Marché de la traduction et marché des formations

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Marché de la traduction et marché des formations
Marché de la traduction et marché des formations en traduction,
ou les conséquences de nos inconséquences
Nicolas Froeliger, master professionnel ILTS, EA 3697, Université Paris
Diderot ([email protected]), Isabelle Audinot (ATAA,
[email protected])
A paraître dans les actes du colloque Commerce et traductions, Université Paris 10, Nanterre,
décembre 2008.
Nous entendons, par cet article, formuler une évidence pas si évidente : à l’heure de la
formation tout au long de la vie, à l’heure où tant de masters sont estampillés
« professionnels », il est du devoir de l’université de se préoccuper des conséquences qu’ont
ses décisions sur le marché de la traduction, comme il est du devoir des professionnels de
s’intéresser à l’amont de leur activité. C’est la raison pour laquelle nous avons souhaité
rédiger cette contribution à quatre mains et deux voix : celles d’un ancien traducteur devenu
universitaire et celles d’une spécialiste de la traduction audiovisuelle et cofondatrice de
l’ATAA (Association des traducteurs/adaptateurs de l’audiovisuel). Sachant, en effet, que le
marché de la traduction se subdivise en une multitude de segments, nous avons choisi d’étayer
notre argumentaire par l’étude de ce sous-domaine, qui nous paraît exemplaire. Il s’agit donc
de déterminer comment ont évolué, depuis une vingtaine d’années, l’offre de formations et le
marché dans ce secteur, de nous interroger sur les possibilités d’extrapoler les enseignements
qui en découlent à l’ensemble du secteur de la traduction et de tenter d’en dégager les
conséquences et possibilités d’action de la part des différents acteurs considérés. Cette
réflexion sera également nourrie des discussions longues, approfondies et finalement
infructueuses que nous avons eues, ensemble et séparément, lorsque certains de nos collègues
ont envisagé la création d’une nouvelle formation en traduction audiovisuelle en région
parisienne.
I.
Légitimité de notre démarche
Posons, pour commencer, que notre démarche n’est pas universellement considérée comme
légitime. En effet, pour beaucoup de nos confrères enseignants et chercheurs – honorables –,
la question du lien entre formation (y compris professionnelle) et conditions économiques
d’exercice n’a même pas à être posée : dépositaire du savoir et creuset d’une réflexion sans
entraves, l’université doit se tenir à distance de tout ce qui a trait à la sphère économique et les
universitaires doivent rester libres d’agir au seul service de la science.
Dans cette optique, emprunter les outils intellectuels qui permettent de penser la relation
marchande pour les appliquer à une réflexion académique, c’est rendre les armes à la logique
générale de marchandisation qui progresse, année après année, dans la société. De ce point de
vue, offre et demande, concurrence, adéquation au réel, innovation, regroupements,
disparition sont autant de termes qui n’ont aucunement leur place dans une réflexion
traductologique et universitaire, et il importe de défendre tout ce qui peut échapper à cette
tendance.
Nous pensons exactement le contraire. Nous pensons que cette posture théorique – séduisante
– aboutit à l’effet inverse de celui recherché, c’est-à-dire à renforcer ce qu’elle se refuse à
considérer : l’emprise d’une certaine forme de domination économique au débouché de nos
1
formations. Nous pensons que cette réflexion – qui d’ailleurs n’en est pas toujours une et se
réduit souvent à la répétition de slogans – est trop englobante pour être opératoire dans le
domaine qui nous intéresse. En effet,
-
elle plaque sur les formations professionnelles des a priori historiquement connotés
distinguant ce qui est noble (typiquement, la recherche) et ce qui est vil (tout ce qui est
appliqué et débouche sur une vie professionnelle hors des murs de l’institution) ;
-
elle fait en revanche l’impasse sur ce qu’est, profondément, un marché, à savoir le lieu
– conflictuel – d’une rencontre souvent inégale entre des acteurs aux intérêts
économiques divergents quoique complémentaires : offre/demande, capital/travail,
entreprises/salariés ou indépendants ;
-
elle affecte en même temps d’ignorer qu’il existe bel et bien une concurrence de fait
entre formations, entre universités : laquelle de ces institutions n’a pas le souci
d’attirer ou de conserver les étudiants et les enseignants les plus prometteurs, à l’heure
en outre où le monde savant ne bruit que d’évaluation et de classement, que celui-ci
vienne de Shanghai ou d’ailleurs ?
Précisons néanmoins que ce n’est pas sur ce troisième constat que nous entendons nous
positionner, notamment parce que nous n’avons guère de prise sur ses conséquences. Il nous
paraît en revanche possible de proposer un positionnement face aux deux premières impasses
que nous venons de citer. C’est ce que nous proposons de faire en analysant le rapport
problématique entre formations et vie professionnelle dans l’audiovisuel depuis une vingtaine
d’années, avant de risquer des conclusions plus larges sur le rôle de l’université dans la
société et sur la nécessité de mieux articuler enseignement, vie professionnelle et recherche.
