S.G.E.N. - C.F.D.T. - Académie de Besançon

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S.G.E.N. - C.F.D.T. - Académie de Besançon
Sgen-CFDT de Franche-Comté
4 b rue L de Vinci
25000 Besançon
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Propositions du Sgen-CFDT de
Franche-Comté
Refondons l'École de la
République
Suite aux débats organisés dans l'académie de Besançon le Sgen-CFDT de Besançon
souhaite préciser les points suivants :
Concernant le lycée
Le Sgen-CFDT est favorable aux lycées polyvalents dans lesquels seraient regroupées les
trois voies de formations : générale, technologique et professionnelle. Toutefois la création
de tels établissements ne peut pas se résumer à la simple fusion des lycées tel qu'ils
existent aujourd'hui. Il faut à terme redéfinir les lieux géographiques de ces
établissements. Il convient aussi de concevoir des bâtiments qui permettent effectivement
la mixité des publics. Créer des LPO dans lesquels les élèves continueraient à se former
dans des bâtiments distincts en fonction des filières suivies n'est pas une solution
suffisante. Une telle démarche doit être menée en concertation avec l'ensemble de la
communauté éducative. La démarche initiée par le Conseil général du Doubs sur la
rénovation des collèges du Pays de Montbéliard pourrait servir de « modèle ».
De la même manière il convient d'introduire dans les formations une partie modulaire qui
permettrait aux élèves des différentes filières de suivre des cours communs. Cela serait le
gage d'une réelle mixité des publics.
La solution d'évoluer vers des formations plus modulaires aurait aussi l'avantage de
permettre d'aborder la question du décrochage d'une autre façon. Dans une formation
modulaire un élève aurait moins de risque de quitter sa formation sans aucune validation.
Une formation modulaire permet aussi de mieux appréhender la question de la
qualification sous l'aspect de parcours personnel.
Concernant la mixité des publics dans les établissements scolaires il convient aussi de
refonder la carte scolaire. Sa suppression est propre à renforcer la ségrégation scolaire,
ségrégation qui existait déjà avec la définition précédente de la carte scolaire qui n'était
que le reflet de la ségrégation urbaine. Le Sgen-CFDT souhaite fonder la carte scolaire
sur la notion de bassins d’éducation et de formation, intégrant les établissements publics
et privés, avec une répartition équitable, entre eux, des options et des spécialités, afin de
permettre leur égale attractivité dans le choix des familles. Cela implique que les
établissements privés respectent les mêmes règles d'accueil des élèves que les
établissements publics. Chaque bassin serait coordonné par un comité de bassin pour
favoriser la coopération entre établissements plutôt que leur concurrence, et permettre
une régulation homogène entre élèves en fonction des divers groupes sociaux dans les
différents établissements. Le réseau des établissements publics doit pouvoir offrir une
offre de formation complète et de proximité à tous, jeunes et adultes.
Concrètement sur un bassin d'éducation comme celui de Besançon les cinq lycées
devraient accueillir, en terme de caractéristiques sociologiques 1, la même population. Ce
raisonnement peut être le même au niveau des collèges et des écoles, même si sur ce
niveau la réflexion est à menée à l'échelle des communes. Ce qui est valable pour
Besançon l'est évidemment aussi pour Belfort, Montbéliard, Vesoul, Dôle,...
Concernant la notion de « Lycées, campus de demain » elle rejoint partiellement notre
revendication sur l'évolution du lycée. Toutefois nous craignons que la mutualisation des
plateaux techniques mène à leur externalisation : l'Education Nationale devenant un
opérateur parmi d'autres.
Au cours du débat de Belfort a été mis en avant le fonctionnement des établissements
publics de l'enseignement agricole. Le Sgen-CFDT tient a rappelé que l'Education
Nationale est dotée des mêmes structures avec les EPLE, les GRETA et le CFA
Académiques et ses UFA. Il convient certes d'avancer sur la question de la gouvernance
des GRETA et sur une meilleure intégration de ces trois systèmes de formations entre eux
notamment, pour les enseignants volontaires, en réfléchissant sur des services partagés
entre ces trois structures.
