Cas Clinique N° 16 juin 2009.cdr
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Cas Clinique N° 16 juin 2009.cdr
ANNALES MédiS 16 Octobre 2008 LES ANNALES Les cas cliniques de formation médicale continue des Laboratoires APPAREIL LOCOMOTEUR Editorial Cher confrère, La formation médicale continue proposée par les laboratoires MédiS est un outil de référence pour nos collègues dans leur pratique quotidienne. Nous avons tous dans notre entourage quelqu'un qui souffre chroniquement du dos, si ce n'est nous même. Il faut dire que le mal de dos et plus encore les lombalgies sont extrêmement fréquents. Selon les études, entre 66% et 75% de la population adulte souffre ou souffrira un jour de lombalgie, ce cas clinique illustre cette pathologie et les moyens thérapeutiques nécessaires. Pr Mongi TOUZI Professeur en rhumatologie, médecin de sport Service de rhumatologie, EPS Fattouma Bourguiba, Monastir Données Cliniques Mo n s i e u r N a c e u r B . , 3 8 a n s , professeur de mathématique, vient consulter pour douleur lombaire basse. Cette douleur remonte à une semaine, suite à un long voyage en voiture. La douleur est accentuée par la station débout, les efforts et impulsive à la toux. Quel est votre diagnostic ? 1/ IL s'agit d'un tableau de lombalgie discale commune. En effet, cette lombalgie survient chez un sujet jeune, actif, on trouve un facteur déclanchant : le voyage prolongé, les douleurs sont de type mécanique (c'est à dire déclanchées et aggravées par les efforts, la station débout, le port de charges ou la station assise prolongée et s'améliorent par le repos). Le diagnostic étiologique précis des lombalgies est difficile mais l'impulsivité à la toux, à la défécation ou à l'éternuement est un signe en faveur d'une hernie discale. L'examen clinique évalue l'intensité de la douleur par l'EVA* douleur, recherche une attitude antalgique, une contracture des muscles para- vertébraux, une raideur lombaire par la mesure de la distance doigts-sol et l'indice de Shober. On termine par l'examen neurologique à la recherche d'un trouble sensitif ou moteur et par l'étude des réflexes. Bienvenue sur notre site www.medis.com.tn ANNALES MédiS 16 Octobre 2008 LES ANNALES APPAREIL LOCOMOTEUR 2 / Prescrivez- vous un bilan complémentaire ? Si oui, lequel (justifiez) ? À ce stade, on n'a pas besoin de V.S. ou de bilan radiologique. En effet, les radiographies du rachis lombaire sont demandées quand on suspecte une cause inflammatoire, infectieuse ou secondaire de la lombalgie (lombalgie symptomatique) ou bien dans le cadre de lombalgies communes lorsqu'il y a un échec du traitement médical de première intention, au-delà de deux semaines. Les signes d'alarme (red flags) en faveur d'une lombalgie symptomatique, incitant à prescrire un bilan complémentaire, sont : l'âge inférieur à 20 ans ou supérieur à 50 ans, la présence de fièvre, la présence de signes neurologiques ou une perte de poids. 3 / Quel est le traitement que vous proposez à ce patient ? Le traitement de la lombalgie commune comporte le repos, les antalgiques, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et les myorelaxants. L'efficacité du repos allongé au cours des lombalgies n'est pas démontrée. Un repos relatif en évitant la station débout prolongée et le port de charges lourdes permet une récupération plus rapide. En fait le repos doit être prescrit en fonction de l'activité du patient et en moyenne de 2 à 7 jours. En cas de douleurs d'intensité importante on peut utiliser les antalgiques de classe II de l' OMS, notamment le chlorhydrate de Tramadol. Les AINS sont efficaces sur la douleur et diminuent la consommation des antalgiques. La voie injectable peut être indiquée les premiers jours (48 heures), permettant une action plus rapide. Il n'y a pas d'avantage d'un AINS par rapport à l'autre, et ils ont tous une toxicité digestive notable d'où l'intérêt d'informer les patients sur les effets secondaires potentiels et de prescrire une gastro-protection associée à l'AINS en cas de présence de