Une reconnaissance du mal
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Une reconnaissance du mal
La souffrance psychique des jeunes: le mal-être des étudiants Laurent Michel Délégué Général de l’USEM Marie Portal Etudiante en Master 2 Promotion de la santé, ISPED Stagiaire à l’USEM L’USEM et les SMERS USEM : Union nationale des Sociétés Étudiantes Mutualistes régionales Les mutuelles étudiantes régionales 870 000 étudiants géré en RO Distribue des remboursements complémentaires à 250 000 adhérents Facilite l’accès aux soins des étudiants en négociant avec les professionnels de santé des consultations Réalise des actions d’éducation pour la santé de terrain (tabac, alcool, nutrition, sida, solidarité, souffrance psychique, gestes de 1ers secours …) Contribue aux différentes instances régionales de santé publique Incite à la mise en oeuvre de politiques de santé centrées sur les besoins des étudiants L’enquête FNORS / USEM sur la Santé des étudiants en 2007 Enquête réalisée tous les deux ans Suivi par un comité de pilotage scientifique (FNORS, Direction Générale de la Santé, Direction Générale de l’Enseignement Supérieur, Fil Santé Jeunes, MILDT, CNOUS, Professionnels de Santé) Questionnaire auprès de 50 000 étudiants 14 000 réponses soit un taux de réponse global de 27,4% La recherche des facteurs favorisant la souffrance psychique des étudiants a constitué l’axe majeur de l’enquête. Les principaux résultats de l’enquête 2007 Des étudiants qui déclarent à 93,5 % être en bonne santé, mais: 36,2 % des étudiants se disent en difficulté pour gérer leur stress, 31,3 % ont perdu confiance en eux pendant plus de 15 jours au cours des 12 derniers mois, 18 % ont eu du mal à dormir, 8,8 % ont eu des pensées suicidaires, 8 % ont présenté des troubles de l’appétit Enquête FNORS/USEM 2007 Le rapport à la santé des étudiants Si les étudiants consultent à 84,1 % un médecin généraliste, ils ne sont que 34,9% avoir vu un dentiste au cours des 12 derniers mois. 13,8% des étudiants qui n’ont pas consulté de PS évoquent le motif du coût Faible taux de mutualisation N’ont pas de mutuelle complémentaire : 8,9 % Ne pas savoir s’ils en ont une : 7,6 % 30% des étudiants sans complémentaire n’ont pas consulté de PS dans les 6 derniers mois, contre 14% pour les étudiants couverts par une complémentaire. Enquête FNORS/USEM 2007 La souffrance psychique des étudiants (1/2) Tristesse et déprime 31,3% des étudiants déclarent avoir été pendant une période de plus de 15 jours « triste, déprimé, sans espoir, avec une perte d’intérêt pour les activités qu’ils aiment faire habituellement » Perte de confiance 34,9% déclarent une perte de confiance pendant une période de plus de 2 semaines au cours des 2 derniers mois Les femmes sont plus concernées que les hommes: 42,% contre 25,8% La souffrance psychique des étudiants (2/2) 10,4% des étudiants consomment parfois ou souvent des médicaments pour les nerfs, des tranquillisants ou des antidépresseurs. Cette consommation est plus importante chez les femmes: 14,6% contre 5,4% 8,8% des étudiants ont eu des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois Les résultats confirment ceux de l’enquête 2005 qui montraient déjà une proportion importante d’étudiants déclarant ce sentiment de tristesse (30%), de perte de confiance (33%) et de pensées suicidaires (9%) Les signes de dépressivité (1/2) Une dépressivité plus féminine et plus « âgée » : Les femmes sont plus nombreuses à déclarer au moins un signe de dépressivité que les hommes (51,1% vs 36,5%) Plus les étudiants sont âgés, plus ils sont concernés (- de 21 ans : 39,6% vs 23 ans et + : 47,4% Les signes de dépressivité (2/2) Risque accru de présenter des signes de dépressivité supérieur quand les étudiants déclarent : Un sentiment d’isolement (4,35 x supérieur) Mauvaise gestion du stress (2,93 x supérieur) En mauvaise santé (2,88 x supérieur) Perception négative de l’avenir (2,6 x sup) Insatisfaction sur le choix d’études (1,64 x sup) Avoir été victime de discrimination (1,64 x sup) N’avoir personne sur qui compter (1,60 x sup) Avoir 23 ans et plus (1,20 x supérieur) Enquête FNORS/USEM 2007 Le mal-être et les facteurs aggravants Différences de com portem ents entre les étudiants ayant ou non des signes de dépressivité 35,0% 30,0% 31,8% Etudiants ne présentant pas de signes de dépressivité 28,9% Etudiants présentant un ou plusieurs signes de dépressivité 25,0% 19,4% 20,0% 14,9% 12,8% 15,0% 10,3% 9,6% 10,0% 10,9% 12,6% 9,3% 9,9% 2,8% 5,0% 0,0% Problèmes de sommeil problèmes d'appétit consommation Consommation Consommation Consommation de importante ou d'alcool de cannabis médicaments excessive de importante ou pour les nerfs tabac exessive Enquête FNORS/USEM 2007 Les organismes spécialisés dans la santé étudiante Un étudiant sur quatre (25,5%) connaît la Médecine Préventive Universitaire (SIUMPPS) Ils ne sont que 6,7% à connaître le Bureau d’Aide Psychologique Universitaire (BAPU) Enquête FNORS/USEM 2007 Le mal être est-il constitutif de l’identité des jeunes ? Symbolique du mal être : Anonymat , absence de représentativité Pratiques communautaires Rejet des styles, des normes Perte de confiance dans les institutions et dans l’avenir Plus d’un étudiant sur dix (12,2%) à une perception négative de l’avenir. Statut du mal être : Causes multiples : contexte familial, social, précarité, individu … Expression variée de la souffrance: anorexie, scarification, tentatives de suicides, conduites à risque Limites : multiplicité des expressions du mal être, prise en charge complexe Quelle prise en charge ? Qui prend en charge ? Quand? A quelle fréquence, pour quelle durée … Ressources bibliographique Enquête de la Fondation pour l’Innovation Politique: « Les jeunesses face à leur avenir ». Janvier 2008 Rapport du « Défenseure des enfants »: « Ados en souffrances, plaidoyer pour une véritable prise en charge ». Novembre 2007 La santé de l’homme. La santé: un défi pour les étudiants. INPES, n°393, janvier-février 2008. Une reconnaissance du mal-être étudiant Les services de prévention des mutuelles étudiantes régionales ont identifié un réel mal-être dans le monde étudiant Des actions de prévention spécifiques sont mises en place depuis 2006 Un constat, plusieurs pistes d’action Agir sur les causes de ce mal-être: Stress Mauvaise alimentation Un réseau relationnel peu développé Peu d’activités de loisirs, sportives Problèmes financiers Æ Ne pas aborder le mal-être tel quel mais par des voies détournées Une réponse à ce mal être: Les forums bien-être de la Smerep → Objectif : aider les étudiants à gérer leur stress Organisé autour d’un forum avec 1 pôle accueil/évaluation du stress, pôle relaxation Atelier de sophro & de shiatsu pôle hygiène de vie (nutrition) Démonstration d’activités sportives (service des sports universitaires) Présence des équipes médicales et des psychologues des Services Médicaux des Universités Des actions complémentaires tout au long de l’année Æ Favoriser le lien social dans le milieu étudiant : Semaine de l’équilibre alimentaire Petits déjeuners plaisir Pots d’accueil & de rencontre : lutte contre l’isolement en résidences universitaires (en partenariat avec le Crous) Bilan et perspectives 1 500 étudiants sensibilisés 10 forums bien-être 5 actions en résidence universitaire 10 actions petits déjeuners 4 animations pendant la Semaine de l’équilibre alimentaire Æ Continuer nos actions pour favoriser le bien-être chez les étudiants Renforcer les partenariat pour mieux accompagner les étudiants (Fil Santé Jeunes, SIUMPPS, CROUS) Communiquer sur les événements bien-être pour augmenter sans cesse la participation USEM SMEREP 116 rue du Bac 28 rue Fortuny 75007 PARIS 75017 PARIS 01 44 18 37 87 01 44 01 45 13