Alain Quairel, un sage en liberté...,Dans le jardin d`Akanuma Sensei

Transcription

Alain Quairel, un sage en liberté...,Dans le jardin d`Akanuma Sensei
Alain Quairel,
liberté...
un
sage
en
Le mercredi 26 février 2014, dans l’émission « Silence, ça
pousse » de la chaine France 5 du groupe France Télévision, un
sujet consacré au bonsaï a été diffusé.
C’est Alain Quairel, membre bien connu de tous les adhérents
de notre association, qui nous raconte sa passion. Comment un
bonsaï prend forme à partir d’un matériel prélevé dans la
nature.
Une histoire contée avec amour, et modestie, mise lumière et
animée avec talent et poésie. Tous les ingrédients pour faire
du beau Bonsaï.
http://youtu.be/6Zz9AQDYsCs
Alain, comment est venu l’idée de ce reportage ?
L’idée vient d’Eric Pouget, un réalisateur qui travaille pour
le groupe France Télévision. C’est un ami qui, depuis le temps
qu’il vient chez moi, connait et aime bien le bonsaï. Il m’a
proposé de participer à un reportage destiné au grand public
sur le bonsaï, et j’ai bien entendu accepté. J’apprécie chez
lui, ses qualités d’homme et sa vision sensible et délicate
qui transparait dans le petit film.
Comment s’est déroulé le tournage ?
Dès que je peux partager ma passion, je suis heureux. La
saison 2013 était un peu avancée, mais j’ai pris le risque.
Ce fut deux jours et demi très tranquilles, pas intenses du
tout. Nous avons refait quelques séquences, et au bout, cela a
fait quand même quatre heures et demi d’enregistrement. Cela
aurait pu faire un sujet de plus de vingt minutes.
En ce qui concerne le prélèvement, peux-tu nous donner des
détails ?
C’est sur un site que je connais bien. Nous sommes partis le
nez au vent, et il aurait été étonnant que je ne trouve pas un
arbre correct a prélever, même si j’ai déjà bien exploité
l’endroit. Il n’y avait aucune pression particulière puisque
se sont des gestes et une technique habituelle. Je ne prélève
pas s’il faut casser du caillou. Mes explications sont celles
que je donnerai à n’importe qui car j’ai l’habitude de faire
de la formation dans mon club et ceux de la région quand je
suis mandaté par la Fédération Française de Bonsaï. Je raconte
ma passion, il suffit de se laisser aller et tout vient ;
explications et réflexions.
Pour ce charme, dévoiles-nous les secrets pour la réussite de
l’opération.
Il a suffit de le cerner au louchet, c’est une bêche très
longue et étroite. Puis d’enlever l’argile avec un bâton de
bambou, et reboucher le trou. Les radicelles sont parties avec
la terre ! Mais nous voyons bien que les racines y sont. Une
fois arrivé chez moi, un bon bassinage au « tonus V » est
directement réalisé, ensuite je le place dans un container
avec de la pumice, un stimulateur racinaire, de la mousse de
sphaigne et je le pose dans un endroit hors du vent et à
l’abri du soleil. Il a un peu fait la tête pendant dix jours
puis a redressé lentement ses feuilles, et en juillet les
pousses sont reparties. Il a gardé des feuilles vertes basses
jusqu’en janvier.
Et maintenant, comment se porte-t-il ?
Comme un charme ! Actuellement c’est le plus en avance de tous
mes charmes, les bourgeons sont turgescents. Dans ma région,
l’idéal est quand même de prélever au moment de l’éclatement
des bourgeons, comme pour le rempotage. Il ne faut pas oublier
que lorsqu’on prélève où achète un arbre, ce qui est
important, ce n’est pas la masse foliaire mais la qualité du
tronc et du Tachiagari.
