Stratégie d`expansion internationale 2015-2016

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Stratégie d`expansion internationale 2015-2016
STRATÉGIE D’EXPANSION INTERNATIONALE
DE
L’ASSOCIATION DES COLLLÈGES ET UNIVERSITÉS DE LA
FRANCOPHONIE CANADIENNE
(ACUFC)
2015-2016
SOMMAIRE
Cette édition de la Stratégie d’expansion internationale de l’ACUFC (Association des
collèges et universités de la francophonie canadienne), mise sur pied le 1er avril 2015,
entend refléter les grandes orientations sur le plan des activités internationales telles
que présentées dans le Plan stratégique 2015-2020 de l’ACUFC et approuvées par le
Conseil d’administration.
L’ACUFC veut pouvoir intégrer dans son cycle d’activités à l’international, la collaboration
et la participation de ses membres, tant au niveau collégial qu’au niveau universitaire.
Elle veut présenter une image plus forte et vivante de l’enseignement postsecondaire en
langue française sur l’ensemble du territoire canadien. L’ACUFC tiendra compte des
autres liens associatifs qu’elle a ou que ses membres ont, au sein de plusieurs autres
regroupements, afin d’éviter les redondances et les dédoublements.
La première année des activités de la nouvelle association sera évidemment marquée
par la mise en place des différents mécanismes de coordination qui pourront lui assurer
un rythme de croisière pouvant s’harmoniser aux besoins et aux attentes de ses
membres en matière d’affaires internationales. Notre Conseil d’administration a déjà fait
connaître les enjeux à considérer dans un plan d’action. Ces enjeux se divisent en deux
parties. Dans un premier temps, on veut que l’ACUFC puisse assurer un rôle plus grand
de représentation dans les lieux où il est important de faire connaître et reconnaître la
présence de la formation postsecondaire en français, et ce, auprès d’instances œuvrant
à l’international, tant au Canada que dans l’ensemble de la francophonie mondiale. Dans
un deuxième temps, il apparaît nécessaire de découvrir de nouveaux marchés et d’agir
auprès de décideurs d’influence en misant sur la qualité de nos établissements
membres. À cet effet, il est prévu de poursuivre les efforts de collaboration et de
partage avec les membres afin de favoriser le développement de leurs capacités à
présenter leur offre à l’étranger.
L’ACUFC entend persister dans ses efforts afin de faire valoir avec vigueur et dans un
rôle plus large de représentation l’ensemble de ses établissements et la force vive que
leur contribution apporte à l’essor des communautés francophones. Les établissements
membres misent beaucoup sur l’importance du rôle de l’ACUFC en ce qui a trait à la
promotion de ses établissements et à leur internationalisation.
L’ACUFC agira donc dans un volet plus formel de relations publiques et de visibilité, alors
que le plan prévoit maintenir des activités de recrutement qui puissent permettre aux
membres de participer à des foires, créer de nouveaux réseaux et favoriser de nouvelles
ententes avec des partenaires à l’international.
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Le recrutement des étudiants internationaux par les établissements membres de
l’ACUFC, ainsi que la mise en œuvre de divers échanges en mobilité sont motivés par
plusieurs facteurs. Le gouvernement du Canada s’est donné comme grande priorité le
commerce, en particulier le renouvellement de sa stratégie commerciale mondiale. Qui
plus est, l’internationalisation vient enrichir la formation postsecondaire grâce à un
échange d’expériences et de savoir entre les Canadiens et les étudiants et chercheurs de
toutes origines. L’internationalisation des collèges et des universités francophones
canadiens assure également le renouvellement des effectifs ainsi que la vitalité des
communautés francophones canadiennes par l’établissement permanent d’un certain
nombre d’étudiants internationaux. La présence d’étudiants internationaux dans les
communautés francophones canadiennes ajoute non seulement à leur diversité, mais se
traduit par des bénéfices économiques importants.
Les universités et les collèges membres de l’ACUFC sont présents sur les marchés
étrangers depuis environ une dizaine d’années, mais cette présence est limitée en raison
d’un manque de ressources. De plus, bon nombre des établissements membres sont de
petite taille, réduisant ainsi leur capacité de travailler à l’international. Il en résulte un
nombre restreint d’activités de promotion et de positionnement.
