evaluation et analyse des taux de réintervention à 3 ans d - sifud-pp

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evaluation et analyse des taux de réintervention à 3 ans d - sifud-pp
 EVALUATION ET ANALYSE DES TAUX DE RÉINTERVENTION À 3 ANS D’UNE CURE DE
PROLAPSUS GÉNITAL PAR VOIE VAGINALE SELON LA TECHNIQUE TVM (PROLIFT ®)
AUTEURS :
L. DE LANDSHEERE(1,2), S.I. ISMAIL(3), J.P. LUCOT(2), J.M FOIDART(1), M. COSSON(2)
(1) Service Universitaire de Gynécologie-Obstétrique, Hôpital de la Citadelle, Liège, Belgique.
(2) Pôle de Chirurgie Gynécologique, Hôpital Jeanne de Flandre, CHRU-Lille, France.
(3) Department of Obstetrics and Gynaecology, Yeovil District Hospital, Yeovil, UK.
Introduction :
Le but de cette étude est d’évaluer de manière rétrospective les évènements indésirables graves
attribuables à la technique chirurgicale ainsi que les taux de réintervention, leurs dates et leurs motifs.
Matériels et Méthodes :
Cette étude rétrospective mono-centrique comprend 600 patientes opérées consécutivement à
l’hôpital Jeanne de Flandres de Lille entre janvier 2005 et janvier 2009. Avec un recul moyen de 3
ans, 440 patientes (73,3%) ont été inclues dans l’étude.
En effet, nos résultats ont été évalués par entretien téléphonique afin d’éviter de sous-estimer le
nombre de réinterventions pouvant être réalisées au sein d’une autre institution. 155 patientes ont
donc été exclues car elles n’ont pu être jointes. De plus, 5 patientes sont décédées depuis leur
intervention de causes indépendantes de la cure chirurgicale du prolapsus.
Résultats :
Au total, 440 patientes ont bénéficié d’une cure de prolapsus génital avec réparation prothétique
antérieure isolée dans 9% des cas (n=39), postérieure isolée dans 19,5% (n=86), antérieure et
postérieure avec conservation utérine dans 55,5% des cas (n=244) et après hystérectomie dans 16%
des cas (n=71). L’âge moyen des patientes est de 60.2 ans. Soixante six pourcent des patientes
(n=290) présentaient des antécédents de chirurgie pelvienne de type hystérectomie, cure de
prolapsus et/ou d’incontinence urinaire d’effort. La cure du prolapsus a été associée à une cure
d’incontinence urinaire d’effort dans 30% des cas (n=132), une hystérectomie dans 5% des cas (n=22)
ou les deux dans 3% des cas (n=13). On dénombre une complication per-opératoire consistant en une
plaie vésicale suturée dans le même temps et deux reprises chirurgicales à J0 pour hémostase au
niveau des fosses paravésicales.
Le taux global de réintervention constaté dans notre série de 440 patientes est de 12 % (n=53) avec
un recul post-opératoire moyen de 36 mois. Ces réinterventions sont liées dans 5% des cas (n=22) à
des complications urinaires (17 IUE de novo, 4 succès partiels et 1 BSU dysuriante). Les
complications liées à l’utilisation de prothèses sont de 3,5% (n=16) à type d’exposition de prothèse
dans 2,5% des cas (n=11), exposition de bandelette sous-urétrale dans 0,7% des cas (n=3) ou
résection de prothèse pour compression rectale dans 0,5% des cas (n=2). Dans 2,3% des cas (n=10),
nous avons constaté un échec de la cure de prolapsus nécessitant une réintervention par voie
vaginale (1,8%, n=8) ou coelioscopique (0,4%, n=2). Deux patientes ont été réopérées pour cure de
synéchies vaginales (n=2, 0,5%). De plus, 3 patientes (0,7%, n=3) ont été réopérées dans un autre
hôpital pour hystérectomie vaginale (n=1), TVT (n=1) ou mise en place d’un sphincter urinaire artificiel
(n=1). Le délai moyen entre la première chirurgie et la réintervention est de 14 mois.
Conclusion :
Nous avons constaté peu de complications péri-opératoires. Les principales causes de réintervention
sont liées à des complications urinaires de novo. Les taux de complications spécifiquement
imputables à l’utilisation de prothèses ainsi que les taux d’échecs sont relativement faibles dans une
équipe expérimentée.