ESSEC MBA - concours 2005 - essec

Transcription

ESSEC MBA - concours 2005 - essec
Première langue
RUSSE
T r a d u c t i o n s (sous-épreuve n° 1)
Elaboration 2005 : HEC
Correction : HEC
29 copies étaient présentées à la correction. Progression très importante par rapport aux années
précédentes (16 copies en 2004). Le niveau général peut être considéré comme excellent car il n y a que 5 copies
ont une note au-dessous de 10/20.
Cette année en version nous avons proposé aux candidats l’extrait d’une œuvre intitulé «L’Envie» d’un
auteur russe et soviétique Yuri Olecha. Ecrite en 1927, cette œuvre qui parle de la difficulté pour une personne de
talent de trouver la reconnaissance de la société, reste d’actualité. Malgré la particularité de style, le texte n’a pas
posé de problèmes majeurs à des candidats très bien préparés pour cette partie d’épreuve. L’impression générale
sur la qualité de la version est plus que satisfaisante.
Le texte proposé en thème à caractère biographique contient plusieurs dates et des titres des œuvres de
Fédor Dostoïevski, mais les candidats s’en sortent plutôt bien. Pas de problème de syntaxe, que nous avions
signalé les deux années précédentes, ni de fautes d’orthographe importantes.
Les vraies difficultés rencontrées par les candidats ont été la traduction «L’Ecole du génie». En effet la
majorité d’entre eux l’a traduit non pas comme «L’Ecole d’ingénieur» mais comme l’école pour les enfants géniaux.
De plus, ils n’ont pas osé traduire «L’Idiot» par «Идиот» considérant cela peut-être comme trop facile.
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EPREUVES COMMUNES DE LANGUES
VIVANTES
TABLEAU DES MOYENNES
Banque d'épreuves - Premières langues
RAPPEL
TRADUCTIONS
EXPRESSION ECRITE
CONCEPTION
ESSEC
HEC
CORRECTION
ESSEC
HEC
PREMIERES
Epreuve n° 1
Epreuve n° 2
MOYENNE
GENERALE
LANGUES
Traductions
Expression écrite
Rappel 2004
NOMBRE DE
2005
CANDIDATS
ALLEMAND
9,18
11,11
10,17
10,34
944
ANGLAIS
9,76
9,68
8,90
9,71
4706
13,21
15,12
14,15
14,36
183
9,44
10,71
10,36
10,20
314
10,53
10,10
9,49
10,27
67
8,36
8,36
9,78
8,36
26
PORTUGAIS
11,64
13,85
11,92
12,97
7
RUSSE
14,95
14,63
13,44
14,75
29
9,79
10,13
9,33
10,00
6277
ARABE LITTERAL
ESPAGNOL
ITALIEN
LATIN
ENSEMBLE
(communiqué par la Direction des admissions et concours
de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris)
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Première langue
VERSION LATINE
Elaboration 2005 : ESSEC
Correction : ESSEC
M. Jean-René TRICHON
Sujet : Sénèque demande à Néron la permission de vivre dans la retraite (62 après J.C.)
Tacite, Annales XIV 53 6-8 - 54
26 copies corrigées (23 en 2004).
Notes échelonnées entre 18 et 1 ; moyenne : 8,36
A la moyenne et au-dessus : 12 copies
La moyenne est sensiblement inférieure à celle de l’an dernier (9,86).
Sénèque, informé des accusations lancées contre lui par ses ennemis afin d’attiser la haine de Néron, a
sollicité une audience de l’empereur pour lui demander de reprendre les richesses dont il l’a comblé afin que,
rentrant dans la vie privée, il puisse s’adonner exclusivement à la philosophie. Il s’agit de la fin du discours qu’il
tint à cette occasion, discours «où l’on retrouve, selon P. Grimal, le style et les formules chers au philosophe».
Souvent la structure du premier paragraphe n’a pas été clairement perçue. La dernière phrase una
defensio occurrit quod… non debui, «une seule justification s’offre (à moi), c’est que je ne devais pas…», répond, à
elle seule, aux reproches que Sénèque se fait à lui-même et qu’il a rapportés comme une sorte de discours
intérieur, introduit par ut intra me ipse volvam, «de sorte que je me dis à moi-même» (volvere construit sans
complément). Obniti n’avait donc pas le sens de «s’appuyer sur» mais bien de «s’opposer à».
On pouvait certes ignorer l’existence d’un accusatif pluriel en – is (pour les thèmes en – i de la troisième
déclinaison), mais il restait qu’une seule construction était possible : inter nobilis et longa decora praegerentis,
«parmi des nobles et des gens se targuant de longues années de gloire». (l.3). Même chose pour talis qui est
épithète de hortos comme le suggère la construction anaphorique (généralement mal rendue) de la phrase : talis…
et per haec… et tantis…, tam lato… (l.4-5).
Mihi subveniendum est (l.8) ne signifie pas «c’est moi qui dois (y) remédier» (comme si mihi était un datif
complément d’agent de l’adjectif verbal et qu’un ei reprenant quae (invidia) fût sous-entendu) mais : «c’est à moi
qu’il faut venir en aide» (construction parallèle à mihi incumbit).
Le subjonctif imparfait orarem (l.9) donne à la comparative une valeur d’irréel présent : «Je demanderais
(un appui)» … in militia «si j’étais un soldat» vel via fessus «ou si j’étais fatigué par le voyage» (via n’est donc pas
régi par in).
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Lorsque recipi (l.11) a bien été identifié comme un infinitif passif sur le même plan qu’administrari (on y a
vu quelquefois un impératif : «accueille-moi» !), le sens n’est pas toujours apparu pour autant. Tout dépendait en
effet de l’interprétation du sujet rem. Le contexte donnait la clé : renvoyant à opes meas «mes richesses» de la
phrase précédente et mis en relation avec tuam fortunam, il ne pouvait signifier que «mon patrimoine».
Les lignes 12-13 ont parfois donné lieu à des non-sens. Pour construire correctement il fallait restituer les
antécédents manquants. On obtenait ainsi un sujet pour l’ablatif absolu : traditis (eis) quorum fulgore, «(ces biens)
ayant été confiés par l’éclat desquels»…, et d’autre part un c o d pour le verbe principal : (id temporis) quod… in
animum revocabo, «(ce temps) qui… je le rendrai à mon esprit».
L’expression imagée et tot per annos visum summi fastigii regimen (qui constitue le second sujet de
superest «surabonde») n’était pas facile à rendre en français. Nous proposerons : «l’art de gouverner (regimen) la
puissance souveraine (summi fastigii) que tu as vu pratiquer pendant tant d’années». Allusion évidente au rôle du
précepteur et conseiller politique.
Si presque la moitié des copies ont pu être notées au-dessus de la moyenne, il y en a huit qui ont obtenu
une note inférieure à 5. Les ignorances proprement linguistiques se sont accompagnées souvent d’une
méconnaissance stupéfiante du contexte historique et culturel. Ainsi le mot princeps a-t-il été traduit par «le chef»
(sic) et l’expression ego equestri et provinciali loco ortus, «est-ce moi né simple chevalier en province», a-t-elle été
rendue, entre autres traductions aberrantes : «moi qui suis né dans une province de cavaliers» (sic) ! De quoi
réjouir les mânes de Sénèque le Père, chevalier romain de Cordoue…
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Première langue
ALLEMAND
T r a d u c t i o n s (sous-épreuve n° 1)
Elaboration 2005 : ESSEC
Correction : ESSEC
Près du tiers de ces copies obtiennent la moyenne pour les deux épreuves additionnées, version et
thème, chacune notée sur 10. Les notes s’échelonnent de 02 à 17,50/20. La moyenne générale pour l’ensemble
du lot est de 9,52/20.