En 2015-2016, l’ACUFC souhaite donc préciser grâce à sa nouvelle composition, la place
qu’elle veut occuper à l’international, selon ses ambitions et ses moyens. Elle souhaite
pouvoir mieux définir les marchés potentiels avec lesquels elle compte se lier et
développer des approches qui lui permettent de mettre l’accent sur ses deux pôles
privilégiés : les activités de représentation auprès de joueurs-clés et l’appui des activités
de recrutement menées par ses membres à l’étranger.
Les mesures tactiques proposées reposent sur quelques grandes interventions dont les
suivantes : la mise en œuvre de la nouvelle stratégie de communication de l’ACUFC pour
permettre à ses membres d’intervenir de façon plus efficace à l’international, et ce, dans
le contexte du renouveau; la poursuite de missions à l’étranger, dans des pays ciblés,
afin d’assurer la visibilité et de promouvoir les collèges et universités francophones
canadiens; la représentation de l’association et de ses membres afin d’offrir une
meilleure visibilité et une reconnaissance auprès de différentes instances. Que ce soit au
niveau du gouvernement canadien et de ses ministères en matière d’éducation
internationale, les ambassades étrangères ou les représentants dans nos ambassades
canadiennes, il y a encore un travail énorme à accomplir afin de faire apprécier la qualité
de nos établissements membres. L’ACUFC veut aussi offrir un appui à ses membres et
en particulier à ceux de petite taille, afin d’actualiser et renforcer les ententes de
réciprocité le cas échéant.
La présente Stratégie d’expansion internationale s’inscrit dans le renforcement de la
position de l’ACUFC et de ses membres tant au plan national qu’international.
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INTRODUCTION
La Stratégie d’expansion internationale de l’Association des collèges et universités de la
francophonie canadienne (ACUFC) est la première présentée dans le cadre de la création
de l’ACUFC, mise en place le 1er avril 2015. En effet, dans sa volonté de pouvoir offrir
une visibilité sans cesse élargie, de profiter des bénéfices du nouveau regroupement et
de mieux faire rayonner la formation postsecondaire en langue française au Canada, les
établissements membres, soient les cinq collèges et les quinze universités, ont décidé de
joindre leurs forces et de créer une nouvelle association, plus forte, plus visible. Dans sa
nouvelle vision, l’ACUFC veut ainsi :
…être la voix forte et collective des établissements d’enseignement postsecondaire de la
francophonie canadienne tout en contribuant à accroître l’accès à l’enseignement postsecondaire
en français et en favorisant la vitalité de la francophonie canadienne et le rayonnement de la
société canadienne dans son ensemble.
La mission de cette nouvelle association se situe dans le prolongement des actions déjà
entreprises par ses prédécesseurs, renforcée par le poids du regroupement de
l’ensemble des établissements d’enseignement postsecondaire de langue française, sur
le territoire canadien, hormis celui du Québec, avec lequel les liens sont toujours
importants. Voici d’ailleurs le libellé de la mission de l’ACUFC:
L’ACUFC est le réseau des établissements d’enseignement postsecondaire de la francophonie
canadienne qui maintient des liens de collaboration entre ses membres en ce qui a trait à la
formation et à la recherche, représente leurs intérêts communs et assure leur visibilité, tant au
Canada qu’à l’international.
C’est dans ce contexte nouveau, empreint d’une plus grande solidité et d’une vigueur
nouvelle que la Stratégie d’expansion internationale prend ainsi forme, gardant pour
cette première année, la possibilité de pouvoir créer un réseau bien articulé de
représentations sur la scène internationale et définissant un peu mieux les marchés
prioritaires auxquels elle entend donner préséance. D’une durée de trois ans, cette
stratégie permettra à l’ACUFC et à ses membres de mieux faire face à la vive
concurrence sur les marchés étrangers.
Cette stratégie poursuit les intentions précédemment énoncées par le repositionnement
du Canada en matière de commerce mondial et d’éducation internationale. Le
gouvernement du Canada s’est donné comme grande priorité le commerce, en
particulier le renouvellement de sa stratégie commerciale mondiale et de sa stratégie en
matière d’éducation internationale et en axant son approche au niveau du
développement international sur des concepts visant à mettre l’accent sur l’économie.
