JEUDI 29 MARS 2007, AVIGNON L`UTILISATION DE LA

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JEUDI 29 MARS 2007, AVIGNON L`UTILISATION DE LA
1ERE JOURNEE DE RECHERCHE RELATIONS ENTRE
INDUSTRIE ET GRANDE DISTRIBUTION ALIMENTAIRE
JEUDI 29 MARS 2007, AVIGNON
L’UTILISATION DE LA TRAÇABILITE POUR LA SECURITE SANITAIRE :
ANALYSE PAR LA THEORIE DE LA TRADUCTION
Alexandre PELLATON
Doctorant en Systèmes d'Information
Université Montpellier II
CREGO – Centre de Recherche En Gestion des Organisations
[email protected]
Jean Luc VIRUEGA
JLV Conseil
[email protected]
Résumé
les entreprises du secteur agroalimentaire doivent désormais répondre à l’obligation générale
de traçabilité afin de garantir la sécurité sanitaire de leurs produits. Les technologies de
l’information et de la communication jouent un rôle important dans le développement de
systèmes de traçabilité. Mais les technologies ne suffisent pas à garantir à elles seules la
sécurité sanitaire, car la traçabilité nécessite une organisation adaptée et une coopération à
l’intérieur de l’entreprise de tous les services concernés (qualité, logistique, production,
marketing, services juridiques…). La théorie de la traduction fournit un cadre d’analyse
intéressant pour dépasser la dimension technologique de la traçabilité et aborder la
problématique de sa mise en œuvre.
Actes de la 1ère Journée ComIndus - 29 mars 2007 - Avignon
Médiatisée par différentes crises sanitaires successives (ESB, listéria, dioxine…), la
traçabilité est un concept désormais familier pour les consommateurs que nous sommes tous.
Mais paradoxalement, dès que l’on s’intéresse d’un peu plus prés à la notion même de
traçabilité, on s’aperçoit que le terme n’est entré dans le dictionnaire qu’en 1998 (sa
traduction anglaise traceability guère plus tôt, en 1994). C’est ce que remarque Pédrot (2003)
en affirmant que « le terme de traçabilité est d’un usage si courant que l’on peine à croire
qu’il ne date que de quelques années ». Les travaux de recherche sur le thème de la traçabilité
sont quant à eux peu nombreux et se dispersent dans des champs assez divers (Sociologie,
Droit, Economie Industrielle, Logistique…). Pourtant, si l’on considère comme Viruega
(2005) que la traçabilité est « une pratique antérieure au terme » et qu’elle existe de longue
date dans les entreprises, il faut reconnaître que cette pratique connaît un intérêt grandissant
ces dernières années avec les progrès importants des technologies de l’information et de la
communication. Parallèlement, dans le secteur agroalimentaire, des exigences réglementaires
ont placé la problématique de la traçabilité au centre des préoccupations des entreprises. C’est
dans ce contexte que se développent progressivement des « systèmes de traçabilité » qui
deviennent de véritables outils de pilotage des entreprises (Fabbe-Costes et Lemaire, 2001).
Toutefois, il règne encore une certaine confusion autour du concept de traçabilité. Le mot est
devenu si courant que nous l’employons aujourd’hui à tort et à travers, bien au-delà du secteur
de l’agroalimentaire. Il suffit en effet de suivre l’actualité pour s’apercevoir que dès que
survient un problème nouveau le concept de traçabilité est mis en avant : contrôle de l’identité
des individus dans les aéroports à l’aide de passeports biométriques pour lutter contre le
terrorisme, bracelets électroniques pour les détenus afin d’éviter les récidives tout en
apportant une réponse au problème de la surpopulation en milieu carcéral, ou encore ballons
de football équipés de puces radiofréquences afin de réduire les erreurs d’arbitrage. Dans le
secteur agroalimentaire, la traçabilité vise surtout à garantir la sécurité sanitaire des
consommateurs. Néanmoins, mettre en place un système de traçabilité dans une organisation
n’est pas chose aisée, dans la mesure où tous les services de l’entreprise sont concernés. La
difficulté est alors que les différents acteurs de l’organisation concernés par la traçabilité se
comprennent et se coordonnent afin de répondre à cette exigence de sécurité sanitaire.
L’objectif de cette communication est de montrer que la traçabilité est appréhendée de
différentes façons et par différents acteurs à l’intérieur des organisations. La théorie de la
traduction nous semble être un cadre d’analyse intéressant qui permet de prendre en
considération cet aspect de la traçabilité.
