Infection urinaire
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Infection urinaire
13.11.2013 Infection urinaire Frank Bally Novembre 2013 Question test o J’adore ma patronne/mon patron 1. 2. 3. Oui Non Ça dépend 1 13.11.2013 Infection urinaire Qu’est-ce que c’est ? Infection urinaire: qu’est-ce que c’est ? Infection = Bactéries + Inflammation F.Bally – 2006 2 13.11.2013 Infection urinaire simple Diagnostic Inflammation = suspicion Clinique Algurie, pollakiurie Hématurie Douleur au flanc État fébrile Bactéries = confirmation Bactériurie Culture : quantitative Stix : Nitrite Estérase F.Bally – 2006 Pyélonéphrite o Comme cystite, plus • Fièvre • Douleur du flanc o Documenter • culture d’urine, hémoculture (si hosp.) o Considérer autres diagnnostics (DD) o Exclure infection compliquée Risque de complication: o Sepsis sévère o Cicatrices / insuffisance rénale 3 13.11.2013 Prélèvement o Urines du jet moyen o Cathéter (sonde) urinaire présente o Exception: • cathéterisme - oligoanurie - incapable de collaborer • Ponction - enfants Question 1 o Donnez-vous un kit et des instructions pour le nettoyage de la sphère génitale avant le prélèvement 1. 2. 3. Oui Non Ça dépend 4 13.11.2013 Technique de prélèvement 242 femmes avec suspicion d’infection urinaire aiguë urines contaminées 1) pas de précaution 29% 2) lavage OGE, écartement lèvres + jet moyen 32% 3) Comme 2) + tampon vaginal 31% p > 0.05 pour toutes les comparaisons Lifshitz E et al. Arch. Intern. Med. 2000; 160(16): 2537-40. Question 1 o Donnez-vous un kit et des instructions pour le nettoyage de la sphère génitale avant le prélèvement 1. Oui 2. Non, l’effet de cette procédure n’est pas documenté 3. Ça dépend 5 13.11.2013 Question 2 o Des bactéries dans les urines ce n’est pas normal. Donc : bactéries dans les urines=infection urinaire 1. 2. 3. Oui Non Ça dépend Définitions o Contamination urines stériles, mais contaminées au prélèvement (flore cutanée / du périnée) o Colonisation Présence de bactéries dans les urines o Infection Invasion par des bactéries urinaires avec réaction inflammatoire (locale ou systémique) bactériurie 6 13.11.2013 Bactériurie asymptomatique Condition Femmes Hommes <60 ans <5% <1% >60 ans 10-20% 0-3% >80 ans 25-50% 20% Femmes enceintes 2-19% - 10% ? 15-31% 17-55% Diabétiques En institution Porteurs de sonde à demeure (après un mois) >95% Scand.J Urol.Nephrol. 1998;32:284-9 N.Engl.J.Med. 1983;309:1420-5 Am.J.Med. 1986;80:208-14 Ann.Intern.Med. 1987;106:682-6 N.Engl.J.Med. 1996;335:468-74 N.Engl.J.Med. 2002; 347: 1576-83 F.Bally – MIN 2002 Question 2 o Des bactéries dans les urines ce n’est pas normal. Donc : bactéries dans les urines=infection urinaire 1. Oui 2. Non, on peut avoir des bactéries dans les urines sans infection. C’est fréquent chez les personnes âgées et quasi obligatoire chez les porteurs de sonde. 3. Ça dépend 7 13.11.2013 Infection urinaire Bactériurie significative Seuil (germes/mL) 102 (103) cystite pyélonéphrite 104 autres infections 105 asymptomatique F 105 H 104 (urétrite) (≤102 ) Rubin R. CID 1992 ;15(S1) :S216-27; Stamm WE. N Engl J Med 1993;329:1328-31; Platt R. Am J Med 1983: 44-52 F.Bally – 2008 Sédiment o Sédiment standardisé (NCCLS GP 16-A) Urines du jet moyen 10 mL, bien mélangées Centrifuger pd. 5 min. à 400 g (r=15 cm ; rpm = 1500) Jeter 9.5 mL du surnageant o Microscopie • • • • cellules cylindres cristalux Bactéries/parasites 8 13.11.2013 Bandelette 2 paramètres: Estérase = leucocytes Nitrite = bactéries • Produits par entérobactéries, y.c. E. coli • Pas toutes les bactéries produisent du nitrite, p.ex. • Staphylococcus saprophyticus, Entérocoques • Pseudomonas et autres non-fermentatifs • Des