contact presse Céline Gaubert c.gaubert@lacomediedeclermont
Transcription
contact presse Céline Gaubert c.gaubert@lacomediedeclermont
Irrégulière spectacle initié par Norah Krief et Frédéric Fresson autour des sonnets et élégies de Louise Labé jeudi 8, vendredi 9 et samedi 10 janvier à 20:30 maison de la culture salle Boris-Vian (entrée rue Abbé-de-l'épée) durée 1 heure 15 théâtre musical En écho lecture inédite de Norah Krief samedi 10 janvier à 12:30 à La Librairie, 14 rue Pascal découvrez une chanson du spectacle sur www.lacomediedeclermont.com contact presse Céline Gaubert [email protected] t.0473.170.183 www.lacomediedeclermont.com direction Jean-Marc Grangier renseignements & réservation : 0473.290.814 Elle fut une Cordélia bouleversante tout autant qu’un fou irrésistible de facéties dans Le Roi Lear de Jean-François Sivadier présenté la saison dernière. Norah Krief, formidable comédienne, est une chanteuse au même pouvoir d’envoûtement. Avec le musicien Frédéric Fresson, ils tracent, depuis Les Sonnets de Shakespeare, un chemin théâtral inédit conviant le chant et la poésie. Sous la plume de Pascal Collin et le regard du metteur en scène Michel Didym, Irrégulière met en jeu la langue de Louise Labé, femme de lettres du XVIe siècle et féministe avant l’heure. Sur scène : Norah Krief, accompagnée de trois musiciens, fait resurgir son œuvre poétique, miraculeuse d’originalité, de sensualité et de sincérité. On y entend des mots de chair et de sang. Dans les courts sonnets comme dans les élégies, se livre le journal intime d’une femme qui veut vivre la Renaissance pleinement, s’accomplir, s’épanouir, jouir. Sa voix et sa volonté rebelles se transmettent ici par le chant, comme un flambeau passé à une autre, d’hier à aujourd’hui. De Louise à Norah. Pour que s’élève dans l’énergie de la scène l’affirmation d’une liberté au présent. Elle déclare préférer caracoler à tirer l’aiguille. Elle épouse un maître cordier. Elle devient chanteuse de rock. Elle fait des études de biologie. Calvin la traite de pute. Elle connaît de grands chagrins. Elle monte à cheval dans des fêtes publiques. Elle joue Brecht, Tchekhov, Shakespeare. Elle écrit. Elle lutte de toute sa chair, son coeur, son sexe. Elle pleure. Elle fait rire. Elle aime. Elle se bat. Elle exaspère. Elle est le fou du roi. Elle tient salon. Son coeur la guide. Elle joue du luth. Elle achète un appartement à Paris. Elle habite à Lyon. Elle est fidèle. Elle trompe son mari. Elle ne boit pas. Elle lit le grec. Elle chante en Russie. Elle est très entourée d’hommes. Elle prie. Elle a peur. Elle ne se ressemble jamais. Elle est la même. Elle est morte. Elle vit. En écho lecture inédite de Norah Krief d’après d’autres textes de Louise Labé à l’occasion de l’inauguration de La Librairie, nouvelle librairie indépendante de Clermont-Ferrand. Ce temps sera suivi d’une rencontre et discussion libre en toute convivialité. samedi 10 janvier à 12:30 à La Librairie, 14 rue Pascal entrée libre Spectacle musical initié par Norah Krief et Frédéric Fresson pour la compagnie Sonnets textes Louise Labé, Pascal Collin composition musicale Frédéric Fresson arrangements Daniel Largent, Mathias Levy mise en scène Michel Didym, Pascal Collin assistante à la création Arzela Prunennec lumière Paul Baureilles, Johan Olivier son Olivier Gascoin 3 avec Norah Krief Frédéric Fresson clavier Daniel Largent percussion, basse Mathias Lévy violon ,saxophone , guitare 3 Une production Maison de la Culture de Bourges/scène nationale en coproduction avec l’Allan/scène nationale de Montbéliard. Avec le soutien de la Mousson d’été/Lorraine et Les Bains-Douches de Lignières pour la résidence de création. Spectacle produit avec le soutien de la région Centre et accueilli en coréalisation avec les Bains-Douches. remerciements : le Théâtre National de Bretagne, Théâtre 71 scène nationale de Malakoff. « Femme de chair, de sang et de désir » Cette voix de Louise Labé. En parcourant quelques écrits à son propos, anciens ou modernes, naît une impression : qu’il y a toujours eu, de son vivant même, un besoin inassouvi de savoir qui elle fut, comme si le mystère de sa vie, au-delà des faits connus (naissance, mariage, rencontres sociales et littéraires, mort), nous était nécessaire. Sage épouse ou courtisane - bisexuelle ? Ou encore, c’est l’hypothèse la plus jolie (la plus mythique