85.9 ko - La France au Portugal
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Ambassade de France au Portugal – Service de presse 28 février au 6 mars 2013 PRESSE ECRITE PORTUGAISE Le focus hebdomadaire n’est pas une revue de presse exhaustive, mais une sélection ponctuelle, sous forme de résumés synthétiques, de deux ou trois sujets de l’actualité (politique, économique, sociale ou culturelle) développés par les principaux titres de la presse écrite portugaise, et non traités par l’ambassade par ailleurs I – Tensions ponctuelles dans les relations luso-angolaises : Violation du secret de justice : le gouvernement tente de protéger les relations avec l’Angola (Público, 28 février) ; Le Portugal et l’Angola (éditorial du i, 2 mars) ; Portas tente de calmer Luanda ; Le gouvernement se place du côté de l’Angola ; Le Procureur général de la République angolais n’a pas encore clarifié le dépôt suspect (Expresso, 2 mars) ; Respecter l’Angola ou en avoir peur ? (éditorial de l’Expresso, 2 mars) ; Césario visite l’Angola après plusieurs critiques (Diário de Notícias, 3 mars) ; Nos raisons et leurs raisons (DN, 3 mars) ; Le secrétaire d’Etat des Communautés visite l’Angola dans un climat de «crispation » (Público, 5 mars) ; L’Angola ne peut « être un problème » (DN, 6 mars) La presse couvre largement les développements autour d’investigations au Portugal sur le Procureur général de la République (PGR) angolais João Maria de Sousa. Ce dernier est suspecté de fraude et blanchiment de capitaux. L’Expresso, qui avait fait l’annonce de cette enquête le 23 février, explique que le Département central d’investigation et d’action pénale (DCIAP) portugais a initié cette procédure suite au transfert par M. de Sousa de 70 000 euros d’une entreprise offshore sur un compte de la banque Santander Totta, en novembre 2011. La DCIAP disposerait d’informations faisant un lien avec divers transferts entre l’entreprise offshore Spiral Enterprises et les entreprises angolaises Imexco et Innova. Le Público du 28 février, notamment, rapporte que le Jornal de Angola [ndr : journal officiel du régime angolais] a vivement réagi à cette annonce à travers deux éditoriaux. Après avoir dénoncé une « persécution des intérêts angolais » par le Portugal le 25 février, le JA demandait, le 27 février, la fin des investissements angolais au Portugal. Le Público du 5 mars rappelle que ce n’est pas la première fois que le JA s’en prend au Portugal. L’Expresso évoque une situation à relativiser, mais lie la réaction du JA à l’existence d’un sentiment anti-portugais latent dans une frange de la population angolaise. M. de Sousa a critiqué une atteinte « systématique » au secret dans la justice portugaise, évoqué des « malentendus » et accusé l’annonce de l’Expresso d’entacher la réputation de l’Etat angolais. Un communiqué du Ministère public angolais précise que M. de Sousa est simple actionnaire de l’entreprise Imexco (Expresso). Le ministre portugais des Affaires étrangères Paulo Portas, qui s’était rendu à Luanda début février, a réagi en soulignant l’importance de la relation luso-angolaise, et en faisant savoir que « le système judiciaire portugais n’était pas le lieu adéquat pour juger des questions interne d’autres Etats ». Le ministre portugais de l’Economie et de l’Emploi Alvaro Santos Pereira a déclaré qu’ « une grande partie du futur du Portugal passe par l’Angola et le Mozambique » et vice-versa (Público, 28 février). M. Cesário, secrétaire d’Etat des communautés portugaises, qui a débuté une visite en Angola le 4 mars pour évaluer le fonctionnement des services consulaires portugais (DN, 3 mars ; Público, 5 mars), a affirmé que l’Angola « ne peut être un problème » (DN, 6 mars). Selon l’Expresso, lors de sa visite de février en Angola, M. Portas aurait abordé avec son homologue et le Président dos Santos la question des investigations portugaises portant sur de hauts responsables angolais - question qui touche aussi à des guerres internes entre angolais, précise l’hebdomadaire. Les enjeux sont importants : l’Angola est actuellement le 4ème partenaire économique du Portugal, et il accueille près de 150 000 Portugais et plus de 8000 entreprises portugaises. En 2012, les émigrés portugais en Angola ont renvoyé au pays plus de 270 millions d’euros (en 3ème position après les Portugais de France et de Suisse). Un sommet bilatéral est prévu au second semestre 2013, dans une dynamique que le gouvernement portugais espère maintenir. Par ailleurs, le fait que des Portugais aient été placés en détention à Luanda en 2007 en réponse à l’arrestation du footballer angolais Mantorras au Portugal pour conduite sans permis, reste présent dans les esprits (Expresso). Différentes analyses dans la presse portugaise regrettent les fuites