promotion du professionnalisme par les gestionnaires du secteur
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promotion du professionnalisme par les gestionnaires du secteur
PROMOTION DU PROFESSIONNALISME PAR LES GESTIONNAIRES DU SECTEUR DES RESSOURCES HUMAINES ET MISE EN ŒUVRE DE LA CHARTE DE LA FONCTION PUBLIQUE AU NIVEAU NATIONAL : RÔLES, FACTEURS FACILITANT ET INHIBANT, ET ACTIONS STRATÉGIQUES. Florence N. Wachira Directeur du recrutement et de la sélection Commission de la Fonction publique du Kenya NAIROBI 1 RÉSUMÉ La Charte de la fonction publique en Afrique a pour objectif de s’assurer de la prestation efficace des services de haute qualité par l’utilisation optimale des ressources et grâce à de meilleures pratiques dans l'application des technologies de l'information et de la communication (TIC). Selon la Charte, les valeurs fondamentales d’un fonctionnaire doivent se fonder sur un service public enraciné dans le professionnalisme et l'éthique. Le professionnalisme n'est pas une compétence technique, mais un ensemble de forces morales intériorisées, d’attitudes et de valeurs orientées vers un service de haute qualité à autrui et par son travail. Selon CIM (2002), l’exercice professionnel des fonctions implique l'utilisation de l'expertise et du jugement, la motivation et le sens des autres et une contribution positive à la réalisation des objectifs de l'organisation. «On ne peut pas aider quelqu’un à se prendre en charge si l’on n’a pas soi-même, prise sur sa propre vie » Les gestionnaires des ressources humaines ne peuvent pas promouvoir le professionnalisme s’ils ne sont pas professionnels ou s’ils ne croient pas au professionnalisme. Leur engagement à se donner les moyens d’agir doit découler d'une croyance en et leur acceptation des objectifs et des valeurs de la Charte et de leur organisation afin que cela se traduire par la volonté de faire des efforts vers sa réalisation (King & Erhard, 1997). Les professionnels de la gestion des ressources humaines peuvent promouvoir le professionnalisme par le biais d’un réseau d'autonomisation, mettre les gens en relation et encourager le partage des connaissances sur les questions importantes et améliorer les relations et la communication avec d'autres services et, partant, aider à l'intégration des fonctions pour l’obtention de meilleurs résultats. Ils doivent encourager l’évolution d’une vision des experts comme principale source de connaissances à l’idée que toute personne assurant des tâches dans son travail possède des connaissances qui pourraient être exploitées par d’autres (Dixon, 2000). En adoptant la pensée systémique, ils apprendront mieux sur l'interdépendance au sein de l'organisation afin de savoir ce qui permet à leurs collègues n'appartenant pas aux ressources humaines de dormir la nuit et de décider ensuite de présenter ce que peuvent faire les ressources humaines pour les aider à dormir plus facilement. Les rôles des gestionnaires des ressources humaines dans la mise en œuvre de la Charte impliquent de jouer les quatre rôles à la fois : défenseur du salarié ; spécialiste fonctionnel ; développeur du capital humain et partenaire stratégique et leader dans les questions relatives aux RH (Ulrich & Brockbank, 2005, Martin & Hertick 2007). L'utilisation des TIC facilitera les transactions rapides, améliorera la rentabilité de l'organisation et encouragera une culture de la performance (Truss, 2003, Kessler et al, 2000 et Farnham et Horton, 2000). Elles doivent préserver le contrat psychologique. Les facteurs susceptibles d’aider les responsables des RH dans leurs rôles comprennent : le positionnement stratégique des ressources humaines, leur capacité à relever le profil des ressources humaines au sein l'organisation, la capacité à agir en tant que stratèges et à orienter la réflexion au sein de l'organisation d’une vision traditionnelle de type «médecin» à une vision plus novatrice de type « architecte », et leur capacité à fournir un leadership transformatif dans des questions relatives aux RH. Ils doivent influer sur le reste de l'organisation, non par la stimulation de la performance contre une vision prédéterminée, mais en créant un processus de partage de la sagesse issue de nombreux points de vue 2 différents et contraires (Stacey, 2007). Ils doivent actualiser leurs connaissances et les compétences nécessaires à leur rôle dans l'organisation et doivent valoriser ce qu'ils font en fonctionnant d'une manière qui accroisse la valeur publique générée par leurs organisations (Cheal (2006). Les facteurs susceptibles d’inhiber les gestionnaires des ressources humaines dans leurs rôles incluent l’«héritage» du secteur public qui a faussé la vision que se font les gens des rôles des RH, le manque traditionnel de visibilité des ressources humaines dans les organisations et leur incapacité à informer les autres services de ce qu'ils font. Les autres facteurs comprennent les incohérences entre la tradition et les meilleures pratiques à appliquer, l'incapacité à réaliser un équilibre entre les rôles opérationnels et les rôles stratégiques, et l’absence de relations vraiment cordiales avec les cadres supérieurs qui n'impliquent pas souvent les gestionnaires des ressources humaines dans la prise des principales décisions et la planification, ce qui rend difficile l'utilisation des gestionnaires des ressources humaines pour tirer parti des perspectives commerciales (Becker, Huselid & Ulrich, 2001). Le manque d’harmonisation entre les priorités nationales, la politique du gouvernement, la planification et la budgétisation et la mise en œuvre met la gestion des ressources humaines dans une position inconfortable. Les questions de ressources humaines ont tendance à être un "ajout" dans les réformes du secteur public. Il est également peu probable qu’il soit possible de transférer l’entité saine des ressources humaines du secteur privé au secteur public. Des études (Agere et Mendoza, 1999) ont démontré que les valeurs sociales d'intégrité, d'honnêteté, de fiabilité, de serviabilité, d'impartialité et d'équité, etc. sont en voie de disparition de la fonction publique en Afrique, et cela représente un défi pour