cité de la musique - Philharmonie de Paris
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cité de la musique François Gautier, président Brigitte Marger, directeur général Alors que le cycle Amérique est près de se terminer, il restait à rendre hommage au répertoire de la comédie musicale de Broadway, un genre qui - une fois encore aux Etats-Unis - ne s’en tient pas aux frontières habituellement admises entre musique « sérieuse » et divertissement. Connue pour sa carrière lyrique (Bellini, Donizetti, Verdi, Rossini), June Anderson possède une voix inhabituelle qui a pu lui permettre, grâce à son timbre et sa maturité, d’aborder de grands rôles d’opéra, tout autant que d’interpréter des répertoires qui effraient souvent les autres interprètes. Rares sont en effet les sopranos lyriques à défendre, simultanément et avec autant de facilité, Verdi et Gershwin, Rossini et Cole Porter, Bellini et Bernstein… Le récital que June Anderson propose avec Jeff Cohen et Marc Marder dévoile une nouvelle facette de sa personnalité, sous forme d’un hommage aux mélodies américaines de Wilson, Weill, Romberg, Sondheim, Kern, Bernstein, Gershwin, Rodgers, etc. Une musique originale mais terriblement délicate, à mi-chemin entre la tradition européenne et l’inspiration américaine. vendredi 22 mai - 20h dimanche 24 mai - 16h30 / salle des concerts Leonard Bernstein « Tonight » (extrait de la comédie musicale West Side Story, paroles de Stephen Sondheim) Si j’étais Armida (Armida de Gioachino Rossini) : Richard Rodgers « Bali Ha’i » (extrait de la comédie musicale South Pacific, paroles d’Oscar Hammerstein) J. McCarthy « You Made Me Love You » (extrait de la comédie musicale The Honeymoon Express, paroles de J. Monaco) Si j’étais Gilda (Rigoletto de Giuseppe Verdi) : Meredith Wilson « ‘Till There was You » (extrait de la comédie musicale The Music Man) Jerome Kern « Can’t Help Lovin’that Man » (extrait de la comédie musicale Show Boat, paroles d’Oscar Hammerstein) Si j’étais Amina (La Sonnambula de Vincenzo Bellini) : Leonard Bernstein « Dream With Me » (extrait de Peter Pan) Si j’étais Elvira (Les Puritains de Vincenzo Bellini) : Leonard Bernstein « I Feel Pretty » (extrait de la comédie musicale West Side Story,paroles de Stephen Sondheim) Sigmund Romberg « Lover, Come Back to Me » (extrait de la comédie musicale New Moon, paroles d’Oscar Hammerstein) Si j’étais Marie (La Fille du Régiment de Gaetano Donizetti) : Cole Porter « I’m in Love with a Soldier Boy » (extrait de la comédie musicale Something for the Boys) Kurt Weill « My Ship » (extrait de Lady in the Dark, paroles d’Ira Gershwin) George Gershwin « Strike up the Band » (extrait de la comédie musicale Strike Up the Band, paroles d’Ira Gershwin) entracte Si j’étais Violetta (La Traviata de Giuseppe Verdi) : Leonard Bernstein « A Little Bit in Love » (extrait de Wonderful Town, paroles de Betty Comden et Adolph Green) Jerome Kern « Yesterdays » (extrait de Roberta, paroles d’O. Harbach) Si j’étais Musetta (La Bohème de Giacomo Puccini) : Cy Coleman « Hey Big Spender » (extrait de la comédie musicale Sweet Charity, paroles de Dorothy Fields) Si j’étais Lucia (Lucia di Lammermoor de Gaetano Donizetti) : Har vey Schmidt « Much More » (extrait de la comédie musicale The Fantasticks, paroles de T. Jones) Stephen So ndheim « Losing My Mind » (extrait de la comédie musicale Follies) Dick Charles « Mad About Him, Sad Without Him, How Can I Be Glad Without Him Blues » (paroles de Larry Markes) Si j’étais Juliette (Roméo et Juliette de Charles Gounod) : Richard Rodgers « We Kiss in a Shadow » (extrait de la comédie musicale The King and I,paroles d’Oscar Hammerstein) Si j’étais Leonora (Le Trouvère de Giuseppe Verdi) : George Gershwin « My Man’s Gone Now » (extrait de la comédie musicale Porgy and Bess, paroles de D. Heyward) Si j’étais Norma (Norma de Vincenzo Bellini) : R. Holmes « Moonfall » (extrait de The Mystery of Edwin Drood) Leonard Bernstein « Glitter and Be Gay » (extrait de Candide, opérette comique d’après Voltaire, paroles de R.Wilbur, John Latouche, D. Parker, Leonard Bernstein) June Anderson, soprano Jeff Cohen, piano Marc Marder, contrebasse (durée du concert : 1 heure 30) concert du 22 mai enregistré par France Musique avec le soutien de France Inter Muzzik, la chaîne classique et jazz, réalise un reportage à l’occasion du concert du 22 mai Les américains de Paris : concert pour les enfants le samedi 23 mai à 16h30, avec Jeff Cohen (piano) et Carol Robinson (clarinette) de Broadway à Paris - June Anderson June Anderson Un personnage du roman de Raymond Queneau, Le Vol d’Icare, échappe à son créateur pour mener une vie selon ses caprices ; au début de l’un des chefs-d’œuvre cinématographiques de Woody Allen, Tom Baxter, héros du film La Rose pourpre du Caire, abandonne la pellicule pour rejoindre, dans la salle, la plus fidèle de ses admiratrices, Cecilia. Qu’y aurait-il donc d’étonnant à ce que, victimes d’une chute dans l’une de ces failles de l’espace-temps chères aux romanciers de science-fiction, quelques héroïnes d’opéra, enlevées à leur public du Metropolitan ou de la Scala, se retrouvent projetées sur l’une ou l’autre scène de Broadway ? En plein milieu d’une comédie musicale, bien évidemment. Sans préméditation aucune, alors qu’elles étaient sur le point d’entonner l’un de ces airs de bravoure qui les dépeignent tout en leur assurant l’immortalité. De quel air se saisirait donc Violetta, arrachée à La Traviata de Verdi, si elle se trouvait subitement transportée au XXe siècle dans une des comédies musicales américaines qui ont fait le succès de Broadway ? Resté intact (et seulement actualisé), son sentiment de l’amour naissant (« Ah, fors’è lui che che l’anima ») pourrait trouver un écho dans « A Little Bit in Love » (Un tout petit peu amoureuse) de A. Green et L. Bernstein ; tout comme Elvira des Puritains de Bellini pourrait entonner « I Feel Pretty » ou « Lover Come Back to Me » qui, après tout, fut composé par Sigmund Romberg et Oscar Hammerstein II pour New Moon, moins d’un siècle après la partition de Bellini ; Armida, délaissant Rossini, s’exprimerait au travers de « Bali Ha’i » de South Pacific... Ce jeu, fort amusant, est en vérité beaucoup moins iconoclaste qu’il n’y parait au premier abord. June Anderson et Jeff Cohen sont l’un et l’autre dotés d’une bonne dose d’humour mais, sous aucun prétexte, ils n’auraient voulu placer leur spectacle sous le signe de la dérision. Leur seul désir est de montrer, le sourire aux lèvres, que, dans quelque domaine de la musique qu’elle s’exerce, seule la qualité de l’écriture est à prendre en considération. Au nom de quoi d’ailleurs a-t’on bien pu décider a priori de ce qui relève ou non de la « manière noble » ? Et, une fois écartée cette interrogation superfétatoire sur une supposée échelle des valeurs, ils entreprennent de dévoiler tout un entrelac de correspondances souterraines et d’affinités secrètes qu’il était bien difficile d’imaginer de prime abord. Alain Tercinet notes de programme | 5 de Broadway à Paris - June Anderson biographies June Anderson, originaire de Boston, attire très tôt l’attention en devenant à 17 ans la plus jeune finaliste des auditions du Metropolitan Opera de New York. Elle fait ses débuts immédiatement avec le New York City Opera dans le rôle de la Reine de la nuit dans la Flûte enchantée de Mozart. Admirée pour sa présence dramatique sans égale et pour sa large tessiture vocale qui lui permet une maîtrise hors pair du répertoire de bel canto, June Anderson est l’une des cantatrices les plus en vue de notre époque. Sa carrière l’a conduite à se produire sur toutes les scènes internationales : Milan,Vienne, Paris, Londres,Venise, New York, San-Francisco, Chicago,Tokyo, Bologne, Hambourg, Madrid... Elle a collaboré avec les chefs 6 | cit de la musique d’orchestre les plus prestigieux : Leonard Bernstein, Ricardo Muti, James Levine, Zubin Mehta, Seiji Ozawa, George Prêtre, Charles Dutoit,Wolfgang Sawallisch, Giuseppe Sinopoli... June Anderson est aussi l’une des cantatrices favorites du Metropolitan de New York. Elle y a débuté et triomphé dans le rôle de Gilda de Rigoletto aux côtés de Luciano Pavarotti. Elle y tient ensuite les rôles titres de Semiramide de Rossini, et Marie dans la Fille du régiment à nouveau aux côtés de Luciano Pavarotti et Rosalinde dans Die Fledermaus de Johann Strauss. Elle y a chanté également Lucia di Lammermoor, rôle qui l’a consacrée véritable Reine du bel canto. Les points forts de ces dernières saisons incluent I due Foscari à Covent Garden, La Traviata à Tokyo, Giovanna d’Arco de Verdi à Carnegie Hall, Covent Garden et Barcelone ; Desdemona dans Otello au Los Angeles Opera face à Placido Domingo. On se souvient d’elle dans la fameuse Lucia di Lammermoor qui l’a portée au triomphe à l’Opéra de ParisBastille en 1994/95. Parmi de nombreux concerts, elle a rejoint à nouveau Luciano Pavarotti pour un gala au Metropolitan dirigé par James Levine. Elle a poursuivi