Argumentaire contre l`armement de la police municipale
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Argumentaire contre l`armement de la police municipale
Argumentaire contre l’armement de la police municipale : L’armement de la police municipale est une décision lourde de conséquences pour notre commune Les débats qui ont eu lieu lors des conseils de quartier ont montré que les Pierrefittois(es) n’étaient pas unanimes sur ce sujet. C’est un choix qui interpelle les consciences, il est donc important que chacun puisse y réfléchir sereinement et disposer de toutes les informations nécessaires pour se positionner. L’armement de la police municipale constitue selon nous une réponse inadaptée à des problèmes réels qui perturbent notre vie quotidienne et notre capacité à vivre ensemble Pierrefitte connait une augmentation récente de faits de délinquance. Leur nombre a progressé de façon assez significative notamment en ce qui concerne certaines violences. C’est évidemment intolérable, les victimes de ces faits leurs entourages sont souvent traumatisés, il est donc nécessaire de trouver les moyens de combattre cette évolution qui menace notre qualité de vie et la confiance que nous pouvons avoir en nos concitoyens Il est important cependant de souligner que la France est un pays où la criminalité reste très faible, comparé à d’autres pays (le taux d’homicides par arme à feu y est 7 fois plus faible qu’aux Etats Unis par exemple, pays où le taux d’armement de la police et des habitants est très supérieur, il est aussi plus faible que dans nos pays voisins Suisse, Italie, Belgique, Espagne, Allemagne et Grande Bretagne). Il faut aussi souligner que sur la durée, la sécurité s’accroit fortement. Le taux d’homicides baisse de manière constante en France. Il était beaucoup plus élevé au début du XXème siècle, mais aussi dans les années 70 où il était deux fois plus fort qu’actuellement. Il a été divisé par 3 à Paris entre 1994 et 2013. En 2012, la zone de Stains-Pierrefitte avait un taux d’homicide de 0,61 pour 10000 habitants, ce qui la met au niveau de LevalloisPerret, de Grenoble et Poissy, loin derrière Paris (0,71), Melun (0,83), Bobigny (0,9), Neuilly sur Marne (1,25), Perpignan (1,47) ou Amiens (1,96). Enfin, le nombre d’agressions dépend aussi de réalités parfois très spécifiques Le nombre d’agressions à la portière a fortement augmenté début 2016, du fait des agissements de quelques individus. La police nationale ayant arrêté plusieurs d’entre eux au début de l’été, ce type d’agression s’est considérablement réduit. Néanmoins nous ne pouvons être satisfaits de cette situation et nous réclamons donc, plus que jamais, le renforcement des effectifs de la police nationale sur notre territoire et l’ouverture d’un commissariat spécifique sur notre commune. En effet, la sécurité face à la délinquance relève de la responsabilité de l’Etat, les pierrefittois ont droit à une protection de la part de la police nationale de la même qualité que celle dont bénéficient l’ensemble des français. Il n’y a aucune raison qu’ils payent par leurs impôts nationaux pour un service auquel ils ont droit et qu’ils doivent payer à nouveau par leur impôts locaux une police municipale qui viendrait pour pallier les défaillances de la police nationale. Ce serait non seulement injuste mais aussi contreproductif puisque chaque tâche effectuée, à sa place, par la police municipale encouragerait la police nationale à se désinvestir encore un peu plus de ses responsabilités sur notre commune. Ce serait aussi dangereux tant pour les policiers municipaux que pour les Pierrefitois(es). Dangereux pour les policiers municipaux qui seront considérés par les délinquants violents comme des policiers nationaux qui les sachant armés n’hésiteront pas à faire eux-mêmes usage de leurs armes avec des risques dommage collatéraux pour les habitants évidents. Dangereux pour les habitant(e)s qui se croiraient faussement protégé(e)s par des policiers municipaux qui n‘ont pas la totalité des compétences des policiers nationaux : ils ne peuvent ainsi qu’intervenir en flagrant délit et n’ont aucun pouvoir d’enquêtes alors que ce sont elles qui permettent le plus souvent d’arrêter les délinquants. Enfin, les règles très strictes d’usage par les policiers de leurs armes rendent celles-ci totalement inutiles face aux situations de délinquance subies par les Pierrefitois(es), les policiers municipaux ne peuvent pas utiliser leurs armes pour faire face à des individus auteurs d’incivilités, ni même en cas de cambriolages, d’agressions pour vols y compris avec violence et encore moins pour empêcher un