la création d'un service éthique. Il ya plus de rhétorique que de réalité dans le domaine de la gestion des ressources humaines, par exemple entre la théorie de la gestion des ressources humaines et la pratique ; entre ce que dit faire la fonction de gestion des ressources humaines et la pratique telle qu'elle est perçue par les salariés, et entre ce que la direction croit être le rôle des professionnels des ressources humaines et celui qu'ils jouent effectivement (Gratton L. & Hailey, VH 1999). La réorientation vers des modèles plus stratégiques de gestion des ressources humaines nécessite des actions stratégiques au niveau national qui peuvent comprendre : le repositionnement de l'organisation des ressources humaines, ses structures, ses processus et ses limites ; la décentralisation de l'élaboration des politiques pour permettre aux organisations de «penser globalement, mais d’agir localement» par le développement de leurs propres systèmes de ressources humaines qui appuient l’harmonisation des stratégies organisationnelles pour l’obtention de résultats génériques des ressources humaines dans la stratégie d'exécution, l'efficacité administrative, la contribution des employés et la capacité de changement (Ulrich, 2001). Un changement de paradigme s’impose en matière de formation et de développement pour se concentrer davantage sur le changement des mentalités, et l'Afrique doit s'orienter vers une formation axée sur les compétences et être proactive dans l'utilisation d'autres initiatives de développement telles que le coaching, le mentorat ; le jumelage ; les stages, etc. La recherche en cours doit guider la politique afin d'éviter de mettre du vin nouveau dans de vieilles outres et d'éclairer l'adoption de pratiques novatrices de gestion des ressources humaines du secteur privé afin qu'elles aient le même impact positif sur la performance de la fonction publique (Pichault, 2007). 3 Introduction La Charte de la fonction publique en Afrique a été adoptée lors de la troisième Conférence panafricaine des ministres de la Fonction publique à Windhoek, en Namibie en 2001. elle définissait un cadre visant à aider la Fonction publique en Afrique dans la prise de mesures législatives, réglementaires, techniques et pratiques qui seront nécessaires pour l’ajustement de l’organisation et de la gestion de ses services afin de répondre de façon durable aux besoins changeants et aux exigences du public en général. L'article 10 de la Charte stipule que la fonction publique en Afrique doit veiller à une prestation de services efficace de haute qualité par l'utilisation optimale des ressources dont elle dispose et doit s’inspirer des meilleures pratiques dans l'application des technologies d'information et de la communication (TIC). Étant donné que le secteur public se modernise pour devenir plus efficace et rentable, l'importance stratégique des ressources humaines et de leur gestion continue de bénéficier d’une attention accrue. Les recherches menées par des universitaires, notamment Huselid, (1995, Ruona & Gibson, (2004) ont établi des preuves convaincantes du lien entre les pratiques de gestion des ressources humaines et la rentabilité et la valeur économique pour une organisation du secteur privé. Cela a conduit à l'acceptation croissante du fait que les professionnels des ressources humaines jouent un rôle clé dans une entreprise prospère (Ulrich, 1998, Cooke, 2001). Cette acceptation s'est propagée au secteur public qui se réfère maintenant au rôle stratégique que peuvent jouer ses ressources humaines dans la réalisation des buts et des objectifs nationaux. La Charte de la fonction publique stipule que les valeurs fondamentales d'un fonctionnaire doivent être fondées sur un service public enraciné dans le professionnalisme et l'éthique. Il définit le professionnalisme, comme résidant dans la manière dont un fonctionnaire exerce ses fonctions. Le professionnalisme n’est donc pas une compétence technique. Il a été décrit comme un ensemble de forces morales intériorisées, d’attitudes et de valeurs axées vers le service de haute qualité à autrui par son travail. Un professionnel considère son travail comme un engagement personnel à l'excellence de la performance et respecte l'expérience des autres et a un besoin constant d'apprendre et de s'améliorer. La marque d'un professionnel est sa capacité à maintenir et améliorer ses compétences professionnelles tout au long d'une carrière. Selon le CIM (2002), l’exercice des fonctions professionnelles implique l'utilisation de l'expertise et du jugement, la motivation et le sens des autres, et une contribution positive à la réalisation des objectifs de l'organisation. Ce document décrit la manière dont les gestionnaires des ressources humaines de la fonction publique peuvent promouvoir le professionnalisme dans la mise en œuvre de la Charte de la fonction publique. L'auteur affirme que la mise en œuvre de la Charte de la fonction publique est axée sur la modernisation de la fonction publique afin de la rendre plus efficiente et efficace, et suggère des facteurs qui peuvent favoriser ou freiner les gestionnaires des ressources humaines dans ce rôle ... L'auteur conclut en proposant des actions stratégiques qui, si elles sont prises, aideront les professionnels des ressources humaines à jouer leur rôle légitime dans la mise en œuvre de la Charte de la fonction publique en Afrique de manière plus significative. 