epreuves communes de langues vivantes - essec
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EPREUVES COMMUNES DE LANGUES VIVANTES TABLEAU DES MOYENNES Banque d'épreuves - Premières langues RAPPEL TRADUCTIONS EXPRESSION ECRITE CONCEPTION ESSEC HEC CORRECTION ESSEC HEC PREMIERES Epreuve n° 1 Epreuve n° 2 MOYENNE GENERALE LANGUES Traductions Expression écrite Rappel 2005 NOMBRE DE 2006 CANDIDATS ALLEMAND 8,96 10,19 10,34 9,70 957 ANGLAIS 8,92 9,78 9,71 9,43 5442 13,48 14,38 14,36 14,02 213 9,57 10,67 10,20 10,23 334 ITALIEN 10,93 11,07 10,27 11,02 62 LATIN 10,90 10,90 8,36 10,90 34 PORTUGAIS 14,20 14,57 12,97 14,42 7 RUSSE 15,59 14,23 14,75 14,77 22 ENSEMBLE 9,15 10,05 10,00 9,69 7071 ARABE LITTERAL ESPAGNOL (communiqué par la Direction des admissions et concours de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris) 106 EPREUVES COMMUNES DE LANGUES VIVANTES TABLEAU DES MOYENNES Banque d'épreuves - Deuxièmes langues RAPPEL TRADUCTIONS EXPRESSION ECRITE CONCEPTION ESCP-EAP EM LYON CORRECTION ESCP-EAP EM LYON DEUXIEMES Epreuve n° 1 Epreuve n° 2 MOYENNE GENERALE LANGUES Traductions Expression écrite ALLEMAND Rappel 2005 NOMBRE DE 2006 CANDIDATS 10,03 8,63 9,63 9,19 1819 9,54 9,49 9,41 9,51 1626 ARABE LITTERAL 12,56 12,20 11,60 12,35 57 CHINOIS 11,33 10,90 12,58 11,07 40 9,71 9,40 9,94 9,52 3151 GREC MODERNE 15,00 16,00 10,87 15,60 1 HEBREU 10,57 9,86 9,10 10,14 7 ITALIEN 10,01 10,29 12,45 10,18 221 JAPONAIS 11,50 9,00 13,24 10,00 2 8,76 8,76 8,45 8,76 58 NEERLANDAIS 10,00 12,00 15,20 11,20 4 POLONAIS 14,60 13,20 15,32 13,76 10 PORTUGAIS 14,20 14,57 12,07 14,42 4 8,06 11,64 11,84 10,20 54 TCHEQUE 13,00 13,00 16,60 13,00 1 TURC 11,16 13,70 10,90 12,68 5 VIETNAMIEN 16,17 16,17 13,45 16,17 3 ENSEMBLE 9,79 9,31 9,83 9,50 7063 ANGLAIS ESPAGNOL LATIN RUSSE (communiqué par la Direction des admissions et concours de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris) 107 Nous publions ci-après les quelques comptes rendus qui nous sont parvenus : Première langue : Version latine Allemand traductions Allemand expression écrite Anglais traductions Anglais expression écrite Arabe traductions Arabe expression écrite Espagnol traductions Espagnol expression écrite Italien traductions Russe traductions Russe expression écrite Deuxième langue : Version latine Allemand traductions Allemand expression écrite Anglais traductions Anglais expression écrite Arabe traductions Arabe expression écrite Espagnol traductions Espagnol expression écrite Italien expression écrite Portugais traductions Portugais expression écrite Russe traductions Russe expression écrite Pour les autres épreuves, il faudra se reporter au rapport des examinateurs de langues publié par la direction des admissions et concours de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris. 108 109 Première langue VERSION LATINE Elaboration 2006 : ESSEC Correction : ESSEC M. Jean-René TRICHON Sujet : La métamorphose d’Écho Ovide, Métamorphoses III vers 379-401 34 copies corrigées (26 en 2005). notes échelonnées entre 17,5 et 3 ; moyenne : 10,89 à la moyenne et au-dessus : 19 copies la moyenne est supérieure de deux points et demi à celle de l’an dernier (8,36) Une métamorphose donc : celle de la nymphe Écho en «écho», ce phénomène physique auquel elle est censée avoir donné son nom. Littéralement consumée par son amour pour Narcisse, elle en est réduite à n’être plus qu’une voix (sonus est qui vivit in illa v.23) – préfiguration dans le récit ovidien du sort de Narcisse, victime lui de son amour pour sa propre beauté. Dans la première partie du texte (vers 1 à 14) le traducteur ne pouvait pas se contenter de saisir grossièrement le sens des questions et des réponses échangées. Il devait être sensible au procédé littéraire de l’harmonie imitative mis en œuvre pour rendre dans les mots eux-mêmes l’infirmité de la nymphe qui ne pouvait utiliser sa voix que pour «renvoyer les derniers mots de ce qu’on lui disait». On s’est réfugié trop souvent dans un mot à mot insipide et impuissant à rendre le comique de cette «écholalie». Dans les deux derniers «échanges» l’humour du poète ne recule pas devant le quiproquo grivois : huc coeamus «réunissons-nous ici», coeamus «unissons-nous» (v.8-9) ; ante…quam sit tibi copia nostri «avant que tu ne disposes de moi», sit tibi copia nostri «dispose de moi» (le subjonctif devenant exhortatif dans l’indépendante et la répétition des pronoms tibi, nostri mimant, par un effet de chiasme, la symétrie de l’écho (v.13-14). L’indifférence aux temps des verbes est assez générale. L’alternance présent (imparfait)/parfait (plus que parfait) devait être préservée dans la traduction, parce qu’elle contribue à la vivacité du récit. Le français, faut-il le rappeler ? connaît aussi le présent de narration. Au contraire dans la deuxième partie du texte (vers 15 à 23) qui décrit l’état dans lequel la nymphe s’est fixée pour toujours, tous les verbes étant naturellement au présent, il ne fallait introduire aucune variation temporelle. Le pronom-adjectif nullus a parfois été mal construit : ainsi aux vers 8-9 le datif nulli ne pouvait qu’être rattaché à sono complément de responsura («… disposée à répondre plus volontiers à aucun son…»). De même au vers 22 nullo n’est pas un pronom mais un adjectif se rapportant à monte (nullo in monte). Certaines expressions requéraient une attention particulière. Ainsi dans alternae deceptus imagine vocis (v.7) chaque mot devait être traduit : «abusé par l’illusion d’une voix qui alternait avec la sienne». Le mot à mot «elle-même est favorable à ses propres paroles» pour verbis favet ipsa suis (v.10) n’a guère de sens ; le contexte permettait de traduire : «elle appuye en personne (de sa personne) ses paroles». Il faut apprendre à utiliser le Gaffiot. Quelques-uns n’ont pas su y trouver le sens temporel de ex illo «depuis lors» (v.16), le substantif repulsa «le refus» (v.17), la citation adducit cutem macies («la maigreur ride sa peau»), le sens figuré d’acies («le regard») (v.3) ou celui de copia construit avec un génitif objectif («pouvoir sur», «libre disposition de») (v.13-14). Cependant l’impression d’ensemble est plutôt satisfaisante, plus de la moitié des copies ayant obtenu une note supérieure à la moyenne – le nombre des candidats étant par ailleurs en augmentation sensible (+8). 110 Première langue ALLEMAND Traductions (sous-épreuve n° 1) Elaboration 2006 : ESSEC Correction : ESSEC L’épreuve d’allemand 1 langue comportait entre autres, comme d’habitude les tests révélateurs que sont la version et le thème. Les textes étant légèrement plus longs que pour les autres langues, les correcteurs n’ont pas manqué de prendre en considération le temps très limité pour la rédaction de ces deux traductions. Pour ces 276 candidats, la moyenne globale s’élève à 9,03/20 ; l’épreuve de version, moins bien réussie que celle du thème, tire cette moyenne vers le bas, le thème obtenant 9,28/20. Les notes globales s’échelonnent de 2,5 à 18/20. 8 copies ont pu être notées de 16 à 18/20, tandis qu’une dizaine de copies faibles n’obtiennent que 2,5 à 3,5 et les 4 ou 4,5 sont encore trop nombreux. ère THEME Il s’agissait de traduire un extrait d’une biographie du peintre Paul KLEE, parue dans « LE Monde » en juin 2005. Le sujet faisait appel à quelques notions historiques et artistiques et contenait un certain nombre d’expressions concernant des lieux et dates. La notation s’est répartie sur un large éventail de 2 à 9/10, avec une majorité de notes entre 4,5 et 5,5/10. Malgré une précipitation sensible, surtout au moment de la traduction de la dernière partie de l’épreuve (trop de candidats n’ont pas traduit la dernière phrase qui ne présentait aucune réelle difficulté et certains ont arrêté avant les trois dernières phrases), on peut constater de façon générale l’effort consenti pour présenter un texte cohérent, ainsi que de réelles connaissances quant à la syntaxe allemande qui n’excluent pas diverses astuces pour éviter les propositions qualificatives. Cependant, des erreurs surprenantes, qui ne devraient plus être permises après tant d’années d’étude de la langue allemande, émaillent un grand nombre de copies : écrire « in 1920 » ou « im 1920 » (pour « im Jahr 1920 » ou « 1920 » sans préposition), employer « am » au lieu de « im » avec « Oktober », ignorer la marque du datif après « bei », « mit », « von », « zu », ainsi que celle du datif pluriel en « (e)n », voilà qui n’est pas admissible ; il l’est encore moins de refuser à la ville de « Munich » son appelation d’origine « München » ; et on a tort de conserver à la ville de « Berne » son « e » français. Toujours dans le domaine grammatical, beaucoup d’erreurs de conjugaison : « ist « betrefft » pour « betroffen », « entscheidet » pour « entschieden », « einladete » pour « lud..ein », kommte » pour « kam », « untergezeichnet », « hat zurückgetreten », etc. N’apprend-on plus les verbes forts et l’emploi des auxiliaires ? 111 Autres erreurs : confusion de « in » et « nach » devant un nom de lieu géographique ; beaucoup de « er kehrt in Berlin zurück » (pour « nach »), de « bei » au lieu de « von » pour l’agent du passif, vraisemblablement sous l’influence de l’anglais. Trop de « er fragt ihm » pour « er bittet ihn ». L’adjectif épithète est rarement accordé et décliné, tout comme les expressions en apposition : « … an der Hochschule, dem berühmten Bauhaus », que l’on laisse au nominatif : « das », voire « der » Bauhaus. A signaler également le grand nombre d’inversions inopportunes après « denn » (car). Le vocabulaire manque souvent de précision : citons « erst » pour « zuerst », « mahlen » (moudre) pour « malen » (peindre) ; le violon (die Geige) devient Flöte » (flûte), « Klavier » (piano) « Trompete » ! Quantité de « sehbar » pour « sichtbar » (visible). Confusion sur le mot « œuvre » (= « das Werk », ici le tableau peint par un artiste) qui devient « Opfer » (sacrifice). Si certains termes ont pris une consonance internationale (« theorisieren » est acceptable), cela ne dispense pas de traduire « exposition » par « die Ausstellung » et « collection » par « die Sammlung ». Un point plus délicat concerne la traduction de l’expression historique « art dégénéré », telle qu’elle avait été formulée et proclamée par le régime nazi : « die entartete Kunst ». Félicitons les 9% des candidats connaissant la formule d’origine ; et citons quelques tournures fantaisistes rencontrées dans diverses copies : « komische Kunst » (art comique ou bizarre), « wahnsinning » (fou), « verzweifelt » (désespéré), « nicht menschlich » (inhumain), « Doofkunst » (art bébête), « blöde Malerei » (peinture stupide), et bien d’autres… Les erreurs affectant le genre des substantifs continuent d’abonder ; n’oublions pas qu’il en résulte des fautes de déclinaisons, d’accords des articles et des épithètes. Citons surtout : « der Kunst » pour « die Kunst » (l’art) et parfois, l’article correct ayant été employé, le pronom qui remplace ce nom féminin devient « er » (au lieu de « sie »). Genres erronés pour « Jahr » (année) : « die » au lieu de « das » ; « Name » (nom) : « die » au lieu de « der » ; confusions analogues pour « Arbeit » (travail), « Satz » (phrase), « Haus » (maison), « Geschichte » (histoire), etc. Il importe de mémoriser dès le collège les substantifs les plus usuels avec les articles définis appropriés et dont le genre, bien souvent, ne correspond pas à leurs équivalent français. L’influence de l’anglais est toujours perceptible : « him » pour « ihn » ; « a » pour « ein » ; « bekommen » pour « werden », etc. Enfin, on aimerait voir respectées quelques règles élémentaires, comme celle qui prescrit la virgule de séparation entre les propositions ou attribue une majuscule à tout substantif et a fortiori, à tout nom propre. 