bactéries à basse concentration ne sont pas détectées • Utiliser estérase ! Urines Comparaison Bandelette - Sédiment Contexte: dépistage bactériurie dans urines matinales, patients hospitalisés Sensibilité Spécificité Stix: Nitrite 33 94 Stix: Nitrite ou Estérase + 78 75 Sédiment: Leucocytes > 10/champ 74 76 Stix: Nitrite 27 93 Stix: Nitrite ou Estérase + 72 77 Sédiment: Leucocytes > 10/champ 69 77 Standard 105 germes/mL Standard 5x104 germes/mL Sens = sensibilité, spéc = spécificité, VPP = valeur prédictive positive, VPN = valeur prédictive négative Zaman Z et coll. J Clin Pathol. 1998; 51(6): 471-2. 9 13.11.2013 Urines Comparaison Bandelette - Sédiment Contexte: dépistage bactériurie dans urines matinales, patients hospitalisés Sensibilité Spécificité Stix: Nitrite 33 94 Stix: Nitrite ou Estérase + 78 75 Sédiment: Leucocytes > 10/champ 74 76 Stix: Nitrite 27 93 Stix: Nitrite ou Estérase + 72 77 Sédiment: Leucocytes > 10/champ 69 77 Standard 105 germes/mL Standard 5x104 germes/mL Sens = sensibilité, spéc = spécificité, VPP = valeur prédictive positive, VPN = valeur prédictive négative Zaman Z et coll. J Clin Pathol. 1998; 51(6): 471-2. Infection urinaire Bactériurie Contamination • • • • <= 102 germes /ml (hôpital: <= 103) Cellules épithéliales Polyflore Germes ‘apathogènes’ •Staphylocoques coagulase négatifs autres que S.saprophyticus •Streptococcus spp. •Lactobacillus spp. •Corynebactérium spp. Bactériurie vraie • > seuil significatif • Monoflore • Bactéries pathogène 10 13.11.2013 Bactériurie asymptomatique traitement préventif Indications retenues Grossesse • • Dépistage 12e-16e semaine Traitement : risque de pyélonéphrite; naissance prématurée; RR 0.2 (IC95% 0.1 to 0.4) RR 0.7 (IC95% 0.5 to 0.9) Smaill F et al. Cochrane Database Syst Rev. 2007:CD000490 Avant intervention urologique Indications discutées o Insuffisance rénale (pré)-terminale o Greffe rénale o Neutropénie o Anomalie urogénitale Infection urinaire: qu’est-ce que c’est ? Infection = Inflammation + Bactéries (locale ou systémique) = suspicion clinique (dans urines, abcès, kyste) = confirmation (+) (réponse au traitement) F.Bally – 2006 11 13.11.2013 Infection urinaire à urines ‘stériles’ (sans bactéries dans les urines) 1. Antibiotique en cours 2. Pas une infection urinaire Rarement: 1. Kyste rénal infecté 2. Abcès rénal (par voie hématogène) 23 Pas une infection urinaire ? Chlamydia o Brûlures en urinant o Pas de sang o Douleurs pas très aiguës (ou absentes) o Exposition sexuelle Mycose vaginale ou autre vaginite o Démangeaisons o Pertes vaginales 12 13.11.2013 Infection urinaire Simple ou compliquée? Infection urinaire simple Définition Chez la femme en âge de procréation o Cystite aiguë o Pyélonéphrite non compliquée o Cystite (ou PN) récidivante Chez l’homme o 1ère infection urinaire non compliquée 13 13.11.2013 Infection urinaire compliquée Définition Définition 1: o risque augmenté ou présence de complication (p.ex. sepsis sévère, obstruction) o possiblement réfractaire au traitement conventionnel (p.ex. prostatite, lithiase, résistance, obstruction) o Donc: Toute infection autre qu’une cystite ou pyélonéphrite simple F.Bally – MIN 2002 Infection urinaire compliquée Définition 2: Anomalie anatomique I. II. III. IV. V. VI. VII. obstruction (prostatique, urétérale ou autre) ou sténose reflux vésico-urétéral vessie neurogène néovessie fistule (p.ex. recto-vésicale) anomalie congénitale (p.ex. reflux, hypospadie) anomalie anatomique acquise (p.ex. néovessie iléale, greffe rénale, prolapsus vésico-utérin) Anomalie fonctionnelle – réponse immunitaire altérée I. II. III. IV. Foyer infectieux réfractaire au traitement antibiotique (de courte