Dans le jardin d'Akanuma
Sensei : Shoho-en
Un voyage au Japon en mai 2013 fut l’occasion pour certains
d’entre nous de découvrir le jardin d’ Akanuma Sensei. Ce
jardin de surface modeste accueille de nombreux bonsaï de très
hautes qualités. Le jardin Shoho-en prépare des pièces de
qualités pour les Maîtres, qui affinent ensuite les petits
détails. Ce jardin n’expose pas son travail, ni ne vend sur
les marchés, il traite directement avec les Maîtres et les
collectionneurs. Les espaces entre les étagères sont
restreints et le recul pour les photographies n’est pas
suffisant. Toutefois les images démontrent la qualité du
travail et des techniques appliqués sur les arbres.
L’atelier du Maître, modeste et authentique.
イガカエデ(伊賀楓) IGAKAEDE variété de liquidambar formosana.
Âge : 40~50 ans.
Hauteur : 80 cm.
Forme : Moyogi.
Les feuilles de cette variété sont plus grandes que celles
d’un érable courant. Il est apprécié pour la beauté de ses
feuilles rouges à l’automne, ainsi que pour ses fleurs qui
poussent aux extrémités des ramifications. Belle patine de
l’écorce du tronc.
ナツツバキ(夏椿) NATSUTSUBAKI variété de stewartia pseudocamellia.
Âge : 30~40 ans.
Hauteur : 73 cm.
Forme : Chokkan
Afin de stimuler la croissance du tronc et des branches,
l’arbre est cultivé dans un pot profond. Lors de la floraison
au printemps, les pétales des fleurs sont blancs, et le cœur
de la fleur est jaune.
クロマツ(黒松) KUROMATSU pinus thunbergii.
Âge : 50~60 ans.
Hauteur : 63 cm (à gauche) et 47 cm (à droite).
Forme : à gauche, Chokkan; à droite, Moyogi.
Arbre de gauche, travail de réduction de la hauteur et de la
largeur de l’arbre tout en faisant grossir l’épaisseur du
tronc. Arbre de droite, travail sur l’expression de l’âge tout
en maintenant la taille de l’arbre.
アカマツ(赤松) AKAMATSU pinus densiflora.
Âge : 40~50 ans.
Hauteur : 80 cm.
Forme : Moyogi.
Par rapport à la taille de son tronc, travail pour former de
plus petites branches et avoir un pot moins profond.
ヤバイ(野梅) YABAI variété de prunus mume, yabai (fleurs blanches
composées).
Âge : 80~90 ans.
Hauteur : 78 cm.
Forme : Moyogi.
L’écorce du tronc ainsi que la courbure du Moyogi sont les
points remarquables de cette pièce.
ネズ(杜松) NEZU variété de juniperus rigida.
Âge : environ 100 ans (y compris les jins et shari).
Hauteur : 130 cm.
Forme : Moyogi
Par rapport à la largeur de la base du tronc, travail de
développement de la partie supérieure du tronc et de son
développement en épaisseur.
ネズ(杜松) NEZU variété de juniperus rigida.
Âge : 120~130 ans.
Hauteur : 79 cm.
Forme : Takan Moyogi.
Photo prise avant le pincement des bourgeons. L’étape suivant
consistera à pincer les bourgeons, procéder à la taille,
favoriser le bourgeonnement et les ramifications fines. Ce
bonsaï a été présenté à la SAKUFUTEN.
ネズ(杜松) NEZU variété de juniperus rigida.
Âge : 140~150 ans.
Hauteur : 73 cm.
Forme : Moyogi.
Pour mettre en valeur jin et shari, les branches doivent être
structurées en plateau.
Bientôt la suite…
Index des Bonsaï
Voici le fruit d’une collaboration studieuse entre Akanuma
Sensei et Nicolas Souzan. Il s’agit d’un index des bonsaï, une
liste non-exhaustive, mais qui répertorie tout de même près de
200 espèces.
Chaque feuille de ce document correspond à un tableau où sont
classés les bonsaï en ordre alphabétique, par nom latin, par
nom commun, par nom japonais, et enfin en Hiragana et Kanji.
La colonne où apparaissent des « Z » et des « S » correspond
au genre. « Z » comme « zôki » qui signifie « feuillus » et
« S » comme « shôhaku » qui veut dire « conifères ».
Voilà il ne vous reste plus qu’a réviser votre japonais sans
en perdre votre latin.