1. Définir les différentes facettes de la traçabilité…
S’il y a pour Viruega (2005) un besoin non satisfait de traitement scientifique de la traçabilité,
nous allons tout de même tenter dans cette première partie de dresser un tour d’horizon des
recherches en la matière.
1.1 Trois objectifs pour la traçabilité : celle des personnes, des biens et des processus
La première distinction à opérer lorsque l’on parle de traçabilité, c’est celle qui existe entre la
traçabilité des personnes et la traçabilité des choses. Comme le montre Hermitte (2003), si la
première a toujours existé (état civil, numéro de sécurité sociale, passeport…), la seconde est
plus récente, liée à la libéralisation et à l’internationalisation des échanges. On retrouve cette
même distinction chez Torny (1998), pour qui la traçabilité représente une technique de
gouvernement à la fois des hommes et des choses qui s’est imposée à d’autres techniques
(quadrillage, isolement, quarantaine) « pour tenter de maintenir ou d’améliorer la sécurité
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sanitaire au sein de vastes réseaux de production et de distribution économique ». Il n’est
donc pas surprenant, au-delà de la traçabilité des choses, d’entendre parler de traçabilité des
personnes dans différents sujets d’actualité (forme humaine de la grippe aviaire, passeports
biométriques, bracelets électroniques…).
Les premières formes de traçabilité des choses sont quant à elles apparues dans des domaines
à risques ou liés à la sécurité de l’Etat : aéronautique, nucléaire, armement (Torny, 1998). Ce
qui rejoint les travaux de Viruega (2005), qui observe 3 temps forts dans l’évolution de la
traçabilité : son origine dans le secteur de la métrologie durant les années 60 (plus
précisément dans des manuels militaires de définition des bonnes pratiques de mesure), son
développement dans et par l’assurance qualité, et sa médiatisation avec la crise de l’ESB
(« vache folle »). C’est d’ailleurs l’assurance qualité qui a fourni, avec la norme ISO 8402 de
1994, une première définition de la traçabilité : « La traçabilité du produit est l’aptitude à
retrouver l’historique, la localisation ou l’utilisation d’un produit au moyen d’une
identification enregistrée ». Et il est vrai que si la traçabilité est, comme nous le verrons plus
loin, bien plus qu’un outil de gestion de crise, il faut reconnaître que les différentes crises
sanitaires qui se sont succédé ont médiatisé ce concept en se focalisant exclusivement sur son
intérêt en cas de plan de retrait ou de rappel de produits. Ce qui est réducteur puisque la
traçabilité représente aujourd’hui un secteur d’activité à part entière qui a son salon annuel
depuis 2004. « L’avènement » en quelque sorte de la traçabilité en tant que secteur d’activité
n’est pas sans rapport avec les progrès récents en matière de technologies de l’information et
de la communication.
Viruega (2005) s’est livré à une analyse linguistique du mot traçabilité. Il ressort de cette
analyse qu’il s’agit d’un anglicisme de traceability, qui est une contraction de trace (trace,
tracer) et ability/capability (aptitude/capacité). La traçabilité serait ainsi littéralement
« l’aptitude à tracer ». Il y a derrière cette notion d’aptitude l’idée selon laquelle il ne suffit
pas de tracer des produits, mais il faut mettre également en oeuvre des capacités (capabilities)
pour pouvoir faire de la traçabilité. On comprend aisément que la traçabilité ne se limite pas à
coller une étiquette sur un produit. Il faut être également capable de traiter et de comprendre
les informations contenues sur cette étiquette. Car comme l’affirme Hermitte (2003), « parler
de traçabilité implique que soient réunis 3 éléments : il faut qu’il y ait des traces et donc un
support qui permette de les repérer ; il faut qu’il y ait un mécanisme de recueil des traces ; il
faut enfin une structure qui permette de les traiter, de les analyser pour en tirer des
conclusions. Sans ce type d’organisation, qui implique un volontarisme plus ou moins
affirmé, les traces existent en fait, pas la traçabilité ».