et la moins incroyable), celle qui ravit les poètes qui ne sont que des hommes : prostituée au grand coeur, pas vénale, la bonne hôtesse qui s’offre gratis aux « savants », entendez les amoureux des lettres et les artistes sans le sou, pas les riches sans goût. Et à force de fasciner, elle atteint ainsi à la même gloire que les histrions Molière ou Shakespeare : ce n’est pas elle, femme accueillante, qui aurait écrit son oeuvre amoureuse mais des hommes évidemment, poètes renommés et ascètes de l’écriture, tel Maurice Scève. C’est bien de sa faute, à Louise. Elle les a bien cherchées, se dit-on, ces réactions mâles dominantes (du fantasme débridé à l’aigreur puritaine qui souffle sur sa réputation, à défaut de pouvoir le faire sur ses lèvres, son haleine puante – l’austère Calvin a auréolé la poésie de Louise du mot « putain » pour l’éternité). Il suffit d’écouter sa voix. Oui. C’est dans la voix du poème, qu’on entend si claire, que réside le mystère de Louise Labé et son scandale, ou, pour le dire autrement, si on projette une vraie femme de chair et de sang et de désir dans le texte, ou si on refuse à tout prix de l’y voir, c’est pour la même raison : parce qu’elle y est. Et qu’elle ne devrait pas. Le sonnet, dans ce temps de nouvelle mondanité humaniste, paraît si codifié, dans ses motifs mythologiques ressassés, dans ses subtils procédés d’écriture, qu’on ne peut le croire sincère. L’amour y est d’abord jeu poétique, croit-on. Or chez Louise, le poème est le champ du combat. Il y a, comme chez les autres de son temps, les mêmes fleurs de rhétorique entremêlées, comme les feuilles d’acanthe des frises de pierre, mais elle les fait vibrer au vent. Les contraintes de l’écrit deviennent les instruments de l’émancipation. Je vis, je meurs, je me brûle et me noie / J’ai chaud extrême en endurant froidure Ce qui émeut, c’est cette volonté qu’elle a, dans un même mouvement, de briser la poésie qu’elle édifie. De faire jaillir la parole, plainte et souffrance et bonheur authentiques, hors du poème, mais dans le poème et par lui – là ou l’antithèse, artifice de style, est un déchirement vécu. La voix de Louise est cette contradiction au coeur de l’écriture, insoluble, qui dit en même temps l’enfermement et la délivrance. Cette voix qui dans son élan affirme la passion qu’elle décrit. C’est impardonnable. J’aime cette voix vivante. Dans le court sonnet, où le feu fait craquer la langue, comme dans le déploiement des élégies, où Louise est toujours là, elle-même à chaque vers de ce journal intime d’une femme qui veut vivre la Renaissance, sa Renaissance, pleinement, une nouvelle civilisation pour s’accomplir, pour s’épanouir, pour jouir. C’est aussi vrai de maintenant. Pascal Collin, le 12 octobre 2007 Pascal Collin Agrégé de lettres, écrivain, dramaturge et traducteur, il conjugue différents métiers en lien avec la scène et le texte : codirecteur artistique de la compagnie La Nuit surprise par le jour (avec Cyril Bothorel, Yann-Joël Collin et Eric Louis), participant à toutes ses créations, dont Le Bourgeois, la mort et le comédien (trois pièces de Molière), auteur de textes dramatiques (La Nuit surprise par le jour, Ceux d’ici, L’Impromptu des cordes, La douzième), metteur en scène, acteur. Il traduit Marlowe (Massacre à Paris), Ibsen (Peer Gynt) et Shakespeare (Henry IV, 1e et 2e parties, Richard III, Le Roi Lear). Il conçoit au sein de la compagnie Sonnets des spectacles musicaux (Les Challengers, Les Sonnets de Shakespeare). 3 Michel Didym Metteur en scène et comédien, après un parcours riche où il croise George Lavaudant, collabore avec Alain Françon, tient l’un des rôles principaux dans Edouard II de Marlowe dans la cour d’honneur, interprète Celle-là de Daniel Danis, Le Dépeupleur de Samuel Beckett, collabore avec la Comédie-Française. Il monte ses propres spectacles et met en scène entre autres : Philippe Minyana, Bernard-Marie Koltès, Michel Vinaver, Serge Valletti, Hanoch Levin... Il met en place la compagnie Boomerang et fonde son travail sur le répertoire contemporain en créant la Mousson d’été (festival des écritures contemporaine) et la MEEC (maison européennes des écritures contemporaine). 