Les Satsuki
Quelques notions de botanique :
Au Japon, c’est la plante à fleur par excellence au même titre
que le Prunus Mume. Une fédération lui est même dédiée ainsi
qu’une exposition nationale en mai à Tokyo. C’est une plante
très bien adaptée à la culture en pot (Satsuki) contrairement
aux azalées de jardin (Tsutsuji). C’est une culture longue de
tradition développée depuis plus de 500 ans.
Le terme SATSUKI peut se traduire de la façon suivante :
SA+TSUKI = 5ième + lune, fleurit à la cinquième lune du
calendrier lunaire oriental, soit vers juin chez nous.
Les hybrides de Satsuki (plusieurs milliers) sont dérivés de
deux plantes sauvages, Rhododendron Indicum rouge orangé ( ou
Lateritum ou Macrantha ) et le Rhododendron Tamuraé à feuilles
rondes, rouge, rouge-violet, rose pâle, blanc ( ou
Eriocarpum).
Les feuilles sont plutôt longues, fines et pointues et les
fleurs ont normalement 5 pétales et 5 étamines.
Tous les vieux Satsuki Bonsaï exposés aujourd’hui au Japon
avec de très larges troncs ont tous passé beaucoup d’années en
pleine terre. Du coté de Kanuma les champs en sont pleins !
Il existe une grande variété de formes, de tailles et de
couleurs des fleurs. De la petite fleur rose de Kakuo, à la
grande fleur aux multiples mélanges de blanc, rose, rouge de
Kahou, à la fleur rouge délicatement découpée de Kinsaï, à la
fleur rose et double de Wakaebisu, à la grande fleur blanche
de Azuma-no-yuki, à la petite fleur rouge mauve foncé de Korin
le choix est immense. Malheureusement il est difficile, en
Europe, de se les procurer à bon compte.
Les couleurs de base sont le rouge, le blanc et le pourpre. La
couleur rose est considérée comme une combinaison de rouge et
de blanc. La fleur rose de Gyoten (le blanc pur a disparu) est
issue de la fleur de base rouge-mauve de Kahou. Les fleurs
blanches ont des taches vertes alors que les fleurs à base
rose ont des taches cramoisies sur de nombreuses variétés
multicolores.
Les différentes couleurs et la distribution des couleurs sont
parfaitement définies et les connaître est une affaire de
spécialiste japonais (car le vocabulaire est japonais !).
Le problème est l’évolution des couleurs dans le temps. Sur
une base de dix années de culture il est très visible que le
blanc pur de Kahou devient rose et même rouge, ce qui modifie
profondément l’équilibre des couleurs.
Il faudrait conserver les branches qui fleurissent blanc et ne
couper que des branches qui fleurissent rouge. En fait, il est
facile sur Kahou de faire la différence : les boutons des
fleurs blanches sont bien verts alors que les boutons des
fleurs rouges sont verts teintés de rouge.
Les japonais greffent des branches à fleurs blanches pour
régler ce problème.
La beauté du Satsuki est surtout au niveau des fleurs (plus de
1000 variétés). Les différentes variétés sont produites par
croisement entre des variétés différentes et chaque époque a
ses tendances, ses formes.
_ Les branches sont formées comme celles du pin.
_ Si la tête est devenue toute rouge, il faut la couper et la
refaire avec une branche portant des fleurs de plusieurs
couleurs.
_ Si la tête est toute blanche, la garder, le rouge viendra
avec le temps.
Le bas de l’arbre conserve facilement les différentes couleurs
et il faut privilégier le mélange des couleurs.
En principe, on ne pratique pas de shari, mais on voit
maintenant des formes battues par les vents avec des shari.
Le rempotage se fait un mois après la floraison au Japon, dans
un substrat composé de terre de Kanuma pure.Attention aux
fines granulométries (trop grande rétention en eau), rempoter
tous les 2-3 ans, il faut bien couper les racines chaque fois
(revenir à la fine motte racinaire d’origine). Lors de la
formation, on peut rempoter en mars (je le fais
systématiquement pour éviter à la plante le stress du
rempotage en juillet dû à la chaleur ambiante). On choisira un
pot émaillé bleu ou couleur terre, un pot émaillé comme pour
tous les feuillus. L’apport en engrais après rempotage se fera
15 jour après.
