theme 2 amenger et developper le territoire francais

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theme 2 amenger et developper le territoire francais
THEME 2
AMENGER ET DEVELOPPER LE TERRITOIRE FRANCAIS
QUESTION 2
LA FRANCE EN VILLES
CHAPITRE 1
MOUVEMENTS DE POPULATION, URBANISATION, METROPOLISATION
CHAPITRE 2
AMENAGER LES VILLES : REDUIRE LES FRACTURES SOCIALES ET SPATIALES
CHAPITRE 3
ENTRE ATTRACTIVITE URBAINE ET NOUVELLES FORMES DE
DEVELOPPEMENT : LES ESPACES RURAUX.
INTRODUCTION
 Définition du sujet : L’étude de la population française consiste
essentiellement en une étude urbaine car les Français vivent très
majoritairement dans les villes et celles-ci structurent l’espace français.
 Mouvements de population, urbanisation, métropolisation :
Actuellement, les grands traits des dynamiques spatiales de la
population française se font au profit des aires urbaines.
Aujourd’hui 4 Français sur 5 vivent dans une ville. Ce mouvement
d’urbanisation se traduit par une extension spatiale des zones
urbaines.
Le phénomène qui marque actuellement le processus
d’urbanisation est la métropolisation, c’est-à-dire une
concentration croissante de la population, des richesses et des
fonctions de commandement dans les agglomérations. Ce
phénomène touche particulièrement la région parisienne et les
grandes agglomérations françaises et il structure fortement l’espace
français.
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 Aménager les villes : réduire les fractures sociales et spatiales. Le
processus d’urbanisation entraine un étalement urbain qui génère à
son tour une ségrégation socio-spatiale. Dans ce contexte, des
politiques urbaines sont mises en œuvre afin de réduire ces
inégalités sociales et spatiales.
 Les espaces ruraux entre attractivité et nouvelles formes de
développement. En fonction de leur relation avec la ville, on
distingue trois types d’espaces ruraux :
o Zones rurales touchées par la périurbanisation : Elles ont
principalement une fonction de résidence pour des ménages
en provenance de la ville et y travaillant. Leur mode de vie est
urbain. Le phénomène de la périurbanisation transforme la
composition sociale et démographique d’un espace rural
revitalisé.
o Zones rurales destinées à l’agriculture intégrée au marché
mondial : Elles se trouvent dans les régions de grandes
plaines céréalières, de viticulture. Elles sont souvent
subventionnées par la politique européenne et bénéficient
d’une certaine prospérité.
o Espaces ruraux défavorisés : La plupart se trouve en zone
montagneuse enclavée, ce qui limite la fonction résidentielle
ainsi que le développement d’une activité agricole. Les
acteurs locaux cherchent à y développer des activités
alternatives.
 Problématique :
CHAPITRE 1
o Quelles sont les dynamiques spatiales de la population en
France ? (= Distribution de la population, mouvements
migratoires à l’intérieur du territoire, inégalités)
o Comment se traduit spatialement l’urbanisation croissante du
territoire français ? Quelles sont les spécificités de l’armature
urbaine ?
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o Comment le processus de métropolisation touche t-il la France ?
Quels sont ses effets ?
CHAPITRE 2
o Comment réduire les fractures sociales dans les villes ? Quelle
politique de la ville et quels aménagements urbains permettent
d’obtenir plus d’équité sociale et spatiale ?
CHAPITRE 3
o Quelles sont les conséquences sur les espaces ruraux de
l’étalement urbain et de l’attractivité des villes ? (= Différents
types d’espaces ruraux, avenir de ces espaces dans le contexte
de la mondialisation et du développement durable)
 Plan de la leçon :
1. Dynamiques de la population française et urbanisation.
2. Un territoire inégalement métropolise.
CHAPITRE 1
MOUVEMENTS DE POPULATION, URBANISATION, METROPOLISATION
Nous nous demanderons dans ce premier chapitre, comment les villes
structurent le territoire français.
