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Datum: 26.05.2016
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Medientyp: Tages- und Wochenpresse
Auflage: 36'802
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Themen-Nr.: 722.017
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La soif
sol inextinguible
i
des géants de la bière
BOISSON Le monde ingurgite de plus en plus de bière, et les brasseurs deviennent des colosses globalisés. Le numéro un InBev
(belgo-brésilien) avale son principal concurrent SABMiller (sud-africain et britannique). Avec ta bénédiction de Bruxelles
g
Les Européens dans leur ensemble dépensent 125 milliards d'euros par an pour acheter de la bière. (PHOTOTHEK/FLORIAN GAERTNER)
de fusions et acquisitions. Dernier l'aluminium et du verre, et face à la
acte: le rachat par InBev, le géant bel- multiplication de petites brasseries.
go-brésilien, numéro un mondial, Techniquement faciles à opérer, ces
Qui n'apprécie pas une chope le basé à Louvain en Belgique, de son dernières grignotent des parts de
temps d'une pause, en regardant un principal concurrent SABMiller, enre- marché. Enfin, la fusion ouvre aussi
match de foot ou encore après une gistré au Royaume-Uni et résultat de le marché africain, dominé par SABbalade dans la nature? Même les la fusion de SAB (Afrique du Sud), Miller, à InBev.
femmes se mettent à ce breuvage au Miller (Etats-Unis) et Foster's (Austra- Coût de l'opération: 92 milliards
goût amer qui, à l'origine, était brassé lie). La Commission européenne a d'euros. Ce qui en fait le troisième
RAM ETWAREEA, BRUXELLES
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par les Chinois il y a plus de 5000 ans. donné son feu vert mardi soir.
Blonde, brune ou blanche, la bière
plus grand rachat d'entreprise de ces
La nouvelle entité vendra deux fois dernières années. Derrière Voda-
coule à flots aux quatre coins du plus de bière et réalisera des bénémonde, y compris dans des pays où fices quatre fois plus élevés que fone-Mannesmann en 1999 pour
son arrivée est relativement récente, Heineken (Pays-Bas), le numéro 3 150 milliards d'euros et Vodafone-Veen Inde par exemple. Au total, plus de mondial de la bière. Par rapport à rizon en 2013 pour 115 milliards. En
guise de dot, SABMiller amène plus
200 milliards de litres sont absorbés
par an. Le champion? La République
tchèque, où chaque habitant ingurgite
158 litres, le triple d'un Suisse. Les
Européens y consacrent 125 milliards
d'euros par an. De quoi mettre l'eau à
la bouche aux brasseurs.
Face à une demande en hausse, l'in-
Carlsberg (Danemark), le numéro 4,
de zoo marques, dont Barmen
ses ventes seront cinq fois supé- Pilsner, Foster's, Atlas, Miller, Tyskie,
rieures et ses bénéfices multipliés
par douze.
Lech. Qui rejoindront les Corona,
Stella Artois, Leffe et Budweiser déte-
L'un des plus gros rachats
nues par InBev.
de L'histoire
«Notre décision garantit que la
La consolidation s'est imposée face
concurrence ne sera pas affaiblie
dustrie de la bière se réorganise au renchérissement des coûts des sur les marchés et que les consomdepuis une trentaine d'années à coups matières premières, mais aussi de
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mateurs ne seront pas lésés», a soumise à conditions. Notamment
affirmé la commissaire Margrethe que SABMiller se désengage de ses
Vestager, chargée de la Concurrence opérations en Europe de l'Est, où il a
à la Commission européenne. «Nous une forte présence. Le groupe
avons voulu nous assurer que la dis- sud-africain et britannique avait déjà
parition d'un concurrent ne débou- pris les devants en avril dernier en
chera pas sur une augmentation des se délestant de certaines marques.
Le groupe vient également de céder
prix.»
sa
participation de la brasserie
Selon Bruxelles, le secteur de la
bière souffre d'une coordination Peroni (Italie) et de Grolsch (Paystacite entre les principaux brasseurs Bas) au géant japonais des boissons
internationaux en matière de prix. Asahi Group.
Le bal des méga-fusions brassicoles
«Il n'y a pas de réunion secrète où les
prix sont fixés, fait remarquer un est loin d'être terminé. -
fonctionnaire européen. En
Dans ce contexte, la bénédiction de
la Commission à la méga-fusion est
à Lausanne,
à la cantine
de Sauvabelin.