Une fois admise l’idée selon laquelle la traçabilité nécessite une organisation adaptée, il est
nécessaire de distinguer les 2 principales fonctions de la traçabilité appliquée au choses (aux
produits), le tracking et le tracing, que plusieurs travaux issus de la recherche en logistique
s’attachent à dissocier (Fabbe-Costes et Sirjean, 1997, Fabbe-Costes, 1998, Fabbe-Costes et
Lemaire, 2001). La fonction de tracking consiste à pouvoir localiser un produit tout au long
de la chaîne de distribution, tandis que la fonction de tracing permet d’obtenir des
informations relatives à l’historique de fabrication du produit (matières utilisées durant sa
fabrication, transformations subies, etc…). Pour dissocier ces 2 formes de traçabilité on
parlerait en français de traçabilité logistique et de traçabilité produit. Nous pouvons dire que
4la fonction tracking est une problématique centrale de la logistique, « qui a toujours intégré
un principe de traçabilité » (Fabbe-Costes et Lemaire, 2001). En revanche, la prise en compte
de la fonction tracing est plus récente et est liée à l’apparition de technologies permettant
d’enregistrer en temps réel des informations relatives à la fabrication des produits. Ce qui a
permis de se développer une troisième forme de traçabilité que l’on qualifie de traçabilité de
l’activité, où il ne s’agit plus seulement de tracer les produits mais également le processus de
fabrication. Ces informations ainsi collectées, ou « traces de l’activité », se révèlent être d’une
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extrême utilité pour différents services de l’entreprise, Fabbe-Costes (2000) les considérant
même comme utiles au processus de décision stratégique. Romeyer (2000) a notamment
montré l’intérêt de la traçabilité de l’activité, avant d’étudier son application dans le milieu
hospitalier.
Lorsque l’on parle de traçabilité, il faut donc distinguer traçabilité des personnes, traçabilité
des choses (ou des biens), et traçabilité de l’activité (ou des processus).
1.2 Trois enjeux de la traçabilité : la sécurité, la contrefaçon, et la relation client
Après avoir étudié le concept de traçabilité, il est indispensable à présent d’en exposer les
enjeux pour les industries agroalimentaires. Les principaux enjeux liés à la traçabilité sont
ainsi l’obligation générale de traçabilité fixée par l’Union Européenne, l’accroissement de la
contrefaçon et du marché parallèle, et la demande d’information des consommateurs.
Le règlement européen CE n°178/2002, rentré en application le 1er janvier 2005, impose
désormais aux entreprises du secteur agroalimentaire une obligation générale de traçabilité
des denrées alimentaires à tous les stades de la chaîne de production et de commercialisation.
Ainsi, afin de garantir au consommateur « une traçabilité de la fourche à la fourchette » suite
aux différentes crises sanitaires qui se sont succédé, « la traçabilité des denrées alimentaires
[…] et de toute autre substance destinée à être incorporée ou susceptible d’être incorporée
dans des denrées alimentaires […] est établie à toutes les étapes de la production, de la
transformation et de la distribution » (article 18). Pour se conformer à cette obligation
générale de traçabilité, les entreprises sont tenues d’assurer un archivage de leurs flux pendant
5 ans, de savoir restituer l’information grâce à la mise en place d’un système structuré, et
d’assurer la traçabilité immédiate de l’étape précédente et suivante (la traçabilité totale étant
restituée par les autorités). Le règlement CE n°178/2002 a ainsi placé la traçabilité au centre
des préoccupations des entreprises du secteur agroalimentaire, qui ont une obligation de
résultats mais pas de moyens. Libre à elle de mettre en place des « systèmes de traçabilité »
qui permettent de répondre aux exigences du règlement CE n°178/2002, d’autant qu’il
n’existe encore aucune norme relative à la traçabilité. Les entreprises françaises sont d’autant
plus concernées que la France est le deuxième producteur et exportateur de produits agricoles
et agroalimentaires dans le monde après les Etats-Unis et le plus gros producteur d’aliments
transformés, selon Tracenews, qui a évalué l’évolution du marché européen de la traçabilité
agroalimentaire de 0,6 à 2 milliards d’euros entre 1997 et 2005. Mais au-delà de cette
exigence règlementaire, la traçabilité est une problématique essentielle pour les entreprises du
secteur agroalimentaire, dans la mesure où les pertes peuvent être importantes en cas de plan
de rappel, qui plus est si celui-ci est médiatisé et a des retombées sur l’image de marque de
l’entreprise, comme récemment avec le cas de Chantegrill, qui a dû rappeler plusieurs lots de
steack hachés congelés vendus dans les hypermarchés Leclerc, suite à une intoxication
alimentaire.
Autre enjeu important qui milite en faveur de la prise en compte da la problématique de la
traçabilité dans les entreprises, il s’agit de la contrefaçon et du marché parallèle. On estime à
environ 10% la part des produits contrefaits en circulation dans le monde. Et il est réducteur
de croire que la contrefaçon se limite aux produits de luxe et aux médicaments, puisque entre
2003 et 2004 la saisie de boissons et d’aliments contrefaits aux frontières de l’Union
Européenne a augmenté de 200% (source : livre blanc de la traçabilité, Pôle Traçabilité). Dans
le même temps, les produits issus du marché parallèle soulèvent un vrai problème pour les
entreprises en terme de contrôle et de sécurisation des voies de distribution de leurs produits.