112 VERSION Texte de Heiner MULLER. L’auteur évoque ses origines : d’abord sa grand-mère maternelle, issue d’une riche paysannerie, marquée cependant par des suicides et des incendies provoqués pour « toucher l’assurance », qui fut déshéritée pour avoir choisi son mari au bas de l’échelle sociale ; puis, ses parents, qui avec toute leur famille, connurent l’extrême misère et la famine durant la 1 guerre mondiale. Le père, grâce à ces capacités intellectuelles et sa réussite scolaire, put devenir secrétaire de mairie. Leur situation, toutefois, demeura longtemps précaire. ère Le résultat de cette épreuve est dans l’ensemble plutôt décevant. Les contresens et faux-sens abondent. Les insuffisances de la compréhension provoquent maintes formulations incohérentes, voire inintelligibles, aggravant les défauts d’une expression française fréquemment incorrecte, imprécise ou incongrue. La principale raison de ces déficiences est la méconnaissance du vocabulaire, y compris des termes de bases de la langue courante. Certes, il y avait des difficultés, comme il se doit pour un concours de ce niveau. Ainsi, le mot « Brandstifter » (incendiaire(s)), parfaitement identifiable par les familiers de l’œuvre célèbre de M.FRISCH « Herr Biedermann und die Brandstifter » (M. Bonhomme et les incendiaires) mais aussi par ceux qui possèdent quelques notions de l’Histoire contemporaine, constitue-t-il une énigme pour la plupart. Les solutions imaginées sont variées et souvent pittoresques : du « loup blanc » aux « chauffeurs de bottes », en passant par les « donateurs », les « aristocrates » et les représentants d’une célèbre « marque » ». La perle pourrait bien être « les fondateurs du Parlement » mais beaucoup traitent simplement ce terme comme un nom propre : « célèbres comme Brandstifter », ou plus familièrement « comme Brand ». Ce même procédé s’appliquera d’ailleurs aussi à d’autres mots, beaucoup plus usuels, tels que « Bauer » (paysan) ; plusieurs copies citent la famille « Bauer », ou « Monsieur Bauer ». Plus loin, le futur père va travailler « à Rathaus » (mairie), ou à la commune de «Gemeinde » (commune), quand il ne vit pas confortablement « à Erbsen » (les petits pois), éventuellement « au frais d’une veuve (« möbliert » = en meublé) ». Il est bien certain qu’une traduction ne se juge pas sur un seul mot. Mais c’est l’accumulation d’erreurs et de lacunes (mots laissés en blanc ou allègrement « sautés ») qui est inévitablement sanctionnée. - Voici un relevé de diverses fautes, parmi les plus caractéristiques : confusion entre « assurance » et « sécurité », à propos de « Versicherung » confusion entre deux acceptions du mot « grund » en compositions nominales, à savoir « fondement » et « motif » dans les termes « aus Versicherungsgründen » et « Grunderfahrung ». contresens grammatical concernant l’expression « fiel…auf », du verbe « auffallen » (surprendre) ; d’où des interprétations aberrantes de ce style : « il tomba…sur l’intelligence » ?! confusion entre les verbes « hören » entendre et « gehören » (appartenir) ; à noter à ce propos que « gehören », associé à une préposition, telle que « in », se traduira plus 113 - - convenablement par « avoir sa place à, dans… » comme d’aucuns l’on fait, avec pertinence. Imprécisions ou erreurs flagrantes dans la traduction de « irgendwann », « irgendeine », mais aussi de « davon » et de « deshalb » Ignorances lexicales diverses : « Näherin » (couturière), « Stube » (chambre), qui apparaît dans « Stubendecke », dont le premier élément se transforme parfois en « tube », tandis que le second « Decke » (plafond) est compris dans son sens de «couverture » ou confondu avec « Deckel » (couvercle) ; il se retrouve dans « Schreibstube » (bureau administratif), maladroitement traduit par « salle d’écriture » ou, en tenant compte de « behördlich » (officiel), par « service administratif où il faut écrire » ; il y a aussi pour ce passage « (une) chaire d’écriture instituée », « une salle copiste de l’administration » ou mieux, « une caste d’intellectuels ». Ces interprétations se comprennent davantage lorsqu’on lit que l’apprenti « Lehrling» est devenu un «enseignant», un « professeur » ou un «écrivain célèbre». Carences grammaticales : dans « Empfehlung der Lehrer » (= la recommandation des maîtres), le génitif pluriel «der» a échappé à la majorité des candidats. Manque de perspicacité analogue en ce qui concerne la dernière phrase : « sie hatten …» = ils (n’) avaient …, rendu par le féminin singulier : « elle (n’) avait … » ; il en résulte un contresens, dû à une lecture précipitée, ou à une indifférence anarchique à l’égard de la conjugaison ( ?) Français L’expression en langue française, particulièrement malmenée cette année, mériterait un rapport spécial, avec une rubrique fournie sur le chapitre de la conjugaison. Le passé simple, comme cela a déjà été signalé les année précédentes, est la première victime : « il vécu, il habitat, il viva, il atteigna » etc. sont devenus des formes courantes . Mais, dans de trop nombreuses copies, outre les absurdités, c’est surtout le style qui frappe, tantôt vulgaire, tantôt amphigourique, comme le montrent les quelques exemples suivants : « elle a été embêtée » (déshéritée), « il la mise enceinte » (soignée), «tout autre chose relevant de l’encrier», « ils ont fondé l’espoir ensembles à partir des fondamentaux de la sécurité ». Certaines déclarations dérivent vers le fantastique : « Ma mère a déjà été enceinte une première fois de moi » CONCLUSION Les candidats ont manifesté dans le thème une compétence linguistique honorable. Mais les fautes qu’ils font dénotent leurs insuffisances en matière d’analyse grammaticale, particulièrement en ce qui concerne les cas de déclinaison, les prépositions, les formes et temps de conjugaison. Ce sont ces mêmes fautes, s’ajoutant aux carences lexicales, qui provoquent les principales erreurs de compréhension de la version. C’est sur ce point déterminant que devrait porter leur effort et celui de leurs successeurs, afin de mieux pratiquer cette langue, l’allemand, que parle la majorité des Européens. 114 Première langue ALLEMAND Expression écrite (sous-épreuve n° 2) Elaboration 2006 : HEC Correction : HEC « Deutschland und die Ostkonkurrenz » LE FOND Première question : Après deux ou trois phrases d’introduction sur l’idée fausse de délocalisations massives vers l’Europe de l’Est et une fois indiqué que les investissements en Allemagne même restent d’actualité, il s’agissait d’évoquer et de commenter les arguments issus du texte en faveur du « Standort Deutschland » (le site de production allemand), à savoir : - la « taille » de l’industrie allemande et les gains de productivité liés à la taille des productions ; les réseaux denses de fournisseurs et les distances plus courtes ; la langue allemande ; le « savoir » industriel accumulé en Allemagne ; la qualité des infrastructures et, d’une manière plus général, le stock de capital disponible en Allemagne ; les conditions générales d’investissement, à savoir la réglementation et les lois. Les candidats avisés ont ensuite mentionné le fait que tout indique que la « bataille » en faveur du « Standort » n’est pas pour autant gagnée. Pour rester en tête des classements, il convient par ailleurs de : - maîtriser le coût du travail en Allemagne ; de favoriser la spécialisation dans des productions « à forte valeur ajoutée ». Deuxième question : Cette question devait permettre aux candidats de commenter plus librement la problématique évoquée dans le texte, à savoir les délocalisations vers les pays de l’Est. Par le terme « Europe », il fallait comprendre « Union Européenne », sans nécessairement la mentionner, ou « les pays européens ». Et par le terme « les défis » (die Herausforderungen), il convenait d’entendre les avantages concurrentiels des pays de l’Est auxquels les pays de l’Ouest 115 doivent trouver des réponses (loyales). Les candidats pouvaient donc évoquer et discuter (ici dans le désordre ce que les candidats ont écrit) : - - le protectionnisme (déloyal par rapport aux « partenaires ») ; le contrôle de l’industrie (impossible dans un marché libre), éventuellement par une politique de subventions de firmes qui ne délocalisent pas (impossible dans le marché commun) ou par l’introduction d’un « impôt assis sur les délocalisations » ; l’investissement dans les infrastructures ; l’investissement dans la recherche et la formation (die Wissensgesellschaft, die Lissabon-Strategie) ; le fait de favoriser les productions à forte valeur ajoutée ; la politique sociale commune (gegen Sozialdumping) ; la politique fiscale commune (gegen Steuerdumping) ; pousser en avant les réformes et la flexibilité ; augmentation du budget européen ou la restructuration du budget en faveur de l’industrie (moins de moyens pour l’agriculture) ; favoriser la mobilité des travailleurs ; le renforcement de l’aide aux pays de l’Est pour les mettre plus rapidement à « notre » niveau ; accepter la concurrence afin de mieux nous préparer à la mondialisation (Chine, Inde). De nombreux candidats ont pu évoquer au moins deux ou trois arguments de ce type. Remarques des correcteurs : De nombreuses réponses étaient insuffisamment structurées (mélange incohérent d’arguments), les termes « Europa », « Herausforderung », « Wettbewerbsvor- oder nachteil » mal compris. La lisibilité de ces textes en a souffert. Souvent, on constate un « recopiage » de phrases entières ou un « collage », parfois incohérents, de morceaux du texte initial, ce qui provoque une forte réduction de points de notation. Certains candidats ne savent pas distinguer entre des arguments clés et ceux de moindre valeur. Ces défauts s’expliquent par des « capacités de lecture » réduites. LA FORME Au niveau des connaissances grammaticales et lexicales, il a été constaté que de nombreux candidats : - - abusent de formules toutes faites (parfois employées à contresens), telles « wie dem auch sei », « in der Tat », « meiner Meinung nach » ; la France a certes une forte tradition rhétorique, mais ces formules vides de sens font perdre du temps pour la formulation d’arguments clés. ne connaissent pas les éléments de base de la langue allemande. Quelques exemples : les verbes de modalité avec « zu » , le comparatif formé avec « mehr » ; « im » Deutschland oder « im » Europa ; confusion entre le prétérit de l’indicatif et le « Konjunktiv II » ; propositions subordonnées (place du verbe) ; ordre des 116 compléments ; « als » au sens de l’anglais « as » (« da » en allemand) ; « muss nicht » au sens de l’anglais « must not » (« darf nicht » en allemand) ; dans 20% des copies le verbe « genießen » est employé faussement – il convient d’employer « sich etw. erfreuen », « von etw. profitieren », « Nutzen ziehen aus » ; « befürchten » est également mal employé, etc. Voici un „best of“ de fautes : « Die deutschen Brandten sind guten Werte » (gemeint sind « Marken ») « Die Geistesaubildung haben weniger Anhänger » « Die Näherung » (gemeint : Nähe) « Die Spezialität » (Spezialisierung) « steigert », anstelle von « steigt » « Der Ost wäre mehr langsam als der West » « Fahrleute », anstelle von « Fachleute » « Vorstritte machen » « wettbewerbiger » oder « wettbewerb », anstelle von « wettbewerbsfähig » = « D. ist immer noch wettbewerb » « Nivo » « der Ökonomiker » « der Verlocker », gemeint « die Anziehungskraft » « rentabeller » « die Statten » (Staaten) « Figuren », besser : Zahlen, Ergebnisse « der Konsumer » « der Wissenschaftwirtschaftler » « die osten Länder » « der Goldam-Sachs-Ökonom » « Hongarn » (Ungarn) « Taxen sollen zahämer sein » .... Et, pour finir, cette « trouvaille » historique : « Nach dem zweiten Weltkrieg, wünschen, europäischen Politiker, am meisten Georges Clemenceau, eine einigte und stärke Europa zu bilden ». 