Rapport mensuel de la sécurité alimentaire au Tchad: le 22 avril 2002

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Rapport mensuel de la sécurité alimentaire au Tchad: le 22 avril 2002
Rapport mensuel de la sécurité alimentaire au Tchad:
le 22 avril 2002
Rapport conjoint FEWS NET avec le Centre national de nutrition et de technologie
alimentaire (CNNTA)
Résumé
Le résultat définitif de la campagne agricole 2001-02 fait ressortir une production de
1 322 056 tonnes toutes céréales confondues, y compris le fonio cultivé au sud du
pays. Cette production reste légèrement inférieure (-2%) à celle de 1998-99 qui est
considéré comme un record national.
Les résultats de l’enquête légère de malnutrition effectués par le FEWS NET et la
CNNTA dans les départements du Ouaddaï, Biltine et une partie du BET en mars
dernier indiquent que le taux de malnutrition aiguë global chez les enfants de 6 à 59
mois est de 10,9%. Mais selon le découpage par 3 zones d’économie alimentaire, la
malnutrition aiguë globale exprimée en écarts-type (Z-scores) dans la première et la
seconde zone est respectivement de 11,9% et 13%. Etant donné que dans la zone
sahélienne du Tchad le seuil de 12% est un indicateur d’urgence nutritionnelle, ces
résultats doivent attirer l’attention des décideurs pour les mesures appropriées.
La crise alimentaire qu’à connu le Tchad l’année dernière a diminué cette année et la
situation alimentaire reste d’une manière générale satisfaisante dans la majeure partie
des départements du pays. Il est souhaitable cependant de surveiller pendant la
période de soudure qui commence dans deux mois les zones structurellement
déficitaires en production céréalière comme le Kanem, les zones non productrices des
céréales comme le BET et une partie des zones inondées au sud du pays pendant la
campagne agricole 2001-02.
La réconciliation nationale au Tchad (Gouvernement-opposition armée) et le lancement
des travaux de l’extension des périmètres irrigués sur 2 000 hectares dans les plaines
rizicoles du département du Mayo Boneye suscitent beaucoup d’espoir pour les
tchadiens. Les activités pétrolières dans le département du Logone Oriental (sud du
Tchad) se poursuit normalement mais occasionne une inflation.
1.
Disponibilité alimentaire
1.1.
Situation agricole
Le début des travaux de préparation des champs pour les cultures pluviales dans la zone
sahélienne est observé beaucoup plus dans le sud du Guéra et le sud de Dar Sila. Dans la
zone soudanienne, les travaux de débroussaillage, de nettoyage ont été entamés dépuis la
dernière semaine de mars et ils se poursuivent. Le lancement des travaux rizicoles dans le
département du Mayo Boneye grâce à la coopération bilatérale avec la Chine Taïwan,
l’amélioration des installations depuis 1998 du casier B rizicole de Bongor par ce pays dans ce
département est une avancée significative pour une sécurité alimentaire durable et la lutte
contre la pauvreté.
La récolte de sorgho de décrue (berbéré) se poursuit par endroits dans le département du
Salamat et les zones de production situées au sud du pays mais dans la plupart des cantons
producteurs, les récoltes sont terminées.
1.2.
Aperçu de la sécurité alimentaire
La campagne agricole 2000-01 était déficitaire dans le pays et plus spécialement dans la partie
Ouest et Est du pays suite à une rupture abrupte de la pluviométrie en mi-août 2001. Dans les
départements visités du Ouaddaï, Assongha et Biltine en mars dernier, 483.153 personnes
vulnérables ont bénéficié d’une aide
Carte 1: Sites de mission conjointe
alimentaire de 6.196 tonnes de céréales
FEWS NET/CNNTA, mars 2002
en 2001 (distribuée par le Programme
alimentaire mondial à travers son
EMOP) pour une période variant de 3 et
6 mois.