Le dernier exemple en date faisait état de salades en bocaux issues du marché parallèle
retrouvées dans le port de Marseille. La mise en place de technologies d’authentification et de
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sécurisation se révèle par conséquent une problématique à prendre en considération dans la
réflexion des entreprises agroalimentaires sur la traçabilité de leurs produits.
Enfin, dernier enjeu, celui relatif à la demande d’information des clients. Hobbs (2004)
considère que les systèmes de traçabilité sont une réponse à l’asymétrie d’information qui
existe entre consommateurs et producteurs. Depuis la crise de l’ESB, les consommateurs sont
demandeurs d’informations sur les produits qu’ils consomment (origine, attestation d’un
label, d’une AOC, ingrédients utilisés dans la préparation…). Il s’agit là d’un enjeu marketing
de la traçabilité qui permet d’allier confiance, fidélité et satisfaction des clients (Fabbe-Costes
et Lemaire, 2001). Mais cela ne se limite pas au marketing en B to C, puisque nous observons
également dans les relations clients/fournisseurs (B to B) des entreprises qui gagnent ou
perdent des parts de marché selon leur capacité à produire des informations de traçabilité. La
traçabilité devient ainsi un nouvel outil de différenciation pour les entreprises, que l’on
pourrait qualifier de « différenciation informationnelle », qui s’ajoute aux deux formes de
différenciations classiques communément admises : différenciation objective (sur les
caractéristiques physiques d’un produit) et différenciation subjective (dans l’esprit du
client/consommateur).
Nous voyons bien, au travers de ces différents enjeux, que la traçabilité occupe désormais une
place centrale dans les stratégies des entreprises, qu’il s’agisse de se conformer à la
législation, d’éviter d’éventuelles pertes (plan de rappel, contrefaçon), de maîtriser les voies
de commercialisation de leurs produits (marché parallèle), ou d’en faire un atout marketing.
La traçabilité devient ainsi pour les organisations une véritable démarche stratégique.
2. … pour mieux traduire les différents langages de la traçabilité
La notion de « système de traçabilité » est aujourd’hui aussi familière pour les entreprises
agroalimentaires que le concept de traçabilité peut l’être pour les consommateurs. Mais
comme pour le concept de traçabilité, la notion de système de traçabilité est encore floue et
nécessite de se livrer à quelques éclaircissements. Il s’agira ensuite d’appréhender la mise en
place de systèmes de traçabilité dans les organisations à l’aide des travaux sur le pilotage
stratégique et la théorie de la traduction.
2.1 Trois niveaux d’un système de traçabilité : la saisie, le traitement, la filière
Lorsque l’on s’intéresse aux différents travaux sur la traçabilité, il est frappant de remarquer
les liens étroits avec la technologie. Ainsi la traçabilité est pour Pédrot (2003) « l’illusion que
l’on pourrait, grâce à la technologie remonter le cours du temps », pour Hermitte (2003) « la
construction d’un mécanisme de maîtrise des objets techniques par le système technique », ou
encore pour Mattéi (2003) « la possibilité qu’offrent les techniques modernes, à des fins
d’information du public, de suivre pas à pas, en une sorte de trace continue, les produits de
l’industrie dès qu’ils sont diffusés par le grand ou le petit commerce ». De la même manière,
pour Fabbe-Costes et Sirjean (1997), “the evolution of information and communication
technologies has been a powerful stimulator to develop both tracking and tracing”. S’il est
tout à fait possible de faire de la traçabilité de façon écrite, il faut reconnaître que les
technologies de l’information et de la communication ont offert des possibilités
extraordinaires de développement des pratiques de traçabilité dans les organisations, à tel
point que l’on parle aujourd’hui de « systèmes de traçabilité ». Le Pôle traçabilité parle même
de traçabilitique (ou traç@bilitic) pour montrer ce lien étroit entre traçabilité et technologies
de l’information et de la communication.
