Irrégulière
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Irrégulière
DOSSIER DE PRESSE Spectacle musical Irrégulière De Norah Krief et Frédéric Fresson (France) D’après les Sonnets et Elégies de Louise Labé Location Théâtre Forum Meyrin 1, place des Cinq-Continents Du lun au ven de 14h à 18h ou par téléphone au 022 989 34 34 (14h - 18h) Achat des billets en ligne sur www.forum-meyrin.ch Relations Presse Ushanga Elébé +41 (0) 22 989 34 00 [email protected] Théâtre partenaire Mardi 2 février à 20h30 « Norah Krief rayonne sur scène, débordante de vérité en exprimant le désir amoureux, la musique ponctuant ses élans de sensualité. » Le Berry Républicain Présentation Chant et interprétation Norah Krief Clavier Frédéric Fresson Percussion, basse Daniel Largent Violon, saxophone, guitare Mathias Lévy Textes Louise Labé / Pascal Collin Composition musicale Frédéric Fresson Arrangements Daniel Largent / Mathias Levy Mise en scène Michel Didym / Pascal Collin Assistante à la création Arzela Prunennec Lumière Paul Baureilles / Johan Olivier Son Olivier Gascoin Production Maison de la culture de Bourges - Scène nationale Coproduction l’Allan - Scène nationale de Montbéliard Avec le soutien de la Mousson d’été - Lorraine / les Bains-Douches de Lignières pour la résidence de création / la région Centre Accueil en coréalisation avec les Bains-Douches de Lignières Durée 1h05 C’est du théâtre. C’est de la chanson. C’est surtout de l’amour : celui inscrit dans la langue de Louise Labé, femme poète du XVIème siècle, dont l’audace, dans l’expression du désir, est encore un scandale. Une langue de chair, mise en musique pour lui restituer toute sa force vitale. Cette voix, ce chant, ce souffle initient alors une parole inédite : celle de Norah Krief inventant à son tour, avec les musiciens et les mots de Pascal Collin, une autre manière d’affirmer, contre toute bienséance, le désir affranchi d’une femme d’aujourd’hui. Continuités… Continuer avec la compagnie Sonnets un chemin scénique conviant le chant et la poésie. Réunir à nouveau des gens différents, musiciens et praticiens du théâtre, ensemble du début à la fin : de l’écriture à la représentation, du projet de mise en scène à l’ultime note émise sur le plateau. Faire se rencontrer le texte et la voix, la musique et l’action dramatique, faire de leur dialogue l’endroit de la création. Renouveler le «tour de chant» par la mise en question, dans le spectacle même, de la représentation théâtrale. Faire du public le partenaire principal de cette rencontre entre les arts. C’est aujourd’hui à Pascal Collin, à la suite des Sonnets de Shakespeare, et à Michel Didym, notre partenaire de la «Mousson d’été», que nous avons confié la mise en oeuvre de notre projet : mettre en jeu la langue de Louise Labé, prendre pour guide un recueil poétique du XVIe siècle, miraculeux d’originalité, de sensualité et de sincérité, pour accomplir une aventure de création actuelle, la nôtre, et faire en sorte que le plateau la raconte… Offrir ainsi à l’actrice un espace qui la rapproche au plus près d’elle-même, un parcours d’artiste où, grâce à la poésie, elle invente sur la scène et pour le public, avec lui, son propre chant. Frédéric Fresson Note d’intention Ayant passé une partie de ma jeunesse à l’exercice de la musique, et ne pouvant de moi-même satisfaire au bon vouloir que je porte à notre sexe, de le voir non en beauté seulement mais en science et vertu passer ou égaler les hommes, je ne puis faire autre chose que prier les vertueuses Dames d’élever un peu leurs esprits pardessus leurs quenouilles et fuseaux. Outre la réputation que notre sexe en recevra, nous aurons valu au public que les hommes mettront plus de peine et d’étude aux sciences vertueuses, de peur qu’ils n’aient honte de voir les précéder