Autrement dit - IDEAL Connaissances

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Autrement dit - IDEAL Connaissances
Fiche de présentation d’un projet ou d’une pratique innovante
Nom/ intitulé du projet : « Autrement dit »
Organisme : ASEPT Pays de la Loire
Service porteur du projet : Service Action Sanitaire et Sociale – MSA Loire-Atlantique – Vendée
Responsable de projet (nom et titre) : Myriam DESPRES – Agent de développement Social Local
Coordonnées (tel/mail) : 02.51.36.87.41 / [email protected]
Champ d’intervention / public concerné : Santé Publique – prévention – promotion de la santé
Personnes de plus de 60 ans
Lieu et échelle géographique du projet : Région Pays de la Loire
Description du projet
L’objectif du programme est double :
 Former les acteurs, bénévoles ou professionnels, au contact des personnes de plus de 60 ans
à la promotion de la santé, à la prévention du mal-être, au repérage de la crise suicidaire, à
l’utilisation de l’outil «Autrement dit ».
 Par l’intermédiaire d’ateliers animés avec l’outil « Autrement dit » par les acteurs formés, le
programme vise le mieux-être des plus de 60 ans. Au travers d’espaces de parole collectifs,
les seniors renforcent leurs compétences émotionnelles, relationnelles et identifient les
ressources sur lesquelles ils peuvent s’appuyer au local. Dans un contexte bienveillant, ces
ateliers permettent également de développer les capacités à exprimer les difficultés, le malêtre, les idées suicidaires.
Ce programme a été créé par la MSA Loire Atlantique – Vendée en septembre 2013 avec le soutien
d’un comité d’experts composé de l’association Recherche et Rencontres, de l’unité de Prévention du
Suicide du Centre Hospitalier Daumézon, du Comité de Départemental des Retraités et Personnes
âgées de Loire-Atlantique, du CLIC de la Vallée de Clisson.
Les acteurs qui œuvrent auprès des seniors sont formés et deviennent capables d’enrichir les
compétences relationnelles et émotionnelles des personnes, d’aborder la question de la souffrance
psychique et des idées suicidaires, d’orienter ou d’accompagner les personnes dans les dispositifs
locaux et notamment le soin.
Quinze structures ont participé à une expérimentation de septembre 2013 à juin 2014. Une
évaluation externe de cette phase d’expérimentation a été confiée à l’ « Atelier de l’Evaluation »,
cabinet d’évaluateurs spécialisé en santé publique.
Malgré des freins légitimes pour aborder la question de la souffrance des personnes âgées,
l’évaluation a montré sa faisabilité et son acceptabilité (des structures, des animateurs et des
personnes âgées elles-mêmes). L’évaluation dévoile également la pertinence de ce programme ainsi
que des résultats immédiats : la levée du tabou du mal-être, parfois du suicide des personnes de plus
de 60 ans, l’information sur les ressources existantes, la possibilité pour les personnes d’exprimer des
émotions et de la souffrance, la possibilité pour les personnes d’avoir des échanges sur des sujets
intimes.
Depuis le 1er janvier 2015, le programme est décliné sur la région Pays de la Loire. Le bilan 2015 fait
état de 54 personnes formées. 20 ateliers ont été animés réunissant 95 personnes de plus de 60 ans.
Caractère innovant (max 10 lignes pour faire ressortir l’originalité, le caractère inédit) :
Fortement touchées par le mal-être et le suicide, les personnes âgées bénéficient de peu d’actions
de prévention. Ce programme leur est spécifiquement destiné.
Il place les intervenants de 1ère ligne au cœur du programme conformément à une partie des
conclusions de la conférence de consensus de 2000 (stratégie nationale de prévention du suicide).
Le partenariat avec les équipes de soin répond aux exigences du cahier des charges du programme
régional de santé de l’Agence Régionale de Santé des Pays de la Loire.
Enfin, ce programme relève de la promotion de la santé : approche intersectorielle et
développement de plusieurs déterminants de la santé (compétences individuelles et collectives,
solidarités, liens, changement de regard des professionnels et bénévoles sur les capacités des seniors
à exprimer leurs forces et faiblesses et à trouver, individuellement ou collectivement des pistes pour
une meilleure qualité de vie).
Critères permettant l’évaluation du projet :
Les questions évaluatives portaient sur la pertinence de l’action, de l’outil, sur l’acceptabilité, sur la
faisabilité, sur les effets immédiats et sur les recommandations pour la transférabilité1.
La pertinence
La prévention du suicide, du mal-être des personnes âgées de plus de 60 ans constitue une priorité
nationale et régionale de santé. Par ailleurs, aucun outil d’animation collective n’existe à ce jour pour
ce public. Les structures ayant expérimenté le programme valident sa pertinence. 68 % des
participants déclarent leur intérêt pour la thématique. 40 % des participants déclarent une proximité
avec le sujet2.
L’acceptabilité
Le programme « Autrement dit » a soulevé légitimement plusieurs réticences des structures, des
bénévoles et professionnels. Certaines ont été levées après la formation ; les autres après
l’animation d’un premier atelier.
La satisfaction des participants est extrêmement positive : 92 % d’entre eux déclarent être très
satisfaits ou satisfaits. Interrogés sur leurs émotions, la majorité des participants déclarent avoir
ressenti des émotions positives : le « réconfort », le « plaisir », l’ « envie d’aider » arrivent en tête.
La faisabilité
Pour que le programme fonctionne, 4 conditions ont été identifiées : un partenariat solide et de
qualité. Un outil, support à l’échange pour les ateliers en adéquation avec les objectifs. Des
bénévoles et professionnels formés et à l’aise avec l’outil. Une communication adaptée.
Les effets immédiats
Les professionnels et bénévoles impliqués dans le programme signalent :
- La levée du tabou, la possibilité d’aborder le sujet de la souffrance et du suicide.
- L’apport d’informations précises sur les ressources.
- L’expression des émotions, de la souffrance personnelle.
- L’aide et l’orientation (9 ateliers sur 22).
- L’entraide entre les participants.
L’évaluation a également mis en avant l’opinion favorable des personnes de plus de 60 ans : la moitié
déclarent l’atelier « utile si je vais mal » et « utile pour aider des personnes qui vont mal ».
1
Sources de données : 11 entretiens avec le porteur du projet, les partenaires, 10 questionnaires des structures
ayant expérimenté le programme et 85 questionnaires des seniors ayant vécu un atelier (taux de retour 83 %).
2
30 % ont eu des idées suicidaires ; 30 % connaissent des personnes qui se sont suicidées.