Concernant les rythmes :
Les données essentielles de ce dossier sont connues depuis longtemps et font consensus
dans leurs principes : diminuer la charge de travail journalière et l'adapter à l'âge des
élèves, rééquilibrer la semaine (notamment dans le 1er degré), rééquilibrer l'année pour
s'approcher au plus près d'un rythme 7 semaines de travail / 2 semaines de vacances.
Un tel réaménagement des rythmes scolaires interfère profondément sur les rythmes
sociaux et nécessitera donc une négociation d'ensemble incluant la totalité des
partenaires concernés.
Suite au débat mené à Besançon il paraît évident qu'une négociation doit être mené avec
les collectivités territoriales sur :
l'organisation des transports scolaires pour éviter que ceux ci surcharge la journée de
l'enfant (aller vers des ramassages en étoile plutôt que sous forme de circuits),
l'organisation du périscolaire, notamment en milieu rural.
Pour le 1er degré, le Sgen-CFDT propose de découpler l'organisation du travail des élèves
et celle des enseignants. Une semaine des élèves construite sur 9 demi-journées
n'implique pas qu'il en aille de même pour les enseignants. Il y a aujourd'hui nécessité
d'inclure dans l'activité des enseignants plusieurs formes de travail : la prise en charge du
groupe-classe par un seul enseignant ou en co-intervention, l'accompagnement individuel
des élèves, le travail d'équipe entre adultes et les relations avec les familles ainsi qu'avec
les structures associatives. Au lieu d'affecter ces temps sur l'emploi du temps des élèves
de la classe de manière uniforme, nous proposons d'affecter à un groupe d'enseignants la
responsabilité de l'ensemble des élèves d'un cycle. Par exemple : sur une école dont le
cycle CE2, CM1, CM2 représente l'effectif élèves de trois classes actuelles, on affecte
quatre enseignants en charge des élèves de ce cycle. Chacun d'entre eux serait le
référent d'un groupe, mais l'organisation pédagogique du cycle serait faite en équipe.
Cette organisation pourrait se mettre en place, dans un premier temps, dans les zones
d’éducation prioritaire mais aussi dans notre académie sur des zones rurales.
Pour le 2nd degré, la révision des charges de travail des élèves doit être faite en
dépassant la seule question des heures de cours attribuées à chaque discipline. Il faut
insérer des temps d'accompagnement personnalisé qui n'existent actuellement au collège
qu'en 6e et sont plus virtuels que réels au lycée. Mais cela n'a de portée réelle que si on
1
En terme de sexe, d'âge et de PCS.
repense le service des enseignants pour que cette dimension en devienne un des
éléments constitutifs. Cela regroupe, avec l'intervention en classe, le travail d'équipe qui
découle de l'organisation en cycles que nous revendiquons et la coordination des projets
qui découle de l'implication dans la vie de l'établissement. L'objectif de développer
l'autonomie des jeunes doit conduire à organiser pour partie leur travail sous forme de
travail de groupe ou de recherche personnelle.
Sur la formation des enseignants
Le Sgen-CFDT souhaite :
Architecture et cahier des charges de la formation et du recrutement
• Une autre masterisation : cinq années de formation à la fois universitaires et progressivement
professionnalisantes.
• Dès le début de la licence, pour les étudiants qui le souhaitent, des modules de sensibilisation aux
réalités du système scolaire et des stages d’observation intégrés dans les cursus. Cette approche
précoce et progressive des métiers de l’enseignement et de l’éducation doit faciliter la réussite au
concours des étudiants que ce parcours aura confortés dans leur choix.
• Le concours qui devra à terme être placé au niveau licence, pour tous : vérification de la
maîtrise des connaissances académiques, de l’aptitude à s’exprimer, à communiquer et à s'intégrer
dans un projet collectif, de l’adéquation entre les représentations et la réalité du métier.