facteurs de risque: âge ³ 65ans, antécédents d'ulcère gastro-duodénal, tabagisme, prise d'aspirine à faible dose. Les anti cox 2 ont prouvé leur efficacité comme les AINS, ils donnent moins de complications digestives, mais doivent etre évités chez les sujets ayant une pathologie cardio-vasculaire. Quelques jours plus tard, le patient revient consulter. Les douleurs sont plus intenses avec irradiation fessière gauche face externe de la cuisse, antéro-externe de la jambe et arrivent au gros orteil. Le patient est obligé d'arrêter son sport préféré (foot salle). L'examen clinique montre un signe de Lasègue positif à gauche à 55°, une colonne lombaire enraidie et douloureuse à la palpation. Il n'y a pas de fièvre et pas d'altération de l'état général et l'examen neurologique est normal. Les urgences chirurgicales au cours de la sciatique discale sont : - La présence d'un déficit moteur dans le territoire correspondant à la racine atteinte avec une force < à 3 sur une échelle de 5 - La présence d'un syndrome de la queue de cheval avec des troubles sphinctériens (rétention ou fuite urinaire ou fécale), paralysie et anesthésie en selle. - Une sciatique hyperalgique c'est à dire rebelle au traitement morphinique. Bien connaître ces urgences permet de réduire les indications chirurgicales abusives. 6 / Quel traitement proposez-vous ? Ainsi, il s'agit d'une sciatique discale commune, d'apparition récente, sans signes de gravité. On doit insister sur le repos, renforcer le traitement antalgique et changer de classe d'AINS. La corticothérapie de courte durée par voie générale peut aider à passer un cap difficile, on peut l'indiquer en cas de contre indication ou de mauvaise tolérance des AINS. Les infiltrations péridurales ou périradiculaires sont indiquées en cas d'échec du traitement bien conduit pendant environ 3 semaines, ils permettent d'améliorer 2 patients sur 3. Le port d'un lombostat soulage les douleurs et évite les mouvements amples du rachis lombaire, il doit être enlevé au repos. 7 / Un scanner ou une IRM lombaire sont-ils justifiés? Argumentez ? L'indication d'un scanner ou d'une IRM dans la sciatique discale commune est faite après échec d'un traitement médical bien conduit de 4 à 6 semaines et lorsqu'on prévoit un traitement radical. Les radiographies standard doivent précéder le scanner ou l'IRM afin d'éliminer une sciatique symptomatique malgré leur faible sensibilité pour dépister une infection ou un cancer à un stade précoce. La V.S. et la N.F.S. contribuent au diagnostic précoce d'une sciatique secondaire.Deux semaines plus tard, les douleurs vont un peu mieux, sans plus. CONCLUSION La lombalgie est un symptôme souvent sans gravité, pouvant se compliquer de sciatique. Une démarche diagnostique systématique et rigoureuse permettra d'en préciser les causes et la thérapeutique. Le but principal devant une lombalgie est d'éliminer une affection grave sous jacente (lombalgie symptomatique). Le dépistage de facteurs prédisposant à la chronicité (conflit professionnel, terrain psychologique particulier…) permet d'adapter la prise en charge. * Echelle Visuelle Analogique 4 / Quel diagnostic proposez-vous ? Le tableau clinique a évolué vers une sciatique gauche de topographie L5. Les caractères de la douleur, le trajet unilatéral et mono radiculaire ainsi que les signes en faveur d'un conflit discoradiculaire (Lasègue positif) évoquent une hernie discale probablement L4-L5 gauche. L'absence de fièvre et d'altération de l'état général rend peu probable une étiologie infectieuse ou tumorale. Il faut noter que les sportifs sont plus exposés aux lombalgies et aux sciatiques du fait de l'hyper sollicitation du rachis lombaire et l'arrêt de l'activité sportive s'impose provisoirement. 5 / Quelles sont les urgences chirurgicales à rechercher ? Pr Mongi TOUZI Professeur en rhumatologie, médecin de sport Service de rhumatologie, EPS Fattouma Bourguiba, Monastir POUR QUE LA DOULEUR N’ait PLUS DE CAPRICE TN - RE - PIROXEN-TRAMADIS - 04 - 09 Explorations et prise en charge