VERSION
Le texte de la version est une narration à la première personne. Il y est question d’une jeune fille, que
sa coiffure faisait ressembler à Simone Signoret, ce qui lui valait une vaste popularité ; un seul de ses
camarades de classe, Bernard, Polonais, récemment immigré, privé de cinéma pour des raisons pécuniaires, en
ignorait le motif ; et c’est bien sûr vers lui que se porta l’intérêt de l’aimable demoiselle.
Cette historiette ne présente pas de sérieuses difficultés de compréhension. La traduction, pourtant,
révèle bon nombre d’erreurs, dues, tantôt à l’insuffisance des connaissances, tantôt à l’imprécision ou la
négligence.
L’une des principales concerne la structure même du texte : beaucoup n’ont pas remarqué que par
deux fois l’auteur enchaîne deux propositions subordonnées coordonnées par «und» (et), mais dépendant de la
même conjonction, à savoir, premièrement «obwohl» («obwohl er… war und ich… mußte»), deuxièmement
«weil» («weil der… ging und… gesehen hatte»).
Il y a d’autres lacunes grammaticales, dont l’une s’observe notamment à propos de «öfter» (plus
souvent), puis de «damenhafter», dans le passage qui signifie «ressembler davantage à une dame», dont la
forme comparative, bien souvent, n’a pas été perçue.
A signaler, en outre, et ce, une fois de plus, la confusion entre «DA» conjonction («da er aus Polen
kam») et «DA» adverbe, qui aboutit à un contresens ou un non-sens.
à savoir :
—
—
—
—
—
Au point de vue lexical, toute une série de mots et expressions ont acquis la valeur d’un véritable test,
«doch» (pourtant), souvent traduit par «donc» ; «bloß» (seulement), diversement interprété ; ces deux
«petits mots » sont aussi fréquemment omis.
«ausleihen» = emprunter, et non «porter» ou «mettre» (des chaussures)
«eingelassen» (admis,e,) confondu avec «gelassen» tranquille)
«Hexen» = sorcières (de Salem) ; ces personnages ont connu de multiples avatars : axes ; haches, oiseaux,
rats, brigands, chevaliers, etc.
«auf… angesprochen», réduit à «gesprochen»
6
«sie… nie gesehen hatte» = «ne l’avait jamais vue» ; si «vue» n’est pas correctement accordé, la phrase est
dénuée de sens.
— «ausgerechnet» = (or, ce fut) justement B. …
— «sitzen geblieben» : maintes fois traduit par «resté assis», traduction littérale qui occulte le véritable
sens : «il avait redoublé», que connaît quiconque a pratiqué un peu le langage courant.
— «ein ganzes Stück» : expression imagée pour marquer l’importance, ici de la différence d’âge, a donné lieu
à bien des méprises : «un morceau entier», «un grand gaillard», entre autres. Elle a aussi parfois été
comprise, mais rendue par des termes inappropriés, bien que pittoresques ou cocasses : «un sacré brin,
«un chouïa… plus vieux».
—
Ces dernières fantaisies valent mieux toutefois que les fautes de français, très nombreuses, qui
déparent mainte copie, et trahissent des carences inquiétantes quant à la grammaire et l’orthographe, dont
voici quelques exemples :
«il vînt» ; «que je dûs» ; «projettés» ; «pour que je soit» ; «pour qu’on me laissa entrer» ; «et cela énervé B.»
Ces manquements sont-ils compensés par le zèle de quelques puristes, qui écrivent solennellement :
«avant que je quitasse» ? Loin de les blâmer, suggérons plutôt une juste mesure dans une simplicité correcte.
Sur les 304 copies, 108 obtiennent la moyenne et plus, et 41 ont des notes de 07 à 09,5/10.
THEME
Passage d’une œuvre de 1992 relatant des retrouvailles dans un café de Vienne, ce texte est constitué
essentiellement d’un dialogue utilisant un vocabulaire de la vie quotidienne (même s’il est centré sur des
aspects spécifiques de la capitale autrichienne). Le langage, simple, concis, se base principalement sur des
propositions indépendantes (comportant quelques pièges cependant), qui pouvaient laisser croire à une
épreuve relativement facile.
Les copies, presque dans leur totalité, présentent une traduction complète. La moyenne générale pour
le thème s’établit à 04,4/10 ; très peu de 03 ou moins sur 10, mais seulement 5 copies obtiennent 08 et plus sur
10. Les passages délicats sont souvent contournés, et trop souvent aussi, l’adjectif épithète au comparatif est
«laissé de côté» (zweideutigere Gefühle).
Curieusement, une tournure aussi simple que : «entrer dans un café» a donné lieu à une quantité
d’erreurs ; de même en est-il pour les verbes les plus courants, dont la conjugaison est trop fréquemment
malmenée : werden, wissen, beginnen, tragen, anfangen, verlieren.
Il peu paraître étonnant que des étudiants ayant opté pour l’allemand en première langue ignorent les
habitudes des Viennois, alors que Vienne est une capitale germanophone. Dès le début de la traduction, il
s’agissait de préciser le terme «café» : si «der kaffee» désigne la boisson bien connue, l’établissement qui le
sert s’appelle «das Café». Quant à la capitale de l’Autriche, son nom s’écrit «Wien» (et non pas «vienna» ou
autres fantaisies orthographiques). Le café viennois, dont les fonctions s’apparenteraient à celles d’un salon de
thé français, donc «das Wiener Café», ne serait guère flatté d’être traité (comme dans de nombreuses copies)
de «Kneipe» (bistrot, voire bouge), ou encore de Imbißstube» (brasserie express), ou encore de «Lokal» ;
enfin, ce n’est pas non plus un restaurant. Ce «Wiener Café» est trop souvent au masculin ou change de genre
en cours de traduction ! Quant à «viennoise», désignant une personne, le terme qui convient est (eine)
«Wienerin» ; l’adjectif correspondant serait «wienerisch», mais en aucun cas «viennisch» ou «wienisch».
De la part de candidats ayant étudié l’allemand en LV1, il nous paraît inacceptable qu’ils puissent
écrire : «Wo bist du gegangen ?» ; der Ort, wo ich gehe,…» ; «die Dürer’s Bilde» ; «sie trat in dem Kaffee», et
même «der Ort, wohin ich lese» ; tout cela dénote un oubli total de la notion de lieu et des déclinaisons qui en
découlent. Inadmissible aussi, l’absence des désinences caractéristiques du datif après «mit», «seit» et «von»
dans trop de copies, et tout autant la faute de syntaxe dans la seule proposition qui commandait une inversion :
«A Vienne, chaque café a sa personnalité» (In Wien hat jedes Café…). Un tiers des candidats écrit : «In Wien
jedes Café hat…». Si la révision de ces notions de base ne figure plus au programme après le baccalauréat, les
candidats ont vraiment intérêt à se replonger dans la grammaire élémentaire de leur propre initiative.
7
Bien d’autres fautes restent à relever : confusions entre «nur» et «erst», «ganz» et «alle» («alle seinen
Reiz» trop fréquent), «wo» et «wohin» (déjà évoqué), «mir» et «mich» comme pronom réfléchi : trop de
«entschuldige mir» et de «ich mache mich Sorgen» ; emploi fantaisiste du datif ou de l’accusatif après «treffen»
ou «begegnen» ; trop de «ein Buch auf Egon Schiele» pour «über…» ; et tant de négligences pour les «dessins
de Dürer», à propos desquels le terme «Zeichnungen» est remplacé souvent par «Zeichnen» ; en revanche, bien
peu de qualificatifs pour traduire convenablement les «dessins conservés à l’Albertina».
