Banane - Odeadom

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Banane - Odeadom
L’organisation commune de marché (OCM)
La banane est l’un des derniers produits
agricoles à avoir bénéficié d’une organisation
commune de marché, puisque celle-ci n’a
été mise en place que le 1er juillet 1993.
Concernant les importations à destination
de l’Union européenne, l’OCM banane prévoyait,
entre le 1er juillet 1993 et le 31 décembre 2005,
un droit de douane élevé (680 €/t),
assorti de contingents tarifaires à droit réduit
Le commerce mondial de la banane
ou nul, destinés à préserver les flux
traditionnels en provenance des États ACP
(Afrique, Caraïbe, Pacifique) et d’Amérique
latine. Durant cette période, le système
des échanges avec les pays tiers a fait l’objet
de plusieurs réformes dont la dernière est
entrée en vigueur, le 1er mai 2004 lors
de l’adhésion de 10 nouveaux États membres
à l’Union européenne.
Les dix premiers pays producteurs (en millions de tonnes)
Pays
Inde
Ouganda
Brésil
Équateur
Bananes à cuire
(plantains)
3,4
9,9
0,3
0,5
Bananes dessert
13,1
0,6
6,2
5,4
5,5
3,4
2,3
1,6
0,4
2,0
Total
16,5
10,5
6,5
5,9
5,8
5,5
5,2
3,7
2,8
2,1
Chine Philippines Colombie Indonésie Rwanda Costa Rica
0,3
2,1
2,9
2,1
2,4
0,1
filière
Source : Cirad (estimations pour 2003)
Banane
Ainsi, les droits de douane appliqués entre le 1er mai 2004 et le 31 décembre 2005 étaient :
Contingents tarifaires
A : Contingent
consolidé à l’OMC
B : Contingent
additionnel
C : Contingent autonome
exclusivement ACP
Quantité
additionnelle
Volumes
Pays tiers
2 200 000 t
453 000 t
750 000 t
460 000 t
75 €/t
75 €/t
Pays ACP
0 €/t
0 €/t
0 €/t
0 €/t
Hors
contingent
Sans limite
680 €/t
380 €/t
À compter du 1er janvier 2006, l’OCM banane prévoit un droit de douane unique de 176 € par tonne, assorti d’un contingent
tarifaire à droit nul de 775 000 tonnes, destiné à préserver les flux traditionnels en provenance des États ACP.
Les producteurs communautaires
bénéficient d’une aide compensatoire visant
à leur garantir un niveau de recette.
Cette aide s’applique aux bananes commercialisées
dans l’Union européenne, et permet
de compenser les baisses de prix résultant
de l’ouverture du marché, auparavant protégé
par des mesures nationales.
Quantités bénéficiaires de l’Aide Compensatoire
ODEADOM
Espagne
France
Portugal
Grèce
Chypre
Canaries :
420 000 t
Martinique : 219 000 t
Guadeloupe : 150 000 t
Madère, Açores
et Algarve : 50 000 t
Crète et Laconie :
15 000 t
13 500 t
Volumes des exportations en millions de tonnes
Les
exportations
Les
importations
ODEADOM
46-48 rue de Lagny - 93104 Montreuil Cedex
Tél. : 01 41 63 19 70 - Fax : 01 41 63 19 45
E-mail : [email protected] - www.odeadom.fr
Office de Développement de l’Économie Agricole
des Départements d’Outre-Mer
Sources : Cirad
FAO (estimations pour 2004)
Paragramme 01 49 29 92 29 - Papier recyclé.
La quantité par région peut être adaptée dans la limite maximale des 867 500 tonnes prévue pour l’Union européenne.
Répartition de
la production de bananes
Guadeloupe
Martinique
L’historique
䉴
Origine présumée en Indonésie.
䉴
Apparition au Moyen-Orient.
1450
䉴
Découverte sur les côtes occidentales de l’Afrique par des marins d’Henri du Portugal.
1482
䉴
Implantation aux Canaries.
1516
䉴
Développement dans la Caraïbe à partir de Saint-Domingue
(Père Tomas de Berlanga dans l’entourage de Christophe Colomb).
1620
䉴
Présence relevée par Magellan dans le Bassin de l’Amazone et les îles du Pacifique.
1850
䉴
Importation en Floride par des marins américains.
1865
䉴
Création des premières grandes plantations et d’un réseau commercial de la banane.
1899
䉴
Constitution de la « Limited Fruit Company » qui exporte vers l’Europe.
Selon une légende de l’Inde ce n’est pas à cause d’une pomme que l’homme fut chassé du Paradis terrestre
mais à cause de cet autre « fruit défendu » la banane
Les variétés
Atteinte par la « maladie de Panama », cette
variété, longtemps cultivée pour l’exportation,
a tendance à disparaître. La « Grande Naine »
du groupe génétique « Cavendish », la plus
utilisée dans les échanges internationaux,
a remplacé la « Poyo », la plus connue
aux Antilles dans les années 1950.
Cette variété est à l’origine de la réputation
de la banane antillaise sur le marché européen.
D’autres variétés sont également appréciées :
la « Petite Naine », la « Figue rose », la « Figue
pomme » ou bien encore la « Fraycinette »,
d’une taille adaptée aux jeunes enfants.
Appartenant à la famille des musacées, c’est une herbe
géante, dont la taille varie de 2 à 9 m selon les variétés.