II.
La traduction audiovisuelle : un cas exemplaire vu par les
professionnels
Aucune étude n’ayant été réalisée à ce jour sur la profession de traducteur et adaptateur de
l’audiovisuel, il était plus qu’urgent d’en dresser un état des lieux1. Le tableau qui
accompagne cette contribution résume sur trois colonnes l’évolution du marché depuis 30 ans.
Rappelons tout d’abord que la traduction audiovisuelle rassemble le sous-titrage, le doublage
et le voice-over, à destination du cinéma et de la vidéo (télévision, DVD, VOD : vidéo à la
demande). Le sous-titrage à destination des sourds et malentendants se fait du français vers le
français et n’est pas de la traduction. Enfin, les traducteurs sont des auteurs littéraires,
affiliés à l’AGESSA (Association pour la gestion de la sécurité sociale des auteurs) et n’ont
droit ni à l’assurance chômage ni aux congés payés.
Nous avons enquêté auprès des 160 traducteurs membres de l’ATAA (Association des
traducteurs/adaptateurs de l’audiovisuel) et interrogé les différents acteurs du secteur : les
universités, le groupement doublage/sous-titrage du SNAC (Syndicat national des auteurs et
des compositeurs), et les sociétés de postproduction spécialisées dans le doublage/soustitrage, plus souvent appelées laboratoires.
1
Lire sur le site de l’Ataa :
http://www.traducteurs-av.org/fr/les-realites-du-secteur/information/un-secteur-en-crise.html
2
Dans un souci de clarté, nous évoquerons ici le sous-titrage destiné à la télévision et à la vidéo
(DVD et VOD), car c’est à la fois le seul secteur encore accessible aux jeunes traducteurs et le
secteur le plus sinistré de la profession. Cependant, il est indispensable de préciser que le
sous-titrage et le doublage exécutés pour l’exploitation en salles, et le doublage pour la
télévision et la vidéo commencent eux aussi à subir une baisse de tarifs.
Avant 1982, la traduction spécialisée pour l’audiovisuel n’était pas enseignée à l’université et
le secteur du doublage/sous-titrage comptait un petit nombre de traducteurs, estimé à une
trentaine. Depuis, quatre universités, Lille III, Strasbourg, Nanterre et Nice ont créé des
masters spécialisés dans ce domaine. D’autres, Toulouse et Evry, enseignent la traduction
audiovisuelle en option dans leur master II. L’ESIT (École supérieure d'interprètes et de
traducteurs) a, de son côté, annoncé le 22 novembre 2008 la création d’une formation dédiée à
cette spécialité2. Le nombre total de diplômés, en augmentation depuis la réforme LMD, est
d’une soixantaine par an. De l’aveu même des universités, c’est un souci de rentabilité qui les
contraint à accueillir toujours plus d’étudiants.
Il est vrai que l’avènement de la vidéo, la création de Canal+ en 1984, puis d’ARTE en 1989,
ainsi que l’arrivée des chaînes câblées en 1993 ont entraîné une explosion de l’offre des
programmes à traduire. La création de formations se justifiait donc, et les universités ont
permis dans un premier temps de faire de la traduction audiovisuelle un métier à part entière.
Vingt-cinq ans après l’ouverture du master de Lille, il est difficile d’évaluer le nombre exact
de traducteurs. À défaut d’estimation plus précise, l’ATAA compte 650 destinataires dans sa
liste de diffusion. Dans le même temps, l’offre de programmes à adapter a considérablement
diminué. Les chaînes du câble pratiquent surtout la rediffusion, le marché du DVD s’effondre3
et le téléchargement illégal a atteint des proportions démesurées – les Français en sont même
les champions du monde. Nos données montrent clairement que l’augmentation rapide du
nombre de traducteurs audiovisuels, conjuguée à une réduction du nombre de programmes à
traduire, a engendré un énorme déséquilibre au sein de la profession et instauré un rapport de
force très défavorable aux traducteurs.
Mais il est un autre facteur essentiel dont on parle trop peu, l’évolution du rôle des
laboratoires dans la vie professionnelle du traducteur. Dès le début des années 90, les
universités ont choisi les laboratoires de sous-titrage comme interlocuteurs privilégiés. En
effet, ces grandes structures commerciales, équipées de matériel professionnel, pouvaient
apparaître, vu de l’extérieur, comme un interlocuteur naturel.
Or, il faut savoir que les laboratoires ne sont pas des professionnels de la traduction, mais des
prestataires techniques qui font tout sauf de la traduction ! Les jeunes diplômés ont intégré les
laboratoires pour y suivre des stages de longue durée, où ils effectuaient des tâches techniques
ou des traductions non rémunérées dans l’espoir de garder ensuite le contact et de se voir
confier d’autres traductions. A partir des années 90, les laboratoires ont compris tout l’intérêt
qu’ils avaient à puiser dans ce vivier providentiel de jeunes diplômés et se sont improvisés
2
De nombreux diplômés de l’ESIT se dirigent depuis longtemps vers la traduction audiovisuelle. (Dans une
enquête récente de l’AAESIT, Association des anciens élèves de l’Esit, 102 anciens étudiants sur 843 indiquent
l’audiovisuel dans leurs spécialités). Contrairement aux autres formations, celle-ci s’adresserait aux traducteurs
déjà diplômés dans d’autres secteurs de la traduction.
