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Arbitre : bien plus qu'un métier
Sachez que si vous voulez devenir arbitre de rugby, la tâche sera difficile. En effet, il y a
seulement quatre arbitres officiels professionnels français. Mais rassurez vous, vous pouvez
aussi en faire votre passe-temps ; comme dirait Guiseppe Vivarni, arbitre italien du tournoi
des 6 nations : « Pour moi c’est un passe-temps ce n’est pas un travail. »
D’abord, il vous faudra apprendre un livre de règles gros comme un annuaire.
« Les règles sont différentes selon les divisions. » explique Laurent Valin, arbitre du Top 14.
Ensuite, la formation est compliquée : quand on est stagiaire, il faut passer un examen écrit et
un oral pour accéder en régional. On passe ensuite en fédéral, 3ème, 2ème et 1ere division. Enfin, il
faut une disponibilité très importante et accepter de travailler pendant les week-ends !
Durant le match, l’arbitre principal ou directeur de jeu peut avoir recours à l’arbitrage
vidéo lorsqu’il le demande grâce à seulement deux questions qui sont :
«Essai OUI ou NON » ou bien «Donne moi une raison valable de refuser l’essai. »
Bavards s’abstenir ! Il faut aussi savoir que la vidéo n’est valable que dans un
périmètre de 5 mètres à partir de la ligne d’en-but.
Mais M. Valin et M. Vivarni sont d’accord pour dire que l’arbitrage vidéo est essentiel pour le
rugby. L’arbitre n’est toutefois pas obligé de demander la vidéo. Ainsi dans le match France Pays de Galles des moins de 20 ans, Guiseppe Vivarni a accordé trois essais aux Gallois et un
essai aux Français sans avoir d’hésitation, donc sans avoir besoin de la vidéo.
M. Valin dit : « Quand je ne suis pas sollicité par l’arbitre principal pour la vidéo, alors
je suis spectateur et je regarde. »
La bonne nouvelle est que l’arbitre est le roi sur le terrain. Il se fait respecter et sa
décision ne peut pas être contestée : ni pour les cartons jaunes, ni pour une faute
sanctionnée qui n’a pas eu lieu … Après tout, comme dirait tout arbitre : « Tout les
arbitres se trompent, ce sont des êtres humains ! »
Enfin, lors de grands matchs, les arbitres doivent faire face à la pression et aux enjeux
économiques gigantesques. Là encore, Guiseppe Vivarni et Laurent Valin ont la
même opinion : « Si mes performances ne sont pas bonnes, ma fédération peut me
suspendre. Je dois alors prendre du temps pour me questionner et me reconcentrer
pour reprendre l’arbitrage. »
« Les arbitres ne doivent pas chercher à faire gagner une équipe plutôt qu’une autre,
sous peine de sanctions ! » Mais la passion pour ce sport devrait vous faire oublier
rapidement toutes les contraintes car « rien ne vaut le terrain ! » Et si un jour vous
devenez arbitre, sachez que les maîtres mots qui vous guideront lors de votre
parcours sont : cohérence et sécurité.
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(
La veille du match, nos reporters interviewent les arbitres italiens.
A la poursuite du bouclier de Brennus
C’est en 1892 que naît le
bouclier de Brennus.
Dessiné par Pierre de
Coubertin et gravé par
Charles Brennus,
président du club de
rugby parisien, il est créé
pour
récompenser
l’équipe victorieuse de la
première finale du
championnat de France
de rugby. En 1936,
l’ASM participe pour la
première fois à la
finale du championnat de
France. Mais il faudra
passer d’abord par dix finales perdues. Et enfin, le 29 mai 2010, au
stade de France, l’ASM bat Perpignan. A Clermont, 30000 personnes
se sont réunies place de Jaude pour suivre le match sur un écran
géant installé pour l’occasion. A Paris, c’est 20000 supporters des
"Jaunards" qui s’installent au stade de France pour soutenir leur
équipe. Le coup d’envoi est sifflé. Dans les tribunes jaune et bleu
comme sur la place de Jaude, l’ambiance monte, l’enthousiasme est
là, on veut la victoire. Il faudra attendre les dernières minutes du match
pour que l’ASM marque enfin un essai, et l’arbitre siffle la fin du match
après la transformation. Cette fois-ci les Auvergnats n’ont pas tremblé
face aux Catalans et leur joie est aussi grande que l’attente a été
longue. Le lendemain à Clermont, les supporters se réunissent à
nouveau place de Jaude pour accueillir les joueurs. Aux cris de « qui
ne saute pas n’est pas auver … gnat », la foule en délire saute à pieds
joints, si fort qu’un sismographe va enregistrer les vibrations du sol. Le
sismologue Jérôme Vergne, également supporter de l’ASM, en déduit
après analyse que cela correspond à deux moments précis : le coup
de sifflet final, et quand l’équipe soulève le Brennus ! Dans l’année qui
suit, le trophée circule dans la région : tout le monde veut le voir, le
toucher. Il passe dans les entreprises, les écoles. Il s’arrête même une
journée à Saint-Alyre, le temps que toutes les classes soient
photographiées à ses côtés.