1. Dynamiques de la population française et urbanisation.
A- Concentration des Français dans les villes
AIRE URBAINE : Ensemble formé par un pôle urbain, la ville-centre, et sa
couronne périurbaine, c’est-à-dire l’ensemble des communes dont la
majorité des actifs travaillent dans le pôle urbain.
4/5 des Français sont des citadins. Sont considérées comme communes
urbaines, les communes comptant au moins 2.000 habitants agglomérés.
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Les principales aires urbaines en France sont :
 Paris : 11 millions d’habitants, dont plus de 2 dans la ville-centre.
 Lyon : 1,7 million.
 Marseille-Aix : 1,5 million.
 Lille : 1,15 million
 Toulouse : un peu moins de 1 million.
Les 12 premières agglomérations françaises concentrent plus de 20 millions
d’habitants.
La croissance des villes est inégale dans le temps et dans l’espace :
 Les villes moyennes ont absorbé l’essentiel de l’exode rural au cours
des années 1970 et stagnent aujourd’hui.
 Certaines villes du Nord (Lens, Valencienne), de l’Est et du Centre
n’attirent plus de nouveaux habitants.
 Les métropoles de l’Ouest (Nantes, Rennes, Bordeaux) et du Sud
(Toulouse, Montpellier, Nice, Grenoble) sont les plus attractives et
dynamiques actuellement.
B- L’étalement urbain = périurbanisation
VOIR CARTE « TAILLE ET CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE DES AIRES
URBAINES »
C’est un phénomène apparu au cours des années 1960 et qui ne cesse
depuis, de se renforcer. Il s’agit d’un mouvement parti des centres-villes et
des banlieues proches, vers les communes rurales ou les petites villes
proches d’une agglomération.
Ces espaces ruraux sont alors urbanisés, ce qui conduit à une extension
spatiale des villes, accompagné d’un étalement des infrastructures liées au
mode de vie urbain, à savoir, les zones d’activités économiques, les
infrastructures de transport, les zones commerciales, les parcs de loisir, les
aéroports etc.
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La limite entre les espaces urbains et les espaces ruraux est donc devenues
plus floue.
L’étalement urbain se produit lorsque le processus d’urbanisation est plus
rapide que la croissance de la population. Ce phénomène est observable
dans tous les pays développés.
En France, l’extension des aires périurbaines a atteint 6.900km2 entre 1992 et
2004, soit une augmentation de 20% tandis que pendant la même période, la
population n’augmentait que de 6%.
Cet accroissement de l’ « espace consommé » par habitant se fait à 80% au
détriment de l’espace agricole.
C- L’armature urbaine de la France.
VOIR CARTE « ARMATURE URBAINE DE LA FRANCE »
Le réseau urbain français est déséquilibré par la « macrocéphalie »
parisienne. La plupart des pays développés ont des trames urbaines
équilibrées et régulières, mais la spécificité de la France réside dans le rôle
surdimensionné de sa capitale. En effet, Paris et la région parisienne
polarisent (certains géographes utilisent le terme « métropolise ») le
territoire, non seulement à cause de sa taille (11 millions d’habitants, soit
1/6 de la population française), mais aussi par l’hyper concentration des
fonctions de commandement (services supérieurs) que l’on y trouve.
A partir des années 1960, l’Etat français initie une politique d’aménagement
du territoire destinée à rééquilibrer le territoire en corrigeant
l’hypercentralisation économique et démographique parisienne. C’est dans
ce cadre que sont créées en 1963, les métropoles d’équilibre. Elles sont au
nombre de 8 :
 Lyon-Saint Etienne-Grenoble
 Aix-Marseille
 Lille-Roubaix-Tourcoing
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 Toulouse
 Bordeaux
 Nantes-Saint Nazaire
 Strasbourg
 Nancy-Metz.
Au cours des années 1970, on a ajouté à cette liste, le reste des capitales
régionales désormais toutes assimilées à des métropoles d’équilibre.
Même si cette politique a contribué à rééquilibrer le territoire français et à
réduire le poids relatif de la région parisienne, l’indice de primauté de Paris
est encore de 7 actuellement, ce qui signifie que Paris a un poids 7 fois plus
important que la 2eme ville française (Lyon ou Marseille) en terme de
population, ce qui a des incidences sur les activités et donc sur le poids
économique.