4 Promotion du professionnalisme par les Gestionnaires des ressources humaines Selon CIM (2002), l’exercice professionnel des fonctions implique l'utilisation de l'expertise et du jugement, la motivation et le sens des autres, et représente une contribution positive à la réalisation des objectifs de l'organisation. Le rôle clé des gestionnaires des ressources humaines du secteur public est de veiller à ce que les organisations atteignent leurs buts et objectifs à travers leurs employés. Il s’agit donc de veiller à ce que les organisations aient les employés dont elles ont besoin au moment opportun dans le déploiement, et que ces employés aient les compétences requises, les aptitudes et les attitudes leur permettant de remplir leur mission. Leur rôle dans la promotion du professionnalisme implique de s'assurer qu'ils soient eux-mêmes des professionnels avant d'influencer les autres à faire de même. «On ne peut pas aider quelqu’un à se prendre en charge si l’on n’a pas soi-même, prise sur sa propre vie ». De même, l’on ne peut pas promouvoir le professionnalisme si l’on n’est pas professionnel soi-même ou si l’on ne respecte pas le professionnalisme. Ce paradigme de ‘la poutre dans l’œil’ implique que les gestionnaires des ressources humaines doivent se concentrer sur leur pratique avant d’essayer d'aider les autres. Grâce à un sens aigu de l'autonomie et de la maîtrise de soi, la participation au processus de décision permettra aux professionnels aux ressources humaines de maintenir de bonnes performances et de renforcer leur attachement à l'apprentissage, un croissant engagement de soi (Erstad, 1997). Ce n'est qu'alors qu’ils pourront jouer un rôle dans l'art d'être un professionnel. Ils doivent s'assurer qu'ils ont de l'expertise et des compétences en matière des ressources humaines et qu’ils peuvent appliquer cette expertise dans l'exécution de leur travail et poursuivre leurs propres processus de croissance en recherchant des opportunités de développement pour se mettre à niveau, faire des expériences, lancer des défis et s'adapter à leurs attentes professionnelles (Barker & Camarata , 1998). Leur engagement à renforcer leur position doit émaner d'une croyance et d'une adhésion aux objectifs et valeurs de la Charte et de leur organisation afin qu'il puisse se traduire par des efforts visant à sa réalisation (King & Erhard, 1997). Les professionnels de la gestion des ressources humaines doivent collaborer efficacement grâce à l'utilisation de réseaux existants et en établir également d'autres pour renforcer leur position, mettre les gens en relation et encourager le partage des connaissances sur les questions importantes ... Pour eux, le réseautage doit être un processus continu d’établissement du dialogue et de contact avec d'autres gestionnaires et employés pour effectuer les tâches. Cela, parce que les gens qui travaillent en collaboration pensent toujours à de nouveaux modes de travail et d’échange. En faisant la promotion du réseautage, les gestionnaires des ressources humaines seront en mesure de participer à l'établissement de normes pour tous les cadres travaillant à différents niveaux au sein de l'organisation. Elles amélioreront les relations avec d'autres services, ainsi que la communication au sein de l'organisation et contribueront de cette façon à l'intégration des fonctions pour l’obtention de meilleurs résultats. Leur responsabilité envers d’autres employés de l'organisation est de veiller à ce qu’ils soient conscients de leurs responsabilités en matière de gestion des ressources humaines, de les encourager et les aider à développer leur potentiel. En devenant les nœuds du réseau, les professionnels des ressources humaines pourront puiser dans les connaissances disponibles et accroître leur efficacité. L’incidence opérationnelle porte moins sur le titre, la position ou la hiérarchie et davantage sur l'état d'esprit, l'influence et les compétences. Au lieu d'être limités par la voie 5 hiérarchique, les gestionnaires des ressources humaines peuvent aller directement aux sources de connaissances à l'intérieur ou à l'extérieur de l'organisation (Savage, 1996). Le professionnalisme s’enracinera lorsque les gens au sein des organisations reconnaitront qu’il n’est pas besoin d’être un cadre supérieur ou nécessairement un expert pour façonner la politique ou partager les connaissances au sein de l'organisation. Les gestionnaires des ressources humaines doivent encourager l’évolution d’une vision des experts comme principale source de connaissances à l’idée que toute personne assurant des tâches dans son travail possède des connaissances pouvant être exploitées par d’autres (Dixon, 2000). Selon Wenger (2000), la connaissance qui stimule une organisation ne réside pas dans ses procédures formelles, mais dans les communautés de spécialistes qui discutent quotidiennement du processus d’interprétation des textes. Bien que les gens aient des titres d'emploi et soient affectés à des services distincts, le travail est essentiellement un processus social, dont la pratique rassemble différentes fonctions afin de remplir un mandat et des objectifs. Telle est la philosophie du secteur privé où, bien que les organisations soient hiérarchisées tout comme dans la fonction publique, les processus de travail ont été utilisés pour «mettre à plat» les structures afin d’améliorer la productivité et accroitre l'efficacité. Selon les gestionnaires des ressources humaines, le professionnalisme revient à adopter une pensée systémique afin de mieux apprendre sur l'interdépendance au sein de l'organisation. Ils doivent veiller à savoir ce qui empêche leurs collègues n'appartenant pas aux ressources humaines de dormir la nuit, et de décider ensuite de présenter ce que peuvent faire les ressources humaines pour les aider à dormir plus facilement. Ils doivent nouer des relations avec d’autres gestionnaires pour leur montrer ce que peut faire la gestion des ressources humaines pour les aider à atteindre leurs buts et objectifs. La gestion des ressources humaines doit adopter un rôle plus proactif et éviter de se limiter à un rôle réactif et administratif par l'interprétation et l'application des règles du gouvernement. Rôle des responsables RH dans la mise en œuvre de la Charte «Fondamentalement, l'homme est la solution à tous les problèmes et non l'argent. Les fonds ne sont valables que lorsqu'ils sont utilisés par des hommes et des femmes formés, expérimentés et dévoués ... ... ... Dag Hammarskjold-Secrétaire général des Nations Unies1953-1963. L'objectif sous-jacent de la Charte est de concilier les points de vue du citoyen en tant que client avec ceux du gouvernement et de l'employé de la fonction publique. La Charte énonce clairement que les employés sont obligés d’utiliser leurs compétences et leur professionnalisme pour fournir des services efficaces. Le rôle des gestionnaires des ressources humaines est de fournir