3
A ce sujet, lire l’article paru dans Le Monde le 16 octobre 2008 :
http://www.lemonde.fr/technologies/article/2008/10/16/en-france-le-marche-du-dvd-continue-sadegringolade_1107704_651865.html
3
intermédiaires incontournables entre les traducteurs et leurs clients, les diffuseurs (chaînes de
télévision, éditeurs de DVD, etc.) Il faut noter que quelques laboratoires font exception à la
règle et jonglent tant bien que mal entre le respect pour la traduction et ses auteurs et les
nécessités de la concurrence.
Devenus dépendants des laboratoires, les traducteurs ont perdu le lien direct qu’ils
entretenaient auparavant avec les diffuseurs, c’est-à-dire les véritables utilisateurs de leur
travail. Depuis, ce sont les laboratoires qui fixent les tarifs, le rythme de travail, les délais
d’exécution et de paiement du traducteur, tout cela alors qu’ils n’ont, dans la vaste majorité
des cas, aucune compétence dans ce domaine. L’expérience du salariat a même été tentée en
2000. Le salaire du traducteur était celui d’un technicien de repérage débutant (l’équivalent de
1 372 euros brut mensuel). Le laboratoire en question a mis fin à l’expérience en 2002. On
peut supposer que celle-ci n’était pas rentable.
Une confusion des genres a commencé à s’opérer entre le travail technique et le travail
d’auteur. Plus grave, ce dernier est devenu une ligne parmi les autres prestations techniques
figurant sur les devis des laboratoires, pour finalement disparaître dans un tarif global. Ainsi,
les tentatives répétées des laboratoires d’imposer le passage du tarif au sous-titre au tarif à la
minute trahissent cette volonté de dévaluer, de standardiser et de mécaniser le travail de
création du traducteur. Au passage, il n’est pas rare que le laboratoire prélève une marge sur
ladite ligne « Traduction », le diffuseur ignorant souvent la rémunération réelle perçue par
l’auteur. Cette perte d’indépendance du traducteur a provoqué une chute vertigineuse des
tarifs, qui menace aujourd’hui de transformer notre métier en job pour étudiants, comme c’est
le cas aux Etats-Unis, en Angleterre, en Espagne, dans les pays de l’Est ou en Scandinavie.
Il est difficile de calculer cette baisse avec exactitude car les tarifs sont devenus multiples.
Toutefois, le pourcentage le plus optimiste est de -56 %. Aujourd’hui, les traducteurs ne
parviennent pas à imposer de tarif-plancher car les laboratoires négocient à leur place. Le tarif
est revu à la baisse chaque année4, ce qui n’empêche pas les laboratoires d’afficher une belle
santé.5 Et s’il est vrai que les laboratoires sont soumis à une pression des diffuseurs qui font
jouer la concurrence, c’est quasiment toujours le traducteur qui pâtit de la baisse. En outre,
l’argument du volume de travail accru avancé par les laboratoires pour faire passer chaque
nouvelle baisse ne tient pas, car la nature intellectuelle de notre activité nous interdit toute
économie d'échelle6. En conséquence, le traducteur, celui qui véhicule le sens du film aux
spectateurs, celui sans qui l’œuvre n’est pas comprise, est plus invisible que jamais7.
Son travail est de plus en plus souvent présenté et perçu comme accessoire, et nous
illustrerons notre propos par trois exemples puisés parmi de nombreux autres :
•
Un concepteur de logiciel court les universités européennes et les colloques sur la
traduction audiovisuelle pour y vendre son produit et y affirmer très sérieusement que
bientôt les sous-titres se feront automatiquement8.
4
Plusieurs laboratoires viennent d’annoncer une baisse pour 2009, l’un pour des programmes traduits en voiceover, les autres pour du sourds et malentendants.
5
Pour les chiffres d’affaire et les résultats nets des entreprises, consulter
le site
http://www.lexpansion.com/economie/classement/
6
Rappelons que les mémoires de traduction n’existent pas en traduction audiovisuelle…
7
Son nom apparaît (mais pas toujours) en fin de générique de fin, parfois il n’est pas mentionné.
8
L’ATLF et la SFT se sont livrés à un exercice de traduction automatique pour répondre au Ministère de la
Culture qui avait lancé un appel d’offres pour la traduction automatique en huit langues des sites internet du
Ministère. http://www.atlf.org/Traduction-automatique-au.html
4
•
En novembre 2007, lors d’un séminaire professionnel organisé au sein d’une
université formant à la traduction audiovisuelle, l’invité pour la partie « adaptation »
n’était pas un traducteur, mais le directeur des ventes d’un éditeur de logiciel.
