fiche Egypte - Ile de france international

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FICHE PAYS
Égypte
Données générales
Superficie : 1 001 450 km², soit presque deux fois la France métropolitaine.
Capitale : Le Caire, environ 19 millions d’habitants (Greater Cairo Metropolitan
Area inclus). Ville la plus peuplée du Moyen-Orient.
Monnaie : livre égyptienne (LE).
Taux de chancellerie : 1 LE = 0,124 EUR (au 16 mars 2015)
Langue : arabe (dialecte égyptien). L’anglais est largement parlé
dans les milieux d’affaires, plus rarement le français.
Source : « GEOATLAS.com ® 2009 © Graphi-Ogre »
Population : environ 85 M d’habitants, soit 50 % de la population du Proche-Orient.
Démographie : Taux de croissance de la population autour de + 2,4 % par an.
L’âge médian est d’environ 25 ans et l’espérance de vie à la naissance de 71 ans (source ONU).
Répartition des âges : 0 – 15 ans = 31 % de la population
15 – 64 ans = 64 %
65 ans et plus = 5 %
Infrastructures :
Elles sont relativement bien développées dans les grandes agglomérations du pays, mais
restent encore très sommaires en milieu rural.
Données politiques (avril 2015)
Politique interne : L’Égypte dispose d’un régime présidentiel. La révolution du 25 janvier 2011 a initié un processus de
transition démocratique, sous l’égide du Conseil suprême des Forces armées (CSFA). Une nouvelle Constitution
remplaçant celle de 1971 a été approuvée par référendum fin décembre 2012, avec 63,8 % des voix. Le 11 février 2011,
suite à la défection du Président Hosni Moubarak au pouvoir depuis 1981, le CSFA dirigé par le Maréchal Hussein
Tantawi a pris la tête de l’État égyptien avec des pouvoirs exceptionnels. Fin juin 2012, Mohamad Morsi, membre de la
confrérie des Frères musulmans (FM), a été élu Président de la République. Le peuple, fortement déçu par la Confrérie
et son manque de savoir-faire dans la gestion du pays, a fini par se soulever un an plus tard avec le soutien de l’armée,
provoquant la chute de M. Morsi et de ses alliés le 3 juillet 2013. Adly Mansour, Président de la République à titre
provisoire et Hazem Beblawi, Premier ministre, ont alors été chargés de mener à bien une feuille de route comprenant,
dans l’ordre, une nouvelle Constitution, des élections présidentielles et des élections législatives.
La nouvelle Constitution a été adoptée mi-janvier 2014 par référendum et à une écrasante majorité, mettant ainsi fin
au règne des Frères Musulmans. Ibrahim Mahlab, ministre du logement dans le cabinet Béblawi, a succédé à ce dernier
au poste de Premier ministre le 25 février 2014. L’élection présidentielle qui s’est tenue fin mai 2014 a vu la victoire du
Maréchal Abdel Fattah el-Sissi, avec plus de 96 % des voix. Les élections législatives, dernière étape prévue dans la
feuille de route, ont quant à elles étaient repousées à plusieurs reprises. Elles devraient avoir lieu avant la fin de l’année
2015.
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En juin 2013, l’appui de l’armée aux millions d’Égyptiens manifestant contre le règne des FM et qui a abouti à l’éviction
de Mohamad Morsi, a été considéré par certains comme un coup d’état militaire, provoquant ainsi une certaine tension
dans les relations avec les États-Unis, dont les critiques à l’égard du Caire ont diminué depuis. Pour une grande majorité
d’Égyptiens, les événements du 30 juin 2013 constituaient comme une « seconde révolution ». L’armée égyptienne,
outre sa place prédominante sur la scène politique, bénéficie également de solides positions sur le plan économique.
Politique extérieure : pays arabe le plus peuplé et stratégiquement le mieux placé (Méditerrannée, Afrique, MoyenOrient, Canal de Suez, frontière avec Israël, etc.), l’Égypte apparaît comme un poids lourd régional, non seulement sur
le plan politique et militaire mais également économique. La zone d’influence de l’Égypte est triple : le monde arabe,
l’Afrique et la Méditerranée. L’Égypte a mis un terme aux litiges frontaliers depuis la signature d’un traité de paix avec
Israël en 1978 et malgré un certain froid dans ses relations avec États-Unis suite aux événements de juin-juillet 2013,
elle continue à bénéficier d’une importante aide financière de Washington.