des services aux clients internes. Une prestation réussie de services de ressources humaines exige des gestionnaires des ressources humaines de jouer les quatre rôles à la fois : défenseur du salarié ; spécialiste fonctionnel ; développeur du capital humain, partenaire stratégique et leader dans les questions relatives aux ressources humaines (Ulrich & Brockbank, 2005, Martin & Hertick 2007). En tant que défenseurs des employés, les gestionnaires des ressources humaines devraient prendre soin et être à l'écoute de l'employé, mais en gardant un œil sur les intérêts des parties prenantes (citoyens) afin de ne communiquer que ce qui est nécessaire à l'ajout de valeur pour les parties prenantes de sorte qu'elles puissent promouvoir l'approche vis-à-vis de la clientèle et la réactivité en matière de prestation de services. Le changement des conditions de travail vulnérabilise de plus en plus les agents de la Fonction publique. La traditionnelle sécurité de l'emploi associée aux emplois 6 de la fonction publique est de plus en plus fragilisée par des exigences de contrats axés sur la performance, des évaluations liées aux avantages et aux sanctions, etc. Le contrat psychologique a été rompu, et avec lui l'engagement et la loyauté. Les directeurs des ressources humaines doivent s’efforcer de maintenir le contrat psychologique entre les employeurs et les employés. Cela oblige les gestionnaires à développer des connaissances et des compétences spécialisées dans les activités des ressources humaines de base telles que le recrutement, les promotions, les mutations, la formation, le développement et la conception des tâches. Ils devraient en permanence rechercher de meilleures façons de faire et développer l'usage de pratiques qui favorisent un haut niveau d’engagement de la part des employés dans un système où une vaste restructuration compromet rapidement le développement de carrière prévu pour de nombreux employés et met en difficulté les formes traditionnelles de l'engagement des employés (Harris, 2005). En tant que spécialistes fonctionnels, les gestionnaires des ressources humaines doivent se concentrer sur les personnes qui conviennent dans la fonction publique et s'assurer qu'elles sont motivées et professionnelles dans leur approche du travail. Par l’adoption de l'utilisation des TIC, les gestionnaires des ressources humaines peuvent atténuer certaines des procédures d'exploitation de routine, encourager la flexibilité, mettre l'accent sur la performance individuelle, réduire la formalisation dans le secteur public. L'utilisation des TIC pourrait faciliter le recrutement rapide et la rétention du personnel évalué, améliorer la rentabilité de l'organisation et encourager une culture de la performance (Truss, 2003, Kessler et al 2000 et Farnham et Horton, 2000). En tant que développeurs du capital humain, les gestionnaires des ressources humaines devraient chercher à résoudre les problèmes organisationnels relatifs à la gestion et au développement des personnes et des relations de travail. Ils doivent amener les gestionnaires hiérarchiques à élaborer des stratégies qui tirent le meilleur parti des compétences de base des organisations de ressources humaines. Les gestionnaires des ressources humaines doivent chercher à développer une orientation proactive de l'apprentissage et développer des mécanismes qui soutiennent et utilisent l'apprentissage des individus. Les gens doivent avoir la possibilité de changer leur façon de penser et d'interagir par une formation et un développement accrus et par de nouvelles méthodes de gestion (Senge et. Al., 1999). Cela permettra d'assurer un niveau élevé d'engagement et de participation du personnel et davantage de formation et de veiller à ce que les employés occupant des postes clés aient les compétences, l'expertise et la liberté de les utiliser. Selon Buyens et al (2001), des initiatives de développement doivent passer d'une fonction réactive isolée, vers la prise en charge de données plus stratégiques dans lesquelles : le développement du capital humain n'est pas uniquement une question de formation, il doit se concentrer sur le soutien au processus d'apprentissage dans toute l'organisation ; l’implication de tous dans le soutien au processus d'apprentissage, et l'apprentissage sont considérés comme faisant partie du travail quotidien et non comme une activité distincte. Les gestionnaires des ressources humaines doivent s’assurer que la formation et le développement renforcent et intègrent des récompenses et une reconnaissance, un flux de l'information, une vision et une stratégie. Ils doivent contribuer à une gestion efficace des talents à travers des processus tels que la planification des effectifs, l’évaluation des employés et l'analyse des besoins en matière d'apprentissage. 7 En tant que partenaires stratégiques et commerciaux, les gestionnaires des ressources humaines doivent avoir une vue d'ensemble et comprendre dans quelle mesure les ressources humaines peuvent contribuer à la réalisation du mandat de l'organisation. Ils doivent se concentrer sur l'avenir tout en se préoccupant du présent et chercher à développer les capacités des individus et des équipes. Ils doivent jouer un rôle dans la formulation de la vision, la mission et les objectifs stratégiques de l'organisation. Ils doivent apporter un savoirfaire en matière de gestion du changement et établir des partenariats efficaces avec les gestionnaires hiérarchiques dans l’élaboration et la mise en œuvre de la stratégie. En tant que partenaires commerciaux, ils doivent faire partie d'une fonction des ressources humaines forte, participer aux initiatives stratégiques, fournir des services de conseil aux clients internes et coopérer étroitement avec leurs clients pour apporter des idées novatrices. Ils doivent partager la responsabilité de la gestion des personnes avec les supérieurs hiérarchiques et s'assurer qu'ils prennent les questions de gestion axées sur les personnes au sérieux et que leur gestion du personnel permet un comportement discrétionnaire visant à stimuler la créativité et à augmenter la productivité (Purcell, 2003). En tant que dirigeants des ressources