117 Première langue ANGLAIS Traductions (sous-épreuve n° 1) Elaboration 2006 : ESSEC Correction : ESSEC Remarques d’ordre général Cette année, bien que les textes proposés n’aient pas présenté de sérieuses difficultés, les candidats dans leur grande majorité ont mieux réussi la traduction vers l’anglais que la traduction vers le français. Cela est révélateur des lacunes des candidats qui ont du mal non seulement à comprendre un texte en anglais, mais surtout à en rendre le sens et l’esprit dans un français correct. La méconnaissance qu’ont certains candidats de leur propre langue et de son orthographe est en effet une tendance inquiétante que nous constatons et dénonçons depuis quelques années déjà. Les lacunes en anglais ont porté, comme souvent, sur les temps du passé (très nombreux dans le texte français), la forme de l’interrogation indirecte, la traduction de « en », l’expression du but avec l’infinitif, les prépositions et les verbes à particule ou phrasal verbs dont l’emploi est souvent très fantaisiste. Il est à noter que plusieurs candidats ignorent toujours la différence entre les possessifs his, her et its. En français, le niveau de langue n’a pas souvent été respecté, ce qui a donné lieu à des traductions parfois argotiques qui cadraient mal avec l’anglais soutenu de Kazuo Ishiguro ! Les candidats, comme l’avaient déjà souligné les correcteurs l’année dernière, manquent de recul par rapport au texte ; ils ne parviennent pas à saisir le contexte général du récit et accumulent ainsi les contresens, voire les non-sens, s’ils partent sur une interprétation erronée du texte. I – TRADUCTION DE FRANÇAIS EN ANGLAIS La Classe de neige est un roman de l’écrivain français Emmanuel Carrère paru en 1995. Nicolas va rejoindre ses camarades en classe de neige. Un incident sans gravité - son père repart en voiture en emportant les affaires de son fils - va plonger l’enfant timide dans l’angoisse et révéler un secret terrifiant. (…) Le passage proposé se situe vers le début du livre au moment où Nicolas se rend compte que son père est reparti avec son sac. 118 Ce texte avait été choisi pour son style clair et concis ainsi que pour l’alternance entre les dialogues et les phrases courtes qui permettaient de juger les candidats sur leurs connaissances grammaticales – essentiellement sur les temps et quelques « classiques » comme l’expression du but ou l’utilisation du gérondif et de quelques verbes courants. Le lexique était assez simple, à part quelques verbes moins connus comme : rattraper, bafouiller, se radoucir ou hausser les épaules. ¾ L’expression du but en anglais reste problématique et certains candidats s’entêtent à vouloir traduire « pour le monter … » par for taking it up to.. [ou for to take it up to…] au lieu de penser à l’infinitif to take it up to… [ou in order to/so as to take it up to…]. (…) ¾ Les verbes à particule, ou phrasal verbs, dont l’emploi est très courant en anglais, ont permis à l’imagination des candidats de se débrider. (…) En règle générale, les candidats peinent à traduire les verbes indiquant un mouvement : entrer, sortir, monter, descendre, etc. ¾ Il est à noter que des mots courants font encore l’objet de confusion dans l’esprit des candidats. - look/see/watch - remember ou recall/remind - here/there - bring/take II – TRADUCTION D’ANGLAIS EN FRANÇAIS The Remains of The Day, troisième roman de l’écrivain britannique Kazuo Ishiguro, né à Nagasaki en 1954, a obtenu le Booker Prize en 1989. A travers le personnage de Stevens, vieux majordome anglais respectueux de la hiérarchie et attaché à l’époque où il travaillait pour Lord Darlington, Ishiguro fait le portrait d’une classe en déclin dans un style éblouissant. (…) Le passage proposé est extrait des premières lignes du roman, au moment où l’employeur actuel de Stevens, Mr Farraday, un millionnaire américain, lui propose de prendre des vacances pour la première fois de sa vie. L’une des difficultés de la traduction était de comprendre les rapports qui existaient entre les deux hommes – Stevens et Mr Farraday. (…) La mauvaise orthographe de nombreux candidats est un sujet d’inquiétude pour les correcteurs. Ce texte avait été choisi pour ses qualités littéraires, la variété des temps employés par l’écrivain, la subtilité de la structure de ses phrases et la présence d’un style direct (qui relève plus du monologue que du dialogue car Stevens ne répond pas directement à son employeur) ainsi que l’emploi de certaines expressions idiomatiques. Il a permis à certains candidats de briller car ils ont su rendre l’esprit du texte avec un vocabulaire riche et imagé. Les candidats qui ont le moins bien réussi cette épreuve n’ont pas compris la situation décrite par le romancier. Leur faiblesse en grammaire ne leur a pas donné la possibilité de saisir la structure des phrases et leur manque de vocabulaire les a menés très loin du sens d’origine. (…) 119 Quelques exemples de faux-sens/contre sens : to reply : refuser, : consideration : considération : quite probably : assez probablement : definite : défini, définitif, convaincant : went on : partit Pour terminer deux exemples des difficultés à rendre les Expressions idiomatiques, Coming out of the blue: Il ne s’agit ici ni d’une allusion à la météorologie, qui a inspiré bon nombre de candidats (« En sortant sous ce beau ciel bleu, (…) pas plus que d’une allusion à la tristesse (blue pris pour blues) (« Cela m’avait tiré de la morosité, (…) vêtement (« En enlevant mon bleu de travail »). Il fallait comprendre que la proposition était imprévue – comme dans l’expression française : « tomber du ciel. » I’ll foot the bill for the gas: Cette expression est assez courante en anglais. Elle signifie : « régler la facture » et non : « Je passerai la loi pour l’essence, je déduirai l’essence de la facture, je vais couper la note de gaz, je remplirai la facture de gaz, je vais aller à pied payer la facture de gaz ! (…) Pour conclure, il est demandé aux candidats de traduire. Les difficultés sont nombreuses et supposent – à ce niveau de traduction – un vrai entraînement de traducteur/interprète. Etant donné que les candidats continuent à démontrer leurs faiblesses depuis des années dans ce genre d’exercice, l’on peut se poser la question de savoir s’il y adéquation entre ce qui est demandé et le temps dévolu à la préparation pour cette épreuve spécifique. 120 121 122 123 124 125 126 127 128 Première langue ESPAGNOL Traductions (sous-épreuve n° 1) Elaboration 2006 : ESSEC Correction : ESSEC 341 candidats ont composé cette année contre 314 en 2005 VERSION Le texte tiré d’un roman espagnol très récent (2005) était un dialogue entre deux femmes (deux sœurs, en réalité). Ce dialogue a déjà commencé au moment où le texte débute et on se rend compte tout de suite que la situation entre les deux femmes est assez tendue et qu’elles ne partagent pas les mêmes idées. Ce texte est écrit dans une langue très « coloquiale » mais dont la plupart des expressions devaient être connue des candidats. La seule phrase qui pouvait les désarçonner avait été traduite. Comme d’habitude les correcteurs ont eu le plaisir de lire de bonnes copies qui réussissaient à rendre le ton du texte, mais, aussi, le lot habituel de copies où les non-sens, les absurdités, les contresens sont multiples. Une première constatation, comme nous le faisons chaque année, c’est qu’une grande partie des candidats ne prennent pas le temps et la précaution de lire au moins une ou deux fois le texte dans son entier et entreprennent immédiatement la traduction, mot à mot, phrase par phrase, ce qui mène à des catastrophes. En effet, une lecture attentive du texte aurait permis de se rendre compte qu’il s’agissait de deux femmes, puisque l’une parlait de son mari et l’autre disait ne pas connaître la situation de femme mariée. Une simple lecture aurait donc suffit à éviter un contresens qui fausse tout le texte, quand « me dijo » est traduit par : « il me dit ». Autre remarque générale maintes fois répétée : il s’agit de traduire le texte et non de le récrire. Tout le dialogue était ponctué volontairement par « le dije », « me dijo ». Certains candidats ont cherché une traduction différente pour chacune de ces incises « rétorquai-je, m’exclamai-je, suggérai-je… ». Or vous n’avez pas à corriger l’écriture de l’auteur et ces répétitions avaient leur raison d’être et structuraient le texte. Enfin dernière remarque générale avant d’aborder certains points du texte, remarque que nous refaisons chaque année : la qualité du français laisse toujours à désirer, fautes d’orthographe, de conjugaison, de constructions ? Là aussi, une relecture de la traduction permettrait peut-être de corriger un certain nombre de fautes. On remarque de plus en plus d’hispanismes, les candidats ne faisant pas la différence entre la construction française et la 129 construction espagnole ? Par exemple « la vie devient de faible valeur » « quels problèmes m’imagines-tu que j’ai ». Principaux passages qui n’ont pas été compris : Tendrás tus problemas : le futur hypothétique n’est souvent pas perçu. Il devait être rendu par : »Tu dois avoir tes propres problèmes, tu as sans doute tes propres problèmes… » Yo qué sé : « Qu’est ce que tu veux que j’en sache », expression très courante de la langue parlée qui a été souvent mal comprise. No me líes : expression aussi mal comprise. Il faut cependant reconnaître que certains candidats, sans la connaître, ont eu l’intuition de son sens et ont proposé des traductions acceptables. En tout les cas, « líes » étant un subjonctif, ne peut être compris comme « tu ne me racontes rien, tu ne me mens pas… » Mosqear : « se mettre en rogne » a souvent donné lieu à des faux-sens ou à des contresens. A lo mejor : »peut-être fait partie de ces mots, quizá, tal vez, acaso dont dès la 4 , on apprend la construction et le sens. Or cette expression est souvent inconnue. Ofensiva : »offensante, blessante… » est souvent devenue « offensive » Sin mucha sustancia : « un homme quelconque, banal, peu intéressant » a, en général, été traduit tel quel « sans beaucoup de substance » ce qui ne veut rien dire. Muermo : « ennuyeux » a rarement été compris, mais nous avons très peu pénalisé les mauvaises traductions et au contraire bonifié celles qui connaissaient le sens du mot ou proposaient une traduction s’en approchant. La alegría de la hurta : là aussi, nous avons surtout bonifié les traductions intéressantes : « Un type gai comme un pinson, il est la joie incarnée… ». Par contre, certaines traductions étaient inacceptables et montraient une absence totale de réflexion, et entraînaient de plus une absurdité totale pour toute la fin de la version. Sans vouloir faire de bêtisier, on peut quand même s’étonner que des candidats de première langue puissent écrire : « Il est la joie de la cavale » « s’il t’arrive de coucher avec un fauché, au final la vie te revient cher (sic) » « Coucher avec un homme mou rend la vie très dure ! » « S’il