Données économiques
Généralités
La croissance du PIB a atteint 3,6 % au quatrième trimestre 2013-2014 (avril-juin), contre 1,5 % sur la même période de
l’année passée et 2,5 % au trimestre précédent (janvier-mars).
La croissance du trimestre a principalement été tirée par la consommation (à 77,5 %), et dans une moindre mesure par
la consommation publique. En revanche, le solde des échanges extérieurs a contribué négativement à l’économie du
pays. La faible croissance s’accompagne d’une forte inflation, en légère baisse néanmoins en 2013-2014 : 8,2 % pour
l’IPC, contre 9,75 % en 2012-2013, avec une décélération à partir d’octobre 2014, due à la baisse des coûts du pétrole et
des importations de produits alimentaires.
Son PIB (3 314 USD par habitant) fait de l’Égypte un pays à « revenu intermédiaire », comparable au Maroc, mais loin
derrière la Tunisie (environ 4 300 USD), l’Algérie (5 600 USD) ou le Liban (10 000 USD).
Ses indicateurs sociaux restent défavorables : environ un quart de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et le
taux d’alphabétisation est encore faible mais en amélioration (environ 74 %).
Malgré sa situation instable, l’Égypte possède toujours des atouts : sa force démographique car la population est
importante, jeune (31 % de la population a moins de 15 ans), et dynamique (2,4 % d’accroissement naturel), et son
économie diversifiée (46 % du PIB est issu des services, 29 % de l’industrie et 15 % de l’agriculture). Les rentrées en
devises (tourisme, hydrocarbures, Canal de Suez) ont considérablement diminué ces quatre dernières années en raison
de la crise, en attendant la reprise économique qui dépend de l’issue de la période de transition et tout d’abord, du
rétablissement de la sécurité et de la stabilité.
Stratégie de développement : le tournant de 2004
L’Égypte est membre de l’OMC depuis sa création en 1995. Elle a passé des accords tarifaires notamment avec l’UE,
l’AELA, les pays membres de la Ligue arabe, les pays d’Afrique de l’Est, les pays du Mercosur, le Maroc, la Tunisie et la
Jordanie. Ainsi, entre 2004 et 2008, le taux moyen pondéré des droits de douane est passé de 14,9 % à 5,6 %.
L’accord d’association avec l’UE a été signé en 2001 dans le cadre du processus de Barcelone et du Partenariat euroméditerranéen, lancés en 1995, et est en vigueur depuis juin 2004. L’accord tend au libre-échange entre l’UE et l’Égypte
avec une période de mise en place sur quinze ans.
Ces accords ont exposé l’Égypte à une concurrence internationale accrue, et l’ont contrainte à revoir sa stratégie de
développement. Les réformes entamées en 2004 visaient à rendre l’économie égyptienne plus compétitive en tirant
parti de sa position géographique et de ses avantages comparatifs en infrastructures, coût de main-d’œuvre et en
langue (le dialecte égyptien est compris dans tout le monde arabe), afin de favoriser les investissements étrangers et le
développement de l’offre locale. Avant les troubles post-révolution de janvier 2011, l’Égypte était classée parmi les
10 pays se réformant le plus rapidement (Banque mondiale, 2008, 2009 et 2010).
Les mesures phares de ce programme :
 privatisation de plus de 150 entreprises depuis 2004 ;
 refonte et simplification du système fiscal (taux unique d’imposition sur les bénéfices à 20 %, instauration d’une
taxe foncière et d’une TVA unique encore en projet, incitations fiscales ciblées) ;
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


création de zones franches et de zones de développement avec un régime fiscal particulier ;
protection et promotion des investissements et protection de la propriété intellectuelle ;
développement des PPP (partenariats public-privé).
Afin de mieux faciliter les échanges extérieurs, cette politique a été couplée à une politique de stabilité du change par
rapport au dollar. La révolution de janvier 2011 a cependant entamé cette stabilité et pesé sur la livre égyptienne.
Conséquences de ce revirement et conséquences de la crise
Les principales conséquences de l’ouverture de l’économie égyptienne ont été une spectaculaire augmentation du
volume des échanges extérieurs et des IDE ainsi qu’une croissance à la hausse, portée par la consommation et
l’investissement.