•
Lors d’une projection, en octobre 2008, un éditeur vidéo a chaleureusement remercié
le laboratoire de la rapidité avec laquelle il avait exécuté le sous-titrage. Pas un mot
n’a été dit sur le traducteur.
Face à la gravité de la situation, les traducteurs ont commencé à se regrouper et à réagir9.
L’ATAA a été créée en 2006 et compte déjà 160 membres10. Elle a permis d’instaurer un
dialogue entre les traducteurs, ce qui est déjà beaucoup, de nouer de nombreux contacts avec
divers interlocuteurs et d’initier une réflexion sur tous les aspects de notre métier.
Chaque année, les universités réservent le meilleur accueil au SNAC et à l’ATAA, qui
rendent visite à leurs futurs confrères. À ce titre, il nous semble que les traducteurs restent les
seuls spécialistes de leur métier et les seuls à même de transmettre aux étudiants une véritable
connaissance du terrain et des questions pratiques, notamment :
-
Qu’est-ce que le statut d’auteur, l’Agessa, la Scam, la Sacem, une note de droits
d’auteur ?
Les mots à bannir du vocabulaire du traducteur indépendant : CDI, CDD, salaires,
congés payés, indemnités chômage.
-
Notre rôle est d’encourager et d’accueillir au mieux ceux qui ont choisi d’exercer la même
profession que nous, mais nous pensons qu’il est de notre devoir de les mettre en garde contre
certains pièges. Entre autres choses, nous expliquons aux étudiants :
•
Que le sous-titrage pour sourds et malentendants, perçu par certains enseignants
comme un débouché, n’est pas de la traduction mais un sous-titrage français-français.
C’est, depuis quelques années, le secteur refuge des diplômés exclus du marché de la
traduction, et le plongeon des tarifs dans ce domaine est éloquent (cf. tableau). Au
mois de novembre 2008, un laboratoire a ouvert une structure au Maroc afin de
pouvoir casser encore davantage les tarifs.
•
Qu’au cours de leurs stages non rémunérés dans les laboratoires, ils ne doivent pas,
pour des raisons de statut, accepter d’exécuter gracieusement des traductions qui
seront exploitées et payées au laboratoire par un commanditaire. À ce sujet, rappelons
une évidence : si les laboratoires savent qu’ils peuvent exploiter les traducteurs de la
promotion suivante, pourquoi donneraient-ils du travail rémunéré à leurs anciens
9
En 2003, les traducteurs travaillant pour le laboratoire SDI refusent une nouvelle baisse des tarifs et cessent le
travail du jour au lendemain. SDI ferme son bureau en France. Les traducteurs restent en contact et créent l’Ataa
en 2006.
10
Site de l’ATAA : http://www.traducteurs-av.org/
Objectifs de cette association :
- Fédérer les traducteurs audiovisuels.
- Devenir un interlocuteur représentatif et légitime face aux institutions (Universités, Sacem, Scam, Agessa).
- Valoriser le métier et instaurer un dialogue avec tous les acteurs concernés (prestataires techniques,
distributeurs, chaînes de télévision) pour promouvoir la qualité des traductions et sensibiliser le grand public.
5
stagiaires ? En outre, nous leur rappelons qu’il n’y a pas de personnel qualifié pour
juger leur travail dans les laboratoires.
Aux enseignants :
•
Nous disons que le projet d’envoyer un auteur indépendant en apprentissage dans un
laboratoire, rémunéré à 60 % du SMIC est un contresens total. Aucun laboratoire n’a
intérêt à salarier des auteurs, pour des raisons économiques (voir plus haut). Une fois
la période d’apprentissage terminée, le laboratoire n’engagera aucun auteur et attendra
la promotion suivante.
•
Et nous leur demandons si l’université, soucieuse de dispenser des formations ouvrant
sur de réels débouchés, connaît le nombre de diplômés qui parviennent à s’insérer
dans le secteur de la traduction audiovisuelle. À cet égard, il paraît indispensable
d’instaurer un suivi sur le devenir de ces anciens étudiants.
•
Nous leur rappelons que contrairement à ce que certains leur laissent croire pour
entretenir la confusion, les logiciels de sous-titrage ne contiennent aucune information,
ni bases de données d’aucune sorte, susceptibles de faciliter la traduction. Ces
logiciels n’ont en cela rien de comparable aux logiciels employés en traduction
technique (dont l’exemple type est TRADOS). Ils ne servent qu’à faciliter l’exécution
de la partie technique du sous-titrage et n’aident en rien l’adaptation proprement dite,
qui reste un travail par nature immatériel.
