S.G.E.N. - C.F.D.T. - Académie de Besançon
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Sgen-CFDT de Franche-Comté 4 b rue L de Vinci 25000 Besançon Tél : 03.81.25.30.10 Courriel : [email protected] Site : http://www.sgen-cfdt-franche-comte.org/ Propositions du Sgen-CFDT de Franche-Comté Refondons l'École de la République Suite aux débats organisés dans l'académie de Besançon le Sgen-CFDT de Besançon souhaite préciser les points suivants : Concernant le lycée Le Sgen-CFDT est favorable aux lycées polyvalents dans lesquels seraient regroupées les trois voies de formations : générale, technologique et professionnelle. Toutefois la création de tels établissements ne peut pas se résumer à la simple fusion des lycées tel qu'ils existent aujourd'hui. Il faut à terme redéfinir les lieux géographiques de ces établissements. Il convient aussi de concevoir des bâtiments qui permettent effectivement la mixité des publics. Créer des LPO dans lesquels les élèves continueraient à se former dans des bâtiments distincts en fonction des filières suivies n'est pas une solution suffisante. Une telle démarche doit être menée en concertation avec l'ensemble de la communauté éducative. La démarche initiée par le Conseil général du Doubs sur la rénovation des collèges du Pays de Montbéliard pourrait servir de « modèle ». De la même manière il convient d'introduire dans les formations une partie modulaire qui permettrait aux élèves des différentes filières de suivre des cours communs. Cela serait le gage d'une réelle mixité des publics. La solution d'évoluer vers des formations plus modulaires aurait aussi l'avantage de permettre d'aborder la question du décrochage d'une autre façon. Dans une formation modulaire un élève aurait moins de risque de quitter sa formation sans aucune validation. Une formation modulaire permet aussi de mieux appréhender la question de la qualification sous l'aspect de parcours personnel. Concernant la mixité des publics dans les établissements scolaires il convient aussi de refonder la carte scolaire. Sa suppression est propre à renforcer la ségrégation scolaire, ségrégation qui existait déjà avec la définition précédente de la carte scolaire qui n'était que le reflet de la ségrégation urbaine. Le Sgen-CFDT souhaite fonder la carte scolaire sur la notion de bassins d’éducation et de formation, intégrant les établissements publics et privés, avec une répartition équitable, entre eux, des options et des spécialités, afin de permettre leur égale attractivité dans le choix des familles. Cela implique que les établissements privés respectent les mêmes règles d'accueil des élèves que les établissements publics. Chaque bassin serait coordonné par un comité de bassin pour favoriser la coopération entre établissements plutôt que leur concurrence, et permettre une régulation homogène entre élèves en fonction des divers groupes sociaux dans les différents établissements. Le réseau des établissements publics doit pouvoir offrir une offre de formation complète et de proximité à tous, jeunes et adultes. Concrètement sur un bassin d'éducation comme celui de Besançon les cinq lycées devraient accueillir, en terme de caractéristiques sociologiques 1, la même population. Ce raisonnement peut être le même au niveau des collèges et des écoles, même si sur ce niveau la réflexion est à menée à l'échelle des communes. Ce qui est valable pour Besançon l'est évidemment aussi pour Belfort, Montbéliard, Vesoul, Dôle,... Concernant la notion de « Lycées, campus de demain » elle rejoint partiellement notre revendication sur l'évolution du lycée. Toutefois nous craignons que la mutualisation des plateaux techniques mène à leur externalisation : l'Education Nationale devenant un opérateur parmi d'autres. Au cours du débat de Belfort a été mis en avant le fonctionnement des établissements publics de l'enseignement agricole. Le Sgen-CFDT tient a rappelé que l'Education Nationale est dotée des mêmes structures avec les EPLE, les GRETA et le CFA Académiques et ses UFA. Il convient certes d'avancer sur la question de la gouvernance des GRETA et sur une meilleure intégration de ces trois systèmes de formations