ensuite une tournée de concert au Brésil, Hong-Kong, Toronto, Chicago... Les années 1997/98 sont marquées par des prises de rôles qui appartiennent à un répertoire plus dramatique. La tessiture vocale de June Anderson s’y prête à merveille, et c’est avec impatience que le monde lyrique l’attendait, l’année dernière, dans sa première de Broadway à Paris - June Anderson Norma à l’Opéra de Chicago et dans le rôle d’Elvira de Ernani. Le succès est immense et en janvier-février 1998, elle a fait des débuts également très attendus dans Leonora de Il Trovatore au Metropolitan, rôle qu’elle reprendra pour la série des concerts du « Met in the Park » en été 1998. Parallèlement à ces rôles, June Anderson revient de la Scala où elle a chanté Lucia di Lammermoor et à la Salle Gaveau (Paris) pour l’ouverture de la saison. Jeff Cohen Né à Baltimore (USA), Jeff Cohen obtient les prix de piano et de musique de chambre au Conservatoire de Paris dans les classes de Reine Gianoli et Geneviève Joy, avant de poursuivre sa formation auprès de Leon Fleisher aux Etats-Unis et Peter Feuchtwanger en Angleterre. Chef de chant à l’Opéra de la Monnaie à Bruxelles, professeur à l’Ecole d’Art Lyrique de l’Opéra de Paris, puis responsable musical au Théâtre du Châtelet, il poursuit sa carrière en se produisant avec de nombreux artistes tels que John Aler, June Anderson, Cecilia Bartoli, Jean-Paul Fouchécourt, Véronique Gens, Ivry Gitlis, Ida Haendel, François Le Roux, Noël Lee, Ute Lemper, Pierre Lenert et Mady Mesplé. Il enregistre plusieurs disques : des mélodies de Duparc, Fauré, Hahn et Gounod avec François Le Roux ; au pianoforte, des Lieder de Mozart avec Véronique Dietschy ; des chansons de Kurt Weill et de cabaret avec Ute Lemper... Il est directeur artistique pour les enregistrements des œuvres de Brunneau et de Roussel avec Jacques Mercier ; des cantates de Scarlatti avec l’Ensemble Gradiva ; les sonates pour viole de gambe de JeanSébastien Bach avec Marianne Muller et J. Willem Jansen. En qualité de chef de chant, il travaille avec Sir Georg Solti, Christopher Hogwood et Michel Plasson. Jeff Cohen dirige l’orchestre de l’Opéra de quat’sous mis en scène par Giorgio Strehler, assiste Myung-Whun Chung pour Otello à l’Opéra Bastille, collabore avec Patrice Chéreau pour Hamlet et Lucio Silla, et joue dans Impressions de Pelléas de Peter Brook et avec Fanny Ardant dans Masterclass, (mise en scène de Roman Polanski). Marc Marder a fait ses débuts au Festival de Marlboro où, à partir de 1975, il a joué notamment auprès de Paul Tortelier et Sandor notes de programme | 7 de Broadway à Paris - June Anderson Vegh, tout en étant le plus jeune membre de l’Orchestre du Festival Casals (Mexico). Nommé en 1978 contrebasse solo de l’Ensemble Intercontemporain, il travaille durant deux ans sous la direction de Pierre Boulez et participe ainsi aux festivals de La Rochelle et de Donauschingen, ou aux « Proms Concerts » de Londres. Retourné aux Etats-Unis, il est engagé comme basse solo l’Orchestre du festival Mostly Mozart de New York, puis revient en France où il intègre l’Orchestre National de France. C’est à la suite d’une tournée de musique de chambre en Amérique qu’il décide d’aborder en indépendant les activités et les répertoires les plus variés. Interprète et créateur multiforme, Marc Marder a donné en première mondiale des œuvres de Donatoni, Aperghis, 8 | cit de la musique Taïra, Betty Olivero, Dao ; joué West Side Story à Broadway et le tango argentin à Paris et New York ; participé au Montreux jazz festival en Suisse ; abordé la musique baroque au sein de la Grand Ecurie et la Chambre du Roy et de l’Ensemble Mosaïques ; enseigné la contrebasse au Conservatoire National Supérieur de Lyon de 1984 à 1993 et depuis 1996 la musique de chambre au Conservatoire de Paris. Auteur de plusieurs pièces de concert et de nombreuses musiques de scène et de film, notamment Sidewalk Stories (long-métrage muet de Charles Lane, pour lequel il a remporté le Preis der Deutschen Schallplattenkritik de la meilleure musique de film en 1990) et Les Gens de la Rizière (1994) et Un Soir après la guerre (1998) de Rithy Panh, sélec- tionnés pour le Festival de Cannes. Il est dessinateur à ses heures et a publié un ouvrage en lithographie, WhileYou Were Out, maintenant dans les collections permanentes du Musée d’Art Moderne (MOMA) de New York et la Bibliothèque de Dresde. technique Noël Le Riche régie générale Jean-Marc Letang régie plateau Marc Gomez régie lumières