judiciaires, mais se divisent sur la réaction de M. Portas ; si les relations luso-angolaises revêtent une importance particulière en période de crise, la provenance des fonds ne peut être ignorée (Público, 28 février). De son côté, le responsable des Relations internationales du Parti socialiste portugais s’est entretenu avec l’ambassadeur d’Angola pour « contribuer à éviter (….) l’instrumentalisation » de ce type d’épisode (Expresso). II – Politique portugaise de regroupement familial d’immigrants : Le ministère portugais des Affaires étrangères (MNE) critiqué dans un rapport européen sur l’immigration ; Le secrétaire d’Etat affirme que les modifications à la loi des étrangers, qui renforcent le rôle du MNE, visent à éviter des « tentations sécuritaires » (Público, 1er mars) Une étude européenne portant sur les législations de différents pays en matière de regroupement familial d’immigrants [ndr : rapport du projet « Familiy reunification – a barrier or facilitator of integration » qui analysait la situation en Allemagne, Autriche, Hollande, Irlande, Portugal et Royaume Uni], dont les résultats ont été présentés le 2 mars à Lisbonne lors d’un séminaire promu par le Haut commissariat pour l’Immigration et le Dialogue interculturel (ACIDI), présente la législation portugaise comme l’une des plus « facilitatrices » en la matière. Les conditions exigées par le Portugal sont décrites comme « bienveillantes », à commencer par les moyens de subsistance dont doit faire preuve le demandeur du regroupement (rendement mensuel brut de 700 euros). Selon les chiffres de l’ACIDI, la proportion d’autorisations de résidence accordées à des citoyens non européens au Portugal pour motif de regroupement familial est passée de 42,8% en 2008 à 58,3% en 2011 (soit, pour cette dernière année, un peu plus de 18 00 autorisations de résidence). Dans son analyse du cas du Portugal, l’ACIDI relève malgré tout des problèmes, liés au renforcement du rôle du ministère portugais des Affaires étrangères (MNE) dans ce processus - évolution découlant des modifications apportées à la ‘loi des étrangers’ en 2012-. A savoir, des délais trop longs de traitement des demandes au niveau des consulats, et, dans la pratique, la duplication des contrôles entre, d’une part, les consulat, et d’autre part, et le Service des Etrangers et Frontières du ministère de l’Administration interne. Le secrétaire d’Etat Adjoint du ministre Adjoint et des Affaires parlementaires, Feliciano Barreiras Duarte, a répondu que le renforcement du rôle des consulats dans le contrôle des demandes de visas « permettra (au contraire) d’éviter le développement de tentations sécuritaires », et qu’« en ce temps de crise, le Portugal ne peut céder à des pressions populistes entendant transformer le pays en forteresse ». M. Barreiras Duarte s’est inquiété du discours de certains politiciens, affirmant qu’il fallait « regarder l’immigration non comme un problème mais comme une opportunité ». [Ndr : un communiqué gouvernemental citant le secrétaire d’Etat précise que le Portugal va « au-delà » de la Directive 2003/86/CE sur la facilitation du regroupement de nationaux de pays tiers]. III – Impact d’une émigsration soutenue sur la pyramide des âges : En crise et sans enfants (éditorial du Diário de Notícias, 1er mars) ; Les écoles perdent des centaines d’élèves du fait de l’émigration (Diário de Notícias, 1er mars) ; Qui sont nos petits émigrants ? (Público, 3 mars) ; Le Portugal, un pays qui s’est vidé (Público, 5 mars) Si l’édition spéciale du 23ème anniversaire du Público, qui consacre 25 pages aux différents effets de la crise au Portugal dans tous ses aspects, revient notamment sur les problématiques démographiques d’un pays vieillissant [ndr : cf « focus presse » du 2 janvier 2013 sur le déficit démographique], plusieurs quotidiens traitent de façon plus spécifique la question des conséquences de l’émigration sur la pyramide des âges de la population portugaise. Le Diário de Noticias du 1er mars fait valoir que le bas niveau du taux de natalité portugais est « aggravé » par le fait que l’émigration touche prioritairement une population jeune (et par ailleurs très qualifiée) qui, de plus, émigre souvent avec ses enfants. Le départ des forces vives est un phénomène qui porte ainsi sur « deux générations ». Rappelant les estimations selon lesquelles 200 000 Portugais auraient quitté le pays ces deux dernières années, il donne la parole à des directeurs de groupements scolaires qui font état de départs d’élèves en nette hausse depuis deux ans, notamment dans les zones les plus affectées par le chômage. Le contenu du Focus presse n’engage pas la responsabilité de l’ambassade. Pour toute utilisation du texte, même partielle, merci de vous adresser au service de presse.