41.110
lire, di cui 18.104,20 sul versante biellese e 23.005,80 su
quello valdostano8.
Il lago della Vecchia con la mulattiera per Issime (Gaby),
grazie alla migliorata viabilità, all’esistenza di un accogliente locale di ristoro sul percorso e agli entusiastici servizi che ne fecero i giornali, divenne meta apprezzata di
molti escursionisti estivi, ma, fin da subito, anche occasione di continue contese per il pascolo abusivo, oltre che
per le azioni di danneggiamento delle nuove strutture
compiute da ignoti vandali e da violenti mandriani non
8
9
sempre rispettosi dei diritti altrui.
Una vicenda dai risvolti anche
grotteschi ebbe inizio nel luglio
1878, quando Vittoria Norza, che
gestiva l’alpeggio, segnalò a Federico Rosazza la presenza di pastori abusivi nella zona del lago
provenienti dall’Alpe Troussanot
[Tresinnot] e da Niel. La donna,
per ritorsione, aveva trattenuto
due capre che si erano avvicinate
troppo ai cascinali e i mandriani,
dal colle d’Arsoney, le avevano
lanciato alcuni sassi colpendola ad
un piede.
Fu prontamente fatta denuncia ai comuni di Piedicavallo e
di Issime, ma dopo pochi giorni il responsabile del fatto,
Vittorio Glavina di Niel, subito individuato per i suoi trascorsi e la dubbia fama, si presentò a Federico dimostrandosi pentito e chiedendo scusa per l’accaduto; s’impegnò
per l’avvenire a non invadere più con il bestiame i terreni
che non aveva in uso e ottenuto il perdono gli furono restituiti i due animali. A poche settimane dal fatto, però dimentico degli impegni presi, egli ritornò con le sue capre
a ridosso delle baite, distruggendo oltre al pascolo una
piantagione di abeti, messi a dimora da pochi mesi; Federico Rosazza, assai adirato, autorizzò allora Vittoria Norza
e le altre donne che gestivano l’alpeggio a trattenere, all’occorrenza, altri animali dell’inadempiente pastore.
La vicenda si protrasse ancora nel tempo, tanto che a distanza di anni, il primo ottobre del 1883, il Rosazza sporse una nuova denuncia con esposto scritto alla sottoprefettura di Biella nei confronti del Glavina, che “con violenza si era presentato ai cascinali della Vecchia pretendendo la restituzione di sue capre che riteneva fossero rinchiuse nelle cascine. Benché assicurato del contrario, il
Glavina proseguì a inveire con parole oltraggiose e scassinò a calci una delle porte minacciando la distruzione delle baite e di bastonare e togliere la vita alle donne”.
Vittorio Glavina, già multato più volte dalla guardia forestale di Piedicavallo per “pascolo indebito di capre”, fu ripreso duramente anche dal sottoprefetto di Aosta, che in
data 22 ottobre 1883 assicurò Federico di essere intervenuto con la dovuta severità su quell’inadempiente e recidivo pastore di Niel, entrato suo malgrado, per le sue intemperanze, nella storia dell’alpeggio del lago9.
FFP.FF., serie lavori, mazzo 15, fascicoli 3/11 e serie carte personali, mazzo 1, fascicolo 5
FFP.FF., serie lavori, mazzo 15, fascicolo 1
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A U G U S T A
Il paesaggio di tutti
DONATELLA MARTINET
esigenza di tutelare il paesaggio è sorta
con i grandi e repentini cambiamenti portati dall’era dell’industrializzazione, per salvare le bellezze naturali nazionali dalla totale distruzione, o in ogni modo dalla perdita dei loro valori.
Nel 1905 fu istituita la prima Commissione1 italiana per
studiare la problematica della difesa delle nostre bellezze
naturali. Dopo le leggi emanate per far fronte ad emergenze puntuali di tutela2, la prima norma legislativa italiana di tutela delle bellezze naturali è la legge 11 giugno
1922 n. 7783; deriva da un disegno di legge presentato, in
Senato, ben due anni prima, dal ministro all’Istruzione
Pubblica Benedetto Croce.
Essa si proponeva di difendere le bellezze naturali e panoramiche, assoggettando “le cose immobili la cui conservazione presenta un notevole interesse pubblico a causa della loro bellezza naturale o della loro particolare relazione con la storia civile e letteraria”.
L’
Imponeva ai proprietari l’obbligo di presentare alla Soprintendenza i progetti delle opere di qualsiasi genere, che
interessassero gli immobili vincolati per il parere di competenza.
Disponeva che l’autorità governativa preposta, in fase di
predisposizione di regolamenti edilizi e di piani regolatori, avesse facoltà di prescrivere distanze, misure e tutte le
altre norme che si fossero ritenute necessarie per non
danneggiare il godimento delle bellezze naturali e panoramiche con nuove costruzioni da erigere fuori del perimetro degli immobili vincolati.
Si era, inoltre, provveduto a disporre la notifica del vincolo nei registri catastali e la sua trascrizione nei registri delle conservatorie delle ipoteche, per garantirne efficacia in
ogni tempo e nei confronti di tutti i successivi proprietari.
Si era anche vietato l’uso di cartelli e d’altri mezzi di pubblicità, che danneggiassero l’aspetto e il pieno godimento
delle bellezze naturali e di quelle panoramiche.
L’esigenza della conservazione integrale delle qualità pae-
La ‘piana’ di San Grato Hubelmatti e i villaggi di Zöin, Bühl e Chröiz,
stupendo esempio d’equilibrio fra “paesaggio naturale” e “paesaggio culturale”.
1
2
3
Voluta dal Sottosegretario alle belle arti, onorevole Molmenti, e presieduta dall’onorevole Rosadi
la legge n. 441 del 1905, sull’inalienabilità dei relitti della pineta costiera di Ravenna, e la legge n. 688 del 1912, con la quale
si estendevano le disposizioni della legge di tutela monumentale a ville, parchi e giardini d’interesse storico e artistico
pubblicata nella Gazzetta Ufficiale del 24 giugno 1922, n. 148
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A U G U S T A
saggistiche del bene protetto ha condotto lo Stato a varare pochi anni dopo le leggi istitutive del Parco nazionale
del Gran Paradiso4 e del Parco nazionale d’Abruzzo5, che
al primo articolo richiamano in modo esplicito la finalità
di conservazione delle bellezze naturali.
La legge 29 giugno 1939, n. 1497, rimasta in vigore sino ai
primi di gennaio del 2000, disciplina in modo articolato la
tutela delle bellezze naturali. Il taglio concettuale, sull’impronta della coeva legge per la tutela delle cose di interesse artistico o storico6, privilegia una visione del paesaggio fortemente estetico-impressionistica, da intendersi come quadro naturale.
Suddivide le bellezze naturali, per il loro interesse pubblico, in quattro grandi categorie:
a) le cose immobili che hanno cospicui caratteri di bellezza naturale o di singolarità geologica;
b) le ville, i giardini e i parchi che si distinguono per la
loro non comune bellezza;
c) i complessi di cose immobili che compongono un caratteristico aspetto avente valore estetico e tradizionale;
d) le bellezze panoramiche considerate come quadri e
così pure quei punti di vista o di belvedere, accessibili al
pubblico, dai quali si goda lo spettacolo di quelle bellezze.
Le lettere a) e b) raggruppano bellezze individuali, le lettere c) e d) bellezze di insieme.
Risulta interessante, al di là dell’elencazione di beni,
il concetto di “notevole interesse pubblico”, poiché
pone in evidenza il fatto che alcuni paesaggi sono di
tutti.
La legge ha riconosciuto per la prima volta l’esigenza di
tutelare il territorio partendo dalla pianificazione urbanistica; infatti, introduce il concetto di piano territoriale paesistico e l’obbligo della concertazione dei piani regolatori
comunali per gli ambiti tutelati.
Il regolamento di applicazione della legge n. 1497 del 1939,
tuttora in vigore, risale all’anno successivo7; individua, tra
l’altro, i possibili indirizzi nella valutazione di
merito dei progetti e di imposizione del vincolo, nonché la durata delle autorizzazioni paesaggistiche.
Nella nostra regione sussistono diversi decreti
ministeriali di individuazione di zone di notevole interesse pubblico, ai sensi della legge
1497, soprattutto per ciò che riguarda le cose
di valore estetico e tradizionale, i punti di belvedere e i quadri panoramici.
Con l’avvento della Repubblica, l’importanza istituzionale del paesaggio è ripresa nell’articolo 9
della Costituzione italiana “la Repubblica tutela
il paesaggio e il patrimonio storico e artistico
della Nazione”. Qui nasce il sovra-ordinamento
della materia paesaggistica, d’interesse nazionale, su quella urbanistica, a carattere locale.
La legge Galasso8 riprende l’intuizione crociana del paesaggio quale espressione dell’identità nazionale ed estende la tutela in modo
generalizzato, per fasce, a diverse categorie di
elementi paesaggistici, passando da una visione del paesaggio quale quadro di poche bellezze naturali ad una più ampia di contesto.
Individua, quali componenti caratterizzanti, i
bordi dei mari, dei laghi, dei fiumi e dei torrenti, le montagne e i vulcani, i ghiacciai e le
foreste, i parchi e le riserve naturali, le aree
assegnate alle università agrarie, le zone umide e le zone di interesse archeologico.
Impone alle regioni di sottoporre a specifica
normativa d’uso, e di valorizzazione il territorio tutelato mediante la redazione di piani paeVallone di San Grato. Fonte della
Mongiovetta - Mundschuvett,
alimenta la zona umida.
4
5
6
7
8
R.D. 3 dicembre 1922, n. 1584
legge 12 luglio 1923, n. 1511
legge 1° giugno 1939, n. 1089
R. D. 3 giugno 1940, n. 1357
legge 8 agosto 1985, n. 431
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Vallone di Comboé, zona umida. Sullo sfondo il Cervino e il Monte Rosa.
saggistici o di piani urbanistico-territoriali con specifica
considerazione dei valori paesistici ed ambientali, confermando l’inderogabilità della pianificazione territoriale nell’ambito della salvaguardia del paesaggio.
Lo Stato, per giungere ad una sistematica organizzazione
della materia di tutela sia dei beni storici sia di quelli paesaggistici approva, nel 1999, il Testo Unico dei beni culturali e ambientali9.
La novità più eclatante, sotto il profilo paesaggistico, è stata
l’introduzione del termine temporale preciso per individuare le zone urbanistiche A (nuclei storici) e B (aree di completamento) che necessitino d’autorizzazione preventiva, individuando il 6 settembre 1985 come riferimento per l’approvazione del piano regolatore generale comunale, mentre
precedentemente era sufficiente che le zone suddette avessero concluso l’iter di approvazione dello strumento di pianificazione. Dal momento che pochi comuni hanno il piano
regolatore approvato da così lunga data, questa piccola specifica ha comportato l’introduzione dell’obbligo della tutela
paesaggistica su cospicue parti del territorio.
La norma italiana che oggi regola la materia della tutela,
storico-culturale e paesaggistica, è il Codice dei beni culturali e del paesaggio10 (detto Urbani dal nome del suo
promotore).
Esso abbandona l’equivoco connubio tra il termine di ambiente e di paesaggio, con l’impiego di una formula linguistica innovativa, quella di beni paesaggistici, pur mantenendo la tutela su tutti gli ambiti territoriali già precedentemente individuati.
9
10
11
Il paesaggio è visto come espressione dei valori storici,
culturali, naturali, morfologici ed estetici del territorio.
Infatti, è recepito quanto stabilito dalla Convenzione europea del paesaggio11, dove il paesaggio “designa una determinata parte di territorio, così come è percepita dalle popolazioni, il cui carattere deriva dall’azione di fattori naturali e/o umani e dalle loro interrelazioni” ed è “componente fondamentale del patrimonio culturale e naturale dell’Europa, contribuendo così al benessere e alla soddisfazione degli esseri umani e al consolidamento dell’identità
europea”. Inoltre, viene riconosciuto “in ogni luogo un elemento importante della qualità della vita delle popolazioni:
nelle aree urbane e nelle campagne, nei territori degradati, come in quelli di grande qualità, nelle zone considerate
eccezionali, come in quelle della vita quotidiana”.
Vi è, quindi, il superamento della concezione estetico-culturale del paesaggio, per giungere a quella storico-culturale e, in qualche modo, sociologica, derivante dall’azione
di fattori naturali e/o umani e dalla loro interrelazione,
“componente essenziale del contesto di vita delle popolazioni, espressione della diversità del loro comune patrimonio culturale e naturale fondamento della loro identità”.
Sotto il profilo della pianificazione, la novità risiede nel fatto che le regioni, tramite il piano paesaggistico esteso all’intero territorio, devono assicurare che il paesaggio sia
adeguatamente tutelato e valorizzato. Il piano sovracomunale diventa strumento organico di ricerca, tutela e valorizzazione di un’intera regione.
E in Valle d’Aosta, in tutti questi anni, che cosa è successo?
Decreto legislativo 29.10.1999, n. 490
approvato con Decreto legislativo 22 gennaio 2004, n. 42
siglata a Firenze il 20 ottobre 2000
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A U G U S T A
Monorotaia della Valle dell’Alleigne
(Champorcher).
La prima legge risale al 195612, è tuttora in vigore e riguarda la disciplina della pubblicità stradale in Valle d’Aosta. È grazie ad essa se non vediamo ovunque sul nostro
territorio cartelloni pubblicitari invasivi e deturpanti.
Si vuole anche ricordare che, nel 196013, alcuni amministratori di rara sensibilità, avvalendosi della competenza primaria in materia di tutela del paesaggio, avevano dichiarato bellezza naturale tutto il territorio regionale. Purtroppo,
la legge venne in parte dichiarata anticostituzionale.
Successivamente, la legge regionale sulle “Misure urgenti
per la tutela dei beni culturali”14 ha introdotto la possibilità di stilare elenchi di aree di interesse paesaggistico, oltre che di edifici monumentali e aree archeologiche.
In seguito, nel 1990, la legge sui tetti in lose15 si pone come
finalità principe la disciplina degli interventi regionali diretti ad assicurare il mantenimento delle caratteristiche
ambientali della regione, tramite la realizzazione delle co-
perture in lose di pietra. L’anno successivo, si
assicura con legge apposita16 la tutela, nonché
il censimento, del patrimonio storico di architettura minore in Valle d’Aosta, in altre parole
di quei beni che sono riconosciuti “parte integrante del paesaggio e testimonianza materiale della propria storia”. Grazie a questa degna iniziativa, la regione ha potuto catalogare
e studiare gran parte dei nostri villaggi e del
loro territorio di pertinenza, tramite una schedatura di rilievo storico-critico e approfondite
ricerche negli archivi storici comunali, regionali, catastali e, a volte, notarili.
A far data dal 1998, la Valle d’Aosta, con l’articolo 40 delle Norme di attuazione del Piano
Territoriale Paesistico, noto come P.T.P.17, ha
delimitato alcune parti del territorio per il loro
specifico interesse paesaggistico, storico, culturale o documentario e archeologico. In esse,
ai fini della tutela, non sono consentite edificazioni né realizzazioni di infrastrutture, salvo
quelle inerenti alle attività agricole e quelle indispensabili per ripristinare, riqualificare, recuperare o razionalizzare gli usi e attività in
atto o per eliminare elementi o fattori degradanti o per migliorare la fruibilità degli elementi costitutivi dello specifico interesse delle aree.
Inoltre, devono essere conservati, mantenuti
e ripristinati gli elementi costitutivi del sistema insediativo tradizionale, compresi i segni
del paesaggio agrario e le trame infrastrutturali, escludendo ogni inter vento che possa
comprometterne la complessiva leggibilità o fruibilità. In
tali aree è stato inserito il Vallon de Saint-Grat di Issime.
Il Vallon de Saint-Grat, la valle dell’Alleigne (Champorcher) e Comboé (Charvensod) in questi ultimi tempi sono
oggetto di particolare attenzione da parte di persone sensibili agli aspetti socio-ambientali.
Sotto il profilo paesaggistico San Grato è un esempio unico ed eccezionale di valle alpina contraddistinta da un edificato diffuso, secondo il modello insediativo Walser, con
nuclei insediati su terrazzi nella vasta sezione aperta, distribuiti in particolare su linee di quota lungo il percorso
storico intervallivo del colle del Dondeuil. È un vallone
con morfologia complessa, con sequenza quasi integra di
versante boscato, terrazzi di versante, con prati e praterie
in relativamente dolce declivio, piane di testata con pascoli
sino alla base del colle e delicate conche con zone umide.