Cette politique d’aménagement du territoire fut complétée, avec le même
objectif de rééquilibrage du territoire, par la politique des villes nouvelles à
partir de la fin des années 1960 et elle est toujours en œuvre. Il s’agit de la
création de 9 villes nouvelles ex-nihilo afin de mettre en valeur des pôles de
développement en dehors du centre de l’agglomération. La majorité d’entre
elles ont été fondées dans la région parisienne.
Par conséquent, actuellement, au niveau régional d’autres métropoles
structurent le territoire et le rééquilibrent dans une certaine mesure. Grace
aux politiques d’aide au développement, elles sont aujourd’hui plus peuplées
et leurs activités de plus en plus diversifiées. Outre le Bassin-parisien qui
structure le territoire au niveau national, l’armature urbaine française
s’organise autour des pôles urbains suivants :
 Le Nord-Pas-de-Calais est organisé autour de Lille qui monopolise les
relations avec Paris et centralise les échanges de toute nature à
l’intérieur de la région.
 L’Est s’organise autour de Strasbourg.
 L’Ouest a pour métropole régionale Nantes, mais de plus en plus
Rennes la concurrence.
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 Le Sud-ouest se structure autour de deux métropoles : Bordeaux et
Toulouse.
 Le Midi méditerranéen est dominé par Marseille. Cependant,
Montpellier.
 Lyon est au centre d’un réseau de villes du Sud-est.
A un niveau inferieur, se trouvent les villes moyennes (entre 20.000 et
100.000 habitants), plus nombreuses qui jouent un rôle important dans
l’encadrement du territoire, notamment pour les services de proximité.
Entre 1960 et 1975, ces villes avaient un solde migratoire positif, mais
aujourd’hui leur population stagne. Ces villes moyennes craignent même
actuellement de perdre une partie de leur population depuis l’arrêt de la
politique de déconcentration industrielle et de la fin de l’exode rural qui
alimentait leur croissance démographique.
2. Un territoire inégalement métropolisé.
METROPLISATION : Processus de concentration des fonctions stratégiques
dans les grandes villes.
La présence de ces fonctions stratégiques détermine fortement le
développement de l’emploi dans les villes, donc leur prospérité économique,
leur attractivité.
Les géographes identifient 12 fonctions stratégiques dans les domaines de
l’art, des banques et assurances, du commerce de gros, du commerce
industriel, de la gestion, de l’information, de l’informatique, de la recherche
industrielle, de la recherche publique, des services, des télécommunications
et des transports.
Or, actuellement, l’urbanisation du territoire français s’accompagne d’un
regroupement de ces fonctions de haut niveau dans certaines villes
engagées dans la compétition européenne et mondiale.
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A- Le phénomène de la métropolisation
Le phénomène de métropolisation n’est pas propre à la France : dans le
cadre de la mondialisation, on assiste à un phénomène de métropolisation à
l’échelle de la planète car c’est une nécessité pour qu’une ville soit
compétitive au niveau mondial.
VOIR CARTE « ASSOCIATION DE VILLES AU RANG DE METROPOLES »
C’est un processus qui existe à toutes les échelles, notamment à l’échelle
régionale : dès qu’une agglomération dépasse le seuil des 200.000 habitants,
elle tente d’accéder au statut de métropole. C’est pourquoi, certaines villes
tentent de s’associer dans des partenariats afin d’acquérir un poids
démographique et économique suffisant pour parvenir au rang de
métropoles. C’est le cas par exemple de Rouen, Le Havre et Caen. En effet,
certaines villes n’atteignent pas, seules, le seuil démographique et/ou
qualitatif suffisant pour accéder au statut de métropole ; c’est pourquoi elles
se regroupent pour compenser ces lacunes. Ces regroupements sont
d’ailleurs encouragés par la politique d’aménagement du territoire (DATAR).
Des partenariats transfrontaliers sont aussi réalisés à l’échelle européenne :
Lille est partenaires de villes belges au sein de la Conférence Intercommunale
Transfrontalière (COPIT) ; Strasbourg avec Bâle.