• Deux années de master pour apprendre le métier intégrant :
→ alternance entre modules de formation académique et pédagogique à l'université, et entrée
progressive dans l'exercice du métier en responsabilité,
→ des stages en responsabilité dont la durée minimale et la rémunération obéissent partout aux
mêmes règles,
→ des modules de formation spécifiques aux champs disciplinaires, aux niveaux d'exercice, au
type de métier (enseignant/CPE),
→ des modules communs pour l'acquisition des connaissances et compétences transversales
et communes,
→ un mémoire de recherche pour développer un rapport réflexif à la pratique du métier.
Validation et certification
La validation du master, nécessaire à la certification de l'aptitude professionnelle, doit
obligatoirement inclure l'évaluation positive des stages en responsabilité.
Financement des études
Des allocations spécifiques doivent être prévues après la réussite du concours.
Le socle commun :
Un fonctionnement par cycles, en équipe, est indispensable pour favoriser l'enseignement par
compétences.
Le découpage en cycles pluriannuels devrait d'abord être pensé en fonction des caractéristiques de
chaque tranche d'âges et doit donc différer des découpages administratifs actuels entre école
maternelle, école élémentaire et collège. L'organisation de cycles restera virtuelle si elle ne se
concrétise pas clairement en termes de rythmes, de programmes et d'organisation du travail.
L'activité des enseignants devrait être pensée et organisée plus qu'aujourd'hui en équipe pédagogique
avec la responsabilité d'un groupe d'élèves pour la durée d'un cycle.
Il convient aussi de passer des programmes aux référentiels. Les référentiels de cycle doivent être
d'abord organisés par domaines interdisciplinaires avant d'être progressivement précisés d'un cycle à
l'autre.
Le Sgen-CFDT souhaite que les connaissances et compétences soient définies par un référentiel fixant
le niveau d’approfondissement visé à la fin de chaque cycle.
En cours de cycle, les évaluations formatives régulières permettent à l'équipe de préciser la stratégie
d'acquisition pour chaque élève et de définir la nature de l'accompagnement ou de l'aide qui lui sont
nécessaires. La note de vie scolaire doit être supprimée.
Les démarches d'évaluation formative et qui impliquent l'élève (porte-folios) doivent être privilégiées.
L'institution doit fournir aux équipes les outils numériques qui leur permettent de travailler les objectifs
du socle commun.
Le livret personnel de compétences (LPC) actuel doit être transformé en une attestation lisible par les
parents. Il faut donc le simplifier en supprimant les items superfétatoires (ne garder que les “domaines”
reformulés).
En fin de cycle, il est nécessaire de valider les acquisitions. Progressivement, la validation prendra des
formes plus normatives comme le contrôle en cours de formation.
Une organisation et un calendrier de la validation du socle commun doivent être construits par le
conseil pédagogique ou le conseil de cycle et de maîtres.
Un accompagnement personnalisé doit être intégré dans l’emploi du temps de chaque élève et dans
les obligations de service des enseignants et non en heures supplémentaires. Cet accompagnement
doit permettre des temps de remédiation, un apprentissage méthodologique pour un travail autonome,
un suivi du parcours de l'élève.
Le Sgen-CFDT revendique la constitution de groupes de tutorat d’un maximum de 12 élèves avec un
professeur référent notamment pour permettre à l'équipe de mieux organiser l’accompagnement
personnalisé en fonction des besoins de chacun.
L’objectif de l'acquisition d’un socle commun de connaissances et de compétences par tous entraîne
une modification de la structure en aval et a pour première conséquence la fin du dispositif de
sélection qui organise la répartition des flux d’élèves vers les trois voies du lycée, puis dans le
supérieur.
La construction des parcours de formation s'effectue à partir de la seconde qui est une classe de
découverte.
Pour le brevet :
L'objet unique de ce diplôme doit être la validation de l'acquisition du socle commun.
S'il faut maintenir un examen rituel, il se compose de la validation du socle et éventuellement d'une ou
deux épreuves orales sur le modèle de l'histoire des arts.