humaines, ils doivent devenir des spécialistes dans des processus efficaces de communication organisationnelle et de leadership pour les cadres de direction, et établir ensuite des normes et influer sur la conformité en collaborant avec d'autres fonctions. Ils doivent supprimer "silos" et intégrer une action pour la réalisation des objectifs. Ils doivent être des agents du changement pour promouvoir le changement dans l'organisation, protéger les employés contre les effets secondaires des changements constants, harmoniser les différents projets et minimiser leur impact. Leur plus grand défi est le renforcement des capacités de changement. Pour ce faire, ils doivent être plus novateurs et revoir et introduire en permanence de nouvelles pratiques de travail qui améliorent la performance des individus pour la réalisation des objectifs de leurs organisations. Buchanan & Body (1992) ont identifié cinq pôles de compétences nécessaires pour devenir des agents efficaces en matière de changement. Il s'agit notamment de : capacités de consolidation d'équipe, compétences en réseautage, communication, négociation et gestion et des compétences en leadership Facteurs qui aident les responsables ressources humaines dans leurs rôles Positionnement stratégique La direction des ressources humaines a, dans de nombreux pays, été élevée au niveau de cadres supérieurs et même au niveau de l’orientation stratégique. Cela exige des gestionnaires des ressources humaines qu’ils cessent de regarder en spectateur et se concentrent sur l'excellence complète, puisqu’ils participent aux discussions avec les autres gestionnaires. Cela permet au forum des ressources humaines de se mettre d’accord sur la propriété du programme sur les ressources humaines et la possibilité de jouer un rôle stratégique. En renforçant leur crédibilité et en étant proactifs, les gestionnaires des ressources humaines peuvent utiliser des stratégies novatrices pour faire la preuve leur compréhension des affaires et pour gagner la confiance des responsables hiérarchiques. Le gain de confiance et de crédibilité est un sous-produit des choses bien faites. Cela exige qu’ils changent leur façon de penser et acquièrent les compétences voulues, notamment dans les relations de travail, l'esprit 8 d'équipe, les relations interpersonnelles et les techniques de négociation. Ils doivent élaborer une stratégie en matière des ressources humaines pour s'assurer qu’il est tenu compte des problèmes des personnes dans la prise décision du monde des affaires. Pour rehausser le profil des ressources humaines dans l'organisation, les gestionnaires des ressources humaines doivent remettre en cause leur façon de penser et leur mentalité. « Il est impossible de développer des moyens novateurs en matière d’organisation et de gestion tout en conservant une vision à l’ancienne » (Gareth Morgan, 1993). Tout ce dont ont besoin les spécialistes des ressources humaines, c’est le type de savoir qu'ils peuvent appliquer à leur comportement au cœur des événements actuels afin de les aider à se concerter plus efficacement avec d'autres gestionnaires sur leur objectif commun et sur la manière d’arriver à conformes à cet objectif. En apprenant à changer le cadre qu'ils utilisent pour donner un sens au monde (état d’esprit), ils peuvent en changer le sens, et lorsque le sens aura changé, leur comportement suivra (Cope, 2001). En prouvant qu’ils sont bien informés sur les activités de l'organisation, ils donneront aux gestionnaires hiérarchiques une raison valable de les consulter. En tant que stratèges, ils doivent faire évoluer la réflexion au sein de l'organisation de la pensée traditionnelle de type «médecin» à une pensée novatrice de type « architecte». Un médecin examine un patient et, constatant les symptômes, fait un diagnostic et prescrit un traitement. Il détermine ainsi le problème, l’analyse et identifie la cause et prescrit un traitement sur la base de l'expérience. De son côté, un architecte pose au client des questions telles que : «où se situe votre terrain? », "Combien voulez-vous dépenser?», «Quels sont vos besoins? » et conçoit ensuite quelque chose. Un bon architecte n’a pas besoin d’un livre de modèles ou de se rapporter à ce qui s'est passé dans le passé pour aider son client, il agit davantage comme un consultant qui conseille le client par un processus qui lui permet de trouver des solutions appropriées à son unique problème. Leadership transformationnel Dans une organisation, les gens ont une position et de l'expérience, différents niveaux d'accès à et de compréhension du contexte externe en constante évolution dont ils font partie, mais n'ont pas la possibilité de partager leur point de vue avec les principaux décideurs. Les notions traditionnelles de hiérarchie ne tolèrent pas les avis des subordonnés en raison de la philosophie bien enracinée des non-dits «la jeunesse est ignorante ». Un leadership valorisant qui crée les conditions requises pour l’optimisation de l'apprentissage, l'exploration de différents points de vue et la résolution de problèmes est nécessaire. Les rôles d’un leader doivent porter moins sur l’incitation à la performance contre une vision prédéterminée, et porter davantage sur la création d'un processus de partage de la sagesse de nombreux points de vue différents et contraires (Stacey, 2007) Formation professionnelle continue : Les compétences à l’origine de l’obtention du travail ne seront probablement pas les mêmes qui permettront de soutenir indéfiniment ce travail. Il est payant de chercher activement des opportunités d'acquisition de nouvelles compétences, d'expériences variées et d'élargir ses réseaux. Sinon, votre spécialité court le risque d'être rapidement dépassée. Les spécialistes doivent constamment mettre à jour les connaissances et les compétences nécessaires à leur rôle dans l'organisation. Les organisations doivent faciliter le développement de leurs responsables des ressources humaines afin qu’ils soient efficaces. Le renforcement des 9 capacités des gestionnaires des ressources humaines ne fait pas vraiment référence aux programmes de formation traditionnels. Il doit plutôt porter sur le développement