È un paesaggio storicamente disegnato, di antico impian-
legge regionale 31 maggio 1956, n. 1
con la legge regionale n. 3
14 legge regionale 10 giugno 1983, n. 56
15 legge regionale 28 febbraio 1990, n. 10
16 legge regionale 1° giugno 1991, n. 21
17 legge regionale 10 aprile 1998, n. 13
12
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A U G U S T A
La monorotaia che collega i due alpeggi
di Ourty e di Vercoche (valle dell’Alleigne)
Avrete difficoltà ad individuarla!
to, con edifici di particolare valenza storico-architettonica, trasformati nei secoli seguendo
la tradizione edificatoria propria di ciascuna
epoca, dal piccolo arcaico stadel al poderoso
impianto tardo-ottocentesco del “Palace” (Palaz).
La Valle dell’Alleigne si presenta a forma di
ipsilon, con un tronco terminale, da Outreleve a Ourty, dal quale si dipartono due rami,
quello orientale di Saint Antoine e Chavanne
e quello occidentale di Vercoche. L’ambiente
alpino è di eccezionale bellezza, in parte inserito in un sito di protezione speciale per la flora18, in cui l’acqua dei torrenti, che presentano anche salti repentini e cascate, giocano un
ruolo importante nel disegno dell’ambito e
nell’esemplarità della morfologia.
È un sistema articolato di valloni in quota, di
alta naturalità, con boschi e praterie nelle conche di testata, con numerosi laghi e zone umide. Gli alpeggi sono relativamente pochi, tra
questi spicca per bellezza quello di Vercoche,
ai margini di uno splendido antico lago glaciale che ora ne è la zona pascoliva.
Comboé è stato a lungo dibattuto. Si è detto
molto. Si è scritto molto. È un vallone unico
per storia e localizzazione. Sino a pochi anni
or sono di proprietà della Collegiata di
Sant’Orso, è stato per molte generazioni di
parrocchiani il luogo dello spirito, della preghiera, ma anche del vivere in comunione con
gioia e allegria. È un piccolo gioiello montano
di rara bellezza per giacitura e orografia: è una
valle sospesa, a monte delle cascate di Ponteille e sovrastata dalla Becca di Nona. Da qui si gode una splendida,
inusuale, vista sul Cervino. Ha pascoli alpini e laghetti, con
tre alpeggi, di cui solo il centrale ancora utilizzato Una delle sue particolarità sta anche nella vicinanza con il Capoluogo regionale: è stato giustamente definito “la montagna di Aosta”.
Chi ama profondamente il proprio paesaggio, che non è
solo quello che vede con gli occhi, ma che sente con il cuore, con i ricordi e con il proprio bagaglio culturale, lo vorrebbe vedere inalterato nel tempo. Ciò non è possibile poiché il paesaggio non è un quadro, ma un sistema in evoluzione, in parte prodotto e trasformato dall’uomo. Il punto è introdurre delle trasformazioni compatibili con la
struttura, la trama, con gli elementi caratterizzanti il singolo contesto, andando incontro alle esigenze specifiche
di chi mantiene con l’attività agricola il territorio per evitarne l’abbandono, quindi l’inevitabile degrado.
Pare interessante l’iniziativa posta in atto nella valle dell’Alleigne, dove due alpeggi della stessa proprietà sono
18
19
stati collegati tramite una monorotaia (struttura leggera,
di agevole installazione e reversibile) perfettamente inserita nell’ambiente, quasi invisibile grazie alla collocazione
discreta nelle pieghe del bosco.
Più scontata è stata la scelta per Comboé che, purtroppo,
non ha saputo superare la concezione in auge dal secondo dopoguerra per cui il progresso si raggiunge con le
strade.
Il Vallon de Saint-Grat è stato dotato di pista di arroccamento.
Si auspica, per i tre valloni di eccezionale rilevanza paesistica e socio-culturale, la definizione da parte delle amministrazioni di una legge speciale, quale quella già promulgata per la conca di Cheney (Valtournenche) e la riserva naturale del Mont Mars (Fontainemore)19, che prenda in considerazione la tutela e la valorizzazione complessiva dei siti, prevedendo degli incentivi per il mantenimento del territorio senza l’introduzione di fattori avulsi dagli elementi di pregio storico, architettonico e naturalistico.
SIC IT1205100 “Ambienti d’alta quota del vallone della Legna”
legge regionale 24 giugno 2002, n. 10, “Interventi per la valorizzazione della riserva naturale denominata Mont Mars, e del
territorio circostante, in comune di Fontainemore.”
— 29 —
A U G U S T A
L’abandon progressif du bois…
dans la construction des bâtiments du Tiers de la montagne
par CLAUDINE REMACLE
INTRODUCTION
architecture rurale, objet de cet article, se
caractérise par une extrême diversité
dans les formes et surtout dans l’emploi
des matériaux mis en œuvre. De magnifiques stoadla se profilent sur les crêtes ou
sont nichés sur des terrasses ou aux creux des vallons de
Saint-Grat et de Bourrines. Il est fréquent qu’à proximité
se dressent de grandes bâtisses en pierre qui n’ont rien à
envier à celles de la «plaine». Comment expliquer ces
contrastes?
La découverte de textes aux archives des notaires d’Aoste, d’une part, et de contrats anciens mis à disposition par
Louis Busso, d’autre part, permettent d’éviter l’écueil de
certains clichés.
Les apports de l’étude de l’habitat traditionnel d’Issime
et les résultats des sondages dendrochronologiques
réalisés par le Laboratoire de dendrochronologie de
Moudon (CH) pour la Surintendance des Biens culturels en 2001 ont donné aussi un éclairage neuf à la recherche.
L’
UNE CONSTANTE:
LA VARIÉTÉ DES CONSTRUCTIONS
Comme l’évoque la légende du petit lutin-meunier du
Brochnumülli 1, z’Stockji, dans le vallon de Saint-Grat,
la céréaliculture a cycliquement occupé les pentes bien
exposées, alternant avec des périodes de récession agricole au cours desquelles les bois de conifères reconquéraient une partie des espaces précédemment défrichés.
Une utilisation du territoire de type intensif, comparable
à un véritable jardinage, était abandonnée au profit du pâturage extensif par suite de la diminution du nombre
d’hommes, de femmes et d’enfants à nourrir dans les paroisses d’Issime. Aujourd’hui, nous assistons exactement
à un scénario semblable, lent certes, mais que nous percevons facilement. L’abandon n’est pas dû aux conséquences d’une épidémie de peste comme celle de 1349 ou
d’une période glaciaire, mais à un changement de civilisation. Tout comme les ruines ou les disques de pierre de
z’stadalbein qui se trouvent çà et là dans les bois ou à
côté des constructions encore sur pieds, la légende rappelle que ce n’est pas la première fois qu’un tel changement se déroule (Fig.1).
Les bâtiments qui ponctuent les pâturages actuels sont
bien plus vieux que les personnes d’âge avancé avec
lesquelles nous vivons et ils
racontent en silence plus de
600 ans de pratiques de
construction dans le Tiers
de la montagne et le vallon
de Bourrines. Chacun d’eux
a sa propre histoire. La dendrochronologie2 montre
que certains sont vraiment
du XVe siècle (Fig.2). On
comprend que Roberto Nicco, de même que les chercheurs qui se sont ensuite
penchés sur la même question, en ait trouvé la trace
dans les archives3 de cette
période. À côté des termes
Fig. 1 - Le stoadal de Stubbi
est entouré de ruines.
1
2
J.-J. Christillin, Légendes et récits recueillis sur les bords du Lys, 1e éd. 1901, Aoste, Musumeci Ed., 1970, pp. 86-88.
LRD. 2001/R5237 à d’Vlüeckji (10 échantillons datés du printemps 1448 à l’automne/hivers 1450-1451, 4 en mélèze, Larix
decidua, 6 en pin arolle, Pinus cembra).
— 30 —
A U G U S T A
Fig. 2 - D’Vlüeckji.
Staodal du XVe siècle
tectum ou domus ou chavana, nombreux sont les «rascardum», «orreus» ou «granerium».
Il est probable qu’une grande partie des constructions
en bois qu’évoquent les archives du XVe siècle datent
d’avant la peste noire de
1349, mais aussi d’avant le
statut4 des seigneurs de Vallaise, adopté le 15 juin 1336,
qui avait placé – en période
de grande pression démographique - un ban sur une
forêt entre Bourrines et la
partie centrale du vallon de
Saint-Grat, pour limiter
l’abattage du bois d’œuvre à trois arbres, donc à trois
poutres seulement lors de la construction des greniers et
des maisons!
À la fin du Moyen Âge, la production d’orge et de seigle
exigeait des structures architecturales adaptées à la céréaliculture, avec galeries de séchage pour les gerbes,
aires de battage des «bleds», greniers de conservation et
meules. Bâtis à un moment où le bois n’était pas rare, le
stoadal en troncs écorcés était un modèle d’édifice de pionniers qui répondait parfaitement à ces fonctions, avec en
outre, en bas, l’étable, surmontée souvent d’un espace
pour vivre et surtout pour dormir et servant aussi d’entrepôts. Les stoadla d’Issime, tout comme les raccards
d’Ayas où l’on parle francoprovençal, sont en Vallée d’Aoste des bâtiments conçus pour une exploitation familiale du
territoire. Certains, plus réduits, sont de simples dépendances d’une construction permanente proche. Au surplus, il existait aussi quelques maisons d’alpage
construites en madriers superposés assemblés aux
angles, en blockbau. En fait, dans des lieux où la limite d’altitude entre habitat permanent et habitat temporaire est
fluctuante en fonction de l’histoire diachronique de
chaque propriété, on trouve à quelques pas l’un de l’autre
une cave à lait sous une barme, une étable en maçonnerie
pour quelques veaux, une longue bâtisse d’alpage en pierre pour plus de 30 bêtes, ou une maison autrefois permanente en pierre ou en bois. C’est le cas aux abords d’In-
3
4
5
6
van, par exemple (Fig.3). La variété des formes architecturales au moment de la construction ou de l’adaptation
d’un bâtiment dépend des exigences variées qu’imposent
les différences dans le genre de vie : permanente, c’està-dire toute l’année, avec une activité agropastorale poussée, ou aux demi-saisons, ou encore pendant une courte
période en été pour le pâturage. C’est donc le rôle du bâtiment qui lui dicte sa forme nouvelle, ses mesures, la position des portes et des fenêtres, celle de sa cheminée, de
même que la superposition fonctionnelle entre étages. Les
matériaux à disposition sur les propriétés du constructeur
orientent fortement le choix.
D’OÙ PROVIENT LE BOIS
MIS EN ŒUVRE AU XVIIE ET AU XVIIIE SIÈCLE ?
À Issime, en «plaine», l’utilisation du bois pour les parois
portantes est abandonnée en général dès le XVIIe siècle,
alors qu’on continue à l’employer en altitude. Lors du recensement de l’architecture, il est apparu que les stoadla
construits pendant cette période sont caractérisés par un
raidissement à clés du tympan de la façade pignon. Sur 20
exemplaires5, une dizaine sont porteurs de dates allant de
1614 à 1752. Les stoadla de cette époque comportent un
ou deux niveaux en maçonnerie sous la partie en bois. Le
plus bel exemple de cette période, caractérisée par une
réelle maturité de la pratique de construction en blockbau,
est le stoadal bien connu de Stubbi6. Il date de 1662 environ, d’après les dates d’abattage s’échelonnant de l’au-
R. NICCO, Notes sur le peuplement du vallon de Saint-Grat (Issime) au cours des XIVe et XVe siècles, in Le Flambeau n.141,
Aoste 1.trim 1992, p. 12; E. TOGNAN, A. LIVIERO, Alamans. Elementi per una storia della colonizzazione Walser in Valle d’Aosta, Aosta, Le Château, 2003.
J.-C. PERRIN, Franchises, statuts et ordonnances de Vallaise et d’Arnad, Aoste 1968, pp. 63-64.
Mauro ZUCCA PAUL, L’architettura d’Issime, in C. REMACLE, D. MARCO, M. ZUCCA PAUL, WalserhOus. L’architettura storica nell’alta valle del Lys, Quart (AO), Musumeci Ed. , 2006, pp. 124-130.
LRD.2001/R5243. Il y a eu en fait un dixième échantillon qui a confirmé la réfection de la toiture. La panne faîtière provient
d’un arbre abattu au cours de l’automne/hiver 1656-1657.
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A U G U S T A
Le corpus des actes notariés concernant les deux
vallons comporte une dizaine de contrats qui s’échelonnent de la seconde moitié du XVIIe siècle au début
du XIXe. Certains méritent
une analyse pour montrer
l’origine du bois de
construction et la grande
variété des situations. Le
premier date justement de
1658 et il est très évocateur: Prisfaict ballié par
Christophle, filz a feu Jean
Antoine Ronc à Jean filz a
feu Christophle Christillie,
maitre mason de Cymaz7. Il
concerne trois bâtiments.
Le premier propose un cas
qui a dû se présenter souvent, celui de l’achat, du
Fig. 3 - Aux abords de Bühla, d’Invan et Granihr, la variété des constructions.
transpor t et du remploi
d’une structure en bois ancienne, mais l’exemple
contemporain de Stubbi qui
ne por te pas de traces de
remploi nous montre qu’il
ne faut pas généraliser.
Dans l’acte de 1658, Christophle Ronc a acheté ung
raccard à bois …de Jean
Philipe le Ronc. Il décide de
remettre en état ung
membre d’estable, maison et
poelle au dessus et d’y placer
dessus le raccard à bois [...]
[...], faisant au tour du dict
recard quattres loges de la
largeur d’une toise 8 . On
ignore hélas de quel stoadal il s’agit, parce que le
lieu n’est pas cité. Mais il
faut souligner qu’il est très
fréquent que les matériaux
des stoadla à clés soient en
fait ceux provenant d’une
Fig. 4 - Les pièces remployées pour la paroi est du stoadal de Granihr.
construction plus ancienne,
par exemple à Granihr
tomne/hiver 1656-1657 à celui de 1661-1662 fournies par
(Fig. 4). On le voit aux restes d’encoches ou de trous qui
9 échantillons prélevés lors des sondages dendrochronorappellent les assemblages typiques des structures
logiques de 2001. Les trois madriers sondés était en épimoyenâgeuses. La deuxième construction du prix-fait de
céa (Picea abies), tandis que les autres pièces (linteaux,
1658 concerne un domicille en l’alp et montagne de
solives, semelle, poutre faîtière) sont en mélèze.
Flucque, scavoir ung estable a pierre et un pallier a (?)
7
8
Archives des notaires d’Aoste (dorénavant : ANA) . AO143. Notaire Sulpice Beyneton. Comme les maîtres-maçons d’Issime émigraient pendant la bonne saison dans l’ensemble du Duché d’Aoste, ils se retrouvaient entre eux et il n’est pas rare
qu’ils passent des contrats d’achat, de vente ou d’échange devant notaire dans les paroisses où ils travaillaient. Ce texte a
été découvert lors d’une recherche sur la commune d’Arvier.
Une toise: 1,87 m.
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dessus ayant ledict pallier
une murallie du costé du
dessus et de tous auttres
costes a bois. Cela pourrait
être le stoaldal hybride et
en très mauvais état qui
existe encore à d’Vlüeckji
(Fig.5). Le troisième édifice est une simple maison
d’alpage en maçonnerie de
pierre avec une couverture
à un seul pan: ung estable,
au dessus une maison ayant
la couverture a alle à bastir
et construire en l’alp et montagne de Valfraidaz.
Le second prix-fait date de
1666: Tache et prisfait donné par honneste Pierre feu
Jean Pra a Honneste Jaques
de feu Jaques Chamonal
d’Ÿssime. C’est un bâtiment
Fig.5 - D’Vlüeckji. Remploi du bois sur trois côtés (prix-fait de 1658 ?)
en pierre et en bois avec
étable et fenil dont la bonne
réalisation sera vérifiée
avant le paiement par des
mestres massons et chapuis9
expers. Chamonal doit
construire d’auste en bas,
un membre destable et fenier
soit paillier audessus, aux
Bourines au dit Cour tales
jouxte le chemin… de la largeur de trois toÿses10 moins
un quar t de tous costés 11 .