délinquant de fuir. Ils ne peuvent utiliser leurs armes qu’en état de légitime défense, c’est-à-dire si leur propre vie ou celle d’une victime est directement menacée ce qui heureusement est rarement le cas, requiert qu’ils soient présents sur les faits et ne relève pas de leur compétence. L’armement de la police municipale a un cout élevé non seulement financier mais aussi en temps consacré à la formation, aux examens médicaux et psychologiques et aux exercices de tirs. Le coût financier est d’environ 150K€ pour l’investissement (qu’il faudra renouveler périodiquement) et 100K€ pour chaque année de fonctionnement. Ces sommes ne sont pas négligeables, elles correspondent, en fonctionnement, à peu près à la rémunération de trois policiers municipaux et, en investissement, à l’installation de 4 caméras de vidéo protection. Le coût en temps est aussi important puisqu’il correspond à environ 5 journées par an par policier, soit au total pour l’ensemble de la police municipale à 80 jours presqu’un poste à mi-temps qui ne pourra pas être consacré à un travail de terrain au bénéfice des pierrefittois qui souffrent déjà suffisamment de la faible disponibilité de la police municipale. La question du recrutement évoquée à l’origine est manifestement un faux problème. Cinq recrutements sont en cours. Plus de la moitié des polices municipales en France ne sont pas armés. Il y a donc encore de grandes possibilités de recruter des policiers municipaux et l’armement ne constitue pas un atout décisif. La difficulté à Pierrefitte est de conserver les agents municipaux, ce problème concerne d’ailleurs de nombreux autres services que la police municipale. Beaucoup d’agents partent travailler dans une autre collectivité, après avoir bénéficié d’une formation. Le fait de former les policiers municipaux à l’usage des armes ne garantit nullement qu’ils resteront à Pierrefitte bien au contraire puisqu’ils auront encore plus de facilité pour être employés dans d’autres communes. C’est par l’intérêt de leur travail, la qualité des conditions de celui-ci, la reconnaissance des élus et des habitants que les policiers municipaux seront convaincus de poursuivre leurs missions au bénéfice des Pierrefittois(es). L’armement de la police municipale est donc une fausse solution évidente : • il ne permettra pas d’accroître l’efficacité des policiers municipaux, • il n’apportera aucune amélioration à la qualité du service de la police municipale aux pierrefittois(es), • il réduira le temps de présence des agents auprès de la population, • il occasionnera des coûts supplémentaires inutiles • il ne garantit ni plus de facilités de recrutement, ni plus de capacité à garder les agents dans la durée, • il comporte des risques non négligeables d’accroissement des tensions et de la violence entre les délinquants et la police municipale • enfin il constitue un très mauvais signal envoyé à l’Etat sur la volonté des pierrefittoi(es) d’obtenir les effectifs et le commissariat police nationale auxquels ils ont droit. Il y a donc beaucoup mieux à faire pour améliorer notre police municipale ! Nous pensons que le choix de consacrer cet argent et ce temps à l’armement de la police municipale n’est pas pertinent et qu’il y aurait beaucoup mieux à faire avec. Pour la sécurité des Pierrefittois(es) et la prise en compte de leurs besoins il paraîtrait plus pertinent de consacrer des moyens à les accompagner lorsqu’ils subissent un préjudice. Un agent disponible pour les aider à porter plainte sur la plateforme électronique prévue à cet effet et pour leur fournir des informations en réponse à leurs appels permettrait de mieux répondre aux attentes. Consacrer du temps à rencontrer les associations, à aller au contact des habitants permettrait de mieux connaître les besoins, de favoriser des liens positifs avec la population, de développer une action préventive conforme aux missions de police de proximité qui doivent être celles de la police municipale. Des facilités pourraient aussi être mise en place pour favoriser l’emploi de jeunes sportifs de qualité dans la police municipale, ce qui leur permettrait de poursuivre leur carrière sportive et d’avoir un emploi et un revenu stable. Ces choix de management seraenit de nature à donner du sens au rôle des policiers municipaux à Pierrefitte et constituerait un atout de nature à leur faire apprécier leur environnement de travail, à les inciter à avoir envie de le rejoindre et d’y rester. Ce serait, à notre avis, une réponse beaucoup plus efficace aux problèmes de recrutement et de fidélisation évoqués pour nous justifier l’armement des policiers municipaux.