Il ne faut garder que 50% de la floraison, couper le reste des
fleurs, ne garder que 2 pousses, et couper à 2 feuilles. On
peut garder plus de feuilles sur la tête.
Calendrier des Travaux :
JANVIER
Hivernage sous tunnel, chauffer si la température descend au
dessous de –8°C.
Ventiler, peu d’eau, un arrosage une fois par semaine suffit.
Enlever les feuilles jaunies.
Un traitement fongique peut s’avérer prudent.
FÉVRIER
Idem.
MARS
Pas d’engrais jusqu’à la floraison, aérer, protéger du gel les
jeunes pousses, arroser tous les deux ou trois jours.
Rempotage recommandé tous les 3 ans dans de la Kanuma pure,
évite le stress de juillet dû à la chaleur. La floraison n’en
est pas affectée. Revenir au pain de racines d’origine.
Il m’a semblé qu’il ne fallait pas ’serrer’ de trop prés le
pain de racines dans la poterie, laisser 2 à 3cm sur le
pourtour pour les futures radicelles.
Tamiser la Kanuma pour enlever la poussière. Préférer une
grosse granulométrie (7 à 10mm), de la fine pour surfacer.
Engrais organique un mois après.
Eclaircir les bourgeons inutiles.
C’est le bon moment pour les tailles drastiques et la mise en
forme. Attention, il n’y a pas de pousse apicale forte.
Mastiquer les coupes.
Marcotter.
Ne pas rempoter en même temps que les gros travaux.
AVRIL
Pincer les pousses robustes qui compromettraient la floraison.
Eclaircir les bourgeons de fleurs (1/3 au plus pour les
expositions), trop de fleurs épuisent la plante.
Arroser tous les jours, surveiller même les jours de pluie.
Attention aux gelées matinales dés que les arbres sont dehors
!
MAI
Les premières fleurs arrivent, ne pas les arroser, bien
arroser le sol, une eau au Ph acide est bien meilleure qu’une
eau au Ph basique ! (En clair, préférer l’eau de pluie).
Arroser tous les jours.
JUIN
Enlever les fleurs fanées, couper les pistils au fur et à
mesure.
Arroser deux fois par jour.
Il faut savoir sacrifier le dernier quart des fleurs pour ne
pas trop épuiser l’arbre.
Rempotage possible, taille, ligature, formation. Penser aux
boutures.
Engrais organique dés la fin de la floraison et une taille
d’entretien.
J’utilise aussi de l’engrais chimique liquide (très efficace).
JUILLET
Arroser tous les jours, bassiner si nécessaire, c’est la seule
solution pour humidifier les zones sous les larges nébari.
Arrêter la floraison, rempotage possible, vérifier les
ligatures.
Plein soleil jusqu’à midi, mi-ombre après, utiliser un voile
de protection solaire.
Je complète l’action de l’engrais organique par du chimique
liquide dilué aux doses indiquées. Ne pas poser sur un
substrat sec.
Un feuillage vert foncé indique que c’est très apprécié !
Bien nourries ces plantes fleurissent abondamment, pas de
maladies, pas de parasites.
Un traitement fongique peut s’avérer prudent en cas d’été
humide.
Ces plantes sont sensibles au manque de lumière.
AOÛT
Pincer les pousses vigoureuses.
Arroser tous les jours, bassiner si nécessaire.
Engrais : idem.
SEPTEMBRE
Engrais : idem.
Pincer les pousses vigoureuses, surtout en bas de l’arbre.
OCTOBRE
Peu d’engrais avant d’arrêter.
Diminuer l’arrosage.
NOVEMBRE
Surveiller le gel, entrer sous tunnel.
Arroser une fois par semaine, attention au mildiou, un
traitement fongique est recommandé.
Beaucoup de feuilles jaunissent, pas de panique, c’est normal.
DÉCEMBRE
Idem.