celles, desquelles ils ont prétendu être toujours supérieurs quasi en tout. Louise Labé (Lettre à Clémence de Bourges) ...suite Cette voix de Louise Labé. En parcourant quelques écrits à son propos, anciens ou modernes, naît une impression : qu’il y a toujours eu, de son vivant même, un besoin inassouvi de savoir qui elle fut, comme si le mystère de sa vie, au-delà des faits connus (naissance, mariage, rencontres sociales et littéraires, mort), nous était nécessaire. Sage épouse ou courtisane - bisexuelle ? Ou encore, c’est l’hypothèse la plus jolie (la plus mythique et la moins incroyable), celle qui ravit les poètes qui ne sont que des hommes : prostituée au grand coeur, pas vénale, la bonne hôtesse qui s’offre gratis aux « savants », entendez les amoureux des lettres et les artistes sans le sou, pas les riches sans goût. Et à force de fasciner, elle atteint ainsi à la même gloire que les histrions Molière ou Shakespeare : ce n’est pas elle, femme accueillante, qui aurait écrit son oeuvre amoureuse mais des hommes évidemment, poètes renommés et ascètes de l’écriture, tel Maurice Scève. C’est bien de sa faute, à Louise. Elle les a bien cherchées, se dit-on, ces réactions mâles dominantes (du fantasme débridé à l’aigreur puritaine qui souffle sur sa réputation, à défaut de pouvoir le faire sur ses lèvres, son haleine puante – l’austère Calvin a auréolé la poésie de Louise du mot «putain» pour l’éternité). Il suffit d’écouter sa voix. Oui. C’est dans la voix du poème, qu’on entend si claire, que réside le mystère de Louise Labé et son scandale, ou, pour le dire autrement, si on projette une vraie femme de chair et de sang et de désir dans le texte, ou si on refuse à tout prix de l’y voir, c’est pour la même raison : parce qu’elle y est. Et qu’elle ne devrait pas. Le sonnet, dans ce temps de nouvelle mondanité humaniste, paraît si codifié, dans ses motifs mythologiques ressassés, dans ses subtils procédés d’écriture, qu’on ne peut le croire sincère. L’amour y est d’abord jeu poétique, croit-on. Or chez Louise, le poème est le champ du combat. Il y a, comme chez les autres de son temps, les mêmes fleurs de rhétorique entremêlées, comme les feuilles d’acanthe des frises de pierre, mais elle les fait vibrer au vent. Les contraintes de l’écrit deviennent les instruments de l’émancipation. Je vis, je meurs, je me brûle et me noie / J’ai chaud extrême en endurant froidure. Ce qui émeut, c’est cette volonté qu’elle a, dans un même mouvement, de briser la poésie qu’elle édifie. De faire jaillir la parole, plainte et souffrance et bonheur authentiques, hors du poème, mais dans le poème et par lui – là ou l’antithèse, artifice de style, est un déchirement vécu. La voix de Louise est cette contradiction au coeur de l’écriture, insoluble, qui dit en même temps l’enfermement et la délivrance. Cette voix qui dans son élan affirme la passion qu’elle décrit. C’est impardonnable. J’aime cette voix vivante. Dans le court sonnet, où le feu fait craquer la langue, comme dans le déploiement des élégies, où Louise est toujours là, elle-même à chaque vers de ce journal intime d’une femme qui veut vivre la Renaissance, sa Renaissance, pleinement, une nouvelle civilisation pour s’accomplir, pour s’épanouir, pour jouir. ...suite C’est aussi vrai de maintenant. Cette voix, ce chant, cette volonté alors comme un flambeau passé à une autre d’aujourd’hui. Imaginant que cette vieille langue, de chair et de sentiment, soit l’initiatrice d’une autre poésie, celle de l’actrice et de la chanteuse sur le plateau, imaginant qu’une voix nouvelle naisse de l’ancienne lamentation, un trait qui les relierait par delà le temps, Louise et Norah, comme un éclair dans la nuit. En donnant les mots du corps, dans l’espace contraint de la scène, pour dire l’élan du