Comme dans la plupart des
devis de construction traditionnelle en Vallée d’Aoste,
c’est le maître d’ouvrage, le
propriétaire Pra, qui s’occupe de la conduite de tous
les matériaux (comme la
poudre … pour briser et
mettre en piece les grosses
pierres que trois hommes ne
pourront rouler, les labies
soit ardoÿses, [...] les serFig. 6 - Réich. Chavanne construite en 1754 avec du bois provenant de la montagne de Mühni
rures et clous de fer ), mais
c’est le bâtisseur Jaques
Chamonal qui doit faire l’excavation et préparer les pièces
siècle encore, le 11 mars 1754 exactement, lorsque
de bois, les esquarrer dans la forest, comme aussi les scier,
l’occasion se présente, on prévoit l’édification d’une charaiser les lanons soit planchons pour faire le plancher soit
vane qui sera construite de trois cotés a bois comme les
solan audit fenier. Dans ce contrat, on ignore où se trouracards et de l’épaisseur de meme façon qu’est le bois que
ve au juste le lieu de la coupe.
se trouve construit le raccard qu’a fait Maitre Jean JoseUn document très intéressant nous montre qu’au XVIIIe
ph Materÿ au Houbal et de l’autre coté à pierres (Fig.6).
9
10
11
Chapuis : terme d’ancien français signifiant charpentier.
Deux toises et ? = 5,14 m.
ANA.DO419, 8/10/1666.
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Fig. 7 - Blatti.
Portes jumelles
conservées
(environ XVIe siècle)
Le possesseur de la montagne est également propriétaire des bois12. Les artisans prélèveront les matériaux
comme pierres, chaux, areine et bois, tous excepté la
chaux, [...] sur les fonds des prixfaiteurs ou sera indiqué
tant audit lieu du Rich qu’au sommet de la montagne des
Munes.
On voit donc clairement qu’à cette période tardive il est
encore possible de couper des mélèzes au-dessus de Mühni, à 2020 m au moins, et de construire une maison d’alpage en bois à Issime, mais l’inventaire de l’architecture
dans ce haut vallon d’Issime montre que c’est un cas plutôt rare. Le bâtiment décrit par cet acte notarié existe encore. Seuls trois côtés sont, en effet, en bois. Actuellement
encore, l’alpage possède une petite construction isolée
tout en pierre, avec feu ouvert à l’étage, servant de fromagerie. Les bergers qui y montent en été, par contre, logent dans la chavanne en bois bâtie en 1754.
Dans quelques prix-faits encore, le nom de la forêt où seront abattus les mélèzes pour les planchers et la charpente
des chavannes sont cités. Ces bois ne sont pas toujours situés à l’amont du chantier pour faciliter le transport, comme on aurait pu l’imaginer; en effet, dans deux cas, les
poutres proviennent de plus bas. En 173713, les maîtres
Discret Jacques feu Pierre Bussoz et Gabriel de feu Gabriel Goÿet sont chargés de construire une estable et chavane au dessus au tiers dessous d’Issime, pertinences des
Bourines. Ils travaillent ensemble dans le bois, ils équarrissent les troncs et doivent conduire la poutre faîtière, les
pannes, les chevrons, les crèches, les planches et les lattes
12
13
14
15
16
«dez le lieu de la Piana»
dans le vallon jusques au dit
lieu du Gavenchy pour les
mettre en œuvre tout en récupérant les vieux morceaux du bâtiment précédent : seront tenus de carrer
et conduire le colm, traf,
creches, planches, lattes,
d’aix, dez le lieu de la Piana
même pertinences, jusques
au dit lieu du Gavenchy [...]
et iceux scier, comm’aussÿ de
porter et faire conduire dix
chevrons dudit lieu de la Piana de Gavenchÿ pour les employer à ladite chavane et
pour le restant ils prendront des vieux qui sont audit lieu.
D’après Michele Musso, d’Pioanu est situé en contrebas
de Goaventschi.
De même en 1814, lors de la restauration du raccard de
Chlousi14, le notaire Jean-Joseph Christille qui souhaite entreprendre le travail promet fournir à la main d’œuvre,
c’est-à-dire au maçon Jean Bussoz, tous les matériaux en
bois ainsi que la chaux ; pour le sciage des troncs d’arbre
en planches, il lui désigne «la forêt de Prasira». Cette forêt est située sur le versant opposé du vallon, passé le torrent de Walkhunbach. On imagine sans peine les difficultés rencontrées et les efforts énormes que nécessitaient
la construction ou la reconstruction d’une simple étable
en montagne, ouvrage architectural à l’apparence aujourd’hui anodine.
AU XVIIIE SIÈCLE,
UN USAGE DU BOIS TOUJOURS PLUS MODÉRÉ
Au cours du XVIIIe siècle, les travaux que l’on effectue sur
les constructions en bois dans le vallon de Saint-Grat et
de Bourrines sont nombreux et divers. On reconstruit des
alpages généralement en pierre, et l’on réaménage encore des maisons permanentes: à Bühl, par exemple, en
175015, on achève en sous-œuvre une voûte en dessous
d’un raccard; à d’Mattu probablement, en 175416, le Sire
Jean-Louis feu Jean-Louis Linty entreprend la restauration
de plusieurs corps de bâtiments dont certains en chesal,
en ruine. Il fait faire une cave, une cuisine, et restaure la
chambre d’un rescard, «lestoube» d’un stoadal, pour qu’on
ANA.DO867, 11/3/1754. Prix fait baillé par Discret Jean Louys et Marie Barbe Jugaux Linty aux Maitres Jean Louys et Jean
Joseph Matery. Notaire Linty.
ANA.DO028, 16/7/1737. Notaire Christillin.
Archives Busso, N° 54. 21/3/1814.
ANA.DO867, 26/1/1750.
ANA.DO066, 16/3/1754.
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A U G U S T A
Fig. 8 - Gradunérp.
Habitation en bois
avec portes jumelles (1564),
transformée en 1764
puisse y vivre au lieu de La
Matta , terroir de la montagne d’Issime Severeur. Il
donne le travail à tache et
prixfait à maistre Jean Christophle à feu Discret Bussoz.
Les travaux sont tellement
variés que l’on se rend
compte que la structure en
bois mérite un aménagement profond: refaire le
plancher dans l’étable avec
les loupes de brengue depesseur une onze et demy bien
jointes dressées avec le simen
qui serviront le sollivant
dessus ledit estable, c’est-àdire poser des madriers de presque 5 cm d’épaisseur, rabotés et joints, servant de plafond à l’étable; faira tout de
neuf les creches des vaches neuves avec de bois de sappin,
[...] recouvrera laile du couvert du rescard sur jambes qu’est
du costé du couchant et remettra les chevrons necessaires ,
[...] retablira lestoube audit rescard qu’est vers couchant [...]
et la rendra en bon estat pour y habiter. Aujourd’hui, il n’y
a plus de construction en bois à d’Mattu.
Les maisons d’alpage sont souvent situées dans des zones
à risque d’avalanches et doivent être bâties pour résister
au poids de la neige. Ainsi un prix-fait datant de 1754
pour la reconstruction de la chavane au lieu des Chaites
en la montagne Severeur17 précise que maistre Jean Louis
de feu Jean Louis Matthery d’Issime est chargé de reconstruire la charpente et la couverture, de même que le plancher et, dans ce cas, il ne lésine pas sur les moyens. Il doit
refaire le couvert de dite chavane et le monter tout de neuf,
y mettre à ces fins des chevrons neufs, des lattes et autres
poutres necessaires et de bois de meleses sans les epargner,
mais de faire ledit couvert
bien fort pour qu’il puisse
soutenir en cas de lavanches
et notament d’y mettre un
bon et fort colm soit poutre
sommier. Comme dans de
nombreux alpages, il prévoit au surplus la pose d’une
colonne, un poteau central
de bon bois sous le colm, la
poutre maîtresse.
1757 18 est une date fatidique pour l’évolution de
l’architecture en Vallée
d’Aoste, celle de l’Édit du 28
Fig. 9 - Bourrines.
Habitation avec portes
jumelles transformées
à plusieurs reprises
(XVIIIe et XIXe siècle)
17
18
ANA. DO034, 12/3/1757.
Roberto NICCO, I boschi tra settecento ed ottocento, in Uomini e boschi in Valle d’Aosta, Aosta, Tipografia Valdostana, 1997,
pp. 98-135.
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A U G U S T A
Fig. 10 - Le stoadal de Chlousi.
La cuisine ajoutée
au stoadal de Chlousi vers 1815
avril pour la conservation des bois et des forêts du Duché d’Aoste. Cet Édit avait mis en marche une machine
bureaucratique insoutenable, qui obligeait des autorisations écrites pour l’abattage de quelques arbres seulement. Dès 1778, l’intendant Vignet des Étoles propose le
retrait de l’Édit qui, selon sa relation, a eu des effets pervers, et surtout des conséquences désastreuses sur les
bois communs, principalement en Basse Vallée à cause
de la proximité des fonderies de Traversella. À Issime, la
construction de staoadla neufs, déjà exceptionnelle, sera
complètement abandonnée. Seul le remploi ou la remise
en œuvre de matériaux anciens perdurera en éliminant
ou en atrophiant les structures du bas Moyen Âge et
celles du XVIIe siècle. À Gradunérp en 176419, on assiste à l’emballage maçonné d’un poile en bois. Cette maison
en bois de 1564 à portes jumelles est reprise à l’aval en
sous-œuvre20 (Fig. 7); la façade principale est recouverte
au sud d’une muraille à mortier de chaux et sable et de
l’épaisseur d’un pied [...] unie et immédiatement annexé à
la parroye dudit poille . Par cette intervention, l’aspect architectural du bâtiment a été complètement transformé
(Fig. 8). Il est conservé et représente l’un des exemples
les plus intéressants de l’évolution des habitations en bois
bâties au XVIe siècle dans le vallon de Saint-Grat21, mais
il en existe aussi dans le vallon de Bourrines (Fig. 9). En
plaine, c’est au XVIIIe siècle que l’on assiste même au soulèvement de vieux «stoadla» pour construire un étage supplémentaire dans le vide entre l’étable et la structure en
bois en éliminant les jambes22.
19
20
21
22
23
Pour conclure, on peut citer
de nouveau le prix fait de
1814 23 : Prix fait et autre
prise donnée par Jean feu le
notaire Jean Joseph Christille
à Bussoz Jean de Vivant
Jean tous les deux maçons
domiciliés à Issime. Dans
cet acte, le maître Jean Bussoz est chargé de transformer un raccard du bas
Moyen Âge à Chlousi. Ce
raccard existe encore à
deux pas à l’amont de
d’Bech. Il le modifie et le
renforce parce qu’il a été cloisonné: il doit donc rouvrir
en un seul corps l’étable qui ÿ existe et il s’oblige de refaire
tout le plancher dudit étable ainsi que de poser un poutre
le long et au dessus de l’étable en remplacement des trois
picquets qui soutiennent une partie du raccard qui doivent
être enlevés. Il lui ajoute une cuisine de sept pieds de largeur, de neuf de longueur, six pieds de hauteur, bien plafonné à chaux et arène et ensuite duement couvert suivant
les règles de l’art (Fig. 10). En outre, il construit un mur
en pierre à l’aval de l’étable qui substitue l’ancienne paroi en bois, comme on en trouve encore sous certains bâtiments en bois très anciens (d’Vlüeckji, da Ronh, d’Bech,...).
Tous ces travaux, minutieusement expliqués dans les
actes, montrent à quel point l’emploi du bois est certes
dû à l’existence de forêts dont le défrichement a été tardif au Moyen Âge, mais aussi à la volonté de conser vation de ces ouvrages anciens et pionniers, réalisés alors
par des charpentiers experts. Lorsque le bois se raréfie ou bien lorsque que son emploi est interdit, les prixfaits montrent quels ef for ts sont nécessaires pour
conserver le maximum de ce qui est encore bon, même
quand il s’agit d’une simple chavanne, touchée par une
avalanche. Les objectifs prioritaires sont toujours
d’adapter le bâti, qu’il soit en bois ou en pierre, au goût
du jour et surtout à une nouvelle fonction, tout en utilisant des matériaux neufs pour consolider et remplacer
ce qui est dégradé.
ANA.CT1452, 7/5/1764.
Voir relevé de M. Zucca Paul, in Walserhous. L’architettura storica dell’alta Valle del Lys, Quart (AO) 2006, p. 123.
C. REMACLE, Histoire de maison, in Augusta, revue de l’Association Augusta d’Issime, pp. 20-26.
Deux prix-faits proposent ce genre de travaux à Champrion (1731) et à Fornas (1766).
Archives Busso, N° 54. 21/3/1814.
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A U G U S T A
Una giornata tra i Walser
LUCIANO BONETTI
el settembre
del 2005 l’Associazione Walser
Augusta, attraverso Don Ugo
Busso di cui sono parrocchiano, mi ha invitato a recarmi ad
Alagna in Valsesia per visitare
i restauri avviati ed alcuni ultimati sui villaggi della par te
alta della valle. Una giornata
tra i Walser intitolerei queste
mie riflessioni, è stata un’esperienza formidabile per un
architetto valdostano che credeva di conoscere l’architettura rurale della Valle d’Aosta e
in particolare quella Walser. Di
fatto, ci si trova spesso ad utilizzare luoghi comuni per definire l’architettura rurale, senza penetrare nel profondo della cultura antica e radicata che ha permesso la costruzione di mirabili edifici con caratteristiche tanto elevate
da sembrare ancora estremamente attuali, soprattutto
alla luce delle odierne tendenze dell’architettura che pri-
N
vilegiano i legami profondi con l’ambiente, con la natura
e che traggano dal paesaggio le caratteristiche per integrarsi e connettersi con esso sino a divenirne realmente un’appendice di continuità.
Certamente uno degli aspetti più interessanti degli stadel è quello della solidità della costruzione,
realizzata esclusivamente con il legno e in cui la
pietra costituisce il basamento abitato, e la sua incredibile coerenza statica che la rende attuale ed
interessante. Ho visitato con enorme interesse i
villaggi in parte restaurati ed in parte ristrutturati, trovando grandi differenze di integrità a seconda della sensibilità del proprietario, del progettista e del costruttore (che molto spesso è un
vero e proprio falegname ebanista).
Gli stadel sono costruzioni estremamente interessanti sotto molti profili e potrei affermare che
la loro creazione è certamente legata ad una
grande conoscenza del territorio e delle funzioni
vitali cui l’edificio doveva assolvere; il fabbricato
inoltre era realizzato per durare a lungo ed era
estremamente solido e facilmente mantenibile
perché tutto era realizzato esclusivamente con il
legno e nessun elemento poteva deteriorarsi se
non veniva a contatto diretto e prolungato con
l’acqua.
— 37 —
A U G U S T A
Gli organismi di copertura, estremamente attuali, possedevano sistemi strutturali di grande complessità. Ho,
infatti, scoperto, durante la visita ad Alagna, che spesso la trave di colmo dello stadel era in realtà una grande trave reticolare del tipo “Wierendell” ante-litteram,
costituita cioè da un corrente superiore ed uno inferiore legati tra loro da connettori verticali con funzione di
irrigidimento e di collaborazione tra le parti, in questo
modo la trave aveva un peso molto limitato, poteva coprire luci molto ampie e consentiva un collegamento rigido con gli elementi trasversali di chiusura costituiti
dai tamponamenti lignei esterni e dagli irrigidimenti
trasversali interni, che realizzano, di fatto, le pareti divisorie interne; ho inoltre notato che l’estrema leggerezza delle travi di colmo permette di potere utilizzare
tutto il sottotetto e di appendere il fieno sul corrente inferiore.
Il sistema strutturale degli stadel è inoltre arricchito dalle spalliere esterne che costituiscono un forte elemento
di irrigidimento: trovo straordinario il sistema strutturale
affinato da questa gente di montagna; altrettanto straordinari sono i dettagli costruttivi di ogni singolo elemento
componente, dal fissaggio dei puntoni su colmo, dormiente e travi di bordo delle balconate, ai chiodi di legno
che permettono di appendere i tavolati dei piani dei balconi, oppure ancora i chiodi di fissaggio tra un corso di tavole e il successivo.