La crise financière mondiale de 2008 n’a pas directement affecté l’Égypte, son secteur bancaire étant peu exposé aux
produits financiers à risques. En revanche, la crise économique mondiale qui s’en est suivie a eu plus de conséquences
et notamment une baisse des recettes liées aux rentes du pays (tourisme, hydrocarbures, Suez), une dégradation des
comptes publics (déficit public de 6,8 % en 2007-2008, 6,9 % en 2008-2009, 8,2 % en 2009-2010) ainsi qu’une baisse des
entrées d’IDE (- 40 % en 2008-2009 et - 17 % en 2009-2010), et une importante sortie de capitaux.
Néanmoins, la croissance est restée relativement élevée (4,7 % en 2008-2009 et 5,1 % en 2009-2010), portée par la
consommation des ménages et certains secteurs d’activité comme la construction, la production manufacturière ou les
TIC. Cette bonne santé est également liée au plan de relance de 6 Mds USD (soit 3,7 % du PIB) mis en place dès
novembre 2008 afin de limiter les effets de la crise.
L’année fiscale 2009-2010 a ainsi vu une amélioration de la situation économique égyptienne (rétablissement de la
balance des paiements, augmentation des revenus de la rente). Néanmoins, l’importante crise politique et sociale suite
à la révolution de janvier 2011 a eu pour conséquence à court terme une détérioration des comptes publics (coût des
réparations, augmentation des salaires de base des fonctionnaires, plan de relance et baisse des revenus fiscaux due à
la baisse de l’activité). L’activité économique a été fortement ralentie. Les investissements publics en particulier étaient
touchés, mais aussi le tourisme, la construction et le secteur financier.
On assiste néanmoins aujourd’hui à un retour de la stabilité et il existe une volonté gouvernementale ferme de relancer
l’économie égyptienne, avec quelques méga projets, et d’attirer les investisseurs étrangers. La conférence économique
de Sharm el Sheikh, intitulée « Egypt the Future », qui s’est tenue en mars 2015, en a été le témoin. Elle a réuni un
grand nombre de décideurs politiques et d’investisseurs étrangers et a été l’occasion d’annonces de nombreux projets
d’investissement.
Commerce extérieur
Après avoir été multipliés par 2,9 entre 2003-2004 et 2007-2008 (passant de 28,4 Mds à 82 Mds USD), les échanges
commerciaux égyptiens sont en légère baisse (93,6 Mds USD en 2014, contre 95,2 Mds USD en 2013 et 103,1 Mds USD
en 2012). Le déficit commercial s’est creusé (39,9 Mds USD en 2014, 37,1 Mds USD en 2013, contre 26,5 Mds en 2008).
Il représentait 11,8 % du PIB en 2013-2014, contre 11,3 % du PIB en 2012-2013.
L’Union européenne demeure le premier partenaire commercial de l’Égypte : l’Union européenne est le premier
fournisseur et le premier client.
Les échanges commerciaux entre la France et l’Égypte ont augmenté de 2,8 % en 2014, après avoir diminué de 16,6 %
en 2013. Ils s’élèvent à 2,6 Mds EUR. L’excédent commercial de la France s’élève ainsi à 544 M EUR, contre contre
e
151 M EUR en 2013. La France est le 9 partenaire commercial de l’Égypte (2013-2014, source Banque centrale
égyptienne).
L’Égypte représente le premier marché de la France au Proche-Orient, même si le pays reste un partenaire modeste
(0,28 % des échanges commerciaux de la France en 2014).
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Top 5 des exportations françaises vers l’Égypte (2014) :
1. Céréales
2. Produits pharmaceutiques
3. Véhicules automobiles
4. Produits laitiers
5. Produits chimiques
Pour l’Égypte, la France était, au troisième trimestre
e
e
2014, son 8 fournisseur (contre 11 au troisième
trimestre 2013), avec une part de marché de 3,1 %, et
e
e
son 7 client (contre 6 au troisième trimestre 2013),
avec 4,7 % des exportations totales.
Top 5 des exportations égyptiennes vers la France (2014) :
1. Hydrocarbures
2. Engrais
3. Textile, habillement
4. Produits chimiques organiques
5. Machines, équipements et appareils électriques –
son, télévision
Si la structure des exportations françaises bénéficie
d’une bonne diversification en dépit du poids important,
selon les années, de certains postes (blé ou
aéronautique
principalement),
les
exportations
égyptiennes vers la France dépendent toujours de
quelques grands produits (hydrocarbures, engrais) qui
expliquent l’essentiel des variations annuelles.