Selon les conclusions de FEWS NET et
CNNTA qui ont visité cette partie de la
zone sahélienne en mars 2002 (Carte 1),
cette aide complément indispensable
aux autres activités génératrices de
revenu a permis aux populations
vulnérables de vaquer à ses occupations
champêtres voire même à augmenter les
superficies emblavées des cultures
vivrières pendant la campagne 2001-02.
Le déficit enregistré de la campagne
agricole 2000-01 dans cette partie de la
zone sahélienne n’a pas donc eu
d’incidence négative majeure sur le
développement des cultures du fait de la
bonne répartition des pluies dans le
temps et dans l’espace pendant la
campagne 2001-02.
Source: FEWS NET/Tchad
Certains responsables administratifs
dans la sous-préfecture d’Iriba
(département de Biltine) craignent un déficit en céréales en période de soudure, mais la
situation alimentaire dans les zones visitées reste assez bonne et les perspectives n’ont pas
l’air alarmantes malgré ce déficit dans certaines localités agro-pasteurs (sous-préfectures de
Biltine et d’Iriba) et qui peut être comblé par les échanges des céréales inter-régionales.
L’accord de paix signé avec l’opposition armée dans le Tibesti pourrait améliorer la situation
alimentaire dans la zone d’économie rurale du BET à travers le libre échange des céréales et
du bétail. Ailleurs, la sécurité alimentaire reste d’une manière générale bonne.
1.3.
Résultat définitif (campagne agricole 2001- 02)
La direction de la statistique agricole (DSA) due Ministère de l’Agriculture vient de sortir vers la
mi-avril ses résultats définitifs pour la campagne agricole 2001-02. Selon le Tableau 1, les
chiffres pour les principales cultures vivrières : le mil, le sorgho et le berbéré montre que la
production du mil pénicillaire pour la campagne agricole 2001-02 est de 397 608 tonnes. Elle
est la meilleure des 5 dernières campagnes.
La situation en terme de bilan alimentaire n’est pas encore établie. Certes il existe des déficits
localisés plus spécialement dans les zones structurellement déficitaires qui seront surveillées
par le FEWS NET el les partenaires intervenant dans la sécurité alimentaire.
Habituellement, la zone sahélienne produit plus du mil pénicillaire que la zone soudanienne
mais pour la campagne agricole 2001-02, la zone soudanienne s’est distinguée par une
production nettement supérieure (+162%). Les principales causes de cette augmentation de
production dans la la zone soudanienne sont: a) le désintéressement des cotonculteurs au profit
des cultures vivrières ; b) le prix du coton toujours en baisse sur le marché international ce qui
démotive les paysans à y cultiver; c) la lenteur de l’achat de ce produit par la Coton Tchad
(compagnie cotonnière du Tchad) ne permettant pas aux cultivateurs de satisfaire leurs besoins
primordiaux à temps.
Tableau 1: Production (MT) des principales cultures vivrières en tonnes (1996-02)
Années
Mil pénicillaire
Zone soudanienne
Zone sahélienne
Total
Sorgho pluvial
Zone soudanienne
Zone sahélienne
Total
Sorgho de
décrue
Zone soudanienne
Zone sahélienne
Total
1996-97
1997-98
1998-99
1999-2000
2000-01
2001-02
109 818
147 813
257 631
78 553
169 831
248 384
87 668
269 653
357 321
93 337
267 758
361 095
77 885
174 885
252 770
287 848
109 760
397 608
236 055
116 462
352 517
18 213
7 896
26 109
353 295
201 375
554 670
263 159
192 475
455 634
251 294
138 115
389 409
280 505
216 722
497 227
43 079
48 550
91 629
34 419
60 168
94 587
27 935
105 281
133 216
25 862
148 919
174 781
13 123
96 976
110 099
17 824
187 201
205 025
Source: ONDR/SODELAC/DSA
Pour le sorgho pluvial, la zone soudanienne s’est toujours distinguée de la zone sahélienne.
