faisabilite et benefice de la rectopexie dans le traitement - sifud-pp

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faisabilite et benefice de la rectopexie dans le traitement - sifud-pp
 FAISABILITE ET BENEFICE DE LA RECTOPEXIE DANS LE TRAITEMENT DU PROLAPSUS
RECTAL PAR VOIE VAGINALE LORS DU TRAITEMENT D’UN PROLAPSUS GENITAL.
AUTEURS :
V. BOT-ROBIN¹, DR A. DRAIN¹, DR J.P. LUCOT¹, DR E. PONCELET², DR J.F. QUINTON³, PR M.
COSSON¹
¹ Pôle de gynécologie, CHRU de Lille
² Service d’Imagerie de la Femme, CHRU de Lille
³ Clinique des Maladies de l’Appareil Digestif et de la Nutrition, CHRU de Lille
INTRODUCTION
Le prolapsus rectal, définit comme l’invagination du rectum dans le canal anal, touche essentiellement
la femme âgée, et peut altérer sa qualité de vie due fait de sa symptomatologie digestive. Il coexiste
fréquemment avec les autres anomalies du plancher pelvien comme les prolapsus génitaux. Il semble
donc intéressant de traiter chirurgicalement simultanément ces deux pathologies, mais alors sans
recours possible à la voie endoanale. Un des autres traitements chirurgicaux du prolapsus rectal est la
rectopexie. Si la voie haute semble intéressante, le recours à une voie d’abord moins invasive chez
les patientes âgées est préférable.
L’objectif de notre étude est d’analyser l’efficacité et l’innocuité du traitement d’un prolapsus rectal et
génital en un temps, par mise en place d’une prothèse par voie vaginale, suturée au rectum.
MATERIEL ET METHODE
Etude observationnelle incluant les patientes adressées au CHRU de Lille en 2009 pour un prolapsus
génital, associé à un prolapsus rectal justifiant un traitement chirurgical, dont l’âge ou les comorbidités
contre-indiquent la réalisation d’une coelioscopie. La cure du prolapsus est réalisée avec le kit Prolift®
(Johnson & Johnson, USA) dont la prothèse postérieure est suturée aux faces antérieure et latérales
du rectum. Evaluation anatomique et fonctionnelle en préopératoire, puis à 2 et 6 mois par 3
questionnaires validés sur la symptomatologie, examen clinique, IRM pelvienne et défécographie.
Evaluation de la satisfaction globale entre 6 mois et 1 an.
RESULTATS
Sept patientes ont été incluses, d’âge moyen 68.3 ans (57-74), avec un antécédent de chirurgie pour
prolapsus pour 4 d’entre elles (57%).
En préopératoire, 4 patientes rapportaient une incontinence anale, et les 3 autres (48%) une
constipation. Cliniquement, un prolapsus génital était mis en évidence dans tous les cas. L’IRM
pelvienne retrouvait 2 prolapsus rectaux significatifs, et la défécographie en diagnostiquait 6. La durée
moyenne d’intervention était de 97minutes (55-145).
A 2 mois, aucun prolapsus génital n’était cliniquement noté (p<0,05), et les 5 IRM et les 3
défécographies réalisées ne retrouvaient pas de prolapsus rectal significatif.
Entre 6 mois et 1 an, les 7 patientes sont recontactées : 4 ne signalent plus aucun symptôme digestif,
2 (29%) rapportent une incontinence anale, et 2 une constipation. Le « Gastro-intestinal Quality of Life
Index » moyen est de 125 à 6 mois, versus 100 en préopératoire (p<0.05). Les scores de Miller et de
Kess moyens ont nettement diminué, mais de manière non significative sans doute due fait de la
petite taille de l’échantillon. Concernant la satisfaction globale, 5 patientes (71%) sont très satisfaites
du délai de la reprise des activités quotidiennes, dont 4 sont très satisfaites du résultat, referaient
l’intervention et la recommanderaient. Parmi les 3 autres patientes, 2 ne sont pas satisfaites
uniquement due fait l’incontinence urinaire révélée secondairement. A ce jour, aucune complication
peropératoire, précoce, à moyen et long terme n’a été notée.
CONCLUSION
Le traitement concomitant des prolapsus génital et rectal par voie vaginale semble prometteur chez
des femmes âgées, ne pouvant supporter une chirurgie lourde. Cette étude donne une première idée
de l’innocuité de cette technique chirurgicale, et de son bénéfice pour les patientes. Il serait
intéressant de confirmer ces résultats en augmentant notre effectif, avant de mener une étude
comparative avec une autre technique chirurgicale type promontofixation coelioscopique avec
rectopexie ou approche périnéale sans prothèse.