durée) I. II. III. IV. V. prostatite kystes rénaux infectés abcès (vessie, rein), fistule, kyste de l’urachus lithiase infectée corps étranger : sonde vésicale, néphrostomie, sonde urétérale, stent Pathogène nécessitant un traitement antimicrobien ciblé I. situation prédisposant à des germes résistants • contexte nosocomial • traitement antibiotique récent (il y a < 3 semaines) • corps étrangers champignons germes fastidieux ou atypiques : Mycoplasma, anaérobiques, Mycobactéries lithiase prédisposant à certaines bactéries (p.ex. Proteus spp., Corynebacterium urealyticum) diabète II. grossesse, ménopause III. insuffisance rénale immunosuppression IV. • transplantation • neutropénie • immunodéficience congénitale ou acquise Infection urinaire à évolution clinique compliquée V. malakoplakie VI. cirrhose biliaire primitive I. sepsis sévère, dysfonction organique (insuffisance rénale aiguë, troubles VII. personne âgée ou débilitée mentaux, ARDS, CIVD, thrombopénie, hypotension), choc (hypotension VIII. rupture de barrière : intervention urologique (sondage, cystoscopie etc.), réfractaire au remplissage) tumeur II. infection évoluant depuis plus de 7 jours III. pyélonéphrite xanthogranulomateuse ou emphysémateuse IV. abcès (péri-)rénal Infection urinaire chez l’homme V. infection urinaire haute avec obstruction F.Bally – MIN 2002 14 13.11.2013 IU et diabète < 45 ans : 20 à 30x plus d’hospitalisations ≥ 45 ans : 3 à 5x plus d’hospitalisations Avant l’ère des antibiotiques (autopsie) Mortalité 7.6% de 307 pat. diabétiques Mortalité 1.6% de 2000 pat. non diabétiques Nicolle LE et al. Clin.Infect.Dis. 1996;22:1051-6. Robbins S et al. N.Engl.J Med. 1947;231:865-8. F.Bally – CMIE 2005 Infection urinaire Antibiotiques? 15 13.11.2013 Question 3 o Une cystite non traitée va dégénérer en infection sévère (pyélonéphrite). 1. 2. 3. Oui Non Ça dépend Traitement 1)Antibiotiques 2)AINS 3)Antibiotiques + AINS 16 13.11.2013 Cystite: antibiotiques ? Méta-analyse : 5 études randomisées Avec antibiotique (vs. placébo): o Cure avec antibiotique: OR 4.7 (IC95% 2.3-9.4) o Eradication microbiologique: o Effets secondaires: OR 11.7 (IC95% 3.0-38.4) OR 1.6 (IC95% 1.1-2.4) Falagas ME, et al. J Infection 2009;58:91-102 Antibiotiques pour IU simple: comparaison Sensibilité Antibiotique Effet Cotrimoxazol (TMP-SMX) 93% (90-100%) 77% Nitrofurantoine 93% (84-95%) 96% 1) Fosfomycine 91% E.coli 98% 1) Quinolone 90% (85-98%) 84% Co-amoxicilline 89% (79-98%) 87% Ceftriaxone 95% E.coli: tout venant, ICHV 2012; nitrofurantoine et fosfomycine: ANRESIS 2011 ESBL: toute entérobactéries, tout venant, ICHV 2012 Adapté selon Gupta K, slidekit IDSA 2012; données ICHV 2012; ANRESIS 2011 17 13.11.2013 Résultats Etude pilote, randomisée, contrôlée placébo 29 cabinets (Allemagne) 80 patientes inclues sur 195 invitations N ‘Guérie’ Jour 4 Jour 7 Traitement secondaire Ibuprofen Ciprofloxacin 36 33 58% 75% 52% 61% ns ns 33% 18% ns Bleidorn J et al. BMC Med. 2010; 8: 30. Question 3 o Une cystite non traitée va dégénérer en infection sévère (pyélonéphrite). 1. Oui 2. Non, une cystite peut guérir toute seule (mais moins vite et avec plus de risque de rechute) 3. Ça dépend 18 13.11.2013 Méthode o 62 cabinets (UK), 2003-2005 o 277 femmes avec symptômes d’infection urinaire o 84% avec infection précédente 5 groupes de traitement antibiotique (randomisation ) 1. immédiat 2. retardé (pas d’amélioration après 48h) 3. selon symptômes: >= 2 : urines troubles, mauvaise odeur, dysurie, nycturie 4. selon bandelette nitrite ou estérase et sang 5. selon résultat culture Little P et al. BMJ. 2010; 340: c199. Question 4 o Quelle stratégie choisiriez pour vous-même ? 