Durant les 6 campagnes agricoles, la production de 1998-99 est la meilleure suivie de celle de
2001-02.
Pour le sorgho de décrue (berbéré), la production de la zone sahélienne a été toujours
supérieure à celle de la zone soudanienne. La campagne agricole 2001-02 est un record
depuis les 5 dernières campagnes. A titre d’exemple, le départment du Salamat — grenier du
pays pour cette culture — a produit plus de la moitié de la production nationale (125 000 tonnes
sur 205 025) soit 61% de la production totale du pays. Il est à remarquer que la production de
la zone soudanienne est certes supérieure à celle de l’année dernière (+36%) mais nettement
inférieure aux campagnes 1996-97 à 1999-00. En effet le retrait tardif des eaux ou
l’insuffisance des plaines inondables dans certaines zones de production telles Gounou Gaya,
Torrock et une partie de Binder n’ont pas permis de réaliser le répiquage à temps et les
paysans étaient obligés de délaisser leur champ au profit d’autres activités génétratices de
revenu (petits commerces, maraîchage et élévage) afin de compenser les pertes subies des
cultures de sorgho de décrue.
3.
Situation nutritionelle dans la zone sahélienne
3.1.
Résultats de l’analyse de l’enquête
Selon les résultats des enquêtes menées par FEWS NET et CNNTA en mars 2002 dans les
départements du Ouaddaï, Biltine et une partie du BET (Carte 1), la malnutrition aiguë globale
(< -2 écarts-type ou Z-scores) chez les enfants de 6 à 59 mois (N=110) est de 10,9% avec un
intervalle de confiance à 95%.
La malnutrition aiguë globale chez les enfants de 6 à 29 mois (N=74) exprimée en Z scores est
de 14,9% intervalle de confiance à 95%.
Le taux de la malnutrition aiguë global chez les enfants de 6 à 29 mois est plus élevé que celui
des enfants de 30 à 59 mois. Ce taux élevé est non seulement lié à la disponibilité alimentaire
mais aussi à d’autres facteurs tels que la pratique d’un mauvais sevrage. L’aspect socio
sanitaire de cette même enquête révèle que 52% pratiquent mal le sevrage; souvent les mères
le font de manière précoce pour cause de grossesse rapprochée (19.3%) ou de manière tardive
(33%).
La malnutrition aiguë sévère (<-3 Z Scores) chez les enfants de 6 à 59 mois (N=110) est de
0,9% avec un intervalle de confiance à 95%. La malnutrition aiguë sévère chez les enfants de 6
– 29 mois (N=74) exprimée en Z-Scores est de 1,4% intervalle de confiance à 95%.
Tableau 2 : Distribution par rapport à l’indice poids/taille en fonction des œdèmes
Œdème (N= 110)
Oui, présence des oedèmes
Non, pas de présence des
oedèmes
Source: FEWS NET et CNNTA
Poids/Taille : < -2 Z-scores Poids/Taille : -2 Z-scores
Marasme
Kwashiorkor
Marasme
Kwashiorkor
0 (0%)
0 (0%)
0 (0%)
0 (0%)
12 (10,9%)
0 (0%)
98 (89,1%)
0 (0%)
Le pourcentage au-dessous de la médiane est un indicateur le plus couramment utilisé dans les
centres de santé au Tchad. Par rapport à cette mesure 8.2 % des enfants enquêtés souffrent
du marasme.
Mais par rapport à l’indice poids/taille en fonction des oedèmes (Z-scores), 10.9% des enfants
enquêtés souffrent de marasme (Tableau 2) qui est une forme clinique de malnutrition par
carence en énergie et en protéine alors que le kwashiorkor est le résultat d’une carence en
protéine. Le Kwashiorkor n ‘est pas observé lors de l’enquête.