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Dans les industries agroalimentaires, Lecomte, Ta et Vergote (2006) observent trois niveaux
d’outils composant un système de traçabilité : les outils de premier niveau qui sont les
supports d’information (codes barres, étiquettes RFID…), les outils de deuxième niveau qui
permettent la capture de l’information (lecteurs, terminaux…), et les outils de troisième
niveau qui sont des progiciels qui permettent le stockage et la recherche d’informations
(MES, ERP…). Ces 3 niveaux d’outils ne sont pas sans rappeler l’analyse de Hermitte (2003)
sur la nécessité de mettre en place une organisation adaptée à la traçabilité avec la réunion de
3 éléments : un support permettant de repérer les traces, un mécanisme de recueil, et une
structure de traitement. Les deux premiers niveaux d’outils de traçabilité permettent de
réaliser ce que Lemaire (2005) appelle le couplage entre flux physiques et flux d’informations
associés (F2PIA). Le troisième niveau (progiciels) permet à l’entreprise d’avoir une meilleure
connaissance et une meilleure maîtrise de ses produits et de ses processus. On parlera de
système de traçabilité totale pour qualifier un système de traçabilité qui permet à la fois de
tracer les produits et les processus. Entre les outils de deuxième niveau (lecteurs, terminaux)
et de troisième niveau (progiciels), les entreprises utilisent de plus en plus des
« middlewares » qui leur permettent de faire le lien entre les technologies de capture et les
technologies de stockage et de traitement de l’information (entre le « hard » et le « soft »).
Ceci impose par conséquent aux organisations de s’interroger sur la place des technologies
dédiées à la traçabilité dans leur système d’information, puisque comme le souligne Faraggi
(2006), « la gestion de la traçabilité s’intègre dans le cadre du déploiement du système
d’information […] les outils de la traçabilité ne doivent pas être traités isolément des systèmes
d’information ».
Par ailleurs, la principale caractéristique de la traçabilité agroalimentaire réside dans sa
dimension inter-organisationnelle, c’est la raison pour laquelle nous pouvons ajouter un
quatrième niveau de traçabilité, qui est constitué de technologies permettant le partage
d’informations de traçabilité entre organisations, comme les EDI (Echange de Données
Informatisées). Et c’est justement cette dimension inter-organisationnelle de la traçabilité qui
constitue la vraie difficulté de la mise en place d’un système de traçabilité, puisqu’elle pose
entre autres des problématiques d’interopérabilité et de standardisation. Comme le remarquent
Fabbe-Costes et Lemaire (2001), « si le niveau local des opérations ou même de l’entreprise
ne pose pas de véritable problème (relative homogénéité du langage, de la culture, et des
choix technologiques, unicité de la sphère de la responsabilité), le niveau global de la supply
chain constitue le véritable défi ». Ceci amène un certain nombre d’entreprises du secteur
agroalimentaire à réfléchir à leur gestion de la traçabilité en terme de filière ou de secteur
d’activité, quitte même à externaliser leur gestion de la traçabilité en confiant leurs données à
des entreprises spécialisées dans l’hébergement de données de traçabilité (Traceone par
exemple), ou à avoir des comportements de « coopétition » (Hamel, Doz, Prahalad, 1989,
Leroy, 2003) qui allient coopération et compétition, via une adhésion à des organismes
comme GS1 (ex GENCOD) qui tentent de favoriser l’adoption de standards, ou des
organismes professionnels (syndicat de producteurs et importateurs de fruits et légumes par
exemple) réfléchissant à la mise en place d’outils communs à toute la filière.
S’il est communément admis que les technologies dédiées à la traçabilité permettent
d’identifier et de localiser les produits, nous avons vu qu’un enjeu important de la traçabilité
est celui de la contrefaçon et du marché parallèle. Des technologies et des techniques
d’authentification et de sécurisation des produits viennent compléter les objectifs de
localisation et d’identification, permettant par exemple d’apporter la preuve qu’une huile
d’olive avec une AOC provient bien de la région mentionnée sur la bouteille. Le système de
traçabilité d’une organisation résultera ainsi de son interprétation de ce qu’est la traçabilité et
des objectifs qu’elle cherche à atteindre en mettant en place des technologies dédiées. Cela
revient à considérer les organisations à la manière de Daft & Weick (1984), selon lesquels
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elles reçoivent des informations de leur environnement et agissent comme des « filtres » en
interprétant ces informations en fonction de leurs croyances, valeurs, sens commun… Selon
leur interprétation de la traçabilité et leurs besoins, les organisations mettront en place des
systèmes de traçabilité différents.
2.2 Proposition d’un cadre d’analyse de la traçabilité : pilotage stratégique et théorie de
la traduction
La traçabilité représente a priori une contrainte lorsqu’on l’aborde sous l’angle d’une
exigence réglementaire ou d’une exigence d’un client, et semble souvent synonyme pour les
entreprises de charges supplémentaires (charge de travail, investissement dans des nouvelles
technologies…). Pourtant, la traçabilité peut rapidement devenir un atout pour les entreprises
si elles acceptent de la voir comme une opportunité, et le système de traçabilité mis en place
devient alors un véritable outil de pilotage stratégique.