La maestria dei fissaggi e delle connessioni strutturali
delle parti lignee è certamente il frutto di una profonda
conoscenza del materiale, il legno di larice, e del suo
comportamento: stupisce ancora come dopo quasi cinquecento anni edifici completamente in legno abbiano
conservato intatte le loro caratteristiche, a dimostrazione, ed è mia profonda convinzione, che il legno è un materiale da costruzione di straordinarie qualità, sotto ogni
profilo.
Lo stadel ha un comportamento di tipo reticolare anche
trasversalmente poiché tutti gli elementi trasversali sono
tra loro incernierati a costituire un profilo di grande leggerezza, ma di grande resistenza: alle travi del solaio corrispondono i puntoni esterni delle spalliere, questi sostengono la trave di legno esterna incastrata sulla quale
appoggiano i puntoni della copertura incernierati con pioli lignei dalla geometria estremamente funzionale, i puntoni poggiano poi incernierati con lo stesso sistema sulla
trave di colmo reticolare.
I Walser isolavano completamente il legno dall’umidità
sollevandolo dal suolo attraverso importanti basamenti in
pietra, e realizzavano imponenti sporti di gronda per limitare la possibilità di penetrazione dell’acqua di stravento, e ovviamente per consentire al fieno di essere deposto sulle spalliere ad asciugare, e permettendo altresì
la realizzazione di un’intercapedine aerata naturale tra la
spalliera più esterna e i tamponamenti strutturali perimetrali.
Devo anche affermare che ogni particolare dell’edificio
era risolto e nulla era lasciato al caso, sia nello specifico
privato, che nelle parti pubbliche comuni.
Vorrei dire che le bocche di lupo mi hanno profondamente
colpito per la precisione degli accoppiamenti dei materiali e l’integrazione con l’edificio nel suo complesso: le bocche di lupo hanno la funzione di ventilare gli spazi interrati e devono essere portati fino alla superficie esterna del
Le bocche di lupo su balcone e su terra: nella parte su terra sempre le pietre di coronamento sono sigillate, integrate e le pietre
di bordo sono rialzate per impedire all’acqua di fluire all’interno
dell’apertura (non c’era necessità di drenaggi!)
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A U G U S T A
suolo o dei balconi per permettere all’aria di fluire dall’alto verso l’interno. In questo caso le due tipologie che ho
rilevato sono quella su balcone e quella su terreno; in en-
trambe i casi, la parte contro terra è assolta da lastre in
pietra e la parte superiore è protetta da una griglia di legno di pregevole fattura.
Mi hanno stupito i selciati curati e tutte le parti delle fontane, dei mulini, ancora funzionanti con le pale e le canalizzazioni di legno originali che testimoniano della durabilità delle scelte e dei materiali impiegati. La vita dignitosa dei Walser a stretto contatto con il territorio, con l’ambiente naturale dal quale ricavavano ogni sostentamento
ha permesso la creazione di edifici che mantengono un’u-
nicità straordinaria e evidenziano una grande integrazione: gli edifici e i villaggi sembrano nascere dal terreno e
da questo trarre continuità.
I dettagli che riporto nelle immagini in basso comunicano in parte le sensazioni che ho provato: ogni elemento
ha la sua funzione e serve all’arricchimento di un unicum
di straordinaria completezza.
Le stalle infine, le vacche erano parte integrante della famiglia perché costituivano certamente la fonte principale
di sostentamento, per questo le poste erano curate quasi
a realizzare una parte di abitazione; la precisione di montaggio e la finitura anche di questi particolari evidenzia la
dignità dell’uomo e la capacità di valorizzazione di ogni
aspetto della vita.
Ancora una riflessione circa il museo etnografico di Alagna, dove mi pare sia ben testimoniata la ricchezza culturale che questa popolazione ha portato nelle nostre vallate alpine.
Lo scenario su cui il museo si apre è costituito da una piccola corte con una fontana in pietra scavata di straordinaria fattura.
Anche le poste delle vacche avevano una cura del dettaglio elevata, la separazione tra una posta e l’altra era realizzata con lastre di pietra e talvolta con tavole di legno.
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A U G U S T A
In d’oaltun dilli
Nel vecchio fienile
UGO BUSSO SCHÜTZERSCH-DSCHOANDSCH
Dschi ischt lieri, z’Sen Bernoard, d’oaltun dilli, wa nuame vür
lljütschil toaga. Tag ouf ol tag ab, séin di toaga das z’Eischeme
hen gvoan a d’hoeji un in allu d’matti wol boutu un groumtu
d’hérbscht ol d’oustaga, blljéibt nümmi as blét noch a halm. Woa
ischt nöit passrut d’seegursu séin d’sichji das hen boardut allu
d’süni, un d’steina, un unzana d’mouri un d’mürdscheri.
È vuoto a San Bernardo [il 15 giugno] il vecchio fienile, ma solo
più per pochi giorni. Giorno più, giorno meno, è il tempo in cui
ad Issime è iniziata la fienagione ed in tutti i prati, ben concimati e ripuliti d’autunno o in primavera, non rimane più una foglia
o uno stelo. Dove non è passata la falce passano i falcetti a rasare
tutti i ruscelli, e le pietre e persino i muri e gli ammassi rocciosi.
Krat dors, allz das hoei gvassuts un
troagenz i ouf in d’aksli, in gruass
persala het gvoan a z’vülljen di dilli
mi a schienen bischtete stul das
ischt wéilu gwacksen unz im tach.
Was sprünh hewer gmachut va lljicki um bischtun das woarm hoei,
das het kheen an guten schmackh.
Appena seccato, tutto quel fieno
raccolto e portato a spalle in grandi pacchi ha incominciato a riempire il fienile con un bel mucchio
pestato che a volte cresceva fino al
tetto. Quanti salti abbiamo fatto
da bambini per pigiare quel fieno
caldo e profumato.
Déi das hen kheebe noch an
beerg, hennen de muan loan ganzi unz villje za Winnechte antweegen van noa dar Heilugu unz noa
d’Lljicku Winnacht hemmu gnossen z’hoei ouf tur d’beerga.
Coloro che possedevano anche dei
“mayen” [casa e terreni a metà
quota tra il piano e gli alpeggi] potevano lasciarlo intero fin quasi a
Natale, in quanto dalla festa di
Ognissanti fin dopo la festa dell’Immacolata [letteralmente: il Piccolo Natale] consumavamo il fieno
su nei “mayen”.
Dopo la prima fienagione incominNoa da hoeju het gvoan a, lljéis
ciava, piano piano, nel vecchio fielljéis, in d’oaltun dilli an andre stul
nile, un’altra catasta di fieno tachroutigs. Z’grünn un z’beerg
gliato con la falcetta. Al piano e in
d’fümmili hen nöit varluaren an
montagna, le donne non perdevano
weertag. Séntsch hüten d’geiss
un solo giorno feriale. Mentre porouf tur d’almini ol in d’schelbiti,
tavano le capre a pascolare sui terhentsch gchroutut vacksi un aller
reni demaniali o per le alte radure,
suart weidu das dschi hen troage
Il 25 aprile il fienile, nel villaggio di Zéngji, è ormai quasi
falcettavano erba olina ed ogni gezar ketschu im grunn un schwiar
vuoto, due piccoli mucchi di fieno z’oamat di secondo taglio (a sn.) e z’hoei di primo taglio (a dx.).
nere d’erbe che poi portavano a
veschla um dschu dérren béi di
casa in verdi e pesanti pacchi per
dilli. Bsinnimi unzana das séntsch
farli seccare vicino al fienile. Mi ricordo persino che, strada fagoa, wénn da weg het nöit kheen z’vill staffla, hentsch unzana
cendo, quando il sentiero non aveva troppi scalini, adoperavano
broucht d’hénn vür weerhun za vingre um machu huasi.
persino le mani impiegando le dita a fare la calza.
In éttlljigi schelbiti hentsch wéilu kumbunurut z’lécken chroutun z’seeme a schupputu fümmili um zu troan zam hous,
aschuan dorru, an ganzen dinh trussi. Woa mu het mua hemmudschu troan zam voade um dschu troan in di dilli z’grünn. In
déi zéiti das séin noch nöit gsinh stroassini un das mu het nöit
muan pheen üeschja ol nuasser déi voadma séin gsinh das iesten gruasse hilf van d’höitugun zéiti.
Das hoei, het gchoschtut zéit un schwitzini das mu mat nöit see,
un wol mi allz das weerch is nöit gsinnh vill guts. Darrum hemmus keen i, da mieren teil, dan goalte das hen nöit khee manhal
z’sinh phapti sua wol wi d’melchchü.
In alcune radure organizzavano a volte una squadra di donne per
falcettare insieme per poi portare a casa, già seccati, una gran
quantità di pacchi di quel fieno. Dove si poteva, li si portava vicino ad un filo a sbalzo per farli arrivare in un fienile al piano. In
quei tempi in cui non c’erano ancora strade e che non si poteva
mantenere asini o muli, quei fili a sbalzo costituivano il primo
grande aiuto dei tempi moderni.
Quel fieno che costava tempo e sudori indicibili, ma anche con tutto quel lavoro, quel fieno non aveva molto valore. Per questo lo si
dava generalmente alle bestie non lattifere che non avevano bisogno di essere nutrite come le mucche da latte.
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A U G U S T A
Noa mittem augschte ischt gwacksen in d’oaltun dilli an drittegen
stul oamat. Z’oamat hemmus nji muan tun z’dérren tell in d’matti
wol wénn mu hets gschochnut, van dan oabe unz da muarge krat
zu d’sunnu, wéilu zwurru ol dröischtu. Wa unzana sua, lénh schatta un z’tau, un wéilu auch z’leid zéit hen toan z’troan in di dilli z’oamat noch nöit dors das ievun z’is stulu hemmus noch mussun oarvulu um z’is arüschen ous as poar vért van an koare zam andre
dar dilli ol ous in d’schopfa.
Dopo metà agosto, è cresciuto nel vecchio fienile un terzo mucchio di
secondo fieno. Questo fieno non lo si poteva mai far seccare facilmente
sui prati anche se lo si aveva raccolto più volte dalla sera fino al mattino, al sorgere del sole, in piccoli mucchi. Ma anche così, lunghe ombre e la rugiada e a volte anche il brutto tempo, obbligavano a portare nel fienile questo secondo fieno non ancora seccato che poi si doveva ancora risollevare e spargere più volte da un angolo all’altro del
fienile o fuori sui balconi.
Da mieren teil in d’oaltun dilli
ischt auch gsinh, in an koare, an
kannu das het glljéivrut im goade
woa mu het khéit ambri, voart um
voart, z’hoei, z’oamat un z’chroutaga vür tun dam via, zwurru z’tagsch, da muarge un dan oabe.
Il più delle volte nel vecchio fienile
c’era pure, in un angolo, una buca
che finiva nella stalla dove si buttava giù, di volta in volta il fieno, il
secondo fieno e l’erba degli incolti,
per accudire il bestiame, due volte,al giorno, il mattino e la sera.
Noa Sen Kroa as vidrigs stüllji het
noch gvunnen wéiti in as koarllji
dar dilli vür z’laub guavuz ol abiotturuz. Ischt gsinh z’laub das mu
hen gmachut abber d’bauma woa
mu ischt gschtreebe um dschu
schneite ol dschu abiotturu. As
joar hemmuschu abiotturut un im
andre hemmudschu gschneite.
Z’grünn hemmu gschneiten un
abiotturut éscha un z’beerg auch
ahiri un melbauma. Déi lauber das
séin dorrit in di dilli hen dinut um
geen i dan geisse ol um brissuru
mi meelu um geen da hénnju.
Dopo san Grato [7 settembre, festa
patronale della diocesi di Aosta] un
quarto mucchietto, trovava ancora
posto in un angolino del fienile per
le foglie affastellate o semplicemente staccate dai rami delle piante sulle quali ci si arrampicava per tagliarne tutto il fogliame: un anno
togliendo solo le foglie [abiotturun]
ed il seguente si tagliavano anche i
rametti biennali [schneite]. Al piano si spogliavano i frassini, in montagna invece anche aceri e sorbi.
Quelle foglie che seccavano nel fienile servivano per darle alle capre
o per sbriciolarle per darle, mescolate a farina, alle galline.
Fastelli di paglia (segale) in un fienile di Prassevin.
Vill dillini hen noch gheen dan boeje woa mu het gstulut d’guavi
strau das mu het broucht im goade um trüchne da chüne un um
machun gute mischt um bowen, d’matti, d’achara un d’kurtili.
Molti fienili avevano anche un soppalco dove si ammucchiavano
fastelli di paglia che si adoperavano per la lettiera delle mucche e
per fare del buon letame per i prati, i campi e gli orti.
Was weerhji um vülljen, a hampfelu zu dar andra, d’oaltun dilli.
Was schiwtzini hen gnézt dschéin soller.
Was fümmili hen mussun streckhu um pheen as chüli mia den
was dan lljicken pour hetti vartroa, un auch um troan zu, wéilu
van wol wéit, da witt vür dan ganze winter. Was weerhji hen mussun tun d’fümmilli unzana wénn dschi hen beitut; um noch
pheen sua greddursurutu d’patti un d’ketschi van di dilli unz im
goade; um auch tun, vill vért, schwieri mannuweerhji. Sua d’manna, in gutu d‘seisunh, hen muan blljéiben z’alpu ol in
d’schantjini ous tur z’lann.
Quanti lavori per riempire, una manciata dopo l’altra, il vecchio
fienile. Quanto sudore ha bagnato il suo pavimento.
Quante donne hanno dovuto tribolare per mantenere una piccola
mucca in più di quanto sopportava il piccolo podere ed anche per
portare a casa, a volte anche da lontano, la legna per tutto l’inverno. Quanti lavori dovevano fare le donne anche se incinte dovendo pure mantenere così in ordine il vestiario e la casa dal fienile alla stalla e per fare anche tante volte lavori da uomo. In tal
modo gli uomini potevano rimanere negli alpeggi o nei cantieri
fuori dal paese.
War tétti tun undrecht ündschenen oaltu wénn war tétti z’vill tell
vargessen déi zéiti un déi weerhji das hennündsch arbürt un das,
all summara, hen gschlljicht z’lann van z’grünn un z’groat. Un
wénn war séin fjieri z’sihn walser tüwer wol z’pheen un z’brouhen ündsch oalt réd un wéilu tun z’vider gsian, im letzen
Duarf, üriun oaltu handweerhji wa, was noch z’meischta treit,
ischt pheen im blut üriu stérji un üriu mut, grech nümmi um vül-
Faremmo torto ai nostri vecchi se dimenticassimo troppo facilmente quei tempi e quei lavori che ci hanno allevati e che, ad ogni estate, abbellivano il paese dal piano alla montagna. E se siamo fieri di
essere walser facciamo bene a mantenere e ad adoperare il nostro
vecchio dialetto e far rivedere, ogni tanto, per la vecchia strada del
paese, i loro antichi mestieri, ma ciò che è ancora più importante, è
mantenere nel sangue la loro forza ed il loro coraggio, forse non più
— 41 —
A U G U S T A
lje hoei d’oaltun dilli, wa noch génh um vülljen all ündsch toaga
mi was tut wol dar fammullju, da lljöite un dam lann. Das ischt
auch z’béscht dinh das war mian loan zu un z’einagschta das war
mian troan zu wénn dar Lljibi Got schréinündsch.
per riempire di fieno il vecchio fienile, ma ancora sempre per riempire tutti i nostri giorni di ciò che fa del bene alla famiglia, alla gente ed al paese. Ciò è anche la miglior cosa che possiamo lasciare e
l’unica che possiamo portarci dietro quando il Buon Dio ci chiama.
Was stroafiti um
a hampfulu vacksi
War söltene wol as munemen dischene fümmulu das
war gsian streeben ouf tur
déi krüppa das, z’Eischeme,
bürrendschi van z’grünn,
unz in d’almini un unz in
d’schelbiti ubber d’undrun
beerga un d’iestun alpi.
Darrum hewer wélljen dischen koader, das Giorgio
hennündsch gmachut sua
wol, um ierun, in diz virzig
joar van l’Augusta, auch déi
junh fümmili das war gsien
streebe un dschi stroafu mi
ar sichju in d’hann‚ an wetstein in boudschu un an
^
d’vüss, büesch
sokha, wén
dschi nöit séin gsinh barvus
um tellur nöit réite.
