TDRs volet environnemental - Trans

FONDS DE SOLIDARITE PRIORITAIRE
"Gestion Décentralisée des Ressources Naturelles"
FICHE "ÉTUDE – ACTION"
Appui amont au développement et à la modernisation de la
filière « goélette » par la mise en place de transferts de gestion
axés sur l’approvisionnement en bois des chantiers navals de
Belo sur mer
COMPOSANTE :
VOLET D'ACTIVITÉ :
2. Développement d'une approche décentralisée de gestion du territoire
COHERENCE PE III
Objectif :
Résultat :
Activité :
SUIVI COMPTABLE
Composante :
Rubrique :
Date d'engagement :
CONTEXTE GLOBAL DU PROGRAMME
Le cabotage à voile sur la façade maritime de l’ouest de Madagascar est une pratique ancestrale qui permet
de désenclaver une large proportion des populations côtières. Le principal moyen de transport maritime
utilisé de nos jours est la goélette bretonne introduite vers 1860 par des charpentiers de marine français à
Morondava. Mais les techniques de sa construction s’étiolent, d’autant que les ressources naturelles se
raréfient et que l’ensemble de la filière ne bénéficie d’aucun faire valoir en terme de structuration
professionnelle. Intervenir sur les modes de gestion de la ressource naturelle auprès des forestiers Masikoro,
sur les techniques de construction auprès des charpentiers de marine Vezo et sur la structuration
professionnelle de la filière, constitue un scénario de redressement, de modernisation et de formalisation des
activités goélettières. Cette dynamisation sera un levier de développement économique pérenne pour
l’ensemble de la région.
La stratégie d’intervention se décline en trois volets :
-
Un volet environnemental, en amont, sur la gestion durable de la ressource en bois. Ce volet vise à
pérenniser l’approvisionnement des chantiers navals de Belo sur mer par une gestion rationnelle de
ses réservoirs, les forêts de Morofihista et de Mite, dans le cadre d’un plan de gestion concerté de
type GELOSE (gestion locale sécurisée) ou GCF (gestion contractualisée des forêts). Ce volet est
financé, dans un premier temps, par le projet FSP GDRN. A moyen terme, il sera également
alimenté par les revenus du tourisme patrimonial et de l’écotourisme dans la zone (cf ci-dessous).
-
Un volet technique pour la revalorisation des savoir-faire et la modernisation des moyens de la
construction navale. Il s’agit de moderniser et rationaliser les techniques de conception, de
fabrication et de navigation des goélettes, en mettant en place avec les administrations concernées
des cursus de formation. Ce volet est financé par les collectivités locales françaises de l’estuaire de
la Loire (Région des Pays de Loire, Département de Loire Atlantique et Communauté
d’Agglomération de la Région Nazairienne et de l’Estuaire de la Loire) et les institutions de
formation professionnelle (Ecole Nationale de la Marine Marchande de Nantes, Ecole Supérieure
du Bois de Nantes, IFREMER).
-
Un volet socio-économique, en aval, pour la structuration de la filière du commerce maritime par
cabotage goélettier : appui à la constitution d’organisations professionnelles, de groupements
d’armateurs, etc. Cette structuration de la filière devra être accompagnée jusqu’à avoir une capacité
autonome à défendre et à développer ses intérêts économiques auprès de ses partenaires. Le
financement de ce volet est en cours de négociation (ACCOR, SAHA).
En parallèle, Trans-Mad développe en France, dans la région des pays de la Loire, un programme
d’éducation au développement et à la citoyenneté internationale qui s’appuie sur le rapatriement d’une
goélette Vezo en estuaire de Loire. Le chantier de mise en conformité en France permettra aux partenaires
techniques de proposer des améliorations pour la construction de goélettes normalisées. De plus, cette
goélette sera un ambassadeur culturel pour Madagascar et un outil de promotion de produits de tourisme
patrimonial et d’écotourisme axé sur les activités goélettières. A ce titre le Ministère de la Culture et du
Tourisme de Madagascar cofinance l’achat, le transport et la mise en conformité de la goélette.
VOLET ENVIRONNEMENTAL (COFINANCE PAR LE FSP GDRN)
La suite de cette fiche étude action concerne uniquement le volet environnemental du projet.
CONTEXTE
La région forestière concernée par le projet se trouve entre le fleuve Mangoky et le Parc National de
Kirindy-Mite. Il reste encore plus de 150.000 ha de forêt primaire de transition entre l’habitat de bush
épineux sur la côte et la forêt sèche tropicale de l’intérieur. Il existe aussi des larges superficies de
mangroves dans la commune d’Andranopasy.
