Histoire des arts Camille RITSCHARD TL3

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Histoire des arts Camille RITSCHARD TL3
« Chapter » de Robert RYMAN – 1981
« Chapter» est une peinture de Ryman qu’il a peinte en 1965 ; exposée au musée
national d’art moderne à Paris. Ses dimensions sont :223,5x223,5.
Le tableau est carré, c’est un monochrome blanc .
L’artiste a utilisé de la peinture à l’huile qu’il applique sur une toile de lin .
Ryman a une prédilection pour la non couleur : blanc. Il s’intéresse au blanc
pour sa pureté , pour sa richesse de nuances grâce à la lumière, ce qui ne fait pas
de l’œuvre un simple aplat de blanc. Il prend en compte la matérialité de la
peinture : son épaisseur, les touches du pinceau ou de l’outil, le geste de
l’artiste…La volonté de nier totalement une représentation picturale est poussée
à son paroxysme,comme le carré blanc sur fond blanc de Malevitch qui
s’inscrivait dans le suprématisme absolu.
Nous pouvons remarquer une bordure noire, mais aucun cadre, ce qui ne permet
aucune limite à l’espace et qui interroge sur la limite même du tableau et sur le
cadre. L’accrochage est réfléchi afin de favoriser la multiplicité de nuances.
Nous pouvons comparer cette œuvre au travail de Reinhardt , un artiste ne
peignant que des toiles en monochrome noir ,cherchant également les nuances
grâce à la lumière ou par des couches des peintures noires. Le travail de
Soulages peut également être mis en parallèle, avec ses monochromes noirs où
l’on peut voir des rayures dans l’épaisseur de la peinture ou du goudron.
Le travail de Ryman, comme de tous les peintres qui s’intéressent au
monochrome a souvent été incompris, on peut lire la pièce « Art » de Yasmina
Reza où le débat s’installe à savoir si un tableau entièrement blanc est une
œuvre d’Art…C’est la préoccupation de l’art conceptuel de s’interroger
« Qu’est ce que l’art ?» Ici Ryman ne cherche pas à représenter quelque chose
mais à poursuivre sa démarche , les procédés de la peinture étant mis à
nu:« pour qu’un tableau soit bon,il doit donner l’impression d’un
accomplissement sans effort, d’une évidence,d’une chose qui est arrivée on ne
sait comment » (Ryman).
L’artiste cherche à ce qu’il y ait une interaction entre la surface de la toile et la
surface murale,qui sont réelles toutes les deux, afin que le spectateur comprenne
que le tableau est un objet et qu’il doit s’en approprier la lecture ( selon son
placement face à l’œuvre il verra des nuances différentes. On peut penser à la
phrase de Duchamp « ce sont les regardeurs qui font les tableaux »).
On peut voir qu’avec Ryman le monochrome a encore de nombreuses pistes à
explorer dans la matérialité, le questionnement du cadre, l’importance de
l’accrochage, et surtout le statut de l’œuvre d’art.