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Cette stratégie doit aussi pouvoir s’inscrire dans la foulée des nombreux changements
qui sont apportés par le gouvernement canadien en matière d’immigration, tout en
retenant que l’apport des étudiants internationaux constitue une richesse à explorer,
autant pour les échanges et les liens que ceux-ci peuvent créer avec leur pays, que pour
constituer une main-d’œuvre qualifiée pour le développement socioéconomique du
Canada, s’ils décident de s’y établir. Les mesures mises en vigueur depuis quelques mois
par le gouvernement canadien devraient servir de levier dans les activités que nos
établissements pourront favoriser dans l’intégration rapide des nouveaux immigrants et
l’accueil des étudiants internationaux. Le rôle des employeurs est plus important et il
faudra pouvoir mieux transiger avec ceux-ci dans la qualification de la main-d’œuvre et
par ricochet auprès de ceux qui seront appelés à prendre la relève dans les années à
venir. En ce qui a trait aux étudiants internationaux, le gouvernement canadien veut
faciliter l’obtention de la résidence permanente aux étudiants internationaux désirant
s’installer au Canada. Cette dernière tendance revêt beaucoup d’importance pour
l’ACUFC et ses membres qui pourront ainsi contribuer à augmenter le nombre
d’immigrants de langue française dans leurs communautés francophones respectives et
favoriser le commerce des savoirs.
La Stratégie d’expansion internationale de l’ACUFC se divise en deux parties. Elle fournit
d’abord un résumé des principales activités de l’ACUFC et de ses membres en matière
d’éducation internationale. Elle identifie aussi les priorités stratégiques triennales, fournit
les résultats à atteindre et présente les mesures tactiques qu’elle entend mettre de
l’avant.
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1. APERÇU DES ACTIVITÉS
Ce premier chapitre portant sur les activités premières de l’ACUFC, se divise en quatre
parties. D’abord, il présente l’image de la nouvelle ACUFC et ses membres. On y décrit
quelques aspects de l’internationalisation dans les établissements. On y fait aussi le
point sur les opportunités et les défis de la participation à des activités internationales,
et enfin, on identifie les marchés cibles. La dernière et quatrième partie traite des
clientèles cibles.
1.1
L’ACUFC ET L’INTERNATIONALISATION
À l’image du Canada, la nouvelle ACUFC se caractérise par sa diversité. Elle regroupe
vingt universités et collèges francophones ou bilingues, de toutes tailles, et tous situés à
l’extérieur du Québec. D’est en ouest, elle comprend les établissements universitaires
suivants : Université Sainte-Anne, Université de Moncton, Université d’Ottawa, Collège
universitaire dominicain, Université Saint-Paul, Université Laurentienne, Université de
Sudbury, Université de Hearst, Collège universitaire Glendon de l’Université York, Collège
militaire royal du Canada, Université de Saint-Boniface, Institut français de l’Université
de Regina, Campus Saint-Jean de l’Universtié de l’Alberta et Université Simon Fraser. Les
cinq collèges francophones sont : La Cité, Collège Boréal Collège Acadie Î.-P.-É., Collège
communautaire du Nouveau-Brunswick et Collège Mathieu.
Rappelons-le, la mission de l’ACUFC vise à permettre à son « réseau des établissements
d’enseignement postsecondaire de la francophonie canadienne à maintenir des liens de
collaboration entre ses membres, en ce qui a trait à la formation et à la recherche, et à
représenter leurs intérêts communs et assurer leur visibilité, tant au Canada qu’à l’international. »
On ne peut ainsi nier l’importance de l’ouverture à l’international, dans un contexte
global comme celui dans lequel nous baignons actuellement.
Implantés dans des régions où l’anglais prédomine, les établissements membres
donnent la chance aux jeunes du Canada et d’ailleurs d’étudier en français tout en
accédant à la maîtrise de l’anglais par une immersion en douceur dans un milieu
bilingue. Ils contribuent ainsi à l’épanouissement des communautés francophones en
situation minoritaire, au rayonnement de la langue française et à la promotion de la
dualité linguistique dans le Canada tout entier. Du même coup, ils jouent un rôle
primordial à l’étranger par la valorisation de l’image de marque du Canada et de
l’identité canadienne.