En raison de son enclavement (coupure des routes secondaires existantes pendant six mois dans l’année), la
richesse de cette région naturelle est peu connue par rapport à la forêt de Mikea au sud et le PN de Kirindy
Mite et la forêt de Kirindy au nord du Menabe. Ainsi cette région abrite quelques unes des plus grandes
forêts sèches tropicales restantes à Madagascar.
Cependant, cette région devient une zone d’accueil de migrants qui viennent y pratiquer la culture sur
brûlis, chassés de la forêt de Mikea, plus au sud, à cause des démarches de conservation.
Par ailleurs ce massif forestier est le lieu d’approvisionnement en bois des chantiers navals de construction
de goélettes de Belo sur Mer.
Au niveau national, la « Déclaration de Durban », prononcée par le Président de la République de
Madagascar en Septembre 2003, lance un défi pour la création de plus de 4,000,000 d’hectares de zone de
conservation. Les forêts du sud de Menabe sont parmi les aires qui méritent d’être recensées et conservées
à travers la gestion communautaire et éventuellement par des « sites de conservation ».
Les aires pour la gestion communautaire serviront à valoriser certains produits forestiers pour des filières
bien ciblées, principalement le bois pour la filière de construction navale de goélettes à Belo sur Mer.
Il s’agira tout d’abord de mettre en place un plan d’aménagement des massifs forestiers, incluant le cas
échéant des reboisements. De plus, le programme cherchera à rendre plus efficace la coupe et la
transformation du bois (moins de gaspillage) et à appuyer la structuration et la reconnaissance de la
corporation forestière afin de mettre en phase l’offre et la demande en matière première. Ceci réduira les
menaces de surexploitation dans le Parc Naturel de Kirindy Mite.
L’ensemble des forêts, les statuts de gestion communautaire et l’éventuel « site de conservation », pourront
être gérés à travers une organisation intercommunale ayant un statut d’aire protégée, par exemple un
Territoire de Développement et de Conservation
OBJECTIFS
Objectif global :
La gestion durable des forêts du « Sud Menabe » dans le cadre du développement de la filière
goélettière (construction navale de goélettes et cabotage côtier et fluvial) sur la côte occidentale
Objectifs spécifiques par phase :
Phase 0 : Capitalisation d’un fond bibliographique
Il s’agira de dresser un bilan des connaissances préexistantes sur
- l’écologie et l’état des forêts de la région,
- les aspects sociaux liés à l’environnement spécifique à la zone,
- les potentiels en reboisement,
- la filière goélette dans l’ouest et le sud ouest de Madagascar (mode et moyens de production,
inventaire de la flotte, perspectives, etc…)
Phase I : Etude du milieu et élaboration d’un plan d’approvisionnement :
1. Diagnostic des capacités de gestion des ressources naturelles des communautés locales et proposition de
mise en place d’un dispositif de gestion (transferts de gestion GCF ou GELOSE, TDC, …)
2. Planification de la valorisation ciblée des forêts du « Sud Menabe » pour l’approvisionnement en bois et
l’amélioration de la filière « construction de goélettes de Belo sur mer ».
La phase I du programme fera l’objet d’un accord de collaboration entre le WWF et l’ONG Trans-Mad :
WWF apportera son expertise dans le cadre de son propre contrat avec l’ANGAP pour la gestion du Parc
Naturel de Kirindy Mite.
De plus, des membres de l’ONG locale Kily Be (forestier, sociologue) seront contractés par Trans-Mad
selon des modalités qui restent à définir.
Enfin, Trans-Mad participera aux ateliers de mise en place du zonage forestier régional qui seront organisés
par la CIREEF, ainsi qu’à toute autre opération régionale qui concerne le secteur de l’étude- action.
Pour réaliser les deux objectifs spécifiques de cette première phase du programme, quatre actions sont
préconisées :
1. Reconnaissance des aspects sociaux et écologiques des forêts du « Sud-Menabe » et des
potentialités d’approvisionnement pour les chantiers navals
Pour cette action, l’ONG Trans-Mad collaborera avec la CIREEF de Morondava et les autorités des
quatres communes de Andranopasy, Soaserana, Ankiliabo et Nosy Ambositra (ou Manja). Des
méthodes standard de reconnaissance rapide (RAP) seront complétées par une équipe de botanistes et
de forestiers dans les 11 forêts ayant des noms et une autre au nord du fleuve Mangoky du côté de Nosy
Ambositra. En même temps, un groupe de sociologues locaux analysera les aspects fonciers, de droits
d’usage traditionnels, et les opportunités pour la conservation de chacune des forêts. Le Programme
WWF encadrera cette reconnaissance selon les méthodes développées pour le Programme Ala Maiky.