du capital intellectuel et la promotion de l'apprentissage organisationnel, en équipe et individuel. Il s'agit d'élaborer des approches à l'encouragement de l’auto-développement, de l'apprentissage autogéré avec l'appui et les conseils appropriés au sein de l'organisation. Il s'agit de transformer les attitudes. La formation a tendance à se concentrer sur les compétences, et plus récemment sur l'approche de la clientèle. Il est nécessaire d’avoir une approche pragmatique pour la formation axée sur le comportement (CEA, 2004). Les gestionnaires des ressources humaines doivent faire preuve de valeur dans ce qu'ils font. La valeur est une mesure de l'efficacité et de l'efficience. Une chaîne de valeur est une façon de voir les processus d'une organisation comme une chaîne d'activités destinée à convertir les données en services publics. Pour les clients, la valeur résulte des activités qui différencient les services, réduisent les coûts et répondent rapidement aux besoins. Selon Cheal (2006), les gestionnaires des ressources humaines doivent fonctionner d'une façon qui augmente la valeur publique générée par leurs organisations. Moore (1995) déclare que cette valeur peut être accrue lorsque le niveau de prestation de services augmente en qualité, en équité et en justice, et quand il est durable et améliore le niveau de confiance entre le gouvernement et ses citoyens. Facteurs qui inhibent les gestionnaires des ressources humaines dans l'exercice de leurs rôles Héritage Nous sommes souvent médiocres à cause de notre conformité aux solutions du passé ou de notre comportement. Le grand danger de se conformer à tout modèle accepté, est de ne même pas remettre en question le modèle accepté, ou la personne qui l’a accepté en premier lieu.Inconnu Certains traits distinctifs du contexte du secteur public ont entravé le développement de la fonction de gestion des ressources humaines et encouragé un rôle essentiellement administratif avec une influence limitée. La fonction était traditionnellement caractérisée par une faible crédibilité, une étroite contribution opérationnelle et une position périphérique. L'influence de cet héritage du secteur public a faussé la perception qu’ont les gens des rôles des ressources humaines. La fonction publique a, une fois de plus, au fil des ans, été caractérisée par la stabilité de l'emploi, des emplois de routine transmis par le sommet de la pyramide dans une hiérarchie bien organisée. Les décisions étaient prises au sommet et tout ce qui était attendu de ceux qui se trouvent au bas de l'échelle était la mise en œuvre d’office des décisions. Les gestionnaires des ressources humaines doivent maintenant prendre des décisions et faire preuve de leadership dans l’élaboration de stratégies, ce qui est loin de ce dont ils ont l’habitude, et représente un défi. 10 Manque de visibilité : Le manque de visibilité des ressources humaines dans les organisations est davantage lié à leurs compétences et leur capacité à informer d'autres services de ce qu'ils font et au rapport existant entre les gestionnaires des ressources humaines et d'autres gestionnaires dans l'organisation. Les ressources humaines ne définissent pas spécifiquement ce qu’est une stratégie et ce qu'elles sont censées faire sur une base quotidienne dans leur travail. Ulrich (2008) affirme que bien que les experts en gestion des ressources humaines puissent maintenant accéder à la haute direction, c’est-à-dire participer aux discussions avec les autres, l’on se demande si «participer aux discussions n’est qu’une question d’ego et de statut ». Il a proposé que ces discussions soient davantage centrées sur le contenu, car si elles ne portent que sur les ressources humaines, elles passent alors à côté de l’essentiel. Les discussions doivent porter sur ... la mondialisation, la stratégie et les questions relatives aux clients qui touchent les ressources humaines et l'organisation. Les incohérences entre la tradition et les meilleures pratiques La gestion axée sur les personnes dans le secteur public est en transition entre la gestion du personnel et la gestion administrative, préoccupée par la tenue des dossiers de base et le respect de la loi, les dossiers de performance et les critères de recrutement, plutôt que par l'orientation stratégique, les partenariats commerciaux ou les méthodes professionnelles (Epan, 2005). Il existe des incohérences entre les meilleures pratiques à atteindre et les modèles traditionnels. Par exemple, les modèles de meilleures pratiques mettent l’accent sur la gestion de la performance et la rémunération liée aux performances dans un système où, traditionnellement, les salaires sont déterminés au niveau central. Encore une fois, la fonction publique a toujours prêté attention à l'égalité des chances, la diversité des ressources humaines et les questions relatives à une équité "démontrable" dans les pratiques des ressources humaines. Cette incohérence empêche l'institutionnalisation des meilleures pratiques. L'équilibre entre les rôles opérationnels et stratégiques n’est pas encore réalisé. Les gestionnaires des ressources humaines sont encore trop centrés sur les questions opérationnelles. L’apport stratégique qu'ils peuvent faire est trop limité par le temps qu’ils consacrent aux tâches administratives, le manque de compétences et le manque d'incitations. Attentes des parties prenantes Le rôle des gestionnaires des ressources humaines est subordonné aux attentes de leurs parties prenantes. Elles agissent comme mécanismes de médiation pour la création de sens et le partage de ce que devraient faire les gestionnaires des ressources humaines efficaces. Cependant, si quelqu’un est habitué à vous voir dans un rôle, puis tout d'un coup, il essaie d’accepter de vous voir en jouer un autre, la tâche pourrait s’avérer difficile. Les cadres supérieurs n’impliquent pas souvent les gestionnaires des ressources humaines dans les décisions ordinaires et en matière de planification. Une attention suffisante n’est souvent pas accordée aux questions relatives aux gens très tôt dans le processus décisionnel. Alors que les cadres supérieurs avouent que les gens sont des actifs