entre eux notamment, pour les enseignants volontaires, en réfléchissant sur des services partagés entre ces trois structures. Concernant les rythmes : Les données essentielles de ce dossier sont connues depuis longtemps et font consensus dans leurs principes : diminuer la charge de travail journalière et l'adapter à l'âge des élèves, rééquilibrer la semaine (notamment dans le 1er degré), rééquilibrer l'année pour s'approcher au plus près d'un rythme 7 semaines de travail / 2 semaines de vacances. Un tel réaménagement des rythmes scolaires interfère profondément sur les rythmes sociaux et nécessitera donc une négociation d'ensemble incluant la totalité des partenaires concernés. Suite au débat mené à Besançon il paraît évident qu'une négociation doit être mené avec les collectivités territoriales sur : l'organisation des transports scolaires pour éviter que ceux ci surcharge la journée de l'enfant (aller vers des ramassages en étoile plutôt que sous forme de circuits), l'organisation du périscolaire, notamment en milieu rural. Pour le 1er degré, le Sgen-CFDT propose de découpler l'organisation du travail des élèves et celle des enseignants. Une semaine des élèves construite sur 9 demi-journées n'implique pas qu'il en aille de même pour les enseignants. Il y a aujourd'hui nécessité d'inclure dans l'activité des enseignants plusieurs formes de travail : la prise en charge du groupe-classe par un seul enseignant ou en co-intervention, l'accompagnement individuel des élèves, le travail d'équipe entre adultes et les relations avec les familles ainsi qu'avec les structures associatives. Au lieu d'affecter ces temps sur l'emploi du temps des élèves de la classe de manière uniforme, nous proposons d'affecter à un groupe d'enseignants la responsabilité de l'ensemble des élèves d'un cycle. Par exemple : sur une école dont le cycle CE2, CM1, CM2 représente l'effectif élèves de trois classes actuelles, on affecte quatre enseignants en charge des élèves de ce cycle. Chacun d'entre eux serait le référent d'un groupe, mais l'organisation pédagogique du cycle serait faite en équipe. Cette organisation pourrait se mettre en place, dans un premier temps, dans les zones d’éducation prioritaire mais aussi dans notre académie sur des zones rurales. Pour le 2nd degré, la révision des charges de travail des élèves doit être faite en dépassant la seule question des heures de cours attribuées à chaque discipline. Il faut insérer des temps d'accompagnement personnalisé qui n'existent actuellement au collège qu'en 6e et sont plus virtuels que réels au lycée. Mais cela n'a de portée réelle que si on 1 En terme de sexe, d'âge et de PCS. repense le service des enseignants pour que cette dimension en devienne un des éléments constitutifs. Cela regroupe, avec l'intervention en classe, le travail d'équipe qui découle de l'organisation en cycles que nous revendiquons et la coordination des projets qui découle de l'implication dans la vie de l'établissement. L'objectif de développer l'autonomie des jeunes doit conduire à organiser pour partie leur travail sous forme de travail de groupe ou de recherche personnelle. Sur la formation des enseignants Le Sgen-CFDT souhaite : Architecture et cahier des charges de la formation et du recrutement • Une autre masterisation : cinq années de formation à la fois universitaires et progressivement professionnalisantes. • Dès le début de la licence, pour les étudiants qui le souhaitent, des modules de sensibilisation aux réalités du système scolaire et des stages d’observation intégrés dans les cursus. Cette approche précoce et progressive des métiers de l’enseignement et de l’éducation doit faciliter la réussite au concours des étudiants que ce parcours aura confortés dans leur choix. • Le concours qui devra à terme être placé au niveau licence, pour tous : vérification de la maîtrise des connaissances académiques, de l’aptitude à s’exprimer, à communiquer et à s'intégrer dans un projet collectif, de l’adéquation entre les représentations et la réalité du métier. • Deux années de master pour apprendre le métier intégrant : → alternance entre modules de formation académique et