Le recrutement des étudiants internationaux par les établissements membres de l’ACUFC
rapporte gros dans le paysage de nos établissements. L’internationalisation vient enrichir
la formation postsecondaire grâce à un échange d’expériences et de savoir entre les
Canadiens et les étudiants et chercheurs de toutes origines. Elle met en relation les
savoirs et encourage les mouvements bilatéraux en recherche. Elle assure également le
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renouvellement des effectifs ainsi que la vitalité des communautés par l’établissement
définitif d’un certain nombre d’étudiants internationaux. La présence de ces étudiants
dans les communautés ajoute non seulement à leur diversité, mais se traduit par des
bénéfices économiques importants. En somme, l’internationalisation des établissements
postsecondaires francophones constitue un avantage de taille pour notre pays; en outre,
elle met en évidence le caractère linguistique particulier de la francophonie canadienne.
Étant donné la baisse démographique des populations francophones au Canada,
l’intégration des étudiants internationaux dans les communautés francophones en
situation minoritaire représente un gage de pérennité pour ces communautés. Les
données en matière d’immigration permettent de comprendre pourquoi l’influx
d’étudiants internationaux est crucial pour ces communautés. En effet, selon Statistiques
Canada, des 250 000 immigrants qui arrivent au Canada chaque année, à peine plus de
2% sont d’expression française et s’établissent hors Québec, ce qui crée une énorme
pression pour la vitalité des communautés francophones en situation minoritaire.
L’objectif qui est fixé au niveau pancanadien est de pouvoir atteindre un seuil de 5%
d’immigration francophone au sein de ces communautés.
Les données de Statistiques Canada indiquent que le nombre d’étudiants internationaux
n’a pas cessé d’augmenter dans les cinq dernières années. Toutefois, l’attrait pour les
francophones demeure toujours un enjeu majeur afin que ceux-ci puissent venir soutenir
la croissance des communautés francophones en situation minoritaire. En ce sens, le
rôle que les collèges et universités francophones canadiens sont appelés à jouer est de
premier ordre dans l’atteinte des objectifs fixés par le gouvernement canadien en
matière d’immigration francophone.
Les membres de l’ACUFC veulent accueillir un plus grand nombre d’étudiants
internationaux pour améliorer leurs programmes et pour relever le défi démographique
des communautés francophones en situation minoritaire. Pour l’ensemble des membres,
la totalité des étudiants internationaux inscrits en français en 2013-2014 représentait
environ 7,5 % du total des effectifs, soit environ 2 000 étudiants internationaux sur un
total de plus de 40 000 étudiants inscrits en français.
La proportion d’étudiants internationaux oscille entre 5% et 20% dans nos
établissements; cependant, la plupart se sont fixés des objectifs de croissance en ce qui
a trait à la mobilité internationale et au recrutement d’étudiants. Par exemple,
l’Université de Moncton accueille déjà plus de 20 % d’étudiants internationaux dans ses
rangs et compte accroître cette proportion à 25 % au cours des prochaines années. À
l’exception de l’Université d’Ottawa, qui fait partie des quinze plus grandes universités
canadiennes en matière de recherche (le U15), les membres de l’ACUFC recrutent
surtout des étudiants internationaux au niveau du premier cycle et dans des disciplines
spécifiques, telles que les sciences, le génie, l’administration et les sciences sociales.
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La majorité des établissements membres a établi des partenariats avec des universités
étrangères. Les constats de notre étude sur les ententes de collaboration en France et
en Belgique démontrent que les établissements sont présents dans ces deux pays
(surtout en France, dans des régions où il y a des affinités) et que des ententes de
réciprocité ont été mises en place dans plusieurs secteurs : l’échange d’étudiants, la
recherche, l’offre de formations à l’étranger, l’échange professoral, l’offre de
programmes en cotutelles et autres.