1. immédiat 2. retardé (pas d’amélioration après 48h) 3. selon symptômes: >= 2 : urines troubles, mauvaise odeur, dysurie, nycturie 4. selon bandelette nitrite ou estérase et sang 5. selon résultat culture (48h) 19 13.11.2013 Résultats Stratégie n Sévérité symptômes moyenne 0-6 points Durée symptômes jours Utilisation antibiotiques Immédiat 46 2.2 1 97% Retardé 41 2.1 1.2 81% Symptômes 39 1.7 0.9 80% Bandelette 50 1.8 1.1 90% Culture 41 2.1 1.1 77% 0.18 0.37 0.01 p Little P et al. BMJ. 2010; 340: c199. Question 4 o Quelle stratégie choisiriez pour vous-même ? 1. Celle que vous préférez 2. On peut attendre 20 13.11.2013 Infection urinaire Résistance ? E.coli (urines): résistance Suisse (ANRESIS 2011) Antibiotique % résistants n Fosfomycin 2% 19001 Ceftriaxone 5% 23121 Nitrofurantoin 6% 21194 Quinolones 17 % 22769 Cotrimoxazol (22 %) (ICHV) Schweizerisches Zentrum für Antibiotikaresistenzen (http://www.search.ifik.unibe.ch): 12.01.2013 21 13.11.2013 Question 5 o J’ai voyagé aux Indes et à mon retour une infection urinaire s’est déclarée. Est-ce que j’ai plus de risque d’avoir une infection résistante aux antibiotiques? 1. 2. 3. Oui Non Ça dépend ESBL (BLSE): Qu’est-ce que c’est o Entérobactérie: E.coli et autres o Productrices d’une Béta-Lactamase à Spectre Elargie Cela veut dire: - Résistante aux pénicillines et dérivés, - y compris ceftriaxone (Rocéphine) - sauf Meropenem (Meropenem) / Ertapenem (Invanz) - Souvent résistant aux autres classes d’antibiotiques - Cotrimoxazol (Bactrim): 68% résistants - Quinolones (Ciproxine etc.): 79% résistants - Fosfomycine (Monuril): 26% résistants - Nitrofurantoin (Uvamin, Furadantin): 21% résistants 22 13.11.2013 ESBL: risque et provenance Calgary, Canada (surveillance 2 ans) 247 patients 177 (72%) = 7.6 per 100,000/an: communautaires Risque: RR Voyage Indes 252.1) Moyen Orient Afrique 6 146 (4.1-7.8) (77.7- 18 8 (8.1-35.2) (2.8-17.2) Laupland KB et al. J. Infect. 2008; 57(6): 441-448. Question 5 o J’ai voyagé aux Indes et à mon retour une infection urinaire s’est déclarée. Est-ce que j’ai plus de risque d’avoir une infection résistante aux antibiotiques? 1. Oui, pour tout pays, notamment l’Asie 2. 3. Non Ça dépend 23 13.11.2013 Infection urinaire Protection ? Question 6 o J’aime porter des jeans serrés. J’ai plus de risque d’avoir une infection urinaire. Est-ce que c’est vrai ? 1. 2. 3. Oui Non Ça dépend 24 13.11.2013 IU (femmes) et habits 1st UTI - Tight vs. loose/very loose: RR 6.7 (IC95% 0.98-46) Foxman . Am J Public Health. 1985; 75(11): 1314–1317. IU récurrente (femmes): facteurs de risque Scholes D et al. J. Infect. Dis. 2000; 182(4): 1177–1182. 25 13.11.2013 Question 6 o J’aime porter des jeans serrés. J’ai plus de risque d’avoir une infection urinaire. Est-ce que c’est vrai ? 1. 2. Oui Non 3. Ça dépend. Les deux facteurs déterminant sont: 1. Une prédisposition génétique 2. Les rapports sexuels Infection récurrente: jeune femme (sexuellement active) o Même clinique qu’épisode initial o Intervalle sans symptômes o Rechute (même bactérie) ou o Nouvelle infection N.B. infection récurrente après ménopause, diabète etc. = infection compliquée 26 13.11.2013 IU récidivante: démarche Vérifier au moins une fois! 1. Miction après relation sexuelle (évidence faible) 2. Traitement auto-initié (bonne évidence) 3. Prophylaxie post-coïtale (bonne évidence) 4. Prophylaxie au long cours (bonne évidence) • Surveillance effets secondaires - Allergie - Candidose vaginale - Nitrofurantoine: pneumonite/fibrose, hépatite,neuropathie • Durée maximale: - Nitrofurantoine, ciprofloxacine 6 mmois - 1 année - Cotrimoxazole 5 ans - Ciprofloxacine ? Merci de votre attention ! Institut Central des Hôpitaux Valaisan (ICHV) 27