La malnutrition aigüe globale en Z score dans la première zone (Biltine, Arada et Kalaït) est de
11,9% et dans la deuxième zone (Guéreda, Iriba, Tiné et Bahaï) est de 13%. Le seuil de 12%
dans la zone sahélienne est un indicateur d’urgence nutritionnelle. Ceci devrait attirer l’attention
des décideurs.
3.2.
Caractéristiques socio-sanitaires
L’enquête a révélé que 19,3% de mères introduisent l’aliment de sevrage entre 3 et 4 mois. A
cet âge une introduction précoce de l’aliment de sevrage prédispose l’enfant à des maladies
diarrhéiques qui se soldent souvent par la malnutrition. Par contre, 47,7% des mères le font
entre 5-6 mois et 33% des mères au delà de 6 mois. La politique nationale de l’allaitement
maternel préconise l’introduction de l’aliment de sevrage à partir de l’intervalle 5-6 mois. Au
delà de 6 mois, le lait maternel ne suffit plus à couvrir les besoins des enfants en qualité et en
quantité. L’enfant devient inévitablement malnutri.
3.3.
Les facteurs favorisant la malnutrition
Selon la mission conjointe FEWS NET et CNNTA, il existe quatre facteurs qui favorisent la
malnutrition dans les localités visitées.
1) La disponibilité alimentaire aléatoire d’une couche de la population: des 8 localités
visitées seulement Biltine Amzoer et Guéréda produisent des céréales qui sont pour la
plupart des cas écoulés dans d’autres marchés malgré un arrêté ministériel interdisant
l’exportation des céréales à l’étranger ;
2) les conditions socio économiques difficiles limitant l’accès aux aliments à cause des prix
élevés des denrées alimentaires. Par exemple, un coro de mil (2,5 kg d’environ) coûte 1
000 F CFA à Bahaï dans l’Ennedi par rapport à 385 F CFA à Abéché;
3) L’accessibilité aux centres des santés: le manque de personnels qualifiés a souvent des
repercussion sur la qualité des soins. Certaines populations sont réticentes pour se
faire consulter dans les centres de santé préférant les guérisseurs traditionnels et les
marabouts.
4) La pratique d’un mauvais sevrage et de l’allaitement maternel
3.4.
Recommandations de la mission conjointe
La mission recommande :
a) une surveillance régulière par le CNNTA de l’état nutritionnel des enfants de moins de 5
ans à travers des enquêtes anthropométriques ;
b) la réalisation d’une enquête qualitative par le CNNTA pour connaître les causes
profondes de la malnutrition infantile ;
c) la formation des agents socio-sanitaires et communautaires en matière d’éducation
nutritionnelle (y compris les conseils contre le sevrage précoce) et de dépistage précoce
de la malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans ;
d) l’harmonisation des thèmes d’éducation nutritionnelle et sanitaire entre les différents
intervenants dans la région ;
e) l’équipement des centres de santé en matériels de dépistage et de prise en charge de la
malnutrition ; et
f)
et l’harmonisation des systèmes de collectes d’information sur la sécurité alimentaire et
rédynamisation des comités régionaux et locaux d’action.
4.
Analyse des prix et de l’accessibilité alimentaire
4.1.
Prix du mil, denrée de base
La tendance des prix des céréales est à la hausse sur les quatre principaux marchés en avril
par rapport au mois de mars. Dans ces marchés suivis par FEWS NET, le prix du mil a
augmenté entre 20 à 30% entre mars et avril. A Abéché, le prix du mil a augmenté de 29%
(Graphique 1). Cette hausse s’explique par les raisons suivantes: a) Il y a deux grands flux
céréaliers d’Abéché vers Le Nord et l’Ouest. Selon des commerçants grossites, ces flux sont
orientés vers Faya au Nord et puis Oum Hadjer, Ati et N’Djamena à l’Ouest (FEWS NET
présentera une analyse sur les flux céréaliers au Tchad dans le prochain rapport mensuel); b)
Les 4 milliards de FCFA injectés par le gouvernement pour la campagne des élections
legislatives du 21 avril aurait contribué à cette inflation; et c) le pouvoir d’achat de la population
de la zone pétrolière aurait augmenté à cause des activités liées au champ pétrolier de Komé,
ce qui fait augmenter la demande.