1.2 POSITION CONCURRENTIELLE DE L’ACUFC
La transition vers une économie mondiale axée sur le savoir et le vieillissement de la
population active partout dans le monde a pour effet d’intensifier la concurrence entre
les pays pour attirer les étudiants étrangers. Face à une offre croissante, la concurrence
est également fort vive entre les collèges et les universités qui consacrent de plus en
plus de ressources pour se démarquer. Pour mieux comprendre la position
concurrentielle des membres de l’ACUFC, il est utile d’examiner les opportunités et les
défis qui influencent leur positionnement sur les marchés étrangers.
Les opportunités
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L’ACUFC se caractérise par la diversité de ses membres : des collèges et
universités de toutes tailles offrant des programmes en français dans un grand
nombre de disciplines et des formations linguistiques de qualité.
La
majorité
des
établissements
membres
ont
une
proportion
étudiants/professeur enviable qui se prête à une formation participative.
L’ACUFC et ses membres offrent à l’étudiant étranger la possibilité de vivre une
vraie expérience canadienne en étudiant en français dans un milieu bilingue, que
ce soit dans un grand centre urbain ou en milieu rural.
Les établissements membres améliorent leur capacité d’accueil et offrent des
services de qualité d’encadrement et d’accompagnement aux étudiants
internationaux; ce qui peut expliquer le taux de rétention élevé dans les
établissements membres.
Les étudiants internationaux bilingues des collèges et universités membres ont
de meilleures chances d’intégration sur le marché du travail canadien à la fin de
leurs études.
Par son rôle de catalyseur en matière d’éducation internationale, le Secrétariat
national de l’ACUFC permet à l’ensemble des établissements membres d’avoir
une plus grande force de frappe auprès des divers intervenants dont le
gouvernement canadien, les ambassades et les missions canadiennes à
l’étranger, les chefs de file d’institutions de formation supérieure et de
regroupements d’étudiants.
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Les défis
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La mobilisation des établissements membres de l’ACUFC est importante; elle
nécessite des efforts et des ressources financières pour atteindre des objectifs
de communication ciblés.
Les établissements membres de l’ACUFC n’ont pas la capacité financière voulue
pour entreprendre des activités de promotion d’envergure à l’étranger. Force est
de constater que le Secrétariat national et les membres de l’ACUFC ne jouissent
pas de toute la visibilité souhaitée à l’extérieur du pays et leur action commune
nécessite une meilleure synergie.
La concurrence des universités québécoises francophones est féroce : d’une
part, le Québec a conclu une entente avec la France exonérant tout étudiant
français de verser des droits de scolarité internationaux au Québec; d’autre part,
le Québec offre des bourses d’exonération à des étudiants d’une quarantaine de
pays, principalement des pays de l’Afrique francophone. Il faut aussi constater
que les universités québécoises font preuve d’une bonne cohésion dans leurs
efforts de conquête des marchés étrangers.
Récemment, l’Université d’Ottawa et l’Université Saint-Paul annonçaient aussi
l’exonération de leurs frais de scolarité pour les étudiants internationaux
souhaitant poursuivre des études en français et, par conséquent, créant aussi
une certaine disparité au sein du réseau.
Les missions canadiennes à l’étranger doivent être toujours mieux informées du
rôle de l’ACUFC et de ses membres, ainsi que de la réalité linguistique à
l’extérieur du Québec.
La méconnaissance des collèges et universités membres de l’ACUFC de la part
des représentants d’ambassades affectés à l’émission des visas/permis d’études
qui a comme effet de désavantager les institutions d’enseignement
postsecondaires hors Québec.
Au cours des prochaines années, l’ACUFC souhaite poursuivre la mobilisation de ses
établissements vers l’atteinte de résultats, améliorer sa visibilité et celle de ses
membres, tant sur le plan national qu’international, favoriser les échanges et la mobilité
avec d’autres établissements de formation supérieure et maximiser les opportunités qui
se présentent dans des marchés ciblés.