Quelques termes étaient certes plus rares, comme «ambigus», la «souplesse de son corps» (que de
«Korps», «corpus», «Boden», «body» pour «Körper» !), et «le repaire», pour lesquels des traductions un peu
libres, mais habiles, ont été appréciées.
La règle du possessif prescrivant pour un possesseur féminin la forme «ihr(e)» au lieu de «sein(e)» est
peu respectée, ou ignorée.
Le gallicisme «moi, j’ai découvert» a suscité d’évidentes perplexités, mal résolues par «mich, ich
habe… (au lieu du simple nominatif «ich») ; de même, sous «Le café Sperl», lui, est devenu masculin. On écrit
«ihr», pronom masculin, au lieu de «es».
D’autre part, comme chaque année, hélas ! les fautes de genre des substantifs pullulent : «der Café»
(pour «das»), «der Hand» (die), «das Reiz» (der), «das Hof» (der), «das Ort» (der), etc.
Il en va de même en ce qui concerne l’orthographe : «tretten», «Packette», Persönnlichkeit.
L’anglais exerce toujours son empire, y compris sur ceux qui ne l’ont pas adopté comme première
langue ; il en résulte diverses malfaçons ou détournements : «Boden», «Bode», «body» pour «Körper» ;
«treien», sous l’influence de «try» pour «versuchen» ; «bekommen» pour «werden» (un classique !) ; «losten»
(to lost) pour «verlieren» ; «I» pour «ich».
Toutes ces erreurs, plutôt décevantes, incitent à renouveler, une fois de plus, le conseil de s’astreindre
régulièrement aux révisions de base, même si l’on a parié sur un sujet à caractère économique ou politique. Le
vocabulaire, les tournures de la vie courante et des voyages sont d’une utilité constante, tout comme la
grammaire (morphologie et syntaxe) qui s’apprend dès le début de l’étude de l’allemand.
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Première langue
ALLEMAND
E x p r e s s i o n é c r i t e (sous-épreuve n°2)
Elaboration 2005 : HEC
Correction : HEC
Le texte proposé, de longueur normale selon les normes prescrites, était tiré d’un article du cardinal
Lehmann publié dans la revue FORUM le 16 novembre 2004. Le sujet en était l’état et la vision particulière de
l’économie sociale en Allemagne sous une double optique : en premier lieu – et c’était l’objet de la première question
– une vue à la fois historique et présente de la situation allemande. En second lieu, le cardinal proposait sa vision des
choses, en insistant plus particulièrement sur sa conception de la justice sociale.
Le premier obstacle – inattendu – était la personne de l’auteur : très peu de candidats et candidates ont
compris que l’auteur du texte est le cardinal Lehmann, président de la conférence épiscopale en Allemagne. Il a donc
été transformé en journaliste ou en écrivain, ce qui est certes flatteur mais modifiait la perspective intellectuelle et
morale du texte.
Il y eut, certes, d’excellentes copies dont les auteurs avaient compris la teneur et l’orientation du texte
tout en combinant cette analyse avec certaines remarques critiques. On y remarquait aussi une connaissance
approfondie de la situation et des problèmes allemands, ce qui ne manquait pas d’enrichir la vision des choses
allemandes et l’orientation de la réflexion. Trop de copies cependant restaient loin du texte ou à la surface de la
pensée de l’auteur ; certains candidats tentant même de placer sans y réfléchir des tirades sur des problèmes ou des
pays qui n’étaient pas abordés par le cardinal : ainsi il a même été question de la Chine dont, de plus, la
méconnaissance était considérable.
On regrettera avant tout, dans l’ensemble, l’absence de précision et de connaissances géographiques,
historiques et économiques : cela ne permettait pas une compréhension et donc une analyse solides du texte et des
idées de l’auteur. Ni la situation économique et politique de l’Allemagne ou des pays voisins tels les pays scandinaves
cités par l’auteur, ni sa vision ample de la charité et de la «justice sociale» n’ont été suffisamment appréciées et
discutées. Ce manque de connaissances ne permettait pas une analyse approfondie des idées de l’auteur et de la
portée d’un texte riche et original.
S’agissant de l’expression et de ce qu’il est convenu d’appeler la langue, il convient de noter qu’en
moyenne les copies sont convenables, sans plus. Abstraction faite des bonnes ou excellentes copies, il faut regretter
le nombre trop élevé d’erreurs de syntaxe et une certaine méconnaissance de la grammaire allemande. Les séjours
dans les pays de langue allemande et même les stages se sont multipliés – ce qui est appréciable. Mais trop souvent,
on ne cherche pas à améliorer le niveau linguistique ; de plus, les aimables hôtes ou collaborateurs hésitent à
intervenir et corriger, ce qui est compréhensible, car ce n’est pas leur rôle. De plus, ce qu’il est convenu d’appeler les
séjours linguistiques est, certes, utile mais souvent trop bref. Il conviendrait donc d’encadrer mieux les étudiants et
de les suivre régulièrement. Les progrès sont à ce prix.
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Première langue
ANGLAIS
T r a d u c t i o n s (sous-épreuve n° 1)
Elaboration 2005 : ESSEC
Correction : ESSEC
La moyenne est de 10,42 s’échelonnant de 19 à 0,5 sur l’ensemble des copies corrigées.
Remarques d’ordre général
Alors que des candidats sont capables de briller dans un ou l’autre exercice, rares sont ceux qui ont
réussi avec autant de bonheur le thème et la version.
De nombreuses remarques concernant le danger de traduire sans chercher à comprendre le contexte. Il
semble que beaucoup de candidats manquent du recul critique nécessaire pour analyser le texte. Par ailleurs, ils
ne sont pas toujours capables de faire appel à leurs connaissances dans d’autres domaines (géographie,
histoire,…) afin de résoudre certains problèmes avec pour résultat que des traductions trop littérales trahissent
le texte original, surtout en version.
Les difficultés éprouvées sont dues d’une part à une compréhension insuffisante de l’anglais (dans la
version), et d’autre part, à des connaissances approximatives de la grammaire et du vocabulaire (dans le thème).
On constate très souvent les mêmes lacunes en anglais cette année que par le passé : l’orthographe, les
verbes et l’emploi des temps, les prépositions, les pronoms relatifs, le vocabulaire et les expressions courantes.
Des lacunes en français sont à déplorer, notamment en ce qui concerne l’orthographe et la grammaire.
—
—
Parmi les conseils donnés par les correcteurs on relève en particulier :
La nécessité pour les candidats de prendre du recul par rapport au texte et de chercher à comprendre la
situation dans son ensemble.
Les candidats doivent faire une relecture attentive de leurs traductions pour éviter les erreurs et les
incohérences les plus criantes.
I – TRADUCTION DE FRANÇAIS EN ANGLAIS
Le texte proposé cette année en LV1 est un extrait d’Origines, le livre qu’Amin Maalouf, écrivain
francophone d’origine libanaise (né en 1949) a fait paraître chez Grasset en 2004. Il évoque dans ce récit
l’histoire de sa famille, et surtout celle de son grand-oncle Gebrayel émigré à Cuba [où il devait mourir en 1918].
Dans cet extrait, Gebrayel écrit en 1914 quatre lettres à sa femme Hada pour lui faire part de sa vie dans l’île et de
ses projets.
Ce texte de 202 mots ne présentait pas de difficultés lexicales majeures.
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L’une des difficultés était de rendre en anglais les temps utilisés par Maalouf pour évoquer le passé :
passé simple, imparfait, conditionnel.
Une autre difficulté portait sur l’utilisation en français du participe passé (arrivé, postée, écrite,
installés). qui ici remplace tantôt une proposition circonstancielle de temps, tantôt une proposition relative.
Parmi les erreurs les plus fréquentes on a relevé :
¾ Orthographe
Les candidats ont tendance à accumuler les fautes d’orthographe. Ce phénomène inquiétant semble aller en
s’aggravant à mesure que les années passent.