Un mu het nöit kheen
d’vüss génh in sicheri um
areje an schiene virne
tschoupe vacksi, antweegen
d’béschtu séin génh gwackse z’uabruscht d’schürfi un
z’vuadruscht a vat woa hen
nöit muan dschu roudschurun d’wiltun tschemmini wa
hen wéilu gneschtut vargiftigi lénnhini.
Un noa déi streebiti
hendsch mussu leesen z’seeme al déi hampfeli um vassun a
veschal das dschi hen gloaden, grüni un wéilu nassi, ubber
z’hopt um nen troa, unzana oa weega, zam voade ol in an dilli
z’beerg ol z’grünn.
„Dar het nöit z’tün z’lebtagsch“ hennündsch gseit a voart, mir
un ar wéttu, an oalt muma das hennündsch gsia va wéit, ouf tur
déi leidun tritta.
Wa wol in déi leidi un mi déi schwieri weerji dam lebtag hewer
génh kheeben z’acht, wol das um esse un grech norrun, wol mi
chroutigs, as mentschi um z’is varchaufen in a manhal, hemmu
nöit muan passrun an tag oan tu un oan brouhe d’gsüntit un allu
d’stérji um zi vürsich, mi Gotsch hilf, un oan nji varlljire mut, oa
stelle un oa tun tschebsch khémentsch. Un das ischt noch höit
zam tag as gruass dinh.
U.B.
Quante tribolazioni per
una manciata di erba olina
Dovremmo loro un monumento a queste donne che vediamo arrampicarsi su per i
dirupi che, ad Issime, si innalzano dal piano fino al demanio e fino alle radure sopra le baite inferiori ed i primi alpeggi.
Per questo abbiamo voluto
questo quadro, che Giorgio
ha scolpito così bene, per onorare, in questo quarantesimo
dell’Augusta, anche quelle
giovani donne che vediamo
arrampicarsi e tribolare con
un falcetto in mano, una
mola in tasca con, ai piedi,
delle povere pantofole, se non
erano addirittura scalze per
rischiare meno di scivolare.
Non si avevano sempre i
piedi al sicuro per afferrare
un bel ciuffo di erba olina di
due stagioni, perchè i migliori crescevano sempre in
cima ai dirupi o ai margini
estremi di una cengia, dove
non potevano brucarli gli
animali selvatici ma vi nidificavano a volte dei serpenti velenosi.
Dopo quelle arrampicate,
dovevano raccogliere insieme tutte quelle manciate per farne un
pacco che caricavano sulla testa, verde e a volte bagnato, per portarlo, persino senza sentieri, ad un filo a sbalzo o in un fienile di
montagna o del piano.
“Non sapete che cosa fare della vita” ha detto una volta a me e ad
una sorella, una vecchia zia che ci ha visti da lontano, su per quei
brutti passaggi.
Anche in quei posti scabrosi e con quei lavori pesanti abbiamo sempre ben custodito la vita anche se per mangiare e forse per allevare un manzetto anche con quell’erba selvatica, per poi venderlo in
caso di bisogno, non si poteva passare un giorno senza far niente,
senza usare tutta la salute e tutte le energie per tirare avanti con
l’aiuto di Dio, senza scoraggiarsi mai, senza rubare e senza fare del
male a nessuno. E quello è ancora, al giorno d’oggi una gran cosa.
ANNOTAZIONI:
1. I pacchi con cui si trasporta in spalla il fieno è chiamato con tre nomi diversi:
– persal è il carico legato con doppia corda che si trasporta secco dal prato al fienile.
– veschal è un pacco di più piccola dimensione che si porta da lontano con fieno sovente ancora verde.
– trussu è il pacco legato con tre corde che si porta in spalla per lunghi tratti o che si fa scendere al piano sul filo a sbalzo.
2. La festa dell’Immacolata (8 dicembre) è chiamata d’Lljicku Winnacht il Piccolo Natale.
3. Il termine beerg esprime quello francoprovenzale di “mayen”, la seconda casa che quasi tutti i contadini posseggono più in alto,
tra il piano e gli alpeggi.
4. abiotturu vuole dire spogliare una pianta delle sole foglie.
– schneite invece intende il taglio, ogni due o più anni, dei rami cresciuti nel frattempo e che vengono affastellati in verdi covoni.
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A U G U S T A
IIe moitié du XVII siècle
L’évêque Bailly visite la VALLEISE
IVANO REBOULAZ
hilibert Albert Bailly, savoyard, a été évêque d’Aoste
depuis 1659 jusqu’à sa mort, en 1691. Pendant son
long épiscopat, il ne fit que deux visites pastorales
complète, la première débuta à Nus le 26 avril 1660 et
termina à Gressan le 20 avril 1665 ; la deuxième dura
depuis le 25 avril 1671 (visite de St.Martin de Corleans) jusqu’au 29
septembre 1682 (visite de la paroisse de Quart). Entre les deux se
place la visite incomplète faite par le Chanoine Jean Rol, délégué de
l’évêque, qui en 1668 visita 18 paroisses. La Valleise a été intéressé
et par les deux visites de l’évêque et par celle de Jean Rol.
P
1ÈRE VISITE DE MGR BAILLY
L’évêque est à Perloz le 7 mai 1660, venant de Donnas, le 8 il est à Fontainemore puis il monte à Gressoney. Le 9 mai se déroule la visite de
cette paroisse, puis, en descendant, le même jour il y a la visite de la
chapelle de St. Michel de Chamorsera (Gaby); le 10 mai la visite de
Issime- St-Jacques et de Lillianes ; le 11 mai la visite du sanctuaire de
Notre-Dame-de-la-Garde et finalement de Pont-St-Martin, le 12 mai.
LA VISITE DE JEAN ROL
Le chanoine Rol visite la paroisse de Gressoney le 30 mai 1662 en
venant de Brusson par le col de la Ranzola; le 31 il visite Issime puis
il se repose un jour, le 2 juin il est à Fontainemore, le 3 à Lillianes,
le 4 à Perloz et au sanctuaire de La Garde; puis il se déplace à Pontbozet le 6, en évitant Pont-St-Martin.
VISITE DEL MGR. BAILLY
Le 1er mai 1679 il est à Perloz, le 2 à Issime, le 3 à Gressoney, le 4 à
Fontainemore, à Lillianes et à Pont-St-Martin: il ne fit que passer!
Puis il se déplace à Donnas, il monte jusqu’à Ayas; en s’approchant
d’Aoste, il visite encore Châtillon, Pontey, Fénis, St-Marcel: le 16
mai il rejoint finalement son palais épiscopal où il peut se reposer.
Lors de cette deuxième visite, il est agé de 74 ans!
Cloasch Gassi, un tratto dell’antica mulattiera ‘Grand chemin’,
che risaliva la Vallesa, nei pressi del villaggio di Preit. Alcuni
blocchi monolitici la fiancheggiavano, ora non più! E’ stata sostituita da uno dei tanti altri prodotti ‘dysneiani’. Anticamente lì,
il parroco e la popolazione incontravano le autorità in visita al
paese, per una sosta alla cappella del Preit. Da una visita pastorale del 5 febbraio 1834, del vescovo André Jourdain “A notre
entrée dans le territoire de la paroisse … nous avons ensuite été
ruçus par M. le Curé au village de Preit et par la population nombreuse qui s’était portée au devant de nous”.
LES 3 VISITES DE LA PAROISSE D’ISSIME
1. 9 mai 1660. «Visite de la chappelle de Saint-Michel érigée au village de Chamorsera, étant procureur Jacques Trentaz»; l’évêque
n’ordonne que la confection d’une aube et d’un surplis.
10 mai 1660. «Visite de l’église d’Issime, étant curé Jean-Bernard
Piassot.» L’évêque donne des indications dignes d’une couturière, car l’église à besoin d’aubes et d’une bourse de soie pour
porter le St-Sacrement aux malades. Puis il permit la célébration des fêtes de St-Roch, de St-Sébastien, de Sainte-Marguerite et de Notre-Dame-des-Neiges, et les paroissiens devront s’accorder pour la paie au curé. Les autres décrets sont les même
que dans toutes les paroisses du diocèse : pas de festin aux funérailles ; la clef du reliquaire sera mise dans «le tronc des
Ames» lequel sera fermé à trois clefs différentes, le curé en tiendra une, les sindics et procureurs de l’église les deux autres
«avec défense d’ouvrir ledit reliquaire sous peine d’excommunication….»; défense de s’arrêter au cimetière pendant le prône
ou sermon du curé; injonction aux procureurs de l’église de
rendre compte de leur admininistration….. injonction aux notaires de signaler les testaments en faveur de l’église, des confréries et des chappelles….défense des charivaris lors des secondes noces….
2. 31 mai 1668. «Visite de l’église parroissiale de St-Jacques d’Issime
faite par le chanoine Rol, le jour du Corpus Domini, étant curé
Dominique Godioz et vicaire Christophe Bussoz».
En plus des décrets de la précédente visite de 1660, Jean Rol ordonne que la messe se célèbrera aux fêtes «lors que le soleil lève
au lieu de l’église»; les habitants de la montagnes d’Issime dite
«Cevereul» pourront s’abstenir du travail de la terre les vendredì
du mois de mai - d’Mejuvréitaga - jusqu’à ce que la messe soit
dite, parce que s’ils s’abstiennent du travail de la terre tout le
jour, «il y a apparence de superstition».
3. 2 mai 1679. Visite de l’église d’Issime. En cette occasion, le notaire qui dresse le procès- verbal de la visite est aussi pressé que
l’évêque et se limite à la liste des décrets:……a ordonné être fai
tun confessional…… a ordonné de raccomoder l’église….. de
mettre un crucifix doré sur le maître-autel dans six mois…. A ordonné à tous paroissiens de faire tous les dimanches le pain béni,
et chacun à son tour…..
Quelques années plus tard, en 1683, la population d’Issimene se
contente pas de raccomoder l’église, mais décide de la reconstruire presque à neuf, et en 1698 de peindre la façade.
2ÉME
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Sources – Archives Diocésaines
A U G U S T A
La Cappella di San Giuseppe del Preit
JOLANDA STÉVENIN
a devozione a San Giuseppe ha avuto un forte incremento nella seconda metà del secolo XIX, per
opera del Papa Beato Pio IX che proclamò San
Giuseppe Patrono Universale della Chiesa.
Forse per questa ragione storica è abbastanza
raro trovare delle cappelle dedicate al santo sposo di Maria
Vergine prima di tale secolo.
La cappella del Preit, intitolata a San Giuseppe e risalente al
XVII secolo, rappresenta dunque una sorprendente eccezione.
La suddetta cappella è legata ad un lascito testamentario del 23
maggio 1656 ad opera di Jacques Laba di Issime. Nell’atto il notaio rileva che il testatore dispone che si costruisca, a due anni
dalla sua morte, “une chapelle sous le vocable de Saint Joseph et
de Saint Roch, près du rascard du dit testateur, du côté du grand
chemin, munie d’un tableau convenable, à Gosser Herp”.
La cappella, valutata duecento scudi di Aosta, dovrà essere
corredata degli ornamenti e dei paramenti necessari al culto, con la prescrizione di tre messe annue perpetue, rispettivamente il 19 marzo, festa di San Giuseppe, il 15 agosto, festa dell’Assunzione di Maria, e il 16 agosto, festa di Saint
Roch, retribuite un quarto di ducato ciascuna. Il lascito di cui
sopra è imposto sul valore di un appezzamento denominato
“Valeillasse1 d’environ quatre quartanées par ses confins”2.
La cappella, denominata chapelle de Labaz, è oggetto di attenzione in occasione delle visite pastorali del 14 agosto 1693,
14 maggio 1700 e 9 giugno 1703: nel verbale di visita si osserva che la cappella è ben costruita e provvista del corredo
essenziale exepté la pierre sacrée.
In particolare il rapporto del 9 giugno 1703 riporta quanto segue: “a esté enjoint de pourveoir d’une pierre sacrée, à peine
d’interdit de la dite chapelle”.
Ma, a quanto pare, nessuno provvede alla dotazione della
pierre sacrée tanto che, nel corso della visita del 25 luglio
1713, è specificato che: “la chapelle, assez bien bastie est interdite dès plusieurs années”.
Dopo alcuni decenni di incuria, il 13 gennaio 1739, tale Joseph de feu Jacques de Barthélemy Ronc di Issime si impegna a far celebrare alla cappella del Preit una messa annuale
il 19 marzo, festa di San Giuseppe, al prezzo d’une livre da
versare al celebrante: detto legato è imposto su “une quartanée de pré sis près de la dite chapelle, lieu dit Gassers Herp”3.
L
Livre de memoire des legs des chapelles,
par le Curé Jean Ange Roncoz – Anneé 1785
Nel libro in oggetto il parroco Roncoz cita, tra gli altri, l’antico legato di fondazione della cappella del Preit e rileva che la
1
2
3
4
La cappella del Preit sull’antico percorso della Vallesa,
in una vecchia cartolina.
proprietà del fondatore, signor Jacques Labaz, in località Vallaillasse è passata in eredità ai fratelli Joseph e Jacques, figli
del fu Panthaléon Ronc, detto Clos ´4.
Oltre alla celebrazione delle tre messe previste nel legato del
1656, i suddetti sono obbligati a offrire a turno il pane benedetto e una libbra di olio.
In un memoriale del 1786 il parroco Jean Ange Roncoz torna
ad occuparsi della cappella del Preit che fa risalire al 1667:
questa infatti è la data incisa sulla trave maestra; se si tratta
della data di costruzione si può dedurre che il testatore Jac-
D’Varalljatzi, con questo toponimo, fino al XVII secolo, si indicava l’attuale villaggio di Tunterentsch (Tontinel) ed il territorio circostante. Attualmente indica una porzione di prato lungo il torrente Lys, sotto l’ex Albergo Mont-Nery, in realtà era
esteso a tutto l’appezzamento compreso fra il Lys e l’antica mulattiera della Valle, dove oggi corre la strada regionale e dove
sorge l’ex Mont-Nery.
A.N.A., Fonds Donnas, volume 237, Jean Bioley, notaire.
A.P.I., notaire Jean Jacques Alby.
Da cui deriva il toponimo dato al tratto dell’antica mulattiera, che risaliva la Valle del Lys, nei pressi del villaggio di Preit,
‘Cloasch Gassi’ Mulattiera di Clos.
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A U G U S T A
Il villaggio di Preit, la cappella
di San Giuseppe al centro,
e a sinistra il tratto
dell’antica mulattiera
della Vallesa, Cloasch Gassi
‘Mulattiera di Clos’.
Di fronte alla cappella,
più in basso
verso il torrente Lys,
dove oggi sorge una villetta,
si trovava il cimitero della
terribile peste del 1630.
ques Laba sia morto due
anni prima, cioè nel 1665.
Il parroco osserva che nel
1786 la cappella del Preit dispone di una dote di cent livres, legato di Jean Joseph
Ronc, zio dei fratelli Joseph e
Jacques di cui sopra. La cappella è dotata di tutti i paramenti ed è sprovvista d’indulgenze. Nessuno si occupa della sua conservazione, eccezion
fatta per i fratelli Ronc che detengono un capitale di deux cents
livres. I suddetti signori tuttavia si rifiutano di provvedere alla
manutenzione della cappella, limitandosi a farvi celebrare una
messa all’anno. In particolare essi trascurano le prescrizioni
del legato in quanto i documenti sono andati smarriti e, a loro
dire, “on n’a pas encore trouvé la fondation de la ditte chapelle”.
I fratelli Ronc fungono da procuratori della cappella del Preit.
Il parroco vi celebra una messa all’anno senza uffizi e percepisce una retribuzione di vingt sols.
Dodici anni dopo, l’11 ottobre 1798, i fratelli Joseph e Jacques
Ronc sono citati in giudizio dalla corte episcopale di Aosta
perché considerati inadempienti circa il legato del fu Jacques
Laba, redatto nel 1656, documento che prescriveva la celebrazione di tre messe annuali.
Dopo questa citazione, i fratelli Ronc devono aver provveduto a quanto era stato loro ingiunto, infatti dai registri dei legati
delle varie cappelle risulta, per ciò che attiene al Preit, che vi
si celebrano annualmente tre messe, e si legge espressamente
les trois messes ont été toujours acquittées par le passé5.