Investissements et présence française
Les investissements
Le stock cumulé d’investissements directs étrangers (IDE) en Égypte est estimé à 85 Mds USD (environ 31 % du PIB).
Avant les événements de 2011, l’augmentation rapide des flux d’IDE entrants en Égypte faisait d’elle la première
e
destination d’IDE au Proche-Orient et la 3 du monde arabe, derrière l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Cette
performance s’expliquait par les réformes entreprises pour améliorer la protection des investissements et le climat des
affaires en Égypte depuis 2004, ainsi que par la ratification de nombreux accords internationaux et bilatéraux
garantissant la sécurité des investissements en Égypte. La crise politique de 2011 a provoqué un net ralentissement des
flux entrants d’IDE, sans pour autant remettre en cause l’attractivité de l’Égypte sur le moyen et long terme.
e
Aujourd’hui, ces flux sont en train de rebondir. Selon la CNUCED, l’Égypte est actuellement la 7 destination de flux
d’IDE du continent africain.
La présence française
Les entreprises françaises souhaitant s’implanter en Égypte bénéficient des accords bilatéraux sur la protection de
l’investissement et sur la non-double imposition. La France figure ainsi désormais aux tous premiers rangs des
investisseurs étrangers : environ 140 entreprises filiales, employant 33 000 personnes, sont présentes en Égypte. Le
stock des investissements directs étrangers (IDE) français en Égypte est de 3 Mds EUR.
Les investissements français sont concentrés dans les secteurs industriels : ciment (Lafarge, Ciments Français, Vicat),
équipement électrique (Schneider, Nexans, Groupe Atlantique, Legrand), gaz industriels (Air Liquide), pharmacie
(Sanofi-Aventis, Servier), chimie (Rhodia), matériaux de construction (Saint-Gobain, Soprema, Bonna-Sabla), tôlerie
(groupe Pyramide) et les produits agroalimentaires (Bel, Bongrain, Lactalis, Danone).
Les investissements sont également très présents dans les services : tourisme (Accor), transports aériens (Air France),
transports maritimes (CMA-CGM), services financiers (Crédit Agricole), assurance (Gras-Savoye, Coface, AGF-Allianz),
télécommunications et informatique (France Télécom, Alcatel-Lucent), génie civil (Vinci, Bouygues), ingénierie (Sogreah,
Degrémont, Canal de Provence, Nantaise des Eaux, Systra, EgisRail et EgisAvia, Technip), environnement (Veolia) et
distribution (Carrefour, Total). Par ailleurs, quelques PME françaises (Top industries, ICS), et de nombreux
entrepreneurs individuels (plus de 300) sont également implantés en Égypte.
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Consommation et distribution
Comme indiqué précédemment et nonobstant la période de crise actuelle, la consommation est le premier facteur de
croissance en Égypte. Cela est bien illustré par le fait que la consommation a représenté pour la première fois plus de la
moitié du PIB en 2009-2010. Même si celle-ci est principalement constituée de produits alimentaires (environ 45 %), de
nombreux autres secteurs sont représentés.
L’émergence d’un nouveau type de consommateurs
Les Égyptiens de classe A, B et C + possèdent le pouvoir d’achat suffisant pour fréquenter des points de vente
modernes, proposant des produits plus haut de gamme que ceux proposés dans le commerce traditionnel. En effet, les
20 % les plus riches concentrent 40 % des revenus, et leur mode de consommation se rapproche de plus en plus de celui
des Occidentaux. Cela s’exprime à travers de nombreuses opportunités notamment dans la mode, l’automobile et les
nouvelles technologies. Cependant, l’Égypte reste un pays pauvre où 25 % des habitants vivent en dessous du seuil de
pauvreté. En conséquence, le premier critère d’achat reste le prix mais les points de vente modernes parviennent aussi
à répondre à cette attente.
La distribution moderne
Les perspectives de croissance du secteur sont importantes. En 2014, la croissance du nombre de supermarchés était de
3 %, et de 7 % pour les hypermarchés (en comparaison, la croissance était de seulement 1 % pour les magasins
spécialisés ou indépendants). L’Égypte compte ainsi aujourd’hui 16 hypermarchés (contre 4 en 2003), et environ
700 supermarchés. En parallèle, il est important de noter le développement des centres commerciaux (Malls).