t’arrive de découcher une nuit et une nuit et une nuit avec un jaloux… » « S’il t’arrive de te faire accoster une nuit ou une autre avec quelqu’un mou, eh bien, il est en danger » « S’il te voit partir avec un autre prisonnier, eh bien tu ne vas pas te coûter cher » « Si on te prend à coucher nuit après nuit avec un voyou, la vie devient très coûteuse » « Peut-être est-il un type très typé . S’il t’arrivait un jour d’être accostée par un homme typé, et bien tu paraîtras moins chère ». Si nous avons tenu à citer quelques-uns de ces non-sens parmi tant d’autre, c’est que non seulement le mot « muermo » n’était pas connu, ce qui pouvait se justifier, mais le mot « acostarse » non plus et c’est beaucoup plus grave, et l’expression « la vida se te hace muy cuesta arriba » non plus, ce qui a provoqué la traduction par : « cher, chère, chair… » sans doute venant du verbe « costar » et « arriba » était traduit par « dans l’au-delà, là-haut… » On attendait simplement : « j’imagine que si tu dois te retrouver nuit après nuit dans le lit d’un mec (type) ennuyeux, alors la vie ne doit pas être palpitante, la vie ne doit pas être une sinécure, la vie ne doit pas être drôle tous les jours… » Il y a donc eu beaucoup d’énormités sur la fin du texte – nous n’en avons donné que quelques exemples. Desde luego : « Bien entendu ». Curieusement cette expression très courante a donné lieu à de nombreux contresens. ème 130 No es para que te metan en la cárcel : « Il n’y a pas là de quoi mettre les gens en prison ». De nombreuses fautes aussi : « Ce n’est pour te jeter la pierre, ce n’est pas pour te mettre en boite, ce n’est pas pour te mettre martel en tête ». Por algo será : « ça ne doit pas être pour rien, il doit bien y avoir une raison… », a donné lieu a de nombreux contresens, alors que l’expression fait partie de la langue familière la plus courante. Ce contresens est doublé par « dijo », traduit par « dis-je ». Certaines variations assez proches ont été acceptées. Comme nous l’avons dit, nous avons sanctionné, bien sûr, les gros contresens et les non-sens, mais dès que les candidats ont tenté de trouver une traduction logique, sensée par rapport au texte, nous avons largement bonifié cet effort, ce qui explique qu’à côté de notes déplorables, nous trouvons un nombre appréciable de copies notées entre 15 et 19/20. Thème Le texte ne présentait pas de grosses difficultés de vocabulaire ni de syntaxe et certains candidats s’en sont bien tirés. Là aussi année après année , nous répétons la même chose. Un accent écrit ne sert pas à « décorer le mot », il a un rôle précis. Or les accents sont mis sur n’importe quelle syllabe, quelquefois, on en écrit deux par mot, d’autre fois, pas du tout, les accents gramaticaux, en particulier sont complètement ignorés. Beaucoup de fautes de conjugaison, de concordance des temps aussi . Beaucoup de fautes aussi sur des mots d’un usage très courant : fundo pour fondo, corridor pour corredor (il était préférable d’employer « pasillo »), occurir pour ocurrir. J’ai un service à vous demander : « tengo que perirle un favor » faute sur pedir, sur le pronom le, souvent omis et sur tener que. C’est pas pour moi : « No es para mí » et non « no es para yo » ou « no es por mí ». (Revoir les pronoms personnels et les prépositions). On peut se comprendre : « Podemos comprendernos » et non podemos comprenderse. Votre garçon : « su chico », alors qu’on trouve de très nombreux « vuestro chico » juste après l’emploi de usted dans la phrase précédente, confusion qui va se répéter dans l’ensemble du texte. Vous en avez vu de toutes sortes : « Usted las pasó moradas, usted las pasó negras, pasó la de Dios es Cristo, pasó las de Caín. Nous n’en avons bien sûr pas voulu aux candidats de ne pas connaître cette expression, nous n’avons jamais sanctionné les traductions correctement écrites en espagnol, même très proches de l’expression française et bonifié celles qui connaissaient cette expression. Vous savez tout : « Lo sabe todo ». Lo est obligatoire quand todo est complètement direct. Je m’y suis faite : « Me acostumbré a ello », très rarement bien traduit. Comme si l’avenir… : « Como si el futuro fuera… » « Como si » doit obligatoirement être suivi d’un subjonctif imparfait (Certains candidats y pensent pour le premier verbe mais pas pour le deuxième : tuviera, d’autres l’oublient pour les deux). La nuance entre futuro et porvenir n’est pas perçue. 131 J’ignore d’où ça lui vient : « No sé de dónde ». (Oubli de la préposition et de l’accent). Où on va : « a dónde vamos a parar » Là aussi, oubli de la préposition et de l’accent. Je vous aime : « La quiero (a usted). Si vous mettez « a usted », qui n’est pas obligatoire, cela ne vous dispense pas du pronom personnel, complément direct. Une faute surprenante a été ici l’emploi très fréquent de « me gusta usted », tout à fait impropre et il y avait de plus, souvent une faute de construction « me gusta a usted » Faites un geste, prenez pitié : des fautes fautes sur un des impératifs, parfois sur les deux, les candidats employant la deuxième personne du singulier : haz, ten. L’impression qui se dégage de ce concours, c’est que les candidats semblent peu préparés à travailler sur des textes suivis, ce qui est très différent des thèmes grammaticaux ou de phrases de traduction. Ils savent mal rendre, tant en version qu’en thème, le ton du texte, le mouvement, la logique interne. C’est dans ce sens-là que, nous semble-t-il, ils devraient travailler. Et puis, comme d’habitude, à côté d’excellentes copies qui, manifestement, dominent bien l’espagnol, de nombreux candidats semblent choisir l’espagnol par rejet de leur véritable première langue – l’idée que l’espagnol est une langue facile paraît encore dicter leur choix. C’est ce qui explique ce grand écart des notes. 132 Première langue ESPAGNOL Expression écrite (sous-épreuve n° 2) Elaboration 2006 : HEC Correction : HEC Le nombre de candidats de LV1 a sensiblement augmenté cette année : 334 ont composé alors qu’ils étaient 314 l’an dernier. La moyenne des copies corrigées s’établit à 10,67 et les notes s’échelonnent de 02 à 20 sur 20. Le texte proposé pour cette épreuve, publié par le journal espagnol El País, était un article de l’écrivain mexicain Jorge Volpi intitulé Las trompetas de Jericó. Il traite d’un thème qui concerne le monde globalisé actuel, celui de la frontière. Basant sa réflexion sur l’épisode de l’Histoire de Rome de Tite Live, qui relate comment Remus fut tué par son frère Romulus pour avoir voulu franchir la première frontière de Rome, l’auteur tente de montrer combien la délimitation d’un espace géographique est le fruit de l’imagination et de la volonté humaine d’affirmer sa propre puissance. En l’espèce, il s’agissait des gigantesques murs dressés entre le Nord et le Sud, au sud des Etats Unis et de l’Espagne, c’est-à-dire entre le monde développé et le monde sous-développé, à ce point de contact entre les illusions des uns, qui rêvent d’accéder à une vie meilleure, et les contradictions des autres, fervents défenseurs des droits de l’homme qu’ils ne respectent pas à leurs frontières. La première question reprenait la problématique développée par l’auteur et permettait de tester les capacités de compréhension et de synthèse des candidats. Ils étaient invités, à partir de l’argumentation de Jorge Volpi et sans escamoter aucune de ses idées essentielles, à comparer le rôle joué par chacune des frontières. La principale erreur a consisté à se livrer à un commentaire verbeux et diffus, voire à une succession d’idées prises çà et là et, par conséquent, dépourvue de l’articulation logique qui aurait permis d’aboutir à une réelle démonstration. Un contresens sur le texte, plusieurs fois constaté, a conduit à affirmer que les clôtures frontalières étaient érigées afin d’éviter l’entrée de la prostitution et de la drogue, caractéristiques des pays du sud, dans les pays du nord. D’autres candidats n’ont pas su situer dans le temps la déclaration de José Aznar, ex-président du gouvernement espagnol [« España va bien »], pensant qu’il venait de lancer un appel à l’émigration ou bien encore qu’il était l’auteur de la légalisation des immigrants illégaux qui a eu lieu en 2005. Enfin, une connaissance minimale de la géographie aurait sans doute permis d’éviter de considérer que Ceuta et Melilla son islas españolas en África ou que Tijuana es una ciudad marroquí ! 133 La seconde question invitait les candidats à souligner de manière personnelle [En su opinión… se référait au candidat et non à l’auteur de l’article !] les avantages et les inconvénients que représentent pour l’Espagne les mouvements migratoires. Une grande liberté est alors accordée, tant au plan des idées que des moyens linguistiques mis en œuvre, puisque le développement repose sur les connaissances historiques et de l’actualité de chacun d’entre eux. Ainsi certains ont-ils évoqué la présence en Espagne de Latino-américains, notamment des Equatoriens, soulignant l’enrichissement économique, social et culturel que représente cette immigration pour le pays. En revanche, le fait de considérer le flux touristique estival comme faisant partie des mouvements migratoires a beaucoup étonné les correcteurs. Cependant, il va de soi que la forme l’emporte sur le fond de l’argumentation soutenue par les candidats. En effet, une primauté absolue est accordée à la maîtrise de la langue, qualité essentielle et mesurable : la fluidité, l’authenticité, la richesse et la correction de l’expression sont les critères de base de la notation. En ce qui concerne les moyens linguistiques utilisés, il est certain que les connaissances lexicales sont inégales, lorsqu’elles ne font pas cruellement défaut. Que de confusions, par exemple, entre surtir et elegir ; creer et crear ; pedir et preguntar ; la taza et la tasa ; el nombre et el número ou la cantidad ; la maniobra et la mano de obra ! Que de barbarismes, calques le plus souvent des termes français que nous citons tels quels : insormontable, inegal, incarnar, refletar, favorisar, natura, populación, paradiso ; ou encore envejecimento, enriquecimento, estremendar, testigar, fortalezar, riesgar et bien d’autres tels que Maroco et maroquino, ou encore frecamente pour frecuentemente ; primamente au lieu de primeramente. Que d’approximations aussi quant aux termes Europa et europeo : ainsi la Unión europa, quand ce n’est pas europeana, au lieu de europea ; l’emploi de pasar à la forme pronominale au lieu de ocurrir ; et puis la planeta au lieu de el planeta ; la límite pour el límite ; las orígenes pour los orígenes, etc. Au-delà du vocabulaire, les correcteurs regrettent que trop de candidats ignorent superbement la diphtongaison : soñan pour sueñan ; se negan pour se niegan ; recordan pour recuerdan ; jugan pour juegan ; demostran pour demuestran ; inverten pour invierten ; ou se livrent à des innovations surprenantes : juezgan pour juzgan ; reconozcó pour reconoció ; muestraron au lieu de mostraron, etc. On relève, de même, une grande ignorance des participes passés irréguliers : volvido pour vuelto ; ponido pour puesto ; ainsi que du passé simple et, notamment, le manque d’accent à la troisième personne du singulier (pensó, sorprendió, erradicó, existió) tandis que les parfaits forts sont accentués de façon erronée (hubó, pusó, tuvó, dijó au lieu de hubo, puso, tuvo, dijo). Au niveau de la syntaxe, soulignons les points suivants, particulièrement significatifs : La confusion dans l’emploi des prépositions por et para, mais aussi sobre et en : non pas los clandestinos llegan sobre pateras, mais en pateras ; l’emploi du gérondif lorsqu’il faudrait une proposition relative : los subsaharianos viniendo de au lieu de que vienen de ; l’emploi de l’infinitif au lieu du gérondif après seguir : las poblaciones siguen ignorar pour las poblaciones siguen ignorando ; 134 l’emploi de la forme passive alors que la forme active est beaucoup plus fréquente en espagnol : non pas miles de mujeres son matadas en Ciudad Juárez, mais se mata a miles de mujeres en Ciudad Juárez ; l’absence presque systématique de l’article défini alors que les cas d’omission de ce dernier devraient être connus des candidats. Enfin, il conviendrait que chacun parvienne à une meilleure maîtrise des outils de l’articulation du discours (emploi des conjonctions et des locutions conjonctives, en particulier mientras, mientras que, aunque, siempre que, etc.) et de sa ponctuation. Pour conclure, il est important de souligner que nous souhaiterions que soit plus réduit le nombre de candidats dont le niveau de langue est franchement insuffisant. En revanche, nous avons été favorablement impressionnés par les résultats fort honorables obtenus par tous ceux qui ont su exceller et montrer qu’ils s’étaient parfaitement préparés à cette épreuve dans leurs classes de préparation respectives. 