L'association
Echec & Malt,
en collaboration
avec le Pi-Bar
et les artisans
du quartier
de la Pontaise,
organise le
Lausanne Beer
Celebration.
Objectif: faire
connaître au
grand public
des bières
artisanales
et originales
produites
par des brasseries
RENDEZ-VOUS
revanche, lorsque le leader augmente
le prix, les autres suivent. Soit par
appât du gain, soit par crainte de
mesures de rétorsion.»
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Festival
Les 3 et 4 juin
prochains,
La diversité
brassicole
s'expose
suisses et
étrangères.
SUCCES
Le Brésil., un brasseur mondial.
Tout a commencé en 1888
lorsque l'ingénieurJosephVilliger,
un immigré suisse au Brésil,fonda
La Companhia Cervejaria Brahma
(CCB) pour fabriquer de la bière.
Passée aux mains du géant bel-
naires, pour 50 millions de dollars.
En 2001, Brahma a fusionné avec
son principal concurrent Antarc-
brasserie tourne toujours; elle est
tica. Pour éviter d'être épinglé par
les autorités de la concurrence, les
deux sociétés avaient joué la carte
de la fierté nationale, faisant croire
que la nouvelle société baptisée
même la cinquième au monde.
Son produit phare: Brahma qui,
dans l'hindouisme, signifie créa-
AmBev serait parmi les précurseurs des multinationales brésiliennes parties à la conquête du
teur du monde. Le Suisse, dit-on,
était un adepte de cette religion.
En 1989, la CCB a été rachetée
par un autre immigré suisse, Jorge
monde.
Lemann, et deux de ses parte-
Artois et Beck's, une transaction
go-brésilien InBev en 2004, la
de 11 milliards de dollars. Depuis
2005, la multinationale est dirigée
par Carlos Alves de Brito, un protégé de Jorge Lemann. Ce natif de
Rio de Janeiro est arrivé en Belgique avec une équipe de cadres
brésiliens. Ce qui à l'époque avait
fait grincer beaucoup de dents.
Carlos Alves de Brito orchestrera
en 2008 le rachat de son rival amé-
ricain Anheuser-Busch, dont le
produit phare est la marque Bud-
AmBev a visé la Belgique. En
weiser.
Avec SABMiller, le Brésilien vient
Interbrew, brasseur de Stella
d'ajouter son plus gros trophée à
son tableau de chasse. R. E.
2004, elle a fusionné avec
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Les micro-brasseries suisses continuent de prospérer
BOISSONS Le phénomène flagrants.
apparu il y a une quinzaine d'années ne faiblit pas. Le nombre de Alternative aux bières lager
fabricants de bière a doublé en Tout a commencé il y a une quincinq ans. La tendance locayore zaine d'années, lorsque les
encourage les amateurs à se lan- Suisses, inondés par les bières
cer. Mais le passage au profession-
pas en faire une activité professionnelle», explique Lionel Ferchaud, l'un des trois associés, qui
gagne sa vie dans la sous-traitance
horlogère. Le brassage les occupe
un jour par semaine. Et ils
lager industrielles, ont découvert comptent un employé à 40 %. Ren-
de nouveaux goûts plus typés,
venus de Belgique notamment.
Les Suisses ne boivent pas plus Les palais ont évolué et des spéde bière qu'avant. Depuis une cialités locales se sont fait une
dizaine d'années, ils en consom- place dans les festivals, les bars et
ment entre 430 et 450 millions de les réfrigérateurs des privés.
litres par an, soit entre 54 et Créateur du site Labière.ch en
2013, le journaliste lausannois
58 litres par personne.
La production suisse a même Raphaël Chabloz s'avoue
baissé depuis un pic en 2008 à aujourd'hui un peu dépassé par
362 millions de litres. En revanche, l'ampleur du phénomène. Des
elle se fragmente. Le mouvement dizaines de brasseurs émergent
a débuté il y a une quinzaine d'an- chaque mois, les événements se
nées et il ne faiblit pas. En cinq multiplient et les sollicitations
ans, le nombre de brasseries a aussi. «Le procédé de fabrication
nalisme peut être dur
table, la petite entreprise ne va pas
non plus réduire la voilure, car «il
faut un certain volume pour couvrir les charges fixes».