Cahier de notices sur les divers legs, par Grat Vesan
Il parroco di Issime, reverendo Grat Vesan, nel suo cahier del
1915 traccia una breve storia delle varie cappelle della sua
parrocchia. A proposito della cappella in oggetto scrive:
“Cette chapelle est chapelle privée, présentement encore; elle ne
dépend pas de la Fabrique Paroissiale mais appartient aux familles Linty Louis, notaire, et Goyet Jean, docteur, frères et soeurs,
Trois messes alternativement. Rétribution £ 1,20 chacune.
Interdite pendant 14 ans, restaurée assez bien en 1909.
Depuis cette année on continue à célébrer les messes, les personnes tenues à faire célébrer les messes offrent aussi le déjeuner au célébrant. On les célèbre à n’importe quelle date, de préférence en mars et en novembre”.
Nel 1917 le messe celebrate si riducono a due. Il vescovo di
Aosta approva la loro riduzione di numero, su espressa ri5
chiesta del parroco Vesan, il 2 giugno 1917. Al restauro del
1909 segue un altro importante restauro nel 1976, infine, negli anni scorsi, la cappella è rimessa a nuovo. Chi era Jacques
Laba che ha legato il suo nome alla cappella del Preit?
Il notaio lo definisce semplicemente commendable, trattandosi dell’autore del beneficio.
Il cognome Laba, o Labbaz, (l’abate), è diffuso nel territorio
comunale di Issime dove si estingue nel XX secolo. A Gaby
detto cognome è legato alla frazione di Tsèn-dè-Labòa, vale
a dire Chez les Laba. Nel dotare il villaggio del Preit di una
cappella, Jacques Laba ha lasciato un segno tangibile della
sua religiosità. Per la realizzazione del suo proposito egli ha
offerto il reddito derivante da una sua proprietà, ed ha impegnato i suoi eredi a continuare la sua opera.
Dopo tre secoli e mezzo la deliziosa cappella di Saint Joseph
al Preit si staglia ancora, tra il verde dei prati e l’azzurro del
cielo, con la sua facciata bianca tinteggiata di fresco, adornata
da cornicioni, nicchie e una croce di Missione risalente all’anno 1914, mentre il rustico portoncino è sovrastato da quest’invocazione: Saint Joseph -Bettit vür ündsch.
Dal lontano settecento, l’interno è ornato di un altare barocco, in legno dorato e policromo, con colonnine tortili, candelabri, carte-gloria, crocifisso e una tela, sotto cornice dorata,
raffigurante il patrono San Giuseppe.
Le case, antiche e nuove, del Preit fanno corona alla bianca
cappelletta, quasi volessero ad un tempo proteggerla e riceverne protezione. La cappella del Preit, che attualmente non
sorge più sul grand chemin come alla sua origine, ci ricorda il
senso del sacro e del trascendente che ha sorretto e guidato
la vita di quanti ci hanno preceduti. Nel coniugare il lavoro quotidiano con la pratica della preghiera comunitaria, essi hanno
voluto lasciare un segno preciso della loro identità culturale.
P.S. I dati d’archivio qui sopra riportati mi sono stati forniti, a
suo tempo, dal compianto professore Orfeo Zanolli, eminente
storico e ricercatore a cui va il mio riconoscente ricordo.
A.P.I. Chapelles.
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A U G U S T A
D liebò chénn tin als tue
was ti-mò-ne séege
‘I bravi bambini fanno quello che gli si dice’
MARCO ANGSTER
hi conosca un po’ il tedesco e abbia ascoltato
con attenzione la parlata di Gressoney, si è di
certo accorto di quante somiglianze si nascondano dietro a peculiarità fonetiche che confondono superficialmente l’orecchio. I pronomi
personali, i numeri, molti nomi, aggettivi e verbi della parlata di Gressoney si trovano, a volte quasi identici, nel tedesco parlato in Germania.
Tuttavia, a fronte di queste somiglianze, si riscontrano delle differenze che rendono oscuro il senso delle frasi del
dialetto di Gressoney a chi pure conosca il tedesco. Tra
gli elementi che rendono il dialetto particolarmente diverso dal tedesco c’è l’uso frequentissimo del verbo tue a
costruire forme composte (più propriamente dette perifrastiche) dove il tedesco utilizzerebbe forme verbali semplici. Si tratta forse di un “errore” dei parlanti dialettofoni,
che tradizionalmente contrappongono il proprio titsch al
guet titsch, ‘buon tedesco’, il tedesco letterario? Ovvia-
C
mente no, è solo una diversa strategia messa in atto nella
lingua per esprimere i tempi verbali, analoga alla possibilità, in francese, di esprimere il futuro (pur con alcune differenze di significato) con una forma semplice e con una
perifrastica: je mangerai può essere spesso sostituito da
je vais manger per dire ‘mangerò’.
Questa possibilità di sostituire forme perifrastiche a forme coniugate semplici è ricorrente nelle lingue di tutto il
mondo ed è uno di quei processi che a vari livelli nella lingua vanno a modificare le strutture grammaticali esistenti con l’utilizzo di nuovi mezzi ricavati dal lessico; ciascuno di questi processi è detto grammaticalizzazione e vede
appunto una parola con un certo significato lessicale preciso perderlo progressivamente in certi contesti e diventare un elemento puramente grammaticale. Un tipico
esempio di cui è ancora riconoscibile la fonte originaria è
quello della formazione degli avverbi in italiano: si ha all’inizio il latino sincera mente, ‘con mente sincera’, e all’altro capo del processo si ha l’italiano sinceramente, che significa ‘in modo sincero’. La
parola latina mente, in costruzione con un aggettivo, perde
progressivamente la sua indipendenza di parola e il suo significato si trasforma in ‘in
modo...’ oppure ‘in maniera...’;
ciò rende possibile la formazione di nuovi avverbi come
bruscamente e velocemente,
che non significano certo ‘con
mente brusca’ o ‘con mente
veloce’, ma ‘in maniera brusca’
e ‘in modo veloce’.
Quanto al sistema verbale, oltre al caso già citato del francese, si potrebbero fare molti
Gressoney-Saint-Jean.
Una targa bilingue
tedesco-italiano
del 1868, a lato della
chiesa parrocchiale,
ricorda un’alluvione
disastrosa del torrente Lys.
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A U G U S T A
esempi con un’infinità di verbi e un’infinità di lingue di
ogni parte del mondo, ma, limitandosi al verbo ‘fare’, si
può citare il coreano, dove esso è usato normalmente per
coniugare verbi provenienti dal lessico del cinese o del
giapponese, lingue che hanno avuto e hanno su questa lingua una forte influenza culturale. Neppure nelle lingue
d’Europa l’uso del verbo ‘fare’ come sostegno alla coniugazione dei verbi è sconosciuto; il dialetto di Gressoney
non è certo il solo a presentare questa costruzione: tutte
le maggiori lingue del gruppo germanico la possiedono e
la sfruttano soprattutto nelle varietà orali e colloquiali per
una serie di funzioni disparate. Alcune di queste funzioni,
tra l’altro, non sono affatto limitate a usi linguistici colloquiali o dialettali, ma sono a pieno titolo parte della grammatica della lingua scritta. Ad esempio in inglese il verbo
do, ‘fare’, è usato, secondo la norma grammaticale, per produrre la forma negativa e interrogativa, ma il suo uso alla
forma attiva è ammesso in particolari contesti: abbiamo
infatti I don’t speak Italian, ‘non parlo italiano’, do you speak
English?, ‘parli inglese?’ ma pure I do speak Italian ‘PARLO italiano’ accanto a I speak Italian ‘parlo italiano’ quando si intende enfatizzare il fatto che si è in grado di parlare italiano. Ugualmente grammaticali sono le forme del
verbo tun in tedesco e doen in olandese quando segnalano che l’argomento di cui si sta parlando è l’azione espressa dal verbo all’infinito: lesen tut sie gerne, ‘quanto a leggere, lo fa volentieri’, o in olandese: zingen doet hij morgen, ‘quanto a cantare, lo fa domani’, dove lesen e zingen
sono verbi all’infinito. Qualcosa di simile accade anche in
italiano in una frase come Luca, mangiare mangia.
Le varietà colloquiali, e ancor di più i dialetti dei paesi di lingua tedesca, olandese e inglese sono però ancor più ricchi
di usi perifrastici con il verbo ‘fare’ e questi usi si avvicinano maggiormente a quelli che si possono osservare nel titsch di Gressoney. Senza entrare nello specifico di questi usi
basti sapere che sono tutti caratterizzati dall’uso di forme
coniugate del verbo ‘fare’ che sostiene, regge un altro verbo all’infinito. Si faccia, però, attenzione al fatto che il verbo ‘fare’ non ha in alcun modo, in questi usi, il significato
lessicale suo proprio di ‘compiere, portare a termine’, né
forma frasi di significato analogo a costruzioni strutturalmente simili presenti in italiano (dette forme causative)
come faccio comprare il pane a Giorgio: il verbo ‘fare’ è totalmente privo di ogni sfumatura lessicale perché ha assunto una funzione grammaticale particolare, è divenuto un
ausiliare tanto quanto il verbo ‘avere’ in italiano e in tedesco, o il verbo aller, ‘andare’, nell’esempio in francese riportato più sopra. In particolare, in titsch, una domanda
come wéttégs wéerche tut tue Mario?, quindi, significa semplicemente ‘che lavoro fa Mario?’ e non ‘che lavoro fa fare...’.
Ciò che distingue gli usi del verbo ‘fare’ in tedesco da quelli in titsch non è né la struttura della costruzione, né le forme cui essa si affianca per significato e che in alcuni casi
sostituisce; la differenza fondamentale sta nella frequenza d’uso delle forme perifrastiche con verbo principale all’infinito rispetto a quelle dove il verbo principale è direttamente coniugato: le forme perifrastiche in titsch dominano largamente nell’uso.
Approfondendo i contesti in cui tue è usato per sostenere
la coniugazione dei verbi, si può vedere che le forme cui
la perifrasi si sostituisce sono quelle dell’indicativo presente, dell’imperativo e del congiuntivo presente e imperfetto; tra questi tempi solo per il congiuntivo imperfetto
(in misura minore, in realtà anche per il congiuntivo presente) la forma con tue è ormai l’unica possibile essendo
pressoché scomparse le forme di congiuntivo imperfetto
anche in seguito alla perdita dell’indicativo imperfetto, peraltro in tutta l’area dialettale tedesca meridionale. Per il
congiuntivo imperfetto rimangono soltanto le forme dei
verbi ‘essere’ e ‘avere’, dei verbi modali (cioè verbi come
‘dovere, volere, potere’) e tue, appunto: anche da questo
punto di vista ‘fare’ è entrato nella stretta cerchia dei verbi ‘grammaticali’.
Per l’indicativo presente e l’imperativo, invece, c’è ancora
possibilità di avere delle forme coniugate, in particolare
se si usano certi verbi di uso frequente come goa, ‘andare’, chéeme, ‘venire’, gä, ‘dare’, gé, ‘prendere’, verbi che negli studi dialettologici tedeschi sono definiti kurzformige
Verben, verbi di forma corta.
Le forme verbali che non tollerano tue come ausiliare sono
quelle di per sé perifrastiche, cioè il passato prossimo (più
propriamente detto Perfekt), formato da ‘avere’ o ‘essere’
e participio passato, e tutte le costruzioni con i già citati
verbi modali.
Si potrebbe continuare ancora a lungo precisando e approfondendo i contesti d’uso, considerando i verbi più o
meno affini alla forma perifrastica, sottolineando somiglianze e divergenze del titsch rispetto al tedesco letterario o parlato in Germania e ai suoi dialetti, o prendendo in
considerazione altre interessanti caratteristiche della
grammatica di questa parlata montana. Ciò che preme non
è però tanto comunicare le singole particolarità di una parlata dialettale in crisi, come peraltro sono tutte le varietà
dialettali di una certa entità nel nostro Paese e in generale in Europa. Ciò che è forse importante notare, e che forse finora è rimasto nascosto tra le righe, è che il titsch,
come qualunque dialetto, è un sistema linguistico coerente, espressivo e vivo e non ha nulla da invidiare in questo a lingue come l’italiano e il tedesco, almeno nelle loro
varietà orali (è ovvio che la lingua scritta ha possibilità lessicali e espressive maggiori, ma è anche un sistema più
refrattario a cambiamenti). La stessa strategia delle forme
perifrastiche non è, come già si è detto, un errore, né un
impoverimento della lingua perché infatti, se pure sono
cambiate le forme, le distinzioni nel sistema verbale sono
le stesse, dunque sono conser vate anche le possibilità
espressive. Inoltre, benché non siano state qui esemplificate, esistono delle innovazioni del titsch che risultano di
grande interesse sia perché assenti in tedesco, sia perché
sono strategie strutturalmente ibride e di difficile interpretazione linguistica.
Le lingue (cioè i dialetti) vivono nell’uso e non nelle grammatiche: senza l’uso, senza la continua sfida quotidiana
della comunicazione non svilupperebbero mai tali stupefacenti caratteristiche; studiare, descrivere questi multiformi sistemi deve essere un modo per capirli e per conservare una testimonianza della loro vitalità. In questo senso il lavoro del linguista non è quello di costruire norme
grammaticali, ma di esplorare le diverse possibilità dei sistemi linguistici.
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A U G U S T A
Joari hinner im kantunh
Tempi addietro nel villaggio
IMELDA RONCO HANTSCH
A schupputu housanha, all z’réndschu, woa is ischt gsinh müdlich,
um nöit anandre bürren d’sunnu; an tschappulu ol nuan as oratweri, di tréngji das het dinut wéilu voart as poar kantunhi, dan burnil
ol dan brunne um gian z’brouchwasser, d’weschi, dan uave, dan
gmeine hof, d’gmeinuschéidi, as koarlji woa ellji séin kannhen schéiden um nöit zarlécken z’vill matti; mu het mussun gaumen z’gut um
widerzin gvüter vür z’via. Widermentsch het kheen dschéin grubu,
z’kurtil, z’wittgmachi ol da wittscheerm.
Diverse case tutte in fila, dove era possibile, per non togliere il sole le
une alle altre; una cappella o una piccola edicola, l’abbeveratoio che
serviva anche per più villaggi, la fontana o la sorgente per attingere
acqua potabile, il lavatoio, il forno, il cortile comune e una zona per
spaccarvi la legna per non sprecare troppi prati; bisognava risparmiarli per fare foraggio da dare al bestiame. Ognuno aveva poi la
concimaia, l’orticello e un riparo per la legna da ardere.
Du vascht allu d’fammillji hen kheen chü, nöit villuru, zwienu ol
dröiu zam meischte, lljütschuluru hen ru kheen mia; dé im kantunh hentsch wéilu voart gricht zseeme um machun d’robbu as söiri béssur, nöit mussun sövvil soabnun. Un té z’chlein via, geiss u
schoaf, chalber un gitzi un éttlljigi hen kheen auch z’schwéin, as
poar hénnji um heen as ei zam hous un tan un tan as hoani um
lécken in d’fannu.
A quei tempi, quasi tutte le famiglie avevano le mucche, non tante,
due o tre al massimo, pochi ne possedevano di più; allora nel villaggio facevano talvolta una piccola latteria dove a turno ognuno si faceva il prodotto più fresco, senza dover conservare troppo il latte. Poi
c’era il bestiame minuto, capre e pecore, vitelli e capretti, alcuni avevano pure il maiale, qualche gallina per avere le uova e ogni tanto
un galletto da cucinare.
Mit da nachpere hemmu mussun lugun z’goan d’ackuart un anandre helfen an a manhal: hüten as chinn, lugun am chranghe, zin
as chalb, schouvlun da weg, helfen troan i z’hoei, machun an botte, etwas brinnhe van im Duarf ol nuan anandre machun gséllschaft mit goan z’hénhart ol
z’wacht. In d’nachpurschaft
méchtumu heen wéilu voart
etwas z’see ankwen dar hénnji
das lécken awek, d’geitala das
machun z’vill veers ol dar
hunn das génh wupput: séin
allz lljicki dinnhi, mu soll nöit
chrigen vür das, “D’nachpara
séin z’iest gschlecht”.
Coi vicini bisognava cercare di andare d’accordo e aiutarsi a vicenda in caso di bisogno: custodire un bambino, un ammalato, dare una
mano quando le mucche partorivano, spalare la neve, aiutare a ritirare il fieno, fare una commissione, portare qualcosa dal capoluogo
oppure solo fare compagnia,
andare a trovarli di pomeriggio o di sera per la veglia.