On trouvait notamment : responsabilities, november (les noms de mois sont souvent écrits sans la majuscule
initiale par les candidats), februar (influence de l’allemand, sans doute), writen (quand ce n’est pas wrote – pour
traduire le participe passé), finaly, appartment.
¾ Le vocabulaire de base :
Passer sa vie –pass au lieu de spend.
Apprenait – confusion entre learn and teach
Beau-frère : des traductions variées. Examples stepbrother, voire beautiful brother
¾ Concernant le vocabulaire plus difficile, on note :
Elle lui manquait : confusion avec to lack.
S’entendait avec : rendu par to feel good with ou to have a good relation with.
Confier des responsabilités : peu connaissent to entrust sb with sth.
Le bras droit : rares sont les candidats ayant su rendre en anglais cette expression. Beaucoup de candidats ont
traduit l’expression mot à mot : right arm.
¾ Grammaire : les difficultés principales relevées :
Les relatifs sont souvent mal utilisés par les candidats.
On constate de nombreux problèmes de temps ; passé simple ; imparfait ; l’emploi du conditionnel ; les participes
passés ; les ‘modals’.
Les adverbes de temps et de lieu.
Genres : Certains candidats ne font toujours pas la différence entre his et her/him et her (sa vie/son beaufrère/son salaire/son choix)
Les candidats éprouvent autant de difficultés à traduire correctement les prépositions en anglais :
Sur l’île : souvent traduit par in,
Eloigné de : traduit par la grande majorité des candidats par far from, away étant escamoté au passage,
En février/mai : parfois traduit par on,
Sur un ton … : in (traduit le plus souvent par with, on)
Près de : traduit par : near by, near from, near to.
Constructions délicates :
Il en souffrait : il faut traduire en.
Que son épouse ne soit pas surprise : qui n’est pas une forme impérative en anglais.
Lequel ne pouvait plus se passer de lui : difficile à rendre en anglais car l’antécédent n’est pas «le bras droit»,
mais bien le «beau-frère». Attention au cas possessif en anglais !
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II – TRADUCTION D’ANGLAIS EN FRANCAIS
Le texte proposé cette année en LV1 était un texte de 249 mots tiré d’un roman d’Agatha Christie –
Murder on the Orient Express (Le Crime de l’Orient-Express) – paru en 1934.
Ce texte, d’une compréhension apparemment aisée, a présenté néanmoins quelques difficultés pour
certains candidats - parmi les moins bons, il est vrai. Les meilleurs d’entre eux ont souvent très bien su rendre
l’esprit du texte. En effet, s’il ne posait pas de problèmes majeurs sur le plan lexical, le texte demandait toutefois
de la part des candidats une certaine habileté pour comprendre la scène à traduire et rendre le ton de la
conversation (notamment repérer certaines tournures anglo-saxonnes bien spécifiques). Il a également permis
de vérifier les connaissances des étudiants sur le plan grammatical – notamment leur utilisation des temps du
passé en français, ce qui a réservé quelques surprises aux correcteurs qui ont pu relever plusieurs barbarismes !
Les difficultés principales :
¾ Orthographe
On peut déplorer une fois de plus l’orthographe fantaisiste de très nombreux candidats peu soucieux d’écrire
correctement leur propre langue. En voici quelques échantillons : en son fort intérieur, occasionellement,
fréquement, un étrangé, j’ai entreprit ..
¾ Fautes de français
Les fautes sont essentiellement d’ordre grammatical. Plusieurs candidats ne savent plus conjuguer le passé simple
car ils ignorent vraisemblablement que les verbes français appartiennent à trois groupes différents obéissant à
des règles grammaticales différentes.
Structures verbales (actif/passif) : j’étais passée trois jours à Istanbul
¾ Difficultés de traduction
Choix du temps en français : imparfait ou passé simple ?
Presently : sens britannique ici = au bout d’un moment : souvent traduit par les candidats par : tout à coup,
maintenant, présentement
Occasionally : de temps en temps, quelquefois, de temps à autre – souvent traduit par : occasionnellement
Mutual (friends) : communs – traduit par mutuels, réciproques
Susceptible : sensible, émotif – traduit par susceptible.
¾ Mots/expressions souvent mal traduits par les candidats
De nombreux candidats, qui n’ont pas fait une analyse assez poussée de la structure des phrases, ont traduit
certaines expressions à mesure qu’ils les lisaient dans le texte anglais :
- Reading the English mind correctly : (Poirot) lisant l’esprit anglais
- … some damned foreigner : traduit comme étranger condamné, des étrangers damnés !
- They …. and presently the girl rose and went back to her compartment : confusion qui a fait que des candidats
ont pris le verbe rose pour un nom commun, ce qui a donné lieu à des traductions comme Ils présentèrent la
fille en rose
- Pour un très grand nombre de candidats : confusion entre gouvenante et gouverneur (pour traduire
governess) – aussi traduit par «gouverneuse» !!
Correcteurs : Christine HANTUSCH, Keith SURRIDGE.
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Première langue
ANGLAIS
E x p r e s s i o n é c r i t e (sous-épreuve n° 2)
Elaboration 2005 : HEC
Correction : HEC
Le texte de l’expression écrite proposé cette année était un article (en anglais pour la première fois
depuis des années) qui faisait état des problèmes actuels auxquels doivent faire face les Nations-Unies et
envisageait l’avenir de cette institution. La première question demande aux candidats de résumer les problèmes
les plus importants et la deuxième invite à une réflexion personnelle sur l’avenir des Nations-Unies. Cette question
étant étroitement liée à la politique étrangère actuelle, à la fois des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, les
examinateurs ont jugé bon de permettre aux candidats de démontrer leurs connaissances dans ce domaine.
Certaines copies, contrairement aux instructions données dans la première question «Answer the
question in your own words», sont des collages de fragments du texte de la partie 1. Cette approche est pénalisée
car elle ne permet pas de juger de la spontanéité de l’expression. D’autre part, les citations, surtout longues, ne
s’imposent pas dans un tel exercice où le format de 250 mots doit être utilisé au mieux par les candidats pour
montrer leur propre maîtrise de l’anglais et non pas celle, évidente, de l’auteur du texte. Il vaut mieux se référer au
texte que de le citer. Heureusement, dans leur grande majorité, les candidats ont évité ces écueils et se sont
efforcés de s’exprimer en utilisant leurs propres mots.
Néanmoins trop de candidats perdent du temps sur la première question. Dans une dissertation
anglaise de 250 mots, il est inutile :
1. de citer dans l’introduction le nom du journal, celui de l’auteur et la date de publication,
2. de répéter la question,
3. de dire ce que l’on a l’intention de faire en annonçant un plan en trois parties.
Comme un correcteur britannique l’a écrit dans son rapport «Don’t beat about the bush ! Just do it !».
Une autre remarque concerne la façon selon laquelle les candidats abordent la première question.
Certes, il s’agit d’une question de synthèse, mais il faut répondre à la question et non essayer de résumer la
totalité de l’article. Combien de candidats ont gaspillé tout un paragraphe en décrivant l’état du bâtiment des
Nations-Unies : la fuite dans les toilettes, le mauvais fonctionnement de la climatisation, la présence d’amiante
dans les murs et l’absence de système anti-incendie. Seuls les meilleurs candidats ont su exploiter l’humour et
l’ironie de ce premier paragraphe. Et même si Tony Blair et d’autres chefs politiques ont exprimé un désir de
réformer les Nations-Unies, on ne peut pas dire que cette volonté de réforme fasse partie des «main problems
currently facing the United Nations». Il faut analyser l’article et trier l’utile de l’inutile.