135 Première langue ITALIEN Traductions (sous-épreuve n° 1) Elaboration 2006 : HEC Correction : HEC Le nombre de candidats reste stable : 62 copies ont été présentées à la correction. L’éventail des notes est très ouvert : de 0,6 à 18,5 sur 20. On peut différencier trois groupes : 9 copies notées de 0,6 à 6,5 31 ‘’ ‘’ de 6,5 à 12 22 ‘’ ‘’ de 12 à 18,5. La règle de ce genre d’exercice est de rester près du texte, de ne tenter ni de l’interpréter, ni de le réécrire. Ce qui implique que l’on (re)connaisse les structures syntaxiques propres à chaque langue. A ce propos, rappelons que les structures de surface peuvent varier d’une langue à l’autre. L’italien peut fort bien commencer une phrase par un verbe ou un complément, ce qui est plus rare en français. Par exemple, la phrase : Finiva quel giorno, con quel voto, il secolare predominio della Chiesa ,commence par le verbe, qui est suivi d’un syntagme prépositionnel complément de temps, puis d’un syntagme prépositionnel complément d’accompagnement et enfin du groupe nominal sujet ; cet ordre a induit en erreur plus d’un candidat attaché trop servilement au texte. Les erreurs les plus fréquentes portent sur : - l’orthographe souvent désastreuse, tant en français qu’en italien. Les accents graphiques mal distribués ou manquants, les élisions, les troncations non normées. - la syntaxe : les accords, la concordance des temps, l’emploi des auxiliaires, la place des clitiques, l’emploi de nessuno précédé de non, l’emploi de l’adjectif possessif avec ou sans l’article, la non identification des différentes fonctions de moi (sujet it.io, complément it.me.). - la morphologie : les paradigmes verbaux, d’où confusion entre passé-simple de l’indicatif et imparfait du subjonctif. Le manque de cohérence dans l’emploi de la personne de politesse : on commence la phrase avec la forme Lei et l’on continue avec voi. - le lexique : les barbarismes fleurissent malgré ou à cause de la parenté des deux langues. Un bonus a été attribué à nacqui traduisant Je suis né. Les futurs candidats auraient avantage à lire aussi les rapports des précédentes années. 136 Première langue RUSSE Traductions (sous-épreuve n° 1) Elaboration 2006 : HEC Correction : HEC 22 copies étaient présentées à la correction. Le niveau général peut être considéré comme excellent car il n y a que 2 copies dont les notes sont au-dessous de 10/20. La moyenne est de 15,6. Le texte en version n’a pas posé de problèmes majeurs aux candidats très bien préparés pour cette partie d’épreuve. L’impression générale sur la qualité de la version est plus que satisfaisante. Notons cependant que certains préparateurs l’ont trouvé trop facile. Concernant le thème, il n’y a pas eu de problèmes de syntaxe ni de fautes d’orthographe importants. 137 Première langue RUSSE Expression écrite (sous-épreuve n° 2) Elaboration 2006 : ESSEC Correction : ESSEC René GUERRA Vingt-deux candidats ont composé en russe première langue. A la sous-épreuve n° 2 d’expression écrite, les notes attribuées s’échelonnent de 8 à 19 et il est à noter que huit candidats, dont certains russophones ont obtenu 18 ou 19. Le texte proposé, un article publié le 21 novembre 2005 à Moscou dans la «Komsomolskaïa Pravda», intitulé «Nous emménageons dans des gratte-ciels» traitait des problèmes de logement à Moscou et des critères de choix pour se loger dans de nouveaux immeubles de plus de trente étages. Cet article a inspiré les candidats qui ont répondu de façon très pertinente aux deux questions posées (seules deux copies n’atteignent pas la moyenne). 138 139 Deuxième langue VERSION LATINE Elaboration 2006 : ESSEC Correction : ESSEC M. Jean-René TRICHON Sujet : La véritable immortalité Sénèque, Lettres à Lucilius 21 3-5 58 copies corrigées (44 en 2005) notes échelonnées entre 19 et 0,5 ; moyenne : 8,75 à la moyenne et au-dessus : 26 copies la moyenne est légèrement supérieure à celle de l’an dernier (8,43) Epicure a sauvé de l’oubli le nom de son beau-frère Idoménée et Cicéron celui de son ami Atticus, par le seul fait qu’ils ont entretenu une correspondance avec eux. Lucilius peut donc se persuader que Sénèque (dont le génie est assuré d’une immortalité au moins relative) lui permettra de survivre dans la mémoire des hommes (de même que Virgile par son chant a immortalisé les amis légendaires Nisus et Euryale). La première phrase a rarement donné lieu à une analyse grammaticale correcte. Comme il ressortait de la note, le sujet des verbes scriberet, revocaret, inquit est Epicure et le pronom illum reprend Idomeneo. La méconnaissance de la morphologie verbale a entraîné de nombreuses absurdités : ainsi tangeris et coleris, ces deuxièmes personnes du passif («tu es touché», «tu es honoré») ont pu être interprétées comme les formes du parfait actif tetigeris, colueris ! Que faire alors de l’ablatif gloria, de la préposition propter ? De même dans les lignes suivantes la traduction de mentitus est par «on a menti» ou la confusion de incido transitif («graver sur», dérivé de caedo) avec incido intransitif («tomber sur», dérivé de cado) ne laissent pas d’inquiéter. La relative ex quo Idomenei titulus petebatur ne faisait pas difficulté pour qui savait consulter le dictionnaire (petere ex = «tirer de», Gaffiot II 5) et était un tant soit peu attentif au contexte (cf l.2). On pouvait la traduire : «(le roi) à qui Idoménée devait son titre». La phrase qui évoque les lettres de Cicéron à Atticus (l.6-8) a produit tant d’inepties qu’on pourrait en dresser un copieux sottisier. Sans doute fallait-il savoir que des mots en apposition se mettent au même cas (Drusus Caesar pronepos = «son arrière petit-fils Drusus César»), mais c’est l’inculture historique qu’il faut ici principalement incriminer : on n’a jamais entendu parler d’Atticus (ironique démenti apporté aux propos de Sénèque ?) qui devient «l’Attique», «Athènes» ou encore «les Athéniens» ; Agrippa se mue en «Agrippine», Drusus en «empereur» et Tibère redevient Tiberius… C’est dans un style imagé que Sénèque réduit la durée de l’ «immortalité» promise à son disciple (l.9-10). Il fallait donc s’efforcer d’exprimer exactement l’idée sans sacrifier l’image : profunda supra nos altitudo temporis veniet «une masse énorme de temps nous submergera», pauca ingenia «un petit nombre de génies» caput exerent «maintiendront leur tête au-dessus du flot» et in idem quandoque silentium abitura «et bien qu’ils soient appelés à disparaître un jour ou l’autre dans le même silence»… 140 La citation finale de l’Énéide (dont le deuxième vers était traduit par le Gaffiot s.v. memor) ne faisait pas difficulté. Encore fallait-il bien respecter la valeur temporelle de la subordonnée dum + indicatif futur (= « tant que…»), rendre le préverbe ad dans accolet (= «avoisinera»), traduire imperium par «empire» (et non par «pouvoir») et pater Romanus par «le sénat romain» (et non, sans tenir nul compte de la note, «le père des Romains» ou «les patriciens» !). Le nombre des copies a connu une très sensible augmentation (+ 14). La correction laisse l’impression d’une extrême hétérogénéité : si 26 prestations ont obtenu plus de la moyenne (avec 8 notes supérieures à 15), malheureusement 23 n’ont pas dépassé 6 (10 entre 2 et 0,5). 141 142 Deuxième langue ALLEMAND E x p r e s s i o n é c r i t e (sous épreuve n° 2) Correction : E.M. LYON Elaboration 2006 : E.M. LYON 1. Contenu de l’épreuve L’épreuve « Expression écrite, langue 2 Allemand » proposait cette année pour la deuxième fois un texte en allemand. Ce texte est tiré de l’hebdomadaire allemand « Die Welt » du 07.10.2005. L’article de 630 mots portait sur l’image négative que les Allemands ont d’eux-mêmes et de leur pays. Il évoquait également des points importants de l’histoire allemande tels que l’après-guerre avec le miracle économique et la construction d’une nouvelle démocratie sous le chancelier Konrad Adenauer, la génération des années 68, la réunification et les problèmes actuels de l’économie allemande. 2. Les questions Première question : La première question demandait d’expliquer en 200 mots le contenu du texte, c’est-à-dire la position critique de l’auteur vis-à-vis des Allemands et leur manque d’amour et d’estime pour leur propre nation, ceci malgré le fait qu’elle soit un pays réunifié et démocratique. Selon les correcteurs, ce texte était assez difficile pour un candidat LVII. Très peu de candidats ont vraiment compris l’argumentation de l’auteur et nous avons relevé un grand nombre de candidats qui n’ont pas pu répondre à la première question, ou qui ont dû passer trop de temps à essayer de comprendre le texte, ce qui les a empêchés de traiter correctement la deuxième question. Bon nombre de candidats ont fait de gros contresens en écrivant que les Allemands étaient trop « nationalistes » ou même encore « national-socialistes ». Seuls les meilleurs candidats ont pu saisir les nuances de cet article. Leur argumentation était claire et structurée, et ils ont pu expliquer le contenu du texte tout en montrant leurs bonnes connaissances de l’histoire et de la culture allemande. Deuxième question : La deuxième question était une question libre qui invitait les candidats à montrer en 200 mots leurs connaissances de l’actualité en Allemagne et en Europe. Il fallait répondre à la question suivante : Est-ce que le patriotisme est encore important dans l’Europe actuelle ? Cette question est certes intéressante, mais la plupart des candidats LVII n’a plus les moyens linguistiques pour répondre à une telle question. Les correcteurs déplorent également un gros manque de logique et une culture générale peu étendue. 143 Beaucoup trop de candidats ont seulement répété ce qu’ils savaient sur la création de l’Europe sans élargir le sujet. Le contenu des réponses était trop souvent décousu, voire incompréhensible. 