1.3 MARCHÉS CIBLES
Les marchés étrangers des établissements membres de l’ACUFC sont historiquement et
encore aujourd’hui concentrés dans les pays du Maghreb et d’Afrique francophone, soit
là où ils connaissent du succès grâce à leur travail sur le terrain. Parmi les pays
européens, la France et la Belgique demeurent de vastes réservoirs de talents, mais
comme nous l’avons vu précédemment, le Québec occupe beaucoup de place en France;
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toutefois, la Belgique peut devenir une cible importante compte tenu de son tissu social
et politique. Le Brésil compte aussi de nombreux francophiles et le gouvernement du
Canada l’a identifié comme un marché prioritaire en matière d’éducation. Quant à la
Chine, il s’agit d’un marché difficile à percer qui exige beaucoup de patience, tandis que
le Vietnam n’a pas donné les résultats escomptés jusqu’à maintenant. Dans tous les cas,
l’ACUFC doit offrir une vigilance de tous les instants afin de pouvoir tenir compte des
enjeux que constituent aussi les différentes ententes que le gouvernement canadien a
convenu ou conviendra avec les pays étrangers. Pensons ici, à l’Union européenne, entre
autres, ou encore aux échanges diplomatiques avec l’Asie du sud-est et la Chine.
Par contre, l’Afrique sera sans doute un territoire à mieux connaître et explorer, et en ce
sens, nous allons travailler à en découvrir les opportunités et à favoriser le
développement de certaines initiatives qui pourront permettre à l’ACUFC et à ses
membres de pouvoir aller y jouer un rôle actif au cours des prochaines années. À cet
effet, la participation officielle de notre Association au Sommet de la Francophonie tenu
à Dakar, nous a aussi fait voir que notre rôle pourra s’élargir considérablement dans des
sphères à exploiter de manières diverses et dans l’esprit des orientations du
gouvernement canadien en matière de développement international.
Puisque l’anglais demeure la langue du commerce en cette ère de mondialisation, la
taille du marché francophone est évidemment beaucoup plus restreinte que celle des
pays du Commonwealth et des pays où l’anglais est la langue seconde. Parmi les pays
de la Francophonie, l’ACUFC et ses membres ont retenu quelques marchés prioritaires.
Les pays du Maghreb et d’Afrique francophone sont ceux qui ont un potentiel de
croissance intéressant malgré des obstacles tels que les troubles politiques et les
difficultés reliées à l’obtention des permis d’étude. La présence de nos membres dans les
dernières années au Maroc et plus récemment en Tunisie et en Algérie aura permis de
tisser des liens avec les représentants canadiens sur place et aussi avec la population en
général qui peut rencontrer les délégués de nos établissements membres dans les
salons Édu-Canada. L’Europe et, en particulier la France et la Belgique demeurent dans
notre calendrier. Nous comptons ainsi être plus proactifs et présents en augmentant
notre visibilité dans la presse francophone européenne et auprès de certains marchés
mieux ciblés, nous éloignant parfois des grands centres pour aller jauger les
perspectives de développement dans des régions où il y a un peu plus de mouvements
économiques.
Le Brésil demeure un marché important pour l’ACUFC. En plus de présenter un intérêt
dans l’apprentissage de la langue seconde (français), nos échanges sur le terrain nous
ont permis d’identifier une clientèle quasi-francophone et qui est intéressée à venir
parfaire sa formation dans des milieux comme ceux que nos établissements offrent. Le
Brésil constitue un marché potentiel intéressant puisque le gouvernement brésilien met
à la disposition de ses jeunes étudiants et chercheurs de nombreuses bourses leur
permettant de venir étudier au Canada.
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Dans le contexte de son renouveau, l’ACUFC aura à mettre à jour ses outils et son plan
de communication afin de mieux refléter le regroupement des collèges et des universités
réunis sous une même bannière.
1.4
CLIENTELES CIBLES
Les clientèles cibles demeurent les mêmes d’un marché à l’autre. Pour l’ACUFC, le
personnel des missions canadiennes au pays et à l’étranger, les représentants des
médias étrangers, les chefs de file de regroupements d’universités ou d’étudiants, les
instances internationales sont des interlocuteurs clés. Pour les établissements, il faut
savoir rejoindre les jeunes et leurs parents, les diplômés qui se trouvent sur les marchés
étrangers, les étudiants internationaux qui ont décidé de s’installer dans leur
communauté d’accueil, les conseillers en orientation et les chefs d’établissements tant
secondaires, collégiaux, qu’universitaires.
L’ACUFC et ses membres doivent offrir présence et visibilité auprès des clientèles
identifiées dans les marchés ciblés.
