Lire du théâtre au cycle 3-compte rendu

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Lire du théâtre au cycle 3-compte rendu
Lire du théâtre au cycle 3
Animation pédagogique
1 – Programmes 2008 sur la lecture et la littérature
Lecture
L’étude de textes, en particulier de textes littéraires, vise à développer les capacités de
compréhension et à soutenir l’apprentissage de la rédaction autonome.
La lecture continue à faire l’objet d’un apprentissage systématique :
- automatisation de la reconnaissance des mots, lecture aisée de mots irréguliers et
rares, augmentation de la rapidité et de l’efficacité de la lecture silencieuse.
- compréhension de phrases.
- compréhension de textes scolaires (énoncés de problèmes, consignes, leçons et
exercices des manuels)
- compréhension de textes informatifs et documentaires
- compréhension de textes littéraires (récits, dialogues, poèmes)
L’élève apprend à comprendre le sens d’un texte en en reformulant l’essentiel et en répondant
à des questions.
Cette compréhension s’appuie sur le repérage des principaux éléments du texte (par exemple,
le sujet d’un texte documentaire, les personnages et les événements d’un récit) mais aussi sur
son analyse précise. Celle-ci consiste principalement en l’observation des traits distinctifs qui
donne au texte sa cohérence : titre, organisation en phrases et en paragraphes, rôle de la
ponctuation et des mots de liaison, usage des pronoms, temps verbaux, champs lexicaux.
Littérature
Le programme de littérature vise à donner à chaque élève un répertoire de références
appropriées à son âge, puisées dans le patrimoine et dans la littérature de jeunesse d’hier et
d’aujourd’hui ; il participe ainsi à la constitution d’une culture littéraire commune.
Chaque année, les élèves lisent intégralement des ouvrages relevant de divers genres et
appartenant aux classiques de l’enfance et à la bibliographie de littérature de jeunesse
publiée par le ministère.
Dans les programmations :
CE2 : lire une œuvre intégrale ou de larges extraits d’une œuvre longue
CM1 : lire au moins un ouvrage par trimestre
CM2 : lire au moins 5 ouvrages dans l’année
Les élèves rendent compte de leur lecture, expriment leurs réactions ou leur point de vue sur
ces sujets, mettent en relation des textes entre eux (auteurs, thèmes, sentiments exprimés,
personnages, événements, situation spatiale ou temporelle, tonalité comique ou tragique…)
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2 – Les différentes composantes de la lecture
-
Reconnaissance de mots :
. compléments des apprentissages du cycle 2 (correspondance
graphème phonème) ;
. nouvelles acquisitions à assurer (structuration des
correspondances oral/écrit pour des formes rares, mémorisation des
mots fréquents)
-
Lire pour apprendre :
. lecture de consignes et d’énoncés, de manuels, de
dictionnaires ;
. lecture pour se documenter (dans ce cas, comprendre les textes
et comprendre par les textes)
-
Lire des œuvres littéraires : compétences vues précédemment dans les
programmes de littérature
-
Lecture à haute voix : la lecture à haute voix doit faire l’objet d’un
apprentissage, elle n’est pas une conséquence évidente du savoir lire.
Les élèves sont conduits régulièrement à :
+ lire à haute voix leurs propres écrits (pour les communiquer
aux autres, pour s’auto évaluer, pour mémoriser
+ lire à d’autres élèves un extrait de manuel, de document, un
passage d’une œuvre littéraire…
+ lire ou relire des écrits supports d’activités tes que les
consignes, les énoncés…
Cette pratique peut être proposée aux élèves en difficulté pour les aider à
comprendre : on prévoit au fond de la classe un espace où l’élève peut lire à
mi voix pour lui-même un texte ou des phrases pour tenter de mieux le
comprendre.
C’est un outil d’évaluation pour le maître mais attention certains très bon
lecteurs à haute voix sont de faibles « compreneurs » alors que des lecteurs
à haute voix hésitants peuvent s’avérer avoir une bonne compréhension du
texte.
Pour bien lire un texte à haute voix, il faut au préalable l’avoir lu
silencieusement et compris.
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3 – Les spécificités du texte théâtral
L’oralisation, la mise en jeu, la théâtralisation sont des formes de communication qui
supposent un public, ne serait-ce que celui de la classe.
C’est pour satisfaire ce public que les élèves s’efforcent alors de travailler la mise en voix du
texte, résultat d’une interprétation de l’œuvre plus profonde qu’il n’y paraît.
Ces activités peuvent s’accompagner d’une mémorisation des textes, tant pour la prose que
pour le théâtre ou la poésie.
La lecture d’œuvres théâtrales doit évidemment déboucher sur leur mise en voix, puis sur
l’inscription dans l’espace de la diction du texte… On peut aller jusqu’à une véritable mise en
scène sans toutefois qu’elle occupe tout le temps disponible.