Marie-José Avenier (1985) définie le pilotage stratégique comme « une forme particulière de
management stratégique dans laquelle l’adaptation aux évènements survenant dans
l’environnement de la firme s’effectue de façon offensive, c'est-à-dire avec la volonté
systématique d’en tirer parti pour établir un avantage durable sur ses concurrents ». Nous
considérons le pilotage stratégique, tel qu’il est défini par Avenier, comme un cadre d’analyse
intéressant pour appréhender la mise en place de systèmes de traçabilité dans les entreprises
agroalimentaires. En effet, dans l’état d’esprit du pilotage stratégique, l’objectif est de
transformer les contraintes de l’environnement en atouts. Comme nous l’avons vu, la
réglementation européenne, la contrefaçon et la pression des clients/consommateurs ont placé
la problématique de la traçabilité au centre des préoccupations et même bien souvent au
centre de la stratégie des entreprises agroalimentaires. Ces dernières ont par conséquent dû
s’adapter en mettant en place des systèmes de traçabilité. Mais si on observe que certaines
entreprises ont seulement tenté de répondre à une contrainte, on remarque également que
d’autres ont à l’inverse su tirer parti de cette contrainte pour en faire un atout stratégique. La
traçabilité n’est donc pas une contrainte, mais elle peut devenir une source de compétitivité
pour les entreprises qui savent mettre en place des systèmes de traçabilité performants.
Les entreprises évoluent aujourd’hui dans un environnement complexe, en constante
mutation, dans lequel le management stratégique fondé sur la planification n’est plus
réalisable. Il est donc primordial pour les entreprises, comme le propose Avenier, de « tirer
parti de l’imprévu » en transformant les contraintes en atouts grâce à une attitude offensive.
Nous pouvons par conséquent considérer qu’il y a deux attitudes de la part des entreprises par
rapport à la traçabilité : une attitude réactive (la traçabilité est perçue comme une contrainte et
la mise en place d’un système de traçabilité est réalisée par l’entreprise malgré elle, de
manière à répondre simplement à la réglementation ou à l’exigence d’un client) et une attitude
proactive (la traçabilité est perçue comme un atout et le système de traçabilité mis en place
devient un outil de pilotage stratégique qui permet à l’entreprise non seulement de répondre à
l’objectif de sécurité sanitaire mais également d’être plus compétitive).
Cependant, si les travaux sur le pilotage stratégique nous éclairent sur l’attitude à avoir pour
une entreprise vis-à-vis de la traçabilité, ils ne permettent pas d’analyser la complexité de la
mise en œuvre de systèmes de traçabilité dans et entre les organisations.
En effet, il ne suffit pas de changer d’état d’esprit et de décider du jour au lendemain que la
traçabilité est un atout et non plus une contrainte pour que le système de traçabilité devienne
un véritable outil de pilotage. Il s’agit bien sûr d’une condition préalable, mais il reste la
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question de la mise en œuvre : une fois l’entreprise ayant pris conscience de la dimension
stratégique de la traçabilité, comment se passe la mise en œuvre ?
Car la traçabilité est un concept transversal dans les organisations. La mise en place de
systèmes de traçabilité touche tous les services de l’entreprise, de la direction à la production,
en passant par la qualité, la DSI etc… Difficile alors de se comprendre et de se coordonner
autour de la traçabilité, qui pour le qualiticien sera synonyme de norme ISO, pour
l’informaticien d’ERP, MES ou encore de middleware, pour les opérationnels de lecteurs et
de tags RFID, tandis que pour le directeur marketing il s’agira d’en faire un argument de
vente et de communication, pour le juriste de délimiter les responsabilités de l’entreprise
etc… D’autant qu’il ne s’agit là que de l’aspect intra-organisationnel de la traçabilité. Or nous
l’avons vu, l’une des principales caractéristiques de la traçabilité est sa dimension interorganisationnelle. Comment se passe la mise en place de systèmes de traçabilité au niveau
d’une filière ou d’une supply chain ? N’y a t-il pas là aussi des acteurs hétérogènes qui
doivent se coordonner pour garantir la mise en place du système de traçabilité ?
Comme pour tout projet construit autour des technologies de l’information et de la
communication dans les organisations, la dimension technique ne saurait masquer une
dimension organisationnelle. Nous l’avons vu avec Hermitte (2003), la traçabilité nécessite
une organisation, et c’est cette dimension qui est importante à prendre en considération dans
la mesure où l’erreur serait d’attaquer le problème par la technologie en matière de traçabilité.