Le faux tronc est en réalité constitué de gaines foliaires,
étroitement imbriquées les unes dans les autres.
À sa base, on trouve une tige souterraine :
un bulbe, à partir duquel sont issus les rejetons
qui, en grandissant, deviennent des rejets,
c’est-à-dire de nouveaux jeunes bananiers.
Un bananier ne produit qu’un seul régime
de bananes pouvant dépasser 30 kg ;
celui-ci est composé de 200 à 250 fruits
ou doigts, regroupés en 18 à 22 mains.
Le premier cycle de production est
pseudo-tronc
de 9 à 12 mois.
(gaines foliaires)
Pour se développer, le bananier
a besoin de chaleur (température
Coupe
de 25° à 40°) et de pluies en
Tige
florale
alternance avec un fort ensoleillement,
Ramifications
correspondant au climat des zones
tropicales et subtropicales.
Partie femelle
régime mains de fleurs
Partie mâle
du rachis
Rejet
Bractée fleurs Bourgeon mâle
Coupe transversale
du pseudo-tronc
Bulbe
Bulbe
Tige souterraine
La production française
Tige florale
Inflorescence
Néolithique
300 ans avant J.-C.
Issus d’espèces sauvages, les bananiers à fruits
comestibles proviennent de Chine (Musa Sinensis)
et de l’Inde (Musa Sapientum). Les plantains
(Musa Paradisiaca) ou bananes à cuire existent
depuis au moins 800 ans en Afrique.
D’autres variétés ont été ensuite introduites par
les Arabes et les Portugais.
Il existe aujourd’hui plus de 300 variétés mais
seules quelques-unes sont cultivées de façon
intensive. La banane « Gros Michel » est la plus
robuste. Originaire de Malaisie, elle s’est
répandue dans toute l’Amérique latine à partir
de la Jamaïque.
Ce fruit fragile contraste avec l’image qu’on lui donne
Aux vertus thérapeutiques nombreuses la banane
convient particulièrement à l’alimentation des bébés
reste l’un des fruits préférés des enfants et des sportifs
et se prête volontiers aux préparations culinaires
La plante
Rejeton
Tige florale
« Le bananier », Jean Champion, éd. Maisonneuve et Larose, 1963.
Le bananier est cultivé dans les quatre DOM
ainsi qu’à Mayotte, où la banane, consommée
surtout sous forme de légumes, est à la base
de l’alimentation des Mahorais.
Sa production revêt une importance particulière
aux Antilles puisque, largement tournée vers
l’exportation, elle représente l’un des piliers
de l’économie agricole.
L’organisation aux Antilles
À la Martinique, la production est organisée
autour de deux groupements de producteurs :
BANAMART et BANALLIANCE. En Guadeloupe,
il y a une seule organisation de producteurs :
LES PRODUCTEURS DE GUADELOUPE.
Le mûrissage
Racines
L’organisation en Métropole
La culture
Le sol doit être assaini, ameubli et drainé,
avant d’y implanter les bulbes.
Pour améliorer la qualité des fruits, l’utilisation
de vitro-plants est de plus en plus pratiquée.
Elle permet d’obtenir, par culture in vitro,
des plants indemnes de maladie et correspondant
à des critères agronomiques et économiques
spécifiques. Outre quelques maladies fongiques
(cercosporioses), les bananiers sont attaqués
par deux grands types de parasites : les vers
(nématodes) et les insectes (charançons
de la famille des coléoptères). Les recherches
se poursuivent sur les modes de traitement,
notamment pour des méthodes de lutte
biologique.
La gaine de polyéthylène, qui enveloppe souvent
chaque régime, a pour rôle de les protéger
contre un insecte, le thrips, sans avoir recours
aux pesticides. La couleur bleue de cette gaine
permet de réduire l’effet de loupe et d’éviter
les brûlures provoquant des taches noires sur
la banane. Les perforations de ces gaines
assurent une aération des régimes. Les régimes,
coupés encore verts, sont transportés aux stations
d’emballage avec de multiples précautions :
coussins de mousse, remorques pendulaires,
rails aériens porteurs. À la station d’emballage,
les mains sont détachées des régimes puis
nettoyées et triées ; elles sont ensuite classées
selon trois catégories : extra, catégories I et II.
En 1939, le gouvernement
a imposé le monopole
du pavillon français.
En 1976, la Compagnie
générale maritime (CGM), née
de la fusion de la Compagnie
générale transatlantique et de
la Compagnie des messageries,
commande 4 porte-conteneurs
réfrigérés polyvalents (PCRP)
pour assurer le transport des
bananes. Depuis 1999, la société
danoise MAERSK participe
également à ce transport.
Les producteurs de bananes des Antilles sont
fédérés au sein de l’Union des Groupements
de Producteurs de Bananes (UGPBAN) qui
commercialise directement plus de 90 %
des bananes produites aux Antilles, soit près
de 275 000 tonnes par an.
Le transport maritime
Après la crise de 1929, les autorités françaises
ont incité la Compagnie générale transatlantique
à se doter d’une flotte bananière.
Les bananes arrivées vertes, aux ports
du Havre et de Dunkerque, sont envoyées
dans les mûrisseries pour y rester 4 à 10 jours,
la durée pouvant varier en fonction des besoins
du marché. Conservées à une température
comprise entre 18° et 20°, les bananes achèvent
ainsi la transformation de leur amidon en sucre,
prennent leur couleur jaune caractéristique et
renforcent leur arôme.

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