L’agglomération cairote compte désormais une trentaine de « malls », dont City Stars qui a ouvert en 2005, deuxième
plus grand centre commercial au Moyen-Orient. Il accueille la quasi totalité des franchiseurs étrangers présents en
Égypte, dont français, et capte une partie de la clientèle qui faisait autrefois ses achats à l’étranger.
À noter toutefois que sur les 200 000 personnes qui fréquentent le centre City Stars chaque semaine, seuls 15 à 20 %
sont des acheteurs, les autres étant simplement des visiteurs. Par ailleurs, la première phase du mégacentre « Cairo
Festival city » qui a ouvert ses portes en novembre 2013, comprend entre autres le premier « IKEA » inauguré en Égypte
ainsi que 300 magasins et 95 restaurants.
Nouveaux modes de consommation
À l’opposé du commerce traditionnel fragmenté où les magasins restent spécialisés et proposent souvent une gamme
restreinte de produits, il existe une forte demande pour le « tout sous un même toit ». Ces consommateurs apprécient
les grands espaces et les services proposés par les centres commerciaux (restaurants, parkings, distributeurs…) même si
le prix reste le facteur déterminant de l’acte d’achat.
Le rétablissement de l’ordre et de la sécurité va certainement augmenter la fréquentation de ces centres et donc la
consommation, ce qui représentera certainement des opportunités importantes pour de nombreuses entreprises
françaises de divers secteurs.
Opportunités sectorielles
Agrotech
La consommation alimentaire représente 45 % de la consommation des ménages. L’Égypte a fait le choix d’une
agriculture très insérée dans l’économie mondiale au détriment d’une politique réelle de sécurité alimentaire.
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Un pays structurellement en déficit alimentaire
Avec 3,5 % de la superficie du pays cultivable et une population de plus de 85 M d’habitants, l’Égypte présente des
niveaux d’autosuffisance alimentaire très faibles pour nombre de produits de base qui composent la quasi exclusivité de
l’alimentation d’une grande partie de la population (45 % d’autosuffisance en blé, ce qui fait de l’Égypte le premier
importateur mondial, 45 % pour les légumineuses, 35 % pour les huiles, 57 % pour le sucre, 80 % pour la viande rouge,
55 % pour le maïs fourrager, etc). En 2010, avant la révolution égyptienne, la France avait réalisé un excellent résultat
avec 30 % de la part du marché d’importation de blé. La dynamique de l’intérêt pour le blé français a été maintenue en
2011 et 2012. L’ouverture du marché des bovins sur pieds et de la viande permet d’entrevoir des perspectives très
intéressantes dans ce secteur.
Opportunités : viande bovine (sur pieds et surgelée principalement), denrées agricoles brutes (blé, fèveroles, maïs,
légumes…), denrées alimentaires transformées (moutarde, fromage...) et produits de luxe (foie gras…).
Une volonté d’augmentation de la production agricole
Malgré une forte dépendance alimentaire vis-à-vis de l’extérieur, l’Égypte est engagée dans une dynamique
d’augmentation de la production agricole par une extension des surfaces cultivées d’une part et par une augmentation
des rendements d’autre part. La surface agricole a augmenté de 25 % dans les années 1990 et de 10 % de plus dans les
années 2000. Cela est essentiellement lié à une politique d’extension à travers des mégaprojets agricoles. Le
gouvernement prévoit ainsi la bonification de 4 millions de feddans de terres. 1 million de feddans ont d’ores et déjà été
attribués. L’Égypte est aussi un exportateur de légumes (notamment oignons, pommes de terre et légumes surgelés)
vers le Moyen-Orient et l’Europe. L’augmentation des rendements est une volonté affichée pour combler le déficit de la
balance commerciale alimentaire.
Opportunités : machinisme agricole, semences, intrants, conseil agricole…
Industrie agroalimentaire
Le secteur de l’agroalimentaire représente 20 % de la production industrielle et la production issue de l’IAA a connu une
croissance de 1,55 % par an entre 2007 et 2012 (source FAO), liée essentiellement à de nouvelles habitudes
alimentaires (conserves, boissons…). Le secteur des produits laitiers est en pleine expansion, avec une présence notable
des grands groupes français du secteur (Bel, Lactalis, Danone, Bongrain…). L’Égypte profite donc de sa position
géographique et de sa main-d’œuvre bon marché pour produire des denrées qui sont exportées vers le monde arabe et
les pays africains.