désir, la torture de l’absence et surtout tenter d’accomplir ce même mouvement qui naît du plus intime et dont la voix est, constamment, l’affirmation d’une liberté. C’est alors le projet d’une quête d’identité où, de Louise à Norah, ce n’est pas qui elle est ou qui elle fut qui compte, mais ce qu’elle devient par le chant au cours de la représentation, où la poésie de Louise, parce qu’elle est un appel et un don total de soi, permet à l’actrice d’aujourd’hui d’inventer, avec le public, sa propre parole de femme, au présent. N’étant finalement, pour le monde, rien d’autre que cette parole, cette musique, cette voix. Pascal Collin, octobre 2007. Repères biographiques Pascal Collin Agrégé de lettres, écrivain, dramaturge et traducteur Il conjugue différents métiers en lien avec la scène et le texte : codirecteur artistique de la compagnie La nuit surprise par le jour (avec Cyril Bothorel, Yann-Joël Collin et Eric Louis), participant à toutes ses créations, dont Le bourgeois, la mort et le comédien (trois pièces de Molière) auteur de textes dramatiques (La nuit surprise par le jour, Ceux d’ici, L’impromptu des cordes, La douzième) metteur en scène, acteur. Il traduit Marlowe (Massacre à Paris), Ibsen (Peer Gynt) et Shakespeare (Henry IV, 1e et 2e parties, Richard III, Le roi Lear). Il conçoit au sein de la compagnie Sonnets des spectacles musicaux (Les challengers, Les sonnets de Shakespeare). Michel Didym Metteur en scène et comédien Après un parcours riche où il croise George Lavaudant, collabore avec Alain Françon, tient l’un des rôles principaux dans Edouard II de Marlowe dans la cour d’honneur, interprète Celle-là de Daniel Danis, Le dépeupleur de Samuel Beckett, collabore avec la Comédie-Française. Il monte ses propres spectacles et met en scène entre autres: Philippe Minyana, Bernard-Marie Koltès, Michel Vinaver, Serge Valletti, Hanokh Levin... ...suite Il met en place la compagnie Boomerang et fonde son travail sur le répertoire contemporain en créant la «Mousson d’été» (festival des écritures contemporaine) et la MEEC (maison européennes des écritures contemporaine). Frédéric Fresson Musicien chanteur il travaille depuis longtemps au théâtre en famille et avec d’autres. A la suite de sa rencontre avec La nuit surprise par le jour et le spectacle Henry IV mise en scène Yann-Joël Collin, il fonde la compagnie Sonnets avec Norah Krief et Pascal Collin avec lesquels il invente différents spectacles, Les sonnets de Shakespeare et La tête ailleurs en collaboration avec Eric Lacascade et Les challengers. Il se joint à d’autres aventures de théâtre telles : Le mariage de Figaro et Le roi Lear dans des mises en scène de Jean-François Sivadier, la trilogie des Molière Le bourgeois, la mort et le comédien mise en scène Eric Louis. Il participe aussi en tant que musicien au «Moussons d’été» où il rencontre Michel Dydim. Norah Krief Comédienne Après avoir rencontré Philippe Minyana et François Rancillac, elle rejoint Eric Lacascade et Guy Alloucherie pour jouer Tchekhov et Marivaux. A la suite, Florence Giorgetti lui confie le rôle de Blanche Aurore Céleste écrit par Noëlle Renaude et Jean-François Sivadier crée pour elle l’un des personnages d’Italienne avec Orchestre, avant de la mettre en scène dans Le mariage de Figaro de Beaumarchais. Parallèlement sa route croise celle de Yann-Joêl Collin pour le spectacle Henri IV, elle y rencontre Frédéric Fresson avec qui elle crée Les sonnets de Shakespeare et La tête ailleurs. Elle retrouve Eric Lacascade avec Hedda Gabler d’Ibsen, pour lequel elle obtient un Molière. Elle est aussi le fou et Cordélia dans Le roi Lear mise en scène de Jean-François Sivadier (accueilli dans la saison 07.08 du Théâtre Forum Meyrin). Louise Labé Fille et femme de riches cordiers son surnom de «belle cordière»est