Trans-Mad supervisera la formation des équipes et assurera la coordination sur le terrain.
2. Développement d’un plan stratégique pour l’approvisionnement de bois à long terme pour la
filière de construction de goélettes (chantiers de Belo sur Mer)
Ce plan sera développé par l’ONG Trans-Mad à travers une étude détaillée des besoins pour
l’approvisionnement en bois de la filière construction de goélettes et les tendances pour les besoins
futurs dans le cadre du projet d’appui à la construction navale. Ces besoins seront analysés par rapport
au potentiel général des forêts de « Sud Menabe » ainsi que les potentiels pour des essences de
substitution provenant des plantations existantes (sur les hauts plateaux) et des futures plantations (sur
place dans le Menabe).
3. Plan de formation des bûcherons et des menuisiers de la filière de construction de goélettes
L’ONG Transmad collaborera avec les ex-formateurs du CFPF de Morondava et les bûcherons existants
(ceux qui approvisionnent les chantiers de construction des goelettes), à l’identification de techniques
plus efficaces et économiques de travail du bois (séchage, transformation) . Après avoir testé différentes
méthodes, un plan de formation sera développé. Une analyse des économies en bois sera également
préparée dans le but de justifier l’importance de ces formations vis à vis d’une gestion plus efficace des
forêts. Il est à noter que ce plan tiendra compte des autres formes de bateaux qui seront éventuellement
développées (pirogue, bateau pour rivière, etc).
4. Planning pour l’établissement du dispositif de gestion le plus pertinent
Le planning pour la conservation des forêts du « Sud Menabe » sera fait sur la base des résultats de
reconnaissance et à travers des ateliers. Un premier atelier à Andranopasy regroupera les autorités locales
(élues et traditionnelles) de la région pour définir un zonage préliminaire et des statuts de conservation
souhaités pour les divers zones dans ces diverses forêts. Ensuite, un groupe restreint des autorités locales,
appuyé par WWF, organisera des séances de travail à Morondava pour communiquer le planning et pour
prendre en compte les orientations et recommandations des autorités et acteurs régionaux. Ceci sera
nécessaire pour assurer le soutien des institutions régionales qui devront être impliquées dans la mise en
oeuvre.
Phase II : Objectifs spécifiques
1 Mise en oeuvre et valorisation du dispositif de gestion le plus pertinent
Il s’agira notamment de mettre en place les transferts de gestion identifiés dans la phase 1. Toutefois, la
finalisation effective, résultat d’une longue démarche, n’est pas un résultat attendu dans cette FEA.
2 Mise en oeuvre du plan stratégique pour l’approvisionnement pérenne en bois pour les chantiers
navals du Menabe.
Le plan d’approvisionnement se traduira en particulier par la mise en place de pépinières ou de
reboisements.
Cette phase sera harmonisée avec des programmes de gestion forestière, zonage forestier, et conservation de
la biodiversité dans le Menabe.
3
Réalisation de formations professionnelles pour les forestiers et les Masikoro.
RÉSULTATS ATTENDUS
Pour la phase 0 :
Rapport bibliographique contenant les éléments précisés ci-dessus.
Pour la phase I :
1. Reconnaissance des aspects sociaux et écologiques des forêts « Sud Menabe »
Il s’agit d’une reconnaissance :
- de la structure, de la composition et de l’état général de chaque forêt
- des modes de gestion actuels des forêts
- des aspects fonciers traditionnels
- des menaces présentes et anticipées
- des conflits existants
- des potentialités d’approvisionnement des chantiers navals de Belo sur mer
- de l’identification des essences de substitution à croissance rapide
- du ciblage des zones de reboisement
- de la volonté pour la gestion locale (GCF ou GELOSE)
Le résultat sera la proposition d’un zonage préalable.
2. Développement d’un plan stratégique pour l’approvisionnement de bois à long terme pour la filière
construction de goélettes (chantiers de Belo sur mer)
Il s’agit d’abord des analyses portant sur :
. le nombre actuel de goélettes et les perspectives de construction et de renouvellement à
long terme de la flotte nationale (exclusivement en activité sur la côte ouest)
. les espèces utilisées actuellement et des espèces de substitution potentielles
. la quantité de chaque type de bois nécessaire dans les 20-30 ans à venir
. le circuit et de la filière d’approvisionnement aujourd’hui (et interactions sociales)
. les stratégies de reboisement
Sur la base de ces analyses, des scénarios pour l’approvisionnement en bois avec un «label » ou une
« certification » suivant les normes développées au niveau national seront éventuellement proposés.