Opportunités : lignes de production, froid, traçabilité, qualité, logistique, conseil, logiciels…
Mode, habitat, santé (MHS)
Depuis une dizaine d’années environ, la consommation en Égypte s’est profondément transformée avec l’émergence
d’une nouvelle classe de la population aux modes de consommation plus occidentalisés et la multiplication des
franchises étrangères et des points de ventes modernes, le secteur des biens de consommation a connu une croissance
rapide.
Le secteur de la mode illustre bien ceci. De nombreuses marques
étrangères (Marks & Spencer, H&M, Zara, Nike, Pronovias, Victoria
Secret…) mais aussi françaises (Promod, Manoukian, Daniel Hechter,
Dim, Lacoste, Etam, Axara...) sont présentes. Dans ce sous-secteur,
le prêt-à-porter est particulièrement prisé. Les importations ont
augmenté de 80 % en 2014 par rapport à 2013.
Opportunités : devenir franchisé en Égypte dans un point de vente
moderne.
Évolution des importations dans le domaine de la mode.
Source : Global Trade Atlas.
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Le secteur des dispositifs médicaux reste malgré tout l’un des plus importants du Moyen-Orient du fait de la croissance
régulière de la population et du niveau relativement faible de la production locale.
De nombreuses opportunités existent toujours dans le domaine de l’équipement médical grâce aux constructionsréhabilitations d’hôpitaux et de facultés de médecine. De plus, les droits de douane sur ces équipements ont
considérablement diminué ces dernières années. Le taux de croissance annuel du secteur s’élève à environ 6,4 % en
moyenne.
Opportunités : il existe un fort potentiel, lié à la construction d’hôpitaux privés ainsi qu’à la modernisation du système
de l’assurance santé qui vise à assurer une couverture minimale à tous les citoyens. De nombreuses opportunités
existent, notamment pour les appareils ultra-sons, scanners, appareils chirurgicaux, équipements de laboratoires,
appareils d’anesthésie, de dialyse, à ultra-sons et chirurgicaux, et scanners.
Le marché des produits pharmaceutiques : les importations sont assez limitées (même si elles représentent un grand
pourcentage du montant du marché pharmaceutique, dû aux prix de vente très bas des médicaments fabriqués
localement). Elles sont constituées principalement des derniers médicaments de haute-technologie comme par exemple
ceux prescrits pour la lutte contre le cancer ou le diabète. Les importateurs sont quasi exclusivement les multinationales
du secteur, et dans une moindre mesure les agents des sociétés pharmaceutiques ne possédant pas de filiales en
Égypte. Plusieurs multinationales produisent localement, comme Novartis, Pfizer, Merck et Sanofi Aventis.
Opportunités : la production locale sous licence permet d’obtenir une meilleure pénétration du marché local et offre
également la possibilité de pouvoir exporter vers les autres pays du Moyen-Orient.
Nouvelles technologies, innovation et services (NTIS)
Télécommunications
Malgré la crise que traverse l’Égypte, ce marché est en lente progression. Trois opérateurs mobile sont présents sur le
marché : Mobinil, Vodafone et Etisalat pour un taux de pénétration de 110 %, un opérateur fixe (Egypt Telecom) à
hauteur de 11 %, ainsi que de nombreux opérateurs Internet (TE Data et Linkdotnet qui possèdent 80 % du marché pour
50 % de taux de pénétration).
Opportunités : licences triple-play, développement de l’ADSL, infrastructures et équipements (fibre optique, wireless
e
système Wimax) et VoIP à terme. L’octroi d’une 4 licence mobile et d’une seconde licence de téléphonie fixe est à
l’étude alors que le 3G continue à se développer simultanément.
Hardware, software et services informatiques
Ce marché aussi est en relative progression. Les principaux acheteurs sont le gouvernement et le secteur financier.