Il en va de même pour la deuxième question. Lorsque des sujets connexes ont été abordés en classe
préparatoire, il faut se garder d’utiliser «servilement» les corrigés proposés car il s’agit encore une fois de
répondre à une question précise en partie 2 : dans notre sujet, la deuxième question ne concernait pas les
mérites et les défauts des Nations-Unies en général mais invitait les candidats à se prononcer sur un avenir
possible de cette institution. Il y avait beaucoup de répétitions entre les deux questions et quelques candidats ont
été jusqu'à utiliser exactement la même phrase d’introduction pour commencer leurs deux parties, ce qui ne peut
que suggérer le recyclage d’un texte appris par cœur.
En règle générale, les correcteurs ont été plutôt déçus de la qualité intellectuelle des réponses à la
deuxième question. La majorité des candidats ont tendance à limiter leur réponse au conflit entre les NationsUnies, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne concernant la guerre en Iraq. Les clichés anti-Américains foisonnent
(exemple : «I cannot believe that anyone- even a Texan – could wish to jeopardise that institution»). Très peu de
candidats évoquent l’échec des Nations-unies dans des pays comme la Somalie ou le Rwanda et les effets néfastes
de leur programme «Oil for food». Encore moins la nomination de M. Bolton comme ambassadeur aux NationsUnies et la signification de cette nomination par Georges Bush.
13
Fautes de syntaxe
Les fautes les plus choquantes concernent les formes verbales comme la confusion entre les participes
présent et passé pour la formation du passif, des temps composés, ou la forme progressive, comme l’omission des
désinences -s et –ed, ou encore la construction incorrecte des verbes défectifs (I would *to study the problems ;
the UN *will must struggle ; they *do not will to use ; it *does not have changed; Should it *was given more power ...).
La récurrence de telles aberrations a été très frappante comme la méconnaissance fréquente des verbes
irréguliers usuels.
Il faut également mentionner aussi la méconnaissance de l’emploi des articles en anglais (* UN, *US,
*EU, *UK, *the NATO, *environment) ainsi que du génitif, tant du point de vue de la morphologie que de l’emploi
(the *Nation’s Society pour the League of Nations ; the *Bush’s Administration) très souvent notée cette année. La
syntaxe d’usage des verbes courants est souvent malmenée : to face *with problems, to deal *the situation ; to
prevent * the world from hunger ….
Fautes de lexique
Certaines erreurs sont inadmissibles au niveau d’exigence requis pour ce concours, notamment les
confusions entre principle et principal, entre funded et founded, entre severely et severally, dont on peut penser
qu’elles résultent de la lecture superficielle de «topos» tout faits, ou encore les classiques confusions entre loss et
lost, entre wealth et health, ou encore lake et lack. Autres confusions inadmissibles : though et thought, of course
et off course, First, Second, Thirst!
La lecture hâtive du texte peut également engendrer des erreurs monstrueuses, comme
*uniliberalism, *unilaterism, ou une impossible référence historique comme *the five victorian countries of WW II .
Quelques barbarismes rencontrés : to *sostain a *tesis ; *enought ; *esperancy ; *changements ; *
investissments ; *to precise ; *emergencied ; *rivalities ; it *sluggishes the system ; *evenments ; *mondialisation ;
the *autor.
Sur le plan stylistique, l’omniprésence du verbe to create indispose le correcteur : dans de nombreuses
copies, il s’applique à la fondation des Nations-Unies elles-mêmes, à la doctrine unilatérale, aux résolutions de
l’ONU, à la politique des pays du Nord, à celle de l’OMC. Les candidats mettent ainsi en évidence leur
méconnaissance des verbes to found, to establish, to set up, to formulate, to devise, to vote, to instigate, to
launch…. Or il est avantageux pour les candidats de faire valoir la diversité du vocabulaire qu’ils maîtrisent.
Fautes de Ponctuation
Certains candidats ont tendance à employer une virgule avant (et parfois même après)‘that’
(influence de l’allemand ?), ce qui rend le sens de la phrase incompréhensible pour un lecteur anglophone. Il faut
noter également qu’il est incorrect d’utiliser «Then» en début de phrase.
Quelques perles pour conclure
Mrs Rice has established a new evil axe.
Jocks apart, the U.N. have to deal with a few problems.
“All the animals are equal. But some are more equal than the others,” wrote Orson Welles in
the Animal Farm (sic).
This is a topical issue which has been hackneyed over the past few years.
Moreover the UN is a motley crew of members.
The UN are too much stuffed.
The future will be *bloomy.
14
Première langue
ARABE
T r a d u c t i o n s (sous-épreuve n° 1)
Elaboration 2005 : CCIP
Correction : CCIP
VERSION
Aucune difficulté lexicale ne pouvait entraver la lecture du texte. Pourtant, plusieurs candidats n’ont pas
résisté à la tentation du «mot à mot», allant parfois vers de lourds contresens, quand il ne s’agissait pas de non-sens.
Comment peut-on imaginer que le ballon doive être «fixé au sol» (il s’agit en fait de coup de pied arrêté), ou que le
héros du match devait être «porté autour du cou» (pour dire «porté sur les épaules», «acclamé») ou encore que le
narrateur, parlant de ses co-équipiers, décide de se joindre (dernier paragraphe) à «leur équipe privée» (il s’agit de
toute évidence de leur «cercle intime ou privé») ?
En traduction, il ne suffit pas d’écrire correctement dans la langue d’arrivée. Il faut rendre le sens du texte.
Et il est impossible d’y parvenir avec succès sans une lecture attentive du texte.
THEME
Le texte proposé, malgré sa clarté, comportait quelques difficultés qui n’ont pas manqué d’embarrasser
bon nombre de candidats. Il est évident que toute traduction littérale de ce texte est vouée à l’échec. Une mauvaise
observation de la ponctuation ne peut qu’ajouter au risque d’erreur. Ainsi, le «vous» de politesse rendu par un pluriel
en arabe, donne l’impression qu’il est question de plusieurs personnes évanouies et non d’un seul homme. Certains
verbes à l’indicatif du présent sont perçus comme un impératif (Bien, vous ouvrez l’œil / Vous vous passez la langue sur
les lèvres). La conjonction «ou» (dans : Ou vous aurait-on agressé ?) est prise, dans certaines copies, à cause de la
précipitation, pour l’interrogatif «où», ce qui vide le texte de son sens. L’accord du duel aussi a occasionné quelques
fautes.
15
Première langue
ARABE
E x p r e s s i o n é c r i t e (sous-épreuve n° 2)
Elaboration 2005 : CCIP
Correction : CCIP
La nouvelle formule (texte en arabe) semble mieux convenir aux candidats. Le vocabulaire apporté par
le texte permet, en effet, d’échapper à des rédactions lexicalement trop pauvres ou imprécises. L’évaluation porte
donc plus facilement sur la correction de la syntaxe, de la justesse des articulations du texte, de la qualité et de la
clarté du propos dans sa progression.
D’autre part, l’interdiction du dictionnaire a manifestement joué en faveur des candidats, leur
épargnant d’employer un vocabulaire mal choisi, impropre ou approximatif. Cela devrait d’ailleurs inciter les futurs
candidats à multiplier leurs lectures en arabe, notamment dans la presse quotidienne et hebdomadaire (facilement
accessible aujourd’hui sur le net), mais aussi les romans et nouvelles modernes.
On peut regretter cependant la précipitation qui a marqué certaines réponses, plus ou moins
éloignées des questions posées. Par exemple : dans la question n° 2, il est demandé de donner son avis sur le rôle
«que pourrait jouer» la télévision aujourd’hui dans la société arabe. Or, certains candidats se sont contentés de
dresser un bilan de l’existant, au lieu d’explorer les possibilités actuellement ignorées.