Selon les informations recueillies d’Abéché, la situation alimentaire pourrait se deteriorer si la
sortie des céréales vers le Nord et l’Ouest continue avec cette allure jusqu’à la période de
soudure. Selon FEWS NET, même s’il y aura un problème d’accessibilité pendant la période de
soudure, on ne doit pas s’attendre à une augmentation de prix de céréales similaire à celle de
l’année dernière. En effet le prix du mil à Abéche ce mois-ci reste 50% plus bas que le prix
l’année dernière à la même période; il est 16% plus bas à Moundou, 20% à Sarh et 21% à
N’Djaména. Le prix plus bas signifie des prix plus abordable, tout facteur égal, aux ménages à
faible revenu.
Graphique 1: Prix Moyens du Mil dans les 4 Principaux Marchés du Tchad
Janvier 2001 à Avril 2002
400
350
300
FCFA/KG
250
Abéché
Moundou
Sarh
N'Djaména
200
150
100
50
0
Apr-01 May-01 Jun-01 Jul-01
AoutJanvSep-01 Oct-01 Nov-01 Dec-01
01
02
Fevr02
Mars02
Avril02
Abéché
310
320
314
340
260
279
192
120
120
140
120
120
155
Moundou
220
180
194
365
210
210
190
220
128
140
145
150
185
Sarh
220
190
190
210
197
200
192
230
120
145
140
145
175
N'Djaména
260
260
247
260
240
233
180
200
150
150
155
160
205
FEWS NET Tchad
Source: SIM
La principale cause de l’augmentation des prix des céréales à N’Djamena est liée à la
spéculation des commerçants afin de les stocker et les revendre pendant la période de
soudure.
Les activités pétrolières dans les deux Logones se poursuivent normalement., créant certes des
emplois mais augmentant aussi les prix des loyers et ceux des denrées de première necessité
dans la région concernée, privant ainsi une tranche de la population à se procurer
irrrégulièrement ces produits. C’est ainsi que les prix des céréales ont subi une hausse
brusque et anormale par rapport au mois dernier dans les 2 principaux marchés du sud.
4.2. Termes d’échanges
Le prix moyen du mouton a baissé de 6,5% en avril sur le marché de N’Djaména par rapport au
mois de mars. Par contre le prix du mil a augmenté de 28% sur le même marché. La fin de
sacrifice d’un mouton après le retour de chaque pélérin de la Mecque est une des principales
causes de cette baisse de prix. Une légère augmentation de prix de mouton n’est pas à écarter
avec les résultas définitifs des élections législatives (fin avril et première semaine de mai).
Graphique 2: Termes d'échanges mouton/mil pour N'Djaména, juillet 2001 à
mars 2002
Prix du mouton
180.00
Prix du mil (100 kg)
160.00
Kg de mil par mouton
25000
140.00
Franc CFA
20000
120.00
100.00
15000
80.00
10000
60.00
40.00
5000
kg de mil par mouton
30000
20.00
0
A
vr
il
02
2
02
M
ar
s
fe
vr
ie
r0
oc
to
br
e
no
ve
m
br
e
de
ce
m
br
e
ja
nv
ie
r
02
ao
ût
se
pt
em
br
e
ju
ill
e
t
-
Le rapport mouton/mil devient de plus en plus défavorable pour les éléveurs vendeurs de
moutons en avril par rapport aux mois de novembre 2001 à fevrier 2002. C’est ainsi que
l’éleveur peut échanger son mouton contre 92 kg de mil – soit un peu moins d’un sac de 100
kgs – par rapport à 125 kg de mil en mars.

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