Opportunités : le pays bénéficie de programmes gouvernementaux qui avancent à petits pas en raison de la
conjoncture actuelle, privilégiant l’acquisition de matériel informatique qui favorise la croissance d’un marché encore
peu saturé. En ce qui concerne le software, même si le marché reste encore pénalisé par le faible taux de pénétration
du matériel informatique, il existe des opportunités dans le software basique et les applications professionnelles
comme les progiciels de gestion intégrée, la gestion des relations client ainsi que la gestion de données. En parallèle,
l’Égypte devient un site majeur d’outsourcing, notamment dans le domaine des centres d’appels, call centers (classé
e
4 pays au monde dans les meilleures destinations d’outsourcing par AT Kearney en 2011). Le parc technologique
« Maadi ICT Park » peut ainsi accueillir jusqu’à 40 000 sièges de sociétés.
Franchise
Ce marché est en lente progression (revenus multipliés par 2,2 entre 2004 et 2009). Forte volonté institutionnelle de
moderniser le secteur de la distribution avec notamment la création de l’Agence pour le commerce intérieur.
Opportunités : le marché est encore insaturé, même dans le secteur des biens de consommation où beaucoup de
grandes marques internationales sont pourtant déjà représentées. De larges sous-secteurs restent encore très peu
développés et présentent un potentiel de croissance : services à la personne (nettoyage, sécurité, habitat), services aux
entreprises (RH, propreté, comptabilité), santé, éducation et formation professionnelle et, dès la reprise économique,
l’hôtellerie de gamme moyenne.
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Audiovisuel
Des opportunités sont à prévoir dans ce secteur du fait d’une demande intérieure pour une offre télévisuelle et
cinématographique renouvelée. La création probable de nouvelles chaînes privées entraînera des besoins dans les
domaines de la formation (journalistes, techniciens), de l’équipement, de la production et de la TV on line.
Infrastructures, transport et industries (ITI)
Environnement
En 2010
En 2010, le marché de l’eau était estimé à 729 millions de USD. Le secteur de l’assainissement a vu se multiplier les
projets d’usines de traitement des eaux usées, notamment sous forme de partenariats public-privé (loi de 2010).
Opportunités d’affaires dans l’assainissement, le dessalement d’eau de mer, la protection de la ressource en eau…
Le marché des déchets : 76 millions de tonnes de déchets/an, d’origine ménagère à 60 %.
Opportunités d’affaires dans la gestion des déchets des villes nouvelles et des déchets industriels. À noter que la
gestion des déchets urbains est de la compétence des gouvernorats, hormis dans le cas des villes nouvelles.
Énergie, chimie
Énergie électrique
Face à une croissance de la consommation de + 7 %/an, un programme national d’accroissement des capacités de
génération fera appel aux énergies renouvelables et au nucléaire civil. La capacité installée devrait doubler d’ici 2027.
Opportunités : technologies augmentant l’efficacité énergétique et projets de diversification de la matrice énergétique,
notamment éolien.
Hydrocarbures, chimie et pétrochimie
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L’Égypte est le 2 producteur de gaz naturel d’Afrique avec 70 milliards/m /an et le 5 de pétrole (710 000 b/j).
La pétrochimie : 12 % de la production industrielle et un volume de 15 millions de tonnes/an pour 7 Mds USD. Un
master plan prévoit 24 complexes pétrochimiques à construire dans des zones industrielles.
Chimie : environ 1 800 sociétés égyptiennes exportatrices.
Opportunités : ingénierie, équipements, technologies, services aux sociétés pétrolières, gazières et pétrochimiques.
Transport et travaux publics
Le réseau routier égyptien est de 46 000 km.
Opportunités : équipements et systèmes pour la rénovation des routes.
Le réseau ferré comprend 5 000 km de lignes non électrifiées pour la plupart.
L’extension du métro du Caire est en cours.
Le transport aérien s’effectue notamment par 7 aéroports internationaux dont les installations sont relativement
récentes.
Le transport maritime et fluvial : neuf ports principaux et le Canal de Suez. Projet phare : porte-conteneurs de PortSaïd, doublement du Canal de Suez. Le transport sur le Nil représente 1 % du volume total des passagers et des
marchandises transportés en Égypte.
Les travaux publics : un chiffre d’affaires de 12 Mds de USD et un taux de croissance de 5,6 %.
Opportunités : le gouvernement actuel a maintenu un programme de grands travaux tel l’axe routier nord-sud passant
par le désert, qui est en attente de financements. La rénovation du vieux Caire est une opportunité économique pour
toute la filière du bâtiment, tout comme un mégaprojet autour du Canal de Suez.