Mais, pour apprécier la complexité du texte théâtral, il faut en connaître les règles du jeu, il
faut comprendre la mise en scène … Il apparaît donc que la pratique du jeu théâtral est
indissociable de la lecture de ces textes.
Quelles sont les spécificités du texte théâtral :
+ Rapports privilégiés avec la voix, le corps et l’espace ;
+ Il ne reproduit pas la réalité mais donne l’illusion d’exister. Dans un texte narratif, le
narrateur s’interpose entre le lecteur et le personnage ; dans un texte de théâtre, le lecteur
rencontre les personnages en les regardant évoluer, en les écoutant parler.
+ C’est un texte lacunaire : c’est au lecteur de combler les non dits, de déduire
l’implicite (comme les relations entre les personnages, leur histoire…
+ Le texte théâtral est double :
. Le texte à lire, les didascalies les informations données par l’auteur
(à usage des acteurs, du metteur en scène ou du lecteur) pour contextualiser le
dialogue, donner des indications sur l’identité des personnages, sur les décors,
les lumières…
. Le texte à dire : paroles échangées par les acteurs sur scène
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4 – La lecture théâtralisée, quelques principes, conseils et pistes de travail :
Avant de proposer la lecture à haute voix d’un texte de théâtre, il convient qu’il soit compris
auparavant. On ne peut pas lire correctement un texte (de théâtre ou autre) alors qu’on le
découvre.
a) Il faut créer des attentes de lecteurs à partir du titre par exemple
Exemple : Mange moi de Nathalie PAPIN
Qu’est ce que ce titre évoque pour vous ?
Qui peut parler ? A quels personnages de la littérature de
jeunesse cela fait penser ?
Rechercher des expressions ou des mots en relation avec ce
verbe manger ?
Classement des propositions : sens, expressions courantes,
synonymes/antonymes, registre de la langue)
On peut ensuit proposer par exemple une première lecture d’un extrait par l’enseignant et
voir avec les élèves « de quoi ça parle ? »
Lecture de la première scène « la grosse »
De même, l’accès à la compréhension sera facilité si les élèves peuvent s’approprier le texte
dans l’espace, dans le jeu, en faisant interagir les personnages…
b) entrer dans le jeu (en s’appropriant l’espace de la scène, en utilisant son
corps pour s’exprimer, en utilisant sa voix pour s’exprimer)
Exemples :
Occuper l’espace en se déplaçant sans se bousculer de plus en plus vite.
Proposer des arrêts et faire mimer des situations (je suis petit, âgé, gros,
grand…
Délimiter un espace scénique et lorsqu’on entre dedans on devient…
(chacun indiquant au fur et à mesure ce en quoi il se transforme : animal,
monstre, fleur…)
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Groupe séparé en 2 se faisant face, le premier de la ligne se dirige vers le
premier de l’autre ligne en choisissant une démarche particulière, la personne en
face doit se déplacer vers le N°2 avec la même démarche, puis avec sa propre
démarche et ainsi de suite…
La moitié de la classe est spectateur, les autres miment ce que raconte
l’animateur
« C’est l’heure de partir à l’école, j’enfile mes bottes, je mets mon manteau, mon
bonnet, mes gants, je me regarde dans une glace, je prends mon cartable, j’ouvre
la porte, je la referme derrière moi, je marche dans la rue, je marche en
équilibre sur le bord d’un trottoir quand soudain STOP !!!, un objet sur le sol
retient mon attention, je le regarde, m’approche, je m’abaisse de plus en plus
mais je n’ose pas le toucher.
Je ne sais pas ce que c’est, je tourne autour, je le prends. BEURK !!! c’est sale et
je le rejette.
Tiens j’ai une idée.
Je sors mon mouchoir de ma poche, je le ramasse avec, je le porte en le tenant
bien à distance et par le bout des doigts.
Je vais l’offrir à un des spectateurs. »
Travail sur l’articulation : en marchant et en exagérant l’articulation (les
chaussettes de l’archiduchesse, je veux et j’exige, le grand dragon gronde et
gratte le gras du gros rat…)
c) faire vivre les personnages par la lecture d’extraits (avec à chaque fois des
débats, des discussions sur les différentes interprétations proposées)
Exemple scène 1 de PETIT de Catherine ANNE
Distribution de la première scène.
Quelles remarques, absence de ponctuation.
Lecture individuelle puis essayer de le mettre en voix par 2
Essais ave la scène 1 de Mange moi
d) créer le temps et l’espace (en imaginant les lieux, les costumes, les
déplacements, la mise en scène)
e) mémoriser des textes et les jouer
jouer quelques scènes des différentes pièces proposées après mémorisation des textes.
Difficile de faire jouer les pièces en entier.
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