3 Frédéric Fresson Musicien chanteur, il travaille depuis longtemps au théâtre en famille et avec d’autres. A la suite de sa rencontre avec La Nuit surprise par le jour et le spectacle Henry IV mise en scène Yann-Joël Collin. Il fonde la compagnie Sonnets avec Norah Krief et Pascal Collin avec lesquels il invente différents spectacles, Les Sonnets de Shakespeare et La Tête ailleurs en collaboration avec Eric Lacascade et Les Challengers. Il se joint à d’autres aventures de théâtre telles : Le Mariage de Figaro et Le Roi Lear dans des mises en scène de Jean-François Sivadier, la trilogie des Molières, Le Bourgeois, la mort et le comédien, mise en scène par Eric Louis. Il participe aussi en tant que musicien aux Moussons d’été où il rencontre Michel Dydim. 3 Norah Krief Après avoir rencontré Philippe Minyana et François Rancillac, elle rejoint Eric Lacascade et Guy Alloucherie pour jouer Tchekhov et Marivaux. A la suite, Florence Giorgetti lui confie le rôle de Blanche Aurore Céleste écrit par Noëlle Renaude et Jean-François Sivadier crée pour elle l’un des personnages d’Italienne avec Orchestre, avant de la mettre en scène dans Le Mariage de Figaro de Beaumarchais. Parallèlement sa route croise celle de Yann-Joêl Collin pour le spectacle Henri IV, elle y rencontre Frédéric Fresson avec qui elle crée les Sonnets de Shakespeare et La Tête ailleurs. Elle retrouve Eric Lacascade avec Hedda Gabler d’Ibsen, pour lequel elle obtient un Molière. Elle est aussi le fou et Cordélia dans Le Roi Lear, mise en scène de Jean-François Sivadier. Louise Labé Son surnom de « belle cordière » est fort explicable : Louise Labé était fille et femme de riches cordiers. Femme de lettres surtout poétesse, ravissante joueuse de luth qui s’initia au latin, à l’italien et à la musique, Louise Labé était aussi une amazone pour qui l’escrime ou l’équitation n’avaient aucun secret. Par surcroît l’une des premières féministes de l’histoire, elle ne laisse personne indifférent. Cependant Louise Labé a pu passer pour scandaleuse et a essuyé nombre d’insultes de son vivant. Elle publie ses œuvres à Lyon en 1555 après examen de la censure. Son œuvre se compose d’un épître dédicatoire, un dialogue mythologique en prose intitulé débat de la folie et de l’amour, trois élégies, et vingt-quatre sonnets. 3 Daniel Largent Il commence la musique en jouant de la batterie, en tournant avec Gilles Langouroux, Armande Altai, Karen Ann, Geoffrey Oriema… Il découvre la basse avec passion et part en tournée en Europe avec the Chicago Blues Girls, puis repart sur les routes de France avec des artistes tel que Gérald de Palmas, Charlelie Couture, Souad Massi, Niagara... Il compose au théâtre d’Aubervilliers Éclat d’R de Catherine Boskowitz, Comme il vous Plaira de William Shakespeare, Les Clowns de Catherine Boskowitz et actuellement au théâtre du Gymnase Les Glandeurs natures, mise en scène de Smaïn. Il a participé à toutes les créations de la compagnie Sonnets. 3 Mathias Lévy Jeune musicien multi instrumentiste (saxophone, clarinette, guitare), il étudie le piano et le violon dès l’âge de 5 ans premier prix de violon et de musique de chambre au conservatoire du Raincy. Il se consacre au jazz en étudiant entre autres avec Didier Lockwood, les frères Belmondo, Andy Emler, Denis Badeau. Il fait partie d’une formation Caravan Quartet avec laquelle il tourne et enregistre trois disques dont un à Cuba avec Ronaldo Luna. Il participe à différents projets : création du concerto pour orgue d’Emanuel Bex et au théâtre Folies de son corps mise en scène Alain Sachs… Il croise sur son chemin Frédéric Fresson et Norah Krief pour la chanson du spectacle L’Eclipse du 11 aôut, mise en scène Jean-Pierre Vincent. 3 Arzela Prunennec Comédienne, elle mène pendant dix ans une expérience de compagnie avec le Théâtre d’Ostrelande et joue dans toutes les créations. Ensuite elle travaille entre autres avec E. Louviot, G. Alloucherie, G. Faucon, E. de Dadelsen et E. Lacascade qui l’engage dans la plupart de ses créations (Help!, Ivanov, De la vie, Cercle de famille pour trois soeurs, Les Barbares). A cette occasion, elle rencontre Norah Krief avec laquelle elle joue dans Ivanov. Formatrice, elle dirige de nombreux ateliers et dans ce cadre, met en scène avec Pascal Collin, cinq de ses textes. Metteur en scène, elle monte plusieurs spectacles Les Lettres portugaises, A cinquante ans elle découvrait la mer, Te Hakamanu, Histoire de petit Paul. Elle rejoint l’équipe des Sonnets, comme assistante d’Eric Lacascade, pour la création de La Tête ailleurs.