Nel vicinato, però, potrebbero sorgere discussioni a causa delle galline che fanno
l’uovo dove capita, dei ragazzi che fanno troppo chiasso o
del cane che abbaia in continuazione: sono piccole cose,
non bisogna litigare per così
poco. “I vicini sono i parenti
più prossimi” recita un detto.
Wénn d’housanha méchti
schwétzen was dinnhi hettintsch z’zélljen eina un eina, was
lljöit séin passrut in déi ketschi,
was nau fammillji un wassuru
séin gstuarben ous, was chinn
séin gwuarte un was lljöit séin
kannhen zar andru weeld. Im
kantunh het mu gmachut virtag ol trounit ellji zseeme wi
mu wieri gsinh ellji houslljöit,
anandre gschrowe um goan in
d’schul, zar mesch ol um goan
tanzun… Gruassur ol lljickur
z’kantunh ischt gsinh, un ischt
noch, dan uart woa mu leernit
leeben inter d’lljöit.
Il villaggio di Seingle – Zéngji sotto la neve, 20 febbraio 2004.
— 48 —
Se le case potessero parlare
quante cose potrebbero raccontare una ad una. Quanta
gente vi è passata, quante
nuove famiglie e quante si
sono estinte. Quanti bambini
sono nati e quante persone
sono decedute. Nel villaggio
si faceva festa o si era in lutto tutti assieme come si fosse
stati una sola famiglia, ci si
chiamava per andare assieme a scuola, a messa o per
una serata danzante… Più
grande o più piccolo il villaggio era, ed è ancora, il luogo
dove s’impara a vivere con
gli altri.
A U G U S T A
“Facciamo un po’ titsch un po’ waltsch?”
Analisi dei fenomeni di contatto
nella parlata walser di Formazza1
MONICA VALENTI
a valle Formazza è un’enclave walser caratterizzata
da una particolare situazione di plurilinguismo dove
i codici a contatto sono l’italiano, la parlata walser –
il titsch – e il dialetto galloromanzo locale. Nello studio dei contatti linguistici è interessante focalizzare
l’attenzione sull’influenza che l’italiano e il dialetto gallo romanzo hanno sulla parlata walser. Questo caso di contatto considerato rappresenta un esempio paradigmatico della specificità sociolinguistica alpina, una terra di frontiera, al tempo stesso area
arcaica e marginale, rispetto ai centri di pianura, e innovativa,
zona di contatto tra mondo romanzo e germanico.
I primi insediamenti walser in val Formazza sono da attestarsi
intorno alla fine del XII sec. inizio XIII sec. da quest’epoca vi è
stato un contatto secolare tra un dialetto di tipo alemannico alpino con uno o più dialetti romanzi e poi con l’italiano. La Formazza si trovava in una posizione chiave per gli scambi commerciali nord-sud lungo la strada del Gries. Infatti essa era l’ultimo insediamento prima del valico verso la Svizzera. Grazie a
questa posizione ha mantenuto nei secoli stretti contatti con la
madre patria vallesana. Tuttavia con la decadenza del transito
sulla via di comunicazione del Gries e in seguito alla costruzione dei trafori del Gottardo e del Sempione, Formazza è rimasta
isolata dal Vallese. Durante l’ultimo secolo l’avvento dell’industrializzazione ha infine permesso all’italiano di acquistare sempre più prestigio contribuendo al lento abbandono dell’uso della lingua walser.
Il dialetto walser, titsch o Pummàtter-titsch (Bacher, 1995:55) di
Formazza appartiene alla famiglia linguistica dell’alto alemanno
o alemanno meridionale che a sua volta discende dall’alto tedesco antico. Una delle caratteristiche più importanti di queste parlate è il carattere conservativo. Questo ha permesso di mante-
L
nere alcuni tratti ormai scomparsi dal tedesco odierno
(Russ,1990: 364).
Fino alla prima metà del XX secolo il rapporto del dialetto walser
con l’italiano è stato di diglossia2, ovvero il caso in cui si abbia una
compresenza di diverse lingue, di solito due, usate dalla comunità
con differenti funzioni. L’italiano era raramente utilizzato se non
per casi ufficiali o per rapporti con il mondo romanzo del fondovalle. L’avvento dell’obbligo scolastico, le migliorie dei mezzi di comunicazione hanno portato a dei notevoli cambiamenti. Attualmente la situazione del titsch della Formazza è piuttosto critica: il
suo utilizzo è sempre più ridotto3 e si ha un esiguo numero di parlanti competenti. L’italiano, invece, è diventato il codice preferenziale di comunicazione contribuendo alla progressiva marginalizzazione della parlata walser.
A grandi linee potremmo pertanto dividere gli abitanti della valle
in 3 gruppi a seconda delle competenze linguistiche 4 del titsch. La
distinzione principale si ha tra i parlanti e i non parlanti titsch. Inoltre ci sono i cosiddetti parlanti ‘passivi’ ovvero il caso in cui il soggetto comprende il titsch ma non ha le capacità per potersi esprimere con tale codice. Questo è il caso di K.. L’informante riesce a
comprendere e a rispondere alle domande dei parlanti titsch ma
preferisce usare sempre l’italiano (1):
(1)
1. K.: ciao
2. A.: ciao K.
3. K.: il M.?
4. A.: wê gets där?
5. K.: bene
6. A.: zelltscht-nisch nit titsch
7. K.: e, non riesco
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
‘ciao’
‘ciao K.’
‘il M.?’
‘come sta?’
‘bene’
‘non parli titsch’
‘e non riesco’
La tabella qui sotto riportata (Dal Negro, 2004) con l’aggiunta dei dati concernenti il 2002 e il 2006 forniti dallo sportello linguistico della val Formazza5 ci chiarisce in maniera piuttosto chiara l’evoluzione linguistica nell’ultimo secolo della valle: i parlanti attivi stanno diminuendo drasticamente e i parlanti passivi e non parlanti stanno aumentando.
Anno
Competenti attivi
Competenti passivi
Non parlanti
1900
489
0
26
1975
314
57
137
1981
280
60
175
1994
193
52
189
2002
191
46
236
2006
156
63
221
1. Il seguente articolo è una riduzione della mia tesi di laurea in linguistica generale discussa nell’anno accademico 2004/2005 dal titolo “Facciamo un po’ titsch e un po’ waltsch?”, Analisi dei fenomeni di contatto nella parlata walser di Formazza. Università del Piemonte Orientale “Amedeo Avogadro”, facoltà di lettere e filosofia, corso di laurea in lingue e letterature straniere (vecchio ordinamento). Relatore: Silvia Dal Negro. Correlatore: Donatella Mazza.
2. Cfr. Berruto, 2001.
3. Con ‘uso ridotto’ s’intenderanno tutta una serie di atteggiamenti linguistici e di comportamenti diversi ai quali corrispondono manifestazioni linguistiche tra loro differenti (Dal Negro, 2004).
4. Cfr. Berruto, 2001.
5. Si ringrazia per i dati del 2006 in particolare Anna Maria Bacher.
— 49 —
A U G U S T A
(2)6 P. [..], êscht t telewisiung (For_Ro12B)
è la televisione’
(3) A.: sikkè dinä suocero” (For_An1B)
‘sicché tuo suocero’
La commutazione invece, rappresenta piuttosto un fenomeno
transitorio che alterna delle parti del discorso ampie in due differenti codici 7.
(4) E.: un z Sepsch Andresch Trini het mi trägä, ... che fatica
(For_Ro1A)
‘e da Beppe mi ha portato Andresch,…che fatica’
Per poter analizzare i principali fenomeni di contatto8 si è deciso di
distinguerli lungo un continuum a seconda del diverso grado di integrazione e al maggiore numero di occorrenze all’interno del corpus dei testi. Aumentando il livello di inserimento l’elemento considerato diventa sempre più assimilabile alla definizione di prestito.
Le case tipiche della Val Formazza.
L’analisi dei fenomeni di contatto proposta in questa ricerca è
stata svolta su un corpus particolarmente interessante. Esso fa
parte dell’archivio sonoro realizzato da Silvia Dal Negro all’interno di un progetto linguistico finanziato dalla Regione Piemonte, che ha visto impegnate le comunità di Formazza e Rimella tra il 2000 e il 2002. Il progetto, di cui si sono occupati in
prima persona gli abitanti della valle Formazza, ha permesso la
realizzazione di un archivio sonoro in cui sono state raccolte trenta ore di parlato, due terzi delle quali sono state trascritte. La
maggior parte delle trascrizioni sono disponibili su file di testo
e archiviate in CDrom (Dal Negro, 2006). L’analisi verte su 24
di queste registrazioni con una durata totale di 12 ore analizzate. Gli informanti presi in considerazione sono 37, 33 dei quali
parlano titsch, mentre quattro degli informanti sono competenti
passivi. L’età dei parlanti varia dai 40 ai 90 anni.
Le registrazioni sono avvenute in un clima familiare anche se i
soggetti presi in considerazione si sono sforzati di parlare il più
possibile titsch. Questo fattore rende ancora più interessante lo
studio dei fenomeni di contatto perché nonostante l’impegno del
parlante, le interferenze tra una lingua e l’altra rimangono ben
salde al patrimonio del singolo. Inoltre le registrazioni sono state eseguite da soggetti interni alla comunità. Questo ha creato
una situazione completamente neutra, dal punto di vista delle
eventuali influenze che un ipotetico intervistatore esterno alla
comunità e non parlante titsch avrebbe potuto provocare.
L’analisi empirica è stata realizzata in due fasi distinte. La prima
ha voluto quantificare l’apporto straniero romanzo nel discorso
titsch senza effettuare alcuna distinzione riguardo ai fenomeni
di contatto. La presenza di elementi stranieri sulle 125.000 parole che costituiscono il corpus di analisi è piuttosto esigua, intorno al 4% (4600 parole). In questa fase si è utilizzato un criterio che fosse il più oggettivo possibile conteggiando le parole
grafiche di origine straniera, per cui, ad esempio, anche il frammento art.+nome è stato conteggiato come due parole.
La seconda fase dell’analisi empirica invece ha cercato invece di effettuare alcune considerazioni sulla base delle principali realizzazioni dei fenomeni di contatto: il prestito e la commutazione di codice.
Il prestito può essere definito come quell’elemento estraneo o
allogeno che s’integra a livello linguistico e sociale nel sistema
della lingua ricevente.
(5)
1. C.: [..] weischt, trentatrè un trentatrè, un dö ês kriwut un dö
set-s : “e, non li fanno” äs het mêsä il barattolo chöifä
2. A.: êch öw
3. C.: il barattolo
4. A.: mm
5. C.: e! êch hä-nä öw kchöift dö, der barattolo (For_An1A)
1. C.: sai, trentatré e trentatré, e sono arrivati e hanno detto: ‘e
non li fanno’ e hanno dovuto comprare il barattolo
2. A.: e o..
3. C.: il barattolo
4. A.: mm..
5. C.: e! l’ho comprato anch’io il barattolo
Questo esempio rappresenta perfettamente il passaggio lungo
quella linea immaginaria (il continuum) che collega il prestito con
la commutazione di codice. In questo caso il parlante utilizza per
ben due volte la parola ‘barattolo’ preceduta dall’articolo italiano
‘il’. Alla terza occorrenza il termine è preceduto dall’articolo titsch. ‘Il barattolo’ passa da essere elemento transitorio come può
essere considerato ‘il barattolo’ fino ad un inserimento nel sistema con il termine italiano preceduto dall’articolo titsch.
Per poter analizzare la vicinanza o meno degli elementi analizzati ai due estremi del continuum ho considerato come elemento decisivo la frequenza d’uso. Avendo a che fare con un corpus
di analisi particolarmente ampio ho supposto come quegli elementi che compaiono più frequentemente, con un più alto numero di occorrenze, coinvolgendo un più alto numero di parlanti
possano essere posti più vicino al concetto di prestito quindi più
integrati invece per quegli elementi più occasionali si tratterà di
commutazione di codice.
In particolare l’analisi si è concentrata su quegli elementi che appaiono singolarmente più frequentemente nel corpus analizzato: i
singoli sostantivi romanzi (6), i connettivi (7), i verbi (8), gli aggettivi (9), le preposizioni o gli articoli seguiti da dei nomi (10-11).
(6) G.: hetti lêbär schpaghetti, paschta (For_Ad1B)
‘preferirei spaghetti, pasta’
(7) G.: proppi göts! (For_Ro11A)
‘proprio buono’
(8) C.: schi hen änandrä nit suppurtêrt, schi hen nit änandrä suppurtêrt, difatti (For_An1B)
‘non lo sopportava, non lo sopportava difatti..’
6. Indicheremo per ogni esempio un codice che si riferisce alla registrazione dalla quale è stata estratto l’esempio, per poter visualizzare tutta la registrazione con audio cfr. Dal Negro, 2006.
7. Nonostante la letteratura sull’argomento sia ampia continua a essere poco chiara in alcuni casi la linea di distinzione tra alcune manifestazioni del contatto.
8. Cfr. Berruto, 2005; Thomason, 2001; Weinreich, 1974, Gusmani, 1986.
— 50 —
A U G U S T A
(9) J.: weischt dü blibscht äso kchurjus, fägä“ (For_An1A)
‚sai tu è rimasto curioso
ênna,…”(For_Ro11A)
‘meglio una casa con pietra e mattoni,
(10) G.: “invece mêr het s kfallä in officina ga wärchu, ..”
(For_Ro11B)
‚invece mi piaceva lavorare in officina’
(17) E.:…un der papà het kset nei, är wellä.. das wellä är nit
(For_Ro1A)
‘il papà ha detto di no, lui vuole..quello non lo vuole’
(11) B.: dana bên-i dö kgangä ga … ga machu gli esami fa …
(For_Ro9A)
‘poi sono andata..a fare gli esami di ..’
I connettivi e i sostantivi sono uno dei casi più interessanti data
la loro maggiore incidenza all’interno dei testi e il coinvolgimento
della maggior parte dei parlanti nell’utilizzare queste forme romanze.
I connettivi romanzi sono il 18% di tutti i fenomeni di contatto riscontrati9. Oltre a essere la classe quantitativamente più numerosa è anche quella dove un ristretto numero di lemmi si presenta
più frequentemente. Questo indica quanto questi elementi siano
integrati nel sistema del titsch. La libertà morfosintattica dei connettivi sembra d’altra parte facilitarne il passaggio da una lingua
all’altra (Berruto, 2001). Inoltre vi è un altro importante risultato
che conferma l’ipotesi che i connettivi romanzi siano particolarmente integrati nel sistema della parlata walser: gli elementi considerati compaiono nella parlata di 33 informanti sui 37 considerati, di cui 4 parlanti passivi. Tutti i competenti attivi hanno almeno
una volta utilizzato uno dei connettivi romanzi. Questo dato indica
quanto il fenomeno dei connettivi di contatto sia ampio e diffuso.
Trattandosi di un fenomeno che coinvolge la totalità dei parlanti
potremmo supporre come siano degli elementi considerati parte
del sistema del titsch. È interessante accennare brevemente alla
consapevolezza che hanno i parlanti nell’utilizzare questi elementi. Se consideriamo il caso di propi ‘proprio’ e njank ‘neanche’, possiamo dire che per il parlante non sono sentiti come elementi estranei al titsch10. Si nota come il codice di provenienza di questi due
elementi, cioè il dialetto romanzo locale, l’ossolano, renda probabilmente la sua struttura formale meno estranea al parlante. Questo ne facilita l’utilizzo anche in contesti spontanei o in casi in cui
l’informante si sforzi in minima parte di usare il codice del titsch.
(18) C.: der lupo wol, aber la lince nêt“ (For_An1B)
‘il lupo sì, ma la lince no’
Alcuni termini delle aree lessicali della famiglia o del cibo, costituiscono degli elementi particolarmente inseriti nel sistema, vista la frequenza e la quantità dei parlanti coinvolti. L’utilizzo di
prestiti romanzi per indicare termini non necessariamente moderni, ma che appartengono a campi semantici piuttosto basilari, indica una certa decadenza linguistica e conferma le gerarchie
di prestito delle categorie lessicali elaborate da Weinreich (1974).