Peu de candidats se sont arrêtés sur la signification des vocables clés. A titre d’exemple, que veut dire
«télévision arabe» et «télévision étrangère» ? Il y a des TV qui émettent en arabe à partir d’un pays non arabe,
comme il y a des TV appartenant à un pays arabe mais qui sont d’expression anglaise ou française. Pourtant, ces
distinctions peuvent modifier notablement la portée de la réponse.
16
Première langue
ESPAGNOL
Traductions (sous-épreuve n° 1)
Elaboration 2005 : ESSEC
Correction : ESSEC
314 candidats ont composé cette année contre 301 en 2004. La moyenne est passée de 9,94/20 en 2004 à
10,04/20. Notons qu’en ce qui concerne l’ESSEC, 171 candidats inscrits ont obtenu 11,09/20 de moyenne et 43
admissibles une moyenne de 13,44/20.
VERSION
Le texte rapportait le récit d’un dialogue conflictuel entre un chirurgien ne supportant pas la vue du sang et qui
projette de changer de métier pour devenir comptable, et son épouse qui ne l’entend pas de cette oreille. D’où un
dialogue vif, plein de rancœur et de renoncements qu’entraîne un tel changement de statut social. Ce texte très en
nuances qui offrait de nombreuses formes d’un style colloquial exprimant le désappointement, la désillusion, la
colère, le refus d’affronter le qu’en-dira-t-on et le ridicule social a été de l’avis des trois correcteurs une source de trop
nombreux faux-sens, contresens et non-sens quand certaines copies ne présentaient pas tout simplement un
surprenant «charabia».
Les remarques les plus significatives concernent :
— L’orthographe et la syntaxe françaises trop souvent malmenées et surtout l’acceptation et l’adaptation
littérale et maladroite du texte original qui ne veut plus rien dire.
— Les lacunes de vocabulaire et l’ignorance d’expressions pourtant très courantes. Par exemple le très
hispanique «Ni hablar» est traduit littéralement dans la majorité des copies («Pas parler» - «Ni parler» - «Pas
dire», etc…) alors qu’il signifie «Pas question».
On ignore des mots usuels comme «ira» (la colère), «cirurjano» (chirurgien), «platería» (bijouterie),
«escalera» (escalier), «subir» (monter) souvent traduit par subir, etc… mais également des expressions très
fréquentes comme «ocurrírsele a uno» traduit par arriver/survenir, mais aussi «trasladar» est souvent ignoré.
Une lecture plus attentive du texte aurait permis aux candidats de rspecter le temps du récit au passé, d’en
conserver l’unité et l’équilibre. De même, on aurait pu éviter de confondre les personnes et comprendre plus justement
qui parle et de qui l’on parle et à qui l’on parle.
Mais encore, soulignons parmi d’autres de nombreuses maladresses dans la manière de rendre : «No me haces
(et non «me hagas») pasar por la vergüenza» ou bien encore le verbe «pensar» dans ses deux occurrences ne doit pas
être traduit automatiquement par «penser». Dans l’enchaînement «no pienso hacer el ridiculo […] no voy a consentir
que LO hagas tú» la maladresse se transforme en contresens dans les traductions qui scindent la phrase en deux
indépendantes après l’incise «te enteras».
17
Dans quelques copies la traduction d’ Amparo» fait un étrange effet quand on le prend pour le présent de
l’indicatif du verbe «amparar». Et il faut rappeler comme tous les ans que le «Don» devant un prénom ne se traduit
pas, n’ayant pas d’équivalent en français.
THEME
Le texte mettait en jeu des comportements et un type de communication très quotidiens, ce qui confirme
l’inclusion du dialogue sur un ton familier, entre Sylvie et François (ce prénom n’a pas toujours été rendu de manière
hispanique). Le système des personnes était donc clairement établi dès le début du récit.
L’orthographe et l’accentuation espagnoles n’étant pas respectées, certaines copies enchaînent les
barbarismes. «Analyste» n’est qu’un exemple entre autres, et oublier l’accent sur la traduction de oui («sí») entraîne
de fâcheuses confusions. D’une manière générale, l’accentuation écrite est complètement anarchique.
Les solécismes les plus fréquents proviennent de l’incohérence dans l’emploi des personnes grammaticales
avec de fréquentes confusions. Ex : Dans un texte où le tutoiement régit la communication «Dînez sans moi» ne peut
être rendu que par la deuxième personne plurielle l’impératif de «cenar». Cette même phrase révélait la
méconnaissance de l’usage des pronoms précédés d’une préposition, en l’occurrence «sin mí» et non pas comme on l’a
trop souvent lu par «sin migo» ou «sin yo». Mais «c’est moi» doit être traduit par «soy yo».
Autre source générale de solécismes : l’incohérence dans les concordances des temps.
Quelques lacunes généralisées :
— La numération : confusion entre les cardinaux et les ordinaux, et même avec les fractions. («onzavo»
confondu avec «undécimo» alors que l’ordinal «once était plus conforme à l’usage quotidien».
— La traduction de la conversation téléphonique n’avait souvent rien d’hispanique, empruntée parfois à
l’italien ou tout simplement au français.
— Le mouvement de la conversation a été très mal rendu : la fonction phatique («vas-y», «dis-moi») a donné
lieu à des variations cocasses.
— La notion du temps : «le matin», «l’après-midi», est très confuse dans les copies. On oublie souvent la
construction : «Por la manana, por la tarde», ainsi que les verbes qui accompagnent les repas : «almorzar»,
«cenar».
— Enfin, on peut regretter en première langue les nombreux néologismes c’est-à-dire les barbarismes aggravés,
en particulier pour traduire «profiter», «téléphoner», «librairie», etc.
En conclusion, les correcteurs ont eu cette fois encore l’impression de se trouver devant des copies
d’étudiants qui n’étaient pas vraiment de première langue espagnole.
Toutefois, comme chaque année, ils ont apprécié d’excellentes copies, soignées et nuancées, qui
témoignaient d’une réelle maîtrise de la langue.
18
Première langue
ESPAGNOL
E x p r e s s i o n é c r i t e (sous-épreuve n° 2)
Elaboration 2005 : HEC
Correction : HEC
Le nombre de copies corrigées s’élève à 314. Il était de 308 l’an dernier. Les notes
s’échelonnent de 01 à 20.
L’épreuve d’expression écrite de cette année s’appuyait sur un article de Juan Goytisolo, paru
dans El País le 14 novembre 2004 et intitulé «La República como horizonte».
La 1ère question portait sur la compréhension du texte. Les candidats étaient amenés à
montrer la relation établie par l’auteur entre la société – et son évolution, notamment depuis la 2ème
République jusqu’à l’époque actuelle – et le régime politique.
Le sens du texte était relativement facile à saisir, les contraintes linguistiques étaient
moindres puisqu’il s’agissait d’un texte en espagnol, bref la majeure partie des candidats a su exprimer
avec ses propres mots, et avec une certaine habileté, le contenu de l’article. Seuls quelques-uns ont utilisé
le texte et cité quelques passages plus ou moins brefs, avec ou sans guillemets ! En revanche, aucun d’entre
eux ne s’est livré à une copie passive de l’article, ce que nous pouvions redouter. Saluons l’excellente
préparation des candidats à cet égard.
Cependant, les candidats les plus faibles ont eu du mal à expliquer précisément la pensée de
l’auteur, le vocabulaire et la syntaxe faisant cruellement défaut.
La 2ème question interrogeait les candidats sur le rôle de la Monarchie dans le processus de
démocratisation de l’Espagne depuis la mort de Franco. Elle leur permettait de faire preuve de
connaissances et de réflexion.