Il ne suffit pas d’implanter dans une organisation ou entre des organisations, une technologie
dédiée à la traçabilité pour que l’objectif de sécurité sanitaire soit atteint. Encore faut-il que
ces technologies soient adoptées, appropriées, et permettent la coordination des différents
acteurs concernés par la traçabilité. Ce n’est qu’à cette condition que l’on peut réellement
parler de système de traçabilité.
C’est la raison pour laquelle nous trouvons intéressant de nous appuyer sur la théorie de la
traduction pour tenter de montrer l’importance de la phase de mise en œuvre d’un système de
traçabilité, qui nous le pensons, ne pourra devenir un outil de pilotage qu’après une phase de
« traduction ».
La théorie de la traduction (ou sociologie de la traduction), également appelée ANT (actor
network theory), a été développée au laboratoire de sociologie de l’école des mines de Paris
(le Centre de Sociologie de l’Innovation), par Michel Callon et Bruno Latour. Elaborée à la
fin des années quatre-vingt, la théorie de la traduction est aujourd’hui largement reconnue et
étudiée, un livre reprenant ses textes fondateurs venant même d’être récemment publié.
Développée à l’origine pour comprendre les conditions de production de la science, la théorie
de la traduction permet de décrire le processus d’apparition des innovations, et a été reprise
dans le domaine du Management et des Sciences de Gestion pour analyser l’implication des
individus dans une phase de changement organisationnel, puisque l’originalité réside dans le
refus de distinguer entre un humain et un non-humain (un ordinateur par exemple), les nonhumains pouvant jouer un rôle considérable.
La théorie de la traduction repose sur cinq notions clés :
-
Le réseau : il s’agit d’une « méta-organisation » rassemblant des humains et des nonhumains mis en intermédiaire les uns avec les autres. La reconstitution du réseau se
fait en évitant le découpage des problèmes en tranches, mais plutôt en chaînant toutes
les entités qui participent au problème.
-
La traduction : c’est l’opération qui établie un lien entre des activités hétérogènes et
rend le réseau intelligible. Autrement dit, c’est une opération de transport qui permet
de passer d’un cadre spatio-temporel à un autre cadre spatio-temporel sans perdre le
lien.
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-
La controverse : c’est le cheminement qui a conduit à la découverte du fait
scientifique (l’innovation), et qui est le seul capable, selon Callon et Latour, d’en
expliquer l’échec ou le succès.
-
L’entre-définition : le fait n’existe que par le réseau qui le porte, de même que le
réseau n’existe que par le fait autour duquel il s’est formé.
-
Le principe de symétrie : il consiste à donner la même importance aux humains (ou
sujets) et non-humains (objets) composant le réseau, qui deviennent tous des actants.
Après avoir énoncé ces cinq concepts clés, Callon et Latour proposent une méthode en dix
étapes pour traduire un réseau :
-
L’analyse du contexte : il s’agit d’une analyse des différents actants du réseau et de
leurs intérêts.
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Problématisation et traducteur : c’est l’opération qui permet le passage d’une entité
possédant un contexte et une position singulière à une acceptation de coopération.
Cette problématisation est permise par un traducteur reconnu comme légitime par
l’ensemble du réseau.
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Le point de passage obligé et la convergence: c’est un lieu ou un énoncé
incontournable pour la construction du réseau.
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Les porte-parole : ils représentent les différentes entités (humaines et non-humaines)
et rendent le dialogue possible entre elles.
-
Les investissements de forme : il s’agit de réduire la complexité pour la rendre
saisissable, en substituant à des entités nombreuses des intermédiaires plus facilement
maîtrisables.
-
Les intermédiaires : c’est tout ce qui circule entre les différentes entités (informations,
objets techniques, argent, humains, compétences…).
-
Enrôlement et mobilisation : par l’enrôlement les membres du réseau se voient affecté
un rôle, une mission, une tâche, qui les rend actifs dans le réseau.
-
Rallongement et irréversibilité : il s’agit d’intégrer au réseau de nouvelles entités pour
le solidifier. Pour éviter les risques liés au rallongement du réseau, il faut que les
conditions de vigilance et transparence soient remplies.
-
Vigilance : il s’agit d’une veille permanente qui doit être faite sur le réseau.
Transparence : la transparence est nécessaire pour éviter toute ruse, tromperie ou
manipulation qui pourrait mettre en péril le réseau.