stratégiques, les systèmes de gestion des ressources humaines n'ont pas été intégrés aux systèmes opérationnels. Les gestionnaires des ressources humaines ne peuvent par conséquent pas être utilisés pour tirer parti des perspectives commerciales (Becker, Huselid & Ulrich, 2001) 11 Manque d'harmonisation Depuis le début des réformes, la plupart des questions que doivent traiter les responsables des ressources humaines ont été influencées par facteurs extérieurs, par exemple la rigueur budgétaire et d'autres mesures de réduction des coûts du début des années 2000, les réformes et les ressources humaines ont eu très peu d’apports. Dans de nombreux cas, la Fonction publique africaine a mis en place des stratégies conçues par des experts externes dont la connaissance de l'environnement africain est discutable. Maintenant, beaucoup d'innovations dans le domaine de la gestion des ressources humaines du secteur public proviennent du secteur privé. La plupart des questions exigent des réponses organisationnelles rapides et une prise de décisions efficace qui préservent la qualité (Stewart, 2005), et par une fonction de gestion des ressources humaines la moins préparée à cela. Le manque d’harmonisation entre les priorités nationales, la politique du gouvernement, la planification et la budgétisation et la mise en œuvre met la gestion des ressources humaines dans une position inconfortable. Les questions de ressources humaines ont tendance à figurer comme un "ajout" aux réformes du secteur public. Ainsi, alors que la fonction de gestion des ressources humaines est toujours structurée de la même manière qu'avant la réforme, il est peu probable que l’on puisse transférer l’ensemble des pratiques saines des ressources humaines du secteur privé au secteur public. Avec des ressources souvent limitées, il est également impossible au gestionnaire des ressources humaines de la Fonction publique de combiner les quatre rôles de partenaire commercial, agent du changement, expert administratif et défenseur de l’employé conceptualisés par Ulrich (1997) pour réaliser les résultats escomptés. Valeurs en déclin Lam (1997), a noté que le déclin de la morale dans le Service public est un obstacle à la mise en œuvre de nouvelles initiatives de gestion publique. Les gestionnaires des ressources humaines doivent renforcer l'engagement des employés qui redoutent de plus en plus d’être évalués de peur que cela ne se traduise par une perte d'emploi ; une charge de travail croissante et des environnements de travail en pleine mutation. Harris (2005) a constaté qu’il est de plus en plus difficile de renforcer l'engagement dans un secteur offrant moins de sécurité d'emploi que par le passé et confronté à des niveaux croissants de règlementation en matière d'emploi, de contentieux et de contraintes de ressources (Harris, 2005). Les gestionnaires des ressources humaines doivent être des parangons de vertu dans un environnement de valeurs en déclin. Une étude réalisée par Agere et Mendoza (1999) pour le Secrétariat du Commonwealth a conclu que les valeurs sociales d'intégrité, d'honnêteté, de fiabilité, de serviabilité, d'impartialité et d'équité, etc., sont en voie de disparition dans la Fonction publique en Afrique. La corruption, c’est-à-dire un comportement qui s'écarte des tâches normales d'un fonctionnaire en raison de gains pécuniaires ou du statut (McCormack, 1997), est aujourd'hui un phénomène omniprésent en Afrique et a son impact en termes de capacité à améliorer l'efficacité de la prestation de services. Cela rend l'amélioration de l'efficacité des systèmes de gestion et de responsabilisation extrêmement difficile. 12 Recommandations pour une action stratégique i) Allier le discours avec l'action Thomas (1996) a proposé que les expressions à la mode figurent en bonne place dans le vocabulaire des réformes de la fonction publique partout dans le monde. Toutefois, les généraux des réformes administratives préfèrent adapter leur action derrière un discours avant-gardiste. Le discours s'appuie sur toutes les idées internationales à la mode se traduisant par de nombreuses déclarations d'intention et aucune action correspondante pour les soutenir. Pour l'Afrique, la mise en œuvre de la Charte doit se faire à travers la correspondance du discours avec la réalité dans le domaine de la gestion des ressources humaines ; entre la théorie et la pratique de la gestion des ressources humaines ; entre ce que dit la gestion des ressources humaines et ce qu'elle fait concrètement du point de vue des salariés, et entre ce que la direction estime être le rôle des professionnels des ressources humaines et le rôle qu'elles jouent effectivement (Gratton L. & Hailey, VH 1999). ii) Décentralisation de l'élaboration des politiques «Penser globalement, agir localement» Les succès des réformes en Afrique sont notamment la «privatisation» des entreprises publiques par la conversion des services de la fonction publique en agences autonomes comme cela s'est produit avec de nombreux services d’impôt sur le revenu. Les bonnes performances de ces entreprises sont dues à la gestion de leurs ressources humaines. Peut-être il est nécessaire de transformer la prestation des services de gestion des ressources humaines au niveau national pour permettre à chaque service d'élaborer des politiques réalisables dans le cadre de son mandat. Cela exige la décentralisation des décisions de politique et l'adoption d’une approche plus spécifique au contexte. Ensuite, chaque service ou département peut développer ses propres systèmes de ressources humaines qui soutiennent l'harmonisation avec l'appui de stratégies organisationnelles afin d’obtenir des résultats génériques des ressources humaines : la mise en œuvre de la stratégie, l’efficacité administrative, la contribution des employés et la capacité de changement (Ulrich, 2001). Cela permettra l'emprunt des meilleures politiques et pratiques sectorielles au niveau mondial, l'analyse des implications afin de mettre uniquement en œuvre ce qui peut fonctionner localement pour l’obtention des résultats escomptés. iii) Réorganisation de la fourniture des services de ressources humaines clés Le premier