Les réponses ont été la plupart du temps unanimes pour signaler le rôle fondamental de la
Monarchie, en particulier celui du roi Juan Carlos I, dans ce processus. Presque tous les candidats, à l’instar
de Juan Goytisolo, ont évoqué la proclamation de la constitution en 1978, la résistance à la tentative de
coup d’Etat en 1981, l’entrée de l’Espagne dans la CEE – devenue depuis l’Union européenne – en 1986. Ils
ont ensuite insisté sur le rôle du peuple espagnol soulignant sa dignité pendant la difficile transition vécue
par le pays durant le passage de la dictature à la démocratie.
Certes, quelques erreurs n’ont pas manqué de se glisser dans certaines copies. Citons le titre de
Juan Carlos II (??), la Movida érigée en régime politique, et surtout la confusion plus fréquente entre
república et democracia, confusion certainement due à une mauvaise interprétation de l’article de Juan
Goytisolo lorsqu’il met en balance la monarchie de Juan Carlos et une république qui serait présidée par
Aznar («No cabe duda de que entre la monarquía de Juan Carlos y una república presidida por Aznar yo habría
elegido sin vacilar la primera.»).
Enfin, les correcteurs ont apprécié et récompensé les copies dans lesquelles la démonstration
faisait preuve de connaissances personnelles. Ainsi certains candidats ont-ils su montrer que la succession
posait le difficile problème de l’évolution du régime mis en place par Franco avant sa mort – «régimen atado
y bien atado», selon les propres paroles du Caudillo. Ils ont alors nuancé leur propos, rappelé le rôle joué
par Adolfo Suárez, président du Gouvernement, évoqué les accords de la Moncloa et le processus
autonomique qui ont permis la réussite de la Transition.
19
D’un point du vue linguistique – le plus important puisque la forme représente la partie
essentielle de cette épreuve de langue – un très grand nombre de fautes a été recensé :
—
Des confusions lexicales telles que : desvelar pour revelar ; preguntar pour pedir ; traer pour aportar ; el
apellido pour el nombre ; leal pour real, etc.
—
Des barbarismes lexicaux : parlamiento pour parlamento ; reinvidación pour reivindicación ; unitad
pour unidad ; trenta pour treinta ; ou encore el garo pour la estación ; la locomotiva pour la
locomotora ; la revolta pour la revuelta ou la rebelión, etc.
—
Des barbarismes de conjugaison : absence de diphtongaison : goberna pour gobierna ; defende pour
defiende ; juga pour juega ; ou diphtongaison abusive, notamment au passé simple : depiende pour
depende ; empiezó pour empezó ; juegó pour jugó ; méconnaissance du passé simple : mentió pour
mintió ; favorizó pour favoreció ; sorprendó pour sorprendió ; elijó pour eligió ; sigó pour siguió, etc. A
cela s’ajoutent les accents injustifiés sur les prétérits forts : hizó au lieu de hizo ; pusó au lieu de puso ;
pudó au lieu de pudo ; vinó au lieu de vino.
—
Des fautes d’accentuation, en particulier sur des mots présents dans le texte et que les candidats
avaient devant les yeux : régimen político ; monarquía ; república ; constitución ; país ou países ; mais
democracia et non democracía, etc.
—
Des erreurs sur le genre des mots : la valor au lieu de el valor ; la origen au lieu de el origen ; la
problema au lieu de el problema ; el imagen au lieu de la imagen.
—
Enfin, des solécismes qui portent sur les relatifs : emploi de que au lieu de el que ou el cual ; les
prépositions : confusion entre por et para ; ingresar a au lieu de ingresar en ; les locutions : absence de
la préposition de après después ou a través ; les pronoms personnels : le lo au lieu de se lo ; et toujours
la concordance des temps et l’emploi de ser et estar.
En conclusion et malgré cet inventaire quelque peu «obligé» des fautes recensées, qui
d’ailleurs est toujours alimenté par les copies les plus faibles, exprimons notre satisfaction et félicitons les
candidats dont la qualité de la réflexion est tout à fait méritante : bien préparés, ils se sont montrés
capables de comprendre le texte en profondeur, d’aller à l’essentiel et d’argumenter dans une langue
correcte, précise et claire.
20
Première langue
ITALIEN
Traductions (sous-épreuve n° 1)
Elaboration 2005 : HEC
Correction : HEC
Le nombre de candidats semble stable ; 67 copies ont été corrigées.
L’éventail des notes est très ouvert allant de 1,5 à 17,5 sur 20. Trois groupes se distinguent :
—
Le groupe faible de 11 copies notées de 1,5 à 6,5
— Le groupe moyen de 32 copies s’échelonnant de 6,5 à 12,5
—
Le groupe fort de 24 copies notées de 12,5 à 17,5
Le niveau d’ensemble est satisfaisant.
Quelques remarques s’imposent cependant !
1 - Pour la traduction de l’italien en français
On peut conseiller aux candidats de ne pas négliger la grammaire française : verbes réguliers et
irréguliers dont les formes de passé simple, de subjonctif présent et imparfait sont erronées ; confusion des formes
de gérondif (forme adverbiale du verbe) avec celles du participe présent (forme adjectivale du verbe), ce qui
revient à une erreur syntaxique ; choix des modes indicatif, subjonctif et concordance des temps.
Pour le lexique on ne peut que se méfier des faux amis (i.e. traghetto n’est pas le trajet mais le bac ;
golf en italien n’est pas golfe en français ; il traghetto….. era deserto di turisti = dénué de mais pas désert de).
Les remarques faites plus haut sur les conjugaisons des verbes français peuvent être reprises pour les
verbes italiens, sachant que la langue écrite italienne garde très vivante l’opposition imparfait/passé simple. Il
était ici utile de distinguer les voyelles morphologiques de sorrisi/sorrise par exemple.
En italien, les pronoms personnels, forts du fait même de leur emploi, doivent en français être rendus
par l’emphase qui convient, exemple : dans la première phrase «lei….io» se traduira par : elle, elle
[resta…..pendant que] moi, je [ m’attardais].
Le lexique ne comportait pas de mots techniques à part stiva dont le sens était donné en note. Un
bonus a été donné à la traduction correcte de screpolato, ruvida, à l’expression «gobelet de verre brûlant» qui
évitait le «verre de verre».
21
2 - Traduction du français en italien
Mêmes remarques sur la méconnaissance des conjugaisons dans les deux langues. Confusion, en
particulier, du gérondif et du participe présent (3ème ligne représentant = qui représentent). Ignorance lexicale
des conjonctions de coordination (donc) de subordination (d’autant que), des prépositions (dès), des adverbes
(d’ailleurs, néanmoins).
Dans l’ordre du lexique, les mots techniques ont été traduits en note. Ont fait l’objet d’un bonus les
traductions correctes de «orfèvrerie, bijouterie, cristallerie». (Il s’agit d’un concours et non d’un examen !).
En conclusion, l’étude du lexique ne se limite pas à quelques catégories variables du discours (noms,
adjectifs, verbes) ; il ne faut pas négliger les catégories invariables (adverbes, prépositions, conjonctions) qui
permettent de lier, de nuancer, d’enchaîner.
22
Première langue
ITALIEN
E x p r e s s i o n é c r i t e (sous-épreuve n° 2)
Elaboration 2005 : ESCP-EAP
Correction : ESCP-EAP
Le nombre de copies soumises à la correction était de 67 et elles ont été notées entre 5 et 18/20 ; 29
copies ont obtenu une note égale ou supérieure à la moyenne.
Cette année, pour la première fois, le texte de support n’était pas en français mais en italien, ce qui n’a
pas posé des problèmes de compréhension.
On remarque par contre trop de termes et de phrases copiés directement dans le texte, que la plupart des
candidats n’a pas su remplacer par des synonymes ou paraphraser. Ces répétitions témoignent d’un vocabulaire
extrêmement limité pour des étudiants d’Italien première langue.