Les difficultés du secteur de la traduction audiovisuelle touchent d’autres domaines de la
traduction, c’est pourquoi l’ATAA discute avec les représentants de l’ATLF (Association des
traducteurs littéraires de France) et de la SFT (Société française des traducteurs) pour trouver
des solutions. Aujourd’hui, nous souhaitons que le dialogue amorcé entre les universités et les
traducteurs s’étoffe et débouche sur un travail constructif qui permettra de remettre les
traducteurs et la traduction au centre du débat, car ils restent les interlocuteurs naturels des
formations spécialisées en traduction. Le marché existe, il n’est pas question de le nier, mais
si les universités veulent justement éviter de « jouer le jeu du marché », elles doivent prendre
garde à ne pas se mettre à son service.
III.
Élargissons la focale : retour à l’université
Une première question se pose à l’issue de cet exposé des évolutions survenues dans la sphère
audiovisuelle : qui gagne, et qui perd ?
-
Les perdants : ce sont une grande partie des nouveaux diplômés, qui ne trouvent pas de
débouchés à l’issue d’une formation pourtant qualifiée de professionnelle, mais aussi
l’ensemble des professionnels, justement, qui voient leur position fragilisée par
l’afflux d’une main-d’œuvre abondante et déclassée, et, à plus long terme, les
formations qui se contentent d’imiter ce qui est déjà fait ailleurs, ce qui les empêche
d’acquérir un avantage concurrentiel sur celles déjà établies – et n’est pas très bon non
plus pour leurs universités de tutelle… Là voilà, l’université à deux vitesses – et elle
est notre œuvre collective !
-
Les gagnants : ce sont les employeurs et donneurs d’ouvrage, qui bénéficient d’une
force de travail la plupart du temps bien formée, et en tout cas pléthorique, ce qui
6
permet de faire baisser le prix des services et le montant des rémunérations,
contribuant ainsi à la prolétarisation de la profession.
Cette évolution est évidente dans l’audiovisuel. Peut-on, pour autant, l’extrapoler à
l’ensemble des métiers de la traduction ? Notre réponse est clairement affirmative, même s’il
faut rappeler que de multiples facteurs rendent ici les affirmations chiffrées délicates en ce qui
concerne l’aval des formations. En effet, la traduction est aujourd’hui éclatée en tant de
segments, de métiers et de statuts que les généralisations sont hasardeuses. Ajoutons que la
mondialisation se fait sentir aussi dans notre domaine, même si le facteur local garde un rôle.
On ne dispose donc que d’indicateurs partiels, même si la nécessité d’obtenir une vue
d’ensemble chiffrée est ressentie de façon croissante. En témoignent, dans cet ouvrage, les
contributions de Vanessa Leclercq pour le marché britannique et Susan Pickford pour la
traduction d’édition. Il faut également saluer la parution, en 2008, de l’ouvrage dirigé par
Gisèle Sapiro, là aussi sur le marché de l’édition. En traduction pragmatique, qui représente la
plus grande partie de la profession, mais dont l’appréhension statistique pose des problèmes
méthodologiques nettement plus ardus, citons deux études prometteuses : l’enquête annuelle
de la SFT réalisée auprès des 900 membres de cette association et celle menée par l’agence de
traduction Trad’Online en 2008 (voir références bibliographiques). Il nous semble en tout cas
éminemment souhaitable de creuser et de croiser les recherches allant dans ce sens.
Si, toutefois, l’on inclut à ce tableau l’évolution de l’offre de formations, une tendance
générale se dessine en tout cas avec netteté : il y avait 10 formations de traduction en France
en 2002, avant la réforme LMD, il en existe 26 en 2008 (et même 41, si l’on inclut les métiers
voisins tels que la rédaction technique)11. Sur la même période, l’activité économique à
laquelle préparent ces formations a certes progressé, mais qui irait prétendre qu’elle a été
multipliée par 2,5, voire par 4 ? Corollaire, nous fabriquons des chômeurs et nous faussons les
équilibres existants : le problème n’est donc pas seulement qualitatif, comme le laissent
entendre certaines des contributions à cet ouvrage, mais aussi bêtement quantitatif. Nous
avons laissé s’enclencher ce que l’on appelle une crise de la surproduction, non seulement
dans le secteur audiovisuel, mais aussi dans l’ensemble de la profession, avec les mêmes
gagnants et les mêmes perdants. Est-ce là ce que nous voulons ? Nous espérons bien que non,
mais nous – responsables de formations, UFR, universités, ministère de l’Enseignement
supérieur – avons laissé se mettre en place un tel système.
Il n’y a pas lieu, pour autant, de nous résigner. Il faut au contraire reprendre la question du
rapport entre formations professionnelles et professions tout court avec une ouverture de
focale aussi grande que possible, ce qui aboutit, finalement, à poser trois questions :
-
À quoi servons-nous, et au service de qui sommes-nous : nous-mêmes, nos formations,
les entreprises, le marché (ce qui n’est pas la même chose), ou l’intérêt général ?
-
L’employabilité des étudiants doit-elle être un critère pour l’ouverture ou la pérennité
d’une formation professionnalisante, ou bien la mission de l’université est-elle au
contraire de faire abstraction de cet aspect ?