pédagogique à l'université, et entrée progressive dans l'exercice du métier en responsabilité, → des stages en responsabilité dont la durée minimale et la rémunération obéissent partout aux mêmes règles, → des modules de formation spécifiques aux champs disciplinaires, aux niveaux d'exercice, au type de métier (enseignant/CPE), → des modules communs pour l'acquisition des connaissances et compétences transversales et communes, → un mémoire de recherche pour développer un rapport réflexif à la pratique du métier. Validation et certification La validation du master, nécessaire à la certification de l'aptitude professionnelle, doit obligatoirement inclure l'évaluation positive des stages en responsabilité. Financement des études Des allocations spécifiques doivent être prévues après la réussite du concours. Le socle commun : Un fonctionnement par cycles, en équipe, est indispensable pour favoriser l'enseignement par compétences. Le découpage en cycles pluriannuels devrait d'abord être pensé en fonction des caractéristiques de chaque tranche d'âges et doit donc différer des découpages administratifs actuels entre école maternelle, école élémentaire et collège. L'organisation de cycles restera virtuelle si elle ne se concrétise pas clairement en termes de rythmes, de programmes et d'organisation du travail. L'activité des enseignants devrait être pensée et organisée plus qu'aujourd'hui en équipe pédagogique avec la responsabilité d'un groupe d'élèves pour la durée d'un cycle. Il convient aussi de passer des programmes aux référentiels. Les référentiels de cycle doivent être d'abord organisés par domaines interdisciplinaires avant d'être progressivement précisés d'un cycle à l'autre. Le Sgen-CFDT souhaite que les connaissances et compétences soient définies par un référentiel fixant le niveau d’approfondissement visé à la fin de chaque cycle. En cours de cycle, les évaluations formatives régulières permettent à l'équipe de préciser la stratégie d'acquisition pour chaque élève et de définir la nature de l'accompagnement ou de l'aide qui lui sont nécessaires. La note de vie scolaire doit être supprimée. Les démarches d'évaluation formative et qui impliquent l'élève (porte-folios) doivent être privilégiées. L'institution doit fournir aux équipes les outils numériques qui leur permettent de travailler les objectifs du socle commun. Le livret personnel de compétences (LPC) actuel doit être transformé en une attestation lisible par les parents. Il faut donc le simplifier en supprimant les items superfétatoires (ne garder que les “domaines” reformulés). En fin de cycle, il est nécessaire de valider les acquisitions. Progressivement, la validation prendra des formes plus normatives comme le contrôle en cours de formation. Une organisation et un calendrier de la validation du socle commun doivent être construits par le conseil pédagogique ou le conseil de cycle et de maîtres. Un accompagnement personnalisé doit être intégré dans l’emploi du temps de chaque élève et dans les obligations de service des enseignants et non en heures supplémentaires. Cet accompagnement doit permettre des temps de remédiation, un apprentissage méthodologique pour un travail autonome, un suivi du parcours de l'élève. Le Sgen-CFDT revendique la constitution de groupes de tutorat d’un maximum de 12 élèves avec un professeur référent notamment pour permettre à l'équipe de mieux organiser l’accompagnement personnalisé en fonction des besoins de chacun. L’objectif de l'acquisition d’un socle commun de connaissances et de compétences par tous entraîne une modification de la structure en aval et a pour première conséquence la fin du dispositif de sélection qui organise la répartition des flux d’élèves vers les trois voies du lycée, puis dans le supérieur. La construction des parcours de formation s'effectue à partir de la seconde qui est une classe de découverte. Pour le brevet : L'objet unique de ce diplôme doit être la validation de l'acquisition du socle commun. S'il faut maintenir un examen rituel, il se compose de la validation du socle et éventuellement d'une ou deux épreuves orales sur le modèle de l'histoire des arts.