D’autre part, se confirme une tendance que l’on avait déjà constatée et critiquée l’année passée, à savoir
une véritable inflation de parataxe. Les candidats semblent ignorer complètement les mots de liaison : les
conjonctions de base sont remplacées par la ponctuation (qui à son tour est réduite aux virgules et surtout aux
points), les pronoms relatifs sont absents. Les textes se réduisent ainsi à une suite de phrases principales, avec une
construction «sujet+verbe+complément», ce qui évite aux étudiants de se confronter à des structures plus pertinentes
et complexes comme celles entraînant l’emploi du subjonctif et du conditionnel, ainsi que de la phrase hypothétique.
S’agit-il de l’influence de plus en plus prononcée du style e-mail et/ou du fait que les candidats ne lisent
pas assez en italien ?
Cette maîtrise très limitée de la langue se traduirait-elle par ailleurs dans l’incapacité d’exprimer des
contenus ? Le fait est-il que la plupart des copies font malheureusement preuve de remplissage.
Parmi les fautes de grammaire et de syntaxe les plus fréquentes, on remarque :
-
faute de genre : arte, radici, ragioni, persone au masculin
articles indéfinis : un et un’
emploi des prépositions simples et contractées
emploi des pronoms sujets
emploi des adjectifs et pronoms démonstratifs : différence entre questo et quello
construction impersonnelle avec COD pluriel et verbes pronominaux
essere + adjectifs
confusion entre chi etche ; quelli et quali
23
Première langue
PORTUGAIS
T r a d u c t i o n s (sous-épreuve n° 1)
Elaboration 2005 : CCIP
Correction : CCIP
Sept candidats ont présenté cette année l’épreuve de traduction (version et thème). Les copies
ont, dans l’ensemble, reçu des notes honorables : 3 candidats nettement au-dessus de la moyenne (entre 14 et
17), deux de niveau moyen (10 et 10,5), et deux copies dont la performance laisse à désirer (05 et 08).
La version était tirée d’un article de l’écrivain réaliste Eça de Queirós. Cet auteur majeur de la
littérature portugaise a laissé, outre des romans et des contes, des chroniques journalistiques, des billets
d’humeur et des notes de voyages. Le texte proposé sur les «catastrophes et les lois de l’émotion», puisé dans les
Billets de Paris, était caractéristique de l’univers de cet écrivain : décor rapidement brossé, image d’une
bourgeoisie qui, sous des airs cosmopolites, demeure provinciale, portrait des personnages en touches légères
(dialogues, nuances lexicales et adverbiales…), ironie du narrateur. Ce texte du dix-neuvième siècle entrait par
ailleurs en résonance cruelle avec l’actualité.
Si le propos n’était guère compliqué (lecture de la rubrique faits divers d’un journal par une jeune
femme lors d’une soirée entre amis, impact de cette lecture, pointe finale humoristique), le style riche et fluide
exigeait une lecture attentive et une excellente connaissance de la grammaire (tant française que portugaise) afin
de rendre la teneur et la subtilité du texte.
Le jury a été sensible à ces difficultés mais il a sanctionné des méconnaissances d’ordre grammatical,
des lacunes, des flottements ou des maladresses dans le vocabulaire, des traductions maladroites et précipitées.
Certaines copies ont néanmoins offert un vrai bonheur de traduction, une élégance dans le rendu, un niveau
stylistique pertinent. Toutefois, nombre de solécismes, d’erreurs élémentaires de grammaire, de fautes
d’orthographe et d’impropriétés ont été révélées, ce qui est inadmissibles à un tel niveau de concours. Enfin, les
inexactitudes, les faux-sens, voire les contresens ont été induits par une lecture visiblement hâtive, une difficulté
certaine à saisir et à rendre une coloration stylistique.
Ces appréciations se sont retrouvées dans la partie Thème.
Le texte proposé était tiré d’un ouvrage d’histoire contemporaine évoquant l’évolution urbaine de la
ville de Rio de Janeiro. Il ne présentait guère de difficultés (lexique, agencement syntaxique, teneur). Le jury a
cependant remarqué que des candidats ont une préparation insuffisante et une pratique du portugais trop
oralisante. Incorrections et incohérences ont truffé la grammaire et le lexique (barbarismes, fautes
d’orthographe…). Par ailleurs, la langue portugaise (du Portugal et du Brésil) est une langue qui présente des
accents, ce que bien trop de candidats semblent ignorer ou négliger. On ne saurait trop insister sur cette réalité :
outre la faute, l’absence et le mauvais placement d’un accent peuvent changer le sens d’un mot et entraîner des
confusions.
En conclusion : les maladresses et les incohérences sont la marque d’une préparation et d’une
réflexion insuffisante sur les mécanismes de la traduction. Les futurs candidats doivent se persuader que les modes
de pensée et de formulation différent d’une langue à une autre et, qu’après une lecture attentive du texte dans sa
version originale, il est nécessaire de le repenser dans la langue d’arrivée pour pouvoir en donner une version juste
et correcte, respectant non seulement le sens mais aussi la coloration stylistique. Cela implique d’avoir l’esprit
critique constamment en éveil et demande, bien entendu, un entraînement soutenu, ce qui devrait être à la portée
des candidats se présentant à un tel concours.
24
Première langue
PORTUGAIS
E x p r e s s i o n é c r i t e (sous-épreuve n° 2)
Elaboration 2005 : CCIP
Correction : CCIP
Le texte proposé était extrait de la revue Ler, revue portugaise de culture. L’essayiste Abel Barros
Baptista présentait une analyse précise, complète et fine des blogs, phénomène intensément débattu dans la
presse et l’actualité : leur création, leur diffusion, leur impact sur le monde de l’édition et l’univers juridique, les
limites et les débordements du procédé… mais aussi la liberté et la pluralité d’expression que certains blogs
peuvent présenter devant la concentration croissante des médias, l’uniformisation et la divulgation de
l’information et des opinions.
Les deux questions posées permettaient de sonder les capacités de compréhension et d’analyse d’un
texte étranger ainsi que l’aptitude à dialoguer avec la pensée d’autrui et à présenter son propre sentiment dans
une langue étrangère. Les candidats doivent se persuader que le jury est attentif à la bonne tenue d’une langue, au
niveau stylistique (portugais parfois trop «parlé» ou familier), et qu’il sanctionne le flottement dans le placement
des accents. L’élément grammatical est, bien évidemment, en liaison avec la qualité et la maîtrise de l’expression.
Quatre copies notées entre 14 et 17 ont offert une bonne intelligence de l’article et de son
argumentaire, correction et clarté de l’expression, solidité de la pensée. Les notes les plus «moyennes» (entre 11,5
et 13) ont embrassé des différences de profondeur et de pertinence dans le traitement des questions, des
jugements parfois limités et des flottements linguistiques.
25
Première langue
RUSSE
Expression écrite (sous-épreuve n° 2)
Elaboration 2005 : ESSEC
Correction : ESSEC
René GUERRA
Vingt-neuf candidats ont composé cette année en russe première langue. Ils n’étaient que seize l’année
dernière. Grâce à la présence de plusieurs candidats russophones, la moyenne générale s’établit à 14,67, les notes
attribuées s’échelonnant de 10 à 19,50 sur 20.
Le niveau général peut être considéré comme très honorable ; en effet, quinze copies atteignent ou
dépassent 14 sur 20.
Le texte proposé cette année était un article paru dans la revue moscovite «Le messager de l’Europe» (n° 9,
2004) et intitulé «La croissance économique et le facteur humain». Cet article a, de toute évidence, inspiré les
candidats qui ont répondu de façon très satisfaisante et dans une langue correcte aux deux questions posées.
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