11
Voir Observatoire des formations aux métiers de la traduction-localisation et de la communication
multilingue et multimédia, http://www.profession-traducteur.net/etudiant/Accueil_principal.htm, même si la liste
des formations prises en compte par ce site n’est pas totalement exhaustive à l’heure où nous écrivons ces lignes,
la déclaration dépendant de la volonté et du degré d’information des formations.
7
-
Une formation soucieuse de ses débouchés est-elle en mesure de résister aux pressions
de l’entreprise (concept au demeurant pluriel, qu’il est hasardeux de vouloir
universaliser) et du court terme ; quel doit être son rapport aux agents économiques et
comment peut-elle anticiper les évolutions qui affectent les métiers auxquelles elle
prépare ?
Ces questions sont légitimes. Il faut les poser sans tabous ni totems. Or, ce qui nous frappe,
c’est la difficulté à organiser un débat contradictoire à leur sujet. C’est la raison pour laquelle
nous serions très heureux que nos confrères en désaccord avec nous viennent nous porter la
contradiction de manière argumentée. À ce stade, en tout cas, notre réponse est nette : Il faut
nous interroger sur les moyens de rectifier la tendance que nous avons laissé s’installer, c’està-dire sur notre utilité sociale, ce qui suppose une politique d’ensemble et doit être réalisé en
concertation avec les professionnels.
*
*
*
Il existe deux modèles urbanistiques d’université. D’un côté, on trouve l’université hors les
murs, formant, quel que soit son lieu d’implantation, un bloc à l’écart de la cité, et dont
l’extraterritorialité est attestée par la présence de frontons élevés et le petit nombre des accès
avec parfois, comme à Jussieu, des douves en prime. De l’autre, nous avons l’université dans
la ville, dont l’exemple le plus ancien et le plus abouti est sans doute celui de Bologne :
imbrication complète des activités productrices de savoir et du tissu urbain. Cette dichotomie
représente bien le problème auquel nous sommes affrontés, et les plus attentifs de nos lecteurs
auront sans doute perçu que notre préférence va au second modèle. Nous pensons en effet
qu’il est souhaitable d’introduire une circulation régulée, un commerce, pour reprendre
l’intitulé de cet ouvrage, dans lequel l’université accompagne les professionnels, sur
l’ensemble de leur parcours, et non plus dans leur seule formation initiale, tout en assurant
une veille qui lui permette de percevoir les évolutions prometteuses.
Cela implique tout d’abord une réflexion sur le rôle de la formation continue, qui peine à
exister pleinement parce qu’elle est encore avant tout pensée comme un moyen de rapporter
de l’argent aux UFR, et trop peu dans son lien nécessaire avec la formation initiale. Les
métiers évoluent : il faut nous donner et donner aux professionnels la possibilité d’évoluer
avec, ce qui veut dire, pour ces derniers, notamment avoir la possibilité de retourner se former
sur les bancs de l’université. En effet, étudiants, professionnels, enseignants, chercheurs sont
encore perçus aujourd’hui comme relevant de catégories séparées et ontologiquement
différentes, alors qu’il s’agit de plus en plus souvent des mêmes individus à différentes étapes
de leur parcours. Bref, il faut moins de murs et plus de passerelles.
Cela implique ensuite d’amplifier le rôle de la recherche. Car elle seule est à même d’articuler
les problématiques sur la durée et de fournir des arguments intellectuels qui permettent un
dialogue de haut niveau avec les représentants du monde professionnel. En effet, si les métiers
auxquels nous préparons peuvent encore, à l’avenir, être rangés sous l’appellation de
traduction, alors il faut arriver à démontrer que les paradigmes de la traductologie – ou en tout
cas certains d’entre eux – permettent d’ouvrir à ces métiers et de les faire progresser. Nous
serions donc tentés d’inverser une des phrases prononcées12 lors du colloque qui a servi de
support à cet ouvrage. Il a été dit : « Il faut mettre les problématiques de l’interculturel au
12
Par Nathalie Gormezano.
8
cœur des préoccupations traductologiques. » Pour nous le vecteur doit aller dans le sens
inverse ; ce sont les démarches traductologiques qui peuvent nous permettre d’approfondir les
problématiques de l’interculturel. Nous y voyons un des enjeux de la recherche dans notre
domaine. Nous plaidons donc résolument pour une recherche appliquée, et qui se saisisse de
cet enjeu majeur. Précisons enfin que ces réflexions sur le positionnement des formations ne
sont en aucun cas une invitation à aligner le fonctionnement de l’université sur les critères du
monde professionnel. Celle-ci doit au contraire être pleinement elle-même – et fière de ce
qu’elle fait – pour qu’un échange véritable ait lieu. Un échange – on peut aussi parler de
confrontation – entre égaux, dans lequel chacun est conscient de ses valeurs et de ses
principes. Car si l’institution est honteuse ou repliée sur elle-même, elle a d’emblée perdu la
bataille.