Les démarches auprès des publics cibles exigent une très forte capacité
organisationnelle qui est souvent hors de portée des petits établissements membres de
l’ACUFC. Voilà pourquoi celle-ci doit agir en tant que porte-parole, regrouper ses
membres, favoriser leur concertation et les mobiliser envers la mise en œuvre d’une
stratégie de communication et les aider à appuyer le développement de leurs activités à
l’international.
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2. PRIORITÉS STRATÉGIQUES (2015-2018)
Ce deuxième chapitre présente, en première partie, les objectifs stratégiques et les
résultats souhaités. La deuxième partie traite des mesures tactiques devant être mises
en place.
2.1
OBJECTIFS STRATÉGIQUES
Les priorités stratégiques s’inscrivent dans un suivi aux activités mises en place dans les
deux dernières années. Elles visent le renforcement du positionnement de l’ACUFC et de
ses membres sur certains marchés de même que l’amélioration de la visibilité de leur
offre et de leur variété.
a)
Comme premier objectif, l’ACUFC poursuit l’amélioration de ses moyens dans sa
promotion et sa visibilité dans des marchés ciblés; ce faisant, elle veut mobiliser
ses membres, déterminer ses stratégies pour les marchés ciblés et ce, dans un
contexte où elle crée un réseau élargi incluant les collèges et les universités. Le
plan de communication pour l’international devra être révisé et tenir compte des
orientations nouvelles que souhaite se donner la nouvelle association, soit la
représentation à l’externe de la mission associative et le soutien aux
établissements dans leurs efforts de recrutement à l’international. Dans ce
courant, l’ACUFC entend aussi pouvoir développer certains de ses moyens de
communication par l’utilisation des réseaux sociaux.
b)
Comme deuxième objectif, l’ACUFC veut poursuivre la diversification de ses
marchés. Parmi les marchés ciblés, en maintenant et en renforçant ceux du
Maghreb, de l’Europe et du Brésil, les possibilités de se tourner vers l’Afrique
prennent forme, d’autant qu’il y a là un marché francophone qui offre un
potentiel assez important pour nos établissements. Nous notons que cela devra
se faire à coup d’activités de représentation et de relations publiques, ici même
au Canada, en plus de celles liées à nos missions à l’étranger.
c)
L’ACUFC souhaite permettre à ses membres de pouvoir intensifier leur
participation aux activités de recrutement en jouant un rôle d’intermédiaire.
Certaines de nos institutions membres ne peuvent envisager une présence et une
participation à des activités à l’international autrement. Or, ces membres doivent
aussi pouvoir tirer leur épingle du jeu et profiter de l’entraide et de la solidarité
qu’un groupe délégué peut créer comme ressource formatrice.
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d)
Comme quatrième objectif, l’ACUFC poursuivra son travail de collaboration avec
les partenaires canadiens, dans le cadre de certaines initiatives et agira comme
lien de communication avec ses membres.
e)
Comme cinquième objectif, l’ACUFC voudra maintenir d’étroites relations avec
Citoyenneté et Immigration Canada (CIC) en vue de contribuer à l’élaboration de
nouvelles mesures et pratiques visant l’amélioration du système de traitement
des permis d’étude ainsi que l’accueil et l’intégration des étudiants internationaux
dans les communautés francophones, tout en intégrant les nouvelles règles en
matière d’immigration édictées par ce ministère.
2.2. RÉSULTATS ESCOMPTÉS
i.
L’élargissement des activités visant la visibilité de l’ACUFC et de ses membres
dans les marchés ciblés : l’amélioration de la mobilisation et de la cohésion
des membres, au moment où un regroupement des collèges et des
universités se fait sous notre enseigne, par un plan de communication pour
l’international qui tiendra compte de la nouvelle nomenclature de l’association
et de ses nouvelles compétences dans la représentation de la formation
postsecondaire au collégial et à l’université.
ii. L’amélioration de la présence et de la visibilité de l’ACUFC et de ses membres
dans les pays ciblés : la participation à des événements de marque dans les
pays identifiés.
iii. La croissance de la proportion des étudiants internationaux dans ses
établissements.
iv. La participation de l’ACUFC aux instances canadiennes qui traitent
d’éducation internationale : les membres du gouvernement canadien, les
ministères, les partenaires (BCEI, AUF et autres), les ambassades des pays
visés. Entre autres, l’ACUFC continuera à participer aux initiatives de réflexion
et de concertation menées par le gouvernement canadien et ses
représentants.
v. L’ACUFC veut aussi pouvoir se donner l’opportunité avec ses membres, de
mieux définir son positionnement dans les activités internationales, en tenant
compte de l’intégration des activités des collèges et celles des universités.