Boxer: «consommer local»
«Les jeunes brasseurs ne se
rendent parfois pas compte des
investissements nécessaires pour
dépasser le stade de l'amateurisme», explique Peter Keller, le
directeur de Boxer. Installée à
Yverdon-les-Bains (VD) depuis
2013, elle est la plus grande des
petites brasseries romandes, avec
ses quelque 5 millions de litres
doublé. Il a même octuplé depuis est beaucoup plus facile que celui produits chaque année. La ten2000. Fin 2015, 664 fabricants de du vin, par exemple. C'est aussi dance à une consommation plus
bière étaient inscrits au registre pour ça que le nombre de bras- locale a deux avantages, selon son
de l'Administration fédérale des seurs explose», explique-t-il.
patron. D'abord, elle encourage les
douanes.
petites brasseries à se lancer et
On ne compte plus les amateurs La Vouivre ne veut pas
permet aux consommateurs de
qui se lancent dans l'aventure du basculer
découvrir de nouvelles variétés.
brassage artisanal. Sur Internet, Si débuter est aisé, grandir l'est Ensuite, commercialement, «l'enles «kits brasserie» ne coûtent que beaucoup moins. Certains s'y sont vie de consommer local nous a
quelques centaines de francs et essayés, mais ont fini par renoncer bien aidés. Les grandes enseignes
suffisent pour lancer un petit à gagner leur vie en mélangeant nous ont approchés parce qu'elles
brassin dans une cuisine ou un houblon, malt et levures. Née en ont aussi voulu profiter de cette
garage. Ça commence par 20 2010 à Cortaillod (NE), La Vouivre nouvelle demande.»
litres, puis 100, puis 1000, et par- a largement dépassé le stade de Aujourd'hui, les Boxer se sont
l'expérimentation - une société fait une place dans les rayons de
fois bien plus encore.
Au fil des années, certaines n'est assujettie à l'impôt fédéral Denner, Coop et Landi. Mais, ranmicro-brasseries se sont fait un que si elle produit plus de çon de la gloire, Boxera dû réduire
nom à l'échelle supra-régionale et 800 litres par an et qu'elle en fait son éventail de variétés pour stasont parvenues à s'insérer dans les commerce. Mais elle est arrivée à biliser sa production et mieux
circuits de distribution. La Bras- un point de basculement, entre gérer la croissance. Malgré son
serie des Franches-Montagnes amateurisme et professionna- envol et ses volumes, elle ne
(BFM), à Saignelégier (JU), celle lisme. Elle prévoit de produire détient que 1% du marché suisse
des Trois Dames, à Sainte-Croix cette année un maximum de de la bière. Une goutte d'eau.
(VD), ou Docteur Gab's, à Savigny 20000 litres de bière. Pas davan(VD), en sont les exemples les plus tage, parce que «nous ne voulons
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BIÈRE
Les grands brasseurs
suisses sous pression
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La marque FeLdschlôsschen englobe aussi
Kronenbourg, 1664, Bière Valaisanne, Schneider \Neisse, Tuborg ou Warteck. La production
totale s'élève à 340 millions de Litres par an,
selon L'entreprise. Mais ce chiffre inclut ses
En Suisse, seuLl Litre de bière sur 100 est pro- eaux, Arkina et Rhàzùnser, et son soda,
duit par Les micro-brasseries. Selon L'Associa- Schweppes.
tion suisse des brasseries, Les 99 autres Litres Le numéro deux national. est Le néerlandais
sont écoutés par Les 50 plus grandes entreprises Heineken, basé à Lucerne. IL emploie 760 perdu pays. Parmi eues, Carlsberg et Heineken sonnes et revendique 20% du marché suisse,
détiendraient quelque 70% du marché - un grâce à sa marque éponyme, aux bières Locales
chiffre non officiel.
CaLanda, Eichhof ou Ittinger et à ses bières
Le groupe danois CarLsberg a racheté importées comme AmsteL, Desperados, Sagres
FeLdschLôsschen en 2000. L'entreprise de Rhein- ou Foster's.
feLden (AG) emploie quelque 1300 personnes
Mais ces fabricants sont sous pression. Les
en Suisse. Elle ne donne pas Le détail. de sa pro- importations de bières étrangères ont production. Impossible de savoir comment se porte gressé de 86 à 118 millions de Litres par an
Cardinal., qu'eue a déménagée de Fribourg vers depuis 2008. s. P
L'Argovie en 2010.
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