L’ouverture d’un tel chantier nous paraît une condition sine qua non à la survie d’un aussi
grand nombre de formations. Deux autres options sont envisageables : soit une paupérisation
accrue des traducteurs professionnels soit la disparition – ou la fusion – d’une partie des
formations existantes. Mais nous préférons parier sur l’optimisme. Pourquoi ? Parce que nous
sommes nous-mêmes traducteurs. Et de même que la traduction audiovisuelle nous semble
fournir un modèle généralisable, mutatis mutandis, à l’ensemble de nos métiers, nous pensons
que la traduction elle-même, par les outils intellectuels qu’elle mobilise, permet de structurer
cette réflexion. En effet, non seulement elle est faite de conceptualisation, mais elle suppose la
différence, la confrontation avec l’étranger et la recherche d’un dialogue sur des bases qui
sont à construire ensemble dans l’espace démocratique que constitue la langue.
9
Formations et sous-titrage télévision et vidéo depuis trente ans
Les tarifs indiqués dans ce tableau ne sont pas exhaustifs, ils représentent des baisses qui ont fait date dans le secteur
de la traduction audiovisuelle.
Formations
Marché
1982-1983 DESS de traduction
audiovisuelle à Lille III
devenu ME-LEX-TRA avec
option TAC.
Stage : une journée en
laboratoire
1989
1990
Tarifs TV/vidéo
(1982 :
base 100)
Très peu de traducteurs.
Une trentaine.
Tarifs sous-titrage
Vidéo base 100
(télévision, vhs)
100
Apparition de la vidéo
1976
1984
Profession
Un film compte entre 1000 et 1500 sous-titres.
Création de laboratoires de
sous-titrage dédiés à la vidéo.
Nouvelles chaînes de télévision
Canal +
Augmentation des programmes
ARTE
Un laboratoire fait travailler les
traducteurs sur place et instaure le tarif à
la minute.
Tâches techniques effectuées
par le traducteur.
Début du tarif tout compris.
Certains labos baissent la rémunération du traducteur et
empochent la différence.
Le paiement à la durée du programme n’a aucun sens
pour le traducteur mais permet au labo de standardiser le
tarif et le travail du traducteur et ouvre la voie au forfait.
66
Entre
54 et 78
Apparition des forfaits fixes, repérage compris, quel
que soit le nombre de sous-titres.
10
1992
Entre 50 et 100 diplômés en
traduction audiovisuelle entre
1982 et 1992 (chiffres
cumulés).
1992-1993 STRASBOURG
Master de Traduction ITI-RI
Traduction audiovisuelle
Apparition des chaînes câblées.
Augmentation des programmes.
Stage : 3 mois minimum dont
un mois dans l’audiovisuel.
1993
Première baisse drastique des tarifs
Imposition du tarif au forfait quelle que soit la durée du
programme et le nombre de sous-titres
Si le nombre de sous-titres est inférieur à 800, le
montant du forfait est revu à la baisse.
Baisse de 12 % du forfait imposé en 1993
1997
Un laboratoire essaie d’imposer une
baisse du forfait imposé en 1993.
1999
Entre
36 et 51
Entre
31 et 46
Le SNAC instaure un tarif syndical télévision
2,44 € le sous-titre.
Le SNAC lance une pétition qui rassemble 126
signatures.
Le laboratoire renonce à la baisse.
1999-2000 NANTERRE
Master de Traduction
Mention « adaptation
audiovisuelle »
Stage : 3 à 6 mois
11
Septembre
Salariat des traducteurs dans un
laboratoire de sous-titrage.
CDI : salaire d’un technicien de repérage
débutant.
9 000 francs brut mensuel
Fin de l’expérience en 2002.13
SDI : Multinationale du sous-titrage.
Travail sur place en équipe.
2000
Tarif au sous-titre :
22 (hors
repérage)
35 (repérage
compris)
Baisse de 18 % par rapport au forfait imposé en
1993
Entre
22 et 49
Premiers logiciels
FAB, AYATO, ST 500
2000-2001 NICE
MASTER PRO STD
2002
2002
13
Stages : 2 mois minimum
Environ 231 diplômés en 10
ans dans les quatre
formations principales.
Les traducteurs s’équipent de logiciels.
Les labos ne fournissent plus ni locaux ni
machines, réalisant ainsi une baisse des
coûts conséquente. Aucune
compensation n’est accordée aux
traducteurs.
Au moment du passage à l’euro, certains labos qui
pratiquent le forfait imposé en 1993 arrondissent le tarif
à la baisse (perte de près de 70 euros).
En mars, un groupe de jeunes traducteurs de
l’audiovisuel crée une liste de diffusion, TC IN, qui
permet d'échanger des informations, des annonces de
travail, etc.
Il semble que l’expérience soit à nouveau tentée dans le doublage (en CDI) avec des jeunes traducteurs fraîchement diplômés.
12
2002
Festival de Deauville
FIPA
s’associent avec les labos et baissent leurs
tarifs.
Les traducteurs de SDI refusent une
troisième baisse et cessent le travail.
Le laboratoire ferme son bureau en
France.