Pour une agglomération, parvenir au rang de métropole est d’autant plus
difficile que celle-ci est localisée près de Paris car dans ce cas la capitale
absorbe l’essentiel des fonctions stratégiques. Au contraire, l’éloignement
par rapport à Paris favorise le développement de fonctions stratégiques dans
une agglomération.
La métropolisation croissante inquiète les petites villes parce qu’elles
subissent cette concentration urbaine qui conduit à une réduction des
services publics, des fermetures de gares, d’hôpitaux, à la disparition de
centres culturels ou sportifs. Le niveau inferieur de l’armature urbaine s’en
trouve alors fragilisé.
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B- Paris, seule métropole globale en France
Malgré la décentralisation, Paris monopolise toujours les fonctions de
commandement dans les domaines politiques, économiques et culturels
(medias, recherche scientifique …). La capitale est 7 fois plus peuplée que
Lyon ou Aix-Marseille et l’ensemble des réseaux de transport converge vers
Paris, ce qui renforce sa position dominante. Cette situation est unique en
Europe et fait de Paris la seule « ville-monde » ou « métropole globale »
française : c’est un hub international ainsi qu’une plateforme multimodale,
avec les deux aéroports d’Orly et de Roissy-CDG. Paris est aussi la capitale
des salons, séminaires et congrès internationaux, ainsi que la première
destination touristique au monde. L’attractivité de Paris se manifeste aussi
par la concentration de sièges sociaux d’entreprises internationales.
Afin de conserver l’attractivité de Paris et sa compétitivité internationale, les
autorités ont renoncé à affaiblir son poids relatif par rapport aux métropoles
régionales et même prévoient de le consolider et de le renforcer afin
d’accroitre la compétitivité internationale de la capitale française : c’est dans
ce cadre qu’a été élaboré le projet du « Grand Paris » : celui-ci prévoit
l’essor de pôles spécialisés proches de la capitale, comme le plateau de
Saclay pour les sciences et les technologies, le Bourget pour l’aviation et le
tourisme d’affaires, la Plaine Saint-Denis pour les industries et le
développement du numérique.
SCHEMA : PARIS, UNE VILLE MONDIALE A DEUX ECHELLES.
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http://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_Paris
C- Les métropoles régionales.
Grâce à la politique de décentralisation, les autres métropoles françaises sont
également dynamiques. Toutefois, elles ne parviennent pas à atteindre le
poids international de certaines métropoles européennes. Ainsi, Lyon,
Marseille, Lille, Bordeaux, Toulouse, Nantes, Strasbourg et Nice ont bénéficié
du processus de métropolisation pour renforcer leur attractivité au niveau
national mais elles ne sont pas devenues des métropoles de rang européen
ou mondial.
Elles structurent le territoire régional grâce à leurs équipements :
universités, CHU, lieux culturels, commerces spécialisés, infrastructures de
transports … Pour améliorer leur compétitivité, elles mènent des politiques
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de rénovation des centres-villes par exemple. Elles se dotent de centres de
recherche et attirent les entreprises de haute technologie.
EXEMPLES DE POLITIQUES URBAINES DESTINEES A ACCROITRE
L’ATTRACTIVITE DES METROPOLES REGIONALES :
 Création de pôles universitaires de recherche spécialisés (PRES = Pôles
de Recherche et d’Enseignement Supérieur): Grenoble abrite le
premier centre européen de nanotechnologies.
 Amélioration de la desserte : gares TGV dans toutes les métropoles
régionales.
 Réseaux de transports en communs densifiés : Tramway à Strasbourg,
Nantes, Bordeaux.
 Création de technopoles et de Grands centres métropolitains :
Euralille
(http://www.euralille.com/W/do/centre/accueil,
http://fr.wikipedia.org/wiki/Euralille ) Euro méditerranée (Marseille)
(http://www.euromediterranee.fr/),
Lyon-Confluence
(http://www.lyon-confluence.fr/
),
Bordeaux
Euratlantique
(http://www.bordeaux-euratlantique.fr/ )
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