fort explicable. Louise Labé femme de lettres surtout poétesse, ravissante joueuse de luth qui s’initia au latin, à l’italien et à la musique était aussi une amazone pour qui l’escrime ou l’équitation n’avaient aucun secret. Par surcroît l’une des premières féministes de l’histoire, Louise Labé ne laisse personne indifférent. Cependant Louise Labé a pu passer pour scandaleuse et a essuyé nombre d’insultes de son vivant. Elle publie ses oeuvres à Lyon en 1555 après examen de la censure. Son oeuvre se compose d’un épître dédicatoire, un dialogue mythologique en prose intitulé Débat de la folie et de l’amour, trois élégies, et vingt-quatre sonnets. Revue de presse « (...) Entre sonnets et chansons, Norah Krief rayonne sur scène, débordante de vérité en exprimant le désir amoureux, la musique ponctuant ses élans de sensualité. Irrégulière sans doute, mais singulière surtout. » Le Berry Républicain, mai 2008 RENSEIGNEMENTS ET LOCATION Théâtre Forum Meyrin 1, place des Cinq-Continents Du lun au ven de 14h à 18h ou par téléphone au 022 989 34 34 (14h - 18h) Achat des billets en ligne sur www.forum-meyrin.ch Au Service culturel Migros 7 rue du Prince Du lun au ven de 10h à 18h, ou par téléphone 022 319 61 11 A Migros Nyon-la-Combe 6, rue de la Morâche, Nyon Du lun au ven de 8h30 à 18h30, Ven de 8h30 à 20h, sam de 8h à 17h. Sur place uniquement. Au stand Info Balexert 27, av. Louis-Casaï Lun, ma, mer de 9h à 19h. Jeu de 9h à 21h. Ven de 9h à 19h30. Sam de 8h30 à 18h. Sur place uniquement. Accès En voiture Direction aéroport-Meyrin Sur la route de Meyrin, après l’aéroport, prendre à droite direction Cité Meyrin ; puis suivre les signalisations Trams n°14 & 16, bus n°57 Arrêt Forumeyrin PRIX DES BILLETS Plein tarif : Fr. 35.- / Fr. 28.Prix réduit : Fr. 25.- / Fr. 22.Prix étudiant, chômeur : Fr. 15.- Partenaire Chéquier culture: les chèques culture sont acceptés à nos guichets. « (...) Où Norah Krief épate davantage encore, c’est dans le registre grave de l’épouse bafouée mais fidèle. Les textes contemporains de Pascal Collin forment un contrepoint à la belle cordière, composant un portrait de femme forte et libre. On imagine que Norah Krief s’y retrouve en grande part. Le plaisir qu’elle prend, aux côtés des trois complices musiciens, est un régal. La mise en scène inventive et minimaliste sert le propos de Louise et de Norah. Vite, tous à nos sonnets! Comme ils nous parlent bien de nos vies. » La Nouvelle République, mai 2008 « (...) Louise Krief, Norah Labé... Qui est qui?... Qui porte les paroles de qui?... C’est l’une des originalités du spectacle, et qui fonctionne à merveille. Mutine, tragique, provocante, amoureuse, à la fois rockeuse, chanteuse, danseuse entourée d’excellents musiciens. Entre purs moments d’émotions, passages décalés, les mots du désir et ceux de l’amour, Norah Krief évolue légère, troublante, blessée, comblée. Du pur plaisir pour le spectateur. » Marie-José Ballista, Le Berry Républicain, octobre 2008 « (...) Norah ne joue pas un personnage, elle est la femme, la femme qui se libère des tabous, revendiquant fort son droit à l’amour, à la vie, à la sexualité épanouie, au plaisir, à travers une seule parole féministe allant de Louise Labbé à nos jours, car les sonnets sont subtilement liés et adaptés au langage d’aujourd’hui par le dramaturge Pascal Collin. (...) Norah Krief est une «Bête de scène». Elle brûle les planches dans ce rôle difficile qui évoque les multiples facettes de la femme amoureuse. Tendre, séductrice, offerte et abandonnée, comblée jusqu’à l’orgasme puis délaissée, déchirée, mais toujours libre. Et subitement, au hasard d’un thème musical particulièrement expressif, elle nous fait penser, et ce n’est pas un mince compliment, au grand Brel.(...) » Marcel Bouchard, Dix-Huit, octobre 2008