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2.3 MESURES TACTIQUES PROPOSÉES
a) L’ACUFC produira un plan de communication pour l’international, intégrant les
collèges et les universités, grâce aux fonds obtenus par le programme
Opportunités mondiales pour les Associations (OMA); elle souhaite ainsi inscrire
ses interventions de communication dans une perspective stratégique, centrée
sur les besoins et les orientations de ses membres en matière de visibilité. Ce
faisant, elle verra à s’appuyer sur la Stratégie canadienne en matière d’éducation
internationale (2012). L’ACUFC et ses membres continueront de renouveler leurs
outils de promotion afin de les maintenir à la fine pointe des nouvelles
technologies, en tenant compte de la place importante qu’occupent maintenant
les réseaux sociaux.
b) L’ACUFC et ses membres organiseront ou participeront à des missions
stratégiques dans les pays où il y a matière à donner suite ou encore à pouvoir
établir de nouvelles relations. Ainsi, il est prévu que le Maghreb fasse encore
partie des priorités. Il est clair que cette région constitue un bassin intéressant
pour nos membres et il faudra y renforcer nos liens et consolider nos activités.
Au Brésil, il y a encore des opportunités qui n’ont pas été explorées, en dehors
de la formation linguistique et scientifique et qui nous ont permis de faire
ressortir un engouement pour la formation en langue française pour des
francophiles de ce pays. Enfin, nous voulons entamer nos relations avec l’Afrique,
forts de notre participation au dernier Sommet de la Francophonie à Dakar et de
notre présence au Village de la Francophonie, entre autres. Dans tous les cas,
nous voulons travailler en étroite collaboration avec le personnel des missions
canadiennes à l’étranger et, dans la mesure du possible, dans le cadre des
Salons d’Éd-Canada ou des Foires Imagine.
c) L’ACUFC travaillera avec les ambassades canadiennes des pays visés ainsi
qu’avec les ambassades de ces pays au Canada afin de mieux faire connaître le
potentiel de ses établissements membres. Elle intensifiera ses liens et ses
relations avec des partenaires qui lui permettront d’explorer de nouvelles
avenues dans la réalisation de son mandat à l’international.
d) L’ACUFC poursuivra son travail de collaboration avec les différentes instances du
gouvernement canadien, les ministères visés et les partenaires dont l’AUF et le
Bureau canadien de l’éducation internationale au Canada (BCEI).
e) L’ACUFC et ses membres établiront des mécanismes qui permettront d’évaluer la
portée, la pertinence et la qualité des activités qu’ils parrainent à l’international.
CONCLUSION
Cette Stratégie d’expansion internationale affirme les intentions de l’ACUFC et de ses
établissements membres en matière d’activités à l’international. Les collèges permettent
de compléter et d’enrichir la carte de la formation au postsecondaire par les approches
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liées aux secteurs techniques et technologiques. La Stratégie d’expansion internationale
de l’ACUFC continue de reposer sur la concertation et la mobilisation de ses membres à
s’unir afin de dégager une offre de qualité en langue française.
Forte de l’appui des instances gouvernementales, l’ACUFC contribue à la valorisation de
l’image de marque du Canada et de l’identité canadienne à l’échelle mondiale. En tant
que partenaire du gouvernement canadien, l’ACUFC se caractérise par la pleine
démonstration de la dualité linguistique canadienne mettant ainsi en valeur les collèges
et universités de la francophonie canadienne à l’échelle nationale et internationale. Les
trois prochaines années doivent paver la voie vers l’atteinte d’une présence plus
soutenue à l’international. Ce faisant, l’ACUFC maintient sa ferme intention de contribuer
aux objectifs du gouvernement canadien en matière de commerce international et de
prospérité.
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