Joachim Heinzle, Die Nibelungen. Lied und Sage

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Joachim Heinzle, Die Nibelungen. Lied und Sage
Francia­Recensio 2008/1
Mittelalter – Moyen Âge (500–1500)
Joachim Heinzle, Die Nibelungen. Lied und Sage, Darmstadt (Primus Verlag) 2005, 144 p., 73 ill., ISBN 3­89678­262­2, EUR 36,00. rezensiert von/compte rendu rédigé par
Maxi Krause, Caen
L’ouvrage d’un grand spécialiste du Nibelungenlied (NL), épopée d’un auteur anonyme rédigée autour de l’an 1200 en moyen­haut­allemand, est une petite merveille: agréable à l’œil de par la mise en forme généreuse et claire, par une grande richesse des illustrations, agréable au toucher, mais agréable aussi à lire car exempt de tout jargon et faisant le tour du sujet avec érudition  et simplicité. Bel exemple d’une vulgarisation réussie, issue d’une introduction destinée aux (futurs) spécialistes publiée il y a vingt ans et s’adressant – selon l’auteur – à tous ceux qui cherchent à se familiariser avec le sujet.
Le livre comporte trois parties: La première (p. 10–43) retrace la »préhistoire« de la chanson des Nibelungen, en commençant par un bref résumé du contenu et de son ancrage dans la tradition narrative telle qu’elle est attestée par des chansons (Lieder­Edda, fixée par écrit après le NL) et des sagas scandinaves. Suit un chapitre sur les faits historiques et géographiques auxquels réfère le NL et sur les traces iconographiques et écrites qui témoignent de l’existence du sujet avant qu’il n’ait trouvé sa forme définitive. Un bref exposé sur le rapport entre oralité et écriture clôt cette introduction. La deuxième partie (p. 46–105) est entièrement consacrée au texte même du NL et commence par aborder les questions de la date (entre 1190 et 1204) et du lieu de la rédaction (probablement Passau), de l’auteur (supposé être un érudit de l’entourage de l’évêque de Passau) et de celui qui a pu commander un tel ouvrage. Elle traite ensuite de la forme métrique particulière (Nibelungenstrophe), des différentes versions et différents manuscrits, tout cela illustré par de belles reproductions. Tout un chapitre est consacré aux lieux géographiques (photos et carte à l’appui) évoqués par le NL, à la symbolique des localités, gestes et objets, suivi de deux chapitres traitant des concepts centraux et de leur symbolique (vie courtoise, rituel du salut, amour, orgueil, amitié, souffrance, etc.) et des problèmes d’interprétation. La troisième partie (p. 108–131) commence par une brève histoire du NL »après rédaction« (tradition ininterrompue jusqu’au 16e siècle, ensuite oubli presque total, redécouverte en 1755) et traite ensuite son exploitation et instrumentalisation à des fins politiques depuis cette redécouverte qui culminent dans l’effrayante amitié entre la famille Wagner (Bayreuth) et Hitler. Justice est faite à Richard Wagner (auteur­compositeur du Ring des Nibelungen, première représentation 1876) qui s’appuyait essentiellement sur la tradition scandinave et qui n’avait nullement l’intention de créer une œuvre »nationale«, épithète qui lui échut à la suite d’une mise en scène critiquée par Cosima Wagner comme »non sens ethnographique« (p. 125). C’est aux conditions Lizenzhinweis: Dieser Beitrag unterliegt der Creative­Commons­Lizenz Namensnennung­Keine kommerzielle Nutzung­Keine Bearbeitung (CC­BY­NC­ND), darf also unter diesen Bedingungen elektronisch benutzt, übermittelt, ausgedruckt und zum Download bereitgestellt werden. Den Text der Lizenz erreichen Sie hier: http://creativecommons.org/licenses/by­nc­nd/3.0/de
historiques qui mènent à la naissance du mythe de »l’épopée nationale« illustrant le caractère »national« typiquement »germanique« (entre autres: Nibelungentreue) et aux réactions critiques à cette mythification que Heinzle consacre son dernier chapitre, content de pouvoir conclure par l’évocation de sculptures modernes révélant l’absurdité d’une telle instrumentalisation.
L’annexe comporte les annotations, regroupées sous les différents titres des chapitres et numérotées à chaque fois à partir de 1 (p. 132–133), un bref guide à travers la littérature spécialisée (p. 134–135) sous forme de texte suivi, la bibliographie des ouvrages cités (p. 136–140), un index unique (p. 141–
142) réunissant noms propres (p. e. auteurs, lieux géographiques, titres d’ouvrages) et mots­clés (p. e. »Handschriften«) et les références éditoriales des illustrations (p. 143–144). L’ouvrage est un excellent écho à l’exposition autour du Nibelungenlied organisée à Karlsruhe par la Badische Landesbibliothek et le Badisches Landesmuseum fin 2003/début 2004 dont il reprend les stations essentielles et à laquelle l’auteur avait contribué activement.
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