Auteur : Jacques Marty
Les Camellias
Petite histoire et généralités sur
le Camellia
A l’origine, le camellia était principalement un théier « thea
sinensis ». La culture a été principalement chinoise et
japonaise, et nous devons au botaniste Joseph KAMEL
(1661-1706) l’arrivé du camellia en Europe.
Il sera cultivé en premier dans les pays à activité coloniale
comme le Portugal, l’Angleterre, les Pays Bas, la Belgique et
la France (Nantes) où il sera cultivé en serre. Les serres du
château de Laken en Belgique sont ouvertes au public et permet
d’admirer les maginfiques floraisons.
Georges III en fit planter un pied en Allemagne où il existe
toujours, protégé de l’hiver par une immense serre spécifique.
La spécificité de cet arbre c’est sa faculté à produire des
hybrides et à muter lors de semis.
Aujourd’hui l’INTERNATIONAL CAMELLIA SOCIETY récence 40 000
variétés, mais en réalité on peut penser que ce chiffre est
sous évalué compte tenu de la procédure d’enregistrement à
l’ICS.
Vous allez entrer dans le monde fantastique de l’essence
camellia où bien des variétés présentent des caractères
spécifiques.
Le port :
Le Camellia est très varié dans sa posture. Il peut être
élancé, étalé, rampant, tortueux, ou encore pleureur. Que du
bonheur pour le bonsaika….
Les feuilles :
Elles peuvent très variées dans leur forme par exemple, elles
sont ovales larges, ovales fines, arrondies, panachées de
blanc ou de jaune, bordées de blanc ou de jaune.
Les fleurs :
Là encore, on rencontre plusieurs aspects, elles peuvent être
péoniformes, anémoniformes imbriquées, rosiformes simples ou
semi-doubles.
Les couleurs :
Beaucoup de variétés dans les couleurs mais le plus souvent
les fleurs sont bicolores, rouge, rose, blanc, jaune mais
attention, ce n’est jamais un jaune citron. Ils n’existent pas
de noir et de bleu, sauf un violacé.
Les périodes de floraisons :
Les Camellias fleurisssent dés le mois d’octobre pour les
« Sasenqua » qui sont par ailleurs très odorants, et dés le
mois de février pour les « Japonica » qui sont eux, nonodorants.
La zone de production :
Pour faire simple nous retiendrons que les camellias de
« HIGO » sont produits au sud du Japon et que les « Paradise »
viennent d’Australie.
Le camellia de HIGO ou le privilège des familles de samouraï
qui étaient les seules à pouvoir le cultiver. Ce Camellia
produit une fleur simple avec un cœur comportant au moins 140
étamines. Il est très cultivé en bonsaï sur l’île de KYUSHU au
sud du Japon. Des arbres séculaires ornent encore les jardins
de ces familles et font l’objet de visites. On trouve du plant
de pépinière avec l’étiquette portant mention HIGO. Il est
très travaillé en bonsaï dans cette zone.
Les « Paradise » sont produits en Australie par les pépinières
Paradise. Il s’agit de camellias aux feuilles très ovales et
fines. Ils sont faits pour résister à la chaleur. Les fleurs
sont petites, souvent doubles et odorantes. Très intéressant
pour faire du bonsaï.
La culture du Camellia en bonsaï
Il faut choisir les sujets au moment de la floraison :
Il faut choisir des fleurs petites ou moyennes. Si le sujet
s’y prête, c’est-à-dire s’il est, ou doit être de taille
importante (1m), on peut choisir une variété à fleurs un peu
grosses. A l’expérience, ce n’est pas très esthétique et il
faut limiter la floraison à quelques boutons (3 ou 5). Le
bonsaika choisira en fonction de ses goûts et de sa
sensibilité.
Choisir en pots ou du plein champ :
Incontestablement le plein champ mais ce cas devient
rarissime…..Le sujet élevé en pot présente très souvent un
enroulement de racines à la base du tronc. Ce dernier avec le
temps va se souder à la base du tronc faisant ainsi une sorte
de Nebari.