ministre de la Suède a été cité dans un article de Newsweek « La Suède est si dure » en 2006, disant qu'il était convaincu qu'ils s’en sortaient relativement bien parce qu'ils avaient élaboré des politiques qui ont facilité les ajustements structurels, par exemple ceux qui ont facilité le changement pour les individus, c’est-à-dire qu'ils leur ont donné les possibilités d'apprendre de nouvelles choses et de se déplacer ou changer d'emploi, même tard dans la vie. Les réformes de la gestion des ressources humaines ne sont pas automatiquement transférables d'un établissement à l'autre. L’évolution vers des modèles plus stratégiques de la gestion des ressources humaines exige un repositionnement de l'organisation des ressources humaines, ses structures, ses processus et ses limites. Il pourrait être nécessaire de revoir les méthodes de recrutement, de récompense et de punition des employés qui s’écartent des 13 normes en réexaminant le rôle des commissions de la Fonction publique en Afrique. En cette ère de contrats de performance, il est nécessaire d'accroître la flexibilité des gestionnaires de la Fonction publique dans l'embauche du personnel pour remplir leurs obligations contractuelles ; améliorer leur capacité à récompenser et à motiver leurs employés pour réaliser de meilleures prestations et pour renforcer leurs capacités à éliminer ceux dont le rendement laisse à désirer de leurs services / départements. Il est également nécessaire d'accroitre l’appréciation dans la gestion des personnes en éliminant de nombreuses restrictions de procédure sur les déploiements, les mutations et les nominations dans la fonction publique. iv) Changement de paradigme dans la formation et le développement Si les ressources humaines doivent remplir leur rôle de conseillers sur le développement stratégique de l'organisation, Il est un défi important que le personnel doit relever, car les initiatives de développement actuelles pourraient s’avérer insuffisantes. La formation dans la Fonction publique a été en grande partie centrée sur le développement des compétences et l'acquisition de connaissances. Un changement de paradigme est nécessaire pour concentrer davantage d’efforts à l'évolution des mentalités. Pour le faire efficacement, chaque pays doit définir un cadre de compétences pour ses administrateurs des ressources humaines afin de les aider dans leur développement. Les cadres indiqueront les normes professionnelles escomptées en matière de ressources humaines et serviront de conseiller dans le recrutement des gestionnaires des ressources humaines ... Cela s’est fait ailleurs, au Royaume-Uni par exemple, où les normes professionnelles des ressources humaines ont été définies dans quatre domaines clés: la connaissance des affaires ; l'expertise en matière de ressources humaines ; agir comme agent du changement et renforcer la crédibilité personnelle. (http://www.psg.civilservice.gov.uk/). Il est impératif que l’Afrique s’oriente vers cette formation axée sur les compétences et l'utilisation proactive des autres initiatives de développement telles que le coaching, le mentorat ; jumelage ; les stages, etc. v) Recherche permanente pour éclairer les politiques Il est nécessaire d'institutionnaliser la recherche sur les pratiques de gestion des ressources humaines dans la fonction publique pour informer sur la façon dont le repositionnement des ressources humaines a affecté l’organisation des ressources humaines, ses structures, ses processus et ses limites. Cela permettrait de garantir que les ressources humaines n'ont pas un rôle exigeant plus de proactivité alors qu'elles restent enfermées dans un rôle administratif réactif axé sur les questions de personnel- «comme de mettre du vin nouveau dans de vieilles outres». La recherche doit éclairer sur l'adoption de pratiques de gestion des ressources humaines novatrices du secteur privé afin qu'elles aient le même impact positif sur la performance dans la fonction publique (Pichault, 2007). Conclusions: Plus l'Afrique adoptera de nouvelles idées de gestion publique, plus il lui faudra renforcer la gestion de ses ressources humaines. Les gestionnaires des ressources humaines devront "enlever la poutre de leurs yeux» en ce qui concerne le professionnalisme, afin de voir la poutre dans les yeux des autres et de l’enlever. La caractéristique d'un professionnel réside dans son engagement à bien faire les choses et dans son développement continu avec les autres et c'est ce à quoi doivent aspirer les gestionnaires des ressources humaines. 14 La mise en œuvre de la Charte de la fonction publique exige que les gestionnaires des ressources humaines jouent un rôle de leadership dans les questions relatives aux ressources humaines et prêtent attention à leurs multiples rôles en tant défenseurs des intérêts des employés ; partenaires commerciaux et stratégiques et développeurs du capital humain. Le réseautage et un partenariat efficace avec les gestionnaires hiérarchiques des ressources humaines les aident dans leur rôle, tandis que le manque de compétences, la faible crédibilité et la non-harmonisation de leurs activités pour répondre aux besoins stratégiques des organisations ont tendance à inhiber leur efficacité. Les gouvernements africains doivent résolument décider de ce qu'ils attendent des gestionnaires des ressources humaines et de transformer ensuite les structures et la prestation des services de ressources humaines pour répondre aux besoins de modernisation dans les différents secteurs ... Il ne suffit pas d’emprunter au secteur privé, si aucune recherche empirique n’est effectuée afin de déterminer dans quelle mesure les pratiques empruntées seront intégrées dans la Fonction publique. La recherche permettra de faire correspondre le discours de la gestion des ressources humaine relatif à la transformation de la prestation des services publics à la réalité de lui faire efficacement jouer son rôle de transformation. 15 RÉFÉRENCES Agere, S. & Mandaza, I. (1999). Enhancing Policy Development and management in the Public service. Commonwealth Secretariat, London. Barker, R. & Camarata, M. (1998). 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