1 Femmes et pauvreté en milieu rural : analyse des inégalités
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1 Femmes et pauvreté en milieu rural : analyse des inégalités
Séminaire International 5-6-7 février 2001 Hôtel Panorama - Antananarivo CELLULE TECHNIQUE D'ELABORATION DE LA STRATEGIE DE REDUCTION DE LA PAUVRETE UMR CIPRE / DIAL / IRD, Paris INSTAT / MADIO Antananarivo RESAL / UNION EUROPEENNE SEMINAIRE INTERNATIONAL « LA PAUVRETE A MADAGASCAR : E T A T D E S L I E U X , R E F L E X I O N S S U R L E S P O L I T I Q U E S D E R E D U C TION ET LEUR MISE EN OEUVRE » Femmes et pauvreté en milieu rural : analyse des inégalités sexuees à partir des observatoires ruraux de madagascar I. DROY , IRD-CED (Université de Bordeaux) JL. DUBOIS, IRD-C3ED (Université de Saint Quentin en Yvelines) P. RASOLOFO, CSA-UE (Cellule Sécurité Alimentaire, Union Européenne) N.H. ANDRIANJAKA, Projet MADIO-INSTAT. Réseau des Observatoires Ruraux L’analyse des inégalités est une étape indispensable dans l’élaboration d’une politique de lutte contre la pauvreté. Les sociétés ont une perception différente, et variable d’une société à une autre, du rôle de la femme et de l’homme dans des domaines donnés, indépendamment des différences biologiques liées au sexe. La notion de genre reprend la spécificité des relations socialement construites entre les deux sexes. On parle alors d’inégalité liées au genre ou d’inégalités sexuées. Ces inégalités se superposent aux inégalités classiques (monétaire, de condition de vie, de potentialités) subies par différentes catégories de population et, souvent, les aggravent. Dans cette étude, l’analyse des inégalités sexuées a été conduite à partir des données des enquêtes auprès des ménages du réseau des observatoires ruraux en 1999. A partir des données disponibles, on a tout d’abord analysé les inégalités entre les hommes et les femmes au sein du ménage et ensuite, on s’est intéressé à la situation des ménages dont le chef est une femme en la comparant à celle des ménages « standard » dont le chef est un homme. L’analyse montre une forte mobilisation du « capital-temps » des femmes et des petites filles pour les tâches familiales et domestiques, dont certaines comme la collecte de l’eau et du bois, sont longues et pénibles. La répartition de ces travaux entre hommes et femmes varie cependant selon les observatoires et est déjà nettement inscrite dans l’éducation des jeunes enfants. Ce travail s’ajoute aux activités agricoles ou aux activités complémentaires du revenu, qu’hommes et femmes se répartissent au niveau du ménage. Cependant, le contrôle des ressources reste essentiellement entre les mains des hommes. Le niveau de formation des femmes adultes (le capital humain) est sensiblement plus faible que celui des hommes, mais par contre, il n’y a pas actuellement de discrimination entre garçons et filles dans la scolarisation dans le primaire. Les ménages dirigés par une femme subissent les répercussions des ces inégalités et accroît leur vulnérabilité. Les indicateurs de conditions de vie y sont globalement moins bons que parmi les ménages dont le chef est un homme. Un des axes de la politique de lutte contre la pauvreté passe donc par une amélioration des potentialités des femmes , qui permettrait de les rendre moins vulnérables et de mieux prendre leur destin et celui de leurs enfants en main. 1