3. Le niveau linguistique Selon les correcteurs, le niveau linguistique des candidats est alarmant, et ils signalent une nouvelle baisse par rapport au Concours écrit 2004. La grande majorité des candidats ne maîtrise plus du tout les bases élémentaires de la langue. Les verbes ne sont plus conjugués, le conditionnel semble inconnu, le participe II est devenu un infinitif, la syntaxe est fausse, et les conjonctions de subordination sont utilisées d’une façon très peu logique. Le lexique est devenu très pauvre, il est plein de fautes, et les anglicismes et les barbarismes sont nombreux. Il est navrant de constater qu’un candidat « européen » ne maîtrise même pas les nationalités et le nom des pays en allemand. Les notes reflètent bien cette évolution : elles varient entre 0,5 avec très peu de notes au-dessus de 15. Nous avons déjà signalé cette évolution en 2005, mais les résultats 2006 sont à nouveau tirés vers le bas. Seule une minorité des candidats possède une langue idiomatique, un lexique étendu et une bonne maîtrise des structures. Leur présentation est claire et les arguments sont judicieux. A. Fautes grammaticales de base • Déclinaisons des noms • Syntaxe, position du verbe • Conjugaison des verbes (singulier pour un nom au pluriel ou le contraire : Der Autor denken !) • Forme du Passé Composé (les candidats mettent un infinitif) • Conjonctions de subordination • Conditionnel • Comparatif, Superlatif (faits à l’anglaise : mehr schön) • Passif • Verbes de modalité, conjugaison et utilisation • Négations les plus simples : kein, nicht, nicht mehr, noch nicht … • Omission du pronom réfléchi 144 • Concordance des temps • Verbes + prépositions (kritisieren an !) • Adjectifs B. Orthographe Nos collègues nous signalent une multitude de fautes : les majuscules ne sont plus utilisés, les candidats copient même les questions avec de multiples fautes, le « Umlaut » n’est pas du tout utilisé ou utilisé pour le prétérit et non pour le conditionnel, ce qui entraîne de nombreuses fautes grammaticales. C. Ponctuation Les candidats utilisent de moins en moins correctement la virgule. Soit ils l’utilisent « à la française » et commettent une faute de grammaire (Heutzutage, die Europa haben), soit ils ne l’utilisent plus du tout, et les principales ne sont pas séparées des subordonnées. D. Ecriture Dans l’ensemble, les copies étaient bien lisibles. E. Nombre de mots Cette année, nous avons dû constater une augmentation importante du nombre de candidats qui n’ont pas écrit 200 mots par question. Cette évolution montre clairement les problèmes linguistiques évoqués ci-dessus. Beaucoup de candidats marquent d’ailleurs un nombre de mots sur leurs copies qui ne correspond pas du tout au nombre réel. (Exemple : 208 mots indiqués, le candidat a écrit 120 mots) 4. Conclusion Les résultats 2006 sont alarmants : Le niveau linguistique est à nouveau en baisse et beaucoup trop de candidats ne remplissent plus les conditions pour pouvoir obtenir une note honorable. Si une révision urgente des bases grammaticales et lexicales s’impose, nous devons aussi nous poser des questions sur les causes de ce phénomène : Est-ce que cette partie de l’épreuve pose trop de problèmes aux candidats ? Devons-nous proposer des textes en allemand beaucoup plus courts et beaucoup plus faciles ? Devons nous tenir compte de ce résultat et baisser nos exigences ? Et la question la plus importante : Quelles sont les causes de la baisse flagrante du niveau linguistique ? 145 Deuxième langue ANGLAIS Traductions (sous-épreuve n° 1) Elaboration 2006 : ESCP-EAP Correction : ESCP-EAP 1- Choix des sujets La version était tirée de Runaway Stories de Alice Munro (2004). Le passage choisi (décrivant les inquiétudes de deux parents pour leur enfant) ne présentait pas d’obstacle particulier de vocabulaire. Les concepteurs s’accordaient à penser que les principales difficultés viendraient du « rendu » en français, c’est-à-dire du choix judicieux des mots et expressions. Le thème, tiré de Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part de Anna Gavalda (1999), a été choisi, comme d’habitude, pour la simplicité du vocabulaire et ses formes grammaticales très classiques. 2- Critères de correction Lors de la réunion suivie par tous les correcteurs (durant laquelle plusieurs copies ont été corrigées en commun puis commentées), il a été demandé de tenir compte des « bonnes choses », de bonifier le sens du mot juste et de la phrase bien tournée. A l’inverse, l’ignorance des structures de base devait être strictement sanctionnée, surtout quand elle se trouvait répétée. Les correcteurs se sont également attachés à récompenser la cohérence des traductions (registre, ton, langue, en particulier). Nous avons rappelé que les textes ont été choisis pour leur simplicité ; le but étant de donner à chaque candidat l’occasion de les traiter à son niveau de connaissance, et de permettre aux meilleurs d’entre eux d’utiliser une langue idiomatique et naturelle. Evaluation des copies Dans la version, les correcteurs ont souvent été agréablement surpris de bonnes trouvailles de traduction. Beaucoup d’élèves ont su se libérer du mot à mot et trouver des images françaises correspondant au sens de plusieurs expressions idiomatiques de l’anglais. Cependant, pour le corps du texte, les candidats se sont souvent cantonnés au calque. Sur le thème, les correcteurs notent un grand flottement sur les formes grammaticales de base, la simple question posant souvent des problèmes. 146 3- Difficultés notées Version : Il n’y a pas eu de problème sur les temps comme l’année dernière. Il est vrai que le texte ne présentait pas ce type de difficulté. De nombreux candidats ont élégamment traduit les phrases comme because of her mother’s having taught there, not that she would have wanted to, buried in books, Eric was apprehensive, they saw too little of her as it was, the air was not clear between … Par contre, un grand nombre d’entre eux n’a pas su traduire Torrance house (la maison de Torrance), readily, boarding school (école de surf)… Thème : Les correcteurs ne se sont pas trop attachés à la traduction de cheveux par hair ou hairs, qui était compliquée ici. Ils ont acceptés white hair, alors que grey hair aurait été plus correct. De grosses difficultés sont toujours notées sur la traduction de depuis (et le temps qui suit), l’utilisation de la forme progressive (I joke), l’ordre des mots dans les question (you think of it since when), l’expression de la distance (100 kilometers far from your home), l’expression de la quantité (I have five, pour j’en ai cinq)… On note également la pauvreté du vocabulaire : Peu de candidats ont pensé aux verbes to scare, to frighten, pour traduire tu m’as fait peur, à a while pour un bout de temps, lately pour ces derniers temps, whenever pour quand tu veux… 147 Deuxième langue ANGLAIS Expression écrite (sous-épreuve n° 2) Elaboration 2006 : E.M. LYON Correction : E.M. LYON LE TEXTE Pour la majorité des correcteurs, le texte était bien adapté aux besoins de l'épreuve. Le niveau de langue et le sujet du texte permettaient aux candidats de traiter les questions dans le temps imparti. Le texte présentait des points de vue contradictoires qui ont permis de juger des capacités de compréhension et de synthèse des candidats. La mondialisation de la culture et le rapport progrès/tradition en Inde ont permis de juger du niveau de réflexion et, plus secondairement, du niveau des connaissances et d'ouverture sur le monde des candidats. LES REPONSES – LA LANGUE : Les correcteurs notent un net changement dans l'approche linguistique. La grande majorité des candidats, au contraire des années précédentes, n'a pas cherché à utiliser à tous prix les expressions 'idiomatiques' qui rendent la langue artificielle et la communication peu claire. Il y a eu un véritable effort de 'clarification' de l'expression et une recherche de simplicité linguistique. Pour autant, cette langue dépouillée de ses artifices laisse apparaître des lacunes et des faiblesses importantes dans la manipulation de la grammaire de base et du vocabulaire chez un nombre trop important de candidats : - confusion des pronoms personnels - articles (défini/indéfini) très mal utilisés - barbarismes et gallicismes récurrents ; faux-amis - manipulation des temps (présent/present perfect/preterit) aléatoire - orthographe approximative - longueur des phrases excessive Il n'est pas rare que la majuscule et le point en début et en fin de phrase soient absents !! 148 Concernant la première sous-épreuve, les correcteurs n'attendent pas un changement de lexique et de structure grammaticale systématique, mais bien l'usage, quand cela est possible, de mots et tournures qui ne sont pas présents dans le texte : remplacer 'rickshaw pullers' par 'rickshaw men' n'avait aucun sens. Il faut que les futurs candidats se préparent non pas au concours (écrit ou oral), mais bien à utiliser la langue anglaise, d'une manière générale (loisirs, culture, professionnel, académique) ; cela demande une pratique régulière qui est rendue possible au quotidien par le nombre presque illimité de sources et de supports en langue anglaise dans leur environnement immédiat. Les futurs candidats doivent garder à l'esprit que c'est le niveau C1 du CECR qui, aujourd'hui, s'impose comme la référence en langue anglaise en Europe aux niveaux académique et professionnel. LES REPONSES – LE CONTENU : Une majorité de candidats semble se limiter dans l'expression libre à une perception ou une représentation des attentes des concepteurs et des correcteurs. Ils n'osent pas exprimer une opinion personnelle, mais vont là où le sujet semble les pousser. L'analyse est restreinte à l'Inde, c'est à dire au sujet même du texte. Un pourcentage trop faible de copies intègre des éléments extérieurs au texte. On notera également des faiblesses dans la méthode ; rares sont ceux qui ont défini les termes de la question. Les notions de 'progrès' et de 'tradition' n'ont pas été renvoyées à la subjectivité ou même contextualisées, mais utilisées comme des valeurs 'absolues'. La conséquence en a été un 'enfermement' qui pour beaucoup de candidats explique le manque de portée de la réflexion. Quelques candidats sortent du lot en cassant la relation 'tradition contre progrès' pour s'aventurer sur une ligne de complémentarité appuyée par des exemples extérieurs au texte. CONCLUSION Les correcteurs souhaitent encourager les futurs candidats à aborder cette épreuve comme un exercice qui doit montrer leur capacité à communiquer clairement et correctement (de manière intelligible pour un locuteur anglophone) à l'écrit sur des sujets variés et complexes. Dès lors, la préparation à cette épreuve ne peut se réduire à une pratique aléatoire ou à une préparation 'scolaire' (révision des règles de grammaire, liste de vocabulaire, liste d'idiomes, etc ...). 149 150 151 Deuxième langue ESPAGNOL Traductions (sous-épreuve n° 1) Elaboration 2006 : ESCP-EAP Correction : ESCP-EAP 1) Choix des sujets La version était tirée d'un roman d’une auteure espagnole, Julia Navarro, La hermandad de la Sábana Santa, publié en 2004 par les éditions Plaza Janés, à Barcelone. Le passage choisi semblait présenter peu de difficultés de vocabulaire, à quelques mots ou expressions près (mirar de reojo, empeño, apabullado), d’autant plus que le contexte a permis à de nombreux candidats de s’en tirer plus ou moins bien. En revanche, l’avant-dernière phrase s’est révélée très difficile du fait de ses nombreux pronoms personnels. Notons enfin que de nombreux élèves ont « oublié » de traduire la dernière phrase. Le thème était un extrait d’un texte de Patrick Modiano, La Petite Bijou, publié aux Editions Gallimard, en 2001 ; comme toujours, le vocabulaire en était très courant, le choix de l’extrait s’expliquant par ses difficultés grammaticales. 