La forme :
Le manque d’originalité est bien souvent la règle, on est face
à une potée avec plusieurs départs à la base ou bien des
fourches proches de la base du tronc. Il ne faut pas hésiter à
tailler car le Camellia a une grande facilité
bourgeonnement arrière même sur du très vieux bois…
de
La période :
Les floraisons s’étalent de fin septembre à mars avril. Je
procède de la façon suivante : je prends une photo de la fleur
et je conserve le nom de la variété. J’élimine ensuite toutes
les fleurs et les boutons non ouverts. La mise en pot se fait
en mars et avril mais avec un séjour en serre hors gel.
Monsieur GAURAT de Buros me disait que les meilleurs taux de
reprise s’observaient au mois d’août. Ce la sera tenté
prochainement.
En règle générale j’empêche la floraison l’année qui précède
le rempotage et celle qui le suit.
Mise en pot :
le camellia n’aime pas qu’on lui touche les racines. Il est
par ailleurs très fragile à ce niveau et par conséquent une
protection hivernale en serre hors gel s’impose. Et la taille
des racines diffère de celle qui est généralement appliquée en
bonsai. Il faut évite de tailler le chevelu.
Substrat :
Chacun peut avoir sa recette, il n’y a qu’à consulter les
forums. Pour ma part 70% d’akadama, 20% de kanuma et 10% de
pouzzolane.
Arrosage :
Il est très important de ne pas laisser sécher le substrat, et
il faut veiller à donner une eau à ph neutre voire un peu
acide. On peut par période de forte chaleur bassiner.
Engrais :
Très gourmand en engrais et notamment de fumure organique,
j’utilise pour ma part du biogold au printemps très tôt et
ensuite de l’algoflash « plantes terre de bruyère » à chaque
arrosage mais à dosage très faible : 5 gouttes /10l d’eau.
Taille :
La taille s’effectue après la floraison, on taille les jeunes
pousses à 2 feuilles et si elles sont très vigoureuses à 1
feuille. Le fait de pincer stimule le bourgeonnement. Il
m’arrive de tailler dans l’été et s’en suit des
bourgeonnements importants. Mais cela peut fortement différer
d’une variété à l’autre.
Fil :
La pose est facile car les branches sont souples, seulement
elles marquent très rapidement, mais l’arbre répare assez vite
!
Maladies/ parasites :
Rien de particulier : les pucerons adorent les jeunes pousses,
la cochenille colonise de préférence les sujets faibles, cela
se voit rapidement à la fumagine sur les feuilles. Un
charançon mange les feuilles en laissant des entailles
arrondies.
Reproduction :
On peut pratiquer de différentes façon. Le marcottage se
réalise sans difficultés, par boutures également ou encore en
réalisant des greffes.
Le semis est possible, si le pied mère fait des fruits.
Hivernage :
La protection hivernale est indispensable pour les sujets en
coupe ou pots de culture car les racines gèlent. il faut
maintenir les Camellias hors gel dans une serre bien aérée.
Accident de culture :
Dans ce cas ne pas chercher dans l’immédiat mais se remémorer
les causes possibles 10 à 15 jours avant.
Exposition :
Le soleil du matin lui est favorable. Après midi ombre ou
soleil sous ombrière mais cantonner le camellia à l’ombre
totale n’est pas une bonne chose. Par ailleurs le Sasenqua
supporte le plein soleil, le Japonica beaucoup moins. Les
brulures du soleil se manifestent par des taches brunes sur la
feuille.
Floraison :
C’est la raison d’être du camellia mais c’est aussi le
meilleurs moyen de l’affaiblir donc je vous conseille vivement
de limiter la floraison à une fleur par branche et d’enlever
les boutons floraux rapidement. Si il y a binôme, il faut
laisser celui du haut.
Vous pouvez vous procurer des Camellias chez les pépiniéristes
spécialisés, en voici une liste non exhaustive.
– Pépinières Joël Lemaitre.
– Les Camellias de la Prairie.
– Pépinières Stervinou.
– La Pépinière Botanique Thoby.
– Lovcam.
– Les Pépinières Maymou à Bayonne (64).
Auteur : Gabriel Gardelle.
Photos : S. Bourtault, F. Buttin, F. Mangin.

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