Industrie
Opportunités sur le marché des pièces détachées de qualité.
Des opportunités existent dans la fabrication des tuyauteries métalliques, machines de production de fer à béton,
meubles en métal et escaliers mécaniques.
Opportunités sur des marchés de niches (automobile, médical…).
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FICHE PAYS
Environnement des affaires et conseils pratiques
À l’exception de la période du Ramadan où l’activité économique est fortement ralentie, les horaires de travail sont
classiquement compris entre 9 h 00 et 16 h 00.
De manière générale, les rendez-vous sont plutôt octroyés en fin de matinée ou en début d’après-midi.
L’anglais est fortement répandu dans le milieu des affaires, plus rarement le français.
L’utilisation des e-mails comme moyen de communication est en cours de développement mais n’est pas encore
pleinement répandue.
Le mode de règlement le plus communément utilisé en Égypte reste la monnaie fiduciaire. Cependant, les moyens de
paiements sont en pleine modernisation et une utilisation accrue des virements bancaires et des règlements par
Internet est observée. Les chèques sont moins utilisés.
En ce qui concerne les moyens de paiement internationaux, le crédit documentaire irrévocable et confirmé est le moyen
à la fois le plus sécurisé et le plus fréquent, notamment pour les premières transactions commerciales. La remise
documentaire, qui présente certains inconvénients pour la sécurité, est également possible.
En matière de commerce international, le paiement de « faveurs » peut s’avérer une pratique courante afin de
favoriser la conclusion d’une affaire. Une quelconque facilité (matérielle ou pécuniaire) peut être attendue en
échange de services fournis par l’administration, ou par d’autres entreprises. Ainsi, certaines entreprises qui
travaillent régulièrement à l’international peuvent être invitées à payer des pots-de-vin en vue de gagner des
contrats, ou des « pourboires » afin d’obtenir un traitement prioritaire de leur dossier au sein des administrations.
L’entreprise doit cependant être consciente que pratiquer la corruption peut être dangereux d’une part parce que
certains pays la condamnent fortement aux travers de mesures anti-corruption, d’autre part parce que la corruption
peut avoir des implications directes sur la gestion de l’entreprise.
Le manager international doit être très attentif à tracer une ligne distincte entre « la voie raisonnable » pour faire du
commerce international, et des pratiques relevant directement de la corruption. Les pots-de-vin ouvrent la voie vers
une performance de mauvaise qualité et à la perte de repères moraux parmi le personnel de l’entreprise. La
corruption mène à la propagation de pratiques commerciales contraires à l’éthique.
C’est pourquoi l’OCDE a adopté une convention, en décembre 1997, sur la lutte contre la corruption qui établit des
normes juridiquement contraignantes tendant à faire de la corruption d’agents publics étrangers dans les
transactions commerciales internationales une infraction pénale et prévoit un certain nombre de mesures visant à
mettre en œuvre efficacement cette infraction.
Notre Agence souscrit aux principes de cette convention et invite l’ensemble de ses clients à prendre connaissance
du décret n° 2000-948 du 28 septembre 2000 portant publication de cette Convention et à en mesurer les enjeux
dans le cadre de leurs pratiques professionnelles.
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UBIFRANCE vous propose quatre gammes complètes de produits et services d’accompagnement pour vous aider à
identifier les opportunités des marchés et à concrétiser vos projets de développement international.
• Gamme Conseil : pour obtenir la bonne information sur les marchés étrangers et bénéficier de l’expertise
des spécialistes d’UBIFRANCE.
• Gamme Contact : pour identifier vos contacts d’affaires et vous faire bénéficier de centaines d’actions de
promotion à travers le monde.
• Gamme Communication : pour communiquer à l’étranger sur votre entreprise, vos produits et votre
actualité.
• Volontariat International en Entreprise (VIE) : pour optimiser votre budget ressources humaines à
l’international
Retrouver le détail de nos produits sur : www.ubifrance.fr
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Rédigée par : Hassan BEHNAM, Marc El Gohary, Anne-Sophie Lustin,
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Revue par : Marc El Gohary, Anne-Sophie Lustin, Yasmine Rizkallah
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9001 : 2008.
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Version originelle du : 27 août 2009
Version mise à jour le : 6 mai 2015