2) Critères de correction Observons d’abord que les procédures de correction ont connu une nouvelle évolution après la « révolution » de l’année dernière ; en effet, le correcteur a de nouveau le droit d’indiquer les fautes sur la copie et il doit y porter la note, laquelle est également inscrite, avec les observations, sur un bordereau individuel dont le numéro correspond à celui de la copie. A la suite d’une réunion d’harmonisation à laquelle participaient tous les correcteurs, le barème de l’année précédente a été reconduit : La version et le thème sont notés sur 20, la note étant ensuite divisée par 2. Pour la version, et donc sur 20, le non-sens coûte 3 points, le contresens 2, comme les barbarismes de conjugaison, les fautes de temps et les grosses fautes de grammaire, et le faux sens 1 point, à l’instar des barbarismes lexicaux et des fautes de grammaire vénielles. Les inexactitudes sont tarifées 1 demi point et les fautes d’orthographe, les mal dits et les fautes d’accent 1 quart de point, avec un maximum de deux points pouvant être ôté pour l’orthographe et les accents. Pour ce qui est du thème, et également sur 20, les fautes de temps et de personne, les barbarismes de conjugaison et les gros solécismes coûtent 1 point, les fautes de préposition, de pronom, les accents verbaux et les barbarismes lexicaux 1 demi point, les faux sens, les mal dits et les inexactitudes 1 quart de point, de même que les accents et les fautes d’orthographe, un candidat ne pouvant pas perdre plus de deux points pour ces dernières. 152 Une marge d’appréciation a été bien entendu laissée à chaque correcteur, avec la consigne de ne pas hésiter à donner de très bonnes notes à des copies comportant des fautes vénielles mais dénotant néanmoins un excellent niveau d’espagnol. 3) Evaluation générale des copies Tout l’éventail des notes a été utilisé avec un nombre relativement importants de copies très faibles et peu de copies frôlant les sommets. En général, la version n’a pas été meilleure que le thème et l’on observe ainsi des notes semblables dans les deux exercices proposés. 4) Principaux défauts relevés dans les copies Version : - - des lacunes de vocabulaire entraînant une compréhension insuffisante du texte ; une maîtrise approximative de l’expression française, d’où parfois des non-sens ; une relecture trop rapide ou distraite, ce qui pourrait expliquer la non traduction fréquente de la dernière phrase, les nombreuses fautes d’orthographe et les non-sens mentionnés cidessus. Thème : Les commentaires des années précédentes peuvent être repris mot pour mot : « Là encore, les candidats les plus faibles multiplient les fautes les plus grossières : barbarismes de conjugaison, mauvais emploi des prépositions, emploi systématiquement erroné de ser et estar ou concordance des temps fautive ; beaucoup de copies sont très inégales, des passages n’ayant qu’un lointain rapport avec l’espagnol cohabitant avec des tronçons de phrases parfaitement corrects ; à l’évidence, certains candidats ont compris qu’il s’agit en l’occurrence d’un thème grammatical, et apprennent par cœur des structures de phrases qu’ils peuvent ainsi « placer » au bon endroit, ce qui n’a qu’un lointain rapport avec une véritable traduction. » Il nous faut en outre insister plus particulièrement sur deux points : La plupart des candidats ont d’énormes lacunes pour ce qui est du vocabulaire de base. Il s’agit certes d’un thème grammatical, mais il est cependant très agaçant pour le correcteur de découvrir que nombre de candidats ne connaissent pas la traduction de mots tels que moment, rue, coin, s’arrêter, rentrer, arriver, etc. Ce même agacement se produit lorsque le correcteur constate que le candidat, afin de masquer ses lacunes, choisit de commettre des fautes tactiques susceptibles de lui coûter moins cher qu’une prise de risque. 153 Deuxième langue ESPAGNOL E x p r e s s i o n é c r i t e (sous-épreuve n°2) Correction : EM LYON Elaboration 2006 : EM LYON I – LE TEXTE Cette année, le texte proposé était un article du journal espagnol « La Vanguardia », écrit par José Antonio MARINA et intitulé «¿Hay un franquismo inconsciente ?». Ce texte abordait un sujet prévisible à l’occasion du 30 anniversaire de la mort de Franco : le franquisme et une réflexion sur le devoir de mémoire. Il n’y avait pas de difficulté de compréhension, l’article était tout à fait à la portée d’élèves de 2ème langue. Dans l’ensemble, il a été compris par les candidats. Le sujet n’est pas d’une grande difficulté, il est connu de tous les étudiants d’espagnol. Le texte proposé était intéressant. Le sujet convenait à ce type de concours, exigeant un certain nombre de connaissances de faits de société, sans verser dans la spécialisation. Il permet de faire apparaître le niveau de réflexion, de culture et d’information des candidats. II – LES QUESTIONS Deux questions, à répondre en 200 mots chacune. 1) Question n°1 : « Según el artículo, ¿cuáles son las consecuencias del franquismo en la España actual ? » La question permettait de faire une évaluation précise du candidat sur sa capacité de reformulation et de synthétisation. Nous avons difficilement trouvé des réponses avec un déroulement logique et complet. En effet, certains candidats piquent des idées à droite et à gauche, sans aucune rigueur, d’autres ont du mal à arriver jusqu’au bout, la fin étant souvent escamotée ou interprétée à contresens. L’originalité du traitement du thème a souvent été oubliée. En particulier, les notions d’inconscient, du franquisme comme traumatisme, ont rarement été prises en compte, ou d’une manière très superficielle, alors que cette référence psychanalytique était le fil directeur de l’article jusqu’à la conclusion. 2) Question n°2 : « En su opinión, ¿en qué medida ha cambiado la sociedad española desde la época de Franco ? » La question permettait une évaluation précise du candidat, car il a été facile de faire le tri entre les candidats qui alignent des généralités, des connaissances que doit avoir tout candidat à un concours de cette nature sans pour autant être hispaniste, et les candidats qui ont une culture plus précise sur l’Espagne. 154 Points positifs : - Cette question renvoyait traditionnellement au cours et était dans la plupart des cas riche d’informations récentes. Certains candidats ont montré des bonnes capacités à sélectionner des informations pertinentes et à utiliser leurs connaissances à bon escient. Un esprit de synthèse notable dans certaines copies, des capacités à organiser un argumentaire. Certaines copies ressortent du lot dès que le candidat fait preuve de maturité dans l’approche du sujet et rend un travail personnel, dans lequel on ressent une réelle implication. Points négatifs : - Une introduction très longue, qui occupe parfois une dizaine de lignes et qui reprend souvent les idées de la première question. - Des généralités dites et redites. - Dans de très nombreuses copies, pas d’exemples précis ou les quelques exemples sont « la movida », qu’ils confondent avec « la transición », avec Almodóvar, presque toujours cité et « el botellón ». - Une grande ignorance de ce qu’a été l’Espagne depuis Franco jusqu’à Zapatero (on passe souvent de Franco a Zapatero, en évoquant parfois Aznar, tout le reste étant dans un flou complet). - Tendance à ne retenir que les éléments les plus médiatisés de l’évolution de l’Espagne (mariage homo, femmes maltraitées, movida, etc.) - Connaissance approximative de l’histoire franquiste (certains disent que Franco était le roi d’Espagne, parlent même de Juan Carlos II). - Seul Zapatero est mentionné comme artisan de l’évolution de l’Espagne (la « transición », A. Suárez et F. González ne sont mentionnés que rarement). - Beaucoup de jugements péremptoires et sans nuances. - Manque de sens critique. Exposé tout préparé. - Surprenante pauvreté dans le contenu de cette question: les changements survenus en Espagne semblent inconnus pour un nombre considérable de candidats. - En règle générale, ce qui revient le plus souvent est l’église dans l’enseignement, qui occupe une place démesurée. Ils insistent aussi beaucoup trop sur la passivité des espagnols et sur leur manque d’intérêt pour la politique. - La réponse devient trop souvent un fourre-tout de mesures, de lois, d’où toute réflexion, organisation des idées, est absente. C’est un catalogue des changements de la société, mais sans structure. - On constate une insuffisance de connaissances historiques sur la transition (le paradoxe de Marina sur le rôle du franquisme facteur de passivité et, par là même, favorisant la transition, a rarement été compris) et l’alternance démocratique et sur le fonctionnement des institutions de l’Espagne post-franquiste. - Le sujet supposait à la fois des connaissances historiques et contemporaines sur la réalité espagnole. Certains candidats sont restés trop dans le « général », sans s’appuyer sur des faits concrets. - Beaucoup de candidats parlent dans cette 2ème partie de ce qui correspond à la 1ère, en reprenant des fragments. III – LA LANGUE Niveau faible en général, plus faible que les années précédentes pour la plupart de copies. Les correcteurs soulignent des lacunes graves, tant sur le plan lexical que syntaxique. Les bases grammaticales le plus élémentaires (syntaxe, conjugaison, lexique) ne sont pas acquises, ce qui est indigne de candidats issus de 155 classes préparatoires. Un manque de rigueur et de précision dans la langue apparaît chez la majorité des candidats. Nous constatons les fautes de langue principalement dans la deuxième question, car elle constitue le sujet de réflexion. Nous mentionnons les erreurs les plus fréquentes afin d’inciter les futurs candidats à rédiger avec correction, exactitude et simplicité. Dans les mauvaises copies, la langue aussi est très mauvaise, les fondamentaux grammaticaux ne sont pas acquis : conjugaison, concordance des temps, vocabulaire (les doubles lettres sont légions, confusion des genres, les mots se terminent comme ils peuvent par o, a, e…). Nous retrouvons sans surprise les classiques favoris : - Accentuation : les accents sont ignorés, ils ont disparu ou ont été employés de manière totalement anarchique ou intempestive (democracia, laico, régimen,…). - Conjugaison : ignorance presque générale de la conjugaison, absence ou abus du subjonctif, confusion des temps du passé, mauvais emploi des verbes « ser/estar », séparation de l’auxiliaire « haber » et du participe passé, des confusions dans les constructions pronominales (acordarse de/recordar), « seguir »suivi d’un infinitif, méconnaissance des participes passés irréguliers, etc. Il y a une profusion des verbes pronominaux quand ils n’ont pas lieu de l’être et des formes progressives (quelquefois 3 ou 4 dans la même phrase) pas toujours bien employées et qui alourdissent le style. Quant à l’emploi des temps et des modes, il y a une confusion entre le présent et le passé : on ne peut employer l’imparfait quand il s’agit de quelque chose qui se passe de nos jours. On n’emploie pas le subjonctif chaque fois qu’il y a un « que ». - Lexique : nous constatons beaucoup de lacunes et de très nombreux barbarismes quant au vocabulaire le plus courant. Les candidats ignorent, entre autres, les termes nécessaires pour se référer aux différentes périodes de l’histoire (« medio edad »( et à la durée dans le temps (después/desde/desde hace). Ils ne connaissent pas non plus le nom des pays ni les adjectifs de nationalité (Marruecos/marroquí ; Europea/europeanos). L’inflation