3. Plan de formation des bûcherons et des menuisiers de la filière de construction de goélettes de Belo
sur mer
Trans-Mad préparera un plan de formation des bûcherons et des menuisiers qui vise à :
• Améliorer les techniques de coupe et d’acheminement du bois sur site de transformation
• Améliorer les techniques de transformation et de séchage du bois
• Réduire le gaspillage et faire valoir d’éventuelles autres variétés de bois
• Montrer l’importance et l’efficacité de l’utilisation du bois « certifié » ou avec « label »
pour la longévité des bateaux construits.
4. Planning pour l’établissement de transferts de gestion et éventuellement de TDC ou SdC :
Ce résultat prendra forme d’un document « avant-projet » pour la phase II du programme. Ce document
sera le résultat des études et analyses préliminaires réalisées dans la phase I, consolidées lors d’un atelier à
Andranopasy. Cet atelier permettra de plus, de planifier la conservation et la valorisation de ces forêts.
Pour la phase II :
1. Réalisation de formations auprès des bûcherons et des menuisiers
2. Formalisation du plan stratégique d’approvisionnement des chantiers navals.
3. Mise en place de pépinières de l’ordre de 25 ha.
INDICATEURS DE RÉALISATION
Rapport de synthèse bibliographique
Rapport de reconnaissance écologique des forêts « Sud Menabe »
Rapport de reconnaissance des aspects sociaux autour des forêts de Sud Menabe
Carte de zonage préalable pour l’approvisionnement des chantiers navals
Plan stratégique pour l’approvisionnement en bois à long terme pour la filière de construction
de goélettes
Rapport d’atelier de planification à Andranopasy
Plan provisoire pour la conservation des forêts « Sud Menabe » avec carte de zonage et statuts
proposés
Nombre d’hectares de pépinière et/ou reboisement
Procès verbaux des séances de travail avec les autorités régionales
Avant-projet pour la phase II « Mise en Oeuvre du Programme de Conservation des Forêts du
« Sud Menabe » pour soumission à divers bailleurs de fonds
Plan de formation des bûcherons et des menuisiers
PV de formation des bûcherons et menuisiers. Il est attendu qu’au moins deux cessions,
regroupant en tout plus de vingt personnes, soient réalisées.
PARTENAIRES
A- Partenaires institutionnels
CIREEF : Appui à la reconnaissance écologique et l’analyse du potentiel ou la productivité des forêts.
Orientations sur le zonage et statut des forêts.
ANGAP : Appui à la reconnaissance sociale autour des forêts. Orientations pour les zones ayant une
potentialité comme aire protégée agréée ou SdC.
Préfecture/Sous-préfecture, Commune : Appui à la création d’une association intercommunale et au
zonage préconisé qui régira l’utilisation des forêts
B- Partenaires techniques
Transmad : Coordination en général de la reconnaissance et du planning, communication et diffusion
des résultats, marketing du plan auprès des bailleurs de fonds
Finalisation avec un plan de formation et un plan stratégique d’approvisionnement des
chantiers de construction de goélette de Belo sur mer
WWF : Appui à la coordination
C- Partenaires financiers (pour le volet environnemental)
SCAC FSP GDRN : Appui à Transmad pour les aspects culturels et touristiques des goélettes
WWF :
Appui à la coordination (cf. contrat de collaboration joint)
CHRONOGRAMME PREVISIONNEL DE REALISATION
Mois 1
Mois 2
Mois 3
Mois 4
Mois 5
Mois 6
Mois 7
Mois 8
Mois 9
Mois 10
Mois 11
02 / 05
03 /05
04 / 05
05 / 05
06 / 05
07 / 05
08 / 05
09 / 05
10 / 05
11 / 05
12 / 05
X
Capitalisation bibliographique
X
X
X
X
X
X
Reconnaissance des forêts (enquêtes, transects,
aspects sociologiques)
X
X
Finalisation du rapport de reconnaissance des forêts
X
Diagnostic des besoins en formation
X
Elaboration du plan de formation
X
X
X
X
Mise en place effective des formations
Diagnostic de la filière de construction et
identification des besoins en bois
Elaboration du plan stratégique
d’approvisionnement
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
Préparation et réalisation de l’atelier
X
Elaboration du plan de gestion suite à l’atelier
X
Mise en place de pépinière et/ ou reboisement