Programme de l`UMP : un projet pour l`École sans surprise mais

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Programme de l`UMP : un projet pour l`École sans surprise mais
Programme de l'UMP : un projet pour l'École sans surprise mais dangereux
Le projet pour l'école rendu public par l'UMP s'inscrit dans la droite ligne de la politique éducative engagée
depuis 2007 par la majorité présidentielle.
Sous couvert de réformes ambitieuses du système éducatif, on multiplierait les mesures permettant d'abord
et avant tout de poursuivre la politique de suppression de postes. Sous couvert de personnalisation accrue
du suivi des élèves, on renforcerait des dispositifs visant d'abord à faciliter une sorte de «tri sélectif» précoce
et la publicité souhaitée des résultats des évaluations des élèves serait mise au service de la concurrence,
pudiquement qualifiée de mise en évidence de «la valeur ajoutée de chaque école et de chaque collège».
La continuité est bien assurée aussi pour ce qui est de la confusion entre la nécessité d'améliorer
l'encadrement des élèves, notamment dans les secteurs les plus difficiles, et le choix d'une politique
sécuritaire aux antipodes de toute préoccupation éducative. Pour le Sgen-CFDT, il est très grave de trouver
dans un projet pour l'École des paragraphes entiers consacrés au rôle d' «Équipes Mobiles de Sécurité» et
de «référents policiers».
La volonté de redéfinition du service des enseignants ne doit pas davantage faire illusion. Une formule aussi
vague que «permettre d'intégrer dans les missions des enseignants non seulement les cours mais
l'accompagnement» n'est jamais que le constat de l'activité réelle de la grande majorité des collègues, qui
consacrent à leurs élèves et à leur école ou établissement un temps très supérieur à leurs strictes
obligations de service. Mais en proposant la création d'un nouveau corps des professeurs qui accepteraient
d'exercer toutes ces missions, le projet UMP dévoile ses véritables intentions : il ne s'agit pas d'une
redéfinition des missions (au-delà du Sgen-CFDT, beaucoup d'enseignants y sont désormais favorables),
mais d'une augmentation mal déguisée du temps de travail, et d'une énième tentative d'instrumentalisation
de la méfiance supposée de la société civile à l'égard des enseignants.
Le Sgen-CFDT est enfin particulièrement choqué par le fait que la majorité sortante n'a même pas le
courage d'assumer ses choix.
Le projet condamne la «méfiance à l'égard de la famille» qui serait une «orientation idéologique
fondamentale» du PS. C'est oublier un peu vite que l'institutionalisation de la représentation des parents
dans l'École, la référence explicite à la place des parents dans la «communauté éducative», sont des
innovations majeures instituées par la loi «Jospin» de 1989.
L'UMP serait par ailleurs farouchement opposée à toute «volonté d'uniformisation par le bas». On croit rêver,
quand on se souvient que l'expression a beaucoup servi en son temps aux opposants de tous bords à la
mise en place d'un «socle commun de connaissances et de compétences». Le socle commun est quand
même devenu l'une des décisions majeures inscrites dans la loi «Fillon» de 2005.
Pour le Sgen-CFDT, l'absence de toute référence au socle commun dans le projet de l'UMP est sans doute
le plus grave. Elle suffit à décrédibiliser le titre même du projet «Du savoir pour tous à la réussite de
chacun»... ou à en imposer une lecture particulièrement inquiétante : le refus de promouvoir, dès le début de
la scolarité obligatoire, une véritable démocratisation de l'accès de tous les élèves à la réussite, ou encore la
généralisation de la sélection partout pour la réussite de quelques-uns.
Contact presse : Edith Meaume, attachée de presse : 01 56 41 51 02 [email protected]

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