de formules toutes faites a un peu diminuée et nous nous en réjouissons. Cependant, elle persiste dans un trop grand nombre de copies encore : tanto más…cuanto que, hoy por hoy, cabe recalcar, a propósito de, en efecto, etc. », formules clichés employées à tout bout de champ, qui rendent l’expression souvent figée et répétitive. Il existe un fort contraste entre leur ignorance du vocabulaire de base et ce lexique pompeux, souvent artificiel, employé pour parler de la vie courante. Des nombreuses tournures idiomatiques pas toujours bien assimilées (« como lo muestra un botón, a lo hecho pecho », etc.), apprises par cœur et plaquées dans le devoir. Des termes désuets : « hogaño, antedía », etc. Des nombreuses confusions sémantiques entre des termes tels que postura/posición ; cree/crear ; amplio/largo ; volverse/devolver ; aprovechar/disfrutar ; afectar/tocar ; resuelto/resultado ; suceso/éxito ; volver/volverse ; exprimir/expresar ; preguntar/pedir; lograr/conseguir/triunfar; antiguos/ancianos, etc. - Orthographe : de nombreuses confusions orthographiques. Des termes très courants reviennent éternellement mal orthographiés, tels que « ahorra » (« ahora »), « desarollar », « el thema », « el milión », « el govierno », « occurir », « aventaja », « proprietario », « comienzar », « cuidad », « empiezamiento », « mayoridad », « minoridad », « evoluar », « populación », « ambiante », « mobilizada », « incresimiento », « acostumbre », etc. Monnaie courante sont aussi les doubles consonnes reprises du français qui n’existent pas en espagnol (ff, mm, ss). Confusions sur le genre des substantifs : il faut insister sur le genre masculin des mots tels que « el problema », « el valor », « el origen », « el periodo », etc. 156 - Syntaxe : des mots mal accordés ( « la población español ») ; des pronoms mélangés, des adjectifs tels que mejor, superior prenant la marque du féminin, emplacement erroné des adverbes, emploi méconnu des prépositions (absence de la préposition « a » devant un complément de personne ou après un verbe de mouvement - très rares sont les candidats à écrire « ir a » au lieu de « ir en » - ; le régime prépositionnel des verbes les plus courants est également ignoré (pensar en, participar en, soñar con), « y /o» devant un « i/o » initial, traduction érronée de « c’est …qui/ c’est…que), confusion permanente entre verbes transitifs et intransitifs, méconnaissance des démonstratifs (« esta época » pour parler du franquisme), utilisation impropre du pluriel (« papeles » au lieu de « papel »), « seguir + gerundio » rendu par « seguir + infinitivo » (« siguió reinar ») ou par « ser siempre », nombreuses confusions d’emploi : por/para ; ser/estar ; desde/desde hace ; ya/todavía ; tan/tanto, sobre/bajo (sobre Franco), mauvaise utilisation de l’apocope, des superlatifs, etc. IV – LES RESULTATS Les deux questions ont été notées sur 10. Les notes attribuées s’échelonnent de 0,5 (3 copies) à 19 (1 copie) sur 20. Le niveau est donc très inégal (de débutant à excellent), les défauts les plus évidents étant les fautes de langue. La baisse du niveau en ce qui concerne la correction de l’expression est très inquiétante. Quant au contenu, les candidats sont bien préparés dans l’ensemble et ont une bonne culture générale. Ils sont au courant de l’actualité. IV – CONCLUSION Quelques conseils aux candidats : - Utiliser une langue claire et correcte, sans expressions figées. Il faut aller vers une langue authentique. - Le contenu devrait être plus riche, mieux informé, moins formaté. Un rééquilibrage des références historiques semble s’imposer. - Il faudrait que les candidats prennent du recul par rapport au texte et restituent avec leurs mots ce qu’ils ont compris et ce, de façon claire et ordonnée. - Pour la 2ème question, nous attendons mieux qu’une récitation de cours sans aucun recul. - Nous insistons sur l’importance de la lecture attentive du texte et des questions. - La construction des essais en 200 mots n’est pas une dissertation en 3 parties, ce que certains candidats s’obstinent à faire. Il serait bien que ces conseils soient pris en considération. 157 Deuxième langue ITALIEN Expression écrite (sous-épreuve n° 2) Elaboration 2006 : HEC Correction : HEC Il faut signaler tout d’abord une hausse tout à fait remarquable du nombre des candidats passés de 169 en 2005 (nombre constant depuis des années) à 221 en 2006, ce qui représente 30% d’augmentation. L’éventail des notes est très ouvert, allant de 1,5 à 20. Se retrouvent, sans doute amplifiées par ce plus grand nombre, les erreurs habituelles signalées dans les rapports des années précédentes, rapports dont la lecture serait utile aux futurs candidats. En attendant, voici quelques suggestions et rappels. Le texte proposé doit être lu soigneusement puisque le candidat y puisera la réponse à la première question. Il doit aussi être compris puisque la deuxième question invitera le candidat à donner un avis circonstancié et personnel en développant un autre point du texte. Il convient d’éviter la pensée unique, les lieux communs, les phrases creuses, les couplets tout prêts, non adaptés par définition, les expressions toutes faites vides de sens, les phraséologies passe partout du type : au jour d’aujourd’hui, it :al giorno d’oggi où l’on répète trois fois en français, deux fois en italien le même mot …Tout ceci ne trahit qu’une pensée faible énonçant des notions approximatives. Le candidat se doit d’être concis et devrait se garder de reproduire en les traduisant des expressions malheureuses du type : j’habite sur Paris. C’est ce manque de rigueur qui entraîne un flou dans l’usage de prépositions telles que : su, a ,in, tra. De même, il est conseillé d’éviter de confondre les notions d’espace et de temps en employant l’adverbe derrière au lieu de après, en français ou en italien. Les erreurs les plus fréquemment rencontrées concernent : - la syntaxe : la place des clitiques, l’emploi du subjonctif, l’usage des verbes de nécessité, la distinction participe présent (adjectif) / gérondif (adverbe), l’emploi des auxiliaires, la phrase dont un infinitif (c'est-à-dire un nom) est le sujet réel : è necessario fare, l’emploi de questo/quello. - la morphologie : la confusion des formes verbales et conjonctivales : a, ad ,ha, e, è ; le genre des mots en –ore. - le lexique : la différence stare/restare, l’orthographe qui permet une opposition sémantique : cimento fr.épreuve / cemento fr. ciment. La méconnaissance des noms désignant les pays et les habitants de l’Europe. Il convient pour cette épreuve également, d’allier rigueur linguistique et exigence intellectuelle. 158 Deuxième langue PORTUGAIS T r a d u c t i o n s (sous-épreuve n° 1) Correction : CCIP Elaboration 2006 : CCIP Quatre candidats ont présenté cette année le portugais en Langue II. Leurs copies ont été notées 9,5 ; 12,5 ; 15,5 ; 16,5. Le niveau est disparate comme on peut le constater, et les notes les plus médiocres viennent d'une mauvaise maîtrise de la langue portugaise ou à d'un rendu plus qu'aléatoire du français, tant au niveau lexical que syntaxique et grammatical. La version était tirée d'un ouvrage d'histoire et portait sur le phénomène classique de l'immigration au Brésil. L'extrait ne présentait pas de difficultés majeures. Il en allait de même pour l'épreuve de thème, tiré également d'un ouvrage d'histoire grand public, qui portait sur le tremblement de terre de Lisbonne de 1755. Rappelons que le jury n'exige pas des candidats un rendu fidélisé du lexique, surtout pour une épreuve de seconde langue. Le respect de la teneur du texte, de sa coloration stylistique et surtout la parfaite correction de la langue restent néanmoins essentiels. Pour ce faire, la préparation doit être soutenue, le travail de lectures - tant en français qu'en portugais - régulier, et la connaissance des règles de base de la grammaire est fondamentale. Enfin, rappelons encore une fois que le portugais est une langue accentuée, ce que certaines copies, par négligence, distraction ou ignorance, ont une fâcheuse tendance à oublier. 159 Deuxième langue PORTUGAIS E x p r e s s i o n é c r i t e (sous-épreuve n° 2) Correction : CCIP Elaboration 2006 : CCIP Le texte proposé à l'expression du candidat était tiré de l'hebdomadaire brésilien Veja et portait sur les problèmes de crédit, les envolées bancaires et l'endettement au Brésil. Un problème dont on connaît également le retentissement en Europe. Les questions posées allaient dans le sens d'éclaircissement et de discussion. Les copies ont été notées : 12 ; 13,5 ; 14 et 16. Les problèmes sont venus de la langue, avec parfois beaucoup de fautes tant lexicales (confusions, barbarismes) que grammaticales (tournures syntaxiques, accords, usage des prépositions et solécismes). Il faut absolument soigner cette partie et s'efforcer d'écrire dans une langue claire et correcte. Par ailleurs, il faut signaler qu'il est également heureux de dépasser la simple reprise ou résumé du texte pour aller vers un travail de lecture alliant interprétation et débat. 160 Deuxième langue RUSSE T r a d u c t i o n s (sous-épreuve n° 1) Elaboration 2006 : ESSEC Correction : ESSEC Cinquante-quatre candidats ont choisi cette année le russe en seconde langue. La version était tirée d’un article «Vérité sur l’inflation» publié à Moscou dans le n° 25 du célèbre hebdomadaire «Arguments et Faits» (tirage : trois millions d’exemplaires). Ce texte ne présentait pas de difficultés particulières au niveau lexical et grammatical mais ceci n’a pas empêché un nombre élevé de contresens ou de faux-sens dans trop de copies, induits par la méconnaissance d’expressions ou de mots courants. Pour le thème, nous avons choisi un extrait du livre de J.M.G. le Clézio «Poisson d’or» qui permettait de vérifier les compétences lexicales et grammaticales des candidats. Un nombre trop important de copies met en évidence une grave méconnaissance de la construction des verbes russes, de l’emploi des aspects, des compléments circonstanciels de temps et des prépositions. Les notes vont de 03 à 19 mais seuls vingt candidats obtiennent la moyenne à cette épreuve de traductions. En conclusion, une révision des bases s’impose car il faut redresser la barre pour le concours 2007. 161 Deuxième langue RUSSE Expression écrite (sous-épreuve n° 2) Elaboration 2006 : HEC Correction : HEC 54 candidats ont composé en russe LV2. Leurs copies ont été notées de 19 à 1. Malgré la présence de quelques copies très médiocres dont le niveau correspondait plutôt à LV3, le niveau général peut être considéré comme très satisfaisant car 30 copies ont une note au-dessus de 10/20. La moyenne est de 11,45. Le texte proposé cette année n’a pas surpris les candidats. En effet, il s’agissait de vacances de «nouveaux russes» sur la côte d’Azur en France, phénomène connu et sujet largement traité dans la presse. La compréhension générale du texte est assez bonne. Les auteurs des bonnes copies s’expriment assez aisément en répondant aussi bien à la première question, liée directement au texte, qu’à la deuxième dans laquelle ils font appel à leurs propres connaissances. Notons cependant des problèmes propres aux mauvaises copies. Il s’agit surtout de problèmes de syntaxe, mais également des fautes d’orthographe persistantes malgré la présence d’un texte en langue, ce que nous avions souligné déjà l’année dernière. Il y a même eu cette année une copie (notée 1/20 avec plus de 400 mots pour deux questions) dans laquelle le russe était à peine reconnaissable. 162