All’inizio di questa ricerca, vista la particolare situazione di decadenza del titsch della Formazza, era prevedibile un alto numero
di elementi italiani o più in generale romanzi all’interno della parlata walser, al contrario la presenza di questi elementi è piuttosto esigua intorno al 4%. Questo risultato conferma l’ipotesi formulata da Dal Negro (2004) secondo la quale al processo di abbandono progressivo del dialetto minoritario si opponga una certa tenacità formale. Nonostante l’italiano nell’ultimo secolo sia
diventato il codice utilizzato nella maggior parte dei domini ufficiali quest’influenza si manifesta soprattutto nel numero di competenti passivi e non parlanti titsch mentre i parlanti titsch conservano una certa correttezza formale. Inoltre ho cercato di elaborare un possibile metodo di analisi per i fenomeni di contatto
riscontrati (4%). Questa parte ha permesso di individuare un continuum di elementi estranei più o meno inseriti nel sistema del
titsch della Formazza considerando le occorrenze, la quantità di
parlati coinvolti e il livello d’integrazione. Sono stati individuati
elementi più estemporanei, con poche occorrenze e altri più utilizzati, presenti nella parlata della maggior parte degli informanti
e meglio definibili con il termine di prestito.
(12) C.: “ja, proppi göts kafè” (For_An1B)
‘sì, proprio buono il caffè’
(13) P..: sì, sì ja njanku.., (For_Ro12B)
‚sì, sì, neanche ...’
Per quanto riguarda i sostantivi è stato rilevato come il 18% delle parole straniere siano costituite da singoli sostantivi.
(14) A.: un … un ris turta têd-är niä ässä ? (For_Ro11A)
‘non hai mangiato la torta di riso?’
Essi sono stati suddivisi in 25 aree lessicali per studiarne la distribuzione semantica e le possibili motivazioni e necessità che
hanno prodotto questa percentuale11. L’area lessicale del cibo
(15) presenta una maggiore occorrenza per una ristretta gamma di lemmi. A seguire in ordine di occorrenze troviamo il gruppo degli strumenti tecnici (16), della famiglia (17), dell’ambiente naturalistico (18).
(15) E. schêr fêri paschtaschütta
R.: paschtaschütta na mêt...mm (For_1A)
‘un po’ di pastasciutta’
‘pastasciutta con..’
(16) M.R.: ês bessär äs hüs mêt schteinu un matuni
BIBLIOGRAFIA
BACHER, ANGELA, 1995, Bärulussä, il prato più bello dell’orso. Tararà,
Verbania.
BERRUTO, GAETANO, 2001, Fondamenti di sociolinguistica. Laterza,
Roma.
BERRUTO, GAETANO, 2005, “Hochsprache und Dialekt als kritischer
Fall für die Kontaktlinguistik”, in Egger, Eckhard/Schmidt,
Jürgen/Stellmacher, Dieter (Hrsg.), Moderne Dialekte – Neue Dialektologie. Akten des 1. Kongresses der Internationalen Gesellschaft für
Dialektologie des Deutschen (IGDD), Franz Steiner Verlag, Stuttgart,
pp. 87-112.
DAL NEGRO, SILVIA, 2004, The Decay of a language. Peter Lang, Bern.
DAL NEGRO, SILVIA, (a cura di), 2006, Parlare walser in Piemonte, archivio sonoro delle parlate walser. Mercurio, Vercelli.
GUSMANI, ROBERTO, 1986, Saggi sull’interferenza linguistica. Le Lettere, Firenze.
POPLACK/SANKOFF/MILLER, 1988, “The social correlates and linguistic processes of lexical borrowing and assimilation”. In: Linguistics.
Mouton de Gruyter, New York/Berlin: 46-103.
RUSS, CHARLES V.J, 1990, “High Alemannic”. In: Russ, Charles V.J.
(ed.) The dialect of modern german. Routledge, London.
RUSS, CHARLES V.J. (ed.), 1990, The dialect of modern german. Routledge, London.
THOMASON, SARAH G., 2001, Language contact, an introduction. Edinburgh University Press Ltd, Edinburgh.
WEINREICH, URIEL, 1974, Lingue di contatto. Boringhieri, Torino.
9. Ci riferiamo al 4% iniziale.
10. Confrontandosi con i referenti dello sportello linguistico a Formazza si è visto come questi due elementi, soprattutto propi, siano utilizzati
dalla maggior parte dei parlanti senza essere considerati estranei al titsch. Solo attraverso una riflessione metalinguistica il parlante si rende conto dell’origine romanza.
11. Poplack/Sankoff/Miller (1988) effettuano lo stesso tipo di distinzione per aree lessicali per cercare una motivazione per i prestiti lessicali.
— 51 —
A U G U S T A
Gressoney-La-Trinité: Osservatorio
meteorologico di d’Eyola (m 1850 s.l.m.)
WILLY MONTERIN
ei primi mesi della stagione invernale 2005-2006, le precipitazioni nevose sono state scarse, la temperatura estiva si è mantenuta elevata anche verso la fine della stagione ed il regresso dei ghiacciai continua ad essere notevole.
Nelle tabelle comparative vengono riportati i valori delle temperature e delle precipitazioni, degli anni 20052006, l’altezza massima raggiunta dal manto nevoso alle varie quote e le variazioni frontali dei principali ghiacciai del Monte Rosa sui versanti di Gressoney e di Alagna Valsesia.
N
Gennaio
Febbraio
Marzo
Aprile
Maggio
Giugno
Luglio
Agosto
Settembre
Ottobre
Novembre
Dicembre
MEDIE ANNUALI
Gennaio
Febbraio
Marzo
Aprile
Maggio
Giugno
Luglio
Agosto
Settembre
Ottobre
Novembre
Dicembre
TOTALI ANNUALI
2005
2006
-3,2
-6,2
-0,2
2,6
8,3
12,4
13,6
11,9
10,0
6,0
-0,1
-4,6
4,2
-4,9
-3,4
-2,0
3,9
7,6
12,3
15,8
10,7
11,3
7,6
3,0
-1,2
5,0
2005
2006
45,7
10,2
37,2
136,6
77,9
89,9
71,9
133,1
80,0
77,2
10,7
23,9
794,3
17,5
57,4
86,3
92,9
94,5
58,9
135,8
68,1
152,3
56,6
21,6
89,5
931,4
— 52 —
1) TEMPERATURE MEDIE
IN °C ALL’OSSERVATORIO METEOROLOGICO
DI D’EJOLA (M 1850
S.L.M.)
2) PRECIPITAZIONI IN MM.
ALL’OSSERVATORIO METEOROLOGICO DI D’EJOLA (M 1850 S.L.M.)
A U G U S T A
3) PRECIPITAZIONI
NEVOSE IN CM.
ALL’OSSER VATORIO METEOROLOGICO DI D’EJOLA
(M 1850 S.L.M.)
4) PRECIPITAZIONI
NEVOSE IN CM.
ALLA
STAZIONE
PLUVIOMETRICA
ENEL DEL LAGO
GABIET (M 2340
S.L.M.)
Ottobre
Novembre
Dicembre
Gennaio
Febbraio
Marzo
Aprile
Maggio
TOTALI
2004/05
5
89
64
64
18
10
131
0
381
2005/06
16
3
34
36
95
107
35
27
353
Ottobre
Novembre
Dicembre
Gennaio
Febbraio
Marzo
Aprile
Maggio
TOTALI
2004/05
20
98
98
30
18
43
201
18
526
2005/06
44
2
39
75
130
114
50
69
529
Ghiacciaio del Lys,
la bocca glaciale alla fronte, ottobre 2006.
Altezza massima del manto nevoso:
D’Ejola (m 1850 s.l.m.) cm 85 il 17 aprile 2005;
cm 90 il 9 marzo 2006
Gabiet (m 2340 s.l.m.) cm 120 il 17 aprile 2005;
cm 169 il 9 marzo 2006
5) VARIAZIONI ANNUALI DELLE
FRONTI GLACIALI DEI GHIACCIAI
DEL LYS, DI INDREN E DEL PIODE
(VALORI IN METRI).
Ghiacciaio del Lys
(quota della fronte m 2355)
Ghiacciaio di Indren
(quota della fronte m 3089)
Ghiacciaio del Piode
(quota della fronte m 2460)
2005
2006
-34,0
-30,0
-3,0
-25,0
-3,0
-5,0
Ghiacciaio del Lys, settembre 2006.
— 53 —
A U G U S T A
Al scarpi strenci d’la spusa
Le scarpe strette della sposa
VITTORIO BALESTRONI
el 1908 Tensi Italina andando in sposa a
Scalabrini Giacomo, barba Jàcum, da Massiola (erano primi cugini e per questo era stata necessaria ottenere la dispensa vescovile)
aveva comperato ad Omegna le scarpe adatte alla cerimonia. Erano scarpe a forma di stivaletto, alte
appena sopra la caviglia, con a fianco alcuni piccoli bottoni che si allacciavano con un apposito ferretto a forma di
uncino. Nella fretta e nell’eccitazione dell’acquisto Italina
le aveva provate molto superficialmente e, il giorno prima
della cerimonia, si accorse che le andavano strette, impossibile indossarle per più di qualche minuto.
Oddio, che fare? Omegna non era “dietro l’uscio”….
I genitori, Tensi Giovanni e Diaceri Domenica, esaminarono il da farsi e il fratello Tensi Vittorio si offrì di andarle a cambiare.
Considerato il tragitto di andata e ritorno, la cerimonia era
per le 10 del mattino, mamma Domenica, zia Menga, si incaricò di svegliarlo per tempo.
Vittorio, quando la mamma gli disse che era ora, si incamminò con la lanterna. Arrivato in prossimità di Otra
senti i rintocchi del campanile di Forno, un solo tocco,
N
TRADUZIONE NEL DIALETTO DI CAMPELLO
tal 1908 e Tensi Italina l’andeiva spusa a
Scalabrini Giacomo, barba Jàcum da
Maciola (Massiola), ieru prum cusìt e
par vos ag vuleiva la dispensa dal Vescuv.
La spusa l’eiva cumprà al scarpi par la spusalizi a Umugna
(Omegna), ieru scarpi a struvalin aut peina sura la cavigia, cum da part n’a fila ad butugn piciu c’as ganceivu cum
un fer fac a rampin.
Par la présa e la cuntenteza l’Italina l’eiva pruvà al scarpi
malament e al di pruma d’la spusalizi s’ancorg ch’ieru propri strenci e che la pol nuta caminè par al dulur.
Signur, que spudeiva fe? Umugna l’era nuta “dre l’us da
cà”. Al pà e la muma, Tensi Giovanni e Diaceri Domenica,
panseivu par treuve na soluzion e al frel, Tensi Vittorio, al
dis “vag giù mi a cambiè al scarpi”.
La stra da Kampèl a Umugna e andre l’era lunga, al spusalizi l’era par ai des uri d’la matina, e par vos la muma Domenica, zia Menga, la disvogia al Vittorio par temp, che
s’anvià cum la lanterna piza. Rivà prova a Utra (Otra) al
‘N
L’angolo sacro, in un piéllje del Vallone di San Grato.
— 54 —
A U G U S T A
ton…. l’una di notte. Evidentemente sua madre, nella concitazione, si era sbagliata e lo aveva svegliato troppo presto.
Che fare? Ormai non restava proseguire.
Un attimo dopo ebbe la sensazione di udire un soffio e la
lanterna si spense. Toh, pensò, non mi pare che ci sia del
vento e poi le lanterne si spengono solo se è parecchio forte.
L’accende e, fatti pochi passi, si spegne nuovamente. La riaccende e riecco la sensazione di un leggero soffio….. e la lanterna si spegne ancora.
Senti un brivido lungo la schiena, il buio era totale, il silenzio assoluto, in giro non c’era un’anima viva. Quando
gli occhi si abituarono al buio pesto, vede a pochi metri la
cappelletta di Otra e rapidamente si rifugiò sotto il piccolo
porticato…..il cuore batteva così forte che pareva di averlo
in gola. Con le mani tremanti riaccese la lanterna, prese
fiato e dopo qualche minuto si riavviò.
Nulla più successe e alle 3 e mezza era in piazza Salera davanti al negozio del calzolaio chiamato ‘l Piri. Sapendo che
abitava sopra il negozio, fece coraggio, lo svegliò, cambiò le
scarpe e riprese la “via della valle” giungendo a Campello in
tempo per la cerimonia e alla sposa cessa l’ansia dell’attesa.
sent bata iuri sul campanìn da Furn (Forno), “ton”…nimò
un culp…l’era ambòt du nöc. La muma par la puira ch‘l riveiva nuta in temp l’eiva disvagiè tröp prest.
Qua iò da fe? ….l’eiva mei andè avanti. Dopu un mument
al sent un bufùr e la lanterna sa smorza. Toh, al pensa, am
par nuta che ghè ‘l vent e pöi sa smorsa nuta la lanterna
se ‘l vent l’è nuta fort.
Al piza turna la lanterna e dopu un quai pas sa morsa ancura. Che puira, l’era nöc, ‘s muveiva nuta ‘na foia, e gheiva an gir nuta n’anima viva… Quand i söi öc as bituu al
scur, al vog visin la capela da Utra e ad cursa as mot suta
al portic. Al cor al bateiva usi fort c’al sinteiva gnich fin an
gula. Cum al magn ch’ach trimeivu al piza turna la lanterna, al ciàpa fià e s’anviara an fora.
Da Utra in giù va tüt bogn e ai tri bot e mesa l’è an piaza
Salera davanti la butega dal Piri che la steiva sura. As fa
curàc, al disvogia al Piri, al cambia ‘l scarpi e ‘l turma ciapè
la via d’la val e al riva a Kampèl in urari par al sposalizi e
usì a la spusa ac pasa al süst.
IN MEMORIAM
Erwin Monterin
Eusebio Pomati
Er win Monterin: uno dei
fondatori del
Walser Kulturzentrum ed
uno dei membri più attivi.
Tra i suoi principali meriti è
la realizzazione del vocabolario italianotitsch e titschitaliano, essendo egli un perfetto conoscitore dell’idioma di Gressoney e della lingua tedesca.
La toponomastica era il suo
cavallo di battaglia: conosceva i nomi di ogni pascolo, di ogni baita, di ogni
angolo anche sperduto del suo amato paese, fornendo così
materiale prezioso alle ricerche del Bureau Régional Ethnique et Linguistique (BREL) di Aosta.
Ricordiamo inoltre che fu poeta. Ben nove delle sue poesie,
argute e piene della sua filosofia di vita, sono pubblicate in
Orizzonti di poesia, edito a cura del Walser Kulturzentrum.
Ogni anno Erwin si occupava del Calendario Walser.
Questa primavera ci ha lasciato Eusebio Pomati,
socio fedele
dell’Associazione Augusta,
amico discreto
d’Issime, dei
suoi abitanti,
della sua storia e delle sue
tradizioni. Ha
par tecipato
con entusiasmo, in occasione del trecentenario della fabbrica della chiesa parrocchiale, alla
pubblicazione
del volume ricordo e all’allestimento del museo d’arte sacra. Ha raccolto
con passione le antiche cartoline d’Issime ed ha impresso in
numerose immagini, da lui scattate, la vita del paese degli ultimi quarant’anni. Per molte estati ha organizzato i giochi per
i bambini, ed anche la sua ultima estate ha voluto trascorrerla
nel paese che tanto amava. Tutti ricorderanno la sua cordialità, la sua bonarietà ed il piacere di conversare con lui, e, non
incontrandolo più, mentre passeggia per Issime, saremo in
molti a rimpiangerlo.
* 29 marzo 1913 - 15 settembre 2006
* 1926 - 2007
— 55 —
Issime
Dans la conque riante où le Lys argenté
Berce les vieux chalets par ses accords sublimes,
Sous le regard sévère et imposant des cimes,
Mon pays vit heureux dans la sérénité.
J’avais dû le quitter pour un temps assez long,
Vivre loin de son charme et de sa paix sereine,
Mais toujours j’entendais dans mes heures de peine
Les accents solennels des eaux et du bourdon.
J’aspirais au retour, je désirais revoir
Le bulbe du clocher à forme byzantine,
Et malgré les attraits de la beauté marine,
De retrouver ce coin je conservais l’espoir.
Et quand un soir d’hiver je revins sous mon toit
Où coulèrent joyeux les moments de l’enfance,
Je sentis dans mon coeur s’apaiser la souffrance
Et mon désir alors fut de mourir chez moi.
Extrait de “Murmures de la Doire”, Edmond Trenta 1952
— 56 —

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