Callon et Latour se sont appuyé sur l’exemple célèbre de la réimplantation des coquilles
Saint-Jacques dans la baie de Saint-Brieuc pour présenter leur théorie. En effet, au début des
années soixante-dix, face à la disparition progressive des coquilles Saint-Jacques dans la baie
de Saint-Brieuc à cause d’une pêche excessive, un programme de recherche est lancé pour
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Actes de la 1ère Journée ComIndus - 29 mars 2007 - Avignon
adapter une technique japonaise d’élevage des coquilles Saint-Jacques. Callon montre que la
réussite de ce programme va dépendre d’une coopération surprenante entre des acteurs
hétérogènes (les pouvoirs publics, les scientifiques, les marins-pêcheurs, et même les
coquilles Saint-Jacques) et d’une série de traductions entre les différents actants : ce qui est
pour les chercheurs une question de connaissances sur les CSJ a été traduit en terme de survie
économique pour les marins-pêcheurs, d’image de marque pour les pouvoirs publics et de
perpétuation de l’espèce pour les CSJ. Les différents actants du réseau n’ayant pas les mêmes
intérêts ni le même langage pour parler et appréhender leur préoccupation commune, c’est
l’opération de « traduction » (au sens large, mais suivant toutes les étapes de traduction d’un
réseau vues précédemment : enrôlement etc…) qui a permis la réussite du programme.
Appliquée à la gestion de la traçabilité, la théorie de la traduction nous permet d’appréhender
à l’intérieur de l’organisation la diversité des acteurs, de leurs langages et de leurs intérêts visà-vis de la traçabilité. Ce qui sera pour la qualité une question de conformité à une norme sera
pour la DSI une question de capture et traitement de l’information, pour les services juridique
une question de la délimitation des responsabilités de l’entreprise, pour le marketing une
question de relation client/fournisseur, pour la logistique une question de suivi de palettes…
Transposer la théorie de la traduction à l’intérieur de l’entreprise nous permet de prendre en
compte l’hétérogénéité des langages et des objectifs vis-à-vis de la traçabilité des différents
acteurs et l’importance de la technologie (puisque cette théorie ne différencie pas humain et
non humain) qui occupe une place importante dans la gestion de la traçabilité.
Direction des Systèmes
d’Information (DSI)
Traçabilité = ERP, MES,
Middleware…
Services juridiques
Traçabilité = respect de la
réglementation (178/2002)
Technologies
(RFID, ERP…)
Opérationnels / Production
Traçabilité = codes barres,
tags RFID, lecteurs…
Qualité
Traçabilité = Normes de
production, ISO…
Logistique
Traçabilité = suivi des
palettes, lots de fabrication,
interopérabilité…
Marketing
Traçabilité = relation
client, argument de vente
Le schéma proposé permet de comprendre que lorsqu’on parle de système de traçabilité on ne
parle pas que d’un ensemble de technologies mais aussi et surtout de la coordination d’acteurs
différents, bien qu’appartenant à la même entreprise. Parler de traçabilité c’est nous l’avons
vu admettre l’aspect inter-organisationnel, mais il ne faut pas pour autant oublier l’aspect
intra-organisationnel de la mise en place d’un système de traçabilité. Car ce n’est qu’après un
certain nombre de « traductions » que, nous le pensons, le système de traçabilité deviendra un
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Actes de la 1ère Journée ComIndus - 29 mars 2007 - Avignon
véritable outil de pilotage stratégique et permettra de répondre efficacement à l’objectif de
sécurité sanitaire.
Conclusion
La traçabilité représente aujourd’hui un enjeu important que les entreprises du secteur
agroalimentaire se doivent de prendre en considération pour se conformer à la réglementation
relative à la sécurité sanitaire. Néanmoins, ce concept de traçabilité n’est pas encore
appréhendé dans sa globalité et s’apparente trop souvent à un outil de gestion de crise. Il
paraissait donc intéressant de s’attarder quelque peu sur cette notion pour en montrer les
différentes facettes (traçabilité des personnes, des biens, de l’activité), les différents enjeux
(sécurité, contrefaçon, relation client), et ses liens avec les technologies de l’information et de
la communication. Une fois ce travail de synthèse réalisé, il nous a paru important de faire
appel à un cadre théorique original qui permette d’appréhender à la fois la dimension
stratégique de la traçabilité et sa phase de mise en œuvre. C’est la raison pour laquelle les
travaux sur le pilotage et la théorie de la traduction nous ont semblé pertinents. Néanmoins, il
ne s’agit là que d’un travail théorique qui demande à être validé sur le terrain.
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