Les hôpitaux jugés trop bruyants

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Les hôpitaux jugés trop bruyants
Les hôpitaux jugés trop bruyants
Des chercheurs américains attirent l’attention sur les risques liés au bruit dans les hôpitaux, qui
est en constante augmentation et excède les normes internationales. Un problème qui reste
encore trop peu pris en compte.
Alarmes, climatisation, système de ventilation, téléphones, voix du personnel… à l’hôpital, les
sources sonores sont multiples et le calme tout relatif. D’autant plus que les sols, murs et
plafonds des hôpitaux sont largement pourvus en surfaces lisses et réverbérantes, qui
réfléchissent le son plus qu'elles ne l'absorbent. De fait, depuis les années 1960, le niveau
sonore moyen rencontré dans les hôpitaux du monde entier a augmenté de 57 à 72 décibels le
jour, de 42 à 60 dB la nuit. Ces chiffres, tirés d’une revue de la littérature récemment menée par
deux chercheurs de l'université John Hopkins (Baltimore, USA), sont à comparer aux 40 dB, de
jour comme de nuit, et même 35 dB dans les chambres des patients, que préconise
l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Dans de nombreux établissements, le niveau sonore ambiant la nuit ne diminue que très peu
par rapport à celui qui prévaut le jour. Or, Ilene J. Busch-Vishniac et James E. West, les
acousticiens auteurs de cette étude, rappellent qu’un sommeil perturbé peut ralentir la guérison
des patients. D'une manière générale, l'OMS estime que « le bruit peut être à l'origine de
déficits auditifs, gêner la communication, perturber le sommeil, avoir des effets
cardio-vasculaires et psychophysiologiques, compromettre la qualité du travail et provoquer des
réactions d'hostilité ainsi que des changements de comportement social. » Le brouhaha est en
outre fréquemment évoqué comme étant source de gêne, pour les patients comme pour le
personnel hospitalier.
A l'hôpital John Hopkins, les deux acousticiens ont expérimenté certains changements : ils ont
introduit un système de communication pour les employés des soins intensifs pédiatriques
permettant de s’affranchir des haut-parleurs ; dans un autre service, ils ont installé un plafond
qui a réduit d’un facteur trois la réverbération.Noise levels in Johns Hopkins Hospital - Ilene J.
Busch-Vishniac, James E. West, Colin Barnhill, Tyrone Hunter, Douglas Orellana, and Ram
Chivukula - The Journal of the Acoustical Society of America -- December 2005 -- Volume 118,
Issue 6, pp. 3629-3645 (Johns Hopkins University, 3400 N. Charles Street, Baltimore, Maryland
21218)
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