Création de l’ATAA
2003
2006
Tarif à la minute de programme
Entre
16 et 24
Ses objectifs :
- Fédérer les traducteurs audiovisuels
- Devenir un interlocuteur représentatif et
légitime face aux institutions (Universités,
Sacem, Scam, Agessa).
- Valoriser le métier et instaurer un
dialogue avec tous les acteurs concernés
(prestataires techniques, distributeurs,
chaînes de télévision) pour promouvoir la
qualité des traductions et sensibiliser le
grand public.
2007
EVRY
Dialogue entre l’Université d’Evry et les représentants
des auteurs de traduction audiovisuelle.
Option traduction
audiovisuelle dans le Master II
de Langues Etrangères
Appliquées.
Projet d’ouverture en 2009
d’un Master-pro dédié à la
traduction audiovisuelle.
2008
ATAA : 167 membres
650 inscrits sur la liste de traducteurs.
13
2008-2009 Nombre total d’étudiants :
NANTERRE : 16
NICE : 18
LILLE : 8
STRASBOURG : 7
TOULOUSE : 21
EVRY : environ 15
ESIT (en projet)
22/11/08
L’offre s’est réduite :
Les chaînes du câble rediffusent des
films déjà traduits.
La VOD (vidéo à la demande) génère
peu de nouvelles traductions.
Baisse des tarifs sous-titrage télé et vidéo (DVD et
VOD) en 20 ans : entre 48 % et 87 %
Hausse du Smic horaire en 20 ans :
+ 49,82 %
Passage d’une
base 100
à une fourchette
de 13 à 52
1988: 4,34 €
2008 : 8,71 €
Effondrement des ventes de DVD
Au moins 60 étudiants sont
formés par an.
Lors de l’AG de l’association
de ses Anciens Elèves, l’ESIT
annonce la création d’une
section audiovisuelle pour la
rentrée 2009.
14
Situation dans le secteur du sous-titrage français vers le français pour sourds et malentendants, secteur refuge des
jeunes traducteurs ne trouvant pas de travail de traduction.
Formations
2000-2001
2003
Marché
Loi du 1 août 2000 : rend
obligatoire d’ici à 2010 le soustitrage pour sourds et
malentendants de tous les
programmes sur les chaînes
hertziennes.
Les laboratoires de sous-titrage
font du sous-titrage pour sourds
et malentendants et forment les
traducteurs pendant leurs stages.
2007
2008
Profession
er
Sourds et malentendants ou « sourd-titrage »
un nombre croissant de traducteurs se tournent vers le
sous-titrage sourds et malentendants qui n’est pas de
la traduction.
Le tarif a baissé de 50 % par rapport à 2003
Le secteur du sous-titrage
« sourds et malentendants » est
bouché.
Le tarif a baissé de 47 à 57 % par rapport à 2003
Le sous-titrage sourds et malentendants est de plus en
plus souvent rémunéré en droits d’auteur et non en
salaires, comme il le devrait.
Novembre : ouverture d’une structure « sourds et
malentendants » au Maroc.
15
Bibliographie
ATLF (Association des traducteurs littéraires de France) et SFT (Société française des
traducteurs), « Traduction automatique au ministère de la Culture » :
http://www.atlf.org/Traduction-automatique-au.html
LECLERCQ, Vanessa (2009), « La traduction : un enjeu majeur pour les entreprises
britanniques au XXIe siècle ?», paru dans le présent ouvrage.
LE MONDE, 16 octobre 2008, « En France, le marché du dvd continue sa dégringolade » :
http://www.lemonde.fr/technologies/article/2008/10/16/en-france-le-marche-du-dvd-continuesa-degringolade_1107704_651865.html
OBSERVATOIRE DES FORMATIONS AUX METIERS DE LA TRADUCTION-LOCALISATION ET DE LA
COMMUNICATION MULTILINGUE ET MULTIMEDIA (2008), Répertoire des formations,
http://www.profession-traducteur.net/etudiant/Accueil_principal.htm
PICKFORD, Susan (2009), « La traduction littéraire en Europe : une pratique professionnelle »,
paru dans le présent ouvrage.
SFT (SOCIETE FRANÇAISE DES TRADUCTEURS) (2008), Chiffres clefs de la traduction –
panorama de la traduction professionnelle,
http://www.sft.fr/page.php?P=fo/public/menu/gestion_front/index&id=144
TRAD’ONLINE (2008), Filière française de la traduction, Enquête auprès des traducteurs
indépendants, Résultats. Disponible à l’adresse : http://www.tradonline.fr/surveys/resultatsenquete-et-synthese-traducteurs-TradOnline-KDZID.pdf
Translatio – Le marché de la traduction en France à l’heure de la mondialisation, SAPIRO,
Gisèle (sous la direction de), Paris, CNRS Éditions, 427 pages.
Remerciements chaleureux